SURVEILLE TON DAIRIÈRE ! ▹ posts envoyés : 4448 ▹ points : 24 ▹ pseudo : élodie/hello (prima luce) ▹ crédits : amor fati (av), whi (pr). sign/ tumblr (gif) lomepal (paroles) ▹ avatar : polly ellens ▹ signe particulier : elle est atypique, daire. des tâches de rousseur prononcées, l'accent bourdonnant de l'irlande du nord, la peau encrée et la clope au bord des lèvres. une balle dans la poitrine, et une nouvelle cicatrice sur son bas-ventre.
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| Sujet: j'veux du nucléaire (meilleure st valentin) Ven 2 Mar - 14:11 | |
| Capitalisme cannibalisme, aucune gloire dans le crétinisme. Elle a dit non, plusieurs fois. Refusé de participer à cette fête normative favorisant la fracture sociale, tradition commerciale assujettissant la femme à l’objet d’une convoitise provocante. Saint Valentin, allégorie du capitalisme. Une indécence dans sa famille, une étrangeté sans aucun sens. Elle avait fait une dissertation dessus, dans son adolescence, avant que son parcours scolaire ne s’écorche sur les pavés – applaudie par son professeur, huée par ses camarades. Cette prestation de la médiocrité lui avait pourtant laissé un arrière-goût de victoire : ils avaient fait la démonstration du problème récurrent de la société qu’elle venait juste de leur dénoncer. Elle a dit non, plusieurs fois, mais il a insisté. C’est qu’il est tenace face à la négation, Max. C’est qu’ils sont abandonnés, aussi, et que pour une fois il a voulu marquer le coup. Faire quelque chose de grandiose qu’il lui a dit, qui ne remettrait pas en question son intégrité. Samih aux bras de Trixia, JJ égaré quelque part avec Eanna, et Ailish dans les bonnes grâces de sa conquête du moment. Plus que les âmes esseulées au loft, de celles ancrées dans cette solitude sentimentale, les inadaptées socialement. Elle s’en fiche, Daire, parce qu’elle a le mécanisme à l’envers, qui ne fonctionne pas comme celui des autres et que les histoires à deux vont à contre-sens avec ses convictions. Sauf que son meilleur ami ne l’encaisse pas de la même manière, bien qu’il ne montre rien. Complémentarité de leur amitié, il avait la force là où elle avait la faiblesse et vice-versa. C’est peut-être pour ça, qu’il veut absolument que ce soit elle ce soir. Celle qui ne peut pas le décevoir outre-mesure, celle avec qui l’histoire partagée lui semble éternelle. Il a brandi une espèce de carton d’invitation sous ses yeux, tel le ticket d’or pour aller visiter la chocolaterie de Willy Wonka. Deux places pour le banquet du siècle, volées à des badauds bourgeois au marché végan. Il y a une soirée organisée en l’honneur de la Saint Valentin dans l’une des plus grandes demeures en périphérie de la ville, certainement orchestrée par l’une des bonnes familles du panel doré de Savannah. Max est touchant dans son insistance, elle a bien envie de le suivre jusqu’au bout de la nuit face à ses efforts. Il lui assure qu’ils n’ont pas d’argent presque inexistant à dépenser, qu’il y aura de l’alcool et de la bonne musique. Il lui promet que la nourriture sera excellente – et c’est certainement ça, qui lui donne la force de la conviction. Pouvoir profiter d’un repas sensationnel comme ils n’en connaissent pas, et surtout le partager avec l’une des femmes de sa vie. Ça suffit alors à la convaincre, même si son enthousiasme contagieux n’est pas sans reste. À l’entrée de la demeure, ils ont piètre allure dans leurs costume et robe de soirée de friperie – pourtant, ils sont magnifiques. Beaux dans leur gloire fanée des gamins oubliés, dans les flammes de l’insurrection au fond de leur regard. L’homme qui vérifie la liste des invités est hésitant, dubitatif face à leur allure, incertain face à leur jeunesse. Ils parviennent pourtant à entrer, les bêtes de foire malicieuses. Sourire désarmant dans les éclats d’étoile, elle a l’atout de charme nécessaire pour désarçonner les vestiges de toute suspicion. Alors ils s’égarent parmi les convives, outrés dans ce luxe au milieu duquel ils détonnent. Pas la même démarche, pas la même attitude pour manger un petit-four. Pas les mêmes conversations, pas les mêmes raisons pour les éclats éteints au fond des regards. Elle a des envies de saccage, Daire. Des envies de rendre poussières cette allégresse, d’en faire la conquête avec Max pour assiéger ce piédestal d’une société de plomb. Alors ils dansent dans la démesure en s’esclaffant au-delà des convenances, leurs paroles s’entrechoquant avec la bienséance à mesure que les liqueurs s’immiscent dans les veines. Des verres sont brisés, des insultes à l’accent écorché sont clamées. La supercherie est démasquée rapidement, mais le mal est déjà fait. L’esclandre a anéanti la soirée, tout en ayant eu le temps de s’empiffrer. Ils finissent les menottes aux poignets et le souffle dilapidé dans leur jubilation, pourtant une chose est certaine. Max a gagné la bataille. Daire est heureuse.
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