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| (tw suicide) promis j'arrête (malanca) | |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: (tw suicide) promis j'arrête (malanca) Jeu 26 Juil - 22:52 | |
| Il parait que Malo va venir te voir. Tu penses pouvoir y arriver ? Le regard perçant de la psychologue qui la fait frissonner alors qu’elle tord ses doigts, se mord la lèvre inférieure. C’est un ensemble de tic qu’elle compile depuis un moment déjà, chercher à comment se calmer, comment ne pas tout envoyer bouler, ne pas hurler comme une furie pour éviter qu’on la renvoi en isolement. Elle déteste l’isolement. Le pire c’était il y a sept ans, un mois enfermée, légume sur patte gonflés aux médocs pour pas se tuer. Encore. Encore. Alors elle se contrôle Anca, même si elle sait bien que y a pas grand-chose pour réparer son cerveau cassé, que même la psy avec ses jolis cheveux bruns et ses lunettes à monture écaille ne pourront rien. Mais elle se contrôle. En se mordant la lèvre, en se tordant les doigts, en rongeant le reste d’ongle qui couvrent le bout de ses doigts. Jusqu’au sang si nécessaire. Même si ça ne plait pas. « Il faut bien que j’y arrive non ? C’est vous-même qui l’aviez dit la dernière fois » essayer d’aller vers l’avant pour avancer, progresser, sortir de ce marasme de sentiments qui la tire vers le bas. C’est un peu hypocrite mais aussi un peu vrai, l’envie de revoir Malo après tout ce temps qui commence à poindre, elle n’a échangé que des lettres avec Jem ces derniers temps, seul contact qu’elle a accepté. Et encore. Les mots lui ont fait trop mal. Bien trop mal. Et ils n’étaient que sur du papier. Alors affronter Malo en vrai ? Après tout ça ? C’est lui qui t’a trouvé. Lui qui lui a foutu les doigts dans la gorge pour la faire vomir, lui qui l’a trainée sur le sol, qu’a appelé les secours, qu’à réussi à la maintenir en vie ne serait-ce que quelques minutes de plus, le temps qu’on la sauve. Merci – Connard. Elle sait plus vraiment Anca. Surement qu’elle a jamais su. Plus depuis que Ioan l’a sauvé la première fois, Seven la deuxième, Malo la troisième. Cercle vicieux. Elle étouffe.
Sagement elle attend, les yeux rivés sur son livre, un espèce de roman de SF ramassé sur un coin de table, ça parle d’humains, de cyborgs, de trucs qu’elle comprend pas vraiment mais ça fait passer le temps. Elle fait semblent que y a rien d’autre d’important, qu’elle voit pas Malo entrer dans sa chambre, petite pièce qui donne sur la mer par trop loin, ça donne une impression de liberté feinte. Y a que lorsque le claquement discret de la porte se fait entendre qu’elle lève enfin les yeux des pages, un bouillon d’émotion qui la submerge quand elle se trouve face à lui. Putain elle pensait pas que ça serait si compliqué.
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malokeur ▹ posts envoyés : 350 ▹ points : 10 ▹ pseudo : élodie/hello (prima luce) ▹ crédits : prima luce (av), sign/ prima luce (gif) ▹ avatar : ken samaras (nekfeu)
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| Sujet: Re: (tw suicide) promis j'arrête (malanca) Jeu 9 Aoû - 15:26 | |
| La bâtisse de l’hôpital le surplombe, alors qu’il observe silencieusement les silhouettes s’emmêler dans le chahut des ambulances. La cigarette se consume au bord de ses lèvres tandis que les bruits l’enveloppent, l’insupportent – le projettent quelques semaines plus tôt seulement, quand ils sont venus chercher Mila. Il n’a jamais apprécié ces endroits, depuis toujours, depuis qu’il avait été retenu en otage entre les transfusions et les antiseptiques quand il n’était encore qu’un môme en Russie. C’est pourtant le soulagement qui se profile dans ses veines à chaque fois qu’il foule ce bitume, de celui qui veut dire rien n’est perdu – parce que les siens ne prennent pas cette peine quand ils rejoignent les fantômes du placard, ils se font la malle ou s’échouent à la morgue. La case de l’hôpital devient alors synonyme de survie, parce que rien n’est perdu, parce que personne ne va mourir. Pas maintenant, peu importe que ce ne soit qu’une halte dans les trépas de leur existence – pas maintenant, c’est tout ce qui compte. Son prunelles sombres dévisagent l’effervescence, cherchent les mensonges de sa présence. Il n’y a pas un souffle si ce n’est celui de sa respiration, pas une seule bourrasque de vent pour tromper des nuages absents, seulement le soleil pour cogner sur son épiderme. Lumière brûlante, trop violente – trop forte pour un regard qui ne s’accoutume qu’à la nuit et au ciel gris. Quelque part au fond de lui, il a toujours su que ce jour viendrait – qu’il n’était qu’une question de temps, avant qu’elle ne manque de lui claquer entre les doigts. Comme un putain de pressentiment depuis les fois d’avant, qui ne l’a jamais quitté, veillant auprès des plaies béantes de son âme. Dernière bouffée de nicotine avant d’écraser le mégot sur l’asphalte en même temps que l’inquiétude s’arrachant dans ses tripes. Sa main rencontre le froissement d’une feuille au fond de sa poche, papier fragilisé d’avoir été plié et déplié maintes fois, sur lequel se referment ses doigts un peu trop brusquement. Il a les nerfs à fleur de peau quand il pénètre dans l’hôpital, Malo, les veines qui ressortent sur sa chair dans les afflux de contrariété qui lui saccagent la patience. Il n’y a jamais eu de promesse entre eux, c’est peut-être pour ça que ça lui fait d’autant plus mal – parce qu’elle ne lui doit rien, parce que la vie d’Anca ne lui appartient pas. Les portes des chambres s’enchaînent, des regards se baissent lorsqu’ils croisent le sien, personne ne retient le silence fracassant qui traverse le couloir – la carcasse bien droite, alors qu’elle se traîne trop de boulets aux chevilles depuis longtemps. Ses jointures blanchissent autour de la lettre qu’il maintient fort, tandis que sa main libre actionne enfin la porte de sa destination. Ce sont ses cheveux de jais qui le frappent en premier, comme un retour aux sources avec cette couleur si familière, devinant avant même de la percevoir l'odeur qui lui appartient – celle qu’il lui connait si bien, à l’avoir souvent eue dans ses bras. Il referme la porte doucement, s’avance dans la pièce sous le regard d’Anca effleurant sa peau – et ce contact lui broie le cœur, tellement conscient qu’à quelques minutes près ces prunelles céruléennes n’auraient plus jamais regardé le monde. Il ne dit rien, quand il dépose les deux parts de baklava sur la table la plus proche d’elle – détour par la boulangerie de leur quartier à défaut d’être capable de le faire soi-même, dans une attention maladroite, mais une attention sincère, de celle qui veut dire j’te lâcherais pas. Il ne dit toujours rien quand il sort la feuille abîmée de sa poche pour la poser à côté, bien en évidence – fichue lettre qui aurait pu tout changer, si elle n’avait jamais été écrite, s’il ne l’avait pas trouvée à temps. L’écriture fluide d’Anca se distingue sur la surface cabossée, et la présence de ce papier veut tout et rien dire à la fois, peut-être un peu de tu m’as fait peur, mais surtout du ne recommence jamais. Il se rapproche finalement de la fenêtre par laquelle elle observait la mer, s’adosse contre la vitre en croisant les bras pour dévisager la Popescu. « Il était temps. » Temps de retrouver le monde, temps de retrouver sa famille. Temps d’affronter la blessure de celui qui l’a mise là, et la déception usée de celle qui n’a jamais demandé à être sauvée. Il y a une chose pire que de crever sous la garde de Malo : la confrontation qui suit si la tentative est manquée. |
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petit poney ▹ posts envoyés : 2027 ▹ points : 56 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : hoodwink(avatar) & sial(sign) ▹ avatar : Taylor Lashae ▹ signe particulier : cicatrices sur tout le corps qu'elle tente maladroitement de cacher, souvenirs d'épisodes de folie désespérée. Une voix douce, des doigts de fées, une chaleur humaine parfois trop brulante. Syndrome du Saint Bernard qui colle au coeur.
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| Sujet: Re: (tw suicide) promis j'arrête (malanca) Lun 13 Aoû - 14:12 | |
| Il est là, dans la pièce, pas un rêve, pas une hallucination. Il est là et soudain elle se demande si ce n’est pas une mauvaise idée, une terrible idée, que de le laisser entrer. Il prend trop de place Malo, grand, toujours trop grand. Depuis toutes ces années. Peut être qu’il n’est pas encore trop tard, lui demander de partir, qu’elle est trop fatiguée, essayer une prochaine fois. Lâche. Surement oui, ou juste terriblement fatiguée. Ces lettres échangées avec Jem qui lui on vidé ce qui restait de courage. Y a ses doigts qui serrent un peu trop sur la couverture du livre alors qu’elle le referme, les yeux qui vont sur la table où il pose les pâtisseries, si elle n’était pas aussi paniquée peut être qu’elle trouverait la force de sourire. Mais elle ne la trouve pas. Elle la trouve encore moins quand elle voit le papier froissé qui accompagne les gâteaux sur la table. Feuille blanche sur laquelle s’étale son écriture frénétique, de ces derniers mots balancés, comme un dernier aveu avant de tout quitter. Ah c’est donc ça le regard qu’elle détourne trop doucement pour ignorer la chose, se perdre dans le vide, les mélanges de bleus entre ciel et mer. Y a rien qui vient pas même un hey tu vas bien. Rien qui vient, corps pétrifié, corps fatigué, corps trop tendu. Encore plus quand il finit par se rapprocher, se caler à quelques centimètres, bras croisés, regard brûlant. Il était temps. Ca brise le silence, sa voix un peu trop basse, ça fissure son masque, alors qu’elle a les lèvres qui tremblent, incapable de tourner la tête pour le dévisager. « J’avais besoin de réfléchir » pour justifier les heures passées à refuser l’entrée de ses proches, refuser de voir les gens, de voir les autres, de le voir lui surtout. Parce qu’elle sait qu’elle la blessé, incapable de ne pas emporter quelqu’un avec elle dans sa chute, un peu égoïste quand elle a couché les mots sur le papier, quand elle l’a laissé sur l’oreiller de Malo, persuadé qu’il ne la trouverait que trop tard dans la soirée, quand elle aurait déjà arrêté de respirer. « Je sais pas si c’est une bonne idée » la voix qui tremble, ça trahit le bordel intérieur, encore trop fragile, sur un fil en équilibre, entre la chute et l’envol.
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malokeur ▹ posts envoyés : 350 ▹ points : 10 ▹ pseudo : élodie/hello (prima luce) ▹ crédits : prima luce (av), sign/ prima luce (gif) ▹ avatar : ken samaras (nekfeu)
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| Sujet: Re: (tw suicide) promis j'arrête (malanca) Mer 15 Aoû - 22:39 | |
| Il n’a jamais su faire, Malo ; avec les âmes cassées, les cœurs fêlés. Il est le pansement qu’on arrache pour passer à autre chose, pas celui qu’on met pour soigner une plaie. Il ne sait pas comment s’y prendre – n’a jamais su, c’est peut-être pour ça qu’il est autant cabossé lui-même. Avec les autres, c’est un peu plus facile ; c’est toujours le même objectif depuis des années, pour toujours, celui de les protéger contre le reste du monde. Il dévisage le profil d’Anca alors qu’elle regarde ailleurs, au-delà de la fenêtre, ses mèches de cheveux qui lui tombent près des yeux, la courbe de sa mâchoire, ses fossettes creusées par la fatigue, la ligne de son nez qui se découpe dans la lumière … et ses yeux au fond desquels se ressent l’usure de son existence. Il serre un peu la mâchoire, reste pourtant calme. Il ne peut rien faire, quand les siens deviennent leur propre danger. Il n’est plus question d’être capable ou non, il devient seulement une personne pour les porter ou les achever – et il a toujours fait de son mieux pour être un pilier malgré son autorité ou son absence. « J’avais besoin de réfléchir » Il se contient d’un soupir, abandonne son visage pour porter son regard dans la même direction qu’elle – vers ces étendues qui s’emmêlent et promettent des horizons qu’il n’aura jamais l’impression d’atteindre. « Je sais. » Je comprends. Les prunelles sombres accrochées sur les flots lointains, il se souvient de la panique qui lui a glacé le sang quand il a trouvé la lettre, quand il a cru qu’il n’arriverait pas à temps. Du néant qui s’est fracassé dans son crâne, quand il l’a trouvée inerte, quand il a dû la faire basculer pour la forcer à vomir. De la colère sourde qui s’est emparée de ses muscles, quand elle a été emmenée par les secours. Il comprend, pourtant il ne veut pas entendre. Il ne veut pas être à nouveau confronté à ce genre de situation ; il ne veut pas qu’elle disparaisse, comme ça, comme les autres, en un claquement de doigts, comme un dommage, peut-être que ma prochaine vie sera la bonne. « Je sais pas si c’est une bonne idée » L’éclat tremblant de sa voix le percute au fond de ses entrailles et il se retourne vers elle, se décolle de la fenêtre mais reste encore les bras croisés pour maintenir ses poings serrés à l’abris des regards, de son regard. « Tu n’peux pas fuir éternellement. Un jour ou l’autre, faudra bien que tu retournes là-bas. » Que tu affrontes le regard des autres. Il lui indique l’extérieur d’un mouvement de tête, il n’est qu’une étape sur le chemin qui doit la mener hors de ces murs. Si ce n’est pas lui, ça serait quelqu’un d’autre. Elle n’a pas vraiment le choix – il ne veut pas lui en laisser – que d’affronter un visage familier à un moment ou un autre. « Tu peux me détester pour ça » pour te forcer à me faire face « mais j’te laisserais pas sombrer seule. » Tu comprends, Anca ? J’te laisserais pas te fracasser face contre terre.
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| Sujet: Re: (tw suicide) promis j'arrête (malanca) Mer 29 Aoû - 15:18 | |
| Je sais. Bien sur qu’il sait. Il a toujours su Malo, comme un sixième sens. Je sais et ça lui donne encore plus envie de pleurer. Parce qu’il est le premier à accepter, le premier à ne pas la regarder avec de la rancœur dans le regard. Il est le premier, et juste ces deux mots lui permettent de respirer un peu plus. Juste un peu. Juste assez pour ne pas suffoquer tout de suite, là, maintenant. Je sais comme un début, un commencement. Mais pour le moment c’est pas assez. Elle est encore trop fragile Anca, à peine sortie de sa chrysalide protectrice. Elle voudrait y retourner, se terrer encore des année, l’impression qu’elle ne pourra jamais affronter le reste. La dernière fois elle s’était cachée des mois, en isolement, juste elle et ses pensées pour faire le point, ne pas avoir à subir le poids du regard des autres. Tu n’peux pas fuir éternellement. Un jour ou l’autre, faudra bien que tu retournes là-bas. Pourtant ça lui brûle les doigts, l’envie de fuir encore, encore. De ne jamais retourner. Elle sent ses lèvres qui se mettent à trembler légèrement, la gorge trop prise, l’envie de chialer. Tu peux me détester pour ça . Le regard qui oscille, vers lui, ses mots, sa lumière. mais j’te laisserais pas sombrer seule. Sa chaleur aussi. L’envie de tendre la main pour le toucher, l’attraper, se raccrocher à lui comme on se raccroche à un phare dans la nuit. « Tu sais que je ne te détesterais jamais Malo » non jamais, même s’il lui a sauvé la vie et que ça gronde de colère dans ses entrailles. Elle a avancé. Un peu. Remonté la pente. Ou du moins commencé. « Depuis le temps tu devrais savoir » qu’elle finit par souffler, comme si parler lui coutait les dernières forces, derniers remparts, elle ferme les yeux un instant avant de soupirer. « J’ai encore deux semaines. Pour fuir. Après je suis censée retourner à la maison » deux semaines seulement, le sablier qui commence à couler, ça l’angoisse, ça l’étouffe. Retourner là bas, pitié. Non. Elle refuse. Elle peut pas. Affronter le regard des autres, de sa famille, affronter le regard de son père aussi, derrière la vitre. La main qui tremble, panique, fatigue. Un peu des deux surement. « Je vais partir » c’est un peu vaste, elle ne pense pas à préciser. Surement déjà ailleurs, dans ses pensées.
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| Sujet: Re: (tw suicide) promis j'arrête (malanca) | |
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