"Morris." "Saul! C'est quoi ce bordel à Savannah? J'm'absente deux jours et j'apprends qu'une putain de crise sanitaire est en train de ravager mon secteur." Lazar était pas content. Chacune de ses intonations était aussi tranchante que l'acier, mordant les tympans. "J'en sais rien je viens d'entendre la nouvelle aussi. J'suis au club pour l'instant. Ces cons de flics plombent la clientèle aujourd'hui, personne veut mettre le nez dehors." En effet la salle était quasi-déserte. Quelques habitués étaient assis, éparses, et deux danseuses se chargeaient sans entrain d'animer un peu le coin. Le reste des troupes étaient cloîtrés chez eux ou en vadrouille Dieu seul savait où. "J'en ai rien à foutre des ordres de ces merdeux. Bran répond pas à mes appels. Ce con m'a juste dit qu'il partait à Tybee et qu'il serait pas dispo aujourd'hui. Je veux que tu le retrouves et que tu ramènes ses fesses au club. Maintenant." Mon air déjà renfrogné s'obscurcit encore davantage. J'me demandais bien pourquoi à chaque fois qu'il s'agissait des emmerdes du jeune Kovac il fallait que ça tombe sur moi. J'avais pourtant pas signé pour être la baby-sitter des paumés du coin. "Compris. Je m'en occupe." La conversation s'acheva aussi vite qu'elle avait démarré. De frustration je balançais le verre serré dans ma paume droite dans l'évier où il explosa en dizaines de petits bouts tranchants. Certains regards convergèrent vers moi avant de s'esquiver rapidement en avisant la colère bouillonnante qui habitait mes prunelles. J'entrepris un rapide tour d'horizon pour trouver qui embarquer dans cette galère. Les choix s'avéraient limités. Marko pouvait pas me piffer et Anton était trop occupé à gérer les quelques filles hystériques, contaminées par cette atmosphère lourde qui planait sur la ville pour pouvoir me filer la main. C'est à cet instant que le gringalet sortit de la réserve qu'il devait avoir finis de ranger. Haut de sa personne mais pas taillé, Milo était le dernier arrivé dans l'équipe. Un air rêveur planait constamment sur son visage dont les traits ne manquaient jamais de faire chavirer les cœurs et les corps. J'avais franchement été dubitatif sur lui au début, mais Lazar avait appuyé son admission, ça me suffisait. Par la suite le petit jeune en avait soufflé plus d'un avec ses réparties acerbes et sa dextérité innée pour l'informatique. De nos jours, un génie du codage c'était vachement utile. "Le prospect!" l'apostrophais-je sèchement. "Viens avec moi, on bouge. Marko tu gères le bar, Anton est à l'étage si t'as besoin." Je fis le tour du comptoir, entraînant dans mon sillage le jeune gangster en herbe.
Sur la route c'était le bordel. La panique avait infiltré tout le monde, et si les embouteillages n'étaient de mise que pour sortir de la ville, le nombre de chauffards en direction de Tybee Island avait sensiblement augmenté. La radio grésillante branchée sur les infos locales crachait en boucle les mises en garde sanitaires que nous étions en train de nous employer à bafouer. Les lippes nerveuses je m'allumais une blonde avant de jeter le paquet sur les genoux de mon partenaire. Si son expression restait impassible, les tendons ressortant le long de sa mâchoire trahissaient une certaine nervosité. Je me rendis compte de ne pas encore lui avoir fait part du pourquoi de notre petite expédition. "On doit aller chercher Bran. Il est allé se fourrer du côté de Tybee et Lazar veut qu'on le récupère." J'parlais sourdement, attentif d'éviter de planter la caisse dans l'énorme Range Rover devant nous qui passait son temps à accélérer et piler sec. Arrêtés à un feu rouge, je profitai de ce court instant de répit pour essayer de m'adoucir légèrement. "Ça ira pour toi? Faut bien que tu te fasses les dents sur autre chose que les inventaires... Considère ça comme un exercice en situation réelle." En réalité j'aurais préféré le laisser derrière. Milo était trop jeune pour se foutre dans des conneries pareilles. Enfant aux ailes froissées, qu'il n'allait pas tarder à faire brûler, il avait débarqué un beau jour au club en clamant son désir d'appartenance. A quoi? Une secte, un gang, une famille? Parce que c'était un peu tout à la fois ici. De prime abord j'avais eu tendance à le repousser, atterré par ce p'tit jeune qui venait de réduire sa propre constitution de ses droits fondamentaux en fumée. J'pensais qu'il avait pas entendu le cliquetis des chaînes se refermer sur ses chevilles. Mais Milo avait finis par attirer mon attention autrement qu'en jouant les têtes brûlées. Il se montrait réfléchis et vif d'esprit. En réalité, j'en étais sûr, il avait pleinement pris conscience de ce dans quoi il s'embarquait, et si je ne parvenais pas à bien le cerner au moins pouvais-je être presque sûr de pouvoir me fier à lui dans les grandes lignes. Alors un défi hallucinant s'était dessiné dans mon subconscient: celui de faire prendre conscience au môme qu'il devait pas rester pourrir dans un monde pareil et que d'autres opportunités pouvaient lui tendre les bras. Plus facile à dire qu'à faire évidemment, mais aux jeux de patience j'excellais. Et pour le moment avoir le prospect dans mon champ de vision comme coup de main éventuel m'apparaissait pas si bête. Surtout que j'allais bien avoir besoin d'une force tranquille sur laquelle m'appuyer dans le chaos mystérieux où on foutait les pieds.
Ryan Ziegler
au bûcher
▹ posts envoyés : 1068 ▹ points : 2 ▹ pseudo : anarchy. ▹ crédits : (ava) innuendo, (profil) we<3(signa) astra & weheart & marion <3 ▹ avatar : lenny müller▹ signe particulier : propret mais, abîmé. le sourire fendu par une canine qui manque à l’appel et dont l’absence se souligne par le chrome brillant d’une couronne de remplacement. la peau zébrée par ces combats des rues dont il ne s’est jamais lassé.
Sujet: Re: Mort exercise (event)_ Milo & Bran Ven 3 Mar - 8:35
ranger, trier, déplacer, replacer, recommencer. inlassablement les gestes qui se font et refont machinalement, robotiquement. ni envie, ni motivation pour percer l'encéphale bloqué sur le pilotage automatique. si la carcasse témoigne d'une présence physique, la pensée s'est évaporée ailleurs. le regard s'écorche au vide, dépourvu d'attention pour ce qui se passe en réalité. tu es là mais, sans l'être véritablement. la seule inspiration qui te garde de vouloir abréger tes corvées, c'est la perspective délicate de te savoir à l'abri de toute réprimande, de tout ordre plus désagréable dont on pourrait te gratifier. alors, le temps se traine dans l'exigu de la réserve. petite bulle de répit que tu t'octroies en priant pour que l'on t'ait oublié à ton triste sort et que l'on ne te remarque plus. il y a aussi cette volonté implicite de vouloir échapper à la cohue semi-apocalyptique qui semble avoir gagné tout le monde. cette rumeur sourde qui voudrait que les heures de chacun soient comptées jusqu'à ce que la face du monde se mette à changer. si elle s'avère vraie, tu n'as nulle crainte pour cet écho hasardeux, plus que jamais prêt à accepter l'étreinte salvatrice de la faucheuse si l'envie lui prenait de ne pas t'épargner pour cette fois. seulement, par soucis de rationalité ou d'une connerie aveugle, t'as du mal à y accorder de l'importance. c'est sans doute un prétexte de plus pour nourrir l'hystérie collective et prouver que l'absurdité du monde reste la seule chose qui peut lui nuire. comme tu l'as toujours férocement pensé. tu finis par soupirer pour chasser cette réflexion de ton esprit, rapportant l'attention sur ta besogne finalement achevée. t'as oublié de compter les minutes, peut-être même les heures mais, t'as le sentiment creusant que ce n'était pas assez. cette frustration écoeurante de devoir t'arrêter là pour aujourd'hui. en sortant de ton trou, tu trouveras bien autre chose à faire pour t'occuper jusqu'à la fin de la journée. prendre des initiatives comme un grand, ça te permettra peut-être de te faire oublier encore un temps. Le prospect! mais, t'as pas le temps de pointer le nez dehors que la voix autoritaire de saul te sort de tes songes. y'a ce sursaut qui te trahit et ton regard nerveux qui s'accroche à sa silhouette mouvante. Viens avec moi, on bouge. Marko tu gères le bar, Anton est à l'étage si t'as besoin. pas vraiment convaincu, t'opines du chef, anxieux à l'idée de savoir ce qu'il te réserve. tu vois bien ses traits tirés par les préoccupations. tu sens bien l'atmosphère lourde qui pèse sur lui, sur vous. et, le reste de votre partenariat n'a en rien altéré sa crispation, surtout pas ce trajet ralentit que vous a offert le trafique dense. si t'avais pas encore eu le temps de te confronter à la réalité corrosive qu'offre le climat de panique qui baigne la ville, pour le coup, c'est raté. de l'image brouillée par les marées humaines qui se détachent derrière les vitres au discourt infatigable de la radio, tout semble confirmer l'inéluctable fin qui s'offre à vous. et, ce fut à ce moment précis où la rumeur abstraite devint tangible. assez pour t'absorber dans une transe réflexive et t'empêcher de piper mot à l'attention de ton mentor affecté pour la journée. c'est lui-même qui te sort, encore une fois, de ta contemplation muette en te ramenant à la réalité par son paquet de clope nerveusement balancé sur toi. On doit aller chercher Bran. Il est allé se fourrer du côté de Tybee etLazar veut qu'on le récupère. si l'ordre avait été sommé par le grand manitou, il était difficile de ne pas se rendre compte que la volonté lui manquait. qui, de toute façon, aurait envie de servir de chair à canon en se précipitant soi-même dans le ravin. comme si c'était le moment de traîner là-bas… soupire en sourdine, manquant de conviction. l'envie de discuter les ordres sont loin de te frôler mais, par soucis de fierté tu regrettes de te sentir obligé de participer à ce suicide collectif, surtout si le discours inaltérable de la radio se confirme. Ça ira pour toi? Faut bien que tu te fasses les dents sur autre chose que les inventaires... Considère ça comme un exercice en situation réelle. machinalement tu lèves les yeux au ciel. à choisir, t'aurais préféré t'user sur les inventaires pour une décennie plutôt que de te heurter à un pareil exercice. exercice de survie ? quelle chance… forcément, le sarcasme va de paire avec l'inquiétude qui te gagne. t'en oublies de te faire aussi silencieux que d'habitude. t'en oublies que vous parlez de la décision déraisonnable d'un bran assez stupide pour s'aventurer lui-même sur le no man's land de savannah. pardon… c'est juste que les relents d'apocalypse ça me rend nerveux. que tu te ravises en te renfrognant dans le fond de ton assise. il n’y a pas que ça qui te rend nerveux dans le fond. c’est surtout la perspective désagréable de devoir, peut-être, vous sacrifier pour un type assez fou pour oublier d’être prudent cinq minutes dans sa vie. pis encore, qu’il ai assez de valeur pour mériter que deux idiots prennent le risque d’aller le tirer de cette sombre affaire. faut pas être très futé pour se jeter dans la gueule du loup comme ça. conclusion sèche que tu laisses s’échapper innocemment avant de reporter à nouveau ton attention sur l’extérieur. au point où tu en es, tu te fiches de savoir si tes réflexions, déplacées ou non, méritent de ne pas se faire entendre. dans le fond, c’est l’évidence même que bran est loin d’être le plus équilibré de ces chiens fous qui hantent le club. et, si vous courrez vers votre propre fin, t’auras, probablement, pas le temps de payer pour ta franchise irritante.
Invité
Invité
☽ ☾
Sujet: Re: Mort exercise (event)_ Milo & Bran Lun 13 Mar - 0:57
C'est l'bordel. Y a des gens partout et ça gueule dans tous les sens – du côté de Bran ça veut comprendre, ça veut rentrer, et il devine que de l'autre ça cherche surtout un moyen de fuir tout ce merdier. Lui, il veut passer. Il veut retrouver Lim et la sortir de là, par la force s'il le faut. Toute cette histoire d'épidémie, ça l'a pas vraiment affolé. Au contraire, ça l'a même fait marrer, à s'dire que les 'ricains sont tous des fragiles et que c'est beaucoup de bruit pour rien. Mais depuis qu'elle lui a parlé des militaires, c'est plus pareil. Il les déteste, c'est viscéral ; ça fait remonter les souvenirs de chez lui, du pays, d'ces types en uniforme dont il a toujours appris à se méfier. Ça n'a jamais changé. Il leur fait pas confiance et au final, c'est à s'demander s'il est plus inquiet pour ce virus soi-disant foudroyant, ou juste pour les équipes déployées à Tybee Island. Il supporte pas de savoir que Lim est au milieu de tout ça, qu'elle aussi fait face à un mur de soldats. Y a tout qui empire depuis qu'elle a raccroché – depuis qu'elle l'a lâché sans rien expliquer. « LAISSEZ-MOI PASSER J'VOUS DIS ! » Il bouscule tout l'monde, jouant des coudes et des pieds pour arriver en première ligne. Il s'retrouve nez-à-nez avec un type en combinaison, putain, c'est ridicule. On dirait un cosmonaute – et plutôt qu'envisager la possibilité que toute cette contamination soit bien réelle, ça n'fait que l'énerver un peu plus. Bande de cons, à s'enrouler dans du papier bulle et à vouloir qu'on les respecte quand même. « DÉGAGE DE LÀ PAUV' CON ! » Il le pousse violemment, et la réaction des autres n'se fait pas attendre. On l'empoigne, on lui gueule dessus, il comprend rien, il vocifère encore plus fort. Il se met à gesticuler dans tous les sens pour se défaire de leur emprise, tentant de les atteindre au passage. Il parvient à distribuer deux ou trois coups, il mord la main qui passe trop près de son visage, il vise les couilles quand il lève les pieds. Et puis y a un coup, brutal, solide, fatal. Ça lui coupe le souffle et la douleur fait vibrer ses côtes, venant lui tordre les entrailles. Il voit flou une seconde, perd l'équilibre, bascule en arrière. Il finit étalé par terre, KO. Pendant quelques secondes il est comme dans une bulle, percevant vaguement la foule qui se presse et qui l'oppresse, les godasses qui manquent de le piétiner, les corps qui s'amassent jusqu'à l'empêcher de respirer. Il se relève lentement, difficilement, se rendant compte que tout l'monde en a profité pour s'approcher encore plus – de la première ligne, il est passé à la cinquième ou peut-être plus. Et putain c'que ça fait mal, il tente encore de retrouver son souffle, y a un bourdonnement à ses oreilles et ça commence à lui filer la nausée. Mais derrière toutes ces silhouettes, il aperçoit encore les militaires, qui tentent d'apaiser les gens. Sans grand succès. La panique est aussi palpable que la colère, et ça continue d'alimenter celle de Bran. Il a envie d'y retourner, de planter l'enfoiré qui a levé sa matraque sur lui, de tous les cogner et d'escalader ce barrage de merde. Choper Lim, la traîner loin de là, l'embarquer chez lui et n'plus la laisser sortir jusqu'à demain matin. Mais il sait que s'il fonce dans le tas à nouveau, ça va dégénérer. Il a pas l'temps pour ça. Son objectif c'est Lim, pas le chaos – pas cette fois. Faut qu'il tente de la jouer plus fine, mais il arrive pas à réfléchir avec tout ce brouhaha, toute cette rage qu'il absorbe comme une éponge et qui le crame jusqu'au bout des doigts. Il essaie de repérer une faille, n'importe quoi, mais y a rien. Rien que des gens, partout. Et parmi les gens, une tête qui sort du lot. Milo. « EH, LE PROSPECT ! » Il gueule mais le vacarme ambiant avale sa voix, et il recommence à pousser tout le monde pour se frayer un chemin comme il peut, tant pis s'il doit marcher sur les autres. « MILO ! » Cette fois, il capte son attention. Et en quelques efforts de plus il le rejoint enfin, ses mains venant lui emprisonner les épaules dans une poigne aussi ferme qu'autoritaire, alors qu'son regard se plante dans le sien. « Tu vas m'aider. » Clairement, il lui demande pas son avis. Il le fait jamais de toute façon – un prospect n'a pas le droit de dire non. Surtout quand il est passé si près d'embrasser le canon d'son flingue. « Faut qu'j'aille de l'autre côté, mais ces connards ont tout bloqué. » Sa colère se lit dans ses yeux, dans ses traits, dans sa posture toute entière. Et il resserre un peu plus son emprise sur le gosse, comme pour lui rappeler qu'il n'a pas le choix. « Alors puisque t'es si intelligent, tu vas m'trouver une solution. » Comme si ça pouvait faire une différence, comme si Milo pouvait miraculeusement déjouer un barrage soigneusement organisé. C'est absurde mais Bran s'en fout, Bran n'a qu'une idée en tête : Lim. « Tu vas pas m'faire regretter d't'avoir épargné, pas vrai ? » Entre ses lèvres ça sonne comme une menace et y a une lueur dangereuse au fond d'ses prunelles. Bien sûr qu'il va pas lui faire la peau, mais il est déterminé à traverser ce foutu barrage. Et maintenant qu'il a Milo entre les doigts, il compte bien s'en servir. Il est prêt à tout – même au pire.
Invité
Invité
☽ ☾
Sujet: Re: Mort exercise (event)_ Milo & Bran Lun 20 Mar - 23:25
Il était nerveux le môme. Ca s'entendait dans sa façon de tailler les syllabes jusqu'à ce qu'elles obtiennent la dureté du diamant. Évidemment que Bran était un pauvre con pour avoir l'idée de se foutre dans un pétrin pareil. Mais le prospect allait devoir apprendre à tenir sa langue sur ce genre de propos. Moi j'm'en fichais bien que le jeune Kovac ait les oreilles qui sifflent, mais d'autres comme Lazar ou des sbires ambitieux ne perdraient pas un instant pour lui donner une leçon mémorable en représailles. Milo savait se défendre, mais avec son physique de gringalet il faisait pas le poids devant un mec surentraîné à la castagne depuis une décennie. Si on voulait survivre dans le milieu fallait savoir faire profil bas la plupart du temps et choisir les moments justes où faire preuve de fermeté. 'Fin on reparlerait du sujet plus tard. Pour l'instant je m'évertuais à détendre l'atmosphère autant que mes dons naturels de sociabilité me le permettaient. "On sait même pas ce qui s'passe vraiment. Les médias font que gueuler en boucle qu'il faut pas sortir et que la situation est sous contrôle, mais si tu regardes bien tous les flics sont pas habillés en cosmonautes." L'un d'eux nous passa justement sous le nez en nous daignant de la main le droit d'accès. Il était armé, vêtu d'une combinaison renforcée mais dépourvu de masque à gaz ou autre connerie du genre. Il allait falloir abandonner la bagnole ici et se faufiler à pied. Fort heureusement avec un type aussi discret que le basané ça allait être plutôt simple. Avec un sourire poli j'acquiesçais et fis demi-tour en m'assurant dans le rétroviseur que le poulet était occupé à autre chose avant de me garer dans une ruelle adjacente. "On va continuer à pattes." Sans laisser le temps à Milo de protester je m'extrayais de la voiture avant d'évaluer les alentours. Dans la rue dont nous venions y avait foule, et le type encagoulé avec sa barrière pouvait pas contenir tout le monde, même du haut de son mètre quatre-vingt dix. Alors je m'engouffrais dans la cohue sur les trottoirs, commençant à déborder sur le bitume. Ça puait la peur à plein nez. Et au milieu de ces dizaines d'âmes j'me demandais bien comment on allait pouvoir faire pour repérer cet idiot de Bran. Je fixais mon regard sur le prospect en réfléchissant à ses talents de geek. Il devait certainement pouvoir traquer un portable au milieu de ce bordel non? Pendant que mes neurones turbinaient à plein régime on s'enfonçaient toujours plus loin. Jouant des coudes et des épaules, écartant les corps qui barraient le passage formant une marée irrésistible jusqu'à s'échouer sur les barrières délimitant le quartier de Tybee. Encore une fois soigneusement gardées par des mecs bien armés et flanqués de scientifiques ridicules. "Bon on va chercher chacun de notre côté. On reste toujours en visu OK? J'voudrais pas que Lazar me prenne la tête parce que son apprenti a fini piétiné par des débiles en furie." J'avais haussé le ton pour couvrir le bruit ambiant et d'un signe entendu nous passâmes à l'action. C'était indéniablement la merde. Les visages se ressemblaient tous, étreints par l'angoisse de l'attente. Attente de nouvelles, attente de rentrer chez eux, attente de retrouver des êtres chers. Dans une petite ville tranquille comme celle-ci il fallait pas grand chose pour créer un ramdam pas possible. Suffisait que les médias s'en mêlent et vous obteniez un mouvement de panique sans précédent depuis le dernier cyclone ayant frappé Savannah. Et pourtant ça faisait pas cinq minutes qu'on fouinait que j'entendais avant de voir ce salopiot de serbe. Il avait la voix qui portait naturellement, alors en plus s'il criait à s'en arracher les cordes vocales c'était pas bien compliqué de le reconnaître. Aussi efficace qu'une corne de brume dans la nuit. En guettant Milo je compris vite que la proie avait mis le grappin sur le chasseur. Sans tenir compte du monde, je marchais en ligne droite jusqu'à leur duo tout en observant la scène. Bran avait les traits convulsés de fureur et une traînée de sang lui maculait le front. Il avait les doigts arrimés aux épaules de l'autre jeune homme, tellement crispés qu'ils ressemblaient à des serres de faucon. A leur expression mutuelle les propos échangés devaient pas se trouver sous la banière du drapeau blanc. La hache de guerre était pas loin d'être déterrée, et putain j'avais pas que ça à foutre de gérer leurs caractères de mâles en rute. "Bran!" hurlais-je presque en surgissant à leur côté "On est venu te chercher alors arrête de fiotter et ramène-toi!" Quelque chose me disait que j'avais pas finis de sortir les rames pour pagayer...
Ryan Ziegler
au bûcher
▹ posts envoyés : 1068 ▹ points : 2 ▹ pseudo : anarchy. ▹ crédits : (ava) innuendo, (profil) we<3(signa) astra & weheart & marion <3 ▹ avatar : lenny müller▹ signe particulier : propret mais, abîmé. le sourire fendu par une canine qui manque à l’appel et dont l’absence se souligne par le chrome brillant d’une couronne de remplacement. la peau zébrée par ces combats des rues dont il ne s’est jamais lassé.
Sujet: Re: Mort exercise (event)_ Milo & Bran Lun 27 Mar - 20:44
t’es perplexe à regarder les choses défiler autour de vous sans vraiment pouvoir y entraver quelque chose. tu ne sais pas si tu dois te laisser gagner par la panique ou rester serein en rejetant la faute sur la bêtise humaine. il n’y a que l’idée de courir tout droit vers le coeur du volcan qui te rend nerveux. la foule, le bruit. les gens. et, surtout, la peur qui peut émaner d’eux et devenir assez communicative. finalement, l’épidémie, même si elle est fondée, ce n’est rien. un infime détail qui te passe largement au-dessus de la tête. c’est l’empathie qui te tétanise. ce truc immonde que tu exècres d’avoir à frôler de près ou de loin. tu te sentais mieux dans ta réserve, coincé entre les cartons qui ne causent pas, ne ressentent pas, ne bougent pas, ne vivent pas. en dehors de tout ça, tu te sens simplement vulnérable et malgré les efforts louables de ton supérieur, rien ne passe. au contraire même. t’as l’indéniable impression que ça ne fait qu’empirer les choses. On sait même pas ce qui s'passe vraiment. Les médias font que gueuler en boucle qu'il faut pas sortir et que la situation est sous contrôle, mais si tu regardes bien tous les flics sont pas habillés en cosmonautes. c’est vrai. dans le fond, à trop en entendre, à trop en dire, le brouillage d’informations a rendu tout ce bordel ambiant aussi abstrait qu’il n’a l’air réel. sans cesse contrebalancé entre les contradictions et le paradoxe immense qui l’accompagne. ces gens qui courent dehors malgré les contre indications. les autorités qui ne respectent pas non plus leur propres ordres tout en avançant l’idée d’une certaine importance quand aux événements. t’y comprends rien. tu renonces même à comprendre, soufflant bruyamment d’être témoin d’un tel spectacle jusqu’à ce que votre course s’arrête. devant vous, ce type qui semble tout droit sorti d’une grosse production hollywoodienne de film à catastrophe qui vous fait signe de vous arrêter. tu comprends pas vraiment ce que ça peut leur apporter de vous laisser passer ou non mais, qu’importe, ton voisin a décidé de ne pas s’y opposer et de sagement faire demi tour. ou presque. t’arques un sourcil en comprenant que le soudain soulagement éprouvé à ne pas pouvoir vous y rendre se retrouve balayé par l’arrêt total du véhicule. On va continuer à pattes. tu te mords la langue alors qu’il a déjà filer, ne te laissant d’autre choix que de le suivre malgré ta volonté. petit toutou à sa mèmère tu sors pour te dépêcher de flanquer ton acolyte pour ne pas risquer de le perdre en route. là, au coeur de cette marée humaine torturée par la peur, l’ignorance et les conversations horrifiantes sur des rumeurs de symptômes effroyables, tu te sens mal. c’est probablement la pire idée que vous auriez pu avoir. mais, t’as pas le choix. t’es forcé de suivre le mouvement quoi qu’il arrive sans jamais protester. et ce, même si t’as la présence d’esprit de te rendre compte que votre quête, n’est qu’une course vers le suicide. t’inspires un grand coup. une bouffée d’air saturée par les souffles corrompu de la cohorte de gens qui vous entourent, juste pour pouvoir faire le vide. faire abstraction de tout ça. tu te focalises sérieusement sur la tignasse blonde de ton comparse en priant pour qu’il s’agisse toujours bien de lui que tu suis aveuglément. enfin, il s’arrête. la route est barrée, ce qui explique probablement le rassemblement et excuse votre impossibilité d’avancer. tu te contentes juste d’attendre sagement les ordres qui annonceront que vous rentrez, que c’est tant pis pour bran, tant pis pour tout ce qui se passe ici. tu pries intérieurement pour que ça soit ça qui passe à cet instant derrière les traits réflexifs de saul. en vain. Bon on va chercher chacun de notre côté. On reste toujours en visu OK? J'voudrais pas que Lazar me prenne la tête parce que son apprenti a fini piétiné par des débiles en furie. t’acquiesces, bêtement, forcé de te rendre à l’évidence que quoi que tu puisses espérer, ça n’arrivera pas. t’es pas enchanté à l’idée de t’éloigner de lui mais, tu t’exécutes quand même. tu te glisses entre les corps, filant tout droit dans l’antre de l’angoisse sans quitter ton objectif des yeux. bran. grand dadet que tu reconnaitrais entre mille, même au milieu de ce monde fou. de temps en temps tu t’appliques à lancer un regard dans la direction opposée pour t’assurer de toujours apercevoir saul jusqu’à ne plus rien voir du tout. t’es paumé. noyé. ça fait pas cinq minutes et pourtant, t’as l’impression qu’à chaque pas que tu fais, de nouveaux visages viennent s’imposer à ta rétine. vous n’y arriverez jamais. même avec toute la bonne volonté du monde il faudrait un miracle pour le retrouver. même vous retrouvez vous. EH, LE PROSPECT ! ou pas. dans la cohue, t’entends vaguement qu’on t’appelle. saul, ou peut-être une hallucination auditive. t’hausses les épaules et continues ton chemin, barré par la foule qui se condense un peu plus jusqu’à ce que finalement, l’hallucination se précise. MILO ! tu te retournes et cette fois tu le vois. c’est bien bran. si le soulagement t’accueil, lui en revanche a le don de te foutre les jetons dès qu’il est dans les parages. tu n’as même pas le temps de tourner la tête pour essayer de retrouver saul qu’il s’empresse de t’enfermer entre ses griffes comme s’il avait peur que tu t’éclipses sournoisement. t’aimerais bien pourtant, juste pour échapper à sa mine odieuse qui traduit sans mal une certaine nervosité colérique, soutenue par le sang qui lui macule le front. ça ne t’étonne presque pas. Tu vas m'aider. t’ouvres la bouche pour tenter dire quelque chose mais, peine perdue. Faut qu'j'aille de l'autre côté, mais ces connards ont tout bloqué. cette fois, t’écarquilles les yeux en comprenant ce qu’il essaye de dire. c’est pas possible. vous avez ordre de le ramener, pas de l’accompagner pendant sa ballade suicidaire. si ça lui fait tellement plaisir, qu’il y aille. mais, par pitié qu’il te laisse tranquille au lieu de se raccrocher à toi avec autant de détermination. c’est angoissant putain. Alors puisque t'es si intelligent, tu vas m'trouver une solution. tu dégluties bruyamment en comprenant que le piège vient de se refermer contre toi. ok. d’accord. t’es intelligent mais, t’es pas moïse, t’as pas encore appris à séparer les eaux en deux pour laisser la route à tous les abrutis et leur connerie. mais c’est… con. débile. stupide. tout ce qui est possible mais, loin d’une idée lumineuse. pourtant, tu te retiens bien de le dire en te mordant l’intérieur des joues pour ne pas ouvertement discuter ses ordres. t’essayes de faire le vide. juste un instant. juste pour mesurer à quel point ce qui te demande est littéralement impossible à accéder. t’as beau passer en revenue rapide toutes les possibilités dans ta tête, de ce que tu as vu en arrivant, vous auriez plus de chance à crever une balle dans la tête pour résistance aux forces de l’ordre plutôt que par un quelconque virus. Tu vas pas m'faire regretter d't'avoir épargné, pas vrai ? dans le mille. tu baisses la tête, soumis. t’as pas le choix. si tu l’ouvres pour dire l’inverse de ce qu’il attend, t’as parfaitement conscience que la grâce qu’il t’a donné, il s’empressera de la récupérer. il s’en fera même une joie. t’as même pas besoin de voir la lueur dégueulasse au fond de ses yeux pour le comprendre. pour le savoir. pour le sentir. non. soupire de capitulation, tu te tortilles déjà pour échapper à son emprise et laisser ton sens de l’observation faire son boulot pour trouver le sordide moyen de parvenir à sa requête. chercher le moyen le plus probant et le moins dangereux de déjouer le barrage particulièrement bien gardé par l’armé. Bran! t’es stoppé dans ta pause réflexive par saul qui se ramène. ça aurait pu être l’aubaine salvatrice qui t’aurait aidé à te sortir de là mais, à voir l’expression de bran, tu devines sans mal qu’il ne lâchera pas son idée tordue aussi facilement. On est venu te chercher alors arrête de fiotter et ramène-toi!si seulement. faut qu’on passe de l’autre côté d’abord. sans attendre, tu l’ouvres. à choisir tu préfèrerais mille fois rentrer aux bercails et t’épargner cette idée stupide mais, ça sonne comme une sordide évidence qu’en ne donnant pas à ton geôlier ce qu’il attend de toi, tu finiras par le payer tôt ou tard. et, saul, ne pourra pas t’aider à te dispenser de cette saloperie de devoir. alors, t’arrêtes de t’occuper d’eux un instant pour retourner à tes investigations, pressé par cet instinct de survie bidon qui se manifeste jamais quand il le faudrait. t’analyses tout. des militaires en grandes pompes à la moindre faille qu’il pourrait y avoir dans leur petit système. la seule possibilité qui s’offre à toi, c’est de trouver le moyen de faire diversion pour relâcher l’attention sur le barrage. quelque chose d’évident pour accaparer les crétins de service et vous exempter de tout reproches. faut trouver le moyen de détourner leur attention. que tu lâches en regardant de nouveau bran. t’es pas tellement convaincu par ton idée. en fait, tu sais même pas comment vous pourriez y arriver mais, il faut que ça fonctionne. je sais pas si ça peut marcher mais, si on arrive à choper une de leurs radios, on peut être pirater leur système d’informations et les pousser relâcher la pression par ici. ça te paraît furieusement absurde et pourtant tu te lances quand même. du regards, tu pointes ta cible. le guignol le plus proche de vous, lourdement armé mais, apparemment assez nerveux pour se ramener à la moindre occasion. il a juste besoin d’une raison pour prendre la peine de faire attention à vous. là, une fois démuni de son matos, vous pourrez tenter d’avoir une chance de passer outre le mur qu’il garde. pour ça, t’as juste besoin que chacun de vous donne de sa personne. saul, quand il arrive, tiens toi près à lui chopper le boîtier noir qu’il a sur la droite de son froc. pousses le au pire, pour qu’il capte rien et puis tu t’éloignes. tu prends une dernière inspiration pour te donner un minimum de courage avant de te retourner vers le deuxième intéressé. toi, frappe moi. ça fera mal. très mal. t'en doutes pas une seule seconde.
Invité
Invité
☽ ☾
Sujet: Re: Mort exercise (event)_ Milo & Bran Dim 9 Avr - 15:16
Faut qu'il aille de l'autre côté. C'est la seule chose qui compte, la seule chose qui tourne en boucle dans sa tête, encore et encore comme un foutu disque rayé. Alors Milo c'est la bouée dans la tempête et il s'y accroche furieusement, quitte à laisser la trace de ses doigts imprimée dans ses épaules trop osseuses. Bran cherche même pas à comprendre ce que le môme fout là, seul au milieu du chaos. Maintenant qu'il le tient, il le laissera pas filer – persuadé que Milo va trouver un plan miraculeux pour accéder à sa demande. « Mais c’est... » D'un regard, il le dissuade de terminer sa phrase. Faut croire qu'il en avait pas l'intention de toute façon, on dirait qu'il a compris seul et qu'il se mord la langue pour n'pas risquer le faux pas. C'est pas le moment, pas quand Bran a encore les côtes lancinantes et du sang qui lui macule le visage. Il s'fait pas prier pour lui rappeler sa condition ; l'agneau épargné qui doit obéir à la meute s'il veut pas s'faire bouffer. Il sait. Il comprend. Il comprend toujours et c'est c'que Bran préfère, quand il le voit baisser la tête en signe de soumission. Ça suffit à le détendre un peu, juste un peu. Juste assez pour desserrer sa poigne sur lui. « Non. » Il veut pas faire face aux représailles, c'est plutôt bon signe, et pour lui, et pour Bran. « Tant mieux. J'savais que j'pouvais compter... » On le laisse pas finir sa phrase. « Bran ! » Il lève la tête juste à temps pour voir Saul sortir de nulle part, comme souvent. Saul qui n'a pas l'air d'avoir envie d'rigoler, comme toujours. « On est venus te chercher alors arrête de fiotter et ramène-toi ! » Le chercher ? C'est quoi encore ces conneries ? Il a pas demandé la cavalerie lui, qu'on lui foute la paix pour une fois qu'il fait pas appel au gang. Mais encore une fois, il a pas l'temps de rétorquer. C'est Milo qui l'ouvre le premier. « Faut qu’on passe de l’autre côté d’abord. » Bran arque un sourcil en tournant la tête vers lui, l'air un peu surpris mais surtout très satisfait. P't'être qu'ils vont pouvoir faire quelque chose de lui, finalement. Il a compris comment ça fonctionnait. « Tu vois, lui il a pigé. » Qu'il dit en se tournant vers Saul à nouveau. Son air de gamin est passé aux oubliettes pour l'instant, remplacé par la colère qui gronde dans son ventre et la fermeté de son regard qui n'laisse pas la place au doute : il est pas prêt à faire la moindre concession. « J'ai un truc à faire, j'bouge pas d'ici. Et Milo non plus. » Milo n'a pas le choix, Milo est réquisitionné. Bran est prêt à s'battre pour le garder, comme un chien le ferait avec un os à ronger. « T'façon qu'est-c'que vous foutez là ? C'est Lazar qui t'envoie ? » Ça peut être que lui, c'est toujours lui. Et Bran fronce les sourcils, avec la sombre impression d'être un gosse qu'on vient attraper par la peau du cul parce qu'il a séché les cours. Ça le vexe un peu, mais il a pas le temps de s'en formaliser. Milo le ramène à la réalité. « Faut trouver le moyen de détourner leur attention. Je sais pas si ça peut marcher mais, si on arrive à choper une de leurs radios, on peut être pirater leur système d’informations et les pousser relâcher la pression par ici. » Ça paraît compliqué mais tout ce que Bran retient, c'est qu'y a une solution. C'est tout ce qu'il demandait et déjà, tout le reste est éclipsé. Il ne voit plus que Milo, Milo et son plan, Milo et son cerveau. « Saul, quand il arrive, tiens toi prêt à lui chopper le boîtier noir qu’il a sur la droite de son froc. Pousse le au pire, pour qu’il capte rien et puis tu t’éloignes. » Automatiquement, Bran tourne la tête vers Saul, comme pour s'assurer qu'il remplira sa part du marché. De toute façon s'il ne le fait pas, il mettra tout le monde dans la merde, parce que Bran n'en démordra pas. Et il se gênera pas pour entraîner Milo dans sa chute, s'il le faut. Milo qui s'tourne à nouveau vers lui, l'air résigné. « Toi, frappe-moi. » Il s'attendait à tout, sauf à ça. Ça s'devine dans la façon dont ses sourcils se haussent, dans le regard qu'il lance au gamin. Et puis y a un sourire qui étire ses lèvres, aussi large que lumineux, sa main venant attraper la nuque de Milo dans un geste qui s'veut fraternel. « Eh t'sais quoi, j'commence à t'aimer. Continue comme ça et on va vraiment bien s'entendre, toi et moi. » Il lui tapote l'arrière du crâne doucement, toujours ce même sourire aux lèvres. Et puis il se recule d'un pas, préparant ses poings. « Promis, j'fais au mieux pour qu'tu gardes ta belle gueule quand même. » Et sur ces mots, il frappe. Un coup dans la pommette, ses bagues qui éraflent la peau et laissent une trace de griffure. Sûrement que ça fait mal, mais il a démarré léger, ou du moins plus que les coups qu'il donne habituellement. Alors il recommence, cognant sous le menton cette fois. La tête de Milo bascule en arrière et il profite du déséquilibre provoqué pour le choper par le col et l'amener à lui, avant de propulser son propre crâne dans le nez d'sa victime. Ça craque sous l'impact, mais il a à peine le temps de voir le sang couler que déjà il sent qu'on l'attrape. Y a une masse dans son dos qui lui tient les bras de façon à l'immobiliser, et Bran se met à se secouer pour tenter de se libérer. Ça a marché : le soldat vient d'entrer dans la danse. « LÂCHE MOI ENFOIRÉ ! » Il entend l'autre qui lui ordonne de se calmer mais il obtempère pas, bien décidé à faire au mieux pour le garder là et ainsi s'assurer que Saul pourra accomplir sa mission également. Alors il gesticule encore et encore, jusqu'à ce que le militaire perde patience et le propulse vers le sol. Sa carcasse heurte le goudron brutalement et bien sûr ça fait mal, bien sûr ça vibre dans tout son squelette et il serre les dents. Mais il s'en fout, c'est pour la bonne cause. L'autre l'immobilise pour de bon, et Bran n'ose même plus bouger les bras, de peur de se disloquer une épaule face à la poigne qui le maintient en place. La tête collée au sol, il voit pas Saul, il sait pas s'il a réussi, il sait pas s'il a rempli sa part du marché. Alors juste pour être sûr, il se secoue une dernière fois, tentant de rouler sur le flanc sans succès, agitant ses jambes et son bassin pour forcer l'autre à resserrer son emprise sur lui encore et encore. Ça fait un mal de chien, pourtant il arrive à afficher un sourire au milieu de ses grimaces. Si avec tout ça Saul n'a pas obtenu le boîtier, Bran sera convaincu qu'il a fait exprès d'échouer.
Invité
Invité
☽ ☾
Sujet: Re: Mort exercise (event)_ Milo & Bran Mer 19 Avr - 18:31
Je mis dix bonnes secondes à traiter et intégrer cette lutte dérangeante dont Milo me fit part. Forcément l'autre pouvait pas vouloir ramener son cul bien sagement sans nous enfoncer davantage dans sa merde personnelle. J'savais pas ce qui pouvait y avoir de si important de l'autre côté. Derrière les types armés jusqu'aux dents, équipés comme des pitbulls avant un combat clandestin. Avec la même hargne aussi, certainement. Et puis en fait j'en avais rien à foutre. Moi on m'avait demandé de le ramener au QG sain et sauf, pas de l'accompagner dans une mission suicide. Ni précisé l'état dans lequel il devait revenir. J'commençais sérieusement à me demander si au final Bran n'aurait pas eu plus de charme avec une pommette fracturée. C'était un peu injuste quelque part qu'il garde sa tête de crooner sympathique et mensongère. Je finis par réaliser le sérieux de la phrase. L'air canaille s'était volatilisé des traits du jeune serbe, encore accentué par la tête de six pieds de long que tirait le prospect. Et la mienne devait pas être beaucoup plus joyeuse. Pourquoi, encore une fois, fallait-il que je me retrouve avec deux mecs qui pouvaient pas se piffer mais néanmoins qui s'accordaient sur le fait de m'emmerder de manière inventive? "Depuis quand c'est toi qui donne les ordres Kovac? Faut encore t'essuyer la morve au nez et tu penses pouvoir gérer une situation pareille? Regarde-toi..." lui fis-je avec un reniflement méprisant. "T'es même pas foutu d'éviter de te prendre une branlée." J'me retournais vers Milo qui détaillait les ombres encagoulées au loin. C'était limite si je pouvais pas distinguer les schémas complexes de solution que s'efforçait déjà de trouver son cerveau de petit prodige. Les décimales de Pi auraient pu lui sortir du pif que j'en aurais rien eu à chier. "Et toi?" interpellais-je le basané. "Tu trouves rien de mieux que de l'encourager évidemment... Il est passé où ton instinct de conservation?" Le respect était pourtant une notion de base pour éviter d'écourter des années de vie. 'Fin p't'être qu'ils en avaient rien à faire de crever jeunes. Et moi je voulais mourir plus vieux que ça. Le problème qui se posait ici était également que je me trouvais responsable de ces petits branleurs. J'pris même pas la peine de répondre à Bran. Vu l'état de nerf qui l'habitait c'était même pas envisageable d'espérer une conversation sensée. La seule chose qui restait à faire était de limiter la casse. Et ça tombait plutôt bien; c'était ma spécialité. Le prospect déballa son plan, qui selon moi présentait beaucoup de failles, auquel j’acquiesçais pourtant. Bran prit manifestement beaucoup de plaisir à devoir cogner sur son collègue. Un peu trop pour que cela ne cache pas quelque chose, ce que je notais soigneusement dans un coin de mon esprit. Alors que le coup filait, suivit d'autres, produisant des bruits sourds, je m'effaçais. Badaud parmi la foule, j'ouvris des yeux aussi ronds que mes voisins feignant l'inconnu total. Avec discrétion je me plaçais dans l'angle mort du soldat surgit avec ponctualité derrière Kovac. Celui-ci fit son show au poil, tout en force et cordes vocales. Le second s'interposa devant Milo, occupé à jeter un rapide coup d’œil à l'état du gamin avant d'ordonner au serbe de redescendre. Coopération zéro. Bran embrassa le sol allant s'y amocher un peu plus. Au total la scène avait duré quelques minutes. Je reculais encore pour m'enfoncer dans les lignes de curieux affluant autour. Dans ma main la fameuse radio. Ils mirent un temps fou à foutre les voiles puisque celui avec la plus petite queue prit le temps de faire rentrer dans la caboche de Bran qui commandait. Y avait pas à dire que ça devait lui passer dix mille au-dessus. La masse populaire se referma sur nous, nous noyant dans un anonymat bienvenu. Certain d'avoir cessé d'être au centre de l'attention, je m'agenouillais aux côtés de Milo devenu le plus amoché des trois. Entailles, futur œil au beurre noir et lèvre fendue, rien n'avait été oublié. Je vis Bran se relevant péniblement avec sa gueule de travers mais une détermination toujours glaciale dans les prunelles. Presque communicative. J'savais qu'ils attendaient qu'une seule chose: je fourrais la main dans ma poche de blouson pour leur montrer furtivement le très désiré boîtier noir. "Bon et avant de nous exposer la suite, Bran tu vas nous expliquer pourquoi on devrait passr ce mur. Parce que je vais pas aller risquer mon cul sans même savoir pourquoi." grommelais-je en observant les alentours. Personne nous prêtait attention. Un combat de rue pesait pas bien lourd par rapport à l'apocalypse. La première phase avait été menée avec succès mais aussi déjà du sang versé. Pas très engageant pour l'après.
Ryan Ziegler
au bûcher
▹ posts envoyés : 1068 ▹ points : 2 ▹ pseudo : anarchy. ▹ crédits : (ava) innuendo, (profil) we<3(signa) astra & weheart & marion <3 ▹ avatar : lenny müller▹ signe particulier : propret mais, abîmé. le sourire fendu par une canine qui manque à l’appel et dont l’absence se souligne par le chrome brillant d’une couronne de remplacement. la peau zébrée par ces combats des rues dont il ne s’est jamais lassé.
Sujet: Re: Mort exercise (event)_ Milo & Bran Mer 26 Avr - 12:13
c’est toujours comme ça avec bran. illusionniste hors paire, il insuffle la peur avec suffisamment d’adresse pour encore faire croire à ses proies qu’elles ont le choix. des impressions naïves que l’on fini toujours par regretter, parce que d’un côté comme de l’autre, il fini toujours par gagner. c’est ce genre de type qui donne à la vie des allures de douces tortures, parce que l’agonie entre ses doigts, la fin qu’il offre entre ses doigts, elle est jamais sereine. elle donne pas envie. et toi ? tu renonces avant de perdre, parce que t’es assez intelligent pour pas vouloir jouer au plus con avec lui. tu sais de quoi il est capable l’animal. tu sais qu’il n’hésite jamais. alors, il faut seulement courber l’échine en attendant qu’il passe à autre chose. en attendant qu’il ai terminé d’user ses mains sur ta couenne et sa force de persuasion. Tant mieux. J'savais que j'pouvais compter… de grâce, la présence de saul aurait pu prendre des airs de louanges salvateurs mais, rien n’y fait. le fauve se raidit quand l’autre sort de l’ombre et toi t’es juste bon à jouer les tampons pour calmer le jeu. du moins essayer. parce que même toi t’es pas convaincu par ce que tu dis. c’est juste l’instinct de survie qui se manifeste pour retarder un peu l’inévitable mais, même le premier des imbéciles aurait agit de la sorte. Tu vois, lui il a pigé. t’aimes pas trop l’air qu’il le prend, ce brin de fierté mêlé à la colère qui gronde en sourdine et cet air revêche avec lequel il nargue son ainé. J'ai un truc à faire, j'bouge pas d'ici. Et Milo non plus. t’aime pas non plus qu’il se serve de toi comme ça, te ramenant inévitablement sur l’entrechoc de leur trajectoire. t’aimes pas être là, au milieu, flanqué de ces deux bêtes qui donnent le sentiment de vouloir se sauter à la gorge à tout moment. à choisir, t’aurais même préféré te ranger aux côtés du blond si la menace pesait pas aussi lourde que l’épée de damocles au-dessus de ta tête. T'façon qu'est-c'que vous foutez là ? C'est Lazar qui t'envoie ? tes yeux jouent au ping pong de l’un à l’autre mais, tu mouftes pas. t’en as déjà trop dit ou pas assez, quoi qu’il en soit, t’as pas été invité à prendre part à cette discussion. Depuis quand c'est toi qui donne les ordres Kovac? Faut encore t'essuyer la morve au nez et tu penses pouvoir gérer une situation pareille? Regarde-toi…T'es même pas foutu d'éviter de te prendre une branlée. t’es nerveux aux premières loge de ce concours de bites. c’est à celui qui grondera le plus fort, à celui qui blessera plus fort. dans le fond, t’es pas certain de savoir lequel des deux pourrait remporter la partie. tu t’en occupes plus vraiment en même temps, t’as déjà entrepris de réquisitionner tes neurones pour les mettre au défit de trouver une solution à la hauteur des attentes de bran. saul a juste décidé que toi aussi tu devais y passer. Et toi ? Tu trouves rien de mieux que de l'encourager évidemment... Il est passé où ton instinct de conservation? hélas il est bien là, plus féroce que jamais. c’est bien pour lui que te damnerais le premier aux côtés du seigneur kovac pour être sûr de rester dans ses bonnes grâces. t’as la conviction farouche qu’avec deux costauds comme eux qui ont oublié d’avoir froid aux yeux et une pincée d’idée émanante de ton esprit, vous trouverez de quoi satisfaire le bon vouloir du plus capricieux d’entre vous. c’est seulement une question de temps. un petit détour pour ses attentes et vous n’aurez plus qu’à rentrer comme c’était prévu au départ. à moins qu’une fois de l’autre côté, le serbe se découvre d’autres envies toutes aussi tordues que celle-ci. alors, tu baisses tranquillement les yeux pour échapper à cette accusation qui te met mal à l’aise et reprendre la suite de ta réflexion pour échafauder un semblant de plan. et, finalement ça t’apparaît. un peu flou, un peu maladroit, pas du tout certain que ça puisse vraiment se réaliser mais, c’est tout ce qui te semble un minimum viable. le reste manquerait trop de discrétion et même si t’es presque sûr que c’est loin de déranger tes camarades, le but n’est pas de vous faire repérer. alors, t’exposes le tout. saul qui opine du chef sans piper mot malgré son manque évident de conviction, puis bran. bran dont l’étonnement se devine un peu trop au vu de ce que tu lui as demandé. comme si ça ne lui avait jamais traversé l’esprit avant. sans doute trop souvent en fait. c’est pour ça que son sourire s’esquisse à la perfection sur sa sale tronche. babines retroussées comme s’il se délectait déjà de ce qui se préparait. tu sursautes lorsque ses doigts se referment autour de toi et ta mâchoire se crispe. d’accord, tu lui as demandé de te refaire le portrait bénévolement mais, dans le fond maintenant que tu prends la mesure de ta connerie, t’aimerais bien t’épargner le supplice. pitié. Eh t'sais quoi, j'commence à t'aimer. Continue comme ça et on va vraiment bien s'entendre, toi et moi. dans un autre contexte ça aurait pu être agréable à entendre, à la limite du soulagement. petit espoir idiot en train d’éclore connement sur cette possibilité. le truc le plus idiot en cet instant ce serait de croire en une espèce de fausse sincérité cruelle. c’est juste le goût du sang qui lui donne des envies de compassion, ni plus ni moins. chien affamé qui remue la queue maintenant qu’on s’apprête à lui donner ce qu’il a tant réclamé. y’a même ce réflexe stupide qui voudrait pouvoir retrousser la commissure des lèvres pour le narguer un peu plus, lui et sa connerie farouche. t’en fais rien, pourtant. tu te contentes seulement de rester là à attendre qu’il finisse de s’en réjouir, désespérément pendu à l’attente de sentir tes os craquer sous sa détermination, ta chair hurler sous le poids de sa conviction. qu’on en finisse. Promis, j'fais au mieux pour qu'tu gardes ta belle gueule quand même. y’a l’acidité insolente qui remonte doucement mais, surement jusqu’à ce qu’il se décide de mettre un terme à ces préliminaires obscènes. le choc t’assomme, donnant l’impression que son poing s’est donné comme mission de venir s’encastré au plus loin dans ta tronche. contre ta pommette, tu sens l’infinité de détails qui compose sa main. ses phalanges, que tu pourrais compter une par une et nommer sans le moindre mal tellement elle semble soudainement faire partie de ton propre squelette. ses bagues. saloperies de bagues qui mordent ta chair une à une comme si c’était trop demandé de l’épargner un minimum. tu bronches pas pourtant. les coups comme ça, t’en as déjà essuyé par centaine. c’est seulement le prologue un peu désagréable d’une humiliation de plus. l’entracte arrive lorsque son point se prend l’envie de faire connaissance avec ton menton pour t’arracher une plainte rauque et cisailler la langue entre les dents. c’est plus dur cette fois, assez pour t’envoyer légèrement valser en arrière sans compter sur sa délicatesse qui te rattrape. t’en as déjà assez mais, dans toute cette cohue qui t’étourdie, t’as même pas le temps de l’ouvrir que sa tête vient percuter ton nez et le rideau de ferme. cette fois tu gueules et t’effondres par terre sans rechigner. le coup t’a soufflé, dématérialisant ton cerveau pour le réduire en purée et à un simple bourdonnement assourdissant à t’en filer la nausée mais, cette fois c’est terminé. plus de bran pour te marteler la tête. y’a seulement la douleur paralysante qui irradie et les images qui défilent, brouillées. LÂCHE MOI ENFOIRÉ ! t’entends à peine le serbe se faire malmené, trop occupé à garder ton nez sous le couvert de tes mains au cas où il venait à tomber. autour de toi c’est flou, trop pour que tu puisses te soucier de savoir si ton plan a fonctionné pour saul. et, quand enfin tu trouves la force d’émerger un minimum de ta léthargie pour voir ce qui se passe aux alentours, un autre chien de garde de l’état se pointe devant toi pour se précipiter aux nouvelles. il tend la main généreusement pour te relever mais, tu la repousses, un peu trop fortement. c’est bon, ça va ! grognement désagréable que tu retiens à peine en le gratifiant d’un regard de travers, crachant vulgairement de la glaire sanglante à ses pieds pour le dissuader de t’aider. c’est votre faute tout ça. que tu rajoutes déterminé. tu joues volontairement aux martyres, pour faire croire que sans tout ce cinéma, sans toute cette tension, rien ne serait arrivé. c’est tangible, tout le monde à les nerfs à vifs autour de vous. même les gugus de la sécurité sont pas aussi intimidants de près. enfin, juste assez pour fait mordre la poussière à l’intouchable kovac. il a seulement fait son boulot, suivi ton plan mais, y’a cette pointe de rancoeur qui te force à esquisser un sourire maintenant que tu le vois acculé par plus fort que lui. ça lui fera les pieds, même si ça le calmera pas vraiment. tu salues cette petite accalmie que t’offrent les remontrances des deux molosses, passant en revues les quelques dégâts que t’es capable de deviner du bout des doigts. au milieu de ton inspection, ils finissent par s’éclipser de nouveau après ce qui semble avoir été une éternité. c’est dans ce retour à la normale que tu remarques saul, toujours là, aussi naturel que les badauds environnant qui retournent bientôt à leurs occupations pour vous ignorer à nouveau. tu lances un regard à bran qui émerge doucement pour se relever, priant pour qu’il ne te tienne pas rigueur pour l’autre gorille qui a pris un malin plaisir à lui faire la leçon. puis, dans toute cette émotion, tu te souviens des raisons qui vous ont poussés jusque là et la tâche confiée à saul. sans doute que l’impatience du serbe et la tiennent se devine aisément, car sans mot dire, le blond s’empresse de soulager votre curiosité en montrant le graal tant espéré. tu soupires, soulagé de savoir que tu ne t’es pas fait réduire en miette pour rien et que peut-être, tout cette histoire semble sur le point de se terminer. puis, tu finis par te redresser, prêt à accompagner la troupe loin des regards indiscrets jusqu’à ce que saul se manifeste. Bon et avant de nous exposer la suite, Bran tu vas nous expliquer pourquoi on devrait passer ce mur. Parce que je vais pas aller risquer mon cul sans même savoir pourquoi. par réflexe, tu lances un regard inquisiteur au principal concerné. c’est vrai, saul a raison. même un million de bonnes raisons ne justifieraient pas une telle obsession pour passer ce mur et de ce que tu connais du serbe, il ne doit pas en avoir beaucoup. en fait tu sais pas. t’as jamais pu le cerner ce type, alors même comme ça, t’es incapable de mettre un sens sur ses motivations. quelle mouche aurait pu le piquer suffisamment fort pour le rendre aussi abruti au point de s’engager dans la voie du suicide ? et qui plus est, en te forçant irrévocablement à l’accompagner dans cette connerie ? bran est brut, impulsif, peut-être un peu con si ce n’est pas extrêmement mais, c’est quelqu’un d’assez indépendant pour ne pas s’embarrasser d’un type comme toi pour mener à bien ce qu’il a en tête. aussi obscure soit idée, elle doit sacrément lui tenir à coeur pour qu’il se réduise à une telle comédie.
Invité
Invité
☽ ☾
Sujet: Re: Mort exercise (event)_ Milo & Bran Dim 7 Mai - 21:01
« Depuis quand c'est toi qui donne les ordres Kovac ? Faut encore t'essuyer la morve au nez et tu penses pouvoir gérer une situation pareille ? Regarde-toi... T'es même pas foutu d'éviter de te prendre une branlée. » En temps normal, il s'en fout Bran. Les attaques comme ça, au mieux il en rigole, au pire il en rajoute une couche pour provoquer. Mais pas cette fois. Il est déjà sur les nerfs, stressé, frustré, en colère. Il se tourne vers Saul, regard mauvais et lèvres retroussées. « Parce que tu crois qu'tu peux donner des ordres toi ? T'assumes même pas d'être dans l'gang alors viens pas m'casser les couilles. » Il fait un pas vers lui, menaçant. Mais il tente rien, garde une distance de sécurité entre Saul et lui. Il est énervé, mais pas suffisamment con pour se lancer dans ce combat là, pas maintenant, pas comme ça. Sa priorité est ailleurs, lui permettant de garder la tête froide, juste un peu. Juste assez. « Si y a quelqu'un qui gère ici, c'est moi. C'pas un pauvre con de 'ricain comme toi qui va m'faire la leçon. Et c'est certainement pas l'autre mauviette qui va m'dire quoi qu'ce soit non plus. » Du menton, il désigne négligemment Milo, histoire de n'laisser aucun doute sur l'identité de celui qu'il qualifie de mauviette. « Alors lâche-moi les basques, Morris. Personne te retient si tu veux pas être là. » Il fronce le nez d'un air méprisant, avant de se désintéresser de lui. Il écoute pas vraiment les remarques faites au môme, parce qu'il s'en fout, parce qu'il estime que ça le concerne pas alors qu'il fait quand même partie du problème. C'est souvent l'cas, et il le voit jamais. Tout ce qu'il retient, c'est le plan qui finit par être exposé, Milo qui se range de son côté. Ça suffit à le calmer un peu, lui faisant retrouver son sourire, surtout pour l'étape qui le concerne. Parce que ça lui donne un passe-droit pour le cogner, et même s'il a rien contre lui personnellement, il en a besoin là tout d'suite. Pour se soulager, pour lâcher un peu de la pression accumulée. C'est Milo qui prend, c'est Milo qui demande. Bran se fait pas prier. La suite s'enchaîne rapidement, les coups et Milo à terre, Bran qui se fait maîtriser par un soldat. Il s'applique à faire l'animation, gesticulant et gueulant pour gagner le plus de temps possible, pour s'assurer que Saul pourra remplir sa mission. Tant pis si ça fait un mal de chien, tant pis s'il sent son visage râper sur le goudron. Ça s'acharne un peu, parce qu'il fait trop de bruit et qu'il cherche, parce qu'il faut donner une leçon exemplaire au vu des regards tournés sur eux. Quand on le relâche enfin, il a l'impression que ses bras vont se disloquer et qu'on lui a poncé la moitié du visage. Il a juste quelques égratignures, un filet de sang qui coule de son arcade, et la promesse d'hématomes à venir le lendemain. Il s'en fout. Il les gratifie d'un sourire provocateur en les regardant s'éloigner, attendant que la foule l'avale à nouveau pour se tourner en direction de ses acolytes. Il les rejoint rapidement, observant d'abord Milo et les dégâts qu'il a causés. Encore une fois, ça l'fait sourire. « Tu ressembles presque à un homme, comme ça. » Le pire que c'est balancé comme un compliment, comme si c'était positif et qu'il lui avait rendu service. Puis Saul laisse entrevoir la radio planquée dans sa poche, devenue plus précieuse que le Saint Graal et tous les trésors du monde. Bran hoche le menton dans un remerciement silencieux – il a presque douté de lui, s'attendant à le voir les lâcher, tout faire foirer. Il reporte son attention vers Milo, prêt à quémander la suite, mais Saul le devance. « Bon et avant de nous exposer la suite, Bran tu vas nous expliquer pourquoi on devrait passer ce mur. Parce que je vais pas aller risquer mon cul sans même savoir pourquoi. » Putain. Il sent les regards qui pèsent sur lui, interrogateurs, inquisiteurs. Il se fige, serre les dents et les poings. « On s'en fout, maintenant c'est quoi la suite ? » Il observe Milo, le fusille du regard en espérant le pousser à parler. Mais il voit bien qu'il préfère se ranger avec Saul, et de toute façon, c'est Saul qui a la radio. C'est Saul qui a la clé. S'il veut pas la donner, va falloir trouver un moyen de la récupérer, et ça s'annonce aussi risqué que compliqué. Il a pas l'temps pour ça, pour l'affronter, sans même être sûr de gagner. Lim. Lim, Lim, Lim. Il peut pas tout avouer, mais s'il parle pas, au mieux il sera considérablement ralenti alors qu'il bouillonne déjà, au pire ça s'finira mal pour lui et pour les autres. Il se rend à l'évidence : il a pas le choix. « Fait chier. » Il soupire d'un air rageur avant de se tourner vers Saul, plantant son regard dans le sien. « Y a quelqu'un de l'autre côté, et j'peux pas la laisser. Elle a ramassé j'sais pas qui au lieu d'se foutre à l'abri, et elle répond plus. Faut que j'aille la chercher, tu piges ? » Il donne pas de nom, ne précise pas qu'il s'agit d'une fille du gang ; il veut bien se trahir mais pas à ce point. De toute façon il veut juste qu'on l'aide à passer, pas qu'on lui tienne la main. Une fois qu'il sera de l'autre côté, il compte pas rester avec eux. Il ira la récupérer seul, les autres se démerderont comme ils veulent, c'est pas ses affaires. Tout ce qui compte pour l'instant, c'est elle. Et c'est bien la première fois qu'il l'admet à quelqu'un de haute voix. « C'est bon, vous êtes contents ? Vous pouvez bouger votre cul maintenant, ou tu préfères continuer à brasser du vent avec ton interrogatoire ? » Il défie Saul du regard, sa détermination palpable, mais son inquiétude aussi. C'est à peine visible, planqué dans les plis sur son front, dans la lueur au fond d'ses yeux. Mais ça suffit à comprendre qu'il déconne pas, pour une fois. Que ça compte vraiment, et qu'il en démordra pas.
Invité
Invité
☽ ☾
Sujet: Re: Mort exercise (event)_ Milo & Bran Ven 26 Mai - 15:54
Ils se figèrent tous les deux comme si je venais de demander lequel d'entre eux devait choisir de passer l'arme à gauche dans la seconde suivante. Milo fixait Bran avec intensité, en tentant peut-être de percer l'épaisse caboche pour y découvrir ce qui se passait en dessous. Moi j'trouvais ça légitime de savoir pourquoi je me retrouvais à essayer de passer en terrain miné. On parlait tout de même de virus mortel et de jouer au chat et à la souris avec des putains de militaires. J'étais pas certain d'être assez payé pour ces conneries. Mais le serbe restait muet, poings serrés aux phalanges blanchies, en faisant sa langue de plomb. Un talent naturel chez lui. Son regard papillonnait vainement du prospect à la radio, de la radio à mes yeux. Intransigeants. Et derrière le sombre de ses pupilles déroulaient à toute allure ses secrètes motivations. Y avait un truc qui passait en boucle là-dedans, j'en étais persuadé. Alors j'attendais, imperturbable et prêt à en décoller une s'il s'imaginait pouvoir me dépouiller de notre fameux sésame. Avec sa petite forme ç'aurait pas été bien difficile de l'étaler. Enfin, il parla. D'une voix rauque et fébrile, en tentant de donner le change pour voiler sa panique. Une fille. C'était pourtant évident. Il s'imaginait en chevalier valeureux accourant au chevet de la demoiselle en détresse. Fallait p't'être quand même qu'il vérifie qu'elle soit pas parfaitement compétente... Puis y eut la blondeur de Nadja qui surgit au milieu du foutoir de mes neurones. Allez Saul, toi aussi ça t'aurait bien dit de l'enlever entre tes bras pour la mettre en lieu sûr, hein? Et pourtant, comme à ton habitude, tu préférais éluder la question en te concentrant sur le moment présent. Je jaugeais Bran du regard. Il était enragé l'animal et arborait le rictus d'un loup affamé. Quant à Milo il restait plus ou moins solidement en retrait sur ses appuis mis à mal par la rouste précédente. "OK. On va y aller et tu vas te démerder quand on l'aura retrouvé. Mais j'te préviens Kovac: pas un mot à Lazar. Il nous pendrait tous les trois par les couilles." C'était même pas une blague. Je fourrais la radio dans les mains du basané pour qu'il exerce ses tours de passe-passe. Honnêtement j'aurais pu m'en occuper. J'étais prêt à parier que ces imbéciles étaient déjà branchés sur la fréquence qu'ils utilisaient pour communiquer entre eux. Mais j'avais la flemme, j'préférais me concentrer sur le fait d'essayer de trouver qui était assez précieuse aux yeux de Bran pour que cette tête-brûlée risque ses fesses. J'étais plutôt doué pour retenir, même malgré-moi, les plus petits détails qui trahissaient. J'étais sérieux en disant au serbe que je le laisserais tranquille une fois arrivé à destination. J'avais la responsabilité de Milo en plus de la sienne et le môme avait certainement pas demandé à venir là pour choisir entre être terrassé par un foutu virus ou crever avec une balle logée entre les deux yeux. Ça m'empêcherait pas de chercher la p'tite bête. Avoir une preuve compromettante sur le fidèle chien de garde du patron pouvait toujours servir. Une petite assurance vie. "Le meilleur moyen pour se la jouer discrètement c'est de passer par les toits... Ou les égouts." Aucune des deux solutions ne me ravissait: j'étais pas très à l'aise en hauteur et ça me faisait chier de devoir ruiner mes fringues dans la fange. "Y a un pont un peu plus loin. Avec la radio ça devrait être possible d'esquiver les patrouilles s'il y en a. On passe en dessous. Par contre va falloir repasser à la bagnole que je prenne un peu de matos. Ça m'étonnerait que les grilles nous attendent grandes ouvertes." Je sortis un ticket de parking froissé et un vieux bout de crayon qui traînait au fond de mes poches pour inscrire l'endroit du rendez-vous. Je choisis de le remettre à Milo dont l'esprit était plus lucide que celui de l'autre guignol. Après un bref signe de tête entendu je repartis presque en courant, à contre-courant de la foule. Ca me prit plus de temps que je pensais, mais au moins j'eus la bonne surprise de trouver ma caisse à sa place. J'fis un rapide inventaire des trucs à embarquer, dont l'énorme pince monseigneur, que je chargeais dans un sac noir. Dernier arrêt sous le volant pour récupérer le plus important: il m'attendait rutilant et chargé, prêt à l'emploi. J'le fourrais dans mon futal, frissonnant au contact de l'acier gelé du glock. On était jamais trop prudent.
Une quinzaine de minutes plus tard je retrouvais les deux lascars (ravi de constater qu'ils s'étaient pas plus amochés entre eux) à l'entrée du pont choisi, soigneusement barricadé à l'extrémité. Y avait un escalier qui descendait jusqu'à l'eau, marée basse à cette heure-ci nous permettant de la traverser à gué sans trop se mouiller. De l'autre côté, la grille cadenassée nous condamnant l'accès. "Vérifie que ces blaireaux vont pas venir nous faire chier." grommelais-je à l'intention du prospect. Puis je balançais la pince à Bran. "A toi de jouer, champion."
Contenu sponsorisé
☽ ☾
Sujet: Re: Mort exercise (event)_ Milo & Bran
Mort exercise (event)_ Milo & Bran
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum