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 visite nocturne - milo & sil

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MessageSujet: visite nocturne - milo & sil   visite nocturne - milo & sil EmptyJeu 20 Avr - 20:35

Tu l’méritais sans doute. Pour être parti sans le recontacter. En fait, c’est surtout ça. C’est pas tant le fait de partir. C’est d’avoir coupé les ponts après. D’avoir filtré ses appels et ignoré ses messages. Mais il réalise pas Milo. Il réalise pas qu’il a blessé ton ego. Et peut-être même un peu plus. Il aurait du le savoir pourtant. Il te connaissait. Il devait bien se douter qu’en te rejetant, il mettait une fin à … ce truc que vous aviez. Au début d’un truc beau. T’y penses en cherchant un endroit tranquille. Un endroit ou t’allonger en écoutant sa voix. Tu deviens con quand t’es bourré. Un peu trop sentimentale. A croire que l’alcool dissout tes barrières, laissant tes pensées à nues. « euh… non. » Tu rigoles vaguement sans bien savoir pourquoi. Sa façon de le dire peut-être. Cette précipitation qui exprime cette étrange peur de t’avoir chez lui. Comme si son cerveau établissait une protection systématique des étrangers dangereux. Enfin … étranger. T’as quand même déjà vécu avec lui pendant un an. Mais ça fait longtemps. Foutrement longtemps. « enfin si. » Tu souris largement en l’entendant changer d’avis. C’est comme si tu l’savais déjà. Et lorsqu’il te provoque doucement, tu y réponds avec exagération « Ohhhh oui, tu me manques trop Milo ! » Tu ris doucement derrière l’appareil, dissimulant cette part de vérité derrière une ironie qui te va trop bien.

En vrai, tu sais pas pourquoi t’as demandé ça. T’es même pas certain d’être en état d’aller jusqu’à chez lui. Mais au fond, t’aimes bien l’idée. Plus que tu voudrais bien l’avouer. Plus que si t’avais pas eu quelques litres d’alcool dans le sang. Il raccroche et tu souris en recevant son message quelques secondes plus tard. T’es con. C’es certain. Pourtant, tu te redresses déjà, difficilement, mettant ton téléphone dans ta poche avec tes clés. Tu vas dans le salon pour récupérer ta veste et ton regard se pose un instant sur ta meilleure amie endormie sur le canapé. Tu viens dégager la mèche de cheveux qui barre son visage, esquissant un sourire en la voyant à moitié baver. Tu ris légèrement. Tu lui enverras un message pour lui dire que t’es plus à l’appart. Elle gueulera surement mais t’as l’habitude. Alors tu attrapes ta veste avant de sortir de l’appartement. La fraicheur de la nuit te fait du bien. Et t’as beau ne pas marcher très droit, tu ne t’écroules pas. C’est déjà pas mal. Tu te diriges vers l’endroit que Milo t’as indiqué. Du moins, tu l’espères. Les minutes s’écoulent et tu finis par porter une clope à tes lèvres, fumant silencieusement tandis que tu t’approches du bon quartier. Tu ressors ton téléphone pour jeter un nouveau coup d’oeil au message. T’espères sincèrement qu’il te plantera pas. Qu’il te laissera pas dormir dehors. Parce qu’il t’a même pas filer d’adresse ce con. Tu lui envoies un message. Ca doit être un de ces immeubles là. Tu sautilles légèrement, ta veste en cuir te protégeant à peine de froid. T’as un peu la tête qui tourne, la clope aidant étrangement pas, sans trop que tu saches pourquoi. Tu ressors ton téléphone, vérifiant qu’il n’a pas répondu pour t’envoyer chier avant de regarder autours de toi. Et finalement, tu l’vois pousser la porte d’un des immeubles. Tu souris comme un con avant d’abandonner ta clope pour le rejoindre. « J’ai cru que tu m’laisserais dehors » Tu trembles un peu, le bout du nez tout froid. Alors tu te réfugies à l’intérieur après empressement. « Ptain y caille » Ton regard se pose sur lui un instant mais t’évites de t’attarder. T’es déjà assez con pour être là, autant pas rendre ça encore plus bizarre que ça ne l’est déjà.
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Ryan Ziegler

Ryan Ziegler
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MessageSujet: Re: visite nocturne - milo & sil   visite nocturne - milo & sil EmptyMer 26 Avr - 14:55

t’as pas d’la place chez toi ? la question qui tue. ça tombe comme un couperet. t’as la tête qui tourne et bourdonne, les mains moites, la réponse négative qui se fait pas attendre. réflexe peureux qui se manifeste quand le reste se sent menacé. oui, tu fais le chiot apeuré, planqué bien sagement derrière son téléphone et qui souhaiterait y rester. c’est trop soudain, trop intrusif. tu l’as revu seulement une fois, parlé deux, presque trois fois avec ce soir. des retrouvailles explosives et tendues entre remords et curiosités, reproches et regrets. sil c’est un vieux souvenir que tu pensais avoir bien enfoui sous une chape impénétrable de plomb. mais, non. t’es même pas certain de savoir vers quel dénouement ça peut vous mener. une réconciliation, un erreur de plus ? alors oui, tu refuses. tu doutes. puis, t’hésites. tu finis par dire oui, comme ça parce que soudainement tu te sens con d’avoir dit non. parce que ça coûte rien d’essayer. parce que sans vous donner un chance, tu sauras jamais. vous aviez encore tant à vous dire, tant à partager et si ce soir c’est lui qui se met à réclamer, ça serait peut-être con de refuser. tu l’as tellement attendu ce moment, tellement espéré. un millier de fois peut-être, avant de comprendre qu’il n’arriverait jamais. alors ce soir, y’a cette saloperie d’espoir qui renait. celui qui dit qu’au pire, t’auras plus qu’à recommencer de le haïr comme si cet interlude n’étais jamais arrivé. et puis, ça veut rien dire. les années sont passés pour lui comme pour toi. il n’est plus vraiment celui que tu as connu et toi et non plus. y’a peut-être tout à recommencer ou finir de gâcher mais, sans cette chance tu ne le sauras jamais. Ohhhh oui, tu me manques trop Milo ! tu pouffes entre moquerie et ennuis avant de raccrocher pour finir de douter. finalement, c’est peut-être son état de décomposition alcoolique qui t’effraye le plus. parce que tu le sais, t’en est persuadé, sans ce facteur à l’équation t’aurais pas eu de nouvelles. vos retrouvailles seraient restés en suspend dans un coin de votre tête jusqu’à retourner aux oubliettes. tu sais même pas ce que tu dois en penser. est-ce que c’est l’alcool qui libère tout pour laisser toute sa place à la sincérité ? ou est-ce que c’est simplement sa connerie qui lui a dicté de t’appeler dans le déraisonnable but de t’emmerder ? c’est trop flou mais, dans le fond, le connaissant, tu parierais plus sur la deuxième option. sil est venu au monde pour emmerder le monde, t’as aucune raison d’en être épargné. mais, dans le doute, tu t’y risques quand même. dans le pire des cas tu mettras ta menace à exécution pour le laisser décuver comme le connard qu’il est. tu attends quelques minutes pour la forme et t’envoies le message que tu lui avais promis. ou un morceau plutôt évasif, pas très précis pour qu’il n’en reste aucune trace, juste au cas où. puis tu te décides à bouger pour t’habiller un peu, t’arranger ta face de zombie insomniaque et ramasser un peu ce qui traîne ça et là. t’as besoin de t’occuper l’esprit pour ne pas y penser. pour ne pas flipper et finalement te défiler. et, ça marche, les minutes passent et tu ne vois rien passer. peut-être qu’il a fini par échouer quelque part ou qu’il s’est perdu. peut-être même que finalement ça serait mieux ainsi. t’as ce soupire las et quelque peu résigné alors que tu refermes la porte de chambre de ton coloc trop bien endormi, quand finalement ton téléphone se met à vibrer dans ta main. chui là jcrois. merde. t’avais dit que tu l’attendrais mais, pour le coup c’est loupé. au pire, t’auras pas de mal à le repérer dans la nuit avec ta tignasse de barbie péroxydée. à la volée, tu récupères tes clés avant de te lancer hors de l’appartement pour dévaler les marches pour le retrouver. tu te surprends presque par ton impatience, tellement qu’arrivé en bas des escaliers tu te fais violence pour te calmer et atteindre la porte de l’immeuble sans te presser. tu le vois pas à travers la vitre mais, lorsque tu pointes le nez dehors il est bien là, large sourire sur les lippes comme s’il était sincèrement heureux de te voir. toi aussi tu l’es au fond mais, t’en montre rien. J’ai cru que tu m’laisserais dehors. alors, toi aussi tu souries, secouant la tête innocemment pour démentir ce qu’il dit. parait que je te manquais trop, ça aurait été con de passer à côté de ça. que tu lâches en te poussant légèrement pour le laisser entrer, grimaçant de constater qu’il sent pire qu’une distillerie. dans la lumière blafarde de l’entrée, y’a le bout de son nez rougie par le froid qui semble briller, son visage bien entamé par la fatigue qui se creuse un peu plus. t’as le ventre qui se tord, parce que finalement il a l’air encore pire que ce que tu croyais. Ptain y caille. tu lèves les yeux au ciel et finalement tu te décides. allez, viens. t’attrapes son bras pour l’inviter à te suivre et t’assurer qu’il ne loupe pas les marches. t’avais pas l’intention de passer le reste de la nuit à discuter dans la cage d’escaliers mais, c’est vrai que soudain, c’est étrange. t’invites jamais personne toi. si atlas ramène n’importe qui chez vous quand ça lui prend, t’es jamais assez là pour avoir le temps d’y mêler du monde. c’est une première et pas des moindres. quatre ans que t’as pas partagé ta petite bulle avec ton ex blond adoré et même si t’as longtemps couru après ça, tu pensais pas que ça serait aussi dérangeant de mélanger ta vie d’avant et ta vie d’aujourd’hui. t’essaye de plus trop y penser une fois arrivé sur le pallier, relâchant finalement son bras pour récupérer tes clés dans le fond de ta poche. évite de faire du bruit, je veux pas réveiller tout l’appart. que tu lances en chuchotant, appuyant ton regard sur lui pour être sûr qu’il a bien entendu. c’est pas que t’as vraiment peur de réveiller ton colocataire, vu le sommeil de plomb qui l’a emporté mais, dans le doute. t’aimes pas quand il ne rentre pas seul, qu’importe comment la soirée se termine pour lui, t’as toujours ce maudit pincement dans la poitrine qui revendique ta place quand tu l’entends rire avec quelqu’un d’autre que toi. cette pointe de jalousie abstraite qui n’a jamais vraiment eu de raison d’être entre vous mais dont t’es incapable de faire abstraction. alors, bêtement, t’as toujours imaginé que ça pouvait être pareil pour lui. ne fait pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse. amis ou plus que ça, tu préfères la discrétion. et, finalement t’ouvres la porte, rattrapant ton complice par la manche de sa veste pour l’attirer derrière toi, le plus discrètement possible. le temps de refermer la porte et de te débarrasser de tout ton bordel et de celui de sil avec, t’as l’impression de faire un bordel sonore insupportable. alors, une fois déchargé, tu t’empresses de faire signe à ton ami de te suivre jusqu’à ta chambre. une fois la porte fermée, tu t’appuis contre elle en te détendant un peu pour souffler légèrement de te sentir enfin à l’abri sur un terrain conquis. tu jettes un coup d’oeil au blondinet, tête penché, regard inquisiteur, le nez pincé. si je comprend bien, j’ai le droit de te voir uniquement bourré, c’est ça ? t’as ce sourire un peu amer, celui qui constate mais surtout qui accuse. t’as pas vraiment envie de l’emmerder avec ça, juste envie de l’emmerder tout court. maintenant qu’il est là, que le reste de la nuit est à vous, autant en rire plutôt que d’en pleurer.  
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MessageSujet: Re: visite nocturne - milo & sil   visite nocturne - milo & sil EmptyVen 28 Avr - 11:30

Tu souris lorsqu’il attrape ton bras, le laissant étrangement faire. Tu remarques même pas que ces escaliers, tu les as déjà monté. Que cette porte, tu l’as déjà frappé. Que cet appartement, tu l’as déjà parcouru. Non. T’es trop occupé à l’observer bouger. « évite de faire du bruit, je veux pas réveiller tout l’appart. » Tu réponds rien d’abord. Puis son regard appuyer te force à lever les yeux au ciel « ça vaaaaaa » tu chuchotes aussi, ayant étrangement intégré ses mots. Pour l’instant. Et puis, finalement, vous entrez dans sa chambre. Son univers. Forcément, elle est différente de celle où tu as passé des nuits et des nuits il y'a quatre ans. Un peu plus grande peut-être. Pas tellement plus décoré. Milo, c’est pas vraiment le genre de personne a mettre des posters ou des murs de couleurs. Non. C’est sobre. Ca lui va bien.

« ça c’est parce que j’suis tout le temps bourré ! » C’est pas tout à fait vrai. C’est pas totalement faux. Depuis quelques temps, les emmerdes s’accumulent et l’alcool est un bon échappatoire. Si t’es là, c’est aussi parce que tu supportes plus chez toi. Tu supportes pas de sentir ton coeur se serrer à chaque fois que tu vois Curl ou quelque chose qui lui appartient. Tu t’sens con. Il faut que tu te barres de là. De cet univers qui t’appartient pas. Si t’y as été, c’était parce que c’était ça ou la rue. Enfin, tu voulais pas faire chier Nora … Tu sais déjà que c’est compliqué avec ses trois idiots de frères. Alors tu voulais pas vraiment en ajouter un autre. Mais là, la situation devient trop compliqué pour continuer comme ça. Tu trouves n’importe quelle excuse pour aller ailleurs. En fait, c’est plus vraiment chez toi.

Tu retires ta veste en cuir, la posant vaguement sur le premier meuble qui passe. Puis tu le regardes. Pause. C’est comme s’il y avait un trou dans l’espace temps. Tu le regardes vraiment pour la première fois depuis que t’es parti. Son visage est plus mature. Son regard plus triste. Mais ses traits sont mieux dessinées. Il a l’air un peu plus musclé. C’est fou. Ta petite sortie nocturne n’a pas retiré ton alcoolémie, mais elle lui a donné une autre dimension. T’es moins vaseux. T’es plus … plus contient. Comme si tu pouvais mieux voir. Voir ces choses que t’aurais ignoré en temps normal. Comme ses muscles un peu tendus. Tu souris à cette idée. C’est comme s’il était tendu par ta présence. Tu fais un pas vers lui, observant ses réactions. Distant. Tu te mords vaguement la lèvre. T’avais oublié à quel point il est sexy. A quel point ses lèvres exercent une attirance magnétique sur toi. C’est surement l’alcool ça. Oui. L’alcool qui parle. Il faut que t’arrêtes de le regarder. Même bourré, tu arrives encore à te rendre compte que c’est étrange. Presque malsain. Alors tu fais diversion. Comme toujours. Maladroitement. « J’dors avec toi ? » Tu souris avant de sauter sur son lit sans attendre sa réponse. Tu vires tes chaussures avec tes pieds, les balançant vaguement quelque part dans la pièce. « Mmmmh… C’est trop confortaaaable » Il est moelleux son lit. Pas comme tes vieux matelas chez les LB. Tu te retournes pour enfouir ton visage dans l’oreiller et marmonner, un peu étouffé par le tissus « Je bouge pu » Et tu restes comme ça quelque instant, te laissant submerger par l’odeur omniprésente de ton ancien amant. De ton premier amant. T’aimes son odeur, putain. T’avais oublié ça aussi. Ces trucs à la con qui te donne l’impression d’avoir de nouveau quinze ans. D’être encore perdu dans son lit, son corps en couverture. Et il faut l’avouer, il y a eu un temps où le simple fait d’être là contrebalançait toutes les emmerdes qui pouvait y avoir en parallèle. Comme si ces petits instants de complicité était suffisant pour supporter le reste. Puis les marques sur son corps ont eu raison du reste. Et ça n’a plus suffit.
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Ryan Ziegler

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MessageSujet: Re: visite nocturne - milo & sil   visite nocturne - milo & sil EmptyVen 28 Avr - 14:58

ça c’est parce que j’suis tout le temps bourré ! c’est pas vraiment la réponse que tu attendais. il n’y a rien de rassurant à le voir, encore moins à ce qu’il le confirme. t’as jamais compris qu’on puisse avoir besoin de ce genre d’illusions liquides. la même qui a abîmé ton paternel au fil des années pour le rendre aussi sec et rude qu’un bloc de béton. la même liqueur qui lui a rongé l’âme pour faire de lui un monstre. il était pas comme ça avant. il avait encore le goût de la vie et l’envie d’aimer. puis, à mesure qu’il a sombré, à mesure qu’il s’imbibait, il a fini par oublier celui qu’il était. ceux qu’il se devait d’aimer et de protéger. par principe, tu t’es juré de ne jamais y toucher pour ne pas voir ton existence se creuser comme la sienne. pour ne pas courir après des démons qui n’étaient pas les tiens. pour ne jamais avoir à lui ressembler. alors, ce soir, c’est la déception qui se lit sur ton visage lorsque tu le regardes. qu’importe le mal qu’il peut avoir à oublier, t’aurais voulu qu’il reste ce gosse de quinze ans à peine qu’il était. loin de cette misère qui semble toujours l’accompagner. ce soir, comme la dernière fois. mais, t’en dis rien de plus. tu restes là, toujours contre la porte hésitant. tu le regardes sans vraiment le faire, remontant le fil de tes souvenirs pour tenter de te rappeler la dernière fois où vous avez pu être tous les deux. vraiment tous les deux. comme vous l’étiez il y a longtemps, sans reproches et sans peines. juste lui et toi. ce même regard pénétrant duquel tu finis par ne plus décrocher le tien. azur familier toujours aussi captivant. t’avais presque oublié ce pouvoir qu’il pouvait avoir sur toi. cette force attractive dans laquelle tu voudrais pouvoir plonger à nouveau, comme avant, quand ça n’avait encore rien de gênant. mais, t’es le premier à baisser les yeux lorsque tu le vois s’approcher, lorsque tu prends la mesure de ton myocarde qui s’emballe sans que tu ne veuilles vraiment comprendre pourquoi. muscles tendus, les nerfs crispés, tu te détournes sans hésiter pour pouvoir y échapper. j’dors avec toi ? une question qui t’aide à sortir de ta transe quelque instants. juste le temps qu’il s’éloigne pour se laisser tomber jusqu’à ton lit sans attendre de réelle réponse. bah… ouais. que tu souffles démuni, hésitant, en le regardant faire comme chez lui. dit comme ça, c’est étrange. ça fait plus de quatre ans que ce n’est pas arrivé. cette époque révolue où il n’y avait même pas besoin de le demander. cette époque où ça sonnait comme une évidence avant de devenir un besoin presque viscérale. c’est peut-être ce qu’il t’a le plus manqué ces dernières années. sa présence chaude et rassurante à tes côtés. entendre la mélodie sereine de son souffle ensommeillé. deviner ses rêves sur son visage apaisé. cet infinité de petits détails qui, à défaut de te voir t’endormir réellement, te donnait quand même le sentiment de te reposer. puis plus rien. le vide et l’absence. comme il a déserté ton existence, il a déserté tes nuits. il a laissé le silence retomber, les draps vides et gelés. mmmmh… c’est trop confortaaaable… je bouge pu. tu soupires un peu en te décidant enfin à te remuer pour éviter de rester là comme un con à le regarder. si le sommeil ne t’a pas encore gagné, t’as quand même envie de retrouver le confort qu’il n’a pas hésité à souligner. laisse moi de la place quand même. que tu grognes un peu, faussement contrarié. tu t’empresses de te débarrasser de tes fringues comme à ton habitude. t’es pas tout seul, certes mais, t’es encore chez toi jusqu’à preuve du contraire. et, avec ou sans lui, te coucher tout habillé, t’y es encore jamais arrivé. mais, ça ne t’empêche pas de te découvrir un semblant de pudeur après tout ce temps. cette gêne un peu abstraite qui te pousse à filer vite sous la couette pour retrouver ton nid douillet qu’il t’a forcé à quitter. allez, pousse toi. cette fois tu râles, légèrement amusé. en te servant de se prétexte, tu te risques à laisser tes mains courir sur lui pour le repousser un peu. juste assez pour faire ta place et le sentir à peine contre toi. tu pensais pas que ça se passerait comme ça mais, à le retrouver, à le savoir avec toi, t’as l’impression redevenir ce gamin que t’étais. celui encore pas tout à fait fracassé, pas tout à fait abîmé. celui qui aurait tout donné pour pouvoir le tenir encore une dernières fois dans ses bras. juste comme ça. et, pourtant tu te refuses d’y penser. tu ravales amèrement ces souvenirs qu’il ramène en surface, ramenant tes mains sagement contre toi pour les ranger sous les draps. dans le silence retombé, t’hésites encore un instant avant de lui tourner le dos pour faire abstraction de lui. ou du moins essayé. …bonne nuit alors ? que tu lâches timidement sans trop savoir quoi ajouter de plus. t’aurais aimé que ça ne soit pas là la conclusion de cette soirée mais, c’était sans compter sur la fatigue évidente qui a eu le temps de creuser son visage. t’es même pas vraiment sûr qu’il soit encore conscient. mais, sans sa voix à entendre, sans son regard à contempler, tu sais quand même qu’il est là, comme il ne l’était plus. un morceau de passé auquel t’aurais voulu ne jamais avoir à renoncer. un morceau de passé qu’il te sert le coeur d’avoir retrouvé.  
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MessageSujet: Re: visite nocturne - milo & sil   visite nocturne - milo & sil EmptySam 29 Avr - 11:31

Faudrait que tu bouges. Faudrait que tu vires tes fringues. Tu détestes dormir habillé. Mais pour ça, faut bouger. Et franchement, c’est compliqué maintenant que t’es allongé là. Tu commences vaguement à plonger vers les bras de Morphée. A t’enfoncer profondément vers le sommeil. Tu voudrais bien résister. Mais le silence qui s’installe doucement ne t’aide pas. Finalement, c’est sa voix qui te donne une bouée à laquelle s’accrocher pour remonter à la surface. Son petit ‘Bonne nuit’ qui ressemble plus à une question qu’à une déclaration. Faut que tu bouges. Tu vas pas dormir habillé putain. Alors tu râles doucement, te retournant de nouveau sur le dos. Et dans un effort surhumain, tu parviens à retirer ton teeshirt, le balançant dans la chambre. Etrangement, ton torse ne porte aucune marque de coup cette fois ci. Juste ces cicatrices qui ne disparaitront plus. Au tour de ton jean maintenant. Tu détaches le bouton avec une facilité étrange. Mais là. Ca devient plus compliqué. Tu lèves tes fesses pour le descendre un peu. Mais pour la suite, il faudrait que tu te redresses. Chose que tu es absolument incapable de faire. Ta tête tourne bien trop pour une action aussi extreme. Alors tu râles un peu. « …mrrrh…chiant… » Tu gigotes un peu dans tous les sens pour tenter de le faire glisser. Mais forcément, il est trop moulant ton jean. « j’arrive paaaaas » Tu te sens con. Prisonnier de ce morceau de tissus. Tu grognes un peu. « mais aide moiiiiiii » Tu réalises pas que cela peut donner des situations … étranges. Toi, tu veux juste te débarrasser du jean, c’est tout. Il râle. Probablement pas enchanté à l’idée de te déshabiller. Et pourtant, il vient t’aider. Toi, tu le regardes faire, finissant par rire doucement de la situation. Il a du sortir des draps, dévoilant son corps presque nu. Et malgré la luminosité peu élevé, tu parviens sans peine à l’observer. Il a l’air d’avoir gagné quelques cicatrices. Comme toi finalement. Finalement, il balance le jean avec les autres fringues, grognant toujours un peu. Et toi, tu souris comme un gamin, soufflant un petit merci tandis qu’il revient s’allonger à coté de toi, se dissimulant de nouveau sous la couette. Et toi, presque naturellement, tu te retournes vers lui pour l’observer. Tu attrapes la couette pour la mettre sur toi aussi, frissonnant un peu. C’est mieux comme ça. Les cheveux blonds éparpillés sur son oreiller, tu observes ton hôte à coté de toi. Il regarde le plafond, comme s’il avait trop peur de croiser ton regard. Tu esquisses un petit sourire, tes yeux commençant déjà à se fermer malgré toi. Et finalement, à moitié endormi, les barrières restantes tombent. Ton bras vient passer sur son corps. Et tu t’approches jusqu’à te blottir contre lui, lâchant un faible soupire de satisfaction. T’es plus tellement conscient de ce que tu fais. Perdu entre le rêve et la réalité. Tu sais juste que t’es bien. Si bien. La vérité, c’est que t’as pas été si bien depuis longtemps. Son odeur donne cette impression étrange de maison. Ouais. T’es bien là. Trop bien peut-être.
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MessageSujet: Re: visite nocturne - milo & sil   visite nocturne - milo & sil EmptyDim 30 Avr - 2:11

le silence retombe et aucune réponse ne se fait entendre. il doit déjà dormir. gros bébé bien imbibé qui hume l’alcool à des kilomètres à la ronde. paupières fermées, les poings serrés. ou pas. parce que dans ton dos tu le sens remuer et souffler comme un boeuf. une réactivité soudaine qu’il n’avait pas en arrivant. pour autant, tu ne bouge pas. tu restes volontairement de ton côté, ignorant savamment les pirouettes qu’il exécute en râlant. mue sous les draps, tu laisses de temps en temps un petit rire s’échapper, rien qu’à deviner ce qu’il essaye de faire lorsque tu vois vaguement son t-shirt voler par-dessus toi. tu ne veux pas le voir comme ça et risquer de plus parvenir à t’en décrocher. parce que même si la rancoeur demeure, y’a la curiosité qui s’éveille sous la peau. cet instinct sournois qui voudrait juste vérifier. vérifier qu’il est toujours le même que tu as connu, que tes yeux ont longtemps parcouru, que tes mains ont trop souvent frôlé. juste pour vérifier du bout des yeux qu’il a toujours cette même peau blafarde qui retrouvait couleurs au contact de la tienne. ces mêmes cicatrices qui prenaient vie contre les tiennes. ce déjà-vu que tu aurais peur de ne pas reconnaître si tu le voyais. non, tu le refuses. …mrrrh…chiant… j’arrive paaaaas. tu restes de marbre, feignant de dormir déjà ou de n’avoir rien entendu. mais aide moiiiiiii. tu hésites un instant, persuadé qu’il finira bien par y arriver malgré la contorsion abusive à laquelle il se livre. sans doute pas. putain. ta langue claque et tu te décides enfin. t’envoies valser le draps qui te gardais de lui, de son contact, pour regarder l’étendue des dégâts. les traits sévères tu le dévisages avec ce mépris à peine dissimulé pour l’état dans lequel il s’est mis. ça vaut bien la peine de boire pour se transformer en assisté. tu ne sais même pas comment t’y prendre pour ne pas donner à ce simple coup de main des allures dérangeantes. en fait si. même si ta curiosité se comble un minimum à le regarder à moitié dévêtu, il ne donne pas envie d’en voir plus. alors, tu avises, te redressant pour exécuter tout simplement ce qu’il a demandé sans prendre aucun plaisir à en profiter. c’était pas si compliqué finalement. il aurait pu y arriver tout seul s’il était pas aussi con. con de boire comme un trou et d’oublier d’être un semblant raisonnable. tu souffles, quelques peu agacé, balançant finalement son jean avec le reste. même son sourire ne parvient pas à te dérider. il a beau être toujours aussi beau par sa rareté de sincérité, tu t’en serais bien passé. alors, tu retournes t’allonger, distinguant à peine l’écho de son merci dans les crissements des draps que tu rabats sur toi. tu réponds rien, les yeux rivés au plafond, tu préfères en faire abstraction. juste pour pallier à cette infime déception qui se manifeste dans ta poitrine. petite boules caustique qui vient irradier le peu d’enjouement éprouvé de l’avoir retrouvé. c’est facile finalement, de ne pas y penser. de ne pas faire attention à lui. c’est facile de l’ignorer. du moins ça aurait pu l’être s’il s’était gardé de venir enrouler son bras autour de toi pour ensuite se blottir juste là. tout contre toi. comme il le faisait avant quand tu n’attendais que ça. tu te crispes, un peu. mal à l’aise, les nefs tendus, tu retiens ton souffle comme si tu craignais que ce geste t’atteigne plus que ce n’est déjà le cas. oui, ça l’est. t’es touché, ébranlé de renouer avec une telle intimité depuis trop longtemps oubliée. tu attends le moment où il s’éloignera de nouveau, bousculé par ses rêves qui le bercent déjà. mais, il n’est jamais arrivé. il est resté là, accroché à toi comme s’il avait peur que tu puisses t’envoler. et, toi, tu as finis de regarder la nuit se passer jusqu’à voir l’aurore éclore à travers la fenêtre. c’est là, seulement là que le sommeil est arrivé. baiser fatal de morphée qui ne t’a pas épargné. tu t’es laissé voguer sous la voûte des rêves avec une sérénité que tu ne pensais même plus retrouver un jour et que pour rien au monde tu n’aurais voulu voir t’abandonner. et puis, plus rien. seul le carillon irritant te ramenant à la réalité. ce tintement synthétique d’un réveil qui n’aurait jamais dû sonner. tu bouges un peu, imaginant que ça suffira à le faire taire. mais, non. il est bien là à sonner encore et encore, refusant de te laisser retourner à ce sommeil tant adoré. mhh… tu grognes, refusant désespérément d’ouvrir les paupières pour tenter de cerner l’origine de ce son désagréable et trop familier. d’un geste engourdi et maladroit, tu lances ta main sur la table de chevet où elle ne trouve rien de ce que tu souhaites à attraper. merde. à l’évidence, ton téléphone n’est pas là. forcé de constaté, tu te décides à ouvrir les paupières, râlant sous la morsures violente de la lumière contre ta rétine. il est où… quelque part mais, pas là. non, puisqu’il est dans la poche de ton jean échoué par terre cette nuit. jonglant d’un oeil à l’autre pour les garder sous le couvert de tes paupières, tu le cherches dans le bordel de fringues qui jonchent le sol et, finalement, tu le repères. sans grande conviction, t’essayes de te redresser mais, il est toujours là. sil ? il ne répond pas. il ne bouge même pas. poids mort qui t’empêche de remuer librement que tu finis par le repousser un peu durement pour pouvoir t’extirper de son étreinte agacé d’avoir à entendre ce bruit interminable. tu souffles un peu pour te donner du courage et finalement, tu te décide à ramper à moitié hors du lit pour tendre les bras le plus loin possible sans avoir à t’en extirper véritablement. ouf. c’est fini, enfin. tu te redresses pour retrouver ta position initiale, balançant négligemment ton téléphone où il aurait dû être, après l’avoir éteint. soulagé, tu soupires, refermant les yeux instinctivement en espérant pouvoir renouer avec ce sommeil tant mérité. un peu plus confiant, ou simplement trop abruti par ce réveil en fanfare, tu tournes vers ton intrus du bout de la nuit, refermant tes bras autour de lui. besoin matinal de cajoler ou simple volonté de te rassurer. te rassurer qu’il est toujours bien là. là, comme un doudou trop longtemps égaré, que tu serres fort dans le creux de tes bras.
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MessageSujet: Re: visite nocturne - milo & sil   visite nocturne - milo & sil EmptyVen 5 Mai - 13:27

Le sommeil t’enveloppe de ses bras en quelques secondes à peine. Et tu t’enfonces profondément, t’égarant au pays des rêves. Tu dors foutrement bien. Là, blotti contre son corps. Son torse te sert rapidement de coussin. Et tu lui sers presque de couverture. Tes rêves voguent vers Milo. Vers ce passé que vous avez partagé. Il t’apparait particulièrement loin. Confus. Et tout ca se mêlent peu à peu aux LB. A l’ambiance pesante qu’il y a dans l’appartement depuis ce qui s’est passé avec Lachlan. Tu veux partir de là bas. Va falloir que tu trouves une solution. Et vite.

Tu l’entends vaguement. Ce carillon métallique qui vient se glisser dans tes rêves, s’y mêlant étrangement bien. Tu grognes même pas. T’as pas la force pour ca. Tu veux juste continuer a dormir. T’es bien. Mais rapidement, le corps contre lequel tu étais blotti se détache du tient. Et tu frissonnes en sentant la fraîcheur de la pièce glisser sur ton corps. Mais le corps revient, et un léger soupire s'échappe de tes lèvres lorsque sa chaleur vient de nouveau se glisser contre toi.

T’es comme pris au piège dans cet endroit magique entre sommeil et éveil. Incapable de bouger et pourtant conscient de ce qui t’entoure. Tu sens sa chaleur. Et une odeur qui te plait tout particulièrement. Une odeur connue. Sans que tu ne saches vraiment à qui elle appartient. Ton corps s’éveille avec toi. Comme chaque matin. Et aujourd’hui, il est d’autant plus stimulé par une présence à côté de toi. Une présence encore inconnue. Les souvenirs d’hier soir sont indisponibles, brouillés par un trop plein d’alcool. Les yeux encore clos, tu grognes doucement, te décidant finalement à bouger un peu. Et ton geste consiste à glisser ta main sur le torse de ton inconnu. Homme. Agréable à toucher. Tu te blotti un peu plus contre lui, glissant naturellement ton visage dans son cou. Les yeux toujours clos, tu laisses tes lèvres goûter à sa peau. Doucement. Tout doucement. T’as toujours aimé les réveils au goût de sexe. Le second rond du matin. Tes doigts parcourent son dos tandis que tu viens te presser un peu plus contre lui. Tu donnes un léger coup de bassin, venant frotter ton membre qui se tend peu à peu contre ton amant. Un soupire d’envie glisse entre tes lèvres. Puis, dans un effort particulier, tu viens te mettre au dessus de lui, posant tes yeux sur ton inconnu. « Milo ?! » Tu restes figé en découvrant ce visage que tu connais trop. Ok. Tu t’attendais pas à ça. Milo ?!! Sérieusement ? Bordel. « Putain mais on a baisé ?! » Tu clignes des yeux, interdit. Et comme un con, tu penses que, franchement, si c’est le cas, t’as carrément le seum de pas t’en souvenir.
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MessageSujet: Re: visite nocturne - milo & sil   visite nocturne - milo & sil EmptyDim 7 Mai - 22:20

morphée revient. tendre aimé dans les bras duquel tu t’échoues pour sombrer à nouveau, partiellement. partiellement parce que tu ne retrouves pas le sommeil lourd que tu as quitté faute de ce réveil abrutissant. tu essayes, pourtant. lové dans tes draps, cajolant vaguement le souvenir volatil de cet ex retrouvé. t’as presque l’impression de rêver. un rêve acidulé comme tu n’en a pas frôlé depuis trop longtemps. tu te sens léger, tu te sens bien. t’aimerais que rien ne vienne entacher cet instant pour le gâcher et qu’il demeure ainsi toute l’éternité. qu’il ne reste que le silence et la douceur étrange de cette étreinte qui te rassure. t’aimerais oui mais, c’était sans compter sur l’émergence à retardement de ton voisin de chambrée. de loin, tu l’entends râler, puis tu le sens bouger. sa main vient rejoindre ton torse, électrisant ta peau de cette chaleur qui fait renaître les souvenirs qui te reviennent aussi clairement que s’ils dataient d’hier. son corps contre le tien, son visage qui vient trouver refuge au creux de ton cou, tu t’y laisserais presque succomber. pourtant, tu retiens ton souffle une minute pour ouvrir les yeux et réaliser. il est bien là, tout contre toi, après quatre années où vous n’avez plus rien partagé. il est bien là, tout contre toi, encore embourbé dans son sommeil qui semble incapable de le laisser lui échapper. tu sens son souffle sur ta peau, tu sens ses lèvres qui viennent l’embrasser et malgré toutes ces sensations qu’il éveille, tu refoules ce frisson traitre qui naît. tu refoules ce curieux désir qu’il attise. celui qui danse sur la mémoire de vos passions passées. celui qui s’émerveille un peu trop de l’avoir à peine retrouvé. mais, tu ne t’en sens pas prêt. pas comme ça. alors, tu restes de marbre quand tu le sens se frotter un plus contre toi. tu restes imperturbable quand tu sens son désir un peu plus qu’évident contre toi. intérieurement, tu te convaincs que ce n’est rien, que dans quelques minutes il finira par se lasser. qu’il ouvrira les yeux et que tout ça sera terminé. mais, c’est plus fort que toi. ses envies se font communicatives et lorsque qu’il prend l’initiative de passer sur toi, tu te sens chavirer. le souffle court, le ventre creusé, tu te laisses sagement dompter, refermant finalement tes bras autour de lui pour l’accueillir un peu plus chaleureusement qu'à l'accoutumée. jusqu’à croiser son regard qui finis par te glacer. milo ?! il a l’air surpris. pris de court. comme s’il s’attendait à tout sauf à toi. t’en mènes pas large face à cette stupéfaction qu’il ne dissimule même pas, pourtant tu souris, légèrement. embarrassé et pas vraiment rassuré. putain mais on a baisé ?! tu grimaces instinctivement, écoeuré de constater que l’état dans lequel il est arrivé cette nuit lui a probablement ravagé la moitié de ses neurones encore vivaces. pas encore… que tu lâches en pointant ostensiblement des yeux l’endroit exact où vos corps se touchent. t’as ce sourire sarcastique qui s’esquisse sur les lèvres pour camoufler ta déception soudaine alors que tes bras retombent mollement. tu ne t’y attendais pas, tu ne le voulais pas non plus mais, t’aurais espéré une autre réaction que celle-ci. t’es perplexe, incapable de savoir si cette idée le dégoûte ou le ravit. mais à voir ta gueule je suppose que c’est pas vraiment au programme. soupires blasé qui t’échappe malgré toi. t’as pas envie de lui montrer ton dépit, alors tu détournes le regard, remuant légèrement pour tenter de lui faire comprendre que cette position te dérange. t’es mal à l’aise, bientôt plus préoccuper par ce besoin ridicule de t’éloigner de lui pour disparaître. pour ne plus avoir à supporter son regard sur toi. pour ne plus avoir à constater l’évidence qu’il n’aurait jamais dû se trouver là, avec toi. tu te souviens de rien, c’est ça hein ? rhétorique amère qui te glisse des lèvres dans un soupire. c’est tellement certain qu’il a tout oublié.  oublié que c’est lui qui t’a appelé. oublié que c’est lui qui pensait à toi en premier. oublié que c’est lui a demandé à te rejoindre. oublié ce semblant de paix providentiel qui vous a conduit jusque là. et, soudain tu regrettes. tu regrettes d’avoir décroché. tu regrettes d’avoir pris le temps de l’écouter. tu regrettes de l’avoir laissé se pointer. tu regrettes de l’avoir laissé revenir dans ta vie pour bousculer et réduire à néant ces quatre années où tu as essayé de te reconstruire sans lui. tu regrettes tout. mais qu’est-ce que tu croyais milo ?
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MessageSujet: Re: visite nocturne - milo & sil   visite nocturne - milo & sil EmptySam 20 Mai - 18:10

T’observes son visage. Puis son corps sous toi. Ce corps que t’embrassais quelques secondes auparavant. Ce corps que t’embrassais aussi y’a des années. Il a un peu changé. Un peu plus de muscles ici et là. Tu fronces les sourcils, l’observant toujours, un peu paumé. Tu comprends pas ce que tu fous là. Dans son lit. Tu croyais qu’il te détestait. Pour être parti et l’avoir laissé derrière. A bien y réfléchir, tu te détesterais surement aussi. Et pourtant … Il a l’air … déçu. C’en est presque drôle tant c’est incongru. Tant c’est inattendu. Tu cherches dans tes souvenirs comment tu as pu atterrir ici. Tu te souviens de Nora. De rires. De conneries. D’alcool. Beaucoup d’alcool. T’as encore déconné ouais. Depuis Curly, tu dérives. Encore plus qu’avant. Si c’est possible. Tu t’égares dans l’alcool parce que c’est plus facile. Parce que c’est un bon moyen d’oublier et de rire. T’as jamais été très fort en sentiments, mais l’amitié de Curly a toujours été un ancrage. Un moyen de rester à la surface. Au même titre que l’amitié de Nora. Et sans ce petit con, t’as l’impression de te noyer. Et bordel, tu détestes cette impression. Comme si tu tenais pas la route tout seul. Qu’ils aillent tous se faire foutre. T’as besoin de personne. Plutôt crever que d’être dépendant de quelqu’un. Même d’une amitié de près de quinze ans.

« tu te souviens de rien, c’est ça hein ? » Il s’est passé quoi ? Pour qu’il ait l’air si déçu de ton oubli. Qu’est-ce que t’as bien pu foutre. Les idées défilent dans ton cerveau encore imbibé d’alcool. Des trucs complètement improbables. Puis tu fouillent un peu plus loin dans les souvenirs. Jusqu’à ce que ça te revienne. Comme un ballon de handball reçu en pleine gueule. Tu l’as appelé. Toi. Bordel. Tu t’souviens avoir appuyé sur son prénom. Et d’ce sentiment lorsque t’a entendu sa voix. Putain, tu déconnes grave. « Y s’est passé quoi ? » Tu préfères faire comme si. D’ailleurs, tu devrais te barrer. Effacer tout de suite ce moment de faiblesse. Toutes ces conneries que t’as bien pu dire sans que tu ne t’en souviennes. Pourtant, tu restes la. Infoutu de bouger. Parce qu’au fond, t’en as pas vraiment envie. Mais t’en as aussi sacrément la trouille. Il t’a toujours fait ressentir ça Milo au final. Ce mélange de sécurité étrange et de trouille immense. Comme si t’avais peur d’être enfin bien. Peut être que c’est ça en fait. Peut-être que t’as juste peur de t’attacher encore. D’en souffrir encore. Comme un bon gros cliché de gamin abandonné. Bordel Sil, t’es juste un putain de cliché, ça fait pitié. Tu te redresses, descendant de son corps puis de son lit. Tu passes la main dans tes cheveux, grimaçant en sentant le monde tourner autours de toi. « T’es pas censé genre … me détester ou quoi ? » Tu attrapes le teeshirt par terre, l’enfilant sans réaliser que c’est celui de Milo et non le tient. Puis c’est au tour de ton jean. Ouais. Tu t’prépares à te barrer. Pour fuir les discussions. Pour fuir la réalité. C’est plus facile ouais.
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MessageSujet: Re: visite nocturne - milo & sil   visite nocturne - milo & sil EmptyVen 26 Mai - 21:39

t’es con, milo. irrécupérable. la tête pleine d’espoirs qui n’arriveront jamais. rêveur déchu que rien ne saurait sauver. cette nuit, sans avoir voulu trop en attendre, tu as quand même fini par y croire un peu. cette nuit, sans vouloir lui donner autant d’importance, tu as quand même fini par te faire prendre à ton propre piège. pourtant, tu n’en attendais rien. rien de plus qu’une douce piqûre de rappel pour des souvenirs que tu pensais avoir enfoui à jamais. des souvenirs aussi douloureux que précieux. souvenirs d’un passé où il était encore beaucoup pour toi. plus qu’un prénom porteur de haine. plus qu’un visage miroir de colère. plus qu’une saloperie de gamin qui laisse un trou béant dans la poitrine à chaque fois qu’il s’en va. à cette époque où c’était lui qui soignait les plaies, soulageait les coeurs. cette époque que tu ne verras peut-être plus jamais. non, tu n’attendais rien de spécial après cet appel, après cette visite. tu pensais seulement que tout ça pourrait peut-être s’achever. tu pensais qu’à partir de cet instant, tu pourrais de nouveau le regarder sans que ça ne te fasse mal de réaliser qu’il ne serait plus jamais celui que tu as un jour, aimé. au lieu de quoi, il n’y a que cette récurrente déception qui te bouscule encore. celle qui réalise qu’en quatre ans à peine, tout un monde s’est dressé entre vous pour vous séparer. celle qui réalise qu’en quatre ans à peine, il a eu le temps de devenir un étranger pour toi, comme toi pour lui. celle qui comprend aussi, que rien ne redeviendra comme avant. que tout est probablement perdu. Y s’est passé quoi ? ta langue claque dans ce réflexe nerveux qui refuse d’accepter l’évidence. celle qu’il n’a pas la moindre conscience de ce qui l’a poussait à se souvenir de toi cette nuit. même toi tu n’en sais rien dans le fond, tu comptais même sur lui pour comprendre. mais, c’était sans compter sur l’alcool qui dit n’importe quoi, fait faire n’importe quoi. l’alcool qui protège la conscience pour libérer les doutes à en faire se produire ce qui, sobre, ne serait jamais arrivé. ce n’est même pas flatteur d’en prendre conscience. de voir qu’il n’assume pas. qu’il préfère se cacher derrière ces excuses pour tout refuser. c’est rabaissant, dérangeant, écoeurant.  rien qui vaille la peine d’en parler… que tu souffles en détournant le regard ostensiblement pour ne plus avoir à contempler ce visage déformé par la confusion. pour ne plus avoir à regarder ce triste spectacle qui te laisse un goût amer au coin de la bouche. c’est vrai. dans le fond, il n’est rien arrivé. rien du tout. si peu que si tu le voulais, demain tu pourrais l’avoir oublié. pourtant, tu te jures de ne rien en faire d’autre que de l’ajouter aux indénombrables trahisons qu’il a eu le temps d’accumuler avec toi. tu te fais la promesse de garder ce souvenir aussi précieusement qu’un autre pour te rappeler à quel point tout ce qui rime avec lui peut être douloureux. à quel point il peut faire mal. peut-être qu’un jour, tu finiras par comprendre. peut-être qu’un jour tu finiras par arrêter de te raccrocher à lui et tout ce qu’il a pu représenter. peut-être qu’un jour tu le laisseras aussi facilement se décrocher de toi que tu ne peux le faire là. c’en est presque un soulagement de le sentir s’éloigner. comme un poids devenu trop étouffant, trop corrosif. T’es pas censé genre … me détester ou quoi ? c’est pire que tout. pire que de le voir progressivement se défiler. pire que de le savoir capable de faire semblant. parce que la vérité, c’est qu’il rejète indirectement la faute sur toi. alors non, avant cet instant tu le détestais pas. tu lui en voulais juste. tu lui en voulais d’être parti. tu lui en voulais d’être assez con pour revenir seulement maintenant. tu lui en voulais d’avoir pris la peine de t’appeler alors qu’il aurait pu simplement t’oublier. tu lui en voulais d’être venu et d’avoir tout troubler dans cet ordre que tu as mis si longtemps à établir loin de lui. mais, oui, maintenant tu le détestes. tu le détestes de tout gâcher. tu le détestes de le voir se planquer derrière tes propres reproches. tu le détestes de le voir progressivement s’échapper sans même te donner la moindre chance que ça puisse se passer autrement. tu le détestes d’avoir toujours trop représenté pour toi. tu le détestes d’être celui qu’il est. tu sais quoi ? c’est nerveusement rieur alors que tu te redresses pour t’asseoir et lui faire face. pourtant, t’as pas envie d’en rire. t’as pas envie de faire semblant que ça ne t’atteint pas. mais, tu n’as pas non plus envie de lui donner le plaisir de voir que ça te blesse. t’as pas envie de lui donner le plaisir d’entrevoir ce faible espoir que tu pensais avoir retrouvé. je pensais que les années ça t’aurait arrangé niveau connerie, mais même pas en fait. t’as ce rire amer alors que tu te dégages de sous les draps pour l’aider à rassembler ses affaires un peu plus vite. tu n’as même plus envie de l’entendre parler plus longtemps. tu n’as plus non plus envie de le voir encore s’éterniser ici. t’as pas envie de donner une suite à ce désastre déjà assez ridicule. t’as pas envie de t’humilier un peu plus alors que finalement, c’est lui qui devrait avoir honte. barre toi. dégage. que tu finis par lâcher, un peu plus sérieusement, un peu plus sévèrement. t’es lassé de rire. lassé d’être patient. alors, tu attrapes sa veste pour la lui lancer lourdement dessus avant de te mettre en tête de le pousser hors de ta chambre. hors d’ici. hors de ta vie. tu t’en fiches qu’il soit pas encore tout à fait habillé ou non. tu ne le regardes même plus. t’es muré derrière les remparts de cette colère triste qui t’envahie et t’aveugle. alors, tu le pousses encore et encore jusqu’à pouvoir atteindre la dernière sortie qui le garde encore avec toi. tu ouvres la porte à la hâte pour le pousser une dernière fois et seulement là tu le prends la peine de le regarder à nouveau. une dernière fois tu l’espères. casse toi sil, et vraiment cette fois. une conclusion douloureuse qui tu l’espères le convaincra, définitivement. pour que jamais il ne revienne. qu’il retourne dans l’oublie comme il l’avait si bien fait. qu’il disparaisse complètement derrière tes souvenirs et cette porte que tu claques avant de la verrouiller. comme si t’avais peur qu’il revienne. comme si t’étais pas sûr que ça l’arrête. dans le fond ce n’est pas de lui que tu as peur. seulement de toi. de toi et de cette porte que tu te sais incapable de garder fermée entre vous si jamais il finissait par revenir. toi et ton impossibilité à définitivement l’oublier.


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