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| All those dirty words (Alto) | |
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belle ▹ posts envoyés : 1789 ▹ points : 25 ▹ pseudo : Camille ▹ crédits : Hoodwink ; aes marion ♥ ▹ avatar : Reese Kink ▹ signe particulier : les deux bras tatoués, passe sa vie à battre le rythme d'une mélodie qui n'existe que dans sa tête et légère tendance à péter des câbles (très légère)
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| Sujet: All those dirty words (Alto) Mar 26 Juin - 21:51 | |
| Ça lui fait du bien d’retaper sur une batterie. C’t’une autre mélodie que le craquement des os sous ses poings, moins nocive, moins dangereuse. Mieux que de s’acharner sur ses meubles déjà plus trop en bon état avec ses baguettes – elles non plus, plus trop en bon état. Ça lui fait du bien, et il voudrait pouvoir se défouler plus que ça, taper plus fort, mais il s’contient, parce qu’on lui a dit mille fois à la répète d’hier soir de s’calmer. Faut dire que la salsa et le cha-cha-cha, c’est pas trop le style de musique où on défonce la grosse caisse à la fin. Alors il se retient. Pourtant, y’a tout qui l’énerve, autour de lui, les sourires heureux sur des gueules enfarinées, les discours dans tous les sens qui les obligent à s’interrompre en plein morceau, le costume bleu ciel qu’on l’a forcé à porter, le repas hors de prix et l’alcool qui coule à flot auxquels il a pas droit, les regards noirs du soliste à chaque fois qu’il cogne un peu trop sur ses cymbales. Ça le saoule, mais il la ferme, fait la tronche dans son coin dès qu’ils font une pause. Il peut pas s’permettre de pas toucher le fric pour sa prestation, ça devient une vraie galère pour payer son loyer et économiser pour sa nouvelle batterie sans le salaire du KFC. Il aurait peut-être dû essayer de s’racheter une conduite au lieu de claquer la porte, mais il avait pas envie. Et il a pas envie d’regretter. Ça change rien au fait qu’il déteste les mariages, par contre, et que ses nerfs cèdent un à un à mesure qu’il se fait aborder par des vieilles cougars. La thune, il pense à la thune, le temps que le banquet s’achève, l’impression d’jouer dans le vide parce que tout le monde s’écoute parler. La thune, ouais, il sait que le mec qui l’a mis sur le coup lui filera que dalle s’il fait un seul faux pas, il l’a prévenu, connaissant son caractère de merde. Il aurait pas dû accepter avec de telles conditions, pourquoi il en a tant besoin, de ces cent dollars à la con. Il s’concentre sur ses toms et ses caisses, lève à peine les yeux d’son instrument pour pas se laisser distraire par tout c’qui pourrait le faire bouillonner. Ça va aller.
Mais c’est qu’une bombe à retardement. Il a pas de prises sur ce qui peut arriver. Sur les gens bourrés qui pourraient déclencher l’explosion en un geste déplacé. Sur les autres musiciens qui pourraient sortir la remarque de trop sur son jeu trop énergique pour des rythmes latinos. Sur Alice qui débarque au début d’la soirée dansante au bras d’un plouc hispanique de base. Il la voit pas, d’abord, trop absorbé par la musique, mais à la fin d’la chanson, son œil est attiré par un attroupement, comme si quelqu’un faisait sensation. Il la reconnaît pas tout d’suite, pas habitué à c’qu’elle soit aussi apprêtée, y’a ses sourcils qui se froncent et ses baguettes qui rencontrent brutalement la p’tite caisse, les musicos se retournent vers lui, l’air inquiet, mais il les regarde pas, les pupilles rivées sur elle. Elle s’est jamais habillée et maquillée comme ça, pas avec lui dans les parages en tout cas. Et ça fait une petite éternité qu’ils se sont pas causé en face. Pas depuis qu’Alice a fait une crise dans son appartement et qu’il a pété une case quand elle lui a balancé qu’elle avait couché avec Rhoan. Y’a eu leur altercation sur Instagram et puis plus rien, et il sait pas quoi penser. Ils ont jamais eu d’engueulade comme ça, jamais mis autant d’temps avant de s’reparler depuis qu’ils se sont rencontrés. Il sait même pas pourquoi il l’a aussi mal pris, alors qu’c’est sa faute, il aurait dû lui avouer ses sentiments avant qu’un truc pareil se produise. Mais ça l’fait vriller, de la voir là, avec un autre mec qu’il connaît même pas. Il s’demande comment ce type a pu la choper, surtout qu’il la traite comme un trophée, à la présenter à ses potes totalement incrédules. Il se lève presque automatiquement d’son tabouret, mâchoires et poings serrés, ignorant les protestations des autres, il fait signe qu’il prend une pause et descend d’la petite scène, se frayant un passage jusqu’à Alice et son boulet. « Qu’est-ce tu fous ? C’est qui ce cabrón ? » Il réfléchit pas, attrape son poignet pour l’éloigner du groupe, sans délicatesse, sans s’soucier du fait qu’on vole pas son rencard à quelqu’un en plein mariage. |
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rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
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| Sujet: Re: All those dirty words (Alto) Dim 15 Juil - 13:14 | |
| Si elle avait pu, surement qu’elle n’aurait pas accepté le job, surement qu’elle serait restée dans son coin, bout d’immeuble désaffecté où elle s’est installée depuis quelques jours, profitant du soleil pour recommencer à dormir à la belle étoile. C’est surtout qu’elle n’a pas trop le choix. Plus vraiment. A part chez sa mère elle ne sait pas trop où atterrir le soir, où se cacher le temps d’un rêve, d’un cauchemar. Y a plus personne pour la rattraper, Rhoan parti quelque part et sans prendre le temps d’envoyer des nouvelles, puis Tito et la violence de leur engueulades, des mots trop crus, trop dégueulasses qu’ils se sont balancés, sa colère encore palpable aujourd’hui qui lui donnerait envie de pleurer. Parce qu’elle n’est rien sans eux. Parce qu’elle n’est rien sans eux et que tout dérape un peu trop. Parce qu’il y a Nemo, parce qu’il y a l’hôpital, parce qu’il y a la douleur dans son dos qu’elle n’arrive pas à calmer. Parce qu’il y a l’argent qui lui manque un peu trop, le besoin de tout payer, essayer de survivre un peu plus longtemps. Mais elle a même plus les STELLARR pour essayer de respirer. Alors pour ça qu’elle accepte le job un peu malgré elle. L’agence qui la contact souvent quand ça tombe sur des clients hispanique, la facilité de la langue qui la rend tout de suite plus charmante. Merci Maman. Un mariage en plus, le ventre qui gronde, l’idée de la bouffe à volonté et du salaire qui va avec, billets qui lui permettront de renouveler sa prescription, petites pilules entassées dans des tubes oranges qui viennent à manquer.
Elle s’est faite belle, une de ces robes qu’elle cache sous le lit de Rhoan, squatter la coloc même quand il n’est pas là, elle se la joue fantôme dans la salle de bain, profitant de l’absence des gens pour se préparer. Pas question d’y aller en déchet, ça elle l’a bien compris dès le premier jour. C’est du maquillage qu’elle pique dans les tiroirs, robe argenté qui moule son corps, lui renvoi un souvenir désagréable quand elle se regarde dans le miroir, celui des coups de Seven, de ses doigts, de sa violence. Puis ça lui renvoi Nemo, cette nuit dans son appartement, à finir dans son canapé, dormir devant une télé allumée, écran gris pour les bercer. Cette fois ci ça sera différent. Promis. Pâle sourire d’encouragement qu’elle s’adresse à elle-même dans la glace, quitte l’appartement comme elle est venue, les talons qui claquent sur le sol alors qu’elle se dirige vers le point de rendez-vous.
Ca n’a jamais été difficile de jouer les trophées. Non. Jamais. Plutôt bonne actrice, du genre à s’inventer une autre personnalité, celle qui sourit tout le temps, qui rigole aux blagues même les plus mauvaises, qu’a toujours le bon geste, la caresse facile, les lèvres qui se perdent sur la joue de l’autre alors qu’on les regarde. Puis pour une fois c’est pas compliqué, un gars facile, simple, un peu paumé, l’angoisse de faire appel à elle, la honte aussi de venir seul au mariage, ce qui le pousse à engager Alice. t’en fais pas qu’elle murmure à l’oreille alors qu’ils entrent dans la salle, elle se colle un peu plus à lui, pas vulgaire non plus, juste de quoi montrer aux autres, de quoi attiser les jalousies.
Elle a la coupe de champagne dans une main, les doigts de l’autre enroulés autour de ceux de son cavalier alors qu’il la présente à ses amis, le rire qui la transperce un peu trop souvent, même pas forcé pour une fois, le bonheur de parler comme à la maison, ça lui avait manqué, puisque Tito n’est plus là pour lui envoyer la balle. Y a comme un instant de calme, de plat, l’impression que cette soirée n’est pas si mauvaise que ça, la fatigue mise de côté et la douleur dans le creux de ses reins. Alors elle s’accroche à ça Alice, à ce sentiment trop rare, l’espoir qui fait du bien, ce après quoi elle a toujours couru depuis qu’elle est tombée. Normale. Putain de normale. Jusqu’à ce qu’une poigne trop forte lui enserre le poignet, la tirant hors de sa bulle, pas de pitié. Qu’est-ce tu fous ? C’est qui ce cabrón ? « Tito ? » la voix qui tremble, elle manque de s’étouffer, se laisse entrainer sans résister, essayer de comprendre ce qu’il fout là. Ici. Il lui faut quelques secondes avant de réaliser ce qu’il est entrain de faire, la tête qui se tourne vers son cavalier abandonné, regard incrédule, elle plante les pieds dans le sol, freine le tout. « Lâche moi putain » qu’elle siffle tout bas, colère qui monte, la honte aussi. Ils savent pas. Ils ont jamais su. Et c’était très bien comme ça. Elle leur a toujours inventé des petits boulots de merde, pour noyer le poisson, jamais elle a avoué bosser comme ça. « Tu te crois où pour m’attraper comme ça ? » elle vibre, colère, tristesse, l’envie de le prendre dans ses bras parce qu’il lui a trop manqué, panique aussi, de ce qu’il pourra faire. Il a jamais su se contrôler.
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belle ▹ posts envoyés : 1789 ▹ points : 25 ▹ pseudo : Camille ▹ crédits : Hoodwink ; aes marion ♥ ▹ avatar : Reese Kink ▹ signe particulier : les deux bras tatoués, passe sa vie à battre le rythme d'une mélodie qui n'existe que dans sa tête et légère tendance à péter des câbles (très légère)
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| Sujet: Re: All those dirty words (Alto) Dim 15 Juil - 19:29 | |
| Elle est nulle, Alice. Elle est nulle de s’être apprêtée comme ça pour un parfait inconnu, la robe moulante tout en lamé argent qui l’aurait sûrement fait saigner du nez dans un autre contexte. Elle est nulle d’avoir couché avec Rhoan, de le lui avoir annoncé comme si ce n’était qu’une petite vengeance mesquine à un commentaire immature. Elle est nulle de plus lui avoir causé après qu’il l’ait lâchée, aveugle et bousillée, dans son appart’ tout pourri, même si c’est sa faute à lui. Même s’il est nul de penser qu’elle est nulle juste pour pas devoir s’en vouloir à lui, lui présenter les excuses qu’il lui doit pour ses réactions disproportionnées, sa colère trop difficile à étouffer. C’est lui qui est nul, et il le sait très bien, à faire foirer la sono d’un mariage pour des histoires absolument égoïstes, à chourer le rencard d’un autre, à s’en prendre à elle comme ça, même s’il sait qu’il n’a pas son mot à dire, qu’il n’a pas le droit de décider ce qu’elle doit faire ou pas de sa vie. C’est lui qui est nul, parce qu’il est seulement jaloux, jaloux de ce type qui sort de nulle part, auquel elle se colle comme si elle l’avait connu toute sa vie, jaloux de ces mecs qui la matent avec un peu trop de convoitise dans leurs regards, qui la font rire. Jaloux pour des choses qu’il ne lui a jamais dites, qu’il a toujours supposé qu’elle savait malgré son silence, pour ses sentiments bafoués alors qu’il les a jamais avoués. Ses doigts serrent trop fort, autour de son poignet délicat, serrent encore plus fort quand il la sent résister, freiner des quatre fers pour rester parmi les autres, sous les œillades envieuses et au milieu des rires joyeux. Il lui offre rien de tout ça, Tito, que de la peine et de la douleur, des tremblements dans sa voix fatiguée, de la colère dans ses yeux noirs, et encore d’autres choses, peut-être, mais rien de bien beau, rien de bien tendre, rien d’agréable. Rien qu’un monstre égoïste et possessif qui menace de la détruire, pour peu qu’elle fasse un pas de travers. Et ça le bouffe, et ça le tue, de savoir qu’il sera jamais mieux que ça.
Y’a ses prunelles qui se perdent sur l’amoureux abandonné sur la piste de danse, balancent des éclairs, prêt à massacrer tout c’qui se foutra en travers de sa route. Il la lâche pas, malgré ses protestations, laisse pas le moindre lest dans sa poigne, les phalanges toujours trop pressées contre sa peau, la marqueront sans doute de rouge pendant quelque temps. « J’te jure, s’il te regarde encore une fois comme ça ce maricón, je lui défonce sa gueule et j’lui fait avaler ses dents une par une. » Il parle trop fort, assez pour qu’on l’entende, là où le groupe de mecs est resté planté. Il tente de tirer Alice plus loin, au bord d’arrêter de mesurer la violence de ses gestes. Il pourrait la traîner comme une poupée de chiffon, sa résistance ne l’entrave que parce qu’il la laisse l’entraver. C’est Alice, qu’il se répète, Alice, Alice, Alice, il l’aime, Alice, il peut pas lui faire du mal. Il veut pas lui faire du mal. « Et toi, tu te crois où ? C’est quoi cette tenue, puta ? Et c’est qui ce mec ? » Il éructe, crache, la rage qui affleure, proche de le faire sombrer dans l’inconscience. Il ne sait pas quoi faire pour se sortir de là, fauve aculé qui montre les crocs. Il devrait la lâcher. Il veut pas la lâcher. |
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rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
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| Sujet: Re: All those dirty words (Alto) Dim 15 Juil - 21:27 | |
| Il a les doigts qui serrent fort, un peu trop, beaucoup trop, ça lui arrache une grimace de douleur, incapable de se libérer. Il tremble. Elle tremble. Colère et panique qui se mélangent. C’était pas comme ça qu’elle avait prévu leurs retrouvailles. Non. Pas comme ça du tout. Ca aurait du être autre chose, une blague, une chanson joué sous sa fenêtre comme une sérénade des temps modernes ou bien un menu macdo abandonné sur la porte d’entrée comme un appât. Mais à la place c’est un malentendu, putain de quiproquos, la fierté qui prend le dessus dans les deux sens, y en a pas un qu’est capable de plier face à l’autre, de faire le premier pas tête baissée. J’te jure, s’il te regarde encore une fois comme ça ce maricón, je lui défonce sa gueule et j’lui fait avaler ses dents une par une. La violence de ses propos la souffle, l’empêche de répondre, yeux grands ouverts elle le dévisage alors qu’il finit par la trainer un peu plus à l’écart, elle se fait l’effet d’une biche tirée par le loup, ses crocs dans le flanc, elle arrive pas à se libérer. « Tito ! » murmure, ça siffle entre ses dents, trop bas, la façon dont elle le dévisage, le fusille du regard, essayer de lui faire comprendre que ça sert à rien de vriller, que c’est pas ce qu’il croit. Mais il voit rien Tito. Boule de rage, il s’empêtre dans ses illusions. Lui et Rhoan, deux putains de bouteilles de nitroglycérine et elle au milieu, jolie bombe à retardement. Cocktail mauvais, cocktail dangereux, cocktail qui menace à chaque instant d’exploser, de tout détruire, comme là maintenant, à ce foutu mariage. Et toi, tu te crois où ? C’est quoi cette tenue, puta ? Et c’est qui ce mec ? Ca vrille dans l’air, l’insulte qui claque. Elle retient son souffle Alice, sent le sang qui se retire de son visage, le cœur qui arrête de battre un instant. « Puta, puta, puta. T’as que ce mot à la bouche quand tu parles de moi, fais gaffe j’vais faire payer mes heures quand t’es avec moi » qu’elle répond froidement, la main qui la démange, l’envie de lui foutre son poing dans la figure pour lui apprendre. Il n’a pas le droit. Pas lui. Jamais. Il n’a pas le droit de la traiter comme ça, de pute, à chaque fois que son comportement lui déplait. Ca lui fait trop mal, ça lui rappelle ces fois, ces insultes, les cris, les coups, le sang dans la bouche et la douleur d’avoir perdu. Se vendre pour quelques grammes, pour une dose de paradis éphémère. « Si tu me lâche pas tout de suite Tito tu vas le regretter je te préviens » de sa main libre elle appuie à son tour trop fort sur son poignet, elle ne baisse pas les yeux, défi. « Et si tu touche à un cheveux de Cesar, tu le regretteras aussi ». comme une promesse, l’envie de le blesser, alors qu’elle sait pertinemment qu’entre son client et Tito c’est Tito qu’elle choisira. C’est Tito qu’elle choisit toujours, tout le temps. Peut être que ça la fait se radoucir un peu. Juste un peu, un tout petit peu. « Tu peux pas débarquer comme ça Tito. Pas après tes mots, pas après tes insultes, et exiger des trucs » Non il n’a pas le droit. Elle l’aurait pas fait. Jamais. Y a son regard qui se perd un instant derrière, vers Cesar, a qui elle adresse un léger signe de la main pour lui dire que tout va bien, qu’elle contrôle tout, alors qu’en vérité elle contrôle rien. Et ça la terrifie. « Tu te calme, tu retourne à ta batterie, tu me laisse vivre ma vie et je t’explique ce soir après. » elle veut pas parler de ça maintenant, parce qu’elle sait qu’il ne va pas apprécier les réponses qu’elle va lui donner. Il va même les détester, vouloir tout péter.
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belle ▹ posts envoyés : 1789 ▹ points : 25 ▹ pseudo : Camille ▹ crédits : Hoodwink ; aes marion ♥ ▹ avatar : Reese Kink ▹ signe particulier : les deux bras tatoués, passe sa vie à battre le rythme d'une mélodie qui n'existe que dans sa tête et légère tendance à péter des câbles (très légère)
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| Sujet: Re: All those dirty words (Alto) Dim 15 Juil - 22:57 | |
| Il calcule plus la violence, celle qui franchit ses lèvres et celle qui contracte ses poings, il voit tout en rouge, en noir, c’est chaotique dans son crâne, une mélodie infernale, toute la rage contenue des dernières semaines qui semblent se concentrer à cet unique instant dans sa paume resserrée sur son bras. Il lui fait mal, mais ses synapses font pas les bonnes connexions, sa grimace de douleur ne fait qu’aggraver sa colère, même s’il ne sait plus si c’est à elle ou lui-même qu’il en veut, les nerfs qui lâchent, deux créatures tremblantes dans un face à face dont personne peut sortir victorieux. Il entend à peine ses murmures, la menace dans sa voix quand elle fait claquer son prénom dans l’air, réprimande les paroles trop brutales d’un regard noir. Il est à bout et a envie de frapper, quelque chose ou quelqu’un, les muscles qui se tendent, suppliant Alice d’arrêter de résister, de s’en aller loin avec lui avant qu’il n’explose, détruise ce qui lui passe sous la main. Il ne comprend pas ce qui lui arrive, chaque seconde le rapproche de l’éruption, la lave qui bout dans ses veines, s’apprête à tout ravager sur son passage. Et pourtant, il est paumé, incroyablement perdu au milieu de ses sentiments contradictoires, les rythmes intérieurs qu’il ne parvient pas à retrouver pour se calmer, mais son cœur qui répond plus pareil, la main qui se lève pas contre le visage d’Alice, le sang qu’il veut pas voir couler. Et pourtant, la colère passe pas, ancrée dans son corps, éternelle et effroyable, ses yeux noirs dans les yeux noirs d’Alice, incapable de suivre ce qu’elle dit, « qu’est-ce tu racontes ? », quand elle balance qu’elle lui fera payer ses heures, comme s’il prenait ça au premier degré, le palpitant qui fait des doubles croches précipitées. Il la lâche pas, malgré la pression sur son propre poignet, son étreinte qui se referme encore sur elle alors qu’elle mentionne Cesar comme s’ils étaient intimes, son regard qui glisse sur le jeune homme avec autant de menace que s’il faisait glisser son pouce contre sa gorge. Et Alice qui lui fait la leçon, les reproches qu’il comprend pas, comme si c’était un autre que lui qui l’avait fait souffrir, insultée et abandonnée dans un moment où elle était si vulnérable. C’est l’enfant qui reparaît, le gamin qui n’a aucune conscience de c’qu’il fait, qui s’est donné tous les droits pour empêcher les autres de le piétiner. « Puta madre, tu me dis pas c’que j’dois faire Alice », il gueule presque, il voit pas l’injustice ironique de ses propos, secoue son bras qu’il tient toujours sans mesurer sa force en rapprochant son visage du sien, pas décidé à la libérer. « Cállate ! Tu me dis pas d’me calmer. J’suis pas ton frangin ou j’sais pas quoi. » Et puis les digues cèdent, un flot de mots décousus qui virevoltent dans l’air trop chaud de Savannah, les r qui roulent et écorchent sa langue. Comme pour compenser trop d’années passées à s’la fermer, à pas dire c’qu’il veut dire, à tout garder pour lui. « Pourquoi tu vois rien, hein ? Pourquoi tu vois jamais rien ? Pourquoi faut toujours qu’tu t’colles à des mecs que j’connais pas, pourquoi tu couches avec Rhoan et tu m’le dis comme si c’était une blague, pourquoi tu vois pas, puta ? Tu m’traites toujours comme un gosse, à m’dire de pas m’énerver, mais tu crois qu’j’m’énerve pourquoi, Alice, au juste ??? » Y’a des regards médusés qui fusent dans leur direction, et il les voit même plus. « J’veux pas t’voir avec d’autres cabrones, j’veux pas t’imaginer avec Rhoan, j’veux pas qu’tu rigoles avec un foutu rouquin de mierda, te quiero, Alice. Te. Quiero. Tu comprends ça ? » Et il la lâche, brusquement, violemment, comme s’il la repoussait, en vrac et plus paumé que jamais. |
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| Sujet: Re: All those dirty words (Alto) Lun 13 Aoû - 15:22 | |
| Revenir en arrière. Tout effacer. Oublier. Reprendre les mots, les pics, les insultes. Reprendre les larmes et la colère, la foutue jalousie qui gronde, la peur de se perdre. Revenir en arrière comme avant, quand ils étaient tous les trois à jouer trop fort dans un studio mal insonorisé. Quand ils étaient tous les trois à se promettre qu’ils s’en sortiraient. Pourtant c’est pas possible, rien qu’est possible, Alice qui comprend que cette soirée n’ira pas dans la direction souhaitée, que tout se casse la gueule et qu’elle n’arrive pas à l’en empêcher. qu’est-ce tu racontes ? Incrédule il comprend rien, pas sa faute au fond, elle leur a toujours caché ça. Même pas par honte. Peut être par fierté au final. Les empêcher de la juger. Les empêcher d’essayer de l’aider aussi. Faire quelque chose d’elle-même, de ses propres mains, comme une grande : rendre sa mère fière, même si Carmen n’est elle aussi pas au courant. Elle en ferait un arrêt cardiaque si elle savait. Puta madre, tu me dis pas c’que j’dois faire Alice ! Il gronde, brûle, tempête qu’elle attise involontairement avec ses mots, voudrait que ça plus simple. Tellement plus simple. Mais ça ne l’est pas. « tu vois tu recommence » avec ses insultes amères, poisons, violentes. Puta, puta madre. Ca lui fait mal, tellement mal, encore plus que lorsqu’il secoue son bras, qu’il la secoue elle. Le physique elle peut gérer, supporter. Mais le mental ? Elle a jamais été très douée. Cállate ! Tu me dis pas d’me calmer. J’suis pas ton frangin ou j’sais pas quoi. Elle avale de travers, essaye de reculer un peu mais son bras est toujours prisonnier de Tito ? Dans sa poitrine ça bat la chamade, l’envie de chialer, l’envie de hurler aussi. « T’es pas mon frère j’en ai déjà trop pour en rajouter hein » qu’elle lâche maladroitement, la voix qui tremble un peu trop. Et c’est vrai, elle n’a jamais considéré Tito comme un frère. Jamais. C’est différent. Surement qu’elle prendrait une balle plus facilement pour les STELLARR que pour les Rivera, et ça la terrifie de penser à ça. Elle s’apprête à continuer, à reprendre pour le rassurer, essayer de calmer la tempête mais c’est peine perdue, le voilà lancé, il explose, repeint les murs de ses étincelles de colère. Pourquoi tu vois rien, hein ? Pourquoi tu vois jamais rien ? Pourquoi faut toujours qu’tu t’colles à des mecs que j’connais pas, pourquoi tu couches avec Rhoan et tu m’le dis comme si c’était une blague, pourquoi tu vois pas, puta ? Tu m’traites toujours comme un gosse, à m’dire de pas m’énerver, mais tu crois qu’j’m’énerve pourquoi, Alice, au juste ??? Il brûle. Il brûle et la brûle en même temps, avec ses mots, sa présence, la réalisation. « Tito » alors que tout le monde les regardes, acteurs principaux d’un spectacle ridicule, d’un spectacle bien trop triste, Alice voudrait quitter la scène avant que les limites ne soient dépassées. J’veux pas t’voir avec d’autres cabrones, j’veux pas t’imaginer avec Rhoan, j’veux pas qu’tu rigoles avec un foutu rouquin de mierda, te quiero, Alice. Te. Quiero. Tu comprends ça ? Ah. Voilà. Il n’y a soudain plus de pression autour de son bras. Il n’y a soudain plus rien du tout. Rien. Rien. Il n’y a plus rien, juste son cœur qui a arrêté de battre, le souffle qui se coince dans la gorge. Fallait pas faire ça. En deux mots craché dans la langue qui les relie il vient de tout anéantir. te quiero. Il devrait pas. Te quiero. Non non. A deux doigts de tomber dans les pommes pour échapper au reste. Alice j’appelle la police c’est pas possible c’est Cesar qu’est là, entre Tito et elle, la façon dont il la dévisage lui donne envie de gerber. Elle inspire. Expire. « Non. C’est compliqué. Désolé. Tu seras remboursé » pour toute cette merde, pour cette soirée ratée, pour ce mariage massacré à cause de deux ego surdimensionnés. « Pas la police » qu’elle répète une nouvelle fois, comme si elle pouvait s’accrocher à ça, ne pas accepter ce que Tito vient d’avouer. Elle vacille sur ses talons Alice, vacille alors qu’elle s’écarte, attrape les doigts de Tito pour y nouer les siens, le tire derrière elle, vers la sortie, sans un mot, sans rien. Elle veut pas continuer à se donner en spectacle, foirer la vie de gens qui n’ont rien demandé. Le trajet se fait en apnée, pas un regard en arrière, juste la chaleur de la peau de Tito comme pour lui prouver qu’il est bien toujours là, derrière elle, avec elle, pas ailleurs. Et dans sa tête elle retourne tout, les mots les confessions, tout le bordel qui s’est accumulé, tellement aveugle. T’es stupide. Mais ça c’est pas une première, elle l’a toujours été.
C’est seulement une fois dehors qu’elle finit par le lâcher, incapable de le regarder elle se laisse tomber au sol, sur le trottoir, fouille dans son sac pour en sortir un paquet de cigarette, son briquet, s’en allumer une à même le sol. Pas élégante, elle ne l’a jamais été, sauf pour les soirées comme ça, quand elle porte son masque, quand elle fait semblant. Elle attend un peu encore, tire sur la cigarette, essaye de se concentrer, sent de nouveau les émotions revenir comme une tornade, dans sa poitrine ça bouillonne. « C’est mon métier. Je suis escort » c’est un début, essayer de faire le premier pas. « Ils me touchent jamais. Je suis pas une pute tu comprends ? No soy una puta.» première fois qu’elle utilise l’espagnol de la soirée, pour lui prouver que c’est important, que c’est la vérité. « J’pensais que tu le savais depuis le temps, que je suis pas comme ça » du genre à coucher avec n’importe qui, à s’envoyer en l’air comme on change de chemise, ça ne l’a jamais vraiment intéressée, pas même avec Darcy, y a que très peu de gens qui ont réussi à allumer des étincelles dans son ventre, et surement pas ses clients. Les doigts qui tremblent autour de sa cigarette, elle la coince entre ses lèvres, cherche au plus profond d’elle-même pour relever la tête, l’affronter. Lui. Ses yeux. Ses sentiments. « Pourquoi tu m’aime Tito ? » alors qu’elle-même ne sait pas comment faire pour ne serait-ce que se tolérer, la gerbe qui lui vient quand elle se dévisage dans un miroir, son corps qu’elle voudrait quitter à longueur de journée. Pleure pas Alice alors qu’elle renifle un peu trop fort, porte un main à son front, baisse les yeux vers le caniveau. Pleure pas on a dit
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| Sujet: Re: All those dirty words (Alto) Mar 21 Aoû - 14:58 | |
| Y’a sa colère qu’est retombée comme un soufflé. Pathétique esclave de ses émotions, de la rage qui éclot encore et encore au creux de son ventre, qui éclate dans ses veines à chaque seconde. Infoutu de se maîtriser. Il a honte. De lui. De tous ces regards dans l’assistance, qui oscillent d’Alice à lui, de ce que penserait son abuela si elle le voyait ainsi. Il l’a lâchée, Alice, l’a libérée, elle peut s’enfuir pendant qu’il fixe ses pieds. Elle le fait pas. C’est l’autre cabrón qui vient rompre le silence, menaçant d’appeler la police, et Tito qui hausse les épaules. Ça n’a plus d’importance, à présent, il peut la garder, Alice. Son cœur est tombé comme une pierre au fond de son estomac, son visage est redevenu neutre, désespérément neutre et froid. Elle n’a rien dit, Alice. Elle ne l’aime pas. C’est ce qui tourne en boucle dans son crâne, maintenant, à la place de la mélodie du chaos, il s’effondre de l’intérieur alors qu’Alice lui prend la main pour le traîner dehors. Il suppose qu’il ne retournera pas sur scène, jouer pour oublier, ça lui aurait fait du bien, pourtant. Mais on ne veut sans doute plus de lui à ce mariage gâché. Il n’aura pas son fric, il sera toujours autant dans la galère. Et il l’aura bien cherché, cette fois. Il la regarde à peine, même après qu’ils ont franchi la porte, ils sont deux, apparemment, à pas vouloir que leurs yeux se croisent, s’avouent toutes ces choses qu’ils n’ont pas envie d’avouer. Lui, il reste debout sur le trottoir, les bras ballants, le cœur battant toujours trop vite, de cette violence sourde qui ne cesse de le redéfinir comme le monstre qu’il est. Elle, elle s’assied sur les pavés, s’allume une cigarette, tremblotante. Il serre les mâchoires et les poings, les paupières closes, respire. Elle explique, Alice, ce qu’elle foutait là, avec un type qu’était pas lui, à sourire et rire, agrippée à un bras étranger. No soy una puta, qu’elle balance, « Lo sé », qu’il répond. Il n’a rien d’autre à dire, au fond, ça n’a jamais été la pire insulte ayant quitté ses lèvres, que des mots crachés par réflexe alors que le hijo de puta, c’est lui, que la puta madre, c’est mamá, et qu’il en a jamais eu honte, de ça.
Il soupire en rouvrant les yeux sur elle, rivés sur son dos, ses cheveux décolorés trop bien coiffés ce soir. Elle lui demande pourquoi et il ne sait pas. Il ne comprend pas pourquoi il devrait justifier son choix. Mais il comprend pourquoi, maintenant, pourquoi Alice l’a pas vu, pourquoi elle n’a pas décelé tous les signes avant-coureurs de sa chute. Elle ne voulait pas le voir. Elle n’a jamais voulu. Et s’il ne l’avait pas dit, elle aurait continué à regarder ailleurs, détourner la tête comme devant une vision d’horreur. « Y'a pas de raisons. C’est juste toi, Alice. J’pourrais t’énumérer tout c’qui fait que tu es toi et que j’t’aime, mais à quoi bon, hein ? Ça changera rien. » Il secoue légèrement la tête, expire longuement. Il ne veut plus se battre, il ne veut plus jamais ressentir la jalousie lui pourrir les artères, il ne veut plus devoir le dire tout haut. « No te preocupes. Ça me passera. » Et il l’abandonne là, seule sur un bout de trottoir, se barre, son amour déçu sous le bras. |
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