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Rest In Prison ▹ posts envoyés : 1934 ▹ points : 23 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : dude (avatar) tumblr (gifs) beerus (code signa) soad, white stripes (textes) ▹ avatar : rami malek ▹ signe particulier : des yeux de magicarpe
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| Sujet: escape (dairih) Mer 14 Fév - 11:08 | |
| Assis sur le banc de l’arrêt de bus, jambes tendues, capuche sur la tête, mains dans les poches, Sam attendait en fixant le ciel pendant que son portable continuait à vibrer dans la poche de son jean. Il soupira. Ses traits, tirés par une fatigue extrême, étaient également crispés par ce genre de douleur, de tiraillement au fond de lui. Le manque. Ca faisait 10 heures qu’il n’avait rien pris. Ni calmants, ni weed, ni rien. 10 heures que l’autre gagnait du terrain, que la voix se faisait de plus en plus forte, de plus en plus intense. Et les messages de JJ n’arrangeaient rien. En fait, Sam n’avait même pas l’impression d’y répondre, l’autre s’en chargeait pour lui.
Enfin, le bruit reconnaissable de la vieille voiture américaine que JJ avait volé, il y a si longtemps se fit entendre. Sam tourna doucement la tête vers elle et se leva d’un bond pour s’approcher de la portière. La rousse était au volant, avec un visage qui se rapprochait plus d’un crâne mexicain le jour de la fête des morts que de son visage habituel. Son eyeliner avait coulé, elle ne l’avait manifestement même pas remarqué. Ca n’empêcha pas Sam de lui faire un sourire tordu par la fatigue et sa crise de manque, son front perlant de sueur, il baissa sa capuche. j’vois que t’es pas dans un meilleur état que moi. Fit-il remarqué en faisant le tour de la voiture et en montant place passager. Il poussa un long soupir d’aise, trop heureux de retrouver les coussins rembourrés de la caisse, aussi inconfortables soient-ils, c’était mieux que la chaise en fer du commissariat ou les bancs publics. T’as la weed ? Demanda-t-il d’un air pressant pendant que Daire lui indiquait la boîte à gant. Sérieux, tu crois que ça va suffire un joint ? Sam ignora l’autre et commença à préparer un cône, ses mains tremblantes ne lui permettaient pas vraiment de le faire, quand il renversa tout le tabac à ses pieds, il soupira un grand coup et tendit le matériel à la rousse. Tu veux bien t’en occuper ? |
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SURVEILLE TON DAIRIÈRE ! ▹ posts envoyés : 4448 ▹ points : 24 ▹ pseudo : élodie/hello (prima luce) ▹ crédits : amor fati (av), whi (pr). sign/ tumblr (gif) lomepal (paroles) ▹ avatar : polly ellens ▹ signe particulier : elle est atypique, daire. des tâches de rousseur prononcées, l'accent bourdonnant de l'irlande du nord, la peau encrée et la clope au bord des lèvres. une balle dans la poitrine, et une nouvelle cicatrice sur son bas-ventre.
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| Sujet: Re: escape (dairih) Mer 14 Fév - 11:37 | |
| Elle ne devait avoir que trois-quatre heures de sommeil dans les pattes, peut-être moins. Elle ne savait plus à quelle heure elle était rentrée, juste que le retour avec été chaotique avec JJ tellement ils étaient bourrés. Elle s’était redressée trop vite dans son lit quand elle avait lu le message de Samih concernant sa nuit au poste, ce qui lui avait provoqué rapidement une nausée. C’était le meilleur indicateur d’une gueule de bois mal amorcée par une absence de sommeil, la journée allait être parfaite. Heureusement que c’était un jour off, pas besoin d’aller au garage. Il lui fallait juste assez de courage pour supporter les deux qui commençaient déjà à se prendre la tête sur leur téléphone, et se faire violence pour ne pas aller éclater JJ dans son lit. Elle lui cria un ta gueule JJ à travers l’appartement, emporta tout le bordel de fumette et claqua la porte de l’appartement sans café, sans passer par la case 'vérifier sa gueule dans le miroir'. Daire avait oublié ses lunettes de soleil et la luminosité de l’extérieur alors qu’elle était au volant, lui vrillait les neurones. Son portable n’arrêtait pas de vibrer, et lorsqu’elle arriva à un feu rouge elle répondit rapidement dans la conversation avant de le lâcher sur ses jambes. Elle ne manqua pas la réprimande de Samih, en revanche elle faillit manquer son virage. Elle poussa un juron, fit un fuck à l’écran de son téléphone, et cinq minutes plus tard, elle était devant l’arrêt de bus. « J’vois que t’es pas dans un meilleur état que moi. » Elle balaya la remarque en levant les yeux au ciel, il avait vraiment une mine affreuse. « T’as vu ta gueule ? » Elle le laissa monter dans le véhicule et redémarra pour s’éloigner de l’endroit, tout en lui indiquant la boîte à gants quand il lui demanda la weed. « Te transforme pas en flaque d’eau s’il te plait, flemme de nettoyer » Daire ne conduisit pas très loin, stationna dans un endroit calme, attrapa la feuille et l'herbe que lui tendait Sam et reprit du tabac – pas la peine de récupérer celui au sol. La remarque lui démangeait les lèvres. « T’étais pas obligé d’faire ça à JJ » Elle s’affaira à préparer leur lot de consolation, et lorsqu’elle attrapa son briquet, elle tendit le joint à Sam. « Tiens, l’fais pas tomber lui » Elle avait l’intuition qu’il valait mieux qu’il commence, en revanche ce fut elle qui lui alluma en se penchant doucement vers lui – inutile qu’il fasse cramer la bagnole avec ses mains tremblantes.
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| Sujet: Re: escape (dairih) Mer 14 Fév - 14:19 | |
| Clairement, t'as une gueule pire que la sienne. Confirma l'autre après la remarque toute en délicatesse dont seule Daire avec le secret. Sam ne s'y était pas attardé, trop pressé de prendre un petite dose qui sera inefficace, ta gueule, ça sera quand même efficace, de marijuana. La voiture redémarra tandis que Sam tentait de rouler sans succès le joint. Te transforme pas en flaque d’eau s’il te plait, flemme de nettoyer Il ne lui lança même pas un regard, ne réagit même pas. En fait il devait se concentrer rien que pour rouler et ignorer la voix incessante de son cerveau, cette voix, qui jamais ne se taisait mais qui, au moins, quand il était défoncé, était moins emmerdante. Il ferma donc les yeux une seconde, respira profondément, les tremblements de sa main firent tout tomber par terre. C'est une habitude, chez toi, de devenir un gros naze dès que t'as couché avec une nana ? Il avala sa salive et tendit la weed à la rousse qui s'était garée un peu plus loin. T’étais pas obligé d’faire ça à JJ Hahaha, ça va être drôle. Les énormes yeux de l'égyptien envoyaient des éclairs, il la toisa une seconde, garda pour plus tard la remarque acerbe qui était au bord de ses lèvres. Là, maintenant, il avait simplement envie qu'elle se taise et qu'elle roule, et il avait trop peur de la déconcentrée s'il rebondissait immédiatement. Il s'enfonça donc sur le siège, se passa une main sur le front pour essuyer la sueur et s'accouda contre le rebord de la fenêtre. Les secondes semblèrent durer des jours. Enfin, elle lui tendit le joint, précisant qu'il ferait mieux de ne pas le faire tomber. Il coinça le cône entre ses lèvres et chercha des yeux un briquet, qu'elle brandit la première. Sam tira longuement tandis que le bout s'embrasait, et leurs visages à quelques centimètres recommençaient à lui donner des sueurs froides. Il leva son regard, le visage toujours penché vers la flamme, pour regarder pendant qu'elle n'y prêtait pas attention le visage parsemé d'éclats de Daire. la seconde suivante, la flamme s'était éteinte et Sam retrouvait sa position, affalé contre la vitre. Il souffla un nuage qui stagna à l'intérieur de la voiture. Ce ne fut qu'une taffe après qu'il répondit enfin : D'faire quoi à JJ ? Lui rappeler qu'il m'a enfoncé un poignard dans l'dos ? Ou bien que Nana a fuit la ville à cause de lui ? L'un ou l'autre, les trahisons de JJ on préférait les oublier, ne serait-ce pour la cohésion d'équipe. Un court silence s'installa, pendant lequel Sam tira à nouveau sur le joint, une large, très large bouffée qu'il laissa redescendre au fond de sa gorge, qu'il retint avec lui pendant qu'il passait le cône à Daire. Le temps que le THC fasse son oeuvre et que son cerveau, enfin, comme à se détendre. JJ s'est foutu dans cette situation tout seul, t'arrives à passer au-dessus, parfait, moi j'me contente d'éviter que ça pète. Et pour cela, fallait éviter de se retrouver dans la même pièce que JJ, voilà tout. S'engueuler par messages interposés, c'est mieux que de se foutre sur la gueule, non ? Il cherchait son approbation du coin de l'oeil, peut-être même son soutien pur et entier. C'était sans doute égoïste de lui demander de choisir, il se contenterait donc de ne pas réveiller en elle un esprit de contradiction qui la pousserait à choisir le camp opposé. |
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| Sujet: Re: escape (dairih) Mer 14 Fév - 14:57 | |
| Samih n’était visiblement pas au plus grand sommet de sa forme, et son instinct lui disait qu’il était dans les limites de l’épuisement pas seulement en raison de la nuit qu’il venait de passer. Peut-être parce qu’elle le connaissait bien assez pour savoir qu’il était en manque de quelque chose. Fallait dire qu’elle avait un modèle exemplaire sur le sujet en la personne même de sa mère, même si l’égyptien était très très loin de lui ressembler dans sa décrépitude. Du moins, l’espérait-elle. Sa remarque cingla l’habitacle du véhicule dans toute sa délicatesse, et si Daire feignit la différence en se concentrant sur le roulage du joint, tout son corps capta très bien le regard probablement assassin qu’il lui lança. Il ne dit rien sur l’instant, mais elle savait pertinemment qu’il reviendrait dessus. En revanche, elle ne remarqua pas ses prunelles sombres posées sur son visage lorsqu’elle lui alluma, vouée à sa tâche du joint parfait jusqu’à la première bouffée salvatrice. Samih s’affala à nouveau contre la vitre et la distance imposée laissa dans son sillon de l’électricité statique dans l’air. « D'faire quoi à JJ ? Lui rappeler qu'il m'a enfoncé un poignard dans l'dos ? Ou bien que Nana a fuit la ville à cause de lui ? » Alors qu’elle s’était de nouveau appuyé contre le dossier de son siège, elle lui coula un regard en biais. La fatigue, la gueule de bois et l’exaspération ne faisaient pas bon mélange dans son sang, et elle n’était pas certaine que la weed serait assez forte pour la mettre d’aplomb pour cette conversation. « Nana reviendra. » C’était une certitude, sans l’ombre d’un doute. Elle reviendra, parce que j’irais la chercher s’il le faut. Quant au fameux poignard dans le dos, elle savait que si les rôles avaient été inversés et qu’elle avait été à la place de Samih, elle aurait probablement déjà tué et enterré la personne qui l’aurait trahie de cette manière. Elle ne lui avait jamais souhaité que ça lui arrive, à son sens il était beaucoup trop loin de mériter ça. Elle attrapa le joint et tira enfin sa latte, tête en arrière contre le dossier et le regard perdu vers l’horizon à travers le pare-brise. Elle écouta silencieusement la remarque suivante tout en relâchant la fumée, les nerfs visiblement toujours à fleur de peau. « J’accepte pas ce qu’il t’a fait » Elle soupira et tourna vers lui son regard fatigué où prédominait pourtant la tempête qui s’installait. Elle n’aimait pas ce que JJ avait fait, elle n’aimait pas la tournure que prenait l’amitié entre les deux garçons, elle n’aimait pas la chute libre des Kids. Et elle n’aimait clairement pas se retrouver au milieu d’eux, tiraillée dans tous les sens comme à tester la solidité d’un élastique. « Tu penses vraiment c’que tu dis, pour les messages ? » Sa voix était calme, mais c’était la seule apparence tangible qu’elle pouvait contrôler. Elle se redressa pour s’asseoir contre la portière afin de lui faire face et lui tendit le joint sans trop s’attarder pour éviter le contact physique, elle ne voulait pas qu’il vienne ébranler ces certitudes ces valeurs. « On règle pas ses problèmes par écrans interposés » Ils savaient tous comment Daire réglait ses problèmes, et ce n’était certainement pas par messages. Elle était intelligente, mais bouffée par ses problèmes de colère. D’entre eux, c’était Samih le plus sage, ou tout du mois sa voix de la sagesse à elle. « Comment tu vas faire si tu restes comme ça ? Tu vas l'fuir toute ta vie ? » Pourtant, elle n’avait pas plus envie qu’ils entre-tuent dans une confrontation directe, mais elle était à elle seule un ensemble de contradictions bousculées par ses convictions. La vérité, c’est que vous m’épuisez, Sam.
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| Sujet: Re: escape (dairih) Mer 14 Fév - 15:43 | |
| Nana reviendra. Bah elle devrait pas. Il avait parlé trop vite. Il n'aurait pas dû dire ça. Les Kids, cette bande de gosse sans famille, cette bande de désaxés, ils s'étaient jurés de vivre ensemble pour toujours une fois. C'était une promesse qu'ils n'avaient même pas besoin de se dire. Espérer que Eanna ne revienne pas, c'était casser le groupe. Et si l'équilibre bancal qui régissait les kids venait à se péter la gueule, ils tomberaient tous en lambeaux les uns après les autres, bouffés par tout ce qui les amené un jour à se donner corps et âmes dans cette famille recomposée. T'es qu'un putain d'hypocrite Fit remarquer l'autre. C'était hypocrite à quel point, hein, d'en vouloir à JJ d'avoir levé la main sur Eanna alors que lui-même avait cassé la gueule de Trixia ? Il l'avait fait tellement fort, avec tellement de haine qu'en s'échappant de son studio, il n'était même pas sûr qu'elle était encore en vie. Alors, c'était hypocrite non ? Non, c'était pas moi, c'était lui. C'était l'autre. Crois c'que tu veux. Vite le joint, Sam tira une derrière fois dessus avant de le passer à Daire, un de ses pieds battaient le tapis de sol à cause du manque. J’accepte pas ce qu’il t’a fait Sam soupira bruyamment. Alors pourquoi tu l'défends, hmm ? Encore une fois, il avait parlé trop vite. Son regard se perdit dans le rétroviseur droit, il tomba avec un quart de reflet de lui même, un reflet qu'il n'était même plus sûr de reconnaître. Il ne savait pas qui se trouvait dans le miroir, ce type qu'il croisait tous les matins. C'était lui? C'était l'autre ? Y avait-il vraiment une différence ? On règle pas ses problèmes par écrans interposés Nouveau soupir. Il attrapa le joint, Daire échappa sa main si vite qu'il le fit presque tomber. Ça fit le même effet qu'un sale petite coupure au doigt. Sam ne fit aucun commentaire, d'ailleurs, et reprit une taffe angoissée. Comment tu vas faire si tu restes comme ça ? Tu vas l'fuir toute ta vie ? Elle marquait un point. Et c'était ce qui bouffait Sam le plus. Pas savoir s'il réussirait un jour à passer outre, pas savoir s'il pourrait lui pardonner. Se dire qu'il était en train de repousser l'inévitable, qu'un jour ou l'autre, il faudrait bien qu'il ait cette conversation avec JJ. Un jour ou l'autre, il faudra que ça pète. Tu crois que ça m'amuse ? Non, j'fais ça pour vous. Pour toi, pour Max, pour Ailish. Si ça ne tenait qu'à moi ça ferait longtemps que j'aurais flanqué JJ à la porte le temps qu'il réfléchisse à ce qu'il m'a fait, ce qu'il a fait à Eanna. Il tira à nouveau sur le joint, une latte si longue, qu'il s'en étouffa presque. Pour le moment, j'attend de me calmer. On peut pas discuter avec lui. Alors faut bien que je digère le truc. Digérer quoi ? Qu'il ait rendu Nana stérile ? Qu'il ait failli la tuer ? Qu'il ait couché avec Trixia ? Qu'il suce Seven Popescu ? Ou l'autre truc, le truc que Sam savait depuis longtemps et qu'il refusait encore d'admettre. En évitant JJ, Sam s'évitait encore d'autres découvertes. Pour l'instant, ce que qu'il avait fait était pardonnable. Et c'était la seule chose à laquelle Sam pouvait se raccrocher : se dire qu'un jour il serait capable de le pardonner. |
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| Sujet: Re: escape (dairih) Mer 14 Fév - 16:27 | |
| « Bah elle devrait pas. » Déflagration au fond de ses entrailles, magma prenant place pour mieux s’étendre par la suite sous son épiderme. Elle n’aimait pas ça, la gosse trop loyale, que sa famille aussi bancale fut-elle s’entre-déchire de cette manière. Qu’un des hommes de sa vie batte sa copine, qu’elle prenne la fuite. C’était atroce, et Samih avait raison. Eanna ne devrait pas revenir. Mais Daire était égoïste dans sa foi pour les Kids, un peu comme tous les autres avaient une part d’égoïsme sous d’autres formes. Elle voulait qu’ils restent ensemble, soudés, ballottés par les querelles incessantes depuis la nuit des temps - mais qu’ils restent sa famille. Parce qu’elle n’avait qu’eux, parce que l’homme qui lui faisait présentement face et celui avec lequel il était entré en guerre, étaient ceux qui l’avait sorti de la rue. Daire ne pouvait pas perdre les fondations de son royaume de cendres, elle n’aimait pas ce qui l’attendait si ça devait arriver : de la désolation et de la destruction. Le joint qui changea de main, changea de besoin, fumée emmêlée dans l’animosité éclatante dans un espace trop étroit. « Alors pourquoi tu l'défends, hmm ? » Le regard qu’elle posa sur lui fut assassin, et elle ne s’en retint pas. Dans un froncement de sourcils, il faisait voler en éclat son propre épuisement pour le mettre en silence derrière la rancune l’exaspération. « J’le défends pas » Elle ne défendrait jamais un homme qui battait sa femme, qui trahissait son ami. Mais elle n’abandonnerait jamais un membre de sa famille qui se perdait dans ses failles. Parce que c’était ça, le problème dans sa loyauté son amitié, elle était persuadée que JJ avait un problème et qu’il fallait l’aider. « C’est juste que ... t’sais très bien qu’en lui parlant comme ça, tu pourrais le faire vriller » Regard entendu. « Ça sert à rien d’le provoquer pour qu’il aille faire d’autres conneries » La clope enchantée changea à nouveau de propriétaire, beaucoup trop rapidement. Elle avait un sentiment d’étouffement qui lui essoufflait le cœur, certainement déjà trop furieuse face à cette conversation, face à Samih. Face à elle-même surtout, parce qu’elle redoutait qu’il vienne ébranler trop loin ses certitudes. « Tu crois que ça m'amuse ? Non, j'fais ça pour vous. Pour toi, pour Max, pour Ailish. Si ça ne tenait qu'à moi ça ferait longtemps que j'aurais flanqué JJ à la porte le temps qu'il réfléchisse à ce qu'il m'a fait, ce qu'il a fait à Eanna. » Sa mâchoire se contracta et elle dût se faire violence pour ne pas le lâcher du regard, venant croiser les bras sur sa poitrine dans une instabilité évidente. « Tu fais p’t’être ça pour Eanna oui, et t’as raison. Mais après j’pense que tu le fais surtout pour toi. » Les mots s’entrechoquèrent au bord de ses lèvres avec certainement plus d’amertume qu’il n’en faudrait. En ce qui la concernait, elle ne se sentait pas protégée par son comportement. Au contraire, il lui piétinait dessus – et JJ n’arrangeait rien par-dessus. « C’est pas en l’ignorant ou en l’évitant qu’tu vas arranger les choses, t’sais très bien que JJ marche pas comme ça » Samih s’étouffait presque dans sa latte, désormais, s’accrochant à un misérable joint comme si sa vie en dépendait. « Pour le moment, j'attend de me calmer. On peut pas discuter avec lui. Alors faut bien que je digère le truc. » Ses jointures vinrent se crisper entre ses bras, cœur éreinté dans sa bataille silencieuse pour maintenir éloignée la colère de cette confrontation. « J’te demande pas de le pardonner » Elle inspira, putain qu’est-ce qu’elle manquait d’air soudainement. « Mais tu penses pas qu’ça fait un bon moment maintenant que ‘t’attends de te calmer’ ? » Elle mima les guillemets en reprenant ses mots, et elle savait pertinemment qu’elle ne devrait pas faire ça. Elle avait l’esquive de Samih en acide dans les veines, là où elle avait les conneries de JJ qui lui retournaient l’estomac. Mais surtout, si Sam n’affrontait pas ses démons alors qu’il était celui qui était censé maintenir la cohésion entre les Kids, qui le ferait ? Personne. Il n’y aurait plus personne. Et Daire ne l’acceptait pas.
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| Sujet: Re: escape (dairih) Mer 14 Fév - 17:10 | |
| Ils marchaient sur un fil tous les deux. Sam savait, dès la seconde où Daire a prononcé le nom de JJ, que ça tournerait mal, et les regards qu'ils s'envoyaient, comme des balles de sniper qui perçaient l'air pour venir fracasser sa cible, se multipliaient. J’le défends pas ! Un rire sec s'échappa des lèvres de l'égyptien, en même temps que la fumée blanche du joint. C’est juste que ... t’sais très bien qu’en lui parlant comme ça, tu pourrais le faire vriller. Ça sert à rien d’le provoquer pour qu’il aille faire d’autres conneries. Il serra la mâchoire. Alors quoi ? JJ était un gosse irresponsable, et Sam c'était le daron ? C'était à lui de se sacrifier pour que JJ n'aille pas faire des conneries ? De toute façon, les conneries lui tombaient dessus, il en faisait toujours. Il faisait du mal autour de lui, c'était comme ça. Un égoïste qui ne pensait jamais aux conséquences de ses actes, et Sam le savait, il le connaissait depuis quasiment toujours, il avait eu le temps d'apprendre à le connaître. Mais il s'était toujours dit qu'il y avait une limite. Il s'était dit qu'il était la limite et que JJ n'oserait jamais lui faire du mal, jamais. Il s'était dit que peu importe tous les plans foireux qui faisaient, toujours, à Eanna, et aux autres, jamais il ne pourrait trahir Sam. La déception était trop immense, la colère, dix fois pire.
Tu fais p’t’être ça pour Eanna oui, et t’as raison. Mais après j’pense que tu le fais surtout pour toi. C'est qu'elle te connait bien la rouquine. Sam faillit lui dire de se la fermer, à haute voix, à l'autre. Mais il ravala cette remarque au dernier moment ,non sans un soupir d'agacement. Il tirait sur le joint, si fort, il n'avait même plus envie de le lâcher et c'était à contre coeur qu'il le rendit à Daire pour les derrières lattes. L'autre avait raison : le joint, c'était pas suffisant. C’est pas en l’ignorant ou en l’évitant qu’tu vas arranger les choses, t’sais très bien que JJ marche pas comme ça La colère commençait à prendre toute la place, trop de place. Et quand elle devenait trop envahissante, c'est l'autre qui prenait les commandes, presque à chaque fois. Il serra son poing. Ok, Daire, tu sais quoi, j'en ai rien à foutre de comment marche JJ. Et j'en ai plus que marre de devoir ménager sa sensibilité parce que monsieur accepte pas qu'on lui fasse le moindre reproche, t'as compris ? Il ne parlait pas comme ça Sam, jamais. Il n'était ni quelqu'un qui savait s'exprimer, ni quelqu'un qui s'énervait. Souvent parce qu'il était défoncé, indifférent, déphasé la plupart du temps. Et puis y avait cette impulsivité qui surgissait parfois, cette façon de parler, d'un coup, fort, sèchement, cette façon de parler, avec son accent de Cork qui claquait trop fort sur ses dents et dans l'air. Souvent, c'était suivi d'un silence. Le temps pour Sam de reprendre ses esprit. Fallait qu'il prenne le temps de se calmer. C'est tout. J’te demande pas de le pardonner Nouveau rire, aussi froid que le précédent. Mais tu penses pas qu’ça fait un bon moment maintenant que ‘t’attends de te calmer’ ? Il la regarda faire les guillemets avec ses doigts en haussant un sourcil, le visage fermé. La colère prenait tellement de place dans son corps. Il entendait ses tempes battre, son coeur qui tapait, son souffle qui s'accélérait, et le silence apparant dans la voiture n'était rien dans son crâne, l'autre parlait, parlait, parlait, putain c'était insupportable. C'est quoi ton problème ? T'essaie d'me faire chier ? T'as envie qu'on s'engueule ? Oh merde. Même l'autre finissait par avoir peur de Daire. Mais trop tard, cette jalousie mal placée, cette fierté stupide, tout ça avait rendu Sam trop bavard. Non, honnêtement, j'ai passé ma nuit à me justifier devant des abrutis de flics et maintenant faut que j'me justifie devant toi ? T'as aucune idée de ce que je vis, tout ce qui t'intéresse c'est qu'on fasse semblant d'être copains pour que ça soit plus confortable pour toi, c'est ça ? À ta place je la fermerais... Tu me parles de comment JJ fonctionne, de comment faire pour qu'on se rabiboche, t'as pensé deux secondes à ce que moi je veux ? Tu sais depuis combien de mois j'essaie de m'empêcher de lui fracasser la tête ? Et j'fais ça pour lui, pour me donner une chance d'arranger les choses. Alors, excuse-moi hein, non, vraiment, excuse-moi de pas être assez rapide pour toi. Sam avait un air de sociopathe quand il parlait comme ça. Parce que ce n'était pas naturel, ça ne collait pas avec son air morne, amorphe, son débit lent, et ses phrases courtes. Mais quand il se mettait à parler, comme ça, avec les yeux exorbités et le débit trop rapide qui écorche tous les mots, ça faisait peur. Il tendit la main et arracha tout simplement le joint des lèvres de Daire pour le porter à sa bouche, il en avait besoin, voilà tout. Maintenant tu comptes jouer les avocates de JJ pendant encore longtemps ou on peut passer à autre chose ? Crois-moi, vous allez pas passer à autre chose. |
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| Sujet: Re: escape (dairih) Mer 14 Fév - 18:15 | |
| « Ok, Daire, tu sais quoi, j'en ai rien à foutre de comment marche JJ. Et j'en ai plus que marre de devoir ménager sa sensibilité parce que monsieur accepte pas qu'on lui fasse le moindre reproche, t'as compris ? » Les paroles claquèrent dans la voiture sans que Daire n’ait eu le temps de profiter des dernières lattes du joint, la main suspendue dans les airs face à l’intonation cinglante. Depuis un an, depuis son retour, c’était devenu n’importe quoi avec Samih. Jamais auparavant il aurait haussé la voix sur elle, à quelques exceptions près, au contraire il parvenait toujours à l’apaiser et à faire en sorte qu’ils ne dérapent pas dans les excès de haine. Il était celui qui devait canaliser sa rage et sa violence, par l’attiser. Il était le phare de sa tempête à elle, le silence de son chaos, l’apaisement de ses maux. Le gars trop perché, aux discussions pourtant profondes. Ces derniers temps, elle ne retrouvait plus rien de son garde-fou, piétiné dans les rancunes de chacun, et dans ses débordements colériques. Samih était devenu son Enfer. Le joint se consumait tout seul entre ses doigts, elle avait oublié sa présence alors que tout son être le quémandait pourtant. Encrasser ses poumons, apaiser son esprit. Recommencer, encore et encore. Elle en avait besoin ; elle avait le sang qui lui battait les tempes, la migraine qui s’enlisait dans son crâne, l’air qui se faisait manquant. Elle surchauffait, elle était en train d’allumer un brasier géant qui consumait Sam également. Un rire froid fusa entre ses deux remarques, et si elle n’était pas constituée d’un sang bouillonnant, il l’aurait sûrement glacé sur place. Pourtant, elle insista, elle cracha sa mauvaise foi, elle gratta sous la carcasse comme elle savait si bien le faire. Détruire ceux qu’on aime, n’est-ce pas Daire ? « C'est quoi ton problème ? T'essaie d'me faire chier ? T'as envie qu'on s'engueule ? » Oui, non. Peut-être. Provocatrice des écorchés vifs, elle était le mal de tous les péchés. Elle n’eut même pas le temps de répondre, Samih la lapida sur place avec sa tirade – venin venant s’entrelacer avec son propre poison dans des veines en fusion. En cet instant, alors que les mots se fracassaient dans sa tête en trouvant trop d’échos, Daire contracta si fortement sa mâchoire qu’elle se mordit trop fort la langue. « Ferme-la » qu’elle maugréa entre ses dents le goût du sang sur le palais, mais la mise en garde disparut aussitôt dans la suite de l’exécution. Sam lui avait soufflé ses mots dans cette véhémence qu’elle lui connaissait si mal, mais il n’avait certainement pas réussi à éteindre le bûcher. Si elle restait encore stoïque devant lui, le joint arraché des mains alors qu’elle n’y avait même pas touché, les derniers mots provoquèrent en elle le séisme qui guettait. Si ça avait été possible, Samih aurait pu voir littéralement des flammes danser dans son regard céruléen. Au lieu de ça, ce fut le silence précédant les tempêtes qui s’imposa entre leurs corps enfiévrés. Elle bouillonnait, elle étouffait « Vous me faites tous chier » Elle fulminait par tous les pores de sa peau, pas certaine d’avoir dit ses mots à haute voix. Elle lui tourna le dos et ouvrit la portière d’une force si brutale, que le coup la fit rebondir sur ses gonds et elle se referma presque sur sa gueule. Un coup de pied rageur à son encontre, et l’irlandaise sortit finalement de la voiture prête à déverser toute sa rage qu’elle avait au ventre. Daire contourna le véhicule comme une flèche pour ouvrir la portière de Sam à la volée. « TU SORS DE LÀ ! » Rien à faire s’il s’étalait à ses pieds étant donné qu’il était avachi dessus, au contraire elle lui attrapa même le bras pour le tirer plus vite dehors. « T’ARRÊTES D’RACONTER DE LA MERDE. TOUT DE SUITE. » Elle le plaqua contre la voiture et l’empêcha de se soustraire de son geste par sa présence. Avec Samih, c’était toujours dans sa proximité imposée qu’elle éclatait le mieux. « J’te parle de ça parce qu’à mes yeux t’étais celui qui pouvait gérer la situation, parce que je croyais en toi » Celui qui pouvait faire des sacrifices quand d’autres n’en étaient pas capable. Ce n’était pas à la portée de tous de se plier, de s’oublier, pour maintenir quelque chose avec les autres. Daire le faisait avec tout le monde, bien trop souvent dans son égoïsme certes, mais il n’y avait plus de doute quant au sacrifice de sa personne pour ses causes et ses proches. Et elle pensait que Samih tiendrait le coup, qu’il ferait pareil. Elle avait toujours idéalisé l’égyptien comme le conquérant silencieux, celui qui n’avait rien demandé mais qui savait imposer l’ordre et le respect naturellement. Le pilier de tous, de chacun, celui qui serait capable d’affronter ses douleurs. Sauf que Sam n’était pas un surhomme, qu’il avait ses failles, et qu’en l’occurrence il n’arrivait plus à y faire face. « Arrête d’me mettre dans un camp » Elle surchauffait, étouffait encore malgré l’air frais. Sa colère y était pour quelque chose, mais surtout la proximité de Samih. « Tu parles d’toi, mais tu crois que ça nous fait quoi à nous ? » Un silence. « À moi ? » Son regard s’accrochait aux siens à la quête de ce qu’il ne voulait pas lui donner. Tu crois qu’ça m’amuse ce qu’il t’a fait ? C’que tu fais toi, depuis ? « T’as aucune idée de c’que je vis pour qu’on ne fasse pas juste semblent d’être bons copains » qu’elle lui cracha, en reprenant les paroles qui l’avait blessée bien plus qu’elle aurait voulu l’admettre, tout en apportant sa nuance.
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| Sujet: Re: escape (dairih) Jeu 15 Fév - 10:23 | |
| Elle était comme... la cocotte-minute qu'on oublie sur le feu. Sam, trop occupé à sortir sa tirade infinie, trop occupée à défendre son cas puisqu'il n'y avait plus personne pour le considérer comme une victime dans cette histoire, ne la regardait même pas. Non, il la laissait sur le feu, et la pression était si forte, qu'elle fut obligée d'exploser dans un grand fracas, comme elle savait si bien le faire. Et quand elle sortit de la voiture en claquant la porte si fort que ça résonna dans les trois pâtés de maisons alentour, Sam sursauta comme s'il n'avait pas pu prévoir le coup, réellement surpris. Il la suivit du regard le cul du joint entre ses lèvres, pendant qu'elle faisait le tour de la voiture et quand elle se posta devant sa portière il se contenta de la regarder en haussant les sourcils, sans bouger d'un millimètre. Grossière erreur, la porte s'ouvrit alors qu'une épaule était encore posée contre, il manqua de se casser la figure. Qu'est-ce qu- TU SORS DE LÀ ! Il n'eut même pas le temps de répondre qu'elle lui agrippa le bras. Mais... Commença-t-il sans même avoir l'occasion de terminer, il s'attardait pour le moment à ne pas s'effondrer sur elle, ses pieds s'étaient emmêlés. C'était mal la connaître, d'un bras elle réussit à le plaquer contre la voiture, Sam se laissa faire sans un trop avoir le choix. Daire serait capable de le soulever d’un doigt si elle était vraiment en pétard, ce qui semblait etre le cas. C’était ce que criaient ses yeux enflammés sur ce visage trop fatigué pour être patient. t’es dans la merde. commenta l’autre, se désolidarisant totalement du malheur de son hôte de manière éhontée. Tiens, la voix de Daire la furie tonait dans l’air comme un putain d’éclair. J’te parle de ça parce qu’à mes yeux t’étais celui qui pouvait gérer la situation, parce que je croyais en toi c'était un peu comme de se prendre une claque, d’ailleurs vociférer des vérités trop brutes, c’était l’équivalent de la gifle mélodramatique pour la rousse. Sam n’avait plus envie de répondre, en fait il n’avait plus rien à répondre. À part quoi ? Lui aussi croyait en lui, avant. Il croyait qu’il pouvait gérer JJ comme il était. Mais il était parti trop loin maintenant. Il était trop tard. Je sais plus quoi faire de JJ. Je sais plus… Il lâcha ça dans un souffle, cette petite honte qui régnait au fond de son organisme. Il avait honte d’en arriver à être aussi démuni, comme un putain d’parent qui verrait son gosse mal tourné. D’ailleurs, ils diraient quoi, ses parents à lui, Sam, s’ils le voyaient ? Il n’en savait foutrement rien. Mais rien dans son éducation, dans les cinq heureuses premières années de vie dont il se souvenait à peine, ne le prédestinait à ça. À ce moment, bien précis, où la chose qui le faisait le plus peur au monde était jusqu’où JJ pouvait bien aller. Ses yeux brillaient, sa gorge était noué. Sam avait vraiment peur et il découvrait enfin cette peur devant le regard de feu qui le brûlait, à trois centimètres à peine. Arrête d’me mettre dans un camp Les Kids ou l’Ira. JJ ou lui. Ouais bien sûr que Sam voulait la mettre dans un camp : le sien. Bien sûr. Il prit une grande inspiration, sans doute pour se donner le courage de dire une connerie sentimentale qu’il n'assumait même pas. Les bras ballants le long de son corps, il n’opposait aucune résistance à Daire, se laissant lâchement faire, rendant les armes. Enfin il dévoilait une partie de ce qui se tramait dans son esprit chaotique. J’veux pouvoir compter sur toi. C’était comme lui donner un nouveau rôle, celui de bras droit que JJ avait perdu. C’était comme lui demander, encore une fois, de ne plus jamais le quitter. Lui, pas les Kids. Putain, on en parle de l’autre fois ? Non, non, non, certainement pas. Ils n’étaient plus sur la même mesure tous les deux, et alors que Daire était en surchauffe, Sam se liquéfiait presque. Non, totalement en fait. Et la dernière phrase qu’elle lança, ça claqua comme un coup d’feu. Elle y mit tellement d’amertume qu’elle ne pouvait que résonner trop fort. T’as aucune idée de c’que je vis pour qu’on ne fasse pas juste semblent d’être bons copains Les derniers mots semblaient couper sa langue comme des lames de rasoir qu’elle recrachait, et leurs regards s’accrochèrent une seconde, deux secondes, plus rien, aucune onde ne passent entre l’un et l’autre. La seule chose qu’on entendait par dessus le vent, c’est la voix de l’autre qui parlait, et parlait encore. Mais ça, Daire n’en avait pas la moindre idée. Et puis, coupant la parole à l’autre, Sam ajouta, comme un cheveux sur la soupe, ne quittant plus de ses yeux cernés ceux de la rousse : On parle toujours de JJ, là ? |
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| Sujet: Re: escape (dairih) Jeu 15 Fév - 11:38 | |
| La vague s’était écrasée et avait tout emporté sur son passage, y compris les défenses de Samih. Il balbutiait mais le torrent qui se déversait sur lui ne lui laissait aucune chance. Balayant les résistances et les grondements, recouvrant tout de son propre vacarme assourdissant. Il se laissa faire quand elle le coinça brutalement contre la tôle du véhicule, tout comme il se laissa faire lorsqu’elle lui régurgita ses propres véhémences. « Je sais plus quoi faire de JJ. Je sais plus… » Les mots s’immiscèrent silencieusement sous le chaos, mais alors qu’ils se faisaient une place encore trop discrète dans sa matière grise, Daire resta aveuglée dans sa hargne. Trop occupée à réduire son fondamental en cendres pour percuter cet aveu immédiatement. Elle l’ébranlait aussi bien que la nature se courbait face au déchaînement des catastrophes, tout comme elle bafouait ses revendications et ses douleurs sans aucun respect pour l’épreuve qu’il peinait encore à surmonter. En dilapidant son venin dans les certitudes de Sam, elle camouflait son insécurité à elle. Alors elle lui assena les remarques supplémentaires sans reprendre son souffle, sans lui laisser du répit. Parce qu’en agissant ainsi, elle lui ôtait toutes les cartes de la main – elle l’empêchait de lui répondre, de mettre en lumière les mêmes vérités qu’elle prenait tant de soin à lui cracher dessus. « J’veux pouvoir compter sur toi. » Première faille, première riposte. Non des moindres, il fracassa sa cible en son épicentre et vint remplacer un caillou de son piédestal bancal par une de ses pierres. Au lieu d’atténuer la chaleur ardente qui l’étouffait, il ne la rendit que plus étouffant. Pour elle, c’était une évidence. Pas pour lui, et elle savait que c’était de sa faute. C’était toujours de sa faute, c’était ça le putain problème de son existence chaotique. J’pourrais prendre une balle pour toi, Sam. La pensée resta muette, elle savait qu’en lui disant à haute voix il ne la louperait pas sur ce coup-là. L’écho de leur conversation houleuse et de ses aveux ne s’était jamais estompé, tapissant tout son être de ses incertitudes à elle, de sa propre bataille entre sa raison et ses combats qui lui paraissant trop souvent vains. Elle fronça les sourcils, son ton ne s’apaisa pas pourtant elle se voulait être sincère, mais elle n’était que rongée par son mal-être et le poison dans ses veines. « Mais c’est déjà l’cas. » Menteuse. Avant Belfast, après Belfast. Il y avait juste une erreur d’un mois et de ses retombées dans le système. « Tu pourras toujours compter sur moi Sam, jusqu’à… jusqu’à… » Elle souffla, étouffant entre son corps surchauffant, celui de Samih trop près du sien, sa colère et son incapacité à mettre les mots sur ce qu’elle ressentait. « Jusqu’à c’que je crève putain » Il n’apprécierait pas la comparaison, mais c’était l’existence même d’une môme vouée à son groupe par toute la foi qu’elle avait placé en eux. Comme tous les autres de la bande, Daire était déréglée dans sa tête, à sa façon. Samih devrait pouvoir compter sur elle depuis le départ, jusqu’à la fin. Mais quelle fin ? « T’sais, t’as pas à gérer JJ tout seul » Elle fonctionnait toujours comme ça, la rouquine, elle enregistrait les informations même si elle n’y réagissait pas sur l’instant, et elle les ressortait plus tard. Dans la même conversation, l’heure qui suivait, le jour d’après ou même dans cinq ans. Cette sincérité s’estompa rapidement pour laisser place à une autre, plus puissante, plus rancunière, à fondre dans le feu pour renaître de ses cendres en quelque chose de plus instable. Il y eut des secondes de trop, dans le silence qui suivit. Le vent autour d’eux, le chaos dans tout son être. Inconsciente de la voix infernale dans la tête de Samih, seulement prisonnière de son regard, de son attente. « On parle toujours de JJ, là ? » Daire le regarda comme si elle ne comprenait ce qu’il entendait par là, fronçant les sourcils devant sa propre incohérence. « Ben oui. » JJ et lui. JJ et elle. JJ et Nana. De lui, des autres, de tout le monde. De son propre acharnement pour les maintenir ensemble, ombre dans les pas de celui qu’ils avaient toujours considéré comme leur chef. Sam JJ Max Lish et Nana. Sam et elle. « Non. » Elle tanguait dans ses pensées, tout son être avait probablement fusionné en une seule entité se consumant littéralement sur le bitume. Chair vaisseaux sanguins muscles et moelle pour ne devenir qu’un tas de rien, jamais satisfaite, toujours en querelle sur ses propres ressentis. Ses bastions s’effondraient, et étrangement c’était toujours Sam qui en était responsable. « Arrête de faire ça ! » qu’elle lui cria pour reprendre ses pensées. Sauf qu’il n’était pas dans sa tête, qu’il ne pouvait pas entendre son champ de bataille. Elle voulut le pousser pour appuyer ses propos, mais étant déjà acculé contre la voiture, le geste se résuma plus à un coup porté contre son thorax. « Quand est-ce que t'auras confiance en moi ? » C’était dit dans un souffle, voix brisée presque aussitôt emportée par le vent. Quand aurait-il confiance en elle, à cesser de la mettre face à des choix impossibles pour elle, de lui demander de choisir entre tous ses combats, de ne pas accepter qu’elle avait toujours été là malgré ses éclats ses débâcles. En bataillant avec ses peurs, il lui faisait perdre pieds.
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| Sujet: Re: escape (dairih) Jeu 15 Fév - 18:10 | |
| Mais c’est déjà l’cas. Son sourire était quasi imperceptible pendant les deux secondes où il fit frémir ses lèvres. Elle n'avait pas compris, enfin si. En fait non. Tant pis. Sam garda le silence et se contenta de planter son regard sur le sol, sur ces 3 centimètres carré de bitume qui restaient entre eux et d'acquiescer vivement. Je sais. Qu'il souffla si bas qu'il ne l'entend même pas lui-même. Tu pourras toujours compter sur moi Sam, jusqu’à… jusqu’à… Jusqu’à c’que je crève putain ! Elle allait toujours trop loin Daire, elle voulait toujours mourir pour quelqu'un, pour quelque chose. Fallait qu'elle se jette dans les flammes, qu'elle tombe dans le gouffre, qu'elle joue les héroïnes. Daire avait un besoin maladif de risquer de mourir pour que ça vaille le coup. Et ça le terrifiait, Sam, mais c'était encore une autre bataille, un autre débat. Il était trop fatigué pour se jeter là-dedans, faut croire qu'il avait moins l'âme d'un kamikaze qu'elle. Alors, le regard planté dans le sol, il soupira à nouveau : Je sais. Plus fort cette fois, plus sec aussi, plus autoritaire, et enfin il leva ses yeux sur elle. Si tu sais, pourquoi tu demandes ? Qu'est-ce que t'as vraiment envie qu'elle te réponde, hein ? Mais les lèvres de Sam restaient closes et son regard incroyablement vide aussi. T’sais, t’as pas à gérer JJ tout seul Si, bien sûr que si. C'est notre copine qu'il s'est tapé, Daire, pas la tienne. JJ était le boulet de Sam, c'était son meilleur ami, son petit frère. Évidemment que c'était à lui de gérer ça. Ce n'était pas tellement ça le problème en fait, le problème c'est est-ce que Daire serait toujours là que Sam aurait géré JJ ? Parce que ça n'allait pas bien se finir.
Mais on parle toujours de JJ, au fait ? Ben oui. - Fine. Qu'il expédia, quasi en même temps, tournant la tête sur le côté pour éviter les brasiers de Daire. Sa gorge s'était nouée. Il plongea sa main dans sa poche pour en sortir une cigarette, son coeur tapait trop fort, trop vite. Non. Avoua-t-elle la seconde d'après. Sam n'osait toujours pas la regarder. En fait, il étouffait. Y avait comme les fumées d'un incendie qui s'échappait des oreilles, du nez et de la bouche de Daire. Elle lui donnait chaud, trop chaud. Il était trop fatigué pour composer avec tout ça. Il voulu mettre un peu de distance, se décoller de la voiture. Mauvaise pioche. Arrête de faire ça ! Elle le renvoya sur place en lui donnant un grand coup dans le torse, Sam n'y opposa aucune résistance, surtout par surprise. Arrête d'me frapper. renchérit-il. Bien obligé de rester contre ses voitures, il semblait qu'il manquait d'air. Il tentait de se grandir en s'étirant vers le haut, rien à faire, il n'était pas très grand, fallait l'admettre. A la place, soudain pris de bougeotte, mal à l'aise, il ne savait même plus comment répondre à Daire. Comment ils en étaient arrivés à parler de ça. À parler de quoi d'ailleurs ? Peut-être parce que ça t'obsède ? Non. Confiance, en elle, donc ? Il n'en savait foutre rien. Daire était une tempête qui surgissait de nulle part et pouvait disparaître à tout moment. Sa loyauté, ouais, bien sûr qu'il savait qu'elle était loyale. Mais qui lui disait qu'elle n'aurait pas une autre bataille à mener ? Qui lui disait qu'une fois que les Kids se seront disloqués elle restera là. Auprès de lui. De nous. Au final, soudain pris d'une crise de claustrophobie, il se passa les deux main ssur le visage, jouant des coudes pour faire reculer Daire et s'engouffra dans la brèche pour s'éloigner de quelques pas de cette voiture. Là enfin, il alluma une cigarette. C'est pas... c'est pas une question de confiance Daire. C'est... Si, c'était une question de confiance. En elle, et en lui-même. C'était une question de ce qu'il ressentait et qu'il ne comprenait pas. Ce besoin de savoir qu'elle était là, qu'elle serait là, peu importe ce qui se passait. Une question de savoir comment agir avec elle. Il y a un an elle disparaissait pour prendre une balle à Belfast. Les mois suivants ils s'étaient parlés sans vraiment le faire, ils s'évitaient tellement qu'il finissait par la chercher du regard. Et maintenant quoi ? Maintenant que tout était dit, on fait quoi ? Sam tira frénétiquement sur sa cigarette, sa main tremblait. Le joint partagé n'avait vraiment pas été suffisant. Je... je sais juste plus te comprendre Daire. Il me faut un peu de temps pour que ça revienne. Je sais jamais si tu vas me taper, te barrer ou... T'embrasser ? |
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| Sujet: Re: escape (dairih) Jeu 15 Fév - 19:20 | |
| « Arrête d'me frapper. » Elle manqua de lui répondre que ce n’était pas ce qu’elle venait de faire, mais c’était tellement dérisoire et de mauvaise foi qu’elle s’en abstint. Au lieu de ça, elle le laissa faire lorsqu’il sembla montrer les premiers signes d’une crise de panique et elle s’écarta bien contre son gré pour le laisser passer quand il la poussa avec ses coudes. « C'est pas... c'est pas une question de confiance Daire. C'est... » « T’es sûr ? » Du tac au tac, venin au bord des lèvres, lui dévorant la mâchoire. « Je... je sais juste plus te comprendre Daire. Il me faut un peu de temps pour que ça revienne. Je sais jamais si tu vas me taper, te barrer ou... » Ou ? Elle arqua un sourcil pour l’enjoindre à terminer sa phrase, mais elle resta en suspens. Elle le dévisagea avant de se mettre à hocher imperceptiblement la tête, dans un « Wow » qu’elle lâcha comme si elle venait de se prendre la plus grande claque de sa vie. Elle resta fière devant lui, le regard toujours aussi orageux, mais au fond d’elle ce n’était que du néant. Des débris de tout d’eux, des brisures de vie qu’il venait de saccager aussi efficacement qu’elle en était capable de le faire. Si Samih n’était plus en mesure de la comprendre, alors personne d’autres ne le ferait. L’étau autour de sa poitrine devint une exécution, sentence de mort succédant à la chute en disgrâce. En cet instant, elle se sentait terriblement seule, et le fardeau qu’elle représentait toute seule s’affaissa un peu plus sur ses épaules. Finalement, elle capitula. Elle s’adossa contre la paroi du véhicule sans regarder Sam, seulement le vide devant elle. En quelques mots, il avait réussi à la vider de sa substance. Elle n’avait plus envie de rien, ni du joint dont elle avait à peine profité, ni d’une clope pour démolir ses poumons, ni d’aspirine pour faire passer sa mauvaise gueule de bois. Elle avait juste besoin de s’éteindre. Seulement de faire cesser l’incendie, ça devrait être simple normalement. Rien que ça. Ça semblait dérisoire mais ça représentait beaucoup trop pour elle, parce qu’elle savait que ce n’était pas possible. Ça ne dépendait jamais réellement de sa volonté, il fallait attendre qu’elle s’essouffle par elle-même ou qu’on vienne l’éteindre à sa place – mais une des personnes les mieux placées au monde pour le faire venait de la jeter comme au bord d’un précipice. Elle avait croisé ses bras sur poitrine et vint finalement appuyer une de ses mains contre sa tempe, pour peu on aurait dit qu’elle faisait la gueule. « J’suis partie qu’une fois mais j’suis revenue » Une fois où t’as fait sacrément de la merde, Daire. « J’suis restée et j’bougerais pas. Tu sauras où m’trouver d’toute façon quand t’en auras envie. » Elle se mettait souvent à penser à voix haute quand ça déraillait trop, et en l’occurrence ses pensées franchissaient la barrière de ses lippes en même temps qu’elle les effleurait dans sa tête. « Mais p’tain, j’me suis imaginée le pire quand t’as dit que t’avais passé la nuit chez les flics » Comme d’habitude, le dernier mot détonna dans le reste de sa phrase par tout le dégoût qu’il lui inspirait. Mais ça n’enlevait en rien la sincérité de ses paroles, elle s’était vraiment inquiétée pour lui. Elle avait juste transformé son inquiétude par d’autres mots pour ne pas lui avouer la panique qu’elle aurait pu avoir. « Et on s’retrouve là » Elle donna un coup de pied dans le vide pour marquer l’endroit « Comme des cons finis à pas s’comprendre. » Elle avait généralement une solution à tout, mais là, elle ne savait plus comme s’y prendre avec Sam. Ni ce qu'elle devait faire, elle était impuissante et elle avait toujours exécré ce sentiment qui n'était pas compatible avec ce qu'elle était. « En fait, j’crois que j’serais jamais à la hauteur pour vous. Pour les Kids, pour tout l’monde. Même pour toi. »
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| Sujet: Re: escape (dairih) Ven 16 Fév - 10:14 | |
| Il n'avait pas vu le coup partir. Il n'avait pas vu la flèche qu'il avait pourtant lui-même décoché et qui avait foncé, perçant l'air, en plein dans son plexus solaire, à la rousse. Dès qu'il eut fini de parler, c'était comme si elle était tabassée par une vérité trop trash pour elle. Elle était abattue, choquée, surprise. Et la voir aussi décontenancée, c'était un choc pour Sam. Qu'est-ce qui pouvait atteindre Daire ? Elle semblait être faite de titane, tellement elle était robuste. Daire c'était la valeur sûre, celle qui cramait tout avant de se faire cramer. Celle qui donnait le premier coup de point. Sam se souvenait encore de cette fois, où Joe et elle s'étaient battus, mémorable. Mais semblerait que les mots de l'égyptien avait trouvé un écho trop fort dans son fort intérieur. Elle dû prendre quelques secondes pour se remettre de ces mots, des secondes qui semblèrent durer des heures pour Sam, dont les entrailles étaient en train de s'emmêler nerveusement. Wow qu'elle parvint à formuler. Sam soupira bruyamment, surtout pour essayer d'arrêter les tremblants symptomatiques de tous ses membres, et pour dénouer sa gorge. Non, Daire... J'ai pas voulu... sa phrase resta en suspend, elle ne trouverait jamais de fin. Il n'avait pas voulu quoi ? Il ne savait tout simplement pas exprimer ce qu'il ressentait, pour elle, autour d'elle. Y avait quelque chose d'incompréhensible qui l'entourait, qui les entourait tous les deux. Et quand il essayait de revenir sur ses pas pour comprendre à quel moment ça avait merdé, il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Quand elle était partie ? Non, c'est pas ça. Il se passa une main sur son visage humide, les yeux mi-clos, fatigué d'avance, presque honteux en fait. J’suis partie qu’une fois mais j’suis revenue Il savait putain. Il savait. Elle s’était pris une balle, son frère avait disparu. Elle lui avait raconté. Comment on peut en vouloir à une fille d’avoir pris une balle ? J’suis restée et j’bougerais pas. Tu sauras où m’trouver d’toute façon quand t’en auras envie. Il voyait bien qu’elle ne contrôlait même plus ce qu’elle disait, que tout ce qui lui passait par la tête sortait tel quel de sa bouche. Il comprenait que trop bien ce sentiment. Comment ça avait dérapé cette discussion déjà ? Ah oui, à cause de JJ. Sam commença à faire les cents pas, toujours en fumant nerveusement sa Marlboro. Il évitait en fait tout contact visuel avec Daire. Mais p’tain, j’me suis imaginée le pire quand t’as dit que t’avais passé la nuit chez les flics. Il marqua un temps de pause dans sa course folle, et la reprit sans un mot, se passant une main dans sa nuque. Sa température corporelle était toujours aussi haute. Et on s’retrouve là Le regard dans le vide, quasi dos à elle, Sam répéta bêtement : Et on s’retrouve là. Il s’était stoppé. Il respira profondément. C’est vrai qu’ils ne se comprenaient plus. Tout était devenu plus compliqué. Sam termina sa clope plus vite qu’il ne l’aurait voulu, et il envoya plus loin le mégot sans trop se préoccuper d’où il atterrissait. Il fit un pas en avant, un pas vers elle. En fait, j’crois que j’serais jamais à la hauteur pour vous. Pour les Kids, pour tout l’monde. Même pour toi. Il bloqua une seconde. C’était trop inhabituel comme situation. Et jamais il ne voyait Daire douter. Jamais. Elle était une tête brûlée, qui fonce sans même savoir pourquoi. Elle ne regrettait rien, tout simplement parce qu’elle ne prenait pas le temps de réfléchir. Elle était un roc. Si solide que rien ne pouvait la détruire. Même pas une balle. Et la voir d’un coup, si vulnérable, c’était étonnant, flippant. Silence de quelques secondes jusqu’à ce que le rythme cardiaque de Sam ne s’emballe à nouveau. Il se passa les deux mains dans ses cheveux, s’y accrocha une seconde : Daire arrête d’exagérer tout. Bafouilla-t-il en laissant ses bras tomber dans le vide. Il fit un pas de plus vers elle, deux pas. En fait, désormais, elle était contre la voiture, il était juste devant elle. C’est pas ça… pas du tout.. C’est même tout l’inverse. Sa voix se coupa. Il baissa les yeux. Y a un an, Trixia s’est barré avec Joe. T’as vraiment envie de parler de Trixia, là, maintenant ? Mais y a tout qui se mélangeait dans sa tête, à Sam. Y a un an elle est partie, et puis… et puis après toi t’es partie… Et Assia s’est faite agressée, et puis elle est partie elle aussi. Les trois femmes de sa vie, elles s’étaient barrées voilà tout. J’ai passé l’année à t’en vouloir, parce que t’es la seule qui est revenue. La seule à qui je pouvais vraiment… en vouloir. On n’en veut pas à sa soeur de s’être fait agressée, et puis Trixia… Trixia elle était imprimée trop profondément dans les entrailles de Sam pour qu’il puisse vraiment la haïr. En fait, la haine qu’il y avait entre eux, c’était une autre façon qu’il avait de l’aimer encore. L’aimer de la plus mauvaise des manières. Sam prit une grande inspiration. Et puis c’est devenu compliqué. Entre Daire et lui. Parce qu’il savait maintenant, il connaissait toute l’histoire. Et il ne savait même plus ce qu’il devait en penser. Y a les flics qui me font chier, y a Nanai, et y a JJ… Et y a toi. Y a toi qui… Qui ? Il ne savait même plus ce qu’il voulait dire en fait. Il prit une grande inspiration, laissant sa phrase terriblement en suspend dans le vide. Le vide, il avait l’impression d’y sombrer en fait. Jusqu’à ce qu’enfin il remonte son regard vers elle. Une seconde de trop. |
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SURVEILLE TON DAIRIÈRE ! ▹ posts envoyés : 4448 ▹ points : 24 ▹ pseudo : élodie/hello (prima luce) ▹ crédits : amor fati (av), whi (pr). sign/ tumblr (gif) lomepal (paroles) ▹ avatar : polly ellens ▹ signe particulier : elle est atypique, daire. des tâches de rousseur prononcées, l'accent bourdonnant de l'irlande du nord, la peau encrée et la clope au bord des lèvres. une balle dans la poitrine, et une nouvelle cicatrice sur son bas-ventre.
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| Sujet: Re: escape (dairih) Ven 16 Fév - 19:10 | |
| Elle lui parlait sans discontinuité, lui balançait toute son animosité au visage sans même chercher à l’aborder de son regard, tandis que lui-même semblait esquiver tout contact visuel. Instabilité des incompris écorchés entre eux, alors qu’il s’était mis à faire les cents pas. Jamais une œillade vers elle, à aucun moment ils s’accrochèrent dans cet affrontement. Il marqua seulement une pause lorsqu’elle lui annonça son inquiétude pour sa nuit au poste de police, avant de reprendre de manière plus effrénée sa marche statique. Ça n’avait aucun sens, les rôles étaient inversés d’habitude. C’était elle qui devrait marcher à en faire fondre l’asphalte, lui qui devrait rester plus silencieux accoudé contre le véhicule ou contre un mur. C’était toujours comme ça, d’habitude. Les grands éclats entre ses lèvres et dans ses gestes, et les ripostes flegmatiques pour lui. Ils équilibraient la balance ensemble, comme chacun devrait être la moitié d’un tout ne pouvant fonctionner qu’en alchimie. Pourtant cette machine était désormais en dysfonctionnement, et tous les deux sur leurs voies en déraillement respectives. « Daire arrête d’exagérer tout. » Son regard se renfrogna aussitôt et elle fronça les sourcils comme une réaction chimique à son exaspération. Samih était devant elle à présent, suscitant la dispersion de tout un tas d’incohérences au creux de son âme. Elle avait toujours les bras croisés devant elle et n’abandonna pas cette posture, certaine d’imposer là une certaine barrière entre eux. Elle ne savait même pas pourquoi, comme il y avait beaucoup de choses qu’elle n’avait jamais compris d’elle-même. Et Daire détestait les énigmes sans réponses, les équations impossibles, c’était contre-nature pour son cerveau surdéveloppé. C’était bien le problème avec Sam, il provoquait des sursauts de tempêtes internes qui ne relevaient d’aucune logique. Au-delà de leur attirance mutuelle à s’oublier dans les plaisirs charnels, c’était là que résidait son blocage. Et dans sa propre incompréhension, elle parvenait difficilement à comprendre qu’il puisse être autant perdu qu’elle. Leur relation avait toujours coulé de source, si bien qu’en ayant bousculé leurs habitudes ils ne savaient plus comment retrouver leur bercail. « Y a un an, Trixia s’est barré avec Joe. » Elle tiqua instantanément à la mention de Trixia, de l’autre abruti de Yobbo, cette conversation n’avait plus aucun sens. D’un semblant de compréhension pour JJ qu’elle avait demandé, ils étaient passés à un nouveau règlement de compte entre eux. Inutile de préciser qu’elle avait encore une fois tout calciné entre eux. « J’ai passé l’année à t’en vouloir, parce que t’es la seule qui est revenue. La seule à qui je pouvais vraiment… en vouloir. » Elle avait écouté silencieusement, à l’observer scruter le bitume comme si les mots seraient plus faciles à prononcer. « J’comprends » Elle ne savait pas quoi lui répondre pour apaiser sa douleur quant à tous ces abandons, elle n’avait jamais été dans son élément naturel à réconforter les autres. Elle était à l’aise pour remettre en question leurs certitudes, à camoufler ses inquiétudes par sa grande gueule. Mais elle comprenait ce qu’il avait projeté sur elle – et elle l’acceptait. Daire acceptait sans l’ombre d’une hésitation d’être le réceptacle qui encaisserait pour trois pour mille, tout pour Sam. « Et puis c’est devenu compliqué. Y a les flics qui me font chier, y a Nana, et y a JJ… Et y a toi. Y a toi qui… » Encore une phrase non aboutie, dont la fin muette se percuta dans ses failles. « Qui quoi ? » Ce qu’elle s’apprêtait à lui dire ensuite fut soufflé sur le champ de bataille par la présence de ses iris accrochées aux siennes. Son cœur de flamme et sa ferraille manquèrent un battement, peut-être même plusieurs. En cet instant, elle avait une certitude, que dans son regard elle pourrait s’y perdre de toute son âme. Une inspiration de courage dans la pagaille, jointures blanchies sous ses bras croisés. Elle voulait des réponses, parce qu’il persistait toujours un bug dans la matrice : elle. « Qui quoi, hein ? Dis-moi c’que tu penses parce que j’sais pas toujours deviner toute seule » Sa poitrine se contracta. « Quoique non, en fait. On peut en parler plus tard s’tu veux, t’as l’air au bout de ta vie là » Ce n’était pas vraiment dans ses habitudes, de faire des concessions. Mais elle était énervée, contre lui de ne pas terminer ses phrases, contre elle de ne rien comprendre. Et se sentir irascible l’énervait également encore plus. Même le vert sombre de ses prunelles l’énervait, parce qu’elle y chutait sans parvenir à s’accrocher à quelque chose. Le néant autour d’eux, si ce n’était cette certitude qui explosa brutalement à la surface.
« J’ai besoin de toi Sam. » Sans toi, j’déraille.
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Rest In Prison ▹ posts envoyés : 1934 ▹ points : 23 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : dude (avatar) tumblr (gifs) beerus (code signa) soad, white stripes (textes) ▹ avatar : rami malek ▹ signe particulier : des yeux de magicarpe
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| Sujet: Re: escape (dairih) Sam 17 Fév - 9:55 | |
| Elle comprenait peut-être, sûrement. Elle n'était pas du genre à faire des crises d'hystérie. Et pourtant quelque chose semblait pété, cassé, niqué, bugué. Sam savait qu'il l'avait blessé, ce genre de sale petite blessure, pas mortelle, mais terriblement douloureuse. Qui vous énerve plus vous y pensez. Il savait que c'était de ce genre là, et qu'elle finirait par lui ressortir un jour, toute pleine de rancune. Peut-être même que la blessure se serait infectée, qui sait. Alors il essayait de se justifier Sam, tentait vraiment de le faire. Mais comment on explique quelque chose qu'on ne comprend pas soi-même ? Alors y a sa phrase qui ne trouvait pas de fin, et y avait Daire qui était pendue à ses lèvres, comme si les trois mots qui auraient pu ajouter pourraient tout changer. En fait, c'est vrai que ça changerait tout. La seule question, c'était dans quel sens ? Ca serait pire ou mieux ? Sam n'était pas courageux, il était même tout l'inverse. Prendre des risques, c'était pas son truc, voilà tout. Qui quoi ? Sam était devenu muet, incapable de prononcer le moindre mot. En fait, il était de plus en plus stressé par son regard persistant, qui le transperçait de part en part, ses lèvres qui frémissaient d'impatience, et puis ses sourcils légèrement froncés, volontaires, qui lui donnaient ce petit air déterminé, prêt à faire péter des barricades. Sam était pris au piège, avec l'envie brûlante de s'enfuir, mais l'incapacité physique de le faire. Il était planté devant elle, pris dans la toile de son visage. Il ne pouvait ni parler, ni détourner ses yeux. Il était bloqué. Qui quoi, hein ? Dis-moi c’que tu penses parce que j’sais pas toujours deviner toute seule Mais il ne pouvait plus parler. Faudra bien que tu devines Daire. Sam se contenta d'une grande inspiration et de basculer la tête sur le côté, sans la quitter des yeux. En fait, il n'entendait qu'à moitié ce qu'elle disait, trop occupé à se demander, ce qu'il avait vraiment voulu dire. Il voulait finir comment cette phrase ? Il avait oublié. De toute façon, elle n'avait pas envie de savoir. T'as peur, toi aussi ? Demanda l'autre, sans vraiment espérer de réponse, Daire ne pouvait pas l'entendre à ce moment-là. Elle sentait, n'est ce pas ? Que Sam allait dire ce genre de phrase qui bouleverse tout ? L'excuse de la tête d'enterrement de Sam était toute trouvée, et à la seconde où elle la prononça, il semblait comme ramené à la réalité. Il secoua légèrement la tête et eu un court mouvement de recul. Il planta à nouveau ses yeux dans le sol. Le temps pour Daire d'injecter un genre d'adrénaline en plein dans ses veines : J’ai besoin de toi Sam. Il avait les yeux baissés, alors difficile de voir l'air amusé, soulagé en fait, qui traversa son regard. En fait, il se rendait compte que c'était ce dont il avait le plus besoin, Sam : que les autres aient besoin de lui. Ironique venant d'un type qui avait passé sa vie à être assisté par sa soeur, ses parents ou qui que ce soit d'autres. Sam avait besoin de se sentir utile pour exister. Besoin que JJ, Trixia, Nana, Daire, Ailish ou Max soient à la rue sans lui pour avoir de la consistance. Daire avec besoin de lui. Elle, cette espèce de wonderwoman pleine de cambouis, avait besoin de lui. Sans attendre une seconde, il s'approcha d'elle, glissa une main sur sa taille, l'autre autour de ses épaules et la serra contre lui. Rien de plus. Il posa sa tête sur son épaule, respira une seconde l'odeur de ses cheveux, qui avait tout de même un drôle de parfum de bière et de tabac froid. Il ferma les yeux pour en profiter. Il ne la lâcha pas immédiatement, mais petit à petit comme si c'était dur de s'éloigner. Et quand leurs visages ne furent qu'à trois centimètres l'un en face de l'autre, encore enlacés il lâcha : Viens, on rentre à l'appart. Et un sourire gêné, pas prêt en tout cas, fendit sa mâchoire. Il la laissa enfin reprendre le volant. |
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| Sujet: Re: escape (dairih) | |
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