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 Dirty work, TOBIAS

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MessageSujet: Dirty work, TOBIAS   Dirty work, TOBIAS EmptyDim 29 Jan - 14:48

T'avais passé la journée ici. Si l'on est réaliste, on réalise qu'en fait tu passais toujours tes journées ici. C'était parce que t'avais pas de chez toi, t'étais un chien errant, la crasse de la société. Tu t'en foutais, ça te passait six pieds par dessus le crâne; t'avais pas besoin d'un toit sur ta tête pour être heureux. La preuve, t'avais survécu des années et des années sur la rue. C'est clair qu'avec ta carrure, les gens venaient jamais te faire chier, t'aurais pas pu dire le même truc si t'étais une nana. Les nanas, ils ont toujours moins de chance, même avec toi, parce que t'as grandit dans une société patriarcale, et c'est ça que ça donne; l'homme fort et la femme au foyer. T'aimes pas tomber dans les stéréotypes, mais parfois t'y peux rien. Tu t'es toujours foutu de l'image que ça te donnait. Après trente huit ans de vie de calvaire, survie avant image, c'était presque rendu ton motto. Du coup tant pis si t'engrosses une meuf après quelques bières de trop dans le nez, right? Tu l'as déjà fait, de toute manière. Une de plus, une de moins.
T'avais décidé de quitter les entrailles du bar miteux qu'était le smoking dog pour te diriger vers l'entrée. La soirée avançait, et d'habitude, la clientèle arrivait quand le soleil se couchait et que l'ampleur de leurs péchés et de leurs crimes pouvaient être couverts par la noirceur du ciel et la faible lumière de la lune. T'es fatigué, tu dois l'avouer. T'as mal dormi, tu dirais même que t'as pas vraiment dormi parce que les gamins font un vacarme pas possible et que ça brasse toujours trop pour ton envie. Péter des gueules, c'est bien sympathique, mais ça te rendait encore plus grognon quand ça empiétait sur ton temps libre. Du coup, tu t'étais passé une main vigoureuse sur le visage pour te tenir éveillé et t'avais franchi la porte principale de la bâtisse, pour te poster pile devant, les bras croisés sur la poitrine. La rue était relativement calme, mais tu remarquais quand même que quelques personnes passaient de l'autre côté de l'allée pour éviter de trop s'approcher. Certes, le bar était anonyme, la devanture miteuse couvrant pour tout ce qui trouvait à l'intérieur, mais les gens savaient ne pas s'approcher quand Greyson était là. C'était une constante, depuis l'ouverture du pub; la gueule de Greyson dans les portes pour effrayer les moineaux et éclater les dents des gamins trop téméraires. t'adorais ça, c'est vrai. Te servir de la terreur pour avertir les gens que c'était pas une partie de plaisir, ce pub. Tu laissais pas rentrer n'importe qui, surtout à cause du trafic, mais aussi à cause de la nature bagarreuse et pas très avenante des mômes qui y travaillaient. Faut pas dire que tu te comportais mieux que les autres, certes, mais fallait avoir le dos large et les poings serrés quand on y entrait. T'es tiré de tes pensées par la présence d'un brun devant toi; il se tient à distance raisonnable mais ça te fait quand même froncer les sourcils. Tu regardes ta montre à ton poignet; 23h32. Trop tôt. Tu lèves le menton en sa direction et ta voix rauque résonne dans l'allée qui commence à se faire plus populeuse de têtes bizarres et de drogués de bacs à recyclage. « Dégage. » C'est tout ce que tu jappes, tu veux même pas lui faire la conversation à l'autre, là. S'il dégage pas, tu vas le faire dégager, et si ça prend la force brute, tant pis pour lui. Ça te fera quelque chose à faire et puis c'est tout.
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MessageSujet: Re: Dirty work, TOBIAS   Dirty work, TOBIAS EmptyLun 30 Jan - 23:15

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L’eau coule sur son visage, le vent fouette ses cheveux. Tobias regarde le ciel, là ou ce Dieu auquel il a choisi de croire doit résider. S’il est là, en haut, s’il le regarde, il doit avoir pitié. Trop pour l’aider. Il n’y a jamais eu de miracle dans sa vie. Pas de chance inexplicable, juste un enchaînement de merdes bien méritées. Une vie de mafieux, un passage en prison, et cette violence qui a grandi en lui à chaque nouvel obstacle. Les rues de Savannah lui paraissent tristes. Il a l’impression qu’il ne pleut que sur lui, que tout le monde est heureux, souriant. Pas lui. Il n’a pas assez dans sa vie. A New York, il a tout laissé. Un business florissant, des ventes d’armes et de drogues qui lui apportaient des flots l’argent. Il ne savait même plus quoi en faire. Il s’était payé une église, rien que pour lui. Un toit avec Dieu comme seul compagnon. Savannah ne lui a encore rien donné. Tobias passe ses mains dans ses poches, il tâte la liasse de billet qu’il conserve précieusement. A peine de quoi vivre quelques mois, sans trop manger. Il en veut plus. Il veut retrouver l’homme qu’il était avant. Plus de petites transactions, plus de mules recrutées à la sortie des boîtes. Il lui faut un endroit pour s’épanouir.

23H. L’heure de rentrer chez soi pour éviter les conneries. Ses pensées l’en dissuadent, il a déjà une idée. Ce petit bar dont on lui a parlé. Miteux, crade, mal fréquenté, c’est tout ce dont il se souvient. C’est parfait, c’est ce qu’il lui faut. Au moins il ne s’y sentira pas jugé. Tobias ouvre son carnet, là où il note tout. Entre deux pages de facture de transaction et quelques prières, une adresse. Une information, le paiement en nature d’un camé sans argent.

Le prêtre entre dans l’allée. Il y assez de monde pour approcher sans crainte de se faire tirer de loin. Au fond, c’est un bar, sous couverture sûrement, mais y entrer ne devrait pas trop poser de problème. Tobias passe sa main dans ses cheveux pour se débarrasser des gouttes qui lui coulent dans les yeux. Il s’approche, tête baissée. Il sait ou il va. Déterminé. Il est déjà chez lui. « Dégage. »
Son regard quitte le sol. Va falloir qu’il se calme, le petit. Il analyse ce qu’il a en face de lui, un gars qui se prend pour ce qu’il n’est pas. Bras croisé, regard noir, un videur. Un petit employé remplaçable, pas assez de valeur pour s’occuper des affaires à l’intérieur. Il sourit, bien en face de lui. Un grand, large sourire, de ceux qui veulent dire : Va te faire foutre. Il n’a pas de temps à perdre avec ce mec, il n’a même pas envie de savoir qui il est. Ses yeux sont déjà fixé vers la porte du bar, son corps tourné vers cet endroit qui l’appelle. Il va tout prendre, tout tuer, tout remplacer. Sans aucun intérêt pour ceux qui le dirigent, la tête pleine du rêve d’en faire son lieu à lui.
Le chient de garde lui bloque la route, lui bloque son rêve. « Depuis quand on ne laisse pas rentrer les gens dans des bars miteux ? Tu vas faire quoi aussi, me fouiller, me demander mon putain de casier judiciaire ? » Il demande du respect, juste assez, pour contenir sa rage.
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MessageSujet: Re: Dirty work, TOBIAS   Dirty work, TOBIAS EmptyMar 31 Jan - 1:56

tu croyais pas que ta soirée serait gâchée si rapidement. honnêtement, t'avais en tête que tu refuserais l'entrée à quelques étudiantes de l'université en quête d'expérience sexuelle ou d'expérience avec les drogues dures, mais pas d'un mec à la gueule de chien mort qui semble être aussi avenant que le mur de l'immeuble d'en face. tu serres les dents, tu gardes tes bras bien croisés sur ta poitrine, tu lèves le menton et tu raidis les épaules. le mouvement soulève ton t-shirt et dévoile le pistolet attaché a ta taille, qui ne te quitte plus depuis que t'as commencé à bosser au pub. tu sais jamais sur qui tu vas tomber, et t'as certainement pas peur de t'en servir. tu sais pas si ça a assez d'effet chez l'autre mec, mais il à encore les couilles d'ouvrir sa gueule, et tu retiens un grognement guttural pour témoigner de ton incapacité à le tolérer, surtout pas en ce moment. « Depuis quand on ne laisse pas rentrer les gens dans des bars miteux ? Tu vas faire quoi aussi, me fouiller, me demander mon putain de casier judiciaire ? » son sourire, à l'étranger, mélangé avec son attitude d'animal, ça te frotte dans le mauvais sens. t'oses pas faire un pas en avant, tu veux pas faire exploser la bombe, pas tout de suite en tout cas. le truc avec ce genre de mec là, c'est que ça va péter à un moment ou un autre, du coup ta réserve à pas trop lieu d'être. tant pis. pour une fois que t'es prudent. « j'ai pas à me justifier. » tu gardes ça court, tu gardes ça clair. t'as toujours le même ton, celui qui est tellement froid que le beurre est congelé, que les rues sont glissantes et que les canadiens sortent leurs manteaux de fourrure. tu décroises les bras et pose une main sur ton pistolet à ta taille, l'autre main se posant sur le cadre de la porte, et tu répartis ton poids sur tes deux pieds de façon égale, du coup s'il te prend par surprise dans un élan d'agressivité, ça sera plus difficile de perdre l'équilibre. t'as vraiment pas envie de le laisser entrer dans ce foutu pub, même si la sous-merde de la société y traîne. la présence du mec en tant que tel changerait rien à la dynamique, t'avais tout simplement un drôle de feeling dans le creux de ton estomac. « tu vas rester là comme un débile ou bien tu vas aller chez les putes pour passer ton envie de boire quelque chose? » il s'arrête quelques secondes et décide d'en rajouter un peu, juste pour bien faire. « ou bien t'as jamais réussi à rendre une fille assez mouillée pour faire ça... avec la gueule que t'as, je comprendrais. » ton regard foncé juge le brun qui est toujours prostré devant toi. c'est un peu bas et niais que de sortir ses capacités sexuelles afin de le faire chier, mais t'es comme ça, tu connais rien de mieux, c'est l'élevage sur la rue et le manque flagrant d'éducation et de connaissance sociale.
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MessageSujet: Re: Dirty work, TOBIAS   Dirty work, TOBIAS EmptyDim 12 Fév - 12:51

Rester calme et s’en aller. Juste partir, ravaler sa fierté, cet ego qu’il croit nécessaire, mais qui ne lui apporte que des mâchoires brisées et du sang sur le béton. Ce mec ressemble à un mauvais chien. De ceux qui grognent, jusqu’à baver pour un rien. Il ne laisse pas sa chance à l’inconnu, il le mord au flan, directement, sans lui demander s’il est venu pour faire la paix ou la guerre. Il mériterait une piqure, quelques centilitres d’une boisson mortelle qui le forcerait à dormir, pour toujours. Ses bras s’ouvrent, pas pour inviter Tobias à entrer, mais pour lui montrer qu’il est chez lui. Une main sur la porte, pour l’empêcher de courir se réfugier à l’intérieur. L’autre sur la taille. Ce n’est pas pour se reposer, c’est pour protéger quelque chose. Un flingue, surement. Ou une couteau. A cette distance, un flingue serait plus favorable. Plus facile à prendre en main et à retourner sur son adversaire. Tobias ferme les yeux, pour se réveiller de ce cauchemar. Pourquoi rien n'est jamais simple dans cette ville ? Il voit la cervelle de son adversaire étalée sur le mur, il voudrait ouvrir les yeux et que cette vision soit réelle.

« Tu vas rester là comme un débile ou bien tu vas aller chez les putes pour passer ton envie de boire quelque chose? » Il lève le regard, un peu interdit. Il n’est pas vexé, trop occupé à comprendre s’il vient de se faire insulter ou si la question est réelle. On peut boire chez les putes ? Depuis quand ? Tobias a toujours pensé que les gens venait y assouvir leurs pulsions primaires, pas boire un coup. « ou bien t'as jamais réussi à rendre une fille assez mouillée pour faire ça... avec la gueule que t'as, je comprendrais. » Il ricane, d’un rire à peine étouffé. Si Greyson pensait le blesser avec ça, c’est raté. Tobias n’a jamais compris pourquoi les gens mettait autant de fierté dans cet acte, surtout quand il ne s’agit pas de procréer. Se laisse soumettre à ses besoins physiques, c’est faible. Avoir besoin d’un autre être pour se satisfaire, encore pire. Le garde du corps doit être de cette race là. Incapable de vivre seul. Soumis aux regards des autres, à leur attirance. Ridicule.

« C’est une insulte ? Je n’ai pas besoin de ces conneries pour me sentir bien. J’ai Dieu, un business, ça me satisfait amplement. » Il sait que ce mec ne captera rien. Il s’approche, un pas de plus. « Mais tu es incapable de comprendre ça, c’est pour ça que tu es là, devant cette porte, sous la pluie, alors que moi je suis de ceux qui vivent à l’intérieur. » Il pose sa main sur le torse de Greyson. Il pousse pour le forcer à lui laisser le chemin. « Allez petit, barre toi. Avant que je ne m’énerve. »
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