la tour eiffel est petite depuis l'everest.

  01 ; le poil long comme un bras, l’énergie de la flemme l’assaille du matin au soir. c’est pas étonnant d’le voir sortir de sa piaule à quinze heures ed. musique à fond qui fait vibrer les murs de la maison, il ne sort de sa prison dorée que pour bouffer, pisser et chier quand on l’tire pas par la peau du cul. accable les étrangers, discours qui l’inonde depuis tout gosse et qu’il répète comme une vérité universelle. s’il a pas encore de job, c’est la faute des autres. et c’est même pas lui qui l’dit - c’est le président des états-unis.
  02 ; voleur émérite. il aurait sûrement fait un bon bizut dans n’importe quelle école de commerce. edmund il pourrait vendre n’importe quoi sur internet - alors il fait. il pique le magnifique shiba des voisins pour s’payer un iphone X. vole dans la caisse sous prétexte qu’il est pas suffisamment payé pour s’faire insulter à cause d’une clim qui fait aussi chambre froide. il vole ses potes et ses fréquentations, sa mère, ses frères et sœurs. les beaux magasins. le midi il volait même son déjeuner quand on lui filait du fric pour bouffer.
  03 ; la chasse du pater c’est pas son truc. manquerait plus qu’il l’emmène à la pêche. ed il s’fait chier comme un rat mort quand on le traîne dans la forêt. la plupart du temps il distrait les clebs, parle fort et finit par faire de l’escalade pour passer l’temps. son truc c’est les bagnoles qui vont vites, le tuning et les moteurs qui ronronnent comme des p’tits chats.
  04 ; caïd de rien, caïd du vent à qui on donnait du crédit par pitié. pourtant il s’est toujours vu en haut de l’affiche l’alcool dans la vessie. il a pas capté que tout le monde s’foutait d’sa gueule ed. qu’il salope sa prose à chaque phrase. alors il continue à s’assoir à l’arrière comme s’il était dans un taxi. à faire des blagues qui ne font que lui attirer des ennuis persuadé d’être apprécié en conséquence. il a jamais été la brute épaisse qu’il laisse entrevoir. ni tête de turc, ni génial. ed c’était le railleur qui faisait esclaffer aux larmes ses camarades de classe. la baltringue qui fait rire malgré lui.
  05 ; fumeur de shit de mauvaise qualité, weed qui sent l’foin et qui fait dégueuler avant d’planer. les bonnes roulax qu’on risque pas d’lui tirer en soirée. collectionneur de bangs depuis sa chambre où son odeur corporelle est proche de l’arme chimique. il y a des restes de kebabs et de foutre dans ses chaussettes. ed, il est de toutes les mauvaises soirées. de celles où il finit au poste pour avoir fait des tags de bites à l’entrée du commissariat au nom de paris plus débiles les uns qu’les autres aux redescentes fulgurantes qui se transforment en crises de panique.
  06 ; pour le peu qu’il en sache, faut croire qu’il décroche jamais vraiment d’sa playstation. ed, il a grandi avec toutes les éditions de gran turismo. il avait même le volant en plastique et les pédales qui déraillent.
- tous les mômes tuent des gens. et il en a buté un tas le gosse, quitte à s’faire oublier au yeux du monde et d’ses parents. ed, il était moins turbulent devant un écran alors on l’a laissé faire. ed voulait plus aller à l’école alors on l’a laissé faire puis on l’a laissé là, figé, coincé dans une autre temporalité où il pieute quand tout le monde dort. nourri aux chips et à la bière du vieux.
  07 ; des rêves il en a encore des tas, persuadé de devenir célèbre sous peu de temps pour X ou Y raisons. ed il s’imagine encore cavaler les circuits à bord d’une ferrari. d’ailleurs il braque encore comme un pilote de rallye quand il conduit son pauvre tacot rapiécé de partout. les amortisseurs sont morts depuis longtemps. machine à wheeling et emmerdeur de la route. espère encore mettre suffisamment de côté pour se procurer une moto cross, s’acheter une villa et un porte-avions.
  08 ; être sheridan c’est pas forcément un cadeau tout comme redneck n’est pas un compliment pour le peu qu’il en sait. des mioches à ne plus savoir qu’en faire, qui déroulent les conneries comme un défi muet de faire mieux que le précédent. meute de loups qui s’étripent puis s’entraident. ed c’est toujours que le neuvième de la famille, celui qu’on trouve trop con et un peu benêt. qui porte ses baggys comme sa sœur porte des pantalons taille basse pour faire voir son cul; mais ed, il aime tout ce beau monde. il en a rien à foutre d’être le plouc qui va soulever tout le monde.
  09 ; l’insolence de l’indifférence - pas vraiment exprès - il fait pas trop attention ed; il roule à 200km/h avec un A collé au cul. il différencie pas ce qui est logique de ce qui ne l’est pas. crache sur les chiens de garde, haineux qui cherchent à illuminer sa conscience comme si il était totalement abruti. ça l’écœure, tous ces immigrés pas foutus de parler anglais, le métissage, le génocide ethnique. les meufs qui l’refoulent quand il demande des nudes.
forcément qu’il finit les soirées complètement raide,
à peloter sa propre sœur pour finir par s’prendre un coup de pied dans les couilles.
- mais QUOI ? ? parce que tu crois que j’suis attiré par les bonnets 75A ? c’était même pas exprès !
son père l’écoute pas, il lui fout une raclée. une bosse grosse branlée qui vient le clouer au sol, comme une poule qu’on viendrait tirer pour le fun. première beigne alors qu’il tente vainement de se justifier.
puis deuxième beigne, troisième beigne, quatrième, cinquième.
jusqu’à ce qu’on puisse utiliser l’expression « avoir la main lourde » sans avoir à aller à l’hosto pour déballer les histoires de famille. parce qu’il est dégradant d’aller à l’hôpital pour étaler sa vie privée.
  10 ; jamais maussade; un brin fatiguant. pile alcaline, mauvais lapin rose. c’est pas le playboy qui fait rougir le cœur des filles comme un bon steak saignant. ed c’est le pote qu’on aime avoir, parce qu’il est perché on sait pas trop où, parce que c’est une mauvaise étoile. parce qu’il est léger, que les problèmes il les élude avec du papier-cul. et s’il est lourd, c’est juste parce que ça fait sourire les filles. parce que tout le monde aime les flatteries. ed il est de toutes les story, de toutes les invitations fb. sociable au point où on attend de lui un one man show permanent. pourtant il a l’alcool fort qui rend triste, qui veut qu’on lui foute la paix, égoïste qui tema ce qu’il donne sans jamais rien recevoir.