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 wicked ones, (nivak)

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MessageSujet: wicked ones, (nivak)   wicked ones, (nivak) EmptyJeu 19 Juil - 23:26



Inspirer. Fermer les yeux. Expirer.

En vie.

Autour de lui, le chaos d'un appartement trop petit. Le chien, couché ventre à terre, les oreilles plaquées contre la tête, qui s'est fait ordonner de rester silencieux. Qui ne veut pas désobéir, mais qui commence à peine à s'habituer à l'odeur du sang. Celui qui macule les vêtements laissés au sol. La peau tachée, peau lavée. Et Novak essaie de respirer. De se calmer. Le coeur battant trop sourdement au fond de sa poitrine, et l'étincelle du couteau miroitant toujours au fond de son oeil. Le sang sur son visage qu'il a peiné à enlever. Les taches qui subsistent. Qu'il a l'impression que rien ne pourra jamais enlever. Cette fois, c'était la bonne.

L'air qui bouge, derrière lui. Niamh est là. Niamh est en vie. Il se redresse. Lui jette un coup d'oeil. Elle est revenue s'asseoir sur le canapé. La bouteille de whisky dans une main, un linge humide dans l'autre. Le sang qui menace toujours de perler de sa lèvre fendue — et le coeur du serbe qui se serre, une fois de plus. Son corps trop rouillé qui se déplace lentement jusqu'aux côtés de l'irlandaise. La douleur qui irradie son abdomen. Son bras gardé contre lui, alors qu'il s'assied. Sa main intacte qui trouve rapidement la bouteille de vodka. La porte à ses lèvres. Et son dos s'appuie contre le dossier du canapé. Incapable de bouger davantage. Incapable d'attraper les jambes de Niamh pour les attirer à lui, comme il le voudrait. La gorge serrée, et la vodka qui ne l'aide pas à s'ouvrir. Pas cette fois.

Les yeux qui se ferment. Et il ne bouge pas. Le fond de la bouteille calé contre sa cuisse. La douleur qui refuse de s'en aller. Son bras qui s'est rouvert durant l'altercation, et que Niamh a eu du mal à refermer une seconde fois.

Inspirer. Expirer. La gorge qui se contracte. Les yeux qui ne se rouvrent pas. Pas cette fois.

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MessageSujet: Re: wicked ones, (nivak)   wicked ones, (nivak) EmptyJeu 19 Juil - 23:44

Téléphone en main, la migraine qui lui martèle la tête. Le vertige est pas mal passé, mais la brûlure à sa lèvre inférieure reste. La journée trop longue, qui ne se termine plus. La fatigue lui étreint les os, à Niamh, mais elle ne peut pas s’arrêter. Elle sait ce qui viendra la hanter si elle ferme les yeux, alors elle préfère les garder ouverts. Son Da en route pour l’appartement de Novak, pour qu’ils aillent suite retrouver Daire. Ce bordel n’en finit plus et l’irlandaise se sent lasse. Lasse, mais en colère ; pas prête de vouloir s’arrêter, pas tant qu’ils pourraient vraiment se reposer et guérir. Encore tremblante de la ligne qu’elle a franchi quelques heures plus tôt, de l’acte qui fait grincer quelque chose en elle, et qu’elle ne sera cependant jamais capable de regretter. T’as fait c’que t’avais besoin d’faire, lui a dit son Da au téléphone. Et elle savait que c’était vrai, et ça la réconfortait, malgré le léger tremblement de ses doigts. Elle se laisse retomber dans le canapé, bouteille et linge humide à la main. Boire lui fait mal, avec sa lèvre qui termine à peine de saigner, mais elle s’en fout. Trop besoin de whisky, trop besoin de la brûlure familière de l’alcool.

Elle ne relève pas les yeux quand Novak vient la rejoindre, continue de fixer le vide. Le monde qui a cessé de tourner, mais qui semble toujours un peu flou. Ce salopard l’a vraiment bien eu - et elle l’a bien eu aussi. Une gorgée de whisky. Elle grimace, alors que le geste envoie des ondes de douleur dans son corps. La lèvre fendue qui prendra du temps à guérir si elle n’est pas plus prudente. Le serbe ne bouge pas à ses côtés, et elle aimerait pouvoir se réfugier contre lui - caler sa peau contre la sienne, et oublier le reste du monde. Mais ils sont tous les deux trop mal en point. Tabassés et fracassés, les corps en piteux état. Niamh bouge légèrement sa tête, déposée contre le canapé. « My Da’s coming. » Elle annonce simplement le fait, jette un bref coup d’oeil à Novak. « Hope that’s all right. » Elle sait que c’est probablement le cas, que Novak ne dira pas quoi que ce soit à ce propos. Un soupir passe les lèvres de Niamh. Sentant la respiration contractée du serbe à ses côtés. Son coeur serré, qui n’est toutefois pas en mesure de plaindre son état - pas alors qu’il a failli y passer, pour de vrai, pas alors que la mort les a frôlés. Pas alors qu’elle a tué pour le sauver.
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MessageSujet: Re: wicked ones, (nivak)   wicked ones, (nivak) EmptyVen 20 Juil - 5:06

S'oublier. Dans l'alcool et la douleur, dans la chaleur douce qui irradiait du corps blessé étendu à ses côtés. Oublier le sang poisseux qui s'accumulait entre les points de suture, et qui voulait à tout prix pointer le bout de son nez. Oublier la lame qui, pourtant, s'approchait de son oeil même lorsqu'il le tenait fermé. Les dents contractées instinctivement, et l'image qui ne s'en ira pas de sitôt. T'as failli crever, Novak.

Et heureusement qu'elle était pour l'empêcher.


« My Da’s coming. » Elle a sale mine. Pas besoin de rouvrir les yeux pour le savoir. Ses prunelles souffrent de la voir, à chaque seconde depuis l'incident. Souffrent de savoir qu'il était responsable d'une telle douleur, d'un tel carnage. Elle a tué pour toi, mon gars. Les monstres qui murmurent. Susurrent, accoudés à son tympan. Veulent le rendre fou. Lui rappeler l'acte qu'elle a posé. Cet acte qui, lui, l'a condamné, et dont il aurait voulu la préserver à jamais. « Hope that’s all right. » Il prend quelques secondes, encore, avant de rouvrir les yeux. De hocher la tête, lourdement, sans même la regarder. La bouteille de vodka qu'il porte à nouveau à ses lèvres. Une rasade d'alcool passe dans sa gorge sans se faire prier. Et son autre bras, inerte contre son flanc, calé contre son torse, lui rappelle sans cesse la faiblesse dans laquelle il se trouve. Lui rappelle que deux irlandais au moins courent toujours les rues, et que leur survivre serait sûrement plus pénible qu'il l'aurait tout d'abord pensé. Ça n'avait pris qu'un miroir brisé. Ça n'avait pris qu'un coup bien placé. Et, depuis, tout lui échappait. Tout glissait. La survie qui ne tenait qu'à un fil. Niamh et sa lèvre fendue, Niamh et son crâne brusqué. Niamh qui avait écopé du prix à payer pour la faiblesse dont il était désormais affublé. Et ça ne lui plaisait pas. Vraiment pas.

« How is your head ? » Il ne veut pas faire la conversation. Pas vraiment. Tout ce qu'il veut savoir, c'est comment elle va. S'assurer qu'elle ne lui claquera pas entre les bras. Et peut-être que, d'un côté, la venue du père de l'irlandaise le rassure. Peut-être que lui saura s'occuper d'elle. La soigner, mieux que le serbe ne l'aurait jamais fait.

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MessageSujet: Re: wicked ones, (nivak)   wicked ones, (nivak) EmptyVen 20 Juil - 5:20

C’est compliqué, de penser. Compliqué d’essayer de se garder éveillée alors qu’elle a juste envie de laisser retomber sa tête complètement, et de laisser la noirceur l’envahir. Le sommeil l’appelle, mais elle sait que si elle succombe, ce ne sera pas un repos qui l’emportera. Que l’agitation sera de mise, et que les démons gueuleront fort. Meurtrière. Une nouvelle étiquette à s’ajouter autour du cou, et les blessures pour en témoigner. Elle regarde Novak soulever la bouteille de vodka, la grande silhouette amochée. Elle revoit les points de suture maladroits, le sang séché et celui qui essaie de s’échapper. Ses soins ne sont pas suffisants, il en faut plus - sinon ça ne guérira jamais, pas complètement. C’est épais et lourd dans la tête de l’irlandaise. Pour une fois, elle aimerait qu’ils puissent se reposer. Être capable de passer du temps ensemble sans que leurs corps ne portent les marques de la vie qui vient les frapper en plein visage, encore et encore. Mais c’est peut-être inévitable ; deux âmes damnées à errer dans la violence. Côte à côte, à présent, certes - mais dans la violence tout de même. Le serbe hoche la tête sans faire d’histoire, et Niamh n’insiste pas. Son Da sera bientôt là - et elle réalise la rencontre qui aura lieu, finalement. Pendant les deux ans à vagabonder dans le reste du monde, elle avait mentionné Novak plusieurs fois à son père. Le serbe qu’elle avait cru perdu, et qui ne l’était plus. Y’a tout de même un sourire qui étire ses lèvres, juste l’espace d’un instant, à imaginer la scène qui va se dérouler - son père et Novak, deux mondes, deux vies en collision. Voilà qui va être intéressant.

« How is your head ? » La voix de Novak la tire de ses rêveries, et elle lui jette un regard. Il a l’inquiétude dans les yeux, la culpabilité surtout. Toujours cette même noirceur, qu’elle connaît si bien. Et elle assume son sourire, l’affermit pour essayer de le rassurer. « I don’t think I’m gonna do air guitar for a while. » L’humour n’a pas sa place dans la tempête dans laquelle ils sont plongés, et pourtant elle est incapable de complètement s’en séparer. Puis son regard s’adoucit. « Better. I’m less dizzy. » Ça étire sa lèvre de parler, et ça lui picote, mais elle ne s’arrête pas. « I do feel like shit, though. » Comme toi, probablement. Mais elle n’a pas besoin de le dire - le sait, le sent. Niamh qui connaît bien Novak, malgré la séparation. Les gens ne changent pas - pas tant que ça.
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MessageSujet: Re: wicked ones, (nivak)   wicked ones, (nivak) EmptyVen 20 Juil - 5:38

Elle ne peut arrêter de sourire. Il voit le rictus du coin de l'oeil — le voit s'élargir un peu plus à chaque seconde. Comme pour le bercer, comme pour le rassurer. Et les mots qu'elle prononce ne font qu'empirer la chose. Tentative d'apaiser une âme déjà brûlée par les flammes des Enfers. Tu devrais le savoir, pourtant, que c'est déjà trop tard. « I don’t think I’m gonna do air guitar for a while. » Il ne répond pas. Ne tourne même pas la tête vers elle — et rien ne laisse présager qu'il a compris le trait d'humour qu'elle vient de lui servir. L'humeur trop noire pour plaisanter, et elle semble le comprendre. Se calme. Développe plus sérieusement. « Better. I’m less dizzy. » Son regard qui tombe un instant sur l'étiquette de la bouteille de vodka. Le souvenir de Niamh, inconsciente. De l'irlandais, l'arme en main. Le souvenir de l'urgence, souvenir de son coeur bondissant hors de sa poitrine, et refusant d'y retourner même lorsque tout avait été terminé. « I do feel like shit, though. » Et cette fois, il ne le récupèrera pas. Elle l'a attrapé au vol, s'en est servi pour se relever. Se redresser, attraper l'arme, et venir l'aider. Abattre à bout portant un type qui le méritait. Mais qui hanterait malgré tous ses nuits pour les mois à venir — il le savait.

Il ne répond pas. Étourdi par la douleur qui enserre son propre corps dans un étau. Se laissant aller dans le canapé, refermant les yeux. L'engourdissement qui le prend. Sa main intacte s'est éloignée de sa cuisse, et le fond de bouteille est désormais calé à même le coussin du canapé. Et il sent la jambe de Niamh, jambe repliée, posée contre son avant-bras. Le seul contact dont il a besoin pour surmonter la douleur qui le déchirait. Respire, Novak.

Respire.


Rouvrir les yeux. Impossible de savoir s'il s'est assoupi ou pas. Impossible de comprendre le temps qui passe, la souffrance qui s'est atténuée sous le coup de l'immobilité. Niamh n'a pas bougé. Son corps à lui se redresse, et ignore la brûlure lancinante au bas de son abdomen. La bouteille de vodka qu'il pose sur la table, sa carcasse qu'il relève entièrement. Son bras blessé qui se déplie, avec une lenteur contrôlée. La douleur qui lui empêche tout autre mouvement. Respire, mon grand.

Trouver sa veste. Trouver le paquet de clopes qu'il y avait laissé. Celui posé sur la table basse est terminé. Le blouson de vieux cuir brun est accroché au porte-manteau, dans l'entrée. Et sa main est au fond de la poche lorsqu'un peu plus loin, le loup redresse la tête. Oreilles dressée, la truffe remuant dans les airs. Moins de cinq secondes après, les coups résonnent contre le battant, et le serbe n'a qu'un pas à faire pour l'ouvrir. Paquet de cigarette dans la main, se servant du reste de ses doigts pour faire tourner la poignée. Les dents serrées, la mine fermée. Ne se souciant guère des traits sur lesquels ses yeux vont se poser.

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MessageSujet: Re: wicked ones, (nivak)   wicked ones, (nivak) EmptyVen 20 Juil - 6:02

Novak ne répond pas. Pas de surprise - et Niamh ne s’en formalise pas. Habituée au silence du serbe, qui est aujourd’hui plus lourd. Plus pesant, plus profond. Habité par ce qui vient de se dérouler - par la violence commise, par le sang versé. Par leurs blessures et par la mort. Celle de la mère de Daire, celle du type. Les coups de feu résonnent dans l’esprit de l’irlandaise - coups de feu qu’elle a provoqué. Les balles qui déchirent le corps de l’adversaire, qui lui arrachent sa vie. Elle qui a tiré. Elle qui l’a tué. Mais elle n’a pas réfléchi. Pas devant la scène qu’elle a vu en ouvrant ses yeux lourds - pas en voyant la main de la faucheuse autour de la gorge de Novak. Le silence est lourd de sens, le changement qui s’opère. Il n’y a plus de retour possible. Il a tué pour elle, et maintenant elle aussi - où va-t’on, après ça ? Qu’est-ce qu’il reste à faire, sinon rester ensemble ? Niamh inspire, puis expire. Lentement, de manière contrôlée. Sa peau frôle celle de Novak. Juste pour savoir qu’il est là - et qu’elle aussi. Que tout ceci n’est pas un songe, pas un cauchemar non plus. Juste la réalité, aussi douloureuse et froide soit-elle. Elle ne sait pas trop combien de temps ils restent là. Ni un ni l’autre ne bougent - Novak a les yeux fermés, mais elle ne saurait dire s’il dort vraiment. Elle veut s’assoupir, mais combat l’appel du sommeil. Le whisky continue de couler dans sa gorge, à petites doses cependant. Puis Novak se lève, et elle le suit du regard. Le grand corps blessé, la chair coupée, les muscles épuisés. Ça lui fend le coeur de le voir ainsi, ça lui donne envie de tout fracasser, de tuer, encore, pour lui, pour qu’on le laisse tranquille, finalement. Elle l’observe, le grand serbe, celui pour qui elle vient de vendre son âme au diable, et pas un regret ne pointe le bout de son nez. Elle ne sait pas pourquoi - mais c’est pour lui qu’elle l’a fait. Les coups retentissent à la porte, et Niamh sursaute légèrement. La panique qui s’infiltre presque instinctivement dans ses os - mais elle sait que ça ne doit être que son Da. Tout de même, elle se fige alors que Novak ouvre la porte, et que le chien s’agite légèrement, pas bien loin. Elle bouge la tête et aperçoit les traits familiers de son père, majoritairement caché par la silhouette imposante de Novak.

Riadh O’Leary lève les yeux et le cou afin de finalement poser le regard sur le visage de Novak. Niamh a presque envie de rire à voir la tête qu’il tire - mais au final c’est un sourire qui étire ses traits. « Hi there. » Le petit éclat dans le regard, Niamh peut presque lire dans ses pensées. « Hey Da. » Qu’elle dit finalement, le saluant de la main d’où elle est. Pas trop la force de se lever pour l’instant. « Hey girl. Is that your boyfriend or your bodyguard ? » Niamh sourit, et sa lèvre lui fait mal - mais elle s’en fiche. Se redresse, se lève pour acceuillir son père. « Both. » Riadh s’approche, passant aux côtés du serbe qui lui a laissé l’espace d’entrer dans le petit appartement. La porte qui se referme, afin de ne pas attirer les oreilles curieuses. Et ça fait tout drôle à Niamh, de voir les deux silhouettes côte à côte - le père et l’amant. « Da, meet Novak. Novak, meet my Da. » Riadh qui sourit, portrait craché de sa fille malgré le lien de sang inexistant - à croire que certaines choses n’ont pas de rapport avec les gènes. « Riadh. Nice to meet you, mate. » La main tendue, le silence qui s’installe.
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MessageSujet: Re: wicked ones, (nivak)   wicked ones, (nivak) EmptyVen 20 Juil - 19:13

La porte qui s'ouvre, et les yeux du géant qui tombent sur l'homme qui se tient derrière. Pas très grand, pas très large — et pourtant, l'aura de celui que ni le vent ni les marées ne pourront ébranler. Le roux dans les cheveux, parsemé de blanc. Les yeux intelligents, qui se lèvent vers lui pour l'observer. L'expression rapide qui passe sur ses traits, avant que la salutation ne passe finalement la barrière de ses lèvres. « Hi there. » La lueur dans les prunelles, l'accent qui fait chanter sa voix. Nul doute sur son identité, mais l'humeur du serbe est trop noire pour lui offrir la moindre légèreté. « Hey Da. » Niamh qui fait ce qu'il faut pour rétablir la politesse, d'un peu plus loin dans la pièce. Et Novak ne bouge pas. Aucune hostilité dans sa posture, pourtant. Rien que de la douleur et de la lassitude, alors que la voix de l'irlandais résonne à nouveau. « Hey girl. Is that your boyfriend or your bodyguard ? » Et il serre les dents, légèrement. Un éclair de douleur qui passe à l'arrière de son bras, remonte dans son épaule pour tomber comme une pierre sur son abdomen. Dans son dos, il entend Niamh se lever. « Both. » Et il s'écarte d'un pas pour laisser l'homme entrer. Retrouver sa fille, fille à la lèvre fendue, fille à la bosse trop sensible sur la tête. Boyfriend. Le mot qui revient se coller à la paroi de son crâne avec brusquerie, malgré l'étrange chaleur que sa présence diffuse en lui. Boyfriend. Ne rien dire, le laisser entraîner, refermer la porte derrière lui. Boyfriend.

« Da, meet Novak. Novak, meet my Da. » Et Novak ne la regarde pas. Le coeur battant sourdement, évinçant la douleur et aidant son attention à se cibler sur la main qu'on lui tend. « Riadh. Nice to meet you, mate. » Il regarde les doigts ouverts, n'hésite pas longtemps. Sa main valide qui va donner le paquet de cigarette à celle qui ne peut presque pas bouger, et qui attend mollement le long de son corps. Et une fois sa paume dégagée, ses doigts rendus disponibles vont à la rencontre de ceux de l'irlandais. Da. Riadh. Et il ne dit rien. Tout le plaisir est pour lui, et le voile noir qui s'est levé de son regard le laisse transparaître. Il prend garde à ne pas broyer la poigne qu'on lui tend, et s'écarte dès que la politesse est rendue. Le chien, un peu plus loin, s'est calmé, et est retourné se coucher. Observe la scène sans ciller. Le serbe qui recule d'un pas, laisse Niamh retrouver son Da. Le poids pourtant léger du paquet de clopes au bout de son bras blessé. « Quite a grip he's got, your guy. » Et Novak ne répond pas. Novak s'éloigne de quelques pas, les laisse s'approcher, se regarder, se toucher. Laisse l'inquiétude d'un père examiner le visage blessée de sa gamine — celle pour qui il aurait donné sans hésiter le seul fragment d'âme qu'il lui restait. Trouver la fenêtre. L'ouvrir. Venir récupérer les clopes. Trouver un briquet, au fond de sa poche. Allumer une cigarette, et en inspirer la première bouffée. Respirer. Avec la nicotine dans les poumons, l'horreur au fond des yeux et les hurlements au fond de la tête. Respirer. S'imprégner du calme qu'une nouvelle aura dégageait. Respirer. Niamh est là. Niamh est là.

And you're her boyfriend now.

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MessageSujet: Re: wicked ones, (nivak)   wicked ones, (nivak) EmptyVen 20 Juil - 20:12

Pendant un instant, elle se demande si Novak va bouger, s’il va attraper la main tendue. Elle attend patiemment, et c’est au bout de longues secondes que le serbe bouge finalement pour attraper la main de son père. La rousse dont le sourire s’étire légèrement devant la scène. Voilà une rencontre qu’elle n’aurait pas cru être témoin un jour. Toutes ces fois où elle avait parlé de Novak à son père, perdus dans le monde à essayer de se faire oublier - toutes les fois où elle l’avait mentionné, le coeur lourd, les souvenirs emmêlés. Toutes les fois où elle a pensé, I wish you could’ve met him. Parce que ça avait été un souhait - informulé, qu’elle n’avait jamais prononcé à voix haute, qu’elle ne s’était peut-être même pas avoué à elle-même. Mais voilà que la pensée se révélait, naturelle et douce, à la vue de Novak et son père qui s’échangent une poignée de main. Et elle ne sait pas si c’est la commotion, ou la fatigue, mais sa gorge se serre un peu, et son coeur déraille. Now it’s done. We’re all together now. Alive. Pour combien de temps, elle en sait rien, préfère ne pas y penser. Ça la remplit d’un bonheur qu’elle a du mal à comprendre, qu’elle ne saurait exprimer - elle se souvient d’une soirée dans un bar en Serbie, où elle avait tout raconté à son Da. Où sa langue avait eu de la difficulté à exprimer qui avait été Novak, en vrai - son coeur qui avait parlé pour elle. Son Da qui avait sourit, simplement. Elle n’avait pas eu besoin d’expliquer, son sourire et les larmes refoulées avaient tout dit. Niamh déglutit doucement, alors que son Da se tourne vers elle, une fois la poignée de main terminée. L’éclat dans ses yeux qui est toujours le même. « Quite a grip he’s got, your guy. » Niamh qui ne peut pas trop s’arrêter de sourire, et qui hausse les épaules. You have no idea. Novak s’éloigne un peu, et Riadh qui s’approche de sa fille. L’étreinte est brève, mais Niamh ferme doucement les yeux. « Holy fuck, he’s huge. » Que son père lui murmure à l’oreille, et Niamh pouffe doucement avant de reculer. « Told you. » Les sourires sont en écho, mais l’inquiétude est là, dans le regard du père. Sa main se dépose sur l’angle de sa mâchoire, alors qu’il inspecte la lèvre fendue. « Your head any better ? » Niamh acquiesce. « Yeah. » Elle sait qu’il déteste la voir dans cet état - dans ses yeux, elle lit les regrets de ne pas avoir su la protéger de tout, tout en comprenant que c’est impossible. Que Niamh a fait ses choix, et qu’elle continue de les faire - et que de toute façon, c’est inutile de lutter contre elle.

« Want a quick drink, Da ? » Elle sait qu’ils ne peuvent pas trop tarder, que Daire les attend - mais un verre ne fera de mal à personne. « Yeah, why not. » Niamh acquiesce, et se dirige lentement vers la cuisine pour lui attraper un verre - non sans un regard pour Novak, qui fume tranquillement près de la fenêtre. La fumée entourant son visage - et l’irlandaise n’arrive qu’à lui sourire. Malgré la noirceur, malgré la douleur, elle ne peut s’empêcher de lui sourire. You’re there. With us. Verre empoigné, elle revient vers le salon et lui verse du whisky. « Thanks, Ni. » La gorgée avalée, Niamh se contente de boire à la bouteille - ce qui lui prend un regard de son père, qui ne relève cependant pas. « So you’re Serbian, right ? » La voix de Riadh qui s’élève, alors qu’il fait tourner le whisky dans le verre, vieille habitude que Niamh a toujours connu. Cette dernière secoue la tête, rictus malicieux aux lèvres. « Don’t ask yes/no questions. He’s just not gonna answer. » Ce n’est pas méchant, même pas arrogant - ça en est presque doux. Niamh, le coeur trop léger pour les événements. Riadh ricane, avale une autre gorgée de whisky. « Right. Well, Serbia’s grand, but it’s too fuckin’ cold. We nearly froze our asses off over there. I thought my balls were gonna fall off. » Le souffle de Niamh qui se coince dans sa gorge, ses yeux qui se fracassent sur le visage de Novak. Dans l’urgence des retrouvailles, et dans le chaos des derniers jours, elle ne lui a pas dit. Pas dit que ses voyages l’ont menés en Serbie - que ses pas ont voulu retracer la vie de celui qu’on lui avait enlevé. « Yeah. It was fuckin' cold. » Qu’elle rigole, un peu plus doucement, ses yeux ne quittant soudainement plus Novak. Riadh remarque inévitablement le changement dans l’air, mais ne relève pas. Le sourire calme, les yeux observateurs. Le père qui voit tout, l’homme qui comprend tout - et Niamh n’a pas le coeur de se cacher. Sorry, big guy.
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MessageSujet: Re: wicked ones, (nivak)   wicked ones, (nivak) EmptyMar 24 Juil - 15:28

La fumée qui s'échappe de ses poumons, d'entre ses lèvres. Ses yeux qui s'éloigne des deux silhouettes entrelacées, un instant, pour se poser sur le paysage avoisinant. La ville qui pulse, derrière la vitre entrouverte. La ville qui vit, et qui ne leur laisse aucun répit. Qui lui rappelle la douleur dans son bras, à chaque instant. Celle dans son abdomen. Celle dans son coeur, d'avoir été la raison pour laquelle Niamh avait commis l'irréparable. Niamh blessée. Niamh en sécurité. Avec lui, avec son père. Niamh qui souriait, bêtement, presque, sans pouvoir vraiment s'en empêcher. Et les yeux du serbe revinrent se poser sur elle. L'envelopper. She's here. Et après quelque temps à douter, quelques jours à la toucher, à la posséder, à l'aimer, pour essayer de s'en assurer, après le drame qui avait failli à nouveau les séparer, il commençait seulement à s'habituer à l'idée. She's here. And she's gonna stay.

Le verre qu'on ramène de la cuisine, et le père et la fille qui attaquent à deux la bouteille de whisky bon marché qu'il s'était procurée. « So you’re Serbian, right ? » Et ses yeux se posent sur Riadh. Le détaillent, un instant, alors que la cigarette a rejoint à nouveau ses lèvres. Il le sait, c'est évident. Alors pourquoi il demande ? « Don’t ask yes/no questions. He’s just not gonna answer. » Si la remarque de Niamh manque de lui tirer un grognement, il ne réagit pourtant pas. Le visage quelque peu détendu, en signe d'approbation et d'amusement — et il se tourne à nouveau vers l'extérieur. Expulse la fumée par la fenêtre au battant ouvert, alors que l'irlandais se reprend. « Right. Well, Serbia’s grand, but it’s too fuckin’ cold. We nearly froze our asses off over there. I thought my balls were gonna fall off. » Et, alors, ses yeux se reposent sur lui. Sur Niamh. L'éclair d'une confusion sans nom qui passe au fond de ses yeux. Son esprit tournant au ralenti sous le coup de la douleur semble soudain s'accélérer. Il comprend que Riadh est allé là-bas. Mais le we lui échappe. Ce we qui tord son coeur, retourne ses pensées. We ? Ses yeux attrapent ceux de Niamh, et elle aussi semble s'être figée. « Yeah. It was fuckin' cold. » Elle trace une ligne directe entre les deux points qu'il refusait d'associer — et, au fond de sa poitrine, son myocarde s'est emballé. L'irlandais qui a disparu, l'espace d'un instant. L'attention du serbe uniquement portée sur la rouquine qui lui faisait face. Rouquine qui ne le quittait pas du regard, et qui semblait plus que consciente de l'effet que ce petit secret allait provoquer.

« You went to Serbia ? » La question n'est pas pour Riadh — elle est pour Niamh. Elle est franche, sincère. Droite. Ne s'embarrasse pas de détours, et marquant le refus léger d'admettre cette réalité. And you didn't tell me ? Mais il ne lui en veut pas. Loin de là. C'est un mélange de douleur et de nostalgie, une seconde de flottement. Une bulle qui s'est créée entre eux — l'irlandaise qui a mis les pieds sur sa terre, pour une raison qu'il refuse d'admettre. Qui se marie de concert avec le boyfriend sous lequel elle a consenti de le voir appeler.  You've been to Serbia ?

Why would you do that ?
There's nothing to see here.
Nothing else than death and violence.
Tears for Iwan, silence for Novak.
And I tried to protect you from it.

So why would you do that, Niamh ?

Why go to a place where everybody wants to see me dead ?

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MessageSujet: Re: wicked ones, (nivak)   wicked ones, (nivak) EmptyMar 7 Aoû - 20:09

La tête qui lui martèle, la lèvre qui lui brûle. Elle aimerait tant pouvoir avaler une gorgée de whisky, pour faire passer la soudaine amertume. La légère panique, qui s’installe alors que la vérité est révélée - qu’elle a posé les pieds en Serbie, et qu’elle ne l’avait pas encore dit à Novak. Qu’elle était allée en le croyant toujours mort, comme pour lui faire honneur, pour se rappeler de lui et l’oublier en même temps. La Serbie et son vent glacial, la Serbie et tout qui résonnait Novak. Pourtant ça se passait si bien - tout le monde était détendu, même Novak. Après la violence et les cris, ça faisait un bien fou de savoir qu’on pouvait laisser aller les muscles et les esprits. La tête de Niamh toujours dans un étaut, violentée par le désir de sauver une vie qu’on avait déjà tenté de lui arracher. Elle fixe son père avec des gros yeux, mais ce dernier ne fait que sourire, comme si ça faisait partie de son plan depuis le début, et ça ne surprendrait même pas l’irlandaise. Fuck you, Da. Ses yeux le crient, et en même temps elle ne parvient pas à être vraiment fâchée contre lui. Le regard de Novak sur elle, franc, inébranlable. Pendant un instant, elle a envie de juste détourner les yeux, elle ne sait pas quoi dire, mais la vérité est là, et elle ne la regrette pas. « You went to Serbia ? » Sous l’accent, sous la voix qui gronde, elle ressent tout ce qu’il lui communique, tout ce qui se mélange en lui face à cette possibilité, qu’elle se soit rendue sur sa terre natale, qu’il a du fuir, là où il ne peut plus retourner. Pas à moins de vouloir crever. Niamh déglutit, et le sourire se dresse malgré tout sur ses lèvres. Un petit sourire en coin, presque timide si on ne la connaissait pas. « Yeah. » Soudainement le père n’est plus là, il n’y a plus que Niamh et Novak, et les aveux soufflés. « When we were on the run. It’s where I got this. » Elle baisse les yeux, le temps de tourner légèrement son bras afin de dévoiler son poignet. Le tatouage que Novak a déjà vu, déjà embrassé du bout des lèvres. Le tatouage qu’elle avait eu, pour lui, pour elle, pour New York, pour tout le reste. Elle ne sait pas pourquoi elle ne lui a pas dit plus tôt - peut-être avait-elle un peu peur de sa réaction, à quelque part.

Le père est silencieux, son verre entre les doigts. Niamh reste calme, à regarder Novak avec une tendresse et une noirceur dans les yeux. Les jambes encore un peu molles de ce qui s’est passé, et la tête fragile. Comme le whisky ferait du bien - mais ce n’est pas une bonne idée et elle le sait. Lentement, elle se tourne vers son père, qui n’a pas bougé - qui sourit juste. « Maybe we should go. » Riadh acquiesce, et termine son verre d’un grand geste. « Yeah, right. » Pose le verre sur la table basse, et se redresse. Niamh qui attrape sa veste, l’enfile sur ses épaules. Elle aimerait pouvoir rester là, retrouver le confort des bras de Novak, s’y perdre, afin qu’ils puissent parler sans rien dire. Mais il y a trop de choses à faire - ils auront le temps de parler de Serbie plus tard. Riadh se dirige vers le géant, et tend la main à nouveau, étincelle dans les yeux. « It was nice to meet you, mate. » Niamh qui se penche pour mettre ses chaussures, le léger vertige qui la prend en bougeant trop vite, ou peut-être à cause de tout ça. Mais le sourire reste sur ses lèvres, malgré son coeur serré, ce n’est pas de l’amertume qu’elle ressent, mais une drôle d’euphorie. Le goût est doux sur ses lèvres, sucré et discret. I did. I did go to Serbia.

I did it for you.
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