✧ LE CHEVAL C'est comme ça que la légende est née, pour une histoire de cheval. Sans ça, sans doute qu'Abe aurait pas été le même, qu'il aurait pas ancré au fond de la cervelle des idées d'honneur à défendre par la violence, qu'il aurait pas aussi facilement suivi mouche dans les délires un peu malsain de race et de haine de l'autre. C'était une histoire racontée presque tous les dimanches, une fois bien installé sur les genoux de papi, toujours la même, mais maintenant que c'est Abe qui l'a raconte elle a changé un peu, elle a perdu de sa superbe depuis qu'il l'a redécoré avec son langage fleuri, elle a gagné en force à être raconté avec plus de haine que pouvait le faire papi. C'était juste après la guerre, après les horreurs laissées dans les placards qu'on lui a jamais raconté, après les éclats d'obus et la faim qui refusait de déguerpir de la Pologne, papi avait le ventre creux mais la poitrine alourdie par les médailles des champs de bataille, il avait rien d'autre que des gosses et une femme qui crevaient de faim, qui se cassaient les mains à travailler pour garder un toit troué sur la tête, et son cheval de chef d'unité qu'avait survécu à autant de balles allemandes que lui. Le problème après la guerre, c'était que les allemands avaient laissé la place aux russes, et que s'ils sonnaient un peu différents, au fond, ils étaient pareils. Des salauds, des vermines, de ceux qui pensent que tout leur est dû. Puis un jour un soldat russe est passée dans le coin, typé sibérien c'est à dire un peu trop une tête d'asiatique pour avoir l'air d'être vraiment russe, et ça papi le disait bien, que les jaunes étaient les plus sournois, et il voulait monter le cheval de papi, voir à quel point il pouvait avoir l'air malin sur cette belle bête. Mais le cheval a dû ressasser les mauvais souvenirs de guerre à se faire remonter dessus par un uniforme, et il a envoyé valdinguer le sibérien en une pirouette bien orchestrée, si bien qu'il a abattu la bête d'une balle entre les deux yeux pour essayer garder un semblant d'honneur devant ses troupes. Il en fallait pas plus à papi pour en tirer trois dans le dos du salaud qui venait de lui descendre son cheval. Papi avait pas tué des régiments d'envahisseurs allemands pour se faire marcher dessus par un foutu russe de l'est profond. Papi s'était pas cassé le cul à tenir ce cheval en vie pour qu'un putain d'asiatique sostakovitch vienne le plomber devant ses yeux et qu'il reste à rien faire. Le problème c'était que de tirer un officier russe comme une volaille, ça voulait dire devoir quitter la Pologne pour pas qu'ils finissent tous dans la même fosse commune que le cheval, et de ça, papi l'a bien répété à Abe, tous les dimanches, à chaque fois la voix un peu plus tremblotante, que si on laissait l'ennemi s'introduire, un peu comme la vermine, on pouvait plus s'en débarrasser. Qu'il fallait mieux les tuer avant qu'ils ne prennent tout ce qui ne leur appartenait pas. Que c'était tout ce qui résonnait dans la tête d'Abe, quand mouche a commencé à lui parler de ses nouvelles idées, que ça allait être comme le cheval, mais au niveau effarant des États-Unis, et que comme papi, Abe allait pas se laisser faire. ✧ ECOLE Ça a toujours été compliqué à l'école, dès le premier jour, en fait. Rien que s’asseoir des heures dans une classe, c'était trop pour Abe, toujours à crier, à courir, à tirer les cheveux des filles et des poings dans les trognes des garçons. J'veux jouer à la guerre ! qu'il gueulait toujours dans la classe, Abe, il trouvait toujours à gigoter même quand les maîtresses lui foutaient du double-face sur le cul pour plus qu'il décolle de sa chaise, il arrivait à sautiller tout en braillant des insultes apprises à la télé. Il a dû en traumatiser quelques unes, des maîtresses, même que certaines sont partis en dépression nerveuse, elles pleuraient rien qu'à l'idée de devoir contenir le monstre pour toute une journée. En grandissant Abe a réussi à se calmer un peu, parce qu'il a commencé à dormir pendant les leçons qu'il comprenait pas, à rendre des contrôles avec des dessins à la place des réponses, des bites et des vagins, des dessins de guerre, de sang et de mort, il arrivait à s'énerver et à crier à l'injustice quand on lui rendait une belle bulle. Mais j'ai écrit mon nom sans faute madame, ça vaut bien un point quand même ! mais il gagnait qu'à se faire exclure avec ça, sans comprendre que l'école c'était pas comme un jeu vidéo où on pouvait respawn à l'infini. Il a redoublé pas mal de fois, sans doute qu'il aurait redoublé plus s'il s'était trouvé dans des établissements qui en avaient quelque chose à faire d'avoir un phénomène comme ça assis au fond d'une classe, mais c'était pas le cas. Il a arrêté à la première année du lycée, quand il avait dix neuf ans et les autres bien quatre ans de moins. ✧ MOUCHE Mouche a toujours été là, dans l'appartement d'à côté, avec quelques années de plus. Au début entre eux, c'était rien, c'était leurs mères qui passaient des après-midis ensemble quand Abe tenait pas encore debout puis, quand son père est mort, c'était la mère de mouche qui le gardait quand sa mère à lui a dû prendre deux jobs pour essayer de s'en sortir. Mouche a dû faire avec ce petit frère improvisé, et, comme tous les plus grand grand, il a pas mal passé ses nerfs sur Abe, sans doute que les premières bagarres c'étaient entre eux deux, pour des trucs à la con, pour des parties de gameboy effacées, pour des bonbons volés, mais y a pas à dire que dès que quelqu'un embêtait Abe dans la cour de recrée ou dans la rue, mouche allait les défoncer. ✧ ALZHEIMER C'était pas quelque chose de facile à vivre, tous les dimanches, dans l'appartement à l'odeur de vieux de papi et mamie, puis dans leur maison de retraite où les ancêtres étaient plus cinglés les uns que les autres. Puis maman le laissait toute la journée là-bas, parce qu'elle travaillait le dimanche et qu'elle voulait pas déranger les voisins, puis papi était content de voir Abe pour encore lui raconter les mêmes histoires. Abe aimait bien son grand-père, un peu dur, mais toujours juste, toujours dans le vrai, il pouvait pas avoir tort papi, de toute façon. Le problème c'était mamie qui commençait à dérailler, qui oubliait quel jour on était, puis quelle année, puis elle savait plus qui était Abe, à la fin elle savait plus qui était papi non plus. Elle racontait que sa vie en Pologne, des fois elle parlait même plus anglais mais papi disait tant mieux Abe, t'as pas à savoir ça, parce qu'elle a pas eu une vie facile, mamie. Des fois il y pense encore, à tout ce qu'elle pouvait dire, mais il y avait toujours papi derrière chaque phrase pour dire que maintenant, ils étaient aux États-Unis, qu'ils avaient travaillé pour pouvoir avoir une meilleure vie, pour marteler l'esprit d'Abe de valeurs aussi vieilles que lui, pour cracher  sur tous les assistés et les autres immigrés qui avaient finit par lui piquer son travail, qui vivaient grassement sur les aides sociales et que ça faisait moins pour lui, qu'avait tellement travaillé, qu'avait tellement fait pour la ville en travaillant si dur. Et puis il en venait toujours à parler de papa, que c'était depuis qu'on engageait les étrangers dans le port que le travail était mal fait, et que c'était pour ça qu'il était mort, et ça, même quand mamie elle était pas là, ça finissait par la faire revenir, par la faire pleurer, la tristesse elle est plus forte que tout, même la maladie qu'il disait en pleurant sa haine, papi. Puis après mamie se remettait à délirer, des fois elle se pissait dessus avant de s'endormir, puis un jour, elle est morte. Puis papi aussi, pas longtemps après. Abe avait à peine dix ans, et plus personne pour le garder le dimanche, fait qu'il a collé mouche un peu plus, qu'ils ont commencé à passer leurs journées dehors, sur les perrons, sur les toits, à cracher sur les gens, Abe à raconter les histoires qu'il entendait plus, mouche à passer les idées empoisonnées de ses parents. ✧ GUITARE ÉLECTRIQUE C'est ce qui lui plaisait plus, ça, à Abe, après les heures à s'abrutir devant les jackass et autres énervés d'mtv, de s'échouer devant le vieil ordinateur qui traînait dans son salon. Ça lui a toute de suite plus, les histoires de l'interweb qui le reliait au monde, les salles de tchat où on pouvait dire n'importe quoi, être n'importe qui. Mais surtout, les débuts de la culture du gratuit, du partage qui ne va que dans un sens, il a sans doute eu plus de virus et de film de boules gratuits que de morceaux qu'il voulait récupérer sur limewire, mais ça c'était pas vraiment grave, c'était pas comme s'il les regardait pas quand même. Au lieu de dormir Abe restait debout, vieux casque branché sur les enceintes, à se déhancher sur les riffs de guitare électrique aussi énervés que lui, dans toutes les langues, dans des hurlements qu'il ne comprenait pas tout le temps. Des décharges nerveuses à lui en faire dresser les cheveux sur la tête de plaisir, de la sueur à se sauter jusqu'à faire craquer le plancher et, toujours, les voisins qui auraient voulu défoncer la porte pour étrangler ce foutu gosse incapable de s'arrêter pour respirer. Il en a volé, des guitares Abe, pour s’exciter dessus, essayer de les faire vibrer, mais d'arriver à sortir des notes qui ressemblent à quelque chose il n'a pas assez d'application pour ça, alors souvent il les fracasse par terre des vieux garages qu'il squatte pour clouer un spectacle que personne ne regarde. C'est comme un vieux démon qui l'a pas quitté, quand ado il se cachait de sa tante pour aller prendre des pilules pas clair dans les concerts de punk et se frapper avec les crêtes trop à gauche quand lui avait les cheveux en pétard à droite, même maintenant que Ryan est venu avec ses notes calmes et sa haine pour les rocks dépravés, ça reste dans son mp4 bien au chaud jusqu'à ce qu'il s'enfonce les écouteurs jusqu'aux tympans. ✧ MAMAN C'est pas quelque chose dont il parle souvent, Abe, de comment il s'est retrouvé orphelin. Grandir sans père c'était normal pour lui, même si on voulait l'en révolter à coups de salive empoisonnée, Abe il s'est bien dit que c'était quelque chose qui était sûrement arrivé pour une raison, qu'en haut il y a un auteur qui sait bien où est-ce qu'il mène les âmes de son encre, mais il y a dans son refus de parler de sa mère quelque chose de différent. Elle travaillait trop pour être une bonne mère pourtant c'était peut-être bien ce qui voulait dire que c'était la meilleure, toujours cannée quand elle rentrait à la maison, à dire à Abe que dans la vie rien n'était dû, que ce serait plus facile s'il y avait plus d'aides pour les gens comme eux, un peu moins pour les autres. Maman est partie avec tous ses secrets, avec toute une histoire qu'elle ne lui a jamais raconté, avec tout un amour qu'elle n'a pas eu le temps d'exprimer à Abe. Elle lui disait tout le temps, pourtant, moi je suis une enfant de l'assistance, je sais ce que ça fait, je t'abandonnerais jamais et la seconde d'après elle n'était plus là. Les secondes d'avant elle n'avait pas eu le temps de recoiffer les cheveux d'Abe décoiffés par les manèges de la fête foraine. Peut-être que ça a finit de précipiter Abe dans les idées de haine, sûrement qu'il aurait fini comme ça quand même, mais que les yeux de sa mère l'aurait ralenti un peu, qu'elle aurait pleuré en allant le chercher au comico et que ça l'aurait fait réfléchir un peu avant de recommencer, même s'il serait retombé entre les mains des flics quand même. Peut-être, peut-être, sa tante ne parle que de son père, tu crois qu'il serait fier de toi, ton père ? mais ça il sait pas Abe, parce que sa mère a jamais réussi à lui parler de lui. Parce que sa mère a oublié de faire pleins de chose, sans doute qu'elle penserait qu'elle aurait le temps, le plus tard pour tout finir, qu'elle a laissé glissé Abe sans s'en rendre compte depuis tout ce temps et que la pente était trop savonneuse pour l'arrêter. Dès qu'on retrouve un corps quelque parle et qu'on en parle dans les journaux, il a ce frisson bizarre qui lui descends le long de l'échine, il a cet espoir un peu bizarre que ce soit le cadavre de sa mère, parce que ça voudrait dire qu'elle l'a pas abandonné, après tout. Mais c'est pas arrivé, ça arrivera sans doute jamais. ✧ SKIN Il sait pas trop comment ça a commencé tout ça. C'est sûr qu'ils ont su mettre un nom dessus quand ils avaient quatorze, quinze ans, mais c'était déjà là avant. C'était dans la bouche de tout le monde, la construction d'un autre à détester viscéralement, ça c'est fait dès le berceau, on lui racontait avant même qu'il comprenne le sens des mots. C'est mouche qui l'a rapproché des mouvements skins, des gros discours ancrés dans le politique qui mettaient un sens à toute sa vie, dans lesquels il pouvait tellement s'identifier. C'était tellement logique tout ce qu'il entendait qu'il pensait même pas à s'arrêter un peu d'écouter pour y réfléchir, et de toute façon, s'il avait du mal à comprendre un truc, mouche lui réexpliquait, mouche rendait ça encore plus éloquent, avec son aisance à parler et sa capacité à tout rendre limpide. C'est là que de traîner dehors a pris une autre saveur, qu'ils ont commencé à sortir dans les bars où tout le monde pensait comme eux, avait dans la finalité de l'idée une même société, sans qu'Abe arrive à penser qu'éliminer un autre fantasmé réglerait jamais ses problèmes. ✧ TATA C'est chez elle qu'il a été placé dès que maman a disparu. Il a su qu'après que c'était elle qui avait dit à la police qu'elle pouvait s'occuper de lui, et il s'est demandé pourquoi, parce que pendant longtemps il pensait simplement qu'elle le détestait. Il en est encore convaincu et il se demande pourquoi elle l'a recueilli, lui il pensait que c'était un caprice des institutions qui voulaient pas d'un orphelin en plus sur les bras. Avec sa tante, ça a jamais été, pourtant à eux deux c'est les derniers Balczarek de la ville, Abe a beau avoir le même sang qu'elle c'est comme si elle était incapable d'être fier de lui. Il avait des mauvaises notes à l'école ça allait pas, il essayait d'y aller et d'avoir des meilleurs notes ça allait toujours pas, il restait à l'intérieur elle lui criait dessus, il sortait dehors elle lui criait dessus aussi. Il a fait tout et le contraire de tout et ça restait quand même qu'à la fin de la journée ils se disputaient, elle finissait par claquer des assiettes par terre à crier des trucs en polonais et lui à claquer la porte dans le langage international des bras d'honneurs. Il essaye de pas trop cracher sur elle quand même parce qu'on lui a bien dit mais Abe t'es insupportable et des mais Abe j'aurais été ta tante j't'aurais mis dehors y a bien longtemps et qu'elle, même si elle avait sûrement craché dedans, elle lui laissait toujours une assiette dans le frigo. Sa tante radote tout le temps, sur papi et mamie, sur papa qu'avait encore pas mal de vie devant lui, sur sa mère qu'est partie comme une voleuse, qui doit sûrement avoir une vie bien meilleure qu'eux maintenant qu'elle avait plus à payer pour Abe et que c'était injuste. Maintenant elle est trop vieille pour encore se distraire au travail et Abe il est bien trop jeune pour avoir assez épargné et l'envoyer dans une maison de vieux avec des infirmières alors il essaye sans y arriver de rentrer un peu tous les soirs au moins pour dîner avec elle, qu'elle se répète pendant une heure parce qu'elle commence à perdre la tête. ✧ CRANE D’ŒUF On lui dit souvent, à Abe, qu'il est trop chevelu pour être skin, mais il veut plus se séparer de ses cheveux. Il s'en souvient, de la soirée chez mouche avec la tondeuse, de comment il était joyeux de se dire que, ça y est, il faisait parti de quelque chose, mais le lendemain avec la bière en moins dans la tête c'était plus la même chose. Déjà, sa tante lui en a foutu une, sans doute qu'elle voulait juste lui en mettre une, mais aussi que ça l'inquiétait un peu qu'Abe trempe dans ces trucs là, elle avait la peur au ventre qu'il lui arrive quelque chose comme les balles d'un gang. Le pire, ça restait l'école, une des seules journées de la semaine où il avait prévu d'y aller, fallait que tout le monde se foute de sa gueule, que les filles rigolent sur son passage, le pointent du doigt en chuchotant, que les athlètes le coincent dans un coin et le bombardent d’œufs devant les applaudissements de tout le monde qui scandait crâne d’œuf comme si c'était un chant fédérateur. C'était pas la première fois qu'Abe se faisait maltraiter à l'école, ça sera pas la dernière fois qu'il finira dans la poubelle le jour où il décide de se montrer, qu'on crachait sur ses idées et que ça l'enrageait au point de vouloir faire sauter ce stupide bâtiment où il n'y avait que pour le rabaisser. Pourtant l'expérience a été assez traumatisante pour qu'il refuse de raser la tête à nouveau, qu'il laisse au moins un peu de cheveux sur le haut du crane même si on lui touche les côtés, quand on lui demande pourquoi il répond juste que ça lui va pas, qu'il est moche le crâne rasé. ✧ LES RUMEURS C'est ce qui lui colle le plus à la peau, ça, les rumeurs. Il en a lancé pas mal, faut dire, à se vanter de trucs qu'il avait jamais fait mais que les verres enfilés lui faisaient dire, puis que sa dégaine qui le fait ressembler à n'importe quel bourré en ville un samedi soir a pas aidé non plus. Y'en a certaines qui sont vraies, quand même, c'est vrai que c'est lui qu'à le record de shooters de vodka bus à la chaîne, ça a failli le tuer même qu'il s'est réveillé à l'hôpital, mais c'est pas grave, ça force un peu le respect, y a des rumeurs qu'il a déjà volé dans des magasins et elles sont pas toutes vraies mais t'as fais une fois t'as fais toutes les fois, et ça vaut pour les flics qui l'ont attrapé pour moins que ça. Y a les rumeurs moins plaisantes, quand il les entends il va mettre un poing dans la bouche qui la répands, quand y en a qui disent qu'il est amoureux de mouche, qu'il a déjà sucé un flic pour sortir de garde à vue, qu'il est encore puceau. Puis y a les rumeurs sur sa mère aussi, qu'elle est partie épouser un mec riche et que maintenant elle vit comme une poule de luxe, qu'un des gars l'a vu tourner dans une cave pour s'acheter du crack ou qu'elle serait une star du porno à l'étranger. Y a que ça, des rumeurs sur Abe, comme si le plus gros branleur de Savannah pouvait faire autre chose que lever le coude pour avaler de l'alcool ou qu'il avait assez de suite dans les idées pour faire autre chose que de suivre mouche et Ryan.