https://www.youtube.com/watch?v=lZqUeNbg8SQ
il sait pas comment il termine debout puis assis, il sait pas billy le cheminement de son corps jusqu'au deux roues qui file, pas franchement à vive allure mais de quoi lui donner l'envie de pioncer. y'a ses paupières qui se font lourdes, ses muscles qui se relâchent peu à peu - y'a un surplus qui lui tiraille les entrailles et lui fout le cerveau en bouillasse. il voudrait peut-être finir la gueule contre le bitume, éclatée, qui enfin saura trouver une utilité quelconque à sa présence au monde - juste clamser comme le dernier des cons, comme un sheridan se doit de passer l'autre-côté, dans la honte, dans la loose, dans la merde. inspiration profonde, doigts qui s'accrochent quand même, le temps lui semble plus malléable, bout de chewing-gum à peine mâché qui garde toute sa consistance, tout son goût fraise. ça se délite pas, pas encore, même pas quand il doit se traîner dans son immeuble, même pas quand il doit entrer dans l'ascenseur, même pas quand il s'adosse au mur, qu'il appuie sur le bouton du bout des doigts - qu'il en place pas une parce qu'il a plus rien à dire, que y'a la houle qui continue de l'emporter au loin. y se dit qu'il aurait dû la fermer sa grande gueule - il fait rien, il ose rien, il a pas le courage de se donner dans le vide. y se répète que nolan aurait été mieux en gonzesse, pour lui, pour eux. y se répète qu'il a été con de venir le chercher. ça sonne, ça s'arrête, il sort mollement ses clefs de ses poches - ça devient glauque à la boucler.

porte ouverte sur appartement, il referme derrière lui, se défait de son manteau qu'il jette dans un coin avant de tout bonnement se vautrer dans le canapé bide contre coussins - il se dit qu'il ferait mieux d'en placer une, de briser la glace, y'a rien qui lui vient.
- merci. parce que faudrait pas être impoli, parce qu'il a eu la décence de l'emmener s'échouer chez lui au lieu de rester toute une nuit dehors à ruminer. parce que faudrait pas être impoli. parce que merci d'avoir été franc. parce que merci pour la soirée. merci pour les autres nuits. merci pour l'été délité. merci pour les clopes. merci pour le muret. merci pour la survie.