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| killing me softly (madney) | |
| Auteur | Message |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: killing me softly (madney) Lun 14 Mai - 15:13 | |
| Il a pas envie d'être là. Ça le frappe en même temps que la lumière des stroboscopes, les corps qui se découpent au rythme des basses trop fortes. Il veut pas être au milieu de tous ces gens, il veut pas danser, il veut pas rire, il veut pas se mettre dans l'ambiance de la soirée.
Et surtout, il veut pas être avec elle.
Pourtant il a dit oui, comme toujours. Il a joué le chauffeur en silence, se contentant des politesses de base. Comme si c'était pas Mads et lui – comme s'ils n'étaient que des putains d'étrangers. Il pensait que ça rendrait les choses plus faciles mais c'est l'inverse. Chaque regard qu'il pose sur elle lui fait mal, chaque mot qu'elle prononce lui donne envie de hurler.
Il a pas envie d'être là et ça crève les yeux, il a les mains enfoncées dans les poches et les épaules voûtées, le regard fuyant. Il a même pas pris la peine de bien se fringuer, jean usé et t-shirt trop large, il fait tache dans le décor. Il le sait et il s'en fout, tant pis si Mads tire la gueule, tant pis si elle brille alors qu'il a un air trop sombre. Dans l'fond c'est ça le véritable ordre des choses – si elle est dame de cœur, il est le valet laissé sur le carreau.
« J'vais nous chercher à boire. » À peine un sourire raté dans sa direction et déjà il s'éloigne, sans prendre la peine de demander ce qu'elle veut. Et s'il y va c'est pas par bonté de cœur, c'est par instinct de préservation. S'il boit pas, il est pas sûr de lui survivre.
Au bar y a trop de monde, ça se bouscule dans tous les sens et il peine à se frayer un chemin jusqu'au comptoir, perdu dans la masse. Il est obligé de hausser la voix encore et encore pour enfin attirer l'attention du barman après plusieurs minutes d'attente. Il choisit le cocktail au nom le plus girly de la carte pour Mads, une pinte de bière pour lui. Ça lui prend autant de temps pour repartir, forcé de lever les bras et se contorsionner pour sortir de là sans renverser les consommations.
Le temps qu'il la retrouve enfin, un autre a pris sa place.
Il le voit penché vers elle, devine son souffle contre son oreille, la regarde pouffer comme une idiote. Mâchoire contractée et doigts crispés autour de leurs verres, il a les prunelles braquées sur Mads alors qu'il les rejoint d'un pas raide. « Tiens. » Sa voix est aussi sèche que son geste quand il lui tend le cocktail, accordant un hochement de menton au type par politesse avant de se mettre à l'ignorer royalement. « J'ai demandé, y a pas beaucoup d'alcool dedans. Tu seras pas malade. » Mais lui si. Il n'a même pas encore bu et il se sent déjà mal, le cœur serré et les tripes tordues. Les traits durs mais quelque chose de suppliant dans le regard qu'il garde rivé sur elle. Joue pas à ça. Cette fois j'le supporterai pas. |
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Bip bip ▹ posts envoyés : 1301 ▹ points : 38 ▹ pseudo : miserunt (mathie) ▹ crédits : ailahoz (avatar) moi (gif) & whi (profil) ▹ avatar : mimi elashiry ▹ signe particulier : air mauvais, moue boudeuse, la crinière sauvage qui vient toujours cacher son visage ; tenues provocantes et allure d'allumeuse, pourtant elle n'assume rien et s'indigne lorsqu'on la drague un peu trop.
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Lun 14 Mai - 15:40 | |
| Sûrement n'aurait-elle pas dû le faire venir avec elle. Au fond, elle n'avait pas spécialement eu envie de venir à cette soirée. Elle ne sait plus très bien ce qui l'avait poussée à prendre cette décision. Ça l'arrange, elle préfère quand elle ne sait pas, quand elle ne sait rien. Elle aurait pu réagir mille fois à la mine boudeuse de Sidney, à la tension qu'il propage partout autour de lui. Elle la ressent jusque dans ses entrailles. Mais sa tête fait le choix déraisonnable de l'ignorer. Tout va bien. Elle parle comme d'habitude, sourit comme d'habitude. Rien a changé. Sid n'a fait aucun effort vestimentaire, mais l'allure de Mads compense. Indécente tout en ayant l'air de s'en foutre, comme toujours. Le t-shirt trop court, au moins autant que sa jupe rouge. Elle rentre dans la boite comme si de rien était. Elle danse comme si de rien était. Il ne s'investit pas et elle n'insiste pas. Elle joue à celle qui n'est pas troublée, à celle qui ne voit rien. Mais elle espère que lui la voit. Qu'il ne voit qu'elle. Pourtant, alors qu'elle se déhanche devant lui, sans un regard pour lui, il prend la fuite. — J'vais nous chercher à boire. Elle arrête de danser aussi sec et le regarde s'éloigner. Les poings qui se ferment alors qu'elle reste bêtement plantée au milieu de la piste, toute seule. Pendant environs 18 secondes. Et déjà, une main qui se pose sur sa hanche et qui attire son attention. Yeux révoltés, lèvres retroussées comme un chaton prêt à croquer la main envahissante. — Salut, c'est ton mec le gars avec toi ? Elle se radoucit, le jauge. Il est charmant. Pas très grand, mais son allure de sale gosse suffit à la combler. Elle secoue la tête de gauche à droite pour répondre à sa question et le type lui offre un grand sourire. — Alors, tu danses avec moi ? Elle hésite, pendant trois secondes. Avant de céder. C'est plus fort qu'elle. L'envie de tout foutre en l'air encore un peu plus, tourner le couteau dans la plaie déjà béante. Se rassurer, se mentir encore un peu plus. Toujours plus. Ses hanches qu'elle colle au garçon et leurs corps qui se mouvent au rythme de la musique. Il se penche à son oreille, lui raconte quelques conneries et ça la fait rire. Ou peut-être qu'elle fait juste semblant. Peut-être qu'elle veut que le tableau soit accablant pour Sidney quand il reviendra.
— Tiens. Elle sursaute, son corps qui se détache sensiblement de celui de l'inconnu et son regard se braque sur Sid, l'air dérangé. — Oh, ouais, merci. Elle attrape le verre dans un mouvement négligé, tandis que le garçon fixe Sid l'air un peu ahuri, lui soufflant en silence de se barrer. — J'ai demandé, y a pas beaucoup d'alcool dedans. Tu seras pas malade. Elle hausse les sourcils, comme si elle s'en fichait. Elle fait tourner la paille dans le verre, les yeux rivés dessus pendant que son partenaire tente désespérément de faire passer un message à Sidney. Et vu que ça ne marche pas, il passe à la vitesse supérieure. — Bon j'veux pas te chasser mais les collés-serrés à trois c'est pas hyper pratique. Il tente un rire pour détendre l'atmosphère. Mais son rire ne trouve pas d'écho. Il revient encercler la taille de Mads et se décale de quelques pas pour s'éloigner de Sid. — J'te la ramène tout à l'heure. Et Mads ne proteste même pas. Elle se laisse emmener, sans un regard pour Sidney. On dirait qu'elle s'en fout. La vérité, c'est qu'elle n'ose même pas l'affronter, la honte qui l'accable mais qui ne l'arrête pas pour autant. Et l'instant d'après, elle rit à nouveau alors que le garçon tente d'attraper la paille avec sa bouche pour lui piquer quelques gorgées de son cocktail. Elle rit fort, pour tenter de couvrir le bruit que fait son coeur à cet instant, ce martèlement indigné qui écorché sa poitrine. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Lun 14 Mai - 16:57 | |
| « Oh, ouais, merci. » Désinvolte, comme si ça n'avait aucune importance. Comme s'il n'avait aucune importance. Elle répond même pas à sa précision sur l'alcool, préférant fixer son cocktail plutôt que lui. Pourtant il continue de la jauger, encore et encore avec l'espoir vain qu'elle finisse par lever les yeux, qu'elle comprenne, qu'elle arrête son petit manège.
Elle fait comme s'il n'existait pas.
Ça lui arrache un bref ricanement désabusé alors qu'il croise finalement le regard du prétendant de Mads. Il comprend parfaitement le message que l'autre essaie de faire passer, mais il se contente de l'observer d'un air morne. « Bon j'veux pas te chasser mais les collés-serrés à trois c'est pas hyper pratique. » Il se marre. Sid ne suit pas. Il a pas envie de rire, ni même de s'énerver. Il reste simplement planté là comme un con, trop fatigué pour laisser filtrer autre chose qu'une profonde lassitude. Mads l'a drainé – putain de succube qui le vide un peu plus chaque jour, peut-être que ce soir c'est le dernier, peut-être qu'elle a enfin réussi à venir à bout de lui.
Il voit les bras encercler la taille de Mads, les silhouettes qui s'éloignent de lui, à le laisser comme un animal écrasé sur le bas-côté d'la route. « J'te la ramène tout à l'heure. » Le pire, c'est que le type a même l'air sympa. C'est Mads qu'il déteste en cette seconde, c'est sur elle que son regard est rivé quand il ouvre la bouche. « Non, c'est bon. Tu peux la garder. » Ses lèvres s'étirent amèrement alors qu'il lève son verre dans la direction du garçon une seconde, comme pour lui souhaiter bon courage.
Et il fait ce qu'il fait de mieux. Il s'éclipse.
Il ne regarde même plus dans leur direction, refusant de la voir entre d'autres bras une fois de plus, refusant d'être aux premières loges alors qu'elle a l'air de le narguer. Il quitte la piste de danse et retourne près du bar toujours aussi bondé, se calant dans l'angle, dos au reste de la boîte.
Il est occupé à descendre sa bière à grandes lampées quand une silhouette vient se poster près de lui, attirant son attention. Petite, menue, de grands yeux noisettes et un sourire si large qu'il réussit à lui en arracher un en retour. « J't'offre le suivant. » Il fronce les sourcils, ouvre la bouche, la referme, l'ouvre encore. « Euh.. Pourquoi ? » Elle se met à rire et se penche dans sa direction, une lueur mutine au fond des yeux. « La plupart des gens disent merci, tu sais. » De sa main libre il se frotte le crâne nerveusement, bafouillant un remerciement foireux qui la fait rire encore une fois.
Ils se mettent à parler et il apprend qu'elle s'appelle Fiona, qu'elle fait des études de lettres et qu'elle a une collection de jeux vidéos plus impressionnante que la sienne. Il a les yeux qui traînent sur ses fossettes quand elle sourit, sur le grain de beauté au sommet de son décolleté quand elle ne regarde pas. Elle a quelque chose de chaleureux dans la voix – quelque chose qui lui fait un peu oublier le froid qui s'est étendu entre ses côtes. Mads enfermée à double-tour dans un coin de son esprit, il se focalise sur Fiona en espérant que ça suffira à tout oublier.
Ça marche presque quand ils finissent par sortir pour fumer, et surtout pour mieux s'entendre parler. Campés sur le trottoir, elle se retrouve collée à son flanc pour lui montrer des photos sur son portable. L'odeur de son parfum lui remplit les narines, la chaleur qui émane d'elle est douce, agréable. Ça crame pas comme Mads. Alors il se laisse aller, un bras qui passe autour de ses épaules, son visage proche du sien alors qu'il l'écoute parler. Un sourire en coin de lèvres, et un arrière-goût amer qu'il cherche à noyer sous la bière. Peut-être qu'il accepte l'idée d'arrêter de se battre. Peut-être que pour une fois, il peut faire comme si Mads n'existait pas alors qu'elle est toujours là. |
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Lun 14 Mai - 21:00 | |
| — Non, c'est bon. Tu peux la garder. Bang bang. Depuis quand il tire si bien Sidney ? Elle l'ignore, fait la sourde oreille, mais elle sent son cœur qui se vide de son essence. Elle se colle un peu plus fort à l'inconnu, comme si ça pouvait encore la sauver. Comme s'il allait pouvoir panser la plaie et stopper l'hémorragie. Conneries. Elle se laisse entrainer loin de lui alors qu'il s'éloigne déjà. Et même ses faux rires ne suffisent plus à la berner. Alors elle termine rapidement son verre, ou peut-être que c'est lui d'ailleurs et elle s'en débarrasse sur une table au hasard avant de venir onduler contre lui. Elle ne tarde pas à l'embrasser, pressée, impatiente. Besoin vital de lui voler son oxygène pour combler le manque dans ses poumons. L'air qui s'est barré en même temps que Sidney, et ça lui fait peur de voir à quel point elle dépend de lui. Plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Et ça lui déplait. Au bout d'un moment, c'est plus fort qu'elle, elle veut voir où il est, ce qu'il fait. Elle espère qu'il n'est pas parti sans elle, puisqu'ils sont venus avec sa voiture à lui. Mais finalement, quand elle le repère enfin, elle ne peut pas s'empêcher de penser qu'elle aurait préféré qu'il se casse et l'abandonne. Elle aurait trouvé un plan de secours et elle aurait pu lui en vouloir pendant trois mois. Mais là. Là elle est supposée faire quoi ? Quand elle le voit au bar avec une autre fille ? Elle s'arrête presque de danser, comme estomaquée. Comme si elle n'avait pas envisagé une seule seconde cette possibilité. Mais elle n'a pas le temps de s'éterniser, le garçon - Tim, apparemment - change de place et elle perd Sidney de vue. C'est sûrement mieux comme ça. Sauf que non. Parce que maintenant, elle sent la nervosité monter. Elle veut l'avoir dans son champ de vision. Elle veut surveiller chacun de ses geste. A lui, mais à l'autre aussi. L'autre. Une autre qu'elle. Elle vrille. Elle n'arrive plus à se mettre en rythme sur la musique et sur les déhanchements de Tim. Elle n'arrive plus à penser. Elle s'énerve, ça monte, elle ne maitrise rien. Et c'est encore pire quand elle le voit passer à quelques mètres d'elle, en direction de la sortie. Avec l'autre. Ils partent ? Il s'en va ? Il va la ramener chez lui ? Il la laisse là ? Qu'est-ce qu'il fout putain. Elle s'arrête de danser, les regarde disparaitre. Tim l'attrape, complètement inconscient de ce qui est en train de se jouer. Il tente de l'embrasser mais Mads le repousse violemment, sans préavis. — Lâche-moi putain ! Qu'elle beugle, excédée. Tim écarte les bras, hébété. Elle part en direction des toilettes, mais fait demi-tour au dernier moment. Elle fonce à l'entrée, récupère ses affaires dans le vestiaire et sort dehors, en espérant qu'il ne soit pas trop tard. Et une fois sur le trottoir, ça ne s'arrange pas. Ils sont là, un peu plus loin en train de fumer. Et il a son bras autour de ses épaules. Mads dévisage l'inconnue et ne peut pas s'empêcher de la trouver vulgaire, et pas si jolie que ça. Elle scanne tous ses défauts, comme pour se rassurer. Et elle fonce vers eux, elle se plante devant Sid, balance son sac-à-main sur son épaule et les interrompt sans la moindre politesse, sans un regard pour l'étrangère. Elle n'existe même pas à ses yeux. — On rentre, j'suis fatiguée. Elle ne peut pas s'empêcher de mentir. Parce que c'est plus facile de feindre la fatigue que d'assumer cette jalousie dévorante. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Lun 14 Mai - 21:28 | |
| Il l'aime bien. Et plus la discussion avance, plus il a l'impression que la réciproque est vraie. Pourtant ça suffit pas à desserrer l'étau qui emprisonne son cœur – il rit avec elle mais c'est pas Mads, il la détaille du regard mais c'est pas Mads, il l'écoute avec attention mais c'est pas Mads, il la touche mais c'est pas Mads.
C'est pas Mads, putain.
Ça l'énerve de comparer. Encore et toujours, avec le même constat amer à chaque fois : y en a aucune qui lui fait le même effet qu'elle. C'est pourtant pas faute d'essayer d'avancer, oublier, mais comment il est censé y arriver quand elle le rattrape chaque fois qu'il pense pouvoir s'échapper ?
Elle est là il le sait, il le sent, même pas besoin de la regarder. La tension est palpable et il sait même plus si ça vient d'elle ou de lui. « On rentre, j'suis fatiguée. » Il tourne la tête vers elle, clope coincée entre les lèvres. Il tire une taffe, claque son pouce sur le bout pour faire tomber la cendre sur le bitume. Les yeux de Mads le transpercent et il voit la façon qu'elle a d'ignorer Fiona, qui lui lance un regard interrogateur. Manquait plus que ça. « J'étais en train de parler. » Sa voix est calme, le ton posé. Pas de vagues, comme toujours. Pourtant son regard est dur quand il le plonge dans le sien. « J'te présente Fiona. » Il a le bras toujours perché autour de ses épaules, sa main libre qui esquisse un geste entre les deux filles. « Fiona – Mads, une amie. » Ça fait toujours aussi mal de la qualifier avec ce mot-là. Fiona affiche un sourire avenant, ne se laissant pas démonter par l'animosité qui émane de Mads. « Salut. » Et c'est con d'en arriver là mais il peut pas s'empêcher d'être satisfait. Parce que pour une fois c'est pas lui la cinquième roue du carrosse, pour une fois c'est pas lui qui se sent exclu. Peut-être même qu'une part de lui a envie de se venger. « Pourquoi t'es toute seule ? » Elle était en bonne compagnie pourtant – et telle qu'il la connaît, elle était en bonne voie pour repartir avec le type de la piste de danse, le laissant seul comme un con. Il sait pas ce qui a changé la donne, et il sait pas s'il veut savoir. « Par contre j'compte pas rentrer tout de suite, mais je peux t'appeler un taxi si tu veux. » Elle peut rentrer sans lui. Il peut finir sa soirée sans elle. Après tout c'est à ça qu'ils se résument, ces derniers temps. Chacun de son côté, et un putain de fossé pour les séparer. |
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Lun 14 Mai - 21:49 | |
| — J'étais en train de parler. Elle hausse un sourcil, l'air de dire : et alors ? Elle se sent asse peu concernée par le fait qu'il était en train de parler. Ou peut-être qu'au contraire, c'était parfaitement délibéré. Ce qui l'étonne en revanche, c'est qu'il lui fasse remarquer. Y a comme un truc qui se coince dans son ventre ; mauvais présage. Y a un truc dans le regard de Sidney qui ne ressemble à rien de ce qu'elle connait de lui. Elle croise les bras sur sa poitrine et le toise. — J'te présente Fiona. Ça y est, il l'énerve. Elle le dévisage, furieuse, lèvres pincées. — Fiona – Mads, une amie. Elle n'a pas l'habitude que ce mot soit si douloureux, elle est la première à toujours l'employer à tout va. Mais ce soir, ça ne passe pas et elle ne sait pas l'expliquer. Son regard ne dévie pas une seule seconde sur l'intruse, pas même lorsqu'elle s'adresse à elle. Mads continue de l'ignorer sciemment. Elle peut bien lui sourire et tenter d'être sympa, à ses yeux, elle n'est qu'un cafard a exterminer. Elle ne dit rien, tente de rester calme mais la contrariété émane de tous ses pores. Le regard agité et la peau qui tressaille d'impatience. — Pourquoi t'es toute seule ? Elle soupire bruyamment, agacée. — Je viens de t'le dire. J'suis fatiguée, je veux rentrer, donc j'l'ai lâché. On peut y aller maintenant ? Elle commence à sérieusement perdre patience. Mais Sidney n'en fait décidément qu'à sa tête ce soir. — Par contre j'compte pas rentrer tout de suite, mais je peux t'appeler un taxi si tu veux. Elle bug. S'immobilise.
Pardon ?
Elle a mal entendu. Elle a forcément mal entendu. Un long silence s'installe entre eux, chargé d'une tension nouvelle. Sidney la rejette. Et ça, elle ne l'avait pas vu venir. A croire qu'il vient de lui voler le flingue avec lequel elle s'amuse à lui tirer dessus depuis des années pour le retourner contre elle. Elle ne sait même plus quoi dire. La rage et l'humiliation sont trop fortes et la laissent muette. Finalement, rassemblant le peu de fierté qui lui reste elle le jauge une dernière fois. — Va t'faire foutre. Et elle se casse, bousculant volontairement l'intruse au passage, le cœur gonflé de frustration. Y en a tellement que ça lui fait mal jusque dans son squelette. Alors elle marche, marche et marche encore, jusqu'au bout de la rue. Bien décidée à se barrer, ne jamais revenir, ne plus jamais parler à Sidney. Pourtant, elle fait demi-tour, si brusquement qu'elle s'en étonne elle-même. Comme si elle ne l'avait pas prévu. Et elle retourne vers eux, le pas décidé, le regard animal. Ils ne la voient pas arriver, trop occupé à regarder elle ne sait quoi sur un téléphone. Elle surgit par la gauche de Fiona et dans un réflexe totalement incontrôlé et incontrôlable, elle empoigne ses cheveux et tire violemment en arrière, jusqu'à la faire tomber par terre. — Barre-toi salope. Qu'elle crache, folle de rage, prête à lui bondir dessus si elle riposte. Prête à sortir les crocs, les griffes, à la défigurer, à lui faire bouffer ses sourires de merde, à lui faire regretter d'être venue parler à Sidney ce soir. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Lun 14 Mai - 22:23 | |
| « Je viens de t'le dire. J'suis fatiguée, je veux rentrer, donc j'l'ai lâché. On peut y aller maintenant ? » Il sait que c'est pas ça – c'est rien de plus qu'une excuse derrière laquelle elle se cache, comme elle le fait toujours. Dans le jeu de la lâcheté ils ont toujours été deux, c'est juste qu'il est le seul à l'assumer. Elle attend qu'il obtempère sans broncher, il le voit. C'est ce qu'il a toujours fait ; se plier au moindre de ses désirs, dire amen à tout et sacrifier tout ce qu'il a, de sa fierté à son sourire. Elle lui a tout pris.
Mais ce soir, il lui tient tête.
Elle s'y attendait pas et la tension monte d'un cran, tellement que Fiona a l'air mal à l'aise. Aussi silencieuse qu'eux, elle est toujours blottie contre lui mais il sent à peine son contact. Ses yeux dans ceux de Mads, il ne flanche pas. Cette fois il cédera pas. « Va t'faire foutre. » Tempétueuse, elle se met en marche et bouscule Fiona au passage, alors que Sid observe la scène en pinçant les lèvres. Il la regarde s'éloigner, lâche un soupir, baisse la tête.
Il a qu'une envie : la rattraper et lui dire de n'pas le laisser. Pourtant il reste là. Il est fatigué de ramper à ses pieds.
« Wow. C'était... intense. Ma faute ? » Elle se détache de lui en l'interrogeant du regard, mais il se borne à fixer ses pieds en écrasant son mégot. « Non, t'inquiètes. Elle gère mal la frustration. » Il lève finalement les yeux vers elle en haussant les épaules, affichant un sourire désabusé. « Elle fait partie d'ces gens qui supportent pas qu'on leur dise non, tu vois ? » Elle ne répond pas. Un hochement de menton et elle sort son portable à nouveau, reprenant la conversation là où Mads l'a arrêtée. Il a presque envie de la remercier de faire comme si rien ne s'était passé – pourtant il a des nœuds dans le bide et les muscles trop tendus. Il n'écoute plus vraiment ce qu'elle dit mais passe son bras autour de sa taille cette fois, sans trop y penser. Quatre lettres qui continuent de tourner en boucle dans sa tête.
Quand Fiona lui échappe, il met une seconde de trop à comprendre. Il voit Mads. Il entend le cri de Fiona. La furie qui tire ses cheveux jusqu'à la foutre à terre, excès de violence si brutal que Sid reste paralysé un instant. « Barre-toi salope. » « MADS ! » Il avance jusqu'à elle rapidement, la surplombant de toute sa stature pour la dissuader d'en remettre une couche. « Bordel mais t'es malade ou quoi ? » Il la dévisage, sa confusion palpable sur ses traits, alors que Fiona se relève derrière lui. « MAIS ÇA VA PAS NON ? » Elle se rue vers Mads mais il intervient le premier, s'interposant entre les deux pour empêcher un nouvel éclat. Une main sur l'épaule de Mads pour la tenir en place, l'autre qui reste tendue devant Fiona. Il a beau jouer au barrage humain, il est un peu dépassé par la situation. Son regard qui cherche celui de Fiona, qui la supplie de ne pas riposter. « J'suis désolé. » C'est tout ce qu'il est capable d'articuler avant d'attraper le bras de Mads pour la forcer à s'éloigner, la tirant quelques mètres plus loin avant de la relâcher vivement, comme si son simple contact le brûlait. Presque comme si ça le dégoûtait. « J'peux savoir à quoi tu joues ? Tu t'rends compte que tu viens d'agresser une fille qui a rien fait ? » Il comprend pas. La déception suinte de ses pupilles, ses bras venant se croiser contre son torse comme s'il cherchait à augmenter la distance qu'il met entre eux. « Tu m'fatigues, putain. » |
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Lun 14 Mai - 22:48 | |
| — MADS ! Il hurle, elle n'écoute pas. Il se met devant elle, elle ne le voit pas. Le regard rivé sur celle qu'elle refusait de regarder l'instant d'avant. Elle est passée d'inexistante à cible à abattre. Elle la regarde se relever et ça lui fait comme un pincement au cœur. Elle aurait préféré qu'elle reste par terre, là où est sa place. — Bordel mais t'es malade ou quoi ? Peut-être bien. Et c'est de sa faute à lui. Il a perturbé leur équilibre, alors elle est tombée. Le résultat est moche mais il ne peut s'en prendre qu'à lui. Fiona hurle derrière, Mads se crispe. Et dès qu'elle la voit faire un mouvement vers elle, Mads fonce aussi. Et si Sidney ne se trouvait pas au milieu, à tenter de les maintenir éloignées l'une de l'autre, le combat ferait rage. Sûrement que ce serait un peu ridicule. A coup de tirage de cheveux et de griffures. Ou peut-être que Mads lui aurait crevé les yeux, pour l'empêcher de reposer le regard sur lui. — J'suis désolé. Et ça la fout en rogne qu'il s'excuse à sa place. Comme si elle méritait des excuses. Mads tente une dernière percée mais Sidney l'empoigne fermement et la tire dans l'autre sens. Alors Mads brandit son majeur vers Fiona, hargneuse. — Ben pas moi, sale pute. Fiona qui manque de foncer sur elle pour combler la distance et régler ses comptes, mais une fille intervient et dévie l'attention de Fiona. Quelques mètres plus loin, Sidney la relâche, un peu trop brusquement pour que ça lui semble anodin. Alors elle se concentre sur lui, lui accordant enfin un regard. Et il est aussi dur que le sien, pour d'autres raisons cependant. Elle l'affronte sans ciller, le cœur qui tambourine violemment dans sa poitrine et l'envie de violence qui ne la quitte pas. Elle aurait aimé pouvoir claquer sa main dans le visage de l'autre, à lui en décrocher la mâchoire. — J'peux savoir à quoi tu joues ? Tu t'rends compte que tu viens d'agresser une fille qui a rien fait ? Elle pourrait ricaner, se montrer amère, lever les yeux au ciel. Elle sait si bien le faire. Mais elle n'y arrive même pas. C'est bête, mais ça lui fait mal d'une façon totalement déraisonnable de l'entendre prendre sa défense. Ne pas être de son côté à elle. Comme une trahison impardonnable. Elle le fusille du regard, mais derrière l'agressivité, y a que le désarroi et la crainte d'une solitude déjà trop éprouvée. Et la déception dans les yeux du rasé termine de la bousiller pour la soirée. — Tu m'fatigues, putain. C'est trop. Elle échappe un hoquet d'indignation avant de poser son index sur sa propre poitrine. — Moi je te fatigue ?! La surprise qui écarquille ses yeux, comme s'il venait de lui dire quelque chose d'absurde, voir même d'intolérable. — J'crois rêver. Elle recule d'un pas et agite ses mains dans les airs, sidérée. Toujours douée pour jouer la comédie, pour retourner la situation contre lui. — Y a pas deux semaines de ça tu me promettais de plus jamais m'laisser tomber et à la première occasion tu me plantes comme une merde et me laisse repartir en taxi ? Elle secoue la tête et cligne des yeux frénétiquement. — Et tout ça pour quoi ? Son doigt qu'elle pointe en direction de l'autre. — Pour une greluche que tu veux t'taper ? Putain elle est même pas belle. Putain, c'est pas le sujet. Elle souffle, irritée. — Non mais j'vois que j'passe après les salopes rencontrées en soirée, ça fait plaisir, super. Faut l'dire direct si j'compte plus. Tragédienne sous les spots, elle donne tout son potentiel. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Lun 14 Mai - 23:22 | |
| « Ben pas moi, sale pute. » Il se sent comme un parent dépassé par un môme ingérable, l'envie soudaine de la secouer et de lui gueuler de s'arrêter. Pourtant il se contente de la tirer plus loin, incapable de camoufler sa consternation face à la situation. Face à elle.
Il attend les coups bas, les mots vicieux, les gestes théâtraux. Y a rien. Juste un regard assassin et le silence qui s'effiloche comme sa patience, la fatigue qu'il n'arrive plus à contrer. À l'instant où les mots passent la barrière de ses lèvres, il sait qu'elle n'appréciera pas.
Pour une fois, il n'en a rien à foutre.
« Moi je te fatigue ?! » Ça redémarre, il soupire. « J'crois rêver. » Il se tait, bras toujours croisés contre son torse, se bornant à la fixer de cet air lassé. Les agitations de Mads ne lui tirent pas la moindre réaction – à croire qu'il n'est plus qu'une coquille vide, condamnée à la voir se lancer dans une tragi-comédie qui ne le divertit plus depuis un moment déjà. « Y a pas deux semaines de ça tu me promettais de plus jamais m'laisser tomber et à la première occasion tu me plantes comme une merde et me laisse repartir en taxi ? Et tout ça pour quoi ? » Il ne se retourne pas pour voir ce qu'elle désigne du doigt – il sait que c'est Fiona. « Pour une greluche que tu veux t'taper ? Putain elle est même pas belle. » Le visage déformé par un sourire amer, il ne la quitte pas des yeux, l'air de plus en plus froid à mesure qu'elle s'enfonce. Il n'a plus la patience de supporter ses états d'âmes. Pas quand elle n'a aucune considération pour les siens. « Non mais j'vois que j'passe après les salopes rencontrées en soirée, ça fait plaisir, super. Faut l'dire direct si j'compte plus. » Silence. Il la fixe et il sait plus quoi dire, quoi faire. Il sait plus comment s'y prendre sans laisser filtrer toute la rancœur qu'elle a érigée en lui.
Peut-être que ça n'sert plus à rien de se retenir. Peut-être qu'ils sont déjà trop loin.
Un rire lâché dans un soupir, il détourne le regard une seconde. « Tu te fous vraiment de moi. » Le ton est calme, mais glacial. Autant que ses yeux quand ils reviennent plonger dans les siens. « C'est TOI qui m'a planté comme un con. » Planté tout court, la lame enfoncée dans le cœur, il peut plus respirer. « J'étais censé faire quoi ? Attendre sagement que tu m'dises que finalement tu rentres avec l'autre ? T'as toujours pas compris que j'suis pas à ton service ? » Sa patience a volé en éclats et avec elle son calme olympien. Il supporte plus ses exigences sans queue ni tête, il veut plus ployer l'échine alors qu'elle s'amuse à l'écraser encore et encore. « Peut-être que j'avais envie d'me la taper, ouais, » ça lui ressemble pas de parler comme ça. « Je vois pas le problème. » Il comprend pas pourquoi elle lui fait toute une scène pour rien, pourquoi elle s'en est pris à Fiona comme ça. Si c'est parce qu'il lui tient tête, c'est à lui qu'elle aurait dû s'attaquer, pas à elle. Ça n'a pas de sens. Ça n'en a jamais avec elle. « Quand c'est toi qui me laisses en plan pour aller t'amuser avec des mecs de soirée, j'dis rien. Pourquoi j'aurais pas le droit de faire pareil pour une fois ? » Pourquoi elle le laisse pas s'extirper de ses griffes acérées ? Pourquoi chaque fois qu'il essaie de se soigner, elle plante ses crocs plus profondément en lui ? « T'es qu'une putain d'égoïste. » Y a plus de filtre et il peut même pas mettre ça sur le compte de l'alcool – il n'a bu que deux pintes et il lui faut bien plus que ça pour perdre le contrôle. C'est juste la lassitude, l'accumulation de tous les non-dits qui le gangrènent de l'intérieur. Sa colère est froide, contenue mais palpable. Ça suinte par tous ses pores, ça lui donne un air dur qui ne lui va pas. Peut-être qu'elle a fini par le casser pour de bon. |
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Bip bip ▹ posts envoyés : 1301 ▹ points : 38 ▹ pseudo : miserunt (mathie) ▹ crédits : ailahoz (avatar) moi (gif) & whi (profil) ▹ avatar : mimi elashiry ▹ signe particulier : air mauvais, moue boudeuse, la crinière sauvage qui vient toujours cacher son visage ; tenues provocantes et allure d'allumeuse, pourtant elle n'assume rien et s'indigne lorsqu'on la drague un peu trop.
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Lun 14 Mai - 23:45 | |
| — Tu te fous vraiment de moi. Non. C'est ça le pire finalement. Elle est terriblement sincère dans ce qu'elle dit, elle croit l'être en tout cas. Elle le croit vraiment. — C'est TOI qui m'a planté comme un con. Elle n'est pas d'accord, elle ne voit pas les choses comme ça. Mais ça l'énerve qu'il la confronte sur ce terrain-là. Parce qu'elle sait que toute tentative de défense sonnera faux et hypocrite. Alors elle croise les bras à son tour et détourne le regard, excédée. La mâchoire crispée, les dents qu'elle garde serrées parce qu'elle n'a rien à dire finalement. — J'étais censé faire quoi ? Attendre sagement que tu m'dises que finalement tu rentres avec l'autre ? T'as toujours pas compris que j'suis pas à ton service ? Elle rabat finalement ses yeux sur lui, un peu dubitative. Elle fronce les sourcils, signe qu'elle a du mal à suivre. — J'ai jamais cru ça. Qu'elle grogne sur la défensive. Il n'est pas à son service non, mais il n'a pas le droit de lui faire mal comme ça. Il a pas le droit d'en préférer une autre à elle, de la faire passer au second plan. Parce qu'elle n'a jamais eu cette place là, elle a toujours été sur le devant de sa scène et se faire oublier dans les coulisses lui est insupportable. — Peut-être que j'avais envie d'me la taper, ouais. Elle pâlit. L'incompréhension qui se répand dans son regard face aux mots de Sid. Elle a l'impression que ce n'est pas lui. Ça expliquerait tout. Elle reste muette de surprise, le cœur fébrile. — Je vois pas le problème. Elle, elle ne voit que ça pourtant. Elle s'efforce de rester stoïque pendant que son palpitant se casse lamentablement la gueule. Mais elle n'arrive plus à soutenir son regard alors elle détourne encore les yeux, lâche. Elle l'a toujours été. Elle voudrait lui dire qu'il la dégoute, mais même ça elle n'y arrive pas. Boule dans la gorge qui bloque tout. — Quand c'est toi qui me laisses en plan pour aller t'amuser avec des mecs de soirée, j'dis rien. Pourquoi j'aurais pas le droit de faire pareil pour une fois ? — Parce que ! Qu'elle crie aussitôt sans pouvoir s'en empêcher. Parce que ça fait trop mal, parce qu'elle n'arrive pas à gérer, parce qu'il est à elle, parce qu'il n'a pas le droit d'être heureux sans elle, surtout pas grâce à une autre. C'est comme ça, ça a toujours été comme ça. — Si tu dis rien c'est parc'que tu t'en fous, donc c'est pas comparable. Elle se fige, réalisant que la formulation de sa phrase en dit bien trop sur ce qui la travaille vraiment. Il s'en fout, ce n'est pas comparable, sous-entendu elle ne s'en fout pas. Sous-entendu trop de choses qu'elle n'assume pas. Elle baisse les yeux, panique interne, la chaleur qui se diffuse rapidement sous sa peau et qui vient embraser ses entrailles et sa tête. — T'es qu'une putain d'égoïste. Elle ne le regarde toujours pas, elle n'en a pas besoin, elle ressent sa colère jusque-là. Pas besoin d'affronter ses yeux tempête, elle est piégée en plein dedans. Elle reste bloquée sur sa phrase précédente et maintenant elle n'a qu'une peur : que Sid pose des questions. Cherche à en savoir plus. Alors, dans un élan désespéré elle tente de mettre un terme à leur entrevue. Qu'il retourne donc baiser l'autre. — Ouais c'est ça, j'suis qu'une putain d'égoïste. Il t'en aura fallu du temps pour trouver l'courage de m'le dire. Barre-toi maintenant. Elle pourrait le faire elle, elle est douée pour les sorties dramatiques. Mais elle est figée sur le pavé, elle ne sait plus ce qui la retient. Ça ferait pourtant moins mal de partir la première. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Mar 15 Mai - 15:22 | |
| « J'ai jamais cru ça. » Elle a même pas l'air de comprendre et c'est dévastateur – elle n'a aucune idée des dégâts qu'elle cause à longueur de temps, du goût de cendres qu'elle lui laisse quand elle lui donne l'impression de n'être qu'un jouet à son service. Elle voit jamais rien et il sait plus s'il doit en rire ou en pleurer. À défaut, il se contente de la toiser un instant. « Alors montre-le. Arrête d'agir comme si j'devais me plier à toutes tes exigences. » Il ne lui refuse jamais rien et c'est peut-être le fond du problème, gamine pourrie gâtée elle sait plus où sont les limites. C'est sûrement de sa faute à lui aussi. Il voit bien qu'elle comprend pas ce revirement de situation, qu'il la perd en la défiant comme ça alors qu'il l'a habituée à le voir céder systématiquement. Mais il a plus assez de patience pour s'en soucier.
Il assène les mots sans flancher une seule seconde, presque impassible. Il sent le trouble que ça sème en elle – elle est à deux doigts de perdre ses moyens. « Parce que ! » Sale gosse indignée, tout ça parce qu'il refuse d'aller dans son sens. C'est ça et rien de plus, juste une histoire d'égo froissé et de fierté détraquée. Pas vrai ? « Si tu dis rien c'est parc'que tu t'en fous, donc c'est pas comparable. » Elle se fige. Il tique. Sa tête qui se penche sur le côté alors qu'il la dévisage, sourcils qui se froncent, lèvres pincées. Y a trop de sous-entendus qui viennent charger sa phrase, trop de non-dits qui pèsent et qu'il entrevoit à peine.
Elle baisse les yeux comme un môme qui vient de fauter. Ceux de Sid continuent de la transpercer. « J'm'en fous pas. » Il comprend même pas comment elle a pu en arriver à cette conclusion. S'il n'a jamais rien dit ou fait c'est parce que c'était pas sa place.
Parce qu'il n'est que son ami.
Elle le regarde pas quand il la traite d'égoïste, quand il laisse enfin filtrer un peu de la colère sourde qui lui brûle les entrailles depuis des années. Elle le regarde pas et pour une fois c'est pas lui le plus lâche. « Ouais c'est ça, j'suis qu'une putain d'égoïste. Il t'en aura fallu du temps pour trouver l'courage de m'le dire. Barre-toi maintenant. » Son visage se fend d'un rictus amer, mais il ne bouge pas. Elle non plus. « Joue pas à ça alors que toi t'as même pas le courage de me regarder. » Il refuse de lui laisser la moindre seconde de répit. Ses yeux toujours braqués sur elle, comme le fusil sur sa proie. Pourtant il veut pas tirer. « Tu veux que j'parte pour pas avoir à m'entendre, c'est ça ? » Il sait que c'est ça. Elle fait la même chose chaque fois qu'il essaie de parler des choses qui fâchent, chaque fois qu'il se met à lui poser des questions, à vouloir creuser. Mais il partira pas. « Assume un peu c'que tu dis et c'que tu fais. » Il fait un pas en avant. « Pourquoi tu réagis comme ça ? » Il a bien compris qu'elle était jalouse, mais il arrive pas à évaluer dans quelle catégorie ça rentre. Jalousie de se faire emprunter son jouet préféré, jalousie de n'pas avoir le monopole sur son valet, jalousie qui résulte d'une amitié un peu trop fusionnelle. Ou autre chose – quelque chose qu'il veut pas nommer, pour pas espérer encore une fois et finir en morceaux. « Réponds s'te plaît. J'en ai marre qu'on tourne autour du pot alors soit tu parles, soit t'arrêtes de me faire miroiter des trucs. Mais on peut pas continuer à s'engueuler tout l'temps. » Tout ce qu'il demande, c'est de rentrer les crocs et mettre les choses à plat. Il lui laisse encore une chance de se rattraper. La dernière. |
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Mar 15 Mai - 16:06 | |
| — Alors montre-le. Arrête d'agir comme si j'devais me plier à toutes tes exigences. Elle fronce les sourcils et échappe un léger rire désabusé. Elle ne comprend pas ce qui lui prend d'un coup, pourquoi subitement tout le dérange, pourquoi rien ne va, pourquoi tout ces reproches ? Elle le toise un instant, n'appréciant pas de se faire accuser comme ça. — Mes exigences ? On s'connait depuis qu'on a quoi... 2 ou 3 ans ? Donc tu subis mes "exigences" depuis plus de 20 ans et tu te réveilles que ce soir ? Elle se marre encore, comme si elle n'y croyait pas. — C'est n'importe quoi. Elle secoue la tête de gauche à droite, comme hallucinée. Elle ne peut pas croire qu'il ait subi ses exigences depuis tout ce temps sans jamais protester. Ça n'a pas de sens. Il doit mentir, en rajouter une couche, elle ne sait pas, mais rien ne lui semble cohérent à cet instant.
— J'm'en fous pas. Elle ne veut pas l'entendre, elle ne veut pas savoir. Elle veut qu'il s'en aille et qu'il laisse la situation comme ça, à ce point-là. Avant que ça aille trop loin, avant qu'il ne soit trop tard. Elle ne veut pas imaginer qu'il puisse avoir encaissé en silence tout ce temps ses aventures avec les autres, juste sous son nez. Pourtant, elle peut difficilement nier avoir fait ça plus ou moins volontairement tout ce temps, comme une provocation, comme si elle attendait depuis des années qu'il réagisse, qu'il fasse quelque chose. Elle n'arrive pas à accepter cette idée. Cette évidence.
— Joue pas à ça alors que toi t'as même pas le courage de me regarder. Elle relève brusquement les yeux pour les braquer sur lui et l'affronter. Y a trop d'animosité dans son regard pour que ce soit sincère. Rien qu'un leurre pour cacher la vérité fragile qui grandit derrière. Lèvres pincées, les bras toujours croisés sur sa poitrine qu'elle serre encore un peu plus fort, comme pour se donner un peu de contenance. — Tu veux que j'parte pour pas avoir à m'entendre, c'est ça ? Elle a envie de hurler. Ses yeux qui s'arrondissent d'agacement face à l'affront. Elle voudrait pouvoir détourner le regard, mais ce serait lui donner raison. Et putain, il a tellement raison. Et ça l'énerve que ce soit le cas. Ça l'énerve de le voir viser si juste ce soir, il ne rate aucun coup. Elle ne répond rien, elle n'a rien à répondre. Elle n'arrive même plus à faire semblant, ça la désespère. — Assume un peu c'que tu dis et c'que tu fais. Il fait un pas en avant, son palpitant qui rate un battement. Elle voudrait reculer. Non. Elle voudrait partir en courant. Mais elle ne bouge pas, tente de rester fière et forte, mais ce n'est qu'une illusion. — Pourquoi tu réagis comme ça ? Et ça devient de plus en plus dur de garder ses yeux dans ceux de Sidney. Il la déstabilise et elle peine à tenir la route. Elle déglutit, nerveuse, ne répond toujours rien, ne parvient pas à ordonner ses idées, à se justifier, à défendre son cas. Peut-être parce qu'elle est indéfendable. — Réponds s'te plaît. J'en ai marre qu'on tourne autour du pot alors soit tu parles, soit t'arrêtes de me faire miroiter des trucs. Mais on peut pas continuer à s'engueuler tout l'temps. — J'te fais rien miroiter. Elle répond du tac au tac, agressive. Tellement sur la défensive que ça en devient ridicule. Elle ne sait même plus cacher son trouble et ça la met hors d'elle. Alors elle tente une dernière fois de sauver sa peau, quitte à sacrifier Sidney, à sacrifier leur amitié. — Tu l'as dit toi-même, j'suis une putain d'égoïste. J'aime pas être reléguée au second plan, fin d'l'histoire. Elle se dégoûte. Elle se fait mal toute seule, comme une grande. Mais elle ne sait pas faire autrement. Elle n'y arrive pas. Elle est bloquée. |
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Mar 15 Mai - 17:17 | |
| « Mes exigences ? On s'connait depuis qu'on a quoi... 2 ou 3 ans ? Donc tu subis mes "exigences" depuis plus de 20 ans et tu te réveilles que ce soir ? » Il soupire, elle se marre. C'est moche. « C'est n'importe quoi. » Il secoue lentement la tête, un peu dépité, l'air profondément usé. « C'est pas– » C'est pas ce qu'il essayait de dire. Mais à quoi bon se justifier, de toute façon elle n'écoute pas. Elle n'écoute jamais – ça lui arrache un sourire laid, décousu. « Tu comprends que c'que tu veux, hein ? » Il n'attend pas de réponse. C'est sec, amer, ça pue le reproche et il n'essaie même plus de se cacher, d'édulcorer ses propos et ravaler ses émotions. Il a plus envie de la ménager.
Son regard a quelque chose d'assassin quand elle le braque sur lui, et il trouve presque ça rassurant. Au moins la provocation marche toujours, même si ça sonne faux chez lui autant que chez elle. Brièvement, il se demande comment ils en sont arrivés là. À se dévorer la gueule, un fossé entre eux et des poignards qui n'attendent que d'être lancés. Elle a beau faire la fière, il voit que la situation la dépasse un peu. Et même s'il est en colère, il peut pas cacher que tout ça le blesse un peu trop. Leurs masques sont trop effilochés pour qu'on puisse y croire.
« J'te fais rien miroiter. » Son agressivité est palpable, pourtant tout ce qu'il trouve à faire c'est ricaner. C'est pas lui, ça lui va pas – on dirait qu'un truc s'est brisé. Il arrive plus à encaisser. « Tu l'as dit toi-même, j'suis une putain d'égoïste. J'aime pas être reléguée au second plan, fin d'l'histoire. » En temps normal il aurait sûrement renoncé, il l'aurait ramenée en silence et ils auraient repris comme si de rien n'était. Comme chaque fois. Mais il a prévenu ; il en a marre. Il est fatigué de jouer alors qu'elle a même pas pris le temps de lui expliquer les règles. « Non. » Il s'approche encore, grignote doucement la distance entre eux sans la supprimer pour autant. Ses yeux qui n'la quittent pas, si noirs qu'on voit plus rien à travers. « Tu veux que j'te dise pourquoi t'es égoïste ? » C'est pas une histoire de fierté – pas à ses yeux. Cette fois c'est bien plus profond que ça. « T'oses dire que tu m'fais rien miroiter mais putain Mads, tu fais que ça. Parfois j'me demande si tu t'en rends compte, en fait. » Il espère que non mais il sait plus quoi penser, il sait plus quelles excuses lui trouver. Il sait plus comment accepter la douleur qu'elle lui inflige en continu. « Tu m'as embrassé, pis t'as fait comme si de rien n'était. Est-c'que tu t'es demandé une seule seconde ce que ça me faisait, à moi ? Est-c'que t'as cherché à savoir ce que j'ai ressenti ? » Non. Elle l'a giflé. Elle a exigé. Pour elle, la page était tournée. « Pourquoi j't'ai embrassée après à ton avis, hein ? Tu me tends des perches et tu les reprends dès que j'fais un pas en avant. » Quand elle a dit embrasse-moi, quand elle a clamé Nash me manquait. Elle met le feu aux poudres puis elle le laisse se consumer tout seul comme un con, prête à venir danser sur ses cendres. « Un coup tu m'demandes de t'embrasser, un coup tu me laisses comme une merde, et franchement je sais plus c'que je dois penser à la longue. » Il est fatigué. Tellement qu'il n'arrive plus à fermer les vannes, les reproches et les vérités qui fusent sans qu'il y fasse attention, sans qu'il réalise ce qu'il est en train d'avouer à demi-mots. Ça n'a plus d'importance – foutu pour foutu, autant se condamner pour de bon.
« J'en ai ma claque de tes conneries. Tu veux pas que j'te relègue au second plan, mais du coup j'suis censé avancer comment moi ? Hein ? T'y penses à ça ? » À moi ? Il hausse le ton sans s'en rendre compte, la colère qui vibre dans chacun de ses mots, toujours contenue malgré tout. Comme les nuages qui s'amoncèlent avant l'orage. |
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Mar 15 Mai - 17:40 | |
| — Tu comprends que c'que tu veux, hein ? Peut-être. Ou peut-être qu'elle n'y comprend juste rien et qu'elle se démerde comme elle peut, avec ce qu'elle a. Peut-être que lui aussi il la perd à la longue. A rien dire, à tenter, puis à disparaitre. Elle non plus elle ne sait pas ce qu'il veut.
Alors elle perd patience, elle veut se libérer de cette situation invivable. Elle a comme un sale pressentiment, qui lui dirait que la situation va lui échapper encore plus que d'habitude. Que ça va être catastrophique. Qu'après ça, peut-être qu'ils ne se relèveront pas. Que ce sera foutu pour eux. Et elle ne veut pas y croire. Alors elle tente une dernière échappée. Et elle y croyait. Vraiment. Elle n'avait pas prévu la réponse de Sid. — Non. Elle se redresse légèrement, la bouche presque entrouverte, sciée de voir qu'il ne lâche pas. Il lâche toujours à ce moment-là d'habitude. Avant que ça aille trop loin, que ça vire au drame. Pourquoi il ne lâche pas ce soir ? Elle balbutie mais y a aucun son qui sort, elle lance un regard désespéré autour d'elle. Foutu sensation d'être un animal en cage, sans échappatoire. Toute sa tête lui hurle de partir. Mais son corps refuse d'obéir cette fois-ci, comme un écho à Sidney. Et il s'approche. Trop. Ça la fait flipper, c'est ridicule. Le palpitant qui cogne trop fort, trop vite. — Tu veux que j'te dise pourquoi t'es égoïste ? Pas vraiment, non. — T'oses dire que tu m'fais rien miroiter mais putain Mads, tu fais que ça. Parfois j'me demande si tu t'en rends compte, en fait. Elle plisse les yeux, ne voyant pas où il veut en venir. Elle ne voit pas à quel moment elle lui a fait miroiter quoi que ce soit. Sûrement qu'il a imaginé tout ça, et dans ce cas, ce n'est pas de sa faute à elle. Mais son déni, aussi puissant soit-il, vient rapidement se faire renverser par le retour à la réalité, inévitable. — Tu m'as embrassé, pis t'as fait comme si de rien n'était. Est-c'que tu t'es demandé une seule seconde ce que ça me faisait, à moi ? Est-c'que t'as cherché à savoir ce que j'ai ressenti ? Ses lèvres qui se serrent l'une contre l'autre alors qu'il lui remémore ce détail qu'elle avait soigneusement effacé de sa mémoire. Elle ne voulait plus jamais y penser, ne surtout pas s'y confronter. Elle en perd la voix. Il a trop d'arguments de son côté, elle a l'impression d'être à son procès, sans avocat. Et la partie adverse qui aurait trop de preuves contre elle. — Pourquoi j't'ai embrassée après à ton avis, hein ? Tu me tends des perches et tu les reprends dès que j'fais un pas en avant. Elle ne veut plus l'écouter. Elle se braque. Il va trop loin, elle n'a plus nulle part où se réfugier pour se cacher. — Un coup tu m'demandes de t'embrasser, un coup tu me laisses comme une merde, et franchement je sais plus c'que je dois penser à la longue. Elle non plus. Et encore moins maintenant qu'il lui demande de réfléchir à ce que lui a bien pu ressentir tout ce temps. Elle n'y a jamais songé, bien trop obnubilée par ses propres émotions. Il a raison, elle est égoïste. Tellement, égoïste. — J'en ai ma claque de tes conneries. Tu veux pas que j'te relègue au second plan, mais du coup j'suis censé avancer comment moi ? Hein ? T'y penses à ça ? Non. Non elle n'y pense pas, parce que c'était plus facile comme ça. Parce qu'elle n'arrive déjà pas à savoir comment elle peut avancer elle. Elle ne dit rien. Elle reste bêtement plantée là, le cœur noué, complètement dépassée. Il en a trop dit et elle s'est trop braquée. Y a plus rien à en tirer. Quand elle se remet en mouvement, c'est pour fouiller dans son sac. Elle sort son téléphone, ne le regarde même plus. — Va baiser, j'vais me débrouiller pour le taxi. Elle ne trouve rien d'autre à dire. Elle continue de fuir alors que Sid s'est jeté dans le vide. Elle ne l'a pas suivi, trop lâche, comme toujours. Elle l'ignore et lui passe devant, commençant à remonter la rue tout en cherchant sur internet le numéro d'un taxi à Savannah. Elle se concentre sur ça, pour que ça prenne toute la place, pour que ça fasse disparaitre tout le reste. Tous ses mots. Ses foutus mots qui sont en train de foutre à terre toutes ses armures. Il a frappé trop fort, elle n'était pas armée contre ça. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Mar 15 Mai - 18:35 | |
| Silence. Y a ses mots qui planent encore dans l'air, tension électrique, épée de Damoclès au-dessus de leurs crânes. Il veut qu'elle comprenne, qu'elle arrête, qu'elle baisse les armes et qu'elle prenne une décision. Il supporte plus de la voir le cul entre deux chaises, un pied dedans un autre dehors, et lui qui ne tient plus debout. Il veut la faire réagir, la secouer, la mettre face aux vérités qu'elle veut pas entendre. Y a cet espoir vain de la voir faire des efforts, accepter la discussion au moins ce soir. Juste ce soir.
Même ça, elle ne le lui accorde pas.
Elle le regarde plus et il sait qu'il a perdu – la partie, sa dignité, Mads. Il a plus rien, et on dirait qu'elle s'en fout. « Va baiser, j'vais me débrouiller pour le taxi. » Son corps est figé, sa respiration se coupe. Il reste là, abasourdi, heurté en plein cœur. Elle a même pas la décence de tenir compte de tout ce qu'il a dit. Elle est en train de se barrer et il est là, l'impression que le sol se dérobe sous ses pieds, la gorge nouée. Ses poings se serrent lentement, ses muscles se tendent un à un. Elle a pas l'droit. Elle peut pas lui faire ça, elle peut pas se barrer comme une putain de lâche alors qu'il essaie de ne pas l'être. Cette fois elle va trop loin.
Il la rejoint à grandes enjambées, attrapant son poignet vivement pour la forcer à se retourner. La forcer à faire face à lui – face à ce qu'elle fait. La colère gronde dans ses yeux, la peine tord ses traits. Sa façade se fait la malle et il n'essaie même pas d'y remédier. « Je te parle. » Il la relâche mais il reste proche, prêt à intervenir si elle cherche à tourner les talons encore une fois. Il refuse de lui laisser la moindre échappatoire. « Tu crois que tu vas pouvoir continuer de fuir indéfiniment ? » Probablement. Elle oublie juste qu'il ne pourra pas la suivre chaque fois. Peut-être même que c'est la dernière. « T'en as pas marre de m'prendre pour un con ? J'essaie de te faire comprendre les choses et toi tu te barres ? Sérieusement ? » Il lâche un rire incrédule – ça sonne comme le glas. « J'pensais qu'on avait déjà touché le fond mais c'est cool, tu continues de me surprendre. » Trop cynique, trop amer, il a plus rien du Sid patient, attentionné, toujours prêt à se sacrifier pour ne pas la brusquer. La rage qui gronde en lui est glaciale, et son regard est dur comme la pierre. « Donc si je résume, tant que je vais dans ton sens ça va, et puis ce que j'peux bien ressentir bah on s'en fout, tant pis pour moi ? » Il hausse les épaules avec une désinvolture feinte, comme pour montrer le peu d'importance qu'elle semble lui accorder. « Est-c'que je compte vraiment pour toi ? » Il a jamais eu de doute à ce sujet. Mais quand il voit sa façon d'agir, il est plus sûr de rien finalement. Peut-être qu'il vaut pas tant que ça à ses yeux – pas même en tant qu'ami. « Non sérieux, dis-moi Mads parce que là j'sais plus quoi penser. T'es même pas foutue de m'écouter. C'est quoi le problème ? T'aimes pas ce que t'entends ? » Son ton ne monte pas, pourtant la rage concentrée dans sa voix est si intense que ça arrache les tympans. Y a quelque chose d'agressif dans sa façon de se tenir, visage tendu vers elle, carcasse penchée en avant qui menace de l'avaler toute entière. « T'as pas envie de savoir comment j'me sens ? T'as pas envie que j'te dise que je t'aime ? » Un séisme dans sa poitrine – son cœur se casse la gueule, tout part en morceaux. Il n'arrive même plus à s'en soucier, et tant pis s'il arrive plus à respirer. Tant pis s'il a l'impression que son myocarde s'est finalement arrêté. Il a plus la force de lutter, maintenant qu'il a commencé il peut plus s'arrêter. C'est trop tard. « Ben tu vois, moi aussi j'm'en fous de ce que tu veux. Je t'aime. » C'est pas comme ça qu'il s'imaginait lui avouer. Dans ses plans avortés, ça ressemblait pas à un putain d'attentat suicide. |
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Bip bip ▹ posts envoyés : 1301 ▹ points : 38 ▹ pseudo : miserunt (mathie) ▹ crédits : ailahoz (avatar) moi (gif) & whi (profil) ▹ avatar : mimi elashiry ▹ signe particulier : air mauvais, moue boudeuse, la crinière sauvage qui vient toujours cacher son visage ; tenues provocantes et allure d'allumeuse, pourtant elle n'assume rien et s'indigne lorsqu'on la drague un peu trop.
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Mar 15 Mai - 19:09 | |
| Il la rattrape, sa main qui la happe, qui la retient. Obligée de pivoter, elle est contrariée. Pourquoi il ne la laisse pas filer ? Qu'est-ce qu'il faut qu'elle dise pour qu'il abandonne ? Elle proteste, feinte d'avoir mal, comme un réflexe. Il la relâche, elle recule d'un pas avant de le fixer. Elle l'a jamais vu comme ça, elle ne sait pas quoi en penser. Elle, elle tente de tenir le coup, de rester fidèle à elle-même. Mais lui n'en a rien à foutre, il fait tout l'inverse de tout ce qu'ils ont toujours fait. Et elle ne comprend pas pourquoi.
Et puis, il se met à parler. Et ça fuse trop vite, elle n'a même pas le temps de tout analyser. Elle le fixe, et y a la peur qui vient se nicher dans son regard alors qu'elle voit la chute arriver. Leur chute. Elle se sent mal. Les entrailles qui se compriment à chaque nouveau mot qu'il prononce. L'inquiétude qui la prend aux tripes, le palpitant qui s'affole. Elle se dit qu'elle a peut-être encore le temps de partir en courant. Mais elle n'y arrive pas. Elle a trop peur qu'il lui court après. Trop peur que ça empire les choses, ou tout du moins que ça les accélère. Elle est nerveuse et on ne voit plus que ça. Elle ne peut plus le cacher, même pas un tout petit peu pour tenter de minimiser. Non, c'est flagrant, ça saute aux yeux. Et elle a l'impression qu'il peut entendre son rythme cardiaque qui prend une envolée. Il pose trop de questions, la perd dans la confusion la plus totale, la met face à tout ce qu'elle évite depuis... depuis quand finalement ? Parfois, elle a l'impression que c'est depuis toujours. Elle a mal au ventre, mal à la gorge, mal au cœur aussi. Et le mal de tête ne saurait tarder s'il continue de l'ensevelir de mots qui blessent, qui écorchent, qui heurtent. Qui la forcent à faire face à tout ce qu'elle cache dans l'obscurité de sa tête. Tout est déballé sur le devant de la scène, elle est piégée. Jusqu'au coup de grâce. Elle l'a pas vu venir, pourtant c'était tellement évident. Tellement inévitable. — T'as pas envie de savoir comment j'me sens ? T'as pas envie que j'te dise que je t'aime ? Elle bloque. Blêmit. Le palpitant qui s'effondre jusque dans ses talons. Elle est prise d'une violente nausée, l'émotion est trop violente, elle n'arrive pas à faire face. Elle ne bouge plus. Peut-être même qu'elle ne respire plus, elle n'y fait même pas attention. Elle le fixe, stupéfaite. Ou terrifiée peut-être. — Ben tu vois, moi aussi j'm'en fous de ce que tu veux. Je t'aime. C'est le chaos le plus complet sous sa peau. Panique générale. Elle n'arrive pas à encaisser. C'est trop. C'est juste, beaucoup trop. Trop pour elle, trop pour ce qu'elle est capable de gérer. Et une partie d'elle ne peut pas s'empêcher de lui en vouloir de l'avoir dit. De la confronter à ce qu'elle ne peut pas affronter. Pas venant de lui en tout cas. On lui a déjà dit je t'aime, mais elle n'en a jamais rien eu à foutre. Parce qu'elle n'aimait pas en retour. Parce que ça ne lui faisait pas peur. Parce que ça ne bousculait pas complètement l'ordre des choses. Elle ouvre la bouche, mais rien ne sort. Elle reste figée comme ça, comme si un bug l'avait faite freezer. Elle n'y arrive pas. Son cerveau surchauffe, elle ne peut pas traiter l'information. Elle ne peut pas pas. Elle ne peut pas. Elle ne peut pas. Elle ne peut pas. Son cœur qui se fait prendre dans la glace, qui ralentit, jusqu'à s'endormir dans sa prison gelée. Vaine tentative de protection.
— Je- Elle pourrait lui dire un tas de choses et bien plus encore. Elle pourrait lui dire qu'au fond, elle aussi. Depuis le début. Lui dire qu'elle est désolé pour tout le mal qu'elle lui a fait. Lui dire que ce n'était pas volontaire, qu'elle sait qu'elle a merdé mais qu'elle va se rattraper. Elle pourrait répondre à toutes ses précédentes questions. Lui dire que oui, il compte. Plus que n'importe qui. Qu'elle ne se fout pas de ce qu'il ressent. Au fond, elle pourrait tout simplement lui dire : je t'aime aussi. Elle pourrait, oui. Sa voix tremble et elle débite sa phrase d'une traite, précipitée, maladroite, elle crie presque, comme une ultime tentative de défense. Pour sa survie. — J'ai couché avec Seven au motel. Elle aurait pu. Mais elle a choisi une autre option. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Mar 15 Mai - 20:10 | |
| Il l'ensevelit sous les mots sans lui laisser le temps de réagir, sans lui accorder la moindre brèche. Il parle et il parle, éradique le silence qu'il s'est imposé toutes ces années. Toutes ces fois où il a failli avouer, où il a voulu l'embrasser, où il a eu envie d'exploser en la voyant entre les bras d'autres que lui. Toutes ces fois où il a ravalé ce qui lui brûlait les lèvres, à afficher un sourire de façade et garder un contrôle total de ses émotions. Toutes ces fois où elle l'a fracassé sans le voir, toutes ces fois où il s'est demandé si on pouvait crever d'un cœur brisé.
L'addition est salée.
Il n'arrive plus à arrêter le flot des reproches, l'amertume qui lui crame la gorge à chaque mot qu'il prononce. Le train est lancé à toute allure et dans l'fond, il sait déjà qu'au terminus il n'y aura rien d'autre qu'un mur et un crash violent. Il sait, mais il n'essaie même pas de se sauver.
Je t'aime. C'est sorti il l'a dit c'est fini. Chute libre.
Elle bouge plus et il la regarde, cherche une faille, un éclat, quelque chose pour répondre à tout ce qu'il vient de cracher. Il sait qu'il a cassé quelque chose – il aimerait croire que c'est pour mieux reconstruire à côté, mais y a quelque chose en lui qui lui souffle qu'il est condamné. Il n'aura que des ruines et rien pour se réparer. Tout ce qu'il peut faire c'est attendre la sentence, attendre que Mads sorte de sa léthargie, le silence qui se fait assourdissant et les secondes qui paraissent des heures. Il a l'impression que le monde s'est arrêté de tourner, qu'il n'existe rien d'autre qu'eux et leurs myocardes explosés. Il attend. Il attend. Il attend.
« Je- » Pendant une seconde, y a comme une lueur d'espoir. Elle trébuche sur la syllabe comme si les mots lui manquaient, comme si elle trouvait pas ceux qu'elle veut prononcer. Son cœur bat si fort que ça en devient douloureux. Il attend. Encore. Et encore.
L'impression d'être à la croisée des chemins – d'un côté une route à construire, de l'autre la potence qui l'attend. Et même là, il arrive à espérer bêtement. Même là, il oublie que Mads a toujours été son pire bourreau.
« J'ai couché avec Seven au motel. » C'est comme un coup d'feu. Soudain il a les oreilles qui sifflent et une douleur si vive dans la poitrine qu'il est obligé de baisser les yeux pour vérifier qu'il n'a rien. Sa gorge se noue et il se sent suffoquer, la glace en lui qui se densifie encore et encore – le froid si violent qu'il en devient brûlant. Il crame autant qu'il gèle, c'est si vivace qu'il en a les mains qui tremblent.
Une part de lui savait qu'il n'en tirerait rien. C'est pour ça qu'il n'a jamais rien dit. Par instinct de survie. Mais ce soir il a cédé et il sait qu'il ne s'en relèvera pas. Et même s'il savait le risque qu'il prenait, il s'attendait pas à ça. Qu'elle le repousse, sûrement. Qu'elle parte en courant, peut-être. Qu'elle se mette à rire, qu'elle l'insulte, qu'elle lui dise non merci, qu'elle lui dise restons amis. Tout et n'importe quoi, mais pas ça. Pas un dernier coup de poignard.
Il se met à rire. C'est nerveux et incontrôlé, son calme définitivement porté disparu. Il rit et il en a mal aux côtes, il rit jusqu'à en avoir les larmes aux yeux – c'est peut-être de ça dont il s'agit finalement, son corps qui ruse pour qu'il n'ait pas à trahir la douleur qu'elle vient de provoquer en lui. « D'accord. » Il a le souffle saccadé, les épaules secouées par ce rire qui sonne comme une lente agonie. « D'accord, » il répète, plus doucement, baissant la tête comme s'il capitulait. Il a essayé. Il a perdu. « Va t'faire foutre. » La voix est basse mais le ton sec, ses mains qui passent sur son visage qui a perdu toutes ses couleurs. Ses yeux sont éteints quand il les relève vers elle – y a plus rien. « Tu m'aimes pas, j'peux comprendre. C'est pas ta faute. » Il lui en tiendra jamais rigueur, peu importe tout le mal qu'elle a pu causer. Ça se contrôle pas. La preuve, il est raide dingue d'elle et il en crève. S'il avait pu choisir, il aurait pas jeté son dévolu sur une tornade. « Mais de toutes les façons d'le dire, c'est ça que t'as choisi ? » Y a tellement d'amertume dans ses mots que ça a quelque chose d'écœurant. « J'veux pas savoir avec qui tu couches. » Surtout quand c'est une raclure. Faut croire qu'elle a un type – mauvais garçon, odeur de la rue et sourire insolent. Évidemment qu'il a aucune chance. « Pourquoi tu m'as dit ça ? C'est quoi ton problème ? » Le timbre de sa voix est usé, brisé. Il a la fatigue des désespérés. « Tu crois que ça m'suffit pas de te voir rentrer avec des mecs ? Avec Nash ? » Il laisse échapper un rire étranglé. Rien que d'y penser ça lui fout la nausée et il arrive plus à la regarder, ses prunelles qui se perdent quelque part sur l'asphalte. « J'te demande pas de m'aimer, juste d'arrêter de me retenir. J'veux passer à autre chose. » Il peut pas continuer à l'aimer – pas quand ça lui donne l'impression d'en crever à petit feu. |
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Lun 21 Mai - 14:31 | |
| Il se met à rire. Elle ne comprend plus rien. Ça dure quelques instants, un fou-rire à vous en briser le cœur. Et ça le lui briserait d'ailleurs, s'il n'était pas déjà en petits morceaux à ses pieds. Elle se contente de le regarder, peine à reprendre son souffle, la panique qui continue de courir sous sa peau, inarrêtable. Elle a envie de rentrer chez elle, de se coucher, de dormir, de disparaitre. Elle ne veut plus être en face de lui, encore moins maintenant qu'il semble péter les plombs. Et y a ce 'd'accord' qu'il répète à plusieurs reprises, la tête qui dodeline dans un signe de renoncement. Et elle se demande si ça ne lui fait pas encore plus peur que sa grande révélation. — Va t'faire foutre. Elle ne réagit pas. Il lève les yeux vers elle et aussitôt, elle détourne les siens. Elle n'arrive pas à le regarder. La lâcheté s'est incrustée partout en elle, domine comme une reine. — Tu m'aimes pas, j'peux comprendre. C'est pas ta faute. Et d'un coup, ses yeux se gorgent de larmes. Parce que l'entendre dire ça la secoue un peu trop violemment. Parce qu'il fait fausse route, parce qu'il se plante de a à z sur la nature de ses sentiments à son égard. Y a ce putain de mensonge auquel il croit dur comme fer et elle, elle n'est même pas capable de rétablir la vérité. Elle ne sait plus si c'est à elle ou à lui qu'elle en veut. Peut-être un peu des deux. Ses yeux qui trouvent refuge sur le trottoir, ses bras qu'elle croise devant elle pour se redonner un peu de contenance. — Mais de toutes les façons d'le dire, c'est ça que t'as choisi ? J'veux pas savoir avec qui tu couches. Et sa voix qui blesse encore plus que ses mots. Elle se recroqueville sensiblement, les épaules qui partent vers l'avant tandis que son dos se courbe légèrement. Attitude de replis, elle court mentalement, à la recherche de son déni protecteur. Mais il semble s'être tiré d'ici sans laisser de traces, la laissant seule et démunie. — Pourquoi tu m'as dit ça ? C'est quoi ton problème ? Tu crois que ça m'suffit pas de te voir rentrer avec des mecs ? Avec Nash ? Elle a envie de pleurer. A gros sanglots. Et le pire, c'est qu'elle voudrait que ce soit Sid qui la réconforte. Parce que ça a toujours été lui, personne d'autre. Sa gorge qui lui fait mal à cause de la boule qui s'est formée dedans en tentant de retenir ses pleurs. Mais du coup, elle n'arrive pas à parler. De toute façon, elle ne sait pas quoi dire. Elle sait très bien qu'elle ne ferait qu'aggraver les choses encore plus. Elle renifle et vient essuyer rapidement ses yeux trempés pour empêcher les larmes de couler, le cœur noué. — J'te demande pas de m'aimer, juste d'arrêter de me retenir. J'veux passer à autre chose. C'est trop pour elle. Les larmes qui se mettent à rouler en pagailles, parce qu'il lui en demande trop. Elle ne peut pas le laisser passer à autre chose. Elle ne veut pas. Elle ne veut pas, elle ne veut pas, elle ne veut pas. Gamine capricieuse et égoïste, qui préfère souffrir avec son acolyte plutôt que de le laisser trouver le bonheur. Elle ne veut pas qu'il rencontre quelqu'un, qu'il tombe amoureux, qu'il refasse sa vie et qu'il l'oublie. Elle ne veut pas être relégué au second plan. Elle ne veut pas être mise de côté. Elle ne veut pas être oubliée. Elle finit par se redresser, ne supportant pas d'être si misérable devant lui, de pleurer comme une gamine amourachée. Elle balance ses cheveux derrière ses épaules et grogne malgré sa voix encore tremblante d'émotion. — Tu m'fais chier, j'me casse. Elle n'a rien trouvé d'autre, non. Elle fait déjà demi-tour et commence à s'éloigner, espérant que cette fois-ci il ne la rattrapera pas. Parce qu'elle ne supportera pas de l'affronter encore longtemps. |
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Coyote ▹ posts envoyés : 2611 ▹ points : 52 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : lunar (av) + miserunt la kassos (gif) ▹ avatar : micky ayoub ▹ signe particulier : allure de zonard et pieds qui traînent, trop de couches de tissu pour couvrir ses épaules voûtées, l'air toujours un peu usé.
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| Sujet: Re: killing me softly (madney) Lun 21 Mai - 16:07 | |
| Elle continue à se taire. Il a beau parler elle réagit pas, et au fond il sait pas s'il préfère ça ou s'il aurait voulu qu'elle dise quelque chose. Chaque fois qu'elle ouvre la bouche c'est pour lui balancer des couteaux – tellement qu'y a plus de place pour continuer à le planter, plus de sang qui pourrait s'écouler. Elle l'a vidé et il voit ses yeux se gorger de larmes alors que les siens restent aussi secs que les ruines de son cœur. Ça fait mal. Pas parce qu'il aime pas la voir pleurer ou que ça lui donne envie de la protéger. C'est l'inverse. Il n'a pas envie d'aller la consoler, la prendre dans ses bras, lui dire qu'il est désolé. Toutes les choses qu'il fait d'habitude lui donnent soudain la nausée et il est obligé de détourner les yeux parce que c'est trop violent, parce qu'il supporte pas de ressentir une telle rancœur en la regardant.
J'veux passer à autre chose. Qu'elle retire ses griffes de son myocarde et qu'elle le laisse partir, une bonne fois pour toutes.
Il l'entend renifler et quand il se tourne à nouveau vers elle, il est toujours aussi froid. Elle lui paraît minuscule, recroquevillée sur elle-même, plus voûtée que lui. Elle a perdu son panache, son menton dressé et son regard sauvage. Y a des torrents sur ses joues et ses yeux ne daignent même plus rencontrer les siens. Pourtant il ne bouge pas. Il la dévisage, et il s'en veut parce qu'en cet instant il la déteste.
Il la déteste de pleurer alors qu'elle lui brise le cœur, il la déteste de s'effondrer comme ça alors qu'il s'est retenu de l'faire pendant des années. Il la déteste parce qu'elle s'écroule comme un château de cartes et ce soir il n'a plus la force ni la patience de ramasser les morceaux, ceux de Mads les siens les leurs, y a un champ de bataille à leurs pieds et il n'a plus envie de le traverser pour la retrouver. Il se contente de la fixer. Jusqu'à ce qu'elle décide de se redresser toute seule, retrouvant son air fier alors qu'il la sait aussi morcelée que lui. Il s'demande si elle pleure à cause de ses reproches ou de ce qu'il vient de casser entre eux.
Il s'demande à quel point elle lui en veut.
« Tu m'fais chier, j'me casse. » Il est même pas surpris. Ses lèvres qui se retroussent dans un rictus plein d'amertume, alors qu'il la regarde commencer à s'éloigner. « C'est ça ouais, casse-toi. Tu sais faire que ça. » Une main fatiguée qui passe sur son visage, l'autre qui pointe la direction générale de Mads. Cette fois il lui court pas après, mais ça l'empêche pas de continuer à parler. « T'as même pas la décence de faire comme si t'en avais quelque chose à foutre. ÉCOUTE-MOI AU MOINS. » Il hausse le ton en se rapprochant d'elle, même s'il ne tente pas de la rattraper. Il veut juste qu'elle entende ce qu'il a à dire, qu'elle le veuille ou non. « Tu t'souviens quand j'ai dit que je te laisserai plus ? » Les restes de son cœur se gonflent de rage encore et encore et encore et, « J'ai menti. » explosion. Il sait pas contre qui il est le plus en colère entre elle et lui, et il se dégoûte d'en arriver là. De finir par venir viser là où ça fait mal, comme elle sait si bien le faire avec lui. « Si ça continue j'crois que je vais te détester, et j'ai pas envie. » C'est déjà un peu le cas et il est pas sûr de savoir comment gérer la situation. Il veut pas finir de gâcher ce qu'ils ont, il veut pas la perdre pour de bon. Mais il peut pas continuer comme ça – pas maintenant qu'il a avoué. « J'vais me changer les idées pendant un moment, et toi t'auras qu'à oublier ce que j'ai dit. T'es douée pour ça t'façon. » Il arrive plus à retenir les reproches, l'amertume, c'est dégueulasse. Ça lui fait mal de vouloir lui faire mal. « J'reviendrai quand je serai prêt. » Il demande pas, il informe. Il pose les conditions et tant pis si ça lui plaît pas, tant pis si elle sera sûrement hermétique à toute approche qui suivra cet abandon programmé. Il arrive même pas à s'en soucier – comme si la douleur l'avait anesthésié. « Rentre bien. » Et juste comme ça, il fait volte-face sans lui adresser un mot ni un regard de plus. Il sait qu'elle est toujours là, il sent son regard brûler dans son dos. C'est peut-être pour ça qu'il retourne vers le club plutôt que sa voiture, qu'il se fond parmi les fumeurs et qu'il hèle Fiona pour s'excuser à nouveau. Et il retournera boire, pour oublier le froid qui a élu domicile au creux d'ses os.
( RP TERMINÉ ) |
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