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 samih | daire

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Samih Scully

Samih Scully
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MessageSujet: samih | daire   samih | daire EmptyLun 14 Mai - 19:08

Sam fonça dès que sa cage fut ouverte. Il oublia de se mettre gentiment en ligne et se fit rembarrer par le gardien. Enfin, tout le monde se retrouva dans la cour. D’habitude il restait seul, assit dans un coin contre l’un des murs d’enceinte à arracher par poignée de l’herbe pour canaliser son manque chronique d’antidouleur, nicotine et cannabis. Rester dans un coin, ça évitait de devoir parler aux autres. Ne pas parler aux autres évitaient d’avoir peur d’eux. Bon système qui fonctionnait depuis les 11 jours de détention. Il comptait appliquer ce même modèle pour les années à venir. Cette fois, il fonça directement vers l’une des cabines, décrocha le combiné, composa de tête le numéro du téléphone portable de Daire.

Fallait qu’il sache ce qui se passait.
Fallait qu’il sache qu’elle aille bien.
Fallait qu’il sache que ce n’était pas à cause d’elle, pour elle. Que cette putain de coïncidence n’était rien d’autre qu’une putain de coïncidence.

Sinon, ça voudrait dire qu’en voulait accomplir sa vengeance personnelle, quand bien même il aurait sauvé Eanna, il aurait abandonné Daire. Et même si c’était déjà le cas, le fait qu’elle se sorte toujours de n’importe quelle situation l’avait rassuré jusqu’ici. Si c’était l’IRA, elle pourrait ne pas s’en sortir. Prendre une nouvelle balle. Mourir. Il ne pourrait même pas sortir d’ici pour prendre une balle à sa place. C’est ce qu’il ferait, sans aucune hésitation.

Une sonnerie, deux.

Sam raccrocha dans un mouvement de panique non contrôlé.
Ici, dans l’attente de son procès, il n’avait pas droit aux visites. Et il n’avait jamais passé le moindre appel. Ni pour Daire, ni pour personne. Il n’avait pas osé. De peur de l’affronter. De peur qu’elle le déteste. Ne pas savoir, c’est mieux que de savoir, dans certains cas. Elle va te détester. Il inspira profondément en s’accrochant à la cabine, les doigts crispés d’angoisse. Si t’appelles pas libère la place connard. Sam s’empara à nouveau du combiné et tapa le numéro.

Les sonneries s’enchaînaient.
Enfin une voix. Sa voix. Sam poussa un soupir de soulagement, en s’accrochant à nouveau à la cabine, se sentant défaillir. Daire, c’est moi. C’est Sam. Elle en aurait des questions et des remontrances à lui faire. Elle en aurait des insultes à lui balancer. Et pourtant, ce qui suivit fut un cours silence, que Sam, la voix éraillée par cette fatigue soudaine et cette peur dévastatrice qui le consumait de l’intérieur, combla de ce pas : J’ai entendu un truc aux infos… j’ai entendu que… y a des problèmes à Savannah, concernant… concernant un gang irlandais. Il n’osait même pas parler de l’IRA. Comment tu vas ? Il ferma les yeux et se passa une main sur le visage, il tremblait.
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MessageSujet: Re: samih | daire   samih | daire EmptyMar 15 Mai - 17:12


Ses cheveux humides s’égouttaient sur ses épaules, encadrant les éphélides de son visage d’un éclat terne. Quelque chose s’était fissuré au fond de son regard, de ces éclats qui s’éteignaient souvent avec les années envolées, les disparus abandonnés par défaut dans son sillage. Sauf que celui-là, c’était l’usure qui lui avait pris – cette même usure qui lui rongeait la carcasse avec minutie, d’une lenteur sans préavis. Sa colère subsistait, elle empiétait sur ce nouvel espace délaissé, elle était la seule constante dans son existence. Elle flamboyait de plus belle encore, bien plus intensément qu’à l’ordinaire, peut-être parce qu’elle avait été maintenue en combustion, entretenue dans les éclats et le sang. Les gouttes perlaient sur son épiderme en bataille entre les tâches infimes, les traces violacées et l’encre étendue sur son territoire, dessinant un corps un peu plus vouté qu’à l’ordinaire, un peu moins solide sur ses appuis. Jusqu’à se perdre entre ses doigts, affairés contre son ventre alors qu’elle apposait un nouveau pansement. Bandage d’un nouveau genre, qui prenait trop de place sur son corps. Dessous, sa dernière défaite. Celle de toute une vie. Des espoirs anéantis en une poignée de mots, des certitudes ébranlées par la mention d’un simple prénom. De son refus, une promesse venue bousculer sa loyauté inébranlable.

Daire ne craignait pas pour sa vie. De la cicatrice sur sa poitrine à la nouvelle formée par le passage à tabac, tout son corps n’était que le réceptacle de sa volonté brûlante. Celle de se battre pour ses valeurs, ses croyances, pour ce monde qu’elle voudrait instaurer, ce système qu’elle voudrait abolir. Ce tas d’opinions qui venaient d’un autre temps, d’une autre terre. D’une patrie qui chantait toujours dans son sang, et qui pourtant était venue l’abattre au pied de son immeuble. Une fois, elle avait traversé l’océan pour cette cause, peut-être pas la meilleure, mais elle y était allée pour se retrouver au cœur d’une fusillade et manquer de crever sur le macadam. Cette fois-ci, c’était la cause qui était parvenue au-delà de l’Atlantique, la vraie, la grande, pas celle qu’un autre avait bafoué, pas celle pour laquelle elle s’était égarée. Cette cause qui avait fait glisser la lame sur sa chair, parce qu’il leur fallait une personne d’outre-tombe.

Les sonneries s’enchaînèrent sur son téléphone, l’obligeant à détourner le regard de ses ecchymoses trop grandes pour observer le numéro affiché. L’hésitation ébranla tout son être, en se rendant compte que cet appel qu’elle avait attendu impatiemment pendant presque deux semaine à s’écorcher la conscience, elle n’en voulait plus désormais. Elle se doutait bien de qui elle trouverait de l’autre côté, lequel des deux aurait entendu parlé des événements et fait le rapprochement avec elle. Lequel des deux lui demanderait des réponses, qu’elle ne pourrait lui donner. La rouquine finit par décrocher, à peine ébranlée par la voix mécanique qu’elle connaissait bien maintenant, avant d’accepter de recevoir l’appel. « Allô ? » Un silence, une respiration. Samih. Sa cage thoracique se comprima, étouffée entre toute la rage qu’elle avait cumulée dans son absence, son éloignement, et toute la détresse qu’elle ressentait pour les autres rescapés de leur famille amochée, parce qu’ils avaient promis, promis que les siens paieraient. Et Samih n’était pas là pour l’épauler, plus là pour l’empêcher de sauter dans le gouffre. « J’ai entendu un truc aux infos… j’ai entendu que… y a des problèmes à Savannah, concernant… concernant un gang irlandais. » Elle ferma les yeux, se sentit vacillante l’espace d’un instant. « Comment tu vas ? » Peut-être que finalement, la balle qui logeait là depuis un an, allait terminer son travail et l’achever. Ça serait pour le mieux, le bien de tous. « Je vais bien. Tout le monde va bien » elle enchaîna rapidement, insista sur le tout le monde, s’oublia volontairement dans le reste de l’équation. « C’est pas nous pour l’bordel en ville, j’te jure. » Un rire éraflé s’écorcha entre ses lèvres, peut-être qu’elle serait la seule à l’entendre aussi creux. « Ça fait plus de dix jours que j’attends ton appel. » Concentrer la colère sur un autre, éloigner les soupçons. Détruire le reste, pour oublier qu’il n’y avait plus que des cendres autour d’elle.

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MessageSujet: Re: samih | daire   samih | daire EmptyMer 16 Mai - 8:35

Sa voix qui résonna à l'autre bout du combiné, juste au creux de son oreille, semblait si loin maintenant. A des années lumières de lui. Il se demandait où elle était, en ce moment même. A l'appartement ? Chez sa mère ? Il n'en savait foutre rien, et il se rendit soudain compte que ça serait comme ça, pendant un sacré paquet de temps. Il ne savait même pas combien de temps ils seraient arrachés l'un à l'autre, dans la même ville, et dans un autre monde en même temps. Est-ce que ça serait toujours comme ça ? Lui qui entend quelque chose à la radio, et qui doit attendre l'heure de pause pour l'appeler, essayer de deviner à travers les accents brisés de sa voix grésillante, ce qui se passait vraiment. Sam n'avait jamais été quelqu'un qui s'intéressait aux autres plus que ça. Il était renfermé, introverti, phobique social. Sa place de leader, il n'en avait pas vraiment conscience jusqu'à ce qu'il doive l'abandonner. Parce qu'il n'avait plus aucun contrôle sur rien. Il n'en aurait sans doute plus jamais. Ca valait le coup Samih ? il ne savait plus rien. Et quelque chose l'étranglait, en plus de cette peur qui pulsait dans ses veines. Elle tenta de le rassurer, et tout ce qu'elle disait sonnait si faux qu'il avait l'impression d'avoir entendu l'inverse. Je vais bien. Tout le monde va bien Il hocha la tête pour essayer d'assimiler cette phrase. Marteler chaque mot pour qu'ils aient un sens à nouveau. Et pourtant c'était comme s'ils ne parlaient pas la même langue.

C’est pas nous pour l’bordel en ville, j’te jure. un sifflement sourd dans ses oreilles. Sam ferma les yeux.

Ses doigts s'accrochaient au combiné si fort qu'il eut l'impression qu'il allait se briser entre ses doigts. C'était sensé être une bonne nouvelle, non ? Non ? Alors pourquoi ça avait l'écho de la plus terrible des choses dans sa tête ? Pourquoi il se sentait encore pire qu'avant ? Sa respiration courte, il tenta d'inspirer profondément. Rien à faire. L'air qui s'infiltrait difficilement faisait un mal de chien. Comme tout chez lui en ce moment. Tout était douloureux. Ses pensées faisaient mal. S'entendre faisait mal. Bouger faisait mal. Etre loin d'eux faisait mal.

Il n'eut pas le temps de répondre avant que les intonations irlandaises ne résonnent à nouveau. Un sourire en coin coupa sa joue. Ça fait plus de dix jours que j’attends ton appel. Au moins elle attendait son appel. Au moins elle ne l'avait pas sorti de sa vie à la seconde où il avait disparu, tétanisée par la trahison, la colère encore plus forte que la peine. Daire il la connaissait. Et il savait qu'elle avait le même esprit de loyauté que lui. Il sauvait peut-être Eanna en étant ici, mais il abandonnait tous les autres. Il l'aurait détesté si elle avait fait la même chose. Je sais... qu'il articula à peine. Il aurait dû l'appeler dès la première seconde, du premier jour. Il aurait dû et il avait voulu, d'un côté. Assis dans un coin, à regarder cette cabine téléphonique en se disait qu'il n'était qu'à un coup de fil d'elle. Mais la peur l'avait emporté, celle que plus rien ne soit jamais comme avant. Celle qu'elle ne décroche pas tout simplement. C'était le moment où il s'expliquait. Le moment où il racontait, sans trop en dire au cas où son avocat aurait envie de passer cet appel sous écoute pour l'innocenter. Mais tout ça on s'en foutait complètement. Dans sa tête une seule chose hurlait, une seule. Alors un court silence, la voix arrachée, il ajouta : Si c'est pas vous... si c'est pas vous c'est l'IRA, c'est ça ? Deux solutions. Daire avait éliminé la première. Honnêtement, il aurait préféré que Max foute le bordel en ville. Le silence qui suivit retourna ses entrailles. C'était l'IRA, c'était forcément l'IRA. Dans sa tête l'image de la balle de Belfast, de cette cicatrice entre ses seins, juste là, sur son corps tatoué et balafré. Il ne voyait plus que ça maintenant la balle qui avait failli la buter la dernière fois. La balle qu'il voulait peut-être lui mettre entre les deux yeux cette fois-ci.

Accroché à la cabine pour ne pas s'effondrer, le bourdonnement dans ses oreilles faisait de plus en plus mal, crevait ses tympans. Il voyait flou. Il attendait que le couperet tombe, il attendait une confirmation, n'importe laquelle. Celle qui lui dirait qu'il avait foiré. Qu'il était parti au pire moment. Celle qui décuplerait la culpabilité qu'il ressentait déjà. Parce que tout avait foiré du début jusqu'à la fin entre eux, entre les Kids. Sam n'avait sauvé personne. Qu'est-ce qu'ils te veulent ? qu'il ajouta difficilement, comme si chaque mot était un effort surhumain. Y avait plus de prison maintenant, plus de détenu qui s'impatientait derrière lui, plus d'insultes envoyées d'un côté et de l'autre de la cour, plus de gardien qui fait glisser sa matraque contre la grille comme s'il était au zoo. Y avait juste un putain de trou noir, et Daire à l'autre bout d'un fil. Daire qu'il perdait un peu plus à chaque seconde.
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MessageSujet: Re: samih | daire   samih | daire EmptyMer 16 Mai - 11:48


Son silence quand elle tenta de le rassurer la percuta aussi brutalement que la distance qu’il avait instauré, qu’il lui avait infligé. Elle se doutait qu’elle ne l’avait pas trompé, que l’étrangeté dans sa voix avait raisonné d’autant plus fausse dans le grésillement de son combiné. Sauf qu’elle ne pouvait pas lui dire, qu’il la retrouverait avec une nouvelle cicatrice. Que tout le monde était en danger par sa faute, à commencer par les Kids, parce qu’elle avait une histoire familiale déplorable. Que des types venus de l’autre côté de l’Atlantique étaient persuadés que son frère était encore vivant, et qu’en conséquence ses pensées et ses convictions étaient en désordre. La seule certitude qui lui brûlait les veines, au-delà de la rancune qu’elle avait doucement développé pour Samih, c’était qu’elle le retrouverait. Sauf qu’elle n’avait aucune idée du temps que ça prendrait, et de l’état dans lequel ils se trouveraient à ce moment-là. Peut-être qu’elle ne sera même plus là quand il sortira enfin, la mort dans ses pas depuis trop longtemps maintenant. Elle aimerait qu’il n’entende que sa colère, et non pas sa désolation. Qu’il ne perçoive que sa haine, et non pas son hésitation. Ça faisait dix jours qu’il avait disparu de la circulation depuis son appel aux allures d’un suicidaire, un peu moins depuis qu’elle avait pris qu’il avait été arrêté. « Je sais... » Son regard affronta le reflet du miroir, d’un air blasé. Trop d'événements en trop peu de temps, trop d’informations qui n’avaient aucun sens mais qui raisonnaient dans sa tête en toute clarté. JJ n’est pas entre de bonnes mains, Sam a enlevé un nourrisson, l’IRA cherche son frère qu’ils pensent vivant. Entre chacun de ses épisodes, le corps qui se plie entre les coups, qui se tend pour ceux qu’il rend, qui abandonne quand la lutte est perdue. « Tu sais ? Vraiment ? Et est-ce que t’as une idée d’toutes les questions qu’on se pose ? » Sa voix déraillée s’envolait à mesure que les mots claquaient en vibrant dans l’émotion. La vérité, c’était qu’elle cumulait beaucoup trop de choses, et qu’elle n’arrivait plus à les distancier. Tout s’emmêlait, ses déboires, ses doutes, et les sources de se colère, pour n’en former qu’une seule et unique, prête à tout ravager. « Un bébé, Sam ? UN BÉBÉ ? » Elle abandonna son reflet, ferma les yeux quelques secondes, pinça les lèvres. Sa récente blessure la lançait à chaque fois que ses entrailles se tordaient dans les flammes, autant dire que ça arrivait régulièrement et que les moments de calme étaient plus rares que les excès de rage. Pourtant, elle savait qu’ils ne pouvaient pas discuter de ça, pas maintenant, pas comme ça. Elle ne s’étonnerait pas qu’il détourne la conversation pour ne pas se brûler complètement les ailes contre elle – ce qu’il ne manqua pas de faire. « Si c'est pas vous... si c'est pas vous c'est l'IRA, c'est ça ? » Ses paupières se soulevèrent et son regard percuta l’image renvoyée par le miroir, celle d’une fille dont le corps ressemblait à la désolation d’une guerre. Elle étouffa, s’enlisa dans ses pensées, dans les vérités qu’elle ne voulait pas lui révéler. Daire souffrait, et elle le faisait en silence, seule. Elle actionna le haut-parleur sur le téléphone, le posa sur le rebord du lavabo et enfila enfin son t-shirt pour faire disparaître les affres de son existence. Ses yeux obliquèrent vers l’appareil, qu’elle laissa là, incapable de le prendre, incapable de répondre. Incapable d’admettre à haute voix, qu’elle était retournée sur le champ de bataille. « Qu'est-ce qu'ils te veulent ? » Sa vie, sa peau, sa loyauté. Comme depuis toutes ses années. Elle inspira mais ses poumons semblaient cadenassés, sensible à la frontière poreuse sur laquelle elle se trouvait. Entre les uns et les autres, perdue avec elle-même. La rouquine récupéra finalement son portable, le remit contre son oreille et souffla la plus simple évidence, la raison pour laquelle tout Savannah pouvait sombrer sous le crachat irlandais. « Ils cherchent mon frère. » Celui qu’elle lui avait déclaré mort, tout simplement parce qu’elle s’en était convaincue elle-même. Daire ne comprenait plus rien, et avait conscience de se fracasser dans l’incompréhension de Sam. Celui pour lequel elle avait pris une balle, celui pour lequel on l’avait plantée. Elle n’avait pas le sentiment de devoir s’excuser, mais c’était peut-être ce qu’il attendait. Rien ne changerait la situation, le mal était fait. Elle était entrée en croisade, pour le bien des siens, pour le bien de sa vengeance. « Ils ne resteront pas longtemps. » Parce qu’ils ne trouveront rien d’autre que la colère d’une sœur qu’ils ont eu la négligence de laisser encore en vie. Ils pourront se heurter contre bien des volontés, elle était certaine qu’ils retrouveront la sienne. Et si elle devait crever pour leur faire comprendre que le corps qu’ils cherchaient n’était pas de ce côté de l’océan, pour les empêcher de nuire à ses proches dans la même violence, alors qu’il en soit ainsi.
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MessageSujet: Re: samih | daire   samih | daire EmptyJeu 17 Mai - 8:41

Chaque mot qu'ils prononçaient, l'un et l'autre, avait un goût d'acide. Ca faisait mal. Et Sam percutait lentement que c'est comme ça que ça se passerait maintenant. Quelques minutes de conversation surveillée, à crier d'un bout à l'autre d'un gouffre énorme qui les séparait désormais. Un bébé, Sam ? UN BÉBÉ ? Quo.. qu'il lâcha dans un souffle dès qu'elle mentionna le bébé. Ce bébé. Celui qu'Eanna avait enlevé. Il fronça les sourcils. Elle ne connaissait pas la vérité ? Pas encore ? Elle te pense vraiment capable de ça ? se moquait l'autre. Sam ferma les yeux. Il ne pouvait pas clamer son innocence, affolé par l'idée que leur conversation pourrait être réutilisée à un moment ou à un autre, paranoïaque. Il ne pouvait même pas démentir et Dieu sait qu'il en aurait besoin. Et pourtant, après un court silence, il lâcha doucement, douloureusement : Ca s'est pas passé comme ils le disent... Il avala sa salive. Non, rien ne s'était passé de la bonne manière. Et peut-être que tout aurait été différent si au lieu de faire appel à lui, Eanna était allée voir Max ou Ailish. Si Sam ne s'était pas retrouvé seul à l'appartement cette nuit-là. Seul avec ses insomnies et ses cauchemars, seul avec son obsession maladive de faire payer JJ. Ils auraient pu le dissuader. Daire, Max et Ailish. Ils auraient fait quelque chose. Et Sam  n'aurait jamais sombré dans ce gouffre. Parce qu'il n'y avait plus de retour en arrière, il n'y avait plus de deuxième chance. Maintenant il payerait pour Eanna. Et ce n'était même pas ce qui l'effrayait le plus.

C'était l'IRA, qui l'effrayait. Et ça le prenait aux tripes si fort qu'il en avait presque des nausées. Le silence assourdissant de Daire ne fit que confirmer ce qu'il savait déjà. Gueulait dans son crâne la voix tremblante de vérité de sa conscience. Tu peux encore renverser la vapeur. Dénoncer Eanna. Sauver Daire. Non, il ne pouvait pas.

Ils cherchent mon frère. J'croyais qu'il était mort, ton frère. Rétorqua-t-il, étranglé, du tac au tac. Il fit tomber son front contre le haut de la cabine, essayant de rendre tout ça logique, mais plus rien ne l'était ici. Plus rien n'a de sens quand vous êtes en manque de calmants, et que tout est tellement douloureux que vous auriez envie de vous arracher la peau. Rien n'a de sens quand quelqu'un qu'on aime vous annonce qu'il est en danger. C'était presque comme s'il pouvait entendre la détente, l'explosion, le sifflement de la balle qui perce s'air et se fracasse contre les côtes de la rousse. C'était si clair dans sa tête. Ils ne resteront pas longtemps. Elle mentait. Elle n'en savait rien. Elle veut pas t'inquiéter, parce que tu peux plus rien faire Sam, t'es devenu inutile. Tout ce plan est inutile. Il prit une longue inspiration. A quel point ils veulent le retrouver ? Jusqu'où sont-ils prêts à aller pour chasser un fantôme ? Et si Daire le cachait vraiment ? Jusqu'où irait-elle pour le protéger ? Tu le sais. Et c'était le plus dur. S'il t'arrive quelque chose Daire... Il en crèverait.
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MessageSujet: Re: samih | daire   samih | daire EmptyVen 18 Mai - 10:49


« Ça s'est pas passé comme ils le disent... » Elle s’en doutait, c’était prévisible. Elle avait retourné les informations dans les sens, ce même sens qu’elle n’avait pas réussi à leur trouver, et elle avait espéré qu’une explication survienne. Elle n’était jamais venue, tout comme Samih n’avait jamais appelé. Il avait toute sa confiance, inébranlable depuis des années, c’était toujours l’inverse qui était remis en question. Elle pourrait le suivre jusqu’au bout de la planète … si ça n’entrait pas en collision avec son propre monde. Ses convictions avec lesquelles l’égyptien n’arrivait pas toujours à composer. N’importe qui aurait pu enlever un nourrisson, mais certainement pas lui. Il lui confirma de la manière la plus simple qu’il pouvait se le permettre, et même si ça ne lui apportait aucune réponse, elle le croyait. « J’te crois » quelques mots soufflés doucement, simplement. Elle le croyait, mais il n’était pas encore pardonné. La conversation ne pouvait pas s’en tenir à ce sujet, pas dans ces circonstances. Ce n’était peut-être pas le moment, alors que leur appel pouvait être sur écoute, alors que la ville était retournée par des types appartenant à un groupe que Samih exécrait. Ça aussi, ce n’était peut-être pas pertinent, de l’évoquer au téléphone alors qu’il avait les pieds enchaînés – mais elle avait conscience de ce qu’il redoutait le plus, et la présence de l’IRA dans les mêmes rues qu’elle ne devait pas rendre son séjour derrière les barreaux plus paisible. Le timing était désastreux, pour tout le monde, mais certainement encore plus pour lui. En quelques semaines, l’effondrement s’état accéléré dans les envolées d’une chute de dominos. De l’arrestation de JJ à celle de Sam, il s’était écoulé un certain temps. Mais de la disparition de Sam à l’arrivée de l’IRA, seulement quelques jours. Il n’en avait suffi que d’une seule journée, pour que le brouillard s’amasse dans le coin de son âme. « J'croyais qu'il était mort, ton frère. » Ses lèvres se pincèrent, au point de se mordre l’intérieur des joues. J’croyais aussi. C’était un putain de désordre où même les morts revenaient mettre une existence en miettes. Hael n’avait jamais cessé de la hanter, mais elle était parvenue à l’étouffer. Sa rencontre malheureuse avec ceux qui l’avaient tabassée avait éveillé un fantôme qu’elle aurait aimé ne jamais confronter à nouveau. « Il est mort. » Il ne pouvait pas en être autrement, alors qu’elle avait laissé son deuil à Belfast il y a maintenant plus d’un an. C’était la seule vérité qu’elle avait acceptée, sans vouloir chercher si elle était fiable ou non. Hael était mort, et des bouts d’elle aussi. « A quel point ils veulent le retrouver ? » Au point de s’en prendre aux proches qu’ils avaient en commun, les Kids. Elle ne pouvait pas se permettre de lui avouer même s’il s’en douterait certainement, mais il y avait des paroles ancrées dans sa chair qu’elle ne pouvait pas lui répéter. Samih ne devait s’occuper que de lui-même, le temps que les choses s’apaisent. Le temps que la distance ne soit plus un fardeau. « Au point qu’ça parvienne jusqu’à tes oreilles. » Aux yeux de la rouquine, c’était la meilleure façon de le protéger, de faire en sorte qu’il ne devienne pas taré dans son impuissance – loin de se douter, qu’il n’avait pas besoin de ça pour plonger déjà. Alors elle lui accordait de simples évidences, les craintes enterrées dans l’omission et la colère saccageant l’émotion. « Mais … ils peuvent pas le retrouver. » Trop d’informations qui ne se coordonnaient pas : le cadavre de son frère n’était pas sur le sol américain, et elle ne laisserait personne profaner la mémoire d’un mort de cette manière – la mémoire de sa famille. Comme elle ne laisserait personne effleurer l’existence des Kids ou de sa mère. « S'il t'arrive quelque chose Daire... » Sa volonté se fracassa au fond de sa poitrine, dans la même chute que son cœur. C’est trop tard, Sam. Leur ancienne confrontation au sujet de l’IRA lui revint en mémoire et la projeta dans un gouffre de souffre, entre la haine et la rancune, parsemé des tâches de doutes. Elle se souvenait encore clairement de l’impact qu’avaient eu ses révélations ce jour-là, de son regard quand il avait découvert la cicatrice et son histoire. De cette histoire qui s’était répétée, sans qu’elle n’ait besoin de traverser un océan à nouveau. La violence était venue l’abattre dans le vestibule de leur immeuble – alors que Samih n’était plus là. À bien s’y concentrer, on pouvait encore discerner des tâches carmins sur le plancher ou les murs, malgré le nettoyage rapide. Son sang. « Il m’arrivera rien, t’inquiète pas pour moi » Son intonation était parfaite, emplie d’une certitude inébranlable – et peut-être bien que le fait qu’il ne puisse pas voir l’état de son corps facilitait le mensonge. Daire était vouée à répéter les mêmes erreurs dans la distance, dans les non-dits et les calomnies. Si elle s’éteindrait dans la violence, elle n’emporterait pas Samih dans sa chute. « J’te le promets, d’accord ? » J’te promets qu’ils partiront, qu’ils ne toucheront à personne. J’te promets de t’attendre, même si j’crève à nouveau – j’peux faire cet effort pour toi, non ? « Sam … » Elle ferma les yeux, essaya de ressentir sa présence contre elle. « On s’en fout d’ces irlandais. C’toi qui m’inquiète, comment tu vas ? » Qu’est-ce que tu fous là-bas ?
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Samih Scully

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MessageSujet: Re: samih | daire   samih | daire EmptyLun 21 Mai - 1:44

Elle le croyait, Sam, quant à lui, ne savait pas si s’était suffisant. La foi des Kids, c’est ça qui finirait par le sauver ? La foi de Daire. A quel point cette décision allait changer sa vie ? A quel point elle allait tout foutre en l’air ? Est-ce que, dans dix ans, peu importe où et dans quel état il serait à ce moment-là, quand il fera le point sur sa misérable vie, inutile, douloureuse et débordantes de regrets, celui qui s’imposera en lui, reviendrait dans sa mémoire comme une morsure, ça sera cette décision, ce moment très précis où il avait regardé Eanna dans le fond des yeux et qu’il lui avait fait part de son plan ? Ou encore à la fin de cette dernière conversation, dans cette voiture, le bébé gazouillant à ses côtés ? Ce genre de moment, où la décision s’impose à vous en quelques secondes, et qui déterminent tout le reste de votre vie. Parce que c’était ce qui était en train de se passer, là, maitenant : c’état le début du reste. Le début tout ce qui suivrait. Être accroché de toutes ses maigres forces à un téléphone, sans pouvoir rien faire. Et toutes les cassures imperceptibles que Daire tentait de camoufler dans ses accents volontaires et pleins d’assurances, Sam ne les percevait peut-être pas, mais l’autre si. Tu pourras plus rien faire pour eux Sam. T’auras puni JJ et perdu tous les autres. Ouais peut-être. Comme je le disais, Sam se demandait si on ne se trouvait pas dans ce genre de moment, ceux qu’on sait au moment même où on les vit, qu’on va finir par les regretter. Retour brusque à la réalité au moment où Daire répondit à demi-mot à ses angoisses. Tu sais qu’elle ne veut pas t’inquiéter. peut-être. Et alors quoi ? De toute façon qu’est-ce que ça changeait dans le fond ? Sam ne pouvait ni vérifier, ni l’aider ; seulement rester planter là dans cette cour entourée de barbelés, avec l’envie brûlante de trancher des gorges, sans que ça soit possible. Mais … ils peuvent pas le retrouver. C’était bien ça le problème. Si Daire était en mesure de leur fournir ce qu’ils étaient venus chercher en traversant la moitié du globe, il n’y aurait pas de quoi s’inquiéter. Même si elle lui demande, aussi clairement que possible, avec le plus d’orgueil dans sa voix de ne pas le faire. Il m’arrivera rien, t’inquiète pas pour moi. J’te le promets, d’accord ? Sam déglutit avec difficulté. Alors pourquoi ça fait si mal au fond de son bide ? Pourquoi il a l’impression de la perdre un peu plus chaque seconde, qu’elle s’éloigne, qu’elle sombre dans un néant encore plus sombre que le sien, avec une horizon barrée. Tu m’le dirais, hein ? S’ils te faisaient du mal ? Regarde-toi, en train de s'agripper comme tu peux à ce qu’il te reste. Mais tout s’effritait entre ses doigts tremblants du manque. Regarde les choses en face Sam, quand t’as choisi Eanna, t’as abandonné les autres. Quand t’auras vengé Assia, y aura plus de Kids. Y aura plus rien. Juste du vide, le sentiment du travail accompli - c’était en tout cas ce qu’il espérait, et puis le silence apaisant du fond des océans. Et pour l’instant ça ne ressemblait à rien d’autre qu’un naufrage. Et si son inquiétude pour Daire le paralysait complètement, elle ne tarda pas à inverser les rôles. On s’en fout d’ces irlandais. C’toi qui m’inquiète, comment tu vas ? Drôle de question à poser à un taulard. Sam commença à creuser nerveusement le sol avec sa tennis blanche tâchée de terre. Après avoir haussé les épaules, vainement, il ajouta d’une voix étranglée. Ils ont fixé une date pour mon procès… Ils veulent que ça se fasse le plus vite possible. C’est… c’est pour dans une semaine. Sept jours. Il était à sept jours de sa sentence et plus il y pensait, plus ça le paniquait. Comment serait les types en prison, à Coastal State ? Combien de temps ? Et s’il ne pouvait plus jamais sortir ? Alors ce procès ça serait la dernière occasion de voir Daire sans une glace en plexi entre eux. J’voudrais… j’voudrais que tu sois là. Demanda-t-il doucement. Pour dire au revoir, qu’il aurait aimé ajouté. Voir ses yeux qui débordent l’insolence, son visage parsemé de bagarres. La regarder une toute dernière fois avant que l’on ferme à tout jamais son horizon.[/i]
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MessageSujet: Re: samih | daire   samih | daire EmptyLun 21 Mai - 13:05


« Tu m’le dirais, hein ? S’ils te faisaient du mal ? » Sa respiration se bloqua, ses muscles se contractèrent, et la douleur engendrée lui provoqua la nausée. Ses paroles vinrent se répandre dans la désolation de son âme, sur ce champ de bataille qui ne finissait jamais. Sa main libre s’agrippa à s’en blanchir les jointures sur le rebord du lavabo et elle se pencha en avant pour poser son front dessus, les yeux fermés. Elle souffrait, le bide déchiré en deux, au sens propre comme au figuré, et elle ne voulait rien lui dire. Rien pour l’inquiéter, rien qu’il ne le fasse basculer dans un gouffre où elle ne pourrait pas l’en sortir. « Oui. Oui j’te le dirais. » Elle avait l’impression d’avoir mis toutes ses forces restantes dans ses quelques mots, seulement pour qu’ils paraissent aussi vrais que possible. Pour que ce soit convaincant, pour qu’il ne revienne pas là-dessus. Pour qu’elle n’ait pas à lui mentir plus. La vérité, c’était qu’elle aurait aimé qu’il soit là. Que ce soit lui, qu’elle aurait pu joindre dans sa détresse ; lui, qui aurait pu combler les cavités de son cœur ferraille. Mais comme lorsque la balle avait déchiré sa chair, Samih ne serait pas là pour panser la plaie sur sa conscience. Une fois encore, elle devrait avançait seule avec ce poids, avec cette blessure. Et prendre la responsabilité sur ses épaules, alors qu’elle avait tout fait pour éviter cet acharnement sur son existence. Mais à vivre chaotiquement, il était indéniable que le chaos vienne la cueillir elle-même pour ses déboires. Révolutionnaire nécrosée, qui n’avait plus rien à défendre que des valeurs assassinées et des proches en danger. C’était toujours plus facile de concentrer l’attention sur autre chose, de le détourner de cette voie qu’elle avait prise et qui l’emmenait probablement tout droit dans le cercueil – elle ne pouvait pas le pousser dans sa chute. Elle ne pouvait pas le préserver de ce qui pouvait le ronger, dans l’endroit où il était désormais enfermé, mais elle pouvait toujours veiller à ce qu’il survive et qu’il revienne à la maison. Que l’un d’eux ne crève pas, surtout pas lui, elle ne s’en remettrait pas. Alors elle se concentra sur lui, sur sa voix, sur son souffle qu’elle pouvait entendre à travers le téléphone. Elle se redressa et lui demanda comment il allait, mais tout ce qu’elle voulait le plus en cet instant, c’était d’être entre ses bras. Qu’il éteigne la tempête, qu’il lui promette qu’elle ira bien – qu’elle n’était pas en train de devenir dingue. Elle avait besoin de son visage près du sien, de son grand regard dans lequel se perdre pour oublier ses ravages. De sa peau contre la sienne, de sa chaleur pour combattre sa colère brûlante. De ressentir son souffle et non pas seulement de l’entendre. « Ils ont fixé une date pour mon procès… Ils veulent que ça se fasse le plus vite possible. C’est… c’est pour dans une semaine. » L’intonation de sa voix brisée l’étouffa, et elle eut l’impression de s’émietter avec lui. Les jours qu’elle avait passé à attendre un signe de vie de sa part semblaient avoir duré une décennie, mais ceux qui les séparaient de la sentence semblaient se désagréger en quelques minutes seulement. « J’voudrais… j’voudrais que tu sois là. » Probablement qu’elle aurait pu se mettre à chialer là, sur le carrelage froid et encore humide de leur salle de bain, entre ce qui lui était arrivé et l’annonce qu’il venait de lui faire. Elle aurait pu, si la sécheresse de son esprit atrophié dans la colère du monde lui aurait permis une réaction décente et non pas la promesse qu’elle allait mettre l’humanité en cendres. Elle avait perdu Sam. La vérité prenait tout son sens, et soudainement trop de place dans son gouffre, maintenant que les mots avaient été posés sur le silence. « J’serais là. » Elle n’avait pas besoin d’exagérer la force dans cette évidence, elle avait répondu spontanément. Dans quelques mots, toute la véhémence d’une rage qui s’accumulait au creux de ses entrailles. Tout le désespoir qui s’enlisait dans ses pensées pour s’échouer sur ses épaules. « Bien sûr que j’serais là » qu’elle répéta, plus doucement. Elle ne manquerait pour rien au monde la possibilité de pouvoir sentir son corps entre ses doigts, de pouvoir lui dire qu’ils s’en sortiront – qu’il s’en sortira, qu’il vivra. Elle n’avait pas eu cette chance avec JJ, et ne la laissera pas passer avec Samih. Tu seras là, et il verra. Tes mensonges, ta gueule. Une semaine, ça suffit pas pour masquer les plaies et les conneries. Elle espérait qu’il comprenne pourquoi elle avait fait ça, pourquoi elle ne lui avait pas dit – parce qu’en sachant la vérité, il aurait probablement sombré. Alors peu importait qu’il lui en veuille quand il croiserait son visage, l’important c’était de lui montrer qu’elle serait là. Qu’en la voyant en face, il pourrait s’assurer qu’elle tenait encore sur ses jambes, qu’elle était toujours faite de chair et d’os. Sept jours. Elle pouvait bien se permettre de survivre sept jours, pour Sam. « Eh Sam » Son cœur s’accéléra, incapable de s’en tenir à une cadence normale. Tu me manques putain. Les mots s’étouffèrent en silence avant de franchir le dernier barrage. « Tu m’promets qu’on pourra se voir ? » Ce n’était pas ce qu’elle voulait dire, pas ce qu’elle aurait dû lui dire depuis longtemps. Mais il était trop tard et elle ne pouvait se permettre qu’une inquiétude, celle qu’on ne lui laisse pas le temps de lui dire au revoir.
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MessageSujet: Re: samih | daire   samih | daire EmptyVen 25 Mai - 17:43

Oui. Oui j’te le dirais. Le genre d'affirmation qui vous coupait en deux. Sam ne répondit rien, déglutit avec difficulté. À chaque mot qu'elle prononçait, et même si elle y mettait tout son corps, c'était comme une épingle qui s'enfonçait dans son coeur. Parce qu'il entendait l'exact inverse. Peut-être qu'il la connaissait trop bien maintenant. Peut-être qu'il avait réussi à dompter sa colère, sa tempête, et qu'il en savait chaque nuance. Et les accents douloureux de ses mensonges, il les entendait trop clairement dans sa tête. C'est pas grave, il ne lui en voulait pas. Comment le pourrait-il ? Il ferait sans doute la même chose. Savoir qu'elle allait mal n'aiderait pas. Ca serait pire. À sa façon elle cherchait juste à le protéger, lui qui était bien à l'abris dans sa cage, loin de l'agitation qui s'abattait soudainement sur Savannah. Loin d'elle alors qu'on pointait à nouveau un gun sur sa tempe. Sam acquiesça, même si c'était inutile, peut-être juste pour accuser la nouvelle. Il s'accrochait au combiné comme on s'accroche à un morceau de vie, aussi terrible que ça puisse être. J'comprends. Qu'il articula difficilement. Il comprenait qu'elle mente et n'avait pas tellement envie de lui faire dire la vérité. Il voulait simplement qu'elle ne se sente pas obligé de mentir. Quitte à le faire pas omission. J'suis désolé Daire. De l'abandonner. Sa confiance en elle était trop grande en fait. Il était persuadé qu'elle s'en sortirait haut la main, qu'elle ne s'emmerderait même pas à être triste, qu'elle rebondirait sans attendre, euphorisée par la responsabilité que Sam lui avait laissé : celle de s'occuper de tous les autres. Il la savait femme forte, trop peut-être, plus que lui sans aucun doute. Tout irait mieux si elle était là pour arranger les choses, sans JJ et ses vices, sans Sam et son incapacité. Il avait oublié en cours de route à quel point elle avait le sens du sacrifice. Pour l'IRA, pour les Kids. Toujours à sauter entre un échange de balle pour se la prendre la première. Mélange d'orgueil et d'instinct rebelle. Daire se flinguerait avant de perdre l'un d'entre eux. Daire se flinguerait. Daire. Ca valait la peine ? Hein Sam, dis-moi ? Ca valait vraiment le coup ? Tout était si flou dans sa tête maintenant qu'il parlait avec elle. Maintenant qu'il n'était plus sûr de quand est-ce qu'ils se retrouveraient tous les deux, seuls dans une pièce, sans avocat ni flics pour écouter leur conversation. Juste le fait de la savoir à ses côtés, assise sur le canapé, une clope au coin du bec, en train de déblatérer des discours interminables sur on-ne-sait-quelle-cause qui la faisait vibrer de colère. Sam l'écouterait avec son silence habituel, un joint dans ses mains. Acquiescerait parfois, tenterait d'émettre un avis différent la fois d'après, elle s'énerverait dix fois plus, et ça serait presque poétique. Il la regarderait du coin de l'œil, la gamine insolente devenue femme fatale, véritable tueuse. La sienne quelque part, si loin désormais.

Parler du procès n'arrangeait rien. Tout devait tellement réel que c'était comme un grand coup qui leur coupa les jambes à l'un et à l'autre. La date du procès, sept jours avant de connaître sa peine, sept jours avant de savoir si tout ça valait la peine. Et s'ils t'envoient dans une autre prison ? T'y as pensé ? Non. Il n'avait pensé à rien, il n'en avait pas eu le temps. Eanna était en pleine crise d'hystérie quand elle avait débarqué, et Sam était en plein craquage à cause de JJ. Tout s'était enchaîné trop vite, il avait perdu pied. Est-ce qu'elle savait, Daire ? Est-ce qu'elle comprendrait, le pourquoi du comment ? Il n'en savait rien mais ça semblait primordial à ses yeux. Quitte à ne plus jamais la revoir, autant qu'elle garde dans sa tête l'image d'un héros, d'un martyre. C'est vraiment ce que tu crois être ? Parce que pour moi, t'es surtout le roi des débiles. Sam soupira sèchement. Juste après, la voix brisée de Daire le ramena à la réalité. J’serais là. Bien sûr que j’serais là Il n'osait pas l'avouer, mais il craignait de ne pas y arriver sans elle. Peur de ne pas aller jusqu'au bout sans ses yeux volontaires et sa détermination à tout épreuve. Fallait qu'il puisse la regarder avant d'aller à la barre, raconter des mensonges qu'il n'avait même pas encore préparé. Pourquoi il avait kidnappé ce bébé, ce qu'il comptait faire, comment il s'y était pris. Il n'en avait pas la moindre idée. Et il n'avait plus que sept jours pour devenir crédible. Sept jours pendant lesquels l'autre ferait tout pour que ça ne soit pas le cas, lui qui ne supportait déjà pas d'être en cage dans le corps de Sam. Il avait trop de truc à penser, lui qui avait passé sa vie à végéter sur un canapé, derrière le tiroir-caisse ou bien devant une console de jeu. Tout avait dérapé. Soudain, il se rendit compte qu'il s'était mis à chialer. S'essuya énergiquement le visage d'une main : Shit. Qu'il souffla en même temps, énervé par lui-même. Enervé d'avoir perdu en un tiers de seconde toutes les convictions qu'il avait. Mais entendre la voix de Daire était trop dur. Il se rendit soudain compte que c'était pour ça qu'il n'avait pas appelé. Pas pour la préserver, pas pour éviter de dire une connerie qui remettrait en cause son plan soit-disant parfait, pas parce qu'il avait peur qu'elle le déteste. Non, c'était parce qu'elle était bien la seul à pouvoir le faire faire machine arrière. Eh Sam Ouais ? Qu'il répondit d'une voix tordue. Tu m’promets qu’on pourra se voir ? Il renifla bruyamment. La vérité c'est qu'il n'en savait rien. Mais il semblait que la priorité à ce moment-là, ce n'était pas tellement de dire la vérité, mais surtout d'éviter la casse. Evidemment, j'pourrais pas faire autrement. Il avait parlé sans réfléchir, et ça fit comme un noeud au fond de son estomac. Il sentait sur son épaule, les tapotement agacés du prisonnier qui attendait derrière lui depuis le début. Sam lui jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule et s'éclaircit la gorge. Faut que... j'te laisse. Mais.. Dans sept jours. Dix heures du matin. Tu seras là hein ? Elle avait déjà dit oui, c'était presque plus pour se rassurer lui-même, se mettre du baume au coeur. Abrège connard. Râla le prisonnier. 10 h, au tribunal. T'oublies pas. Il étirait les secondes comme pour retarder le moment où la communication serait rompue, pour un temps encore trop long. Il ne savait même pas quand est-ce qu'il pourrait lui parler. S'il le pourrait, si elle pourrait décrocher. C'était comme danser au bord du vide. On finit toujours par tomber. Prend soin de toi Daire. Qu'il finit par dire, même si ce n'était pas ce qu'il avait de dire à ce moment précis, ce fut les seuls mots qui filtrèrent de ses lèvres tremblantes.
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