01 Mafia Princess ; Luce Feliciano, prénom aux consonnances italiennes, c’est parce qu’elle vient de loin, du moins son père. Mafia sicilienne implanté à New York, quand Alijah, son père, en prend la tête elle vient de naitre. Du genre à l’ancienne, celle qu’on voit dans les films. Elle a grandit là dedans, petite lumière dans un univers un peu trop violent, sans comprendre vraiment les véritables actions de son père.

02 Maman aime la drogue ; deuxième épouse d’Alijah. Maman perdue, maman paumée, maman trop triste, maman droguée. Combien de fois Alijah a dû la ramasser l’aiguille dans le bras. Pourtant il n’a pas cherché à la changer, ou alors pas assez. Luce et sa mère enfermée dans la maison, Luce dans le placard pour laisser Maman sniffer son rail. Combiens d’heures passées enfermée dans le noir à hurler pour qu’on la sorte de là. Combien d’heures à chialer, les mains liées, pour pas qu’elle puisse venir emmerder Maman.
Maman qui aime la drogue un peu trop, ça aura eu raison d’elle, endormie dans le salon, trop pâle, trop blanche, et Luce qui voit tout, attachée de l’autre côté, incapable d’aller la sauver.

03 Left behind ; Il a pas fallut longtemps avant qu’il l’abandonne lui aussi. Parait que c’est pour son bien, c’est ce qu’il lui a dit Alijah, papa. Il lui a dit que c’était dangereux, qu’il avait énervé des gens méchants, vendetta lancée parce qu’il a joué les balances, qu’il a vendu l’organisation entière à la police. Elle a sept ans Luce, gamine qui regarde son père sur le banc des accusés, qui voit soudain tous ceux qui étaient des amis, se promettre de les tuer. Et ça fait peur. Personne pour lui serrer la main le soir alors qu’elle chiale, l’avocat au regard trop froid qui lui promet d’un ton détaché que ça va aller. Mensonge

04 Switzerland ; C’est quelques mois de battement, à pas savoir vraiment, des larmes intarissable, gamine perdue dans un foyer où elle ne se sent pas à sa place. Puis y a Jonathan. Jonathan qui vient la chercher, qui lui tend la main, lui promet que ça va aller. Jonathan il est un peu âgé, pas de femme, pas d’enfant, la solitude qui les réunis. Ensemble ils quittent New York, l’Amérique, direction l’Europe : la Suisse. C’est un peu comme un conte de fée.

05 Poupée toquée ; Luce qui devient Jael, parait que c’est pour sa sécurité. Y a plus de Sicile dans ses veines, du moins c’est comme ça que Jonathan maquille la vérité. Il l’élève comme il peut, c’est-à-dire plus que bien, dans un luxe qui la noie petit à petit, princesse dans ses robes de taffetas. Il voit bien qu’elle est pas comme les autres Jael, plus fragile, différente, comme une fissure dans le cerveau, quand elle regarde le vide de ses grands yeux, sa manie de parler de deux sujets en même temps, la peur qui la prend quand elle se retrouve enfermé, quand on lui attrape les poignets.

06 Couleurs sur les doigts ; Rouge, bleu, vert, jaune. Qui s’étale sur ses doigts, sur sa robe, sur sa toile. Gouache, acrylique, aquarelle ou crayons de couleurs. Une préférence pour la craie grasse, furieusement quand elle gratte sur sa feuille. Besoin de dessiner, comme une thérapie, y a que lorsqu’elle est face à son canevas qu’elle arrive à respirer. C’est des obsessions, gratter dans son carnet des visages qui la fascine, l’impression parfois qu’elle est légèrement maniaque, incapable de s’arrêter tant que la mine n’est pas cassée.

07 Cecilia ; Cecilia elle a débarqué dans leur vie un peu trop parfaite, stéréotype de la femme trophée, femme vénale, femme poison. Cecilia qui a charmé Jonathan sans qu’elle comprenne comment. Elle ne l’a jamais aimé Jael, et surement qu’elle ne l’aimera jamais. Elle sent bien que Cecilia va tout faire foirer. C’est comme une tension, Cecilia qui lui vole tout petit à petit, Jael qui comprend pas, impuissante, personne pour l’écouter crier.

08 Savannah ; Savannah elle y atterrit pas par choix. Résidence secondaire de Jonathan, il se met dans l’idée de vouloir y habiter avec Cecilia alors que Jael est encore en pensionnat en Suisse. Puis y a cette fois où on l’appelle pendant le cours de bio, le visage trop pâle de la surveillante, quand on lui apprend que son père a eu un accident, qu’elle doit partir tout de suite. Elle prend rien avec elle Jael, juste de quoi atterrir là-bas, une semaine dans le flou où les médecins ne savent pas, avant que Jonathan finissent par fermer les yeux définitivement. Nouveau père qui la laisse là, à pleurer tout ce qu’elle peut, dans cette chambre d’hôpital qui lui donne envie de hurler.

09 Héritage ; Cecilia elle a tout prit. Tout. Tout ce qui lui revenait. Sombre histoire d’héritage que Jael n’a pas vraiment compris, veuve noire devenue plein aux as après la mort de son mari. Plus d’argent, plus personne, juste du vide dans les poches et une chambre dans une maison au bord de la mer à lui donner la gerbe. Elle aurait pu rester Jael, si Cecilia n’avait pas tout fait pour la pousser à partir. Alors c’est ce qu’elle a fait, sans vraiment trop savoir où aller, en plein mois de novembre. Elle a fait ses bagages, sac remplis de souvenirs, elle a gardé la clé autour du cou, avant de se sauver.

10 Peter ;

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