▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
Sujet: stratégie de l'inespoir (TW suicide) Mar 27 Mar - 0:20
MAIS GACHE PAS MON ENFER AVEC TON PARADIS
J’ai mal. C’est pas physique, ou peut être juste la sensation de l’aiguille sur le dessus de ma main, quand elle bouge sous ma peau à chaque fois que je serre un peu trop les doigts. Mais ce n’est rien comparé au reste. J’ai mal. C’est assourdissant, envahissant, comme un bourdon qui s’empare de mes tympans, de mon corps, remonte le long de ma colonne vertébrale, suit les ganglions, les nerfs, synapses et acétylcholine qui se déverse pour ne transmettre qu’un message : douleur douleur douleur. Douleur au cœur. Comme un cri, cassé, quelque chose. C’est moi je crois. Et encore. Douleur douleur douleur. Et ça résonne en rythme avec mon palpitant, à chaque fois que le sang pulse dans mes veines, jusque dans mon crâne, comme le son d’un tambour de guerre ennemi. J’ai perdu. Encore. J’ai mal. C’est pas physique non. Toujours pas. C’est autre chose. C’est l’air dans les poumons et la lumière dans les rétines. J’existe. Chaque cellule qui pulse en moi hurle de rage, et je capitule. Elles ont gagné. Encore une fois. Et moi je perds. Comme toujours. Vivante. Trop vivante. - Ca va aller Anca, tu vas t’en sortir. C’est une voix douce, celle que je connais que trop bien, des infirmiers qui s’enchainent, formés à ça. Pourtant aujourd’hui je déteste ça. Aussi aiguisé qu’un couteau ça me lacère la peau. Je voudrais lui hurler de partir, pendant qu’elle s’acharne sur ma poche pour la perfusion. Laisse moi. - Ne parle pas, tu es encore faible, mais tu vas t’en sortir, je te le promets Non. Non. Non. Pas ça. C’est usant. Usant. Si fatiguant. - Je veux crever Surement qu’elle prend ça pour ce qu’elle veut entendre, le rire qui la transperce quand elle hoche la tête, persuadée d’avoir mal entendue. Reviens. C’est pas compliqué pourtant. Juste une bulle, petite. Dans les tuyaux. Pour tout arrêter. Définitivement. Et gagner.
I was running In circlesI hurt myself Just to find my purpose
SIAL ; icon stoker
Anca Popescu
petit poney
▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
Sujet: Re: stratégie de l'inespoir (TW suicide) Jeu 19 Avr - 22:20
Répéter encore. Encore. Même schéma, même rythme. Respirer, vivre, continuer, avancer. Comme un pantin articulé je les laisse me diriger. Je suis seule. Et ça me ronge un peu plus. Seule, seule, seule, si seule. Et tous les fils qui se cassent un à un. Y a plus personne. Doigts qui parcourent l’épiderme de mon avant-bras, les bleus laissés par la seringue, puis un peu plus loin celui laissé par la perf. Sur le dos de ma main, un reste de scotch, la douleur quand je serre les doigts, vieux souvenirs qui remontent. C’est toujours pareil Anca, pourquoi tu continue comme ça ? Y a des voix dans mon crâne, surement mon cerveau trop fatigué, trop triste, qui s’invente des autres pour ne pas crever de solitude, pour me forcer à parler. Echec. Je contente de sceller mes lèvres, de manger ma compote quand on me dit de le faire, lire mon chapitre, écouter ma musique, faire mes pompes. Recommencer. Silence. Silence. Ils ne me forcent pas à parler. Pas encore. Eux y parlent par contre. Encore, encore, encore. En long en large et en travers. Mais je ne réponds rien. Juste un regard, signe de tête pour oui ou non, me mure dans mon silence comme si ça pouvait me sauver. Rempart tenace, pour les empêcher de passer. Je laisserais plus jamais personne rentrer. Comme une promesse sordide.
L’exercice. J’y prends goût. Dopamines et endorphines, ça parcourt dans tout mon corps, me fait continuer un peu plus. Reconstruire mon corps. Je recommence à parler. Première fois c’était pour refuser. Non. Non. Non. Ils sont là, tous à vouloir entrer, famille sangsue qui voudrait s’assurer que je n’ai pas finit de crever. Je refuse. Pas même ma mère. Et surtout pas Seven. Non. J’ai pas encore digéré. J’ai besoin de temps, pour me relever. Mon thérapeute est d’accord avec moi. C’est un nouveau : Kelsier. C’est drôle, parfois il me rappelle Jedediah. C’est lui qui m’a conseillé de me remettre au sport. C’est lui aussi qui m’apporte des livres. Puis des écouteurs quand on a enfin décrété que je n’essayerais pas de me prendre avec. Lueur d’espoir. Peut être. Juste un peu. Reconstruire les fondations d’un mental trop fragile. J’y crois pas vraiment, pas moi. Mais Kelsier insiste. On parle beaucoup lui et moi. Je sais pas pourquoi quand je suis avec lui, j’arrive à tout déballer. Ou presque. Y a encore trop de choses que je voudrais taire, oublier. Trop de choses que j’ai effacés aussi, surement comme un putain de mécanisme pour me protéger. Mais j’accepte la main tendue, attrape la corde, commence ma remontée. Comme un goût de demain quand je ferme les yeux. Oui j’aimerais essayer. Peut être. Un peu. Qui sait.