nous demandons un minimum de 10 anecdotes, vous pouvez cependant en faire plus si vous le souhaitez.

   01 ; London -
Londres, ma ville, ma maison. Je l'aime.... J'aime les pubs aux coins de la rue où l'on croise le petit vieux du quartier. Celui qui a toujours vécu ici, qui te raconte des histoires improbables. J'aime son énergie, sa tolérance. Peu te juge parce que tu as une crête, jupe courte ou encore les cheveux arc-en-ciel. Hackney, mon quartier où j'ai grandi. J'aime cet endroit, quand on se promène, on peut sentir des épicés du monde entier. Il y a des gens, du monde de partout. Il y a de la diversité. Je suis fier d'avoir grandi dans le quartier-là, mais parfois, j'ai peur. Peur que tout par en couille parce que ce quartier c'est aussi comme poudrière prête à exploser à la moindre la flamme.

   02 ; Family -
Ma mère, je l'adore. Je l'admire, elle a une force incroyable. Ma mère, c'est le genre de mère à enchaîner deux, trois boulots pour nous offrir une vie décente. J'ai vite compris qu'elle se privait de beaucoup de choses pour nous. Une mère remarquable, je vous dis. Sa malchance ? Avoir arrêté l'école à 15 ans. Toujours le sourire même quand mon connard de père est parti, elle n'a jamais flanché devant nous, ses enfants. Mon père ce connard. Ce type qui buvait toujours trop, ce type dont l'haleine sentait la mauvaise bière polonaise. Ce type bien incapable de garder un boulot. Ce type qui aimait un peu trop les femmes. Je me doute bien que je dois avoir divers demi-frères et sœur en Angleterre. Il finit par se casser alors que j'avais 7 ans, sans un mot, sans une raison valable. Un jour, c'était la fin et toutes ses affaires avaient disparu. J'ai un grand-frère et une petite sœur. Le plus grand, c'est celui qui réussit. Celui qui a obtenu une bourse pour étudier à Cambridge, la fierté de ma mère et de mon beau-père. Je suis fier de lui aussi, mais je me demande bien ce qu'il va faire de son master en poche. Est-ce que ça va vraiment lui servir. Ma petite sœur, elle, elle est encore au lycée, et malgré la distance, j'irais fracasser le joli petit minois du premier qui lui fait du mal.

  03 ; Childhood - .
Gosse, j'étais sérieux. Le genre de petit collé au premier rang et qui écoutait attentivement ses professeurs. J'avais tellement envie de rendre ma mère fière de moi. Sérieux, je faisais tous mes devoirs, passais des heures à lire. Encore aujourd'hui j'ai gardé cet amour pour la lecture. S'il y a bien une autre chose que cadavre de clope qui s'entasse chez moi c'est les livres. Je n'avais pas beaucoup d'amis, j'étais le gosse toujours silencieux alors ça n'aidait pas vraiment. La guitare m'a aussi très vite attiré. J'ai commencé à pratiquer vers mes 10 ans alors qu'autour de moi, les gosses écoutaient plus du rap. Je me tournais vers le rock. Puis, je suis devenu celui qui bidouillait sur les ordinateurs. Très vite, j'ai compris qu'on pouvait bien plus que ce qu'il y avait en surface, un peu comme un Iceberg.

  04 ; I'm Gay- .
J'aime tout simplement les hommes, je l'ai découvert vers l'adolescent. Je n'ai jamais eu de soucis à m'accepter. C'était un simple constat que j'ai fait à mes 14 ans. L'ouverture d'esprit de ma famille à sûrement beaucoup jouer dans ce constat. Je me suis quand même par réveiller un matin en disant je suis gay, mais peu à peu s'est devenu comme une évidence. Ma première relation était une vraie, le genre un peu trop cheesy, mais j'étais un gosse et j'avais encore la foi en ce monde. Il avait 2 ans de plus que moi, et était un de mes voisins. On se retrouvait chez lui ou chez moi. Les mecs, je n'en ai pas eu des masses. Le genre relation exclusive, cadeau, petite promenade romantique. Le genre de truc sérieux, vous voyez le genre. Celle-là, elles se comptent sur les doigts d'une main. 2... Les autres, les coups d'un soir, d'une heure, je les compte plus. J'sais juste pas comment agir en couple, je ne sais pas deviner ce que mon partenaire veut. Je suis trop cash, pas assez romantique, trop maladroit, trop connard, pas assez tactile. Je ne sais pas y faire... Alors je m'amuse, je passe du bon temps.

  05 ; Friendship -
Lui, Aaron. Mon pote, mon frère. C'est mon meilleur pote, celui qui comprend. Celui à qui je dis tout. 13 ans, et déjà, il avait une vision totalement différente de la société des gens. J'ai toujours vu la misère autour de moi, pour moi c'était normal, c'était ainsi et on ne pouvait pas faire autrement. Pourtant, lui croyait en monde meilleur, lui disait qu'il fallait se battre pour ce monde-là. Les discussions interminables dans le parc proche de chez nous à refaire le monde. Les livres échangés... Je me suis intéressé de plus en plus à cette société de consommation et à ses limites, ses excès. Puis j'ai compris que notre façon de vivre est loin d'être la meilleure. Je suis devenue végétarien en tant qu'ami et amoureux des animaux, c'était juste devenu une évidence. Ado, j'ai fais partis d'un groupe de punk-rock avec mon pote Aaron. C'était fun, mais je voulais faire partie de quelques choses plus grandes...

  06 ;Tatouage- .
Tatouage, j'ai eu mon premier à 15 ans. J'ai toujours été fasciné par les tatouages. Gosse, je me disais sur les bras avec des marqueurs. C'est beau, c'est un art. Un moyen de s'exprimer. Je suis plutôt du genre à choisir soigneusement mes tatoueurs. Je choisis ceux qui parlent, me plaisaient. Bien sûr, j'en ai quelques-uns fait sur un coup ou après trop d'alcool, ils ne sont pas super beaux, mais je les aime quand même.

  07 ;2011 Riot- .
J'ai 15 ans, je vais partie de la bande maintenant. Ça fait 6 mois qu'Aaron m'a présenté à des potes. On n'est pas vraiment un gang, juste de jeune aux même idéaux, avec la même rage contre la société, la politique. La haine, la colère nous animait. La haine contre les autorités, les banques et tant d'autres choses. Ça faisait longtemps que la tension dans les rues avait augmenté. Puis, cet homme tué par la police et Londres s'est embrassé. Londres était feu et sang pendant 5 jours, 5 jours de chaos dans les rues. 5 jours que chacun londonien se rappellent. Pendant 3 jours, j'étais dans la rue avec mes potes, mon groupe. On se protégeait les uns et les autres. Pourtant, le 9 août, habiller de noirs, le visage couvert d'une écharpe. Je me repliais après un affrontement violent avec la police, je les sentais derrière moi. Je les sentais se rapprocher. Puis un choc, un coup de bouclier anti-émeute, je suis tombé comme une merde. Je ne me souviens pas, mais d'après un pote proche de moi,j'aurais insulté le flic. C'est comme ça que je me suis retrouvé devant le juge pour la première fois et condamner pour destruction de bien public, violence... Voilà comment j'ai été fiché en tant qu'anarchiste

08 ;Step Dad- .
16 ans, je suis assis avec mon frère et ma soeur dans le salon de notre petit appartement, ma mère avait une grande nouvelle à nous annoncer... C'est comme ça que j'ai rencontré mon beau-père. Un Américain, un new-yorkais. Le genre de type plutôt aisé qui travaille dans la finance. Apparemment, c'est dans le resto où ma mère travaille qu'ils se sont rencontrés. Une histoire qui ressemble un conte de fées si on omet que monsieur est abrutis réac, raciste et homophobe. On s'est toujours détesté chacun pour ce que l'on est. Monsieur n'aime pas mes tatouages, mes idéaux et surtout ma sexualité. Je ne comprends pas ma mère, comment elle put s'enticher d'elle comme ça, elle qui est si ouverte d'esprit et tolérante

09 ;Americain Life- .
Le clash. J'avais 21 ans, les cours n'étaient pas pour moi. Je passais mon temps à faire la fête dans des rave party. J'avais un mec. Plus vieux que moi, pas vraiment conforme à la société... Je crois que je l'aimais vraiment, c'est pour ça que j'ai voulu en parler à ma mère. Sauf que cet abruti de beau-père s'est pointé après nous avoir attendus : la haine dans les yeux et la rage dans les poings. Je me suis défendu avec mes quelques années de boxes, mais la haine peut donner tellement force... Trop de force. Je me suis réveillé quelque jour après dans une chambre d'hôpital. Un combat de rue, c'est apparemment à raison qu'il a donné ce connard. C'est cool d'avoir assez d'argent pour faire gober n'importe quoi à n'importe qui. J'en ai rien faire la police, mais je suis dégoûté que l'argent puisse donner ce droit. Dégoûté que la parole de monsieur dans son costard a plus de poids que celle d'un gosse de vingt ans couvert de tatouage. Je suis rentré chez moi, attrapé le strict minimum et je me suis cassé.

10 ;Savannah- .
J'aurais pu repartir à Londres, mais je suis parti avec lui... Mon mec, enfin celui que je croyais être mon mec. On n'a pas vécu ensemble non. Sinon je crois qu'on se serait entre-tué. On baisait, on s'aimait et se haïssait en même temps. Lui trop coincé, trop apeurer d'être la cible de propos homophobe pour avouer qu'il baisait des mecs et moi trop impliquer dans la vie LGBTIQ+, trop impliqué dans les manifs en tout genre... Trop extrême... Pourtant, je l'ai suivi à Savannah. Je n'ai rien à perdre, pas de boulot stable ... Rien... Et c'était un bon coup. Pourtant, il est reparti 6 mois après sans moi. Je ne suis pas son chien et je n'allais pas le suivre autour des États-Unis. 6 mois qu'il est parti et je suis toujours là