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 I've drugged him on national television [Jeff.Tobias]

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MessageSujet: I've drugged him on national television [Jeff.Tobias]   I've drugged him on national television [Jeff.Tobias] EmptyMer 31 Aoû - 20:22

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Tobias content

Tobias marchait, les poches remplies de petits sachets blancs. Le deal était énorme, la plus grosse quantité qu’il ait eu à vendre depuis son arrivée à Savannah. Une fille l’avait renseigné et lui avait promis des acheteurs friqués, mais surtout de bons gars fidèles. C’est ce qu’il manquait au début de business de Tobias. De vrais deals avec des gens solides.

Il vérifia l’adresse. Devant ses yeux se tenait une porte noire surmontée d’un immense panneau en néon aux allures de club de strip-tease. Virtual Trash Tv . Tobias poussa la porte. Il avait déjà entendu parler de ce nom. Ça y est, ça lui revenait. *Oh merde, c’est ceux qui font ces émissions horribles avec des meufs à poils qui passent leur temps à s’entredéchirer.* Tobias avait envie de juger. Il voulait partir, jeter sa marchandise par terre et gueulant qu’il refusait de vendre aux connards qui exploitent l’image de jeunes filles crédules. Il essaya, mais rien ne sorti. Putain, lui aussi il les regardait ces émissions. Il était devant l’antre des démons qui les produisaient et il allait bien falloir qu’il se l’avoue. Il adorait voir des sadiques manipuler des âmes innocentes, les torturer et les forcer à montrer à la télé la pire facette d’elles-mêmes.

Son intérêt se limitait souvent aux premiers épisodes. Il appréciait surtout la fraicheur des débuts. Lorsque les candidats pensaient encore innocemment pouvoir conserver leurs valeurs en étant enfermés dans une villa avec des inconnus pendant des semaines. Il aimait les voir se décomposer au fil des missions imposées par une production jamais avare en défis dégradants.

« Jeff ? » demanda Tobias à l’accueil. L’hôtesse était beaucoup trop fringuée pour son travail. De son point de vue, le prêtre pouvait apercevoir des parties de son anatomie qu’il aurait préféré garder intimes. On lui indiqua un studio.

Des cris hystériques perçaient à travers la porte isolée. Des engueulades, des hurlements de joie, ou les deux en même temps. Il ouvrit. Devant lui, des images inédites de la dernière production de Virtual Trash. De la décadence en direct live, sans filtre, sans montage. Des filles vulgaires apprenant leur texte. Des hommes se soustrayant au réel. Ça manquait d’humanité, de respect, de fraternité. Ils s’inventaient une autre vie. Au milieu du chaos, un lion hurlant des ordres dans son talkie-walkie. Jeff, probablement. En quelques phrases, il changeait un scénario, détruisait des couples en créant les pires vulgarités que la Terre ait porté. Autour de lui, des petites mains acharnées appliquait ses ordres. Ils avaient l’air exténués, usés par des milliers de faux conflits mis en scène. Des vies passées à remonter celles des autres, pour en livrer les moments les plus trashs à des téléspectateurs avides de destructions.

*J’espère que Cindy ne va pas se faire éliminer* se surpris à penser Tobias, qui regardait la scène depuis une bonne minute.

L’homme débout ne semblait pas perturbé par la jeune fille en train de se taillader les veines sur l’écran principal. *Celle là, elle n’a pas mangé depuis des semaines* Tobias était passionné par ce mec. Il avait trouvé le bon filon pour faire du mal aux autres en toute légalité. Il était malin, il l’aimait bien.

Il consulta ses derniers messages. Tobias donnait toujours un mot de passe pour ses commandes. Il préférait éviter de gueuler tout fort qu’il se baladait avec plusieurs kilos de drogue dans les poches, au cas où un flic se trouvait dans le coin. Le mot de passe d’aujourd’hui était bien trouvé. Il était sûr que personne ne répondrait, à part l’intéressé.

« Elle est pour qui la pepperoni ananas ? »
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MessageSujet: Re: I've drugged him on national television [Jeff.Tobias]   I've drugged him on national television [Jeff.Tobias] EmptyMer 31 Aoû - 20:31


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Son cul, mais son cul. Son cul m’exaspère. Putain, il me rappelle celui de Kim Kardashian croisé avec celui de cette nana suprêmement vulgaire du dernier casting de Virtual. Wao. Un fessier concours. Jupe moulante et cellulite débordante des treillis  poisseux de ses bas résilles Primark, la bile m’est monté au lèvre aux premiers trémoussements. D’habitude, ce genre de fille est dégrossé par la tentative initiale : on leur fait une remarque, et elles filent chez le toubib se faire aspirer le gras, le convertir en silicone, puis se le faire savamment réinjecter : cul d’enfer et poitrine fantoche,  on les engage si elles reviennent. Fantastique. Celle là n’avait pas dû saisir le concept la première fois, et ma directrice de casting n’étant pas expansive sur les compliments, il avait fallut que je me charge moi même de lui explique le genre de miracles qu’une injection de silicone peut faire pour un début de carrière. Et cette mioche, qui marche de travers derrière la caméra, très visiblement intimidée, n’a rien à envier à la grâce de ma barbie profession pute.

Autours de moi, on saisit qu’il y a un problème. C’est comme un courant électrique qui grésille de l’un à l’autre, et chacun sert les fesses. Excises sensation, que de sentir que si je grimace au deux tiers, tout le monde va se jeter sur la fautive –aka la pauvre môme tout juste sortie de tôle, encore en train de réapprendre à dire bonjour sans se prendre une claque – pour lui intimer de bouger un peu plus gracieusement.

J’admet être un peu à cran : la journée à commencée crispante et s’étale un peu plus dans sa merde à chaque minutes qui passe. Levé cinq heures, rendez vous stupide avec un coiffeur inepte : trente secondes pour détester sa gueule, dix minutes pour la lui détruire. Trois quarts d’heure pour trouver quelqu’un capable de terminer ce qu’il a commencé, évidemment. Six heurs, trente minutes pour checker le nouvel arrivage de matériel, vingt pour modifier la commande. Parce qu’elles ne sont jamais conforme, parce qu’écrire scrupuleusement le détail de chaque pièces ne suffit pas aux connards du stock pour faire leur boulot correctement. Un sacré paquet d’assistés. Je ne vous fais pas le détail, petit déjeuner sur le pouce, rail entre deux rendez-vous et deux suçages de bites – j’apprécie Nicholas mais il y a des moments où j’aimerais qu’il se calme – en prétendant devoir aller pisser. Rien ne passe par l’urètre mais remplissage superbe des sinus en moins de six secondes, sinon je crève. Il est Quinze heures, je n’ai pas déjeuné, on tourne non stop depuis le début de l’après midi et si je n’ai pas mon carburant là, maintenant, tout de suite, le prochain faux pas de la gamine sera justifié par le pieds qu’elle se sera pris dans le cul.

Mais ce cul, putain, faites quelque chose. « Faites quelque chose pour son cul, plus personne ne doit le voir à l’écran. Caméra 1, tu l’as dans le champ. Fuis ce putain de fessier. Imagine c'est Justin Bieber qui a décidé de te caresser l’anus. » Blanc d’une demi seconde. « Je veux pas savoir si ça te plaît ou pas, vire moi cette paire de l’écran, plus personne ne sait si on film un cul ou un torse. »

J’ai contacté il y a trois jours un type louche, qui a rendez-vous ici dans dix minutes, s’il n’est pas à l’heure je casse un truc ou je vire quelqu’un. Matthew, par exemple. Putain, je suis sur que c’est lui qui tient cette caméra de merde dont chaque angle est cadré comme si Taylor Swift avait décidé de se mettre au cinéma. Ca me crispe, qu’il travaille encore là, ce type. J’ai vraiment la dalle, et personne ne place sa réplique correctement. « Quelqu’un a vu le script ? » Demande une voie. Je sais pas, dans ton cul, t’as regardé ?

Ola, Jefferson.

Aucune raison d’être agressif.

« Elle est pour qui la pepperoni ananas ? »

Personne n’a commandé un truc aussi dégueulasse, ou en tout cas je l’espère très fort, parce qui si ça doit être le résultat de notre déjeuné, mon humeur ne va pas aller en s’améliorant. Je me fais la remarque, en dégageant mon regard de l’écran de manières sporadique – il m’est difficilement permis d’en rater une miette- que personne n’a indiqué de pauses, et que le type qui attend tranquillement à la porte du studio n’a été appelé par personne. Entre deux flash d’agenda plus blindé que le cul de Madonna, je me souviens de ce mot de passe absurde décidé à la vas vite. Je fais un geste, et marmonne trois mots dans le talky « On prend une pause. » Tout le monde en a besoins, je sens un grand souffle soupiré entre les lèvres qui s’échappe spontanément. Je ne suis pas le seul à crever de faim : le rythme, c’est moi qui l’impose. Aujourd’hui, naturellement, j’ai décidé de me la jouer connard : mes nerfs ne supportent pas deux minutes de relaxation.

Je quitte la salle en entraînant derrière moi le cinglé avec sa prétendu peperonni –mais qui ingère un truc pareil ?- et le séquestre dans mon bureau. Je prends sur moi pour ralentir mon rythme cardiaque, mis à mal par les trois gélules consommées à défaut de coke. Dans un tiroir fermé à clef, une mallette : blindage armé, triples serrures, bourré de frique. Petit trésor dont l’autre faux jeton ne verra la couleur qu’une fois la marchandise étalée sous mon nez.

Je hausse un sourcil dans sa direction, et lui désigne le bureau.

- On va pas y passer la nuit. »

Je crève tellement la dalle que je prend une part de pizza dans la boîte qu’il a négligemment posé sur un coin de table.
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MessageSujet: Re: I've drugged him on national television [Jeff.Tobias]   I've drugged him on national television [Jeff.Tobias] EmptyJeu 1 Sep - 18:23

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Jeff demande une pause. Des dizaines d’esclaves lèvent les mains de leurs claviers et sortent des clopes dans un soupir de soulagement. Le monde s’arrête, comme un cœur qui ralentit, à deux doigts de la crise cardiaque. A l’écran, les filles continuent de bouger. Pour elles, l’enfer se s'arrêtent jamais. Qu’elles continuent à se couper, à aller se faire vomir ou à remuer leurs corps boostés au silicone, il y aura toujours une caméra braquée sur elles. Tobias n’en demandait pas tant, il aurait aimé rester dans la régie, à regarder Jeff s’énerver sur des paires de fesses si énormes que les cadreurs ont du mal à les faire entrer dans le champ.

Jeff le traîne dans son bureau et claque la porte. Le gars a l’air pressé, trop pressé, pas naturel. Il est sous speed. Sous coke. Non, Tobias reconnaît. Les paupières qui clignotent, les sueurs froides. Ça, c’est de la mauvaise drogue. C’est les pilules qu’on prend quand on n’a plus rien, qu’on est à sec, à deux doigt de la crise. Ce gars a besoin de lui, il attend sa dose, il l’attend depuis longtemps, trop longtemps. Ça se voit, ça se sent, dans ses attitudes nerveuses, dans ses reflexes désordonnés. Le gars essaye de se calmer, mais son rythme cardiaque est contre lui. Il accélère, il faut qu’il parle, qu’il maitrise la situation, il lui faut sa dose.

- On va pas y passer la nuit.

Jeff mange pour se sevrer. Tobias le regarde. C’était sa pizza. Okay, c’était aussi son alibi pour entrer à Virtual TV, mais c’était son repas. Il comptait la manger en sortant. Client ou pas, il aurait pu demander. Ça lui sera facturé, au centime près, et qu’il ne vienne pas se plaindre. *Ma. Pizza.*

Tobias referme le carton gras. Il protège son bien, pas question de se faire piquer une autre part. Un mec qui ne sait pas protéger sa bouffe ne dure pas longtemps dans le milieu.

Jeff le regarde comme un cinglé. Tobias lui rend son regard, il le voit comme un fou. Mais un fou qui a réussi. Les seules décorations de son bureau sont des statuettes dorées gravées au nom de Virtual Trash TV. Les gens de la télé ne sont pas sains, mais ils savent reconnaître la valeur de leurs pairs.

Un écriteau lui confirme qu’il est chez le boss. Alexander Jefferson - PDG . Tobias s’assoit sur l’un des fauteuils. Il attend, en tapotant ses doigts sur le bureau en verre. Rien de vient.

Il y a deux catégories d’acheteurs. Ceux qui respectent les fournisseurs, qui se déplacent, sont à l’heure aux rendez-vous et montrent directement le cash. Ceux là sont faciles à gérer, ils ont peur de leur dealer. Ils regardent trop la télé et savent qu’un mot de trop, un billet de moins, et c’est la mort de toute leur famille dans le prochain journal télévisé. Et il y a les autres.

Jeff fait partie des autres, ceux qui veulent donner le ton. Le mec veut en finir vite, comme s’il avait d’autres choses à faire. Tobias connaît la technique, le petit jeu de celui veut faire croire que cet achat n’est qu’une étape de sa longue et misérable de journée qui le mènera au bout de la nuit, dans un lit inconnu aux côtés d’une superbe créature refaite pour une prochaine émission. Pas question. Tobias s’est déplacé et il compte bien lui faire perdre son temps à négocier.

« Alors, ça gagne bien d’exploiter la misère des autres ? », demande le prêtre d’un ton innocent en attrapant l’une des statuettes dorées. Le socle est couvert de résidu blanchâtre.

Tobias veut surtout faire durer le plaisir. Il apprécie l’ambiance du studio. Il a l’impression d’être dans l’usine du vice, dans le bureau du boss. Comme rencontrer le diable en avant-première. Il aurait pu faire ce métier. Pas filmer, pas le montage non plus, la technologie n’a jamais été son truc. Mais directeur de casting, il aurait aimé. Il s'imaginait au sommet de son art, chassant des têtes dans rue et les appâtant dans les studios pour satisfaire des producteurs avides de nouvelles recrues.

Le prêtre se relève, essaye d’ouvrir un tiroir sous le bureau. Il reste fermé à clé. Ça ne se passera pas comme ça. Il ne posera pas gentiment sa drogue sur la table, il ne verra pas son client en sous-estimer la qualité et imposer un prix ridicule. Qu’il ne le prenne pas pour un débutant, il était dans ce business avant que Jeff ne pense à son premier fix.  

« Où est mon fric ? Pas de fric, pas de drogue. »

Jeff devait être plus pressé que lui. Le prêtre pouvait bien attendre, prendre le temps de discuter. Il pouvait même y passer la nuit. S’il était à New York, Tobias aurait sorti les armes, les photos de famille et menacé sa vie dans un excès de violence qui lui manquait particulièrement. Mais il était résolu à ne pas faire les mêmes erreurs à Savannah. Jeff était un mec important, il était probablement sous surveillance. Pour ce genre de cas, Tobias avait une petite technique. Il savait comment gérer les animaux grognons.

Tobias sort l’un de ses sachets et en versa une quantité minime sur la table. Assez pour montrer qu’il a de la ressource. Il étale la poudre et forme un trait régulier avec une carte trouvée sur la table. Il appâte l'animal. A lui de faire le beau et de sortir le fric.
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MessageSujet: Re: I've drugged him on national television [Jeff.Tobias]   I've drugged him on national television [Jeff.Tobias] EmptyMar 6 Sep - 16:50



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La pizza est dégueulasse, immonde, infâme. Pire qu’un vieux macdo condensé oublié au frigo et consommé le lendemain d’une cuite. Le type ferme la boîte en carton d’un geste sec et nerveux qui indique que j’ai fais une connerie. Dégoûté, je pose ce qu’il reste de la part sur le carton clos, à côté de sa main. Le procédé est machinal, inconscient et millimétré : je n’ai presque pas conscience d’avoir reniflé la part de pizza mollement humide, d’avoir grimacé entre deux clignement d’yeux, et d'avoir tenté illico de la ranger à une place qui ne lui est plus accessible. Le morceau séparé de sa grande famille reste stupidement là, à étaler son adipose sur le carton poudré de l’emballage, et former une tâche de graisse dégueulasse dans les fibres du papier.

Le livreur et moi, on se regarde en chien de faïence. Je n’ai pas l’air de l’impressionner beaucoup : yeux noir enfoncés dans deux caves de cernes fiévreuses, cheveux bouclés ébouriffés au quatre vent de son désintérêt d’apparence, il pourrait être appétissant s’il n’avait pas au fond des pupilles ce petit rayon de folie sauvage qui m’indique automatiquement un type drogué à la violence latente et aux principes malsain. Je ne suis pas plus impressionné que lui : d’une part parce que le danger m’excite, d’autre part parce que j’ai côtoyé mon lot de tarés pour savoir que dans quatre vingt dix pour cent des cas, il y a toujours moyens de s’en sortir.

- Alors, ça gagne bien d’exploiter la misère des autres ? »
- Pourquoi, tu bosses dans le sociale ? »  Il me dévisage du fond de mon fauteuil, avec une espèce de satisfaction stupide gravé sur les traits. Putain de merde, il fallait que je tombe sur un dealer avec une conscience morale à la con.  Le coin de mon nez esquisse un prémisse d’expression dégoûtée –vraiment malgré moi- et mes yeux regardent le plafond une fraction de seconde, incapable que je suis de dissimuler l’inintérêt que je porte au développement de cette question dans la situation actuelle. Mais parce que ma mère m’a bien élevé, je prend sur moi, fort d’une infinie bonté, et réplique : « On fait quasiment le même boulot toi et moi, mais si tu veux réellement comparer, je pense que mon chéquier est plus gros. »

Il me fait rire, monsieur moral. Il a l’œil clair et la main à peut près ferme du type qui ne consommes pas sa marchandise, il se plante dans ce bureau la bouche en cul- en cœur- pour me distiller tranquillement, à revers de milliers, une poudre qui crèvera à petit feu et extatiquement la moitié de la production –et ça, très clairement, il en a conscience -, et il me parle d’exploitation, de misère et d’égoïsme sous couvert comme s’il était l’apôtre de Marie Thérèse. Putain, quel type hilarant. J’espère encore avec un reste de respect stupide dans la nature humaine biaisée qu’il semble avoir, qu’il me fait là une petite démonstration d’ironie.

Je m’appuie sur le bureau, me redresse, fait trois pas et recommence. Impossible de tenir en place plus de deux minutes, et au stade où j’en suis, mon hyperactivité m’échappe totalement. Je saisis seulement le regard du type qui me scrute comme un psy face à un superbe cas d’étude. Dans ses yeux, deux gros dollars en guise de pupille. Il attend patiemment que je vomisse mon fric, sans respect de la garantie.

Pas de fric, pas de drogue, dit-il avec la certitude absolue de maîtriser la situation. Hé, je dois le lui concéder, il la maîtrise totalement. Moi, au bout du tunnel, je suinte le manque par tous les ports enflammés de ma peau. Tout mon organisme est en absolu burn out, de fatigue constante, de tension nerveuse, horripilé par l’effet des gélules prise entre deux cafés à la pisse, la poudre se fait désirer comme une putain de cabaret : une heure de danse, mais on ne touche pas. Je la sens dans la proximité du dealer enfoncé dans le cuir strié du trône patronale, mais impossible de mettre la main dessus : je connais ce genre de type, si je m’approche, il me colle un coup de couteau dans la main, tire vers lui et m’emplâtre la gueule sur le coin du bureau au passage. Je connais, j’ai déjà vécu.

Je le vois qui test le tiroir. Pas gêné, l’enfoiré. Je me crispe instantanément, pire acteur au monde, incapable de dissimuler le petit coup de chaud que son geste me prodigue. Manifestement, l’enfoiré se sent chez lui. Incapable de focaliser mon attention ou d’analyser quoi que ce soit – je décrypte assez mal les gens, de toutes manières – je le vois baliser trente seconde avant de porter la main à sa poche. Il en sort délicatement un petit sachet dont il repend la moitié sur la table. Je suis aux arrêts, tout le corps tendu vers son geste qui me fait l’effet d’un effeuillage. Ses doigts sont d’un leste superbe, lorsqu’il manipule la carte : il sait y faire, la délicatesse et l’érotisme d’une pimbêche encore fraîche dans son expérience. Je suis à deux doigts de lui saliver dessus quand mon cerveau décide de me rappeler à ma fierté, et avec un effort de volonté surhumain, je quitte la drogue des yeux. Cette drogue qu’il faudra ensuite que je partage avec la moitié du studio : sympa, Jeff, de faire la commission pour tout le monde.

Lentement, je contourne le bureau en choisissant le chemin opposé à mon superbe interlocuteur, sans le quitter des yeux, avec la méfiance du type qui s’est déjà fait tabasser pour avoir manqué de paranoïa. Dans ma poche de jean, je prends une clef, minuscule, que j’insère dans la serrure du tiroir. Mes yeux ne quittent ceux de ma mignonne effeuilleuse que l’instant infime qu’il me faut pour visualiser le trou de la serrure et ne pas me ridiculiser en poinçonnant à l’aveuglette. J’en tire une mallette en cuir doublé de trois cadenas à code que j’ouvre successivement après avoir reculé à distance respectueuse : suffisamment pour lui montrer que je ne suis pas con, pas suffisamment pour qu’il puisse trouver ça insultant. Je fais pivoter le colis et lui fourre sous le nez une ribambelle de billets solidement harnachés en petits paquets sucrés.

- La jumelle sera pour toi quand t’auras montré ta bonne volonté : chacun son tour, c'est le principe de la politesse. » Je sourit vaguement. « C’est pas que j’ai pas confiance. Mais tu sais, hein, on se fait souvent moins mal à être un peu parano, je ne t’apprends rien. » Mon ton badine avec la subtilité d’un coup d’extincteur dans la gueule. Je ne me crois que très moyennement malin à essayer de copiner avec l’échalas sombre qui joue avec un rail sans se le faire monter dans le nez. Ma confiance est approximative de zéro mais j’ignore pourquoi, il faut toujours que mon hypocrite petite nature tente d’imiter le type sociable. Je crois que ça me rassurerait un peu, de le voir péter un coup et se détendre sur son siège à la con.
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MessageSujet: Re: I've drugged him on national television [Jeff.Tobias]   I've drugged him on national television [Jeff.Tobias] EmptyJeu 8 Sep - 22:13


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C’est lui qui était dégueulasse. Aussi froid que les ananas surgelés qui illuminaient comme un soleil d’or la part de pizza. Aussi sec qu’un vieux rat qu’on aurait laissé pour mort au fond d’une cave perdue, à deux centimètres de la tapette, à un pas du suicide. Mais le rat tenait à ce petit bout de tristesse pitoyable qu’il appelait sa vie. Il s’accrochait, mordant ceux qui l’entourait pour gratter encore quelques secondes sur Terre.

Le rat était arrivé à bout, il lui fallait son shoot. Un stupide sourire satisfait était toujours affiché sur sa face. Il jugeait. Tobias était persuadé que Jeff était bien plus à juger que lui. Dieu s’en chargerai le moment venu. L’un était mafieux et trempait jusqu’au cou dans l’illégalité, l’autre ne tuait pas, mais gagnait sa vie en détruisant à chaque plan de caméra des pauvres blondes innocentes. Les gars de Virtual Trash auraient mieux fait de faire sous-traiter leurs séquences crades à des putes de motel, au moins ils ne risquaient pas des procès en diffamation pour escroquerie.

Jeff était profondément drogué. Les restes de coke qui se baladaient dans ses veines attaquaient ses nerfs et l’empêchaient de contrôler ses émotions. Tobias le trouvait trop sec, trop sarcastique, chacun de ses mouvements étaient réalisés avec excès mais le prêtre prenait étonnement son pied à l’observer. On le disait imprévisible, mais son nouveau client l’était encore plus. A une question, il pouvait répondre en tant que Jeff, le producteur à succès, à l’autre, c’était la drogue prenait la parole, offrant des répliques acerbes.  

Ce mec devait avoir une vie compliquée.

Jeff se lève. Tobias a hâte de voir sa prochaine action. Il y a une chance sur trois environ pour que le gars se jette sur le peu de drogue étalé sur la table et se mette à la sniffer dans un espoir désespéré de compenser son manque. Ou il est plus raisonnable que prévu et il sort le fric. Ou Tobias se fait buter. Le producteur se redresse sans quitter le prêtre des yeux.

En pénétrant dans le studio de Virtual, Tobias aurait aimé que tous se passe dans le calme. Vingt minutes après son arrivée, il devait bien s’avouer qu’il s’était foiré. Leur relation était pour le moins déséquilibrée. Tobias grattait l’amitié, mais n’hésiterait pas à bouffer Jeff et à voler son fric s’il en avait l’occasion. Le producteur se contentait de balancer des phrases agressives dans l’espoir d’avoir sa drogue au meilleur prix. Niveau confiance, on en était encore à un niveau dangereusement bas. Niveau Titi et Grosminet.

On va s’arranger.


Tout n’était finalement qu’une histoire de fric. La poudre blanche contre les billets verts. Jeff avait eu l’arrogance de faire une remarque sur son compte en banque. Il aurait pu se l’épargner et utiliser son temps de parole pour un argument plus utile. Tobias se doutait bien qu’il était pété de thunes. Il n’aurait jamais amené autant de drogue avec lui si c’était pour risquer de se retrouver face à un pauvre. Tobias détestait les gens pauvres. Pour lui, il y avait toujours un moyen de se faire du fric. Et même un gars honnête pouvait aller jouer à Robin des bois et voler aux riches pour se mettre bien. Il suffisait d’avoir des couilles.

Une nouvelle arrivante fait son entrée en scène. Elle est belle, bien remplie. La mallette contient une somme respectable de fric. Tobias compte rapidement. Pas assez. Moitié moins de prévu après une évaluation rapide. Il tourne son regard vers Jeff avec un air de défi.

« La jumelle sera pour toi quand t’auras montré ta bonne volonté : chacun son tour, c'est le principe de la politesse. »

« J’espère bien. Si quelqu’un doit m’enculer aujourd’hui, tu peux être sûr que ce ne sera pas toi », répond Tobias en pensant au serrurier qu’il doit appeler pour faire un double de ses clés, au cas ou Jed décide de reprendre possession de son appartement.

Tobias comprenait que Jeff ne lui fasse pas confiance. Il avait arnaqué plus d’une personne. Il estimait qu'il était normal de profiter de la faiblesse des gens. La loi du plus fort. Mais certaines personnes trouvaient grâce à son cœur et le producteur commençait à en faire partie. Le prêtre aimait sa manière de faire, son expertise dans le domaine de la putasserie. Il était bon. Ils étaient pareils. Ou alors, Jeff imitait la manière de faire de Tobias. Peut-être qu’il le suivait depuis des mois, avec des caméras embarquées, pour connaître sa vie, faire semblant de le comprendre et lui voler sa marchandise au moment voulu. On a dit pas de parano.

« Ouais, tu fais bien d’être prudent, j’en ai arnaqué plus d’un, des petits cons opportunistes qui ne faisaient pas gaffe à leur fric »
, sorti Tobias avec un sourire nostalgique. Il jeta un œil à la malette. « Tes billets m’ont l’air aussi vrai que ta malhonnêteté, ça me va »

Le prêtre plongea ses mains dans son sac et en tira une enveloppe en kraft bombée par les dizaines de sachets de poudre qu’elle contenait. Il la jeta vers Jeff.

« On avait dit deux kilos c’est ça ? Ce n’est pas mal pour une première vente…Tu revends après ou tu t’enfiles ça tout seul ? »


Tobias avança vers le tiroir où Jeff avait caché la première valise de fric. Il voulait la suite. Il était excité, ça faisait huit ans qu’il n’avait pas tâté autant d'argent et il s’imaginait déjà en train de le dépenser. Il commencerait pas se payer un sandwich au pastrami, puis il irait choisir une nouvelle moto. Ou une kalach. Ça dépendrait des modèles.

Encore fallait-il que Jeff n’ait pas menti et que la jumelle soit bien là à attendre. Il ferait mieux de jouer la carte de la prudence, Tobias commençait à trouver l’entretien un peu long à son goût. Il n’était pas d’humeur à dealer avec un bâtard.
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MessageSujet: Re: I've drugged him on national television [Jeff.Tobias]   I've drugged him on national television [Jeff.Tobias] EmptyMer 14 Sep - 17:52

Mon dealer est moyennement décontracté. Il me fait penser à une espèce de rongeur sauvage et agressif. Il lorgne sur tout, avec dans les yeux une étincelle de curiosité, comme s’il voulait très fort se familiariser avec son environnement, mais qu’immanquablement sa frousse l’obligeait à fuir dès que quelque chose s’agite dans son champ de vision. Il me met un peu mal à l’aise, je dois le concéder. Des tarés, j’en ai vu défiler, des centaines, de tous les genres, mais celui là à quelque chose de spécial. Quelque chose dans la tenue et le blanc de l’œil qui me dit que je n’ai pas affaire à un petit dealer de rue, mais plutôt au type sorti de taule trop tôt, et qui a à son actif plusieurs meurtres savamment commis. Je ne suis pas un expert en relation sociale, -du moins pas dans le type de relation sociale que la morale commune de notre pays concède-  mais ce charmant garçon qui attend, avec assez d’impatience, que j’aligne les billets sur la table, m’apparaît rapidement comme faisant parti de ceux avec qui il ne faut pas déconner trop longtemps.

- J’espère bien, si quelqu’un doit m’enculer aujourd’hui, tu peux être sur que ce ne sera pas toi. »

Je lui adresse un splendide sourire chargé d’une hypocrisie partiellement dissimulée par la nature de mon regard. Je n’ai pas du tout l’intention de le prendre pour un con, mais il faut faire attention. On encule parfois les autres sans l’avoir prévu, au propre comme au figuré.

- Je n’en avais pas l’intention. » Dis-je tranquillement en poussant la première mallette dans sa direction.

Ca me fend le cœur de voir autant de bif disparaître d’un coup, mais d’une part cet argent n’est pas uniquement à moi, d’autre part l’échange en vaut la chandelle. J’ai terriblement envie de lécher la poudre dont il a couvert le bureau. Je grimace intérieurement à cette pensée, parce que je déteste être dans une situation où je ne me maîtrise plus. Je ne suis pas totalement aussi accroc que Léonard –je ne crois pas- mais j’ai eu le temps, au travers de ma nervosité, d’apercevoir dans le regard de mon dealer un éclair de jugement, qui m’a fait prendre conscience de l’expansion de mes gestes, de l’ardeur pressée de ma voie, bref, de l’incapacité stupide où je suis de relativiser mon comportement en actant froidement du désintérêt pour une transaction qui me fait perdre un temps et une énergie précieuse.

- Ouais, tu fais bien d’être prudent, j’en ai arnaqué plus d’un, des petits cons opportunistes qui ne faisaient pas gaffe à leur frique. » Lâche t-il avec un brun de nonchalance, et j’ai la soudaine et désagréable impression d’être face à un tigre qui tente de faire copain-copain avec un zèbre, sans lui avoir dit au préalable qu’il comptait le transformer en steack. Je sers subrepticement les lèvres en le dévisage, pas sur de la manière dont il faut que je réagisse, et dans la demi seconde qui suit, mon instinct sait quoi répondre pour gagner du temps. « Sans blagues. Et ça se raconte, ces histoires là ? » J’ai l’air décontracté mais  je flippe de ne pas comprendre ce que veut ce type. Avoir l’air sympa, réellement, où atteindre simplement que je devienne un peu trop familier pour avoir une raison de s’énerver et me défoncer la gueule sur le coin de la table ? Les deux options sont extrêmement et désagréablement probables. Le type à l’air tellement lunatique, je n’arrive pas à déterminer s’il fait des efforts pour tisser un lien – ce qui est très bizarre étant donné que je suis en train de lui acheter deux kilos de cocaïne- ou s’il est juste parfaitement bipolaire. « Tes billets m’ont l’air aussi vrai que ta malhonnêteté, ça me va. » Conclu t-il en sortant de son sac deux enveloppes bourré de poudre. Putain, il me perturbe. Est ce que c’est un genre de parade nuptiale ? Est ce qu’il m’a fait un compliment ? Est ce que dans sa bouche, malhonnête est une façon de dire « je t’aime bien, soyons amis ? » Méfie toi, Jefferson. « Je ne suis pas malhonnête. On fait signer des contrats d’état. » Je n’ai pas pu m’en empêcher, ma grande gueule s’est ouverte toute seule, à défaut de ma prudence. Je suis assez fière de moi, en vérité. L’état ne peut pas être malhonnête, n’est ce pas ? C’est l’Etat, après tout.

On va voir jusqu’où va l’humour de mon sympathique nouvel ami.

- On avait dit deux kilos, c’est ça ? » Il ose demander. « Ce n’est pas mal, pour une première vente. » Est ce qu’il attend que je le félicite ? « Tu revends après ou tu t’enfiles ça tout seul ? »

D’accord, donc nous en sommes là, à nous raconter nos petites habitudes. C’est étonnant à quel point ce type à l’air à la fois professionnel et à la fois totalement à côté de la plaque. Il n’a aucune retenue, négligemment, il tente d’ouvrir le tiroir de mon bureau, à la recherche évidente du reste de l’argent. Je me passe une main sur le visage en essayant de me rappeler comment j’en suis venu à me mettre en contacte avec ce type. « Je partage. Avec mes amis. L’ambiance est tellement sympa ici, on met beaucoup de choses en communs. » Beaucoup, beaucoup de chose. Je le vois en face de moi qui s’assombrit comme s’il avait peur à nouveau de se faire arnaquer. Putain, il ressemble définitivement à un type capable de rire à votre blague juste avant de vous faire éclater la tête. Et comme je capte la tension électrique qui s’est crée au moment où son regard a plongé dans le néant d’une possible trahison, j’oriente mon pas directement vers une armoire blindée, dont je sors une seconde mallette, identique à la première. Je réitère mes gestes et pousse le reste du frique vers lui. Avec certains types, j’aurais pu tenter une ristourne, une petite arnaque. Mais lui, mon sang glacé m’a tout de suite mis au défi de tenter quoi que ce soit : et je préfère encore vivre tranquillement le reste de mes jours, sans avoir un bâtard aux fesses. « Là, tu vois ? Je suis honnête. Pas d’arnaques, prends ton temps pour compter, surtout. » Non, magne toi, je dois retourner en régie. « On a quand même des principes, ici, à Virtual. » J’ai envie de rire.
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MessageSujet: Re: I've drugged him on national television [Jeff.Tobias]   I've drugged him on national television [Jeff.Tobias] EmptyVen 16 Sep - 0:06

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Son homme avait l’air solide. Tobias avait envie de lui raconter, ces histoires là, celles de la grande et bouillonnante New York. Loin du faux calme qu’imposait la Géorgie. Jeff devait l’imaginer jeune arriviste à Savannah, nouveau dealer en reconversion, les veines remplies d’ambition. Mais derrière sa soif de réussite, son air sûr, Tobias planquait des années de mafia, de mecs tabassés pour quelques grammes de came, renvoyés chez eux en quatre morceaux. Un par enfants.

Tobias tirait sur tous ses muscles pour avoir l’air sympa. Il voulait imposer un air sérieux mais léger, un fragile équilibre pour être ce genre de gars à qui on peut lâcher une blague, mais pas deux.

Je ne suis pas malhonnête. On fait signer des contrats d’état.

Grosse blague, comme si l'état était une garantie d'honnêteté. Ceux qui clamait être les dirigeants légitimes du peuple étaient les premiers à se bourrer le nez de cocaïne le vendredi soir. Tobias n’avait pas confiance, mais ils étaient bons clients. Il aurait aimé des détails sur ces fameux contrats, pour rigoler, juste un petit aperçu de la méchanceté de Jeff. Au moins, voir combien il les payait pour auto-détruire leur image en direct à la télé. Mais Jeff avait dit ça avec un air trop détaché, presque mystérieux. Tobias le sentait plongé au plus profond de ce que Satan avait inventé de pire : les papiers administratifs. Le prêtre détestait entendre parler de contrat. Signer un bout de papier qui l’engage à devoir quelque chose à un inconnu lui semblait absurde. Pas de papier, il préférait vivoter entre les accords oraux, le genre de truc qu’il pouvait faire et défaire comme bon lui semble.

La deuxième mallette était donc là. Dans une armoire blindée. Coup classique. Jeff n’avait pas hésité à la sortir et Tobias appréciait le geste. Il sentait que la confiance qui les unissait se resserrait, qu’ils se prenaient enfin au sérieux, comme deux adultes aussi responsables que dangereux.  

Jeff n’en était pas à son coup d’essai. Il transpirait le mec sûr de lui, dans les pauses qu’il donnait dans son discours, dans le temps qu’il prenait pour réfléchir. Il jaugeait son adversaire et devait analyser ce qu’il avait de précieux dans sa vie. Sa famille, sa maison, son fric. Le producteur avait l'oeil de celui qui mesure la force de son adversaire pour savoir dans quelle mesure il peut l’arnaquer. En réponse, Tobias donnait tout pour paraître puissant, ne surtout pas montrer qu’il en était à son premier ou deuxième gros coup depuis son débarquement Savannah. C’est un bleu face à quelqu’un qui passait sa journée à manipuler les autres. Mais il savait que Jeff avait rêvé de sa venue. Il s’y connaissait en rêve de manque. Ca devait bien faire deux semaines que le gars s'imaginait toutes les nuits, nu, plongeant dans une piscine de poudre avant de se réveiller en nage, comme étouffé sous le poids des tonnes de drogues qui échappaient à ses doigts en forme de seringue.

Fini la drague. Tobias sortit de ses pensées et s’empara de la seconde mallette. Il ouvrit les deux, face à lui, et regarda avec satisfaction les billets verts.  

Pas d’arnaques, prends ton temps pour compter, surtout.

Jeff ne le savait pas encore, mais il avait devant lui un bon paquet de poudre de qualité qui allait l‘emmener vers des cieux inespérés. Après la première prise, il abandonnerait ses autres dealers et devrait leur expliquer qu’un nouveau mec est en ville, plus fort, plus doué. Tobias avait pris soin d’offrir à son nouveau client le meilleur de sa marchandise. Il savait que ce mec là avait un pouvoir inespéré de lui faire de la pub. Après la transaction, Jeff irait se faire une petite barrette sur la cuvette des chiottes. Il se laisserait voguer au fil des pulsations de son cœur, diffusant le produit dans son corps, anéantissant son système nerveux, jusqu’à l’extase. Et il reviendrait, la bave aux lèvres, dans son studio. Un de ses esclaves regarderait au fond de ses pupilles dilatées et y verrait la jouissance. Il voudrait gouter, prendrait une part de la came. La chaine continuerait, jusqu’à arriver dans les veines des filles de l’émission. Une fois sorties de cet enfer qu’est Virtual Trash TV, elles iraient en parler à toutes leurs copines, qui voudraient à leur tour toucher du doigt une drogue de qualité. C’était comme ça qu’on devenait maitre du monde.

Tobias aurait bien accompagné Jeff aux chiottes pour lui montrer comment sniffer plus de drogue d’un seul coup. Mais il l’avait invité à compter et il n’allait pas se priver. Il avait rarement le luxe de pouvoir se poser et de vérifier que le deal était bon des deux côtés. Et il se sentait bien dans les locaux de Virtual. Le prêtre aurait aimé en faire l’un de ses QG. Les gens ici pensaient comme lui. Ils n’avaient pas de valeur, sauf celle du fric. Ils étaient aussi mauvais, prêt pour le purgatoire. Entrer à Virtual, c’était poser un pied dans le premier cercle de l’enfer. Devenir ami avec Jeff, dégringoler en aller simple vers le huitième. Ruse et tromperie.

Tobias prit une liasse de billet en main. Il la pesa, tendit un billet face à la lumière et analysa sa transparence. Bonne couleur, pas de faux billets. Il l’aurait vu tout de suite, il connaissait le principe. A New York, il s’était mis en tête d’arrêter le deal d’armes et de fabriquer lui même des palettes de billets de 20 dollars. A force d’essai, il avait rempli toutes la chapelles de l’église de billet foirés. Il les avait écoulés en les filant aux pauvres. La charité, Dieu vous le rendra.

Le prêtre fit sauter la fermeture de la seconde valise. Il étala les tas d’argent sur la table avec une froide application et occupa Jeff en parlant.

« J'imagine pas la putain de pression que tu fous à tes larbins du studio pour que personne ne soit encore venu te voler ce que tu as là. J'applaudis » commença-t-il en jetant de rapide coup d’œil devant lui. « C’est vraiment une belle entreprise que tu gères. Si je n’exerçais pas mon métier de prêtre, j’aurai sûrement intégré ce genre d’entreprise. Tu sais, je suis bon pour repérer les gens à problème. Au lieu de leur vendre de la drogue, je pourrai les recruter pour tes shows. » Avec un stylo trouvé dans un pot, il marqua le compte des billets à même la table. « En fait, c’est ce qu’il manque à tes shows, un mec qui te comprend, comme moi. Un mec qui peut t’apporter des idées atroces, des idées que ton esprit malsain n’a même pas encore eu le temps d’imaginer. » Il en était à 2560 dollars. « Tu vois, tes filles elles prennent du bon temps dans la villa de luxe que tu leur prêtes. Tu te rends compte à quel point tu pourrais exploiter leurs sentiments ? Leurs peurs ? Si tu forces l’une d’elle à se suicider… Les audiences que ça générerait… »

2980 dollars. Tobias jeta un œil au fond des deux mallettes. Il manquait un billet. Le prêtre se saisit du stylo et enclencha la mine, prêt à l’enfoncer au fond de la carotide du producteur.

« Euh... Tu m’encules de 20 dollars ou tu sais pas compter ? »
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MessageSujet: Re: I've drugged him on national television [Jeff.Tobias]   I've drugged him on national television [Jeff.Tobias] EmptyJeu 22 Sep - 15:17



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Il me semble bien que ce type est taré. Pas taré comme je le suis, ou comme Léonard peut l’être. Pas le genre dérangé par la drogue –c’est assez clairement écrit sur son visage qu’il ne touche pas à la marchandise-. Mais plus je le regarde et plus je me dis qu’il a l’air fou. Réellement, profondément fou. Capable de faire une blague et la seconde d’après me tirer trois balles dans la tête parce que j’aurais eu le malheur de dire quelque chose qui l’aurait irrité, quelque chose que je ne me rendrais jamais compte d’avoir dit. Il a l’air de considérer l’idée de me raconter ses petites anecdotes et tout mon corps prie secrètement pour qu’il la ferme. Tout mon être me dit : Jefferson, même si ce gars, qui a le cul enfoncé dans ta chaise comme s’il était à la maison, t’attire parce qu’il dégage quelque chose de dangereux et que tu sais toi même combien tu es réceptifs à l’aura des sociopathes, tiens toi loin, fermement, indiscutablement loin.

Je sais parfaitement comment ça se passe. D’abord, j’ai peur. Mais une peur sucrée, et acide à la fois. Une peur qui fait battre mon cœur, comme un gosse qui craint la punition de ses parents après avoir volé le paquet de bonbons et l’avoir avalé complétement. Une peur pleine de culpabilité savoureuse. Très probablement ce que ressentent ceux qui pensent que dieux à interdit le plaisir sexuel et qui y cèdent malgré eux, et trouvent ça tellement agréable même si leur honte est profonde et leur sentiment de tord délicieux. Ensuite, je cède. Je cède à l’impulsion du danger magnétique, je m’en approche, je le touche du doigts, c’est très plaisant, jusqu’au moment où je réalise que j’ai les deux pieds enfoncés dans la merde, et personne pour m’en sortir. Le type en face gravite dans des milieux dont je me vois assez mal sortir vivant. Je n’ai pas ce qu’il faut. Je le sais, ce n’est pas difficile à reconnaître. Je ne me crois pas capable de tabasser quelqu’un, encore moins de tuer.

Lui, par contre, avec son œil fiévreux, son air déconcentré et ses gestes à la fois hiératique et précis, lui, par contre, il porte sur lui l’habit du fou sanguinaire. Il le dissimule à la perfection, je crois. Quand il est entré dans la régie, tout à l’heure, que je l’ai jaugé rapidement, j’ai réellement cru à son petit coup de théâtre. Ses traits agréables, ses yeux un peu fuyants, l’impression vague qu’il ne savait pas exactement quoi faire de son corps, m’a fait croire que j’avais en face de moi un grand enfant un peu dissipé, un peu perdu. Et puis il a ouvert la bouche, une fois isolé, et son déguisement s’est déchiré en deux pour laisser entrevoir un homme sombre, certain de ses objectifs, avec un savoir faire étrange, à la limite de l’inconscience. Il semble étaler son jeu dans un pan d’univers parallèle au mien, avec pourtant une telle certitude d’agir de manière pragmatique et logique, que je me remets spontanément en question lorsqu’il déblatère et que je me sens à la fois choqué et pris au dépourvu par ses propositions.

« J'imagine pas la putain de pression que tu fous à tes larbins du studio pour que personne ne soit encore venu te voler ce que tu as là. J'applaudis » Je souris, par principe, pour rester poli, pour qu’il ne prenne pas mal l’idée qui m’a traversé de ne pas répondre à un compliment pareil. Personne ne me vole, parce que personne n’est au courant de ce qu’il y a ici. Personne ne me vole, parce que ce que contiennent ces caisses est le résultat d’une apport collectif.  Personne ne me vole, parce que je saurais dans la minute qui est l’auteur du délit. Tout le monde parle, tout le monde entend, sur un plateau de télévision. Rien n’est gardé secret très longtemps. « C’est vraiment une belle entreprise que tu gères. Si je n’exerçais pas mon métier de prêtre, j’aurai sûrement intégré ce genre d’entreprise. Tu sais, je suis bon pour repérer les gens à problème. Au lieu de leur vendre de la drogue, je pourrai les recruter pour tes shows. »

Je manque de m’étrangler, pris de la subit impression qu’il se fou de ma gueule. Prêtre. Ce type est prêtre. Ben voyons. Je me contrôle de justesse, moyennement à l’aise avec l’idée de devoir trouver une manière polie de lui dire non. J’ouvre la bouche mais : « En fait, c’est ce qu’il manque à tes shows, un mec qui te comprend, comme moi. Un mec qui peut t’apporter des idées atroces, des idées que ton esprit malsain n’a même pas encore eu le temps d’imaginer. » Poursuit-il avec un calme absolu. Pardon ?? MON esprit malsain ? Est ce que ce type est sérieux, est ce qu’on ne se parle pas seulement depuis cinq minutes ? Je braque sur lui deux yeux profondément interloqués, à la limite du choc produit par une insulte sordide. Je sais que je souris, offusqué par ce que j’entends. Je me reprends assez vite, mais pas suffisamment pour que mon incrédulité passagère ai pu passer inaperçue. « Tu vois, tes filles elles prennent du bon temps dans la villa de luxe que tu leur prêtes. Tu te rends compte à quel point tu pourrais exploiter leurs sentiments ? Leurs peurs ? Si tu forces l’une d’elle à se suicider… Les audiences que ça générerait… » Ho mon dieu, s’en est trop. « Énormes, des audiences énormes. Mais je ne suis pas, comment dire. J’ai peur de te décevoir, vraiment, c’est vrai, on se comprend tellement bien toi et moi. Je ne cherche à tuer personne. Ça ne fait pas parti du deal. » Je lui sourit poliment, de ce sourire que je sert aux producteurs de la chaîne quand ils viennent me demander pourquoi l’épisode maquette n’est pas suffisamment hard. Je ne sais pas si je vais le fâcher mais ma stupide spontanéité, plutôt que de la fermer, décide de considérer le risque avec un mépris désobligeant. « C’est intéressant, tu vois. Aux yeux de la chaîne, on peut se permettre de pousser quelqu’un à l’hystérie, à la dépression, à la crise de nerf. Mais pas au suicide. On ne peut pas être moralement responsable d’un suicide. Ce genre de cas, ça entraîne toujours des suspensions, des problèmes, ça peut être dramatique, pour l'émission. » Du genre l’interrompre à tout jamais. « J’aurais adoré qu’on fasse équipe, mais je ne suis pas sur que… » « Euh... Tu m’encules de 20 dollars ou tu sais pas compter ? » J’hausse un sourcil. « Ou tu ne sais pas compter. », dit ma voix par réflexe. Je n’ai pas l’air d’avoir peur. Confusément, je me demande s’il va me défoncer. J’ai modifier le canal de mon talky, sous la table, et je l’ai déplacé sur celui de la sécurité. «Tout est là. Trois mille. Si tu rencomptes sans parler, ça tombera sans doute juste.»S’il s’approche, j’appuie sur le bouton et je hurle.
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MessageSujet: Re: I've drugged him on national television [Jeff.Tobias]   I've drugged him on national television [Jeff.Tobias] EmptyDim 25 Sep - 10:47

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A défaut d’un couteau, c’était ses deux yeux que Jeff plantait sur Tobias. Il n’avait pas l’air d’aimer ses propositions. Elles étaient pourtant pleines de bonne volonté. A chaque fois que Tobias allumait la télé, il pensait à la manière d’améliorer les émissions. Plus de violence, plus de conflits. Il aurait aimé que Jefferson prenne quelques minutes pour l’écouter. Il était sympa, réellement sincère, contrairement au producteur. Il ne tuerait personne pour faire de meilleures audiences ? Mais une fois que les filles étaient sorties de l’émotion, qui les surveillait pour qu’elles ne s’ouvrent pas les veines ?

Jeff lui rendit un sourire poli, celui qu’il devait utiliser pour dire « Oui, on va poser une caméra dans la douche. Comment ça c’est pas légal ? Mais depuis quand on fait des choses légales ? Allez, tu vas me poser cette cam et on la filme à poil. » Tobias sentait qu’une merde similaire allait lui arriver. C’était une histoire de secondes.

Ou tu ne sais pas compter.

Voilà, c’était fait. Jefferson le prenait officiellement pour un con. Tobias était rigoureux. A New York, personne ne prenait autant d’application que lui pour compter. Ça pouvait lui prendre des nuits d’aligner les billets dans la nef de l’église et de vérifier, un à un, s'ils étaient vrais. Il fallait être précis. Si quelqu’un lui volait 20 dollars, ce serait 40 la fois d’après.  

Jefferson avait l’air tendu, comme s’il savait que ses petites piques n’allaient pas plaire du tout à son dealer. Il aurait mieux fallu qu’il sorte son porte-feuille et se déleste de la somme manquante. Tobias était sûr d’avoir bien compté. Il était sûr que Jeff lui manquait violemment de respect.

Si tu recomptes sans parler, ça tombera sans doute juste

Le prêtre se lève, énervé. Il pose ses mains en dessous du bureau et bascule la table vers le producteur. Les billets volent partout dans la pièce. Tobias est très vexé. Tobias déteste être contredit. Il préférerait qu’on lui tire dessus. Le prêtre envoie un grand coup pied dans la table, la repoussant un peu plus vers Jefferson.

Tobias regarde le bordel qu’il a provoqué avec un air satisfait. Pour recompter, ça va pas être simple, mais son client va comprendre qu’il n’est pas le genre à rigoler. S’il voulait faire des blagues, il n’était clairement pas tombé sur la bonne personne. Quand Tobias vendait, il demandait un minimum de sérieux et surtout aucune merde dans ce genre. Il était persuadé d’avoir raison et Jeff allait devoir s’expliquer.

« Et là, ça tombe juste connard ? »

Tobias savait qu’il s’emballait un peu. Il avait aimé son premier contact avec Jefferson, il l’avait trouvé mauvais à souhait. Un juste équilibre entre le talent et la puterie. Il n’avait pas imaginé que tout irait si vite. Le connard était certainement de trop, mais il se sentait pris profondément pour un con. Il voulait que Jeff le respecte comme lui le respectait, qu’il le trouve intéressant. Mais tout n’allait que dans un sens et il ne pouvait plus laisser passer.

Et il allait devoir tout ramasser.
Tobias s’approcha de Jeff et retira délicatement le billet qui s’était posé sur son épaule. C’était le sien.

« Désolé pour le bordel. Mon coloc dit que je suis quelqu’un d’impulsif » dit Tobias d’un ton presque désolé. Il était sûr que Jeff avait un esclave qui pourrait tout ramasser et qui y prendrait même du plaisir. Il était encore étonné de ne pas avoir trainé dehors par un service de sécurité surentraîné. Ca n'allait peut-être pas tardé. Il lui fallait une porte de sortie, pour apaiser les relations, rapidement. La drogue, étalée par terre, lui donna une idée pour éviter de devoir défoncer la mâchoire de Jeff.

« Ecoute… Si tu me prends comme dealer exclusif de toute la drogue que tu achètes dans ce putain de studio, je veux bien oublier que tu me dois 20 balles. » Si Jeff tenait à la symétrie de son visage, il ne pouvait pas refuser.
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MessageSujet: Re: I've drugged him on national television [Jeff.Tobias]   I've drugged him on national television [Jeff.Tobias] EmptyDim 9 Oct - 20:39



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- Putain de merde ! »

La table a exécuté une rotation assez brutale et manqué mon genou d’environ cinq centimètres. La violence et surtout l’imprévision du geste m’ont fait sursauté, et je contemple le résultat de mes petites stupidités avec un profond soupir intérieur de lassitude. Pourquoi, Jefferson ? Pourquoi faut-il toujours que tu joues au plus malin, et particulièrement quand tu sais que c’est le type d’en face qui tient le flingue et qu’il sait lui, contrairement à toi, s’en servir ?

Pourquoi, Jefferson ?

L’insulte a fusée tandis qu’un flot de billets flotte doucement dans l’air. Je retourne un haussement de sourcil dubitatif à mon très cher interlocuteur. De toutes mes forces, je fais le nécessaire pour me donner l’air d’un type qui n’est pas du tout sur le point de chier dans son froque. Je sais d’expérience qu’au moment où il sera capable de sentir ma peur, ce sera terminé pour moi. Comme un cheval. Les dealers sont des animaux aussi réceptifs à l’odeur de sueur de lopette, qu’un équidé l’est aux inattentions de leur cavalier. Je le fixe, il avance, j’aimerais beaucoup qu’il recule, éventuellement qu’il sorte de la pièce ho mon dieu il va me toucher il va me toucher il va me

- Désolé pour le bordel. Mon coloc dit que je suis quelqu’un d’impulsif »

Je me permet quelques secondes pour assimiler sa phrase, les yeux grands ouverts, je soutient son regard et pourtant je vis un blackout total. Comme si j’avais fermé les yeux, j’ai la sensation de retrouver lentement la vue. Mon cœur a augmenté sa cadence, ce traître, et ferait trembler mes mains si je n’avais pas une conscience aiguë des comportements de mon corps sous pression. Discrètement, je régule par respiration et lui retourne un sourire contrit de circonstance. Merde, celui là, j’aurais vraiment voulu l’éviter. Avec un peu de chances, il va le prendre pour un rictus de trouille, ce qui n’est peut être pas complétement faux, et éviter dépenser que je lui manque deux fois plus de respect que tout à l’heure. Je ne tiens pas particulièrement à vivre l’expérience de parkour que la table vient de nous donner en démonstration.

Mon index est posé sur le bouton de mon talky, celui qui me permettrait d’appeler un peu d’aide si seulement il n’était pas aussi près. Doucement, il débarrasse mon épaule d’un billet perdu de la même manière absolument antipathique et menaçante qu'ont ces enfoirés dans les films qui époussètent l’épaule de leur ennemi avant de leur planter leurs cinq phalanges dans le coin de la mâchoire. Impulsif est un euphémisme, mon livreur de pizza me paraît parfaitement incontrôlable. Et pourtant, je ne peux toujours pas me résoudre à lui affubler la même étiquette qu’à ceux avec qui j’ai pu traiter jusqu’ici, peut être parce qu’il a vraiment un côté très propre sur lui, et cette sauvagerie, qui me rappelle un peu Elliot dans ses pires moments. En fait je crois que j’ai vaguement lâché un rire parce que je trouve à la fois hilarant et absurde que ce type puisse vivre en colocation.

- Ecoute… Si tu me prends comme dealer exclusif de toute la drogue que tu achètes dans ce putain de studio, je veux bien oublier que tu me dois 20 balles. »

Je n’ose pas reculer et je le trouve décidément trop proche. C’est amusant, comment une promesse de défiguration se glisse sous chacun de ses mots. Je sers un peu les dents, avec toujours sur les lèvres ce sourire pincé qui ne veut pas partir. J’ai du mal à cacher qu’il m’impressionne, désormais, parce que plus aucun bureau ne nous sépare, et que porter le micro à mes lèvres me prendrait plus de temps qu’à lui de dégainer son meilleur crochet du droit. Finalement, le faire venir à Virtual n’aura pas été la meilleure des idées, et s’enfermer dans ce bureau, certes une précaution vis à vis de la loi, mais une stupidité quant à ma propre sécurité. Je le dévisage. Il faut que je dise quelque chose, mais j’essaie de trouver un moyens de gagner du temps. J’ai la sensation confuse qu’il essai de désamorcer quelque chose. Peut être que c’est sa manière à lui de se faire pardonner pour son cirque et le foutoir qu’il a mis dans la pièce – qu’il ne compte pas sur moi pour ramasser les billets éparpillés sur la moquette, putain.- J’ai la vague impression qu’il apprécie la répartie, mais qu’il ne supporte pas qu’on lui dise non. Je tente un retrait, prétextant physiquement une proximité trop proche. Mon pas est minime et ne me permet toujours pas d’utiliser mon talky sans risquer de m’en prendre une, une du genre sale.

- C’est une garantie à plusieurs centaines de milliers de dollars, que tu me demandes. » Il le sait parfaitement, il a forcément conscience du décalage entre la somme que je suis censé lui devoir, et celle que cela lui garantirait si j’acceptais. Je fronce les sourcils, pris d’un doute. Certains de n’avoir tenté aucun arnaque, je me demande subitement s’il n’a pas mis en place son petit jeu d’intimidation pour me forcer à passer ce contrat avec lui. Considérer qu’il ai eu suffisamment de désir de s’implanter ici pour me jouer un coup pareil me met profondément mal à l’aise. Clairement, ce type serait capable d’agir comme un stalker, prêt à tout pour s’incruster dans le milieu qu’il a choisit, aux risques et périls des gens déjà établis. « Sincèrement, tu crois que si j’avais voulu t’arnaquer, j’aurais tenté de te voler vingt dollars ? » Franchement, qui, quand le montant et de plusieurs milliers de dollars, tente de grappiller deux pauvres dizaines sur le montant total ? « Qu’est ce que je foutrais de vingt dollars, sérieusement ? Écoute. Si vraiment il manque vingt dollars dans cette valise – ou sur cette moquette maintenant peu importe – je te jure que c’est une erreur, et pas une tentative délibérer d’économiser un billet sur ma prochaine pizza. Vraiment. Cent, deux cent dollars, ok. Mais vingt ? Je ne suis pas totalement débile. » J’ai reculé encore un peu, par crainte de sa réaction. Je crois son coloc à cent pour cent, quand il parle d’impulsivité. « Je t’en file cent, maintenant, et on clos ce deal. Ok ? Comme ça je te prouve que je ne te prends pas pour un con, et que je ne suis pas un « connard. » Tout le monde est content. » Je ne veux vraiment pas du tout lui donner la garantie de tous les deals passés à Virtual. Vraiment pas. Et ce n’est pas contre lui. C’est simplement un principe de survie basique, de ne pas placer sa vie entre les mains d’une seule personne instable.

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MessageSujet: Re: I've drugged him on national television [Jeff.Tobias]   I've drugged him on national television [Jeff.Tobias] EmptyDim 16 Oct - 19:42

I've drugged him on national television [Jeff.Tobias] Hannib10

Tobias manqua de s’étouffer. Dans toute bonne stratégie de la terreur, il y a une récompense à la fin. Un bon paquet d’argent qui confirme qu’il a bien fait, de mentir, d’intimider, de faire peur. Mais il n’en demandait pas tant. Dans ses pupilles défilaient les centaines de milliers de dollars que Jeff venait d’évoquer. C’était une bombe lâchée dans l’océan des ses ambitions. Une somme comme ça, ça valait toutes les menaces, ça valait tout les risques.

Le doute remplaça l’excitation. Ils étaient combien dans le putain de studio pour consommer autant de drogue ? En passant en régie, il avait du apercevoir une cinquantaine de personne, en comptant les acteurs des émissions et en estimant que Jeff ne devait pas être le type de boss à donner des vacances ou des congés payés... ca faisait peut-être 60 ou 70 employés. Des centaines de milliers de dollars, c’était des centaines de kilos. On ne parlait plus de petits fix à l’arrière du bureau ou entre midi et 14h sur la cuvette des toilettes du resto. On parlait de production industrielle, d’une entreprise entière shootée à la cocaïne du matin jusqu’au soir. C’était l’eldorado.

Tobias en avait presque oublié les vingt dollars, mais accepta les cent sans broncher. Il avait gagné, on l’avait payé plus que prévu. 80 dollars ne se refusent jamais. Jeff avait raison, maintenant, tout le monde était content. Mais il lui avait tendu la perche vers un monde nouveau.

Le prêtre ne répondit rien. Il rangea soigneusement le billet dans la poche intérieure de son manteau et se mit à ramasser les billets par terre, sans un mot. Méthodiquement, il les plaça droit dans la valise, en tas parfaitement égaux. Il ne prit même pas la peine de se cacher. Ses gestes trahissaient son passé, une dextérité héritée d’années à compter, sans jamais faillir. Les loquets des valises se fermèrent dans un clic discret. Tout l’argent est là, entre les deux mains satisfaites de Tobias. Il posa les valises par terre, avec le sentiment du travail bien fait. D’une main, il se saisit d’une chaise à terre et s’assit. Il savait qu’il aurait du partir, esquisser un merci et rentrer chez lui sans demander son reste. Il savait que Jeff était un homme dangereux et instable, qu’il était loin du client idéal. Plutôt du genre qui discute et aime le conflit. Le billet, les cent dollars, c’était pour se protéger. Les prochaines fois, s’il y avait des prochaines fois, ne se passeraient pas comme ça. Le producteur serait préparé à l’agression imposée par Tobias. Il savait qu’il est de trop dans ce bureau austère, mais il ne pouvait plus en partir. Dans sa tête cognaient les mots « plusieurs centaines de milliers », comme une migraine qu’il ne voulait pas voir disparaître.

« C’est un deal. » Il assène les mots froidement, pour en finir avec cette histoire. Le jeu est passé au niveau supérieur. Pour Tobias, c’est le commencement d’une affaire qui doit durer. « J’apprécie ton sens des affaires autant que ton petit geste. J’aime les gens qui savent prendre les bonnes décisions au bon moment. » Le ton était volontairement condescendant, pour prendre l’ascendant sur son adversaire. C’était de la violence verbale. Si Jeff avait été un chien, Tobias lui aurait tapoté la tête en signe de reconnaissance. Puis il lui aurait jeté un os au loin par plaisir de lui donner des ordres. Bon chienchien.  

Jeff n’était pas un animal, Tobias se contenta donc de la parole, il n’était pas stupide au point d’approcher trop près sa main de la gueule du producteur. Il pouvait encore avoir quelques sales coups sous le coude, un couteau, ou un service de sécurité.

« Du coup on fait comment pour les centaines de milliers de dollars ? » Il sortit un bout de papier et dessina sur la partie claire un tableau en quelques traits. « Je te propose un contrat en deux temps. Le premier mois, je fournis 50% de tes besoins, puis 100% à partir de cinq semaines. Ça te laisse un délai raisonnable pour virer tes autres dealers. Et… ne leur dit pas que tu embauches quelqu’un d’autre. Dit leur plutôt que tu as décidé de faire de ton studio un endroit clean et que tout le monde va aller en cure de desintox. Je te dis ça pour éviter que tu te fasses péter ta jolie petite gueule. C’est un conseil, gratuit, entre ami. »
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MessageSujet: Re: I've drugged him on national television [Jeff.Tobias]   I've drugged him on national television [Jeff.Tobias] EmptyVen 4 Nov - 13:12



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Je vois la tête du type changer comme un gamin devant ses cadeaux à noël et instantanément je me dis que j’aurais mieux fais de fermer ma gueule. Encore une grosse connerie de faite, à ajouter à la checkliste des conneries accomplies au cours de ma vie, qui va sans doute se raccourcir brutalement si je continue sur cette voie. Les dollars défilent dans ses petits yeux sombres et affamés, comme une ribambelle de danseuses en plein effeuillage, érotiques et sexy, et moi j’ai l’impression d’avoir vendu ma famille à un marchand d’esclave. Un marchand d’esclave qui a décidé de faire de moi une mère porteuse, pour le reste de ma vie. C’est une sensation désagréable et angoissante.

Et le fait de le voir réaligner les billets comme une fourmis en pleine crise de dextérité ne fait pas diminuer mon malaise. Les gestes de ce type sont millimétrés par l’habitude malsaine de manipuler des coupures de cent dollars. Il n’y a aucune erreur dans ses gestes, il me rappelle certains gros patrons que j’ai pu croiser au cours de ma carrière, qui répartissaient dans des enveloppes volumineuses des primes avancées au noir. Je sais ce qu’est un dealer, je n’ai aucune illusion sur le fait qu’il n’est ni là pour être gentil, ni là pour faire semblant d’entretenir un business légal où aucune gueule n’est jamais cassée. Mais lui, particulièrement lui, possède une affabilité et une spontanéité écoeurante. Parce que j’ai rencontré des gros bras, des gars stupides et violents, qui traitent sans merci et avec qui un mot de travers équivaut à un coup de surin entre les côtes. J’en ai vu des calmes, des glaciaux qui vous traumatisent d’un seul regard. Avec aucun il ne fallait jouer au con. Mais celui là, je sens qu’il est capable de me défigurer pour un mot mal interprété, un regard de travers, ou une idée qu’il aura conçue malgré moi. Je me demande vaguement s’il n’est pas atteint de paranoïa, d’ailleurs.

Comme s’il n’avait pas jeté une table par terre en hurlant, il se saisit d’une chaise et s’assoit. Je suis assez impressionné par sa capacité à passer d’un état extrême à l’autre. Toute trace de colère semble l’avoir déserté pour toujours, il semble très calme et ça en devient terrifiant. De plus en plus, je suis convaincue qu’il est capable de tuer quelqu’un sur un coup de tête, parce que son sang est bouillant. Pour essuyer son couteux la minute d’après en se disant « hé merde, j’ai encore pas su me tenir. » Je n’aime vraiment pas trop ce genre de caractères. Etant du genre à blesser les autres par réflexe, je me tais rarement à temps. Autant dire que face à un gars comme lui, je ne suis pas adapté du tout. « C’est un deal. » Ha bon ? Il me semble bien avoir raté une étape primordiale quelque part. Il était assez clair pourtant que le deal s’arrêtait au moment où je lui donnais un billet gratuitement pour le calmer. Manifestement il est aussi ce genre de personne à inventer des situations où ça l’arrange, des relations où il en a envie, et une vie à tous les gens qui l’entourent, bien malgré eux. « J’apprécie ton sens des affaires autant que ton petit geste. J’aime les gens qui savent prendre les bonnes décisions au bon moment. » Son ton me donnerait envie de lui cracher à la gueule si seulement je n’y étais pas autant habitué. J’ai un blindage, spécialement conçu pour les tons de petits connards condescendant. Ca me glisse dessus aussi sûrement que de la pisse sur un imperméable. Je hausse un sourcil et lui répond par un sourire parfaitement sardonique, pour bien lui faire comprendre que j’ai noté cinq sur cinq sa petite tentative de mépris, mais que ne lui accordant moi même pas beaucoup d’importance, il n’a pas touché au but. Comme si j’en avais quelque chose à foutre, d’être considéré comme un chien par un type qui vient de passer un quart d’heure à genoux pour ramasser des billets sur la moquette. Il aurait dû se voir faire. Véritablement apte à sucer des bites, lui aussi.

Évidemment, c’est un réflexe. Mon sourire disparaît rapidement, par prudence et par principe. L’humour avec les gens qui vous insultent c’est sympa cinq minutes, mais cinq minutes seulement.

Obligeamment, il sort un papier de sa poche et y trace une série de petits schémas inutiles pour me dire à quel point il va devenir le centre inestimable de ma vie à partir de maintenant. J’ai très envie de lui crier dessus, juste crier, sans rien dire, pour lui faire comprendre à quel point je ne suis pas d’accord mais c’est drôle, absolument tout m’empêche de le faire : mon instinct de survie, mes nerfs qui me préviennent qu’avoir mal sans le vouloir n’est pas agréable, mon cerveau qui a envie de pouvoir marcher encore quelques années. Je le regarde faire en silence, je ferme brièvement les yeux en me demandant comment j’en suis arrivé là. Je dois assez rapidement conclure que je suis bien baisé pour le moment. Mais j’ai toujours du mal à comprendre ce type. Il a l’air d’agir seul, mais avec des manières de crime organisé.

J’espère vraiment que sa poudre en vaut la peine. Et je réalise que je vais avoir peur de la sniffer parce qu’il est peut être un tueur en série qui y glisse de l’arsenic.

- Entre amis, hahaha. » Qu’il est drôle. « J’apprécie ton honnêteté. J’apprécie que tu dissimules si peu tes heu… manières de faire. » J’allais dire ton petit chantage de bâtard mais je pense qu’on n’est pas encore assez proche pour ça. « Hé bien, avec grand plaisir. Grand, grand plaisir. Comment refuser une offre aussi, alléchante, après tout ? » Je suis tellement dans la merde. Je veux qu’il meure écrasé sous un camion et me laisse vivre en paix. « Ravi de faire des affaires avec toi, vraiment. » Mon ton n’a jamais été aussi grinçant et faux de toute ma vie.


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MessageSujet: Re: I've drugged him on national television [Jeff.Tobias]   I've drugged him on national television [Jeff.Tobias] EmptyMer 9 Nov - 21:16

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Tobias est entré dans l'antre de VTT pour dealer avec Jeff, avec l'espoir intime de le quitter en lui serrant la main, comme deux vieux potes liés par une confiance indestructible. Au vu de l’état de délabrement du bureau de Jeff, ce but semble à présent très idéaliste. Plus rien ne tient vraiment en place. Même après avoir ramassé les billets, l'espace est empli d'une forte atmosphère de conflit. Il suffirait d’une étincelle pour tout faire péter à nouveau. Tobias respire au plus profond de lui même, il sent ses côtes se décoller, s’éloigner une à une de ses poumons avant de revenir, unies. Il est plein d’envie. Un petit compliment envoyé à son client lui fera le plus grand bien.

On dirait un sourire qui s’esquisse le temps d’un instant sur le visage de Jeff. Il a l’air perturbé. Vu la quantité de drogue qu’il doit s’injecter, Tobias est sûr que le mec est un grand paranoïaque. Il comprend, il compatit, lui aussi il a tendance à imaginer le pire dans chaque situation. Quand il rencontre quelqu’un, il ne peut s’empêcher de chercher au fond de ses yeux ses secrets les plus sales. Cette personne est-elle capable d’égorger un homme ? Peut-elle faire souffrir un ami ? Aime-t’elle le goût du sang ? Toutes ses questions trouvent une réponse au fond des pupilles de Tobias. Une seule et unique réponse. Un grand oui lancé sans volonté de se cacher. Jeff a aussi ce regard, mais il se brouille, comme s’il n’était pas sûr. Ou pas encore assez mûr.

Ca viendra. Jeff est sur la pente glissante du mal et lui aussi finira un jour en prison, probablement pour un des nombreux actes infâmes qu’il aura commis. Sauf s’il décide de tout arrêter maintenant, de refuser la drogue, de refuser l’argent, de refuser de manipuler des gens. Le prêtre prie pour qu’il ne renonce pas.

« J’apprécie ton honnêteté. J’apprécie que tu dissimules si peu tes heu… manières de faire. »

Tobias est fier de son activité de dealer, il ne veut pas se cacher derrière une fausse apparence. Les lois sont faites pour les gens faibles. Jeff dit qu’il est heureux, mais son visage dit le contraire. Tant pis pour lui, le prêtre n’est pas là pour faire de l’humanitaire. C’est souvent comme ça avec les drogués, la partie droite de leur cerveau les intime de ne surtout pas prendre la came, que c’est l’heure d’arrêter et de reprendre une vie normale. Mais la partie gauche leur hurle de sniffer tout d’un coup et de bouffer la poudre jusqu’à l’overdose. Tobias exulte quand il voit la main du producteur s’approcher du contrat improvisé. Il a raison d’accepter. C’est maintenant une autoroute de cocaïne qui s’ouvre devant lui.

« Ravi aussi, vraiment. Maintenant, tu peux m’appeler à n’importe quelle heure de la nuit, pour n’importe quel type de drogue. Je serai là pour prendre soin de toi. » C’était sincère. Tobias allait s'occuper de Jeff et de tous les employés de sa production. Il allait faire de leur petite addiction un enfer dont ils ne sortiraient jamais.

RP terminé~
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