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SURVEILLE TON DAIRIÈRE ! ▹ posts envoyés : 4448 ▹ points : 24 ▹ pseudo : élodie/hello (prima luce) ▹ crédits : amor fati (av), whi (pr). sign/ tumblr (gif) lomepal (paroles) ▹ avatar : polly ellens ▹ signe particulier : elle est atypique, daire. des tâches de rousseur prononcées, l'accent bourdonnant de l'irlande du nord, la peau encrée et la clope au bord des lèvres. une balle dans la poitrine, et une nouvelle cicatrice sur son bas-ventre.
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| Sujet: trou noir (caire) Lun 13 Aoû - 13:50 | |
| Un dérapage involontaire dans un virage enclenche une flopée de klaxons et d’injures balancées par les fenêtres, auxquelles elle répond d’un majeur levé bien haut tout en reprenant le contrôle de sa bécane. Elle traverse Savannah sans plus grande considération pour les autres usagers de la route, les pensées malades qui se fracassant dans son encéphale en surrégime accaparent toute son attention. C’est la bousculade sous son crâne, tant de bruits et d’images qui ne cessent de l’accabler de toute part – tant de bruits et d’images, qu’elle voudrait ne plus jamais revoir. L’alcool en combustion dans ses veines, ça ne l’a pas empêchée de prendre le large la veille. Se perdre sur les routes toute la nuit et toute la journée du retour, s’éloigner des fantômes des cadavres et de l’odeur âcre du sang pour au final, revenir au point de départ. Il n’y a rien à faire. Où qu’elle aille, quoiqu’elle fasse, il y a toujours le visage défiguré de l’irlandais gisant sur le carrelage de la cuisine qui lui brûle la rétine. Son regard vitreux posé sur elle comme pour la maudire dans l’au-delà, les lèvres tordues entre l’effroi et la résignation, tu m’as bien eue qu’il lui murmure quand elle s’écroule enfin, j’te l’avais bien dit qu’elle lui répond dans ses insomnies interminables. Il n’y a rien à faire. Ils sont tous absents, en prison ou en colère, et maman est morte. Six pieds sous terre, c’est peut-être mieux que ce qu’elle a toujours connu – mais c’est à se demander s’il existe vraiment une paix pour les Méalóid, quelque part où leur nom ne se calcine pas dans leur insurrection. Non, il n’y a rien à faire. Des morts et le corps en lambeaux, c’est tout ce qu’il reste. Des plaies, des bleus, des points de suture, des bandages qui n’en finissent pas – peau laminée entre les encres et les déchirures, il n’y a plus rien qui tient. Encore moins au fond de sa conscience, quand il n’y a plus que les poings et les cris pour apaiser les maux. Retour à la case départ, à mordre le bitume et se relever brûlante, de rage de honte, de haine de dégoût ; à se remettre sur les rails mais de travers, quitte à se refoutre en l’air. Elle a besoin de tout éteindre, d’arrêter de s’écorcher les phalanges chaque soir et de s’accrocher à n’importe quelle âme qu’elle croise – besoin d’un instant hors du temps, loin des Kids, loin du monde, loin d’elle-même. Besoin de se retrouver aux sources, là où les mots peuvent panser les maux, là où la liqueur n’aura pas l’amertume de la solitude ; là où on peut la comprendre, l’accepter sans l’accuser de tout ce qu’il ne va pas. C’est de ma faute, un instant pour éteindre le cerveau, s’apaiser dans l’odeur familière d’un endroit tamisé. Alors elle a trouvé Caïn, naturellement. Elle a trouvé le seul en dehors du désastre, pense-t-elle. Elle freine brutalement en haut de la rue, roule tranquillement jusqu’à la boutique. Elle abandonne sa bécane sur le trottoir, certaine de la retrouver là plus tard. Le Troisième Œil est fermé. Il l’a prévenue. Préviens-moi quand tu pars, je te laisse la porte déverrouillée. Elle n’a pas compris pourquoi, peut-être parce qu’elle n’a pas pris de ses nouvelles depuis trop longtemps. Perdue dans ses histoires, perdue dans le temps – soulagée qu’il soit toujours là, malgré ça. Elle pousse la porte et s’arrête un instant sur le seuil, surprise par le chaos qui l’accueille. « Caïn ? » Elle enlève son casque et referme la porte derrière elle, puis avance dans la pièce en tapant dans des bouts de verre ou en contournant des meubles remis en l’état. Elle pensait trouver la senteur des bouges ou de l’encens, la pénombre apaisante de l’endroit ou le bruit de l’aiguille qui œuvre dans son art. Mais il n’y a plus rien de tout ça, plus vraiment – il y a autre chose, quelque chose de plus sombre, quelque chose de perdu. Une silhouette apparaît dans son champ de vision et elle le dévisage quelques instants de son regard de braise. « Eh, tu vas bien ? » Elle se rapproche, dépose son casque sur la table au passage, et balaie la pièce d’un mouvement de la main en fronçant les sourcils. « Qu’est-ce qui s’passé ici ? »
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envoie "voyance" au 3680 ▹ posts envoyés : 756 ▹ points : 9 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : miserunt & anesidora ▹ avatar : Joseph Gilgun ▹ signe particulier : foule de tatouages encrée sur le corps - vampire improvisé qu'a peur du soleil et des uv.
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| Sujet: Re: trou noir (caire) Jeu 13 Sep - 10:46 | |
| C’est juste du rouge quand il ferme les yeux. Rouge, en différentes teintes, différentes variations. Rouge sur ses mains, rouge sur les murs, rouge sur le sol. Rouge qui part pas. Meurtrier. Ca colle la peau, ça colle au cœur. Madame qui essaye maladroitement de le rassurer à chaque fois qu’elle le croise, les tisanes de Chief, les cristaux de Diamond. Ils sont tous cabossés, malmenés, isolement forcé et la peur au ventre, l’impression qu’ils pourront crever n’importe quand. Au final personne n’est mort. Du moins dans la meute du 3eme Œil. Personne d’important. Si ce n’est cet irlandais, un malheureux raté, une balle dans le ventre, le sang qui coule trop vite pour qu’il puisse le sauver. Meurtrier. Asher qui est arrivé quelques temps après, la chaleur du policier qui n’a même pas suffit à le réchauffer. Il tremble. Tremble tous les jours. L’envie de vomir, noyer sa peine dans des verres d’alcool, encore, encore. Y a les sms de Daire qui viennent perturber son isolement. Ca l’oblige à sortir de sa torpeur, se forcer à lui dire qu’elle peut passer. Le Troisième Œil est fermé. Ils n’ont pas eu le temps encore de tout réparer, de remettre la boutique en marche. Pour ça faut d’abord qu’ils se remettent sur pieds eux, mais c’est pas chose facile. Non. Clairement pas. Il soupire Caïn, essaye d’organiser comme il peut son bureau pour attendre l’arriver de la tornade, se raccrocher à Daire et à sa colère, ptêtre que ça l’aidera à comprendre un truc, comme une intuition que c’est la bonne façon. Ou du moins une des façons. Il faut pas longtemps à Daire pour débarquer, il l’imagine que trop bien sur sa moto, diable dans la ville à rouler bien trop vite, bien trop fort. Daire qui se doute pas qu’elle va rejoindre un autre enfer, quitter le sien pour entrer dans celui de Caïn. Caïn ? Bingo, sa voix qui raisonne dans la boutique plongée dans le noir, les autres sont en haut, en bas, évitant les pièces principales pour ne pas revivre des traumatismes encore trop récents. « Ici » qu’il marmonne avant de la rejoindre, plisse les yeux pour discerner sa silhouette. Il tâtonne pour allumer la lumière, dévoile l’étendu des dégâts. Eh, tu vas bien ? Non Daire il va pas bien. Pas bien du tout. Mais au lieu de répondre sincèrement il plaque un pauvre sourire sur son visage secoue la tête. Qu’est-ce qui s’passé ici ? « Ha » une tempête, une tornade, un ouragan. « Viens » qu’il lui fait signe, de le suivre, jusqu’à son bureau. Pièce plus ou moins fonctionnelle, il se laisse tomber dans le canapé défoncé, soupire qui fait trembler son corps fatigué. « Tes compatriotes sont pas très doux » qu’il marmonne en rigolant, c’est pas joyeux, pas vraiment. « Tu veux boire un truc ? Fumer un truc ? » les deux ? Rien ? Il la dévisage, la regarde pour la première fois depuis qu’elle est arrivée. « Et toi red, il t’es arrivé quoi ? » parce qu’il n’a pas besoin d’être devin pour voir que ça va pas. Il commence à la connaitre trop bien pour ça.
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