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 who let the dogs out (7J)

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Seven Popescu

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MessageSujet: who let the dogs out (7J)   who let the dogs out (7J) EmptyJeu 9 Aoû - 13:12

Barquette de frites en main, il est occupé à se moquer de la tenue de Kurtis – parce que vraiment, quand il met des t-shirts aussi moulants il a juste l'air d'un foutu pédé – quand une collision lui coupe le souffle. Il recule de trois pas, une partie de sa bouffe qui finit dans le sable, une autre qui atterrit sur son t-shirt blanc. Ça dégouline de ketchup. « TA MÈRE LA PUTE ! » Ses yeux lancent des éclairs quand ils se posent sur le coupable. Un môme de douze ans à tout casser, petit, chétif, un faux air désolé placardé sur la tronche. Il hausse les épaules, déjà prêt à se tirer. Seven ne lui en laisse pas le temps.

Une main se glisse à l'arrière de son crâne pour le tenir en place, pendant que l'autre écrase brutalement la barquette sur son visage. Il frotte de toutes ses forces, comme s'il tenait à s'assurer que les restes de frites et de ketchup s'incrustent bien dans sa peau, comme s'il voulait que ça en devienne indélébile. Le gamin essaie d'attraper ses bras et son haut pour le repousser, mais ça n'sert à rien. Il fait clairement pas le poids.

« Sérieux ? » C'est le ton las de Frankie qui le ramène à l'ordre, et il finit par relâcher sa victime en se tournant vers elle, affichant son air le plus innocent. Il tend les bras sur les côtés comme pour dire c'est pas moi. Elle lève les yeux au ciel. Il rabat son attention sur le gosse qui semble se retenir de chialer, le visage peinturluré de rouge et luisant de graisse. Il éclate de rire, se foutant ouvertement de sa gueule en venant poser la barquette vide sur le sommet de son crâne, en guise de cerise sur le gâteau. « La prochaine fois tu regarderas où tu vas, bouffon. » Il peut pas s'empêcher de lui filer un grand coup d'épaule en le dépassant pour s'éloigner. Derrière lui, Kurtis se marre en disant au môme que c'est rien de grave, et il est presque sûr de sentir le regard de Frankie brûler son dos. Il prête attention ni à l'un ni à l'autre, s'enfonçant entre les gens en direction de la scène où le DJ se déchaîne. Ses prunelles scannent vaguement les silhouettes qui passent, s'attardant sur quelques filles avant de bloquer sur une en particulier. Grande, fine, moulée dans une mini-jupe en jean – il sourit. « J'vais chercher à boire. » Elle se dirige vers un stand de boissons alors il est prêt à suivre, sans trop écouter Kurtis qui lui demande de leur ramener quelque chose aussi. Ils n'auront qu'à y aller eux-mêmes quand les autres les auront rejoints. Faut pas compter sur lui – il a de nouveaux plans pour le reste de sa soirée.

Arrivé à la buvette, il double pour se poster à côté d'elle, ignorant royalement ceux qui râlent derrière lui. Elle commande plusieurs verres, il l'imite. Peut-être que Kurtis aura ce qu'il a demandé, finalement.

Il l'observe arquer un sourcil quand elle finit par capter son regard sur elle, se tournant dans sa direction. Ses lèvres s'étirent en coin alors qu'elle le jauge de haut en bas. « Tu sais pas manger ? » Il garde la face alors qu'elle pointe un doigt vers son t-shirt taché de ketchup, l'air de le prendre pour un attardé. Son sourire s'élargit un peu plus. « Tu veux p't'être que j'te montre ? » Elle ricane en lâchant un « Sans façon » mais il s'en fout, il sait que maintenant au moins, il a son attention. Il parle un peu, lui arrache un sourire ou deux alors qu'on leur tend enfin leurs consommations. Avant même qu'elle attrape les verres, il décide d'accélérer les choses. « J'ai mieux qu'leur bière de merde. » Et rien qu'à voir l'état survolté de certains, il sait qu'il est pas le seul. Pas besoin d'être une lumière pour comprendre ce qui circule sous le nez de tous, ce soir. « Ah ouais ? » À nouveau son visage se fend en deux, dévoilant ses canines alors qu'il glisse une main dans sa poche pour en sortir un petit sachet de pilules discrètement. Il la laisse l'entrevoir une seconde puis referme ses phalanges pour le cacher à nouveau, se penchant vers elle. « Si t'en veux, ça s'mérite. » Il a lancé l'hameçon – maintenant il attend juste qu'elle morde. Sûr de lui, sourire en coin de lèvres et silhouette qui se rapproche un peu de la sienne.

Une seconde. C'est tout ce que ça prend.

Une seconde pour qu'une tierce personne entre dans son champ de vision, derrière la fille. Une seconde pour qu'il lève les yeux sans trop y faire attention, comme on le fait parfois quand on croise quelqu'un dans la rue. Une seconde pour que son sourire se fane et que ses muscles se tendent tous en même temps. Une seconde pour basculer du calme à la tempête.

Son regard est noir charbon quand il s'accroche à celui de JJ. Sachet toujours coincé dans la main quand il se met à serrer les poings, si fort qu'il va finir par réduire les comprimés en poudre. Il crève d'envie de lui sauter à la gorge – toutes ses cellules lui hurlent de le faire – pourtant il bouge pas. Comme s'il pouvait même pas supporter l'idée du moindre contact entre JJ et lui, pas après la dernière fois et le dégoût qui remonte en lui rien qu'en le regardant. « Casse-toi. » Ça résonne en fond de gorge comme le grognement d'un animal. Sa voix est aussi sèche que basse, presque inaudible au milieu du brouhaha ambiant. C'est un avertissement. Le seul qu'il donnera.
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MessageSujet: Re: who let the dogs out (7J)   who let the dogs out (7J) EmptyLun 13 Aoû - 1:56

Tu t'es changé ? Je blêmis un peu. — Hein ? Non. Ouais. Qu'est-ce que ça peut t'foutre ? Vince hausse un sourcil et me dévisage, sceptique. — Redescend déjà. Pardon ? Je ricane nerveusement et fais volte-face pour venir me mettre bien face à lui, torse bombé. Tu m'cherches ? Il soupire et je vois qu'il prend sur lui. C'est à cause de Don. Je sais qu'il a fait passer le mot de prendre soin de moi. Il dirige ses hommes même depuis la prison. Bras tentaculaires qui s'étendent de partout, sans limites. Je vois sa mâchoire qui se contracte alors qu'il se retient de me planter son poing dans la gueule - je l'énerve, je le sais. — J'dis ça parce qu'on a remarqué qu'tu te changeais toujours avant de sortir.Et ? Je me fais désinvolte. Maintenant, il a clairement envie de m'étrangler. — T'as quelque chose à cacher peut-être ? Il vise juste ce con. Je me renfrogne et on se toise en silence pendant un petit moment. Je l'imagine déjà aller tout répéter à Don. Ça finirait par me retomber dessus. Il fait un pas vers moi, menaçant. — T'as honte d'être des nôtres p't'être ? Le silence s'éternise alors que je me perds dans une lutte intérieure qui me bousille tout entier. C'est mon âme qui se déchire en deux, entre ce que j'étais et ce que je pourrais devenir. Je n'ai toujours pas pu me résoudre à faire un choix. Et ce soir, on me force la main. Je déglutis, conscient de ne pas pouvoir y réchapper cette fois. Je souffle, lèvres scellées et je pivote. Je retire mon t-shirt et le balance par terre avant de récupérer mon débardeur et de l'enfiler. Je reviens me planter devant lui et j'écarte les bras, énervé. — Voilà ! Content ? Il ne dit rien, se contente d'échapper un petit sourire victorieux - il me nargue cet enculé - et de faire demi-tour pour rejoindre les autres dans son salon. Je l'y rejoins et je regrette que Ryan ne soit pas parmi-nous ce soir. J'ai du mal à être totalement à l'aise avec eux. Avec Ryan, c'est plus simple. C'est un peu comme avec Akker. Faudrait peut-être que j'aille lui rendre visite d'ailleurs. Hm. On verra plus tard.

Je tente de faire bonne figure dans la foule, d'ignorer les regards insistants qui se posent sur nous. Les œillades noires, pleines de mépris, de dégoût. On dérange, on choque. Jusqu'à présent, susciter ça chez les gens ne m'avait clairement jamais posé problème. Mais maintenant, c'est différent. Et la croix mal dissimulée sur ma clavicule par mon débardeur me plonge dans un malaise profond. Mais finalement, après plusieurs bières et une heure à rire sur la plage, je finis par oublier un peu. Pour ce soir en tout cas. Je me laisse emporter par l'ambiance du groupe et enchaine les clopes en toute liberté. Et ça fait du bien. Mais c'est surtout la bière qui m'avait manqué. Et j'ai l'impression que je pourrais en boire à l'infini tant ça m'a manqué.

C'est qui avec Rox ? La jalousie qui pointe le bout de son nez dans les mots de Vince. Je ricane un peu et me retourne, pour voir qui sera le malchanceux qui se fera péter la gueule par Vince ce soir. Mon rire se coupe net. Je me fige. Ma clope que j'écrase entre mes doigts sans même m'en rendre compte. C'est une putain d'blague. Je serre les dents tandis qu'un grondement se fait entendre dans ma poitrine - c'est le vent de la colère qui se lève. Souvenirs dégueulasses qui viennent me marteler l'esprit et cramer mes rétines. J'pensais avoir oublié ça, rayé définitivement de ma mémoire. Mais me suffit de l'apercevoir pour que tout remonte brusquement. Ça me refile la gerbe. Et je ne m'entends même pas parler lorsque je prends les devants. — Laisse, j'm'en occupe. Je ne leur laisse pas le temps de réagir, je quitte le groupe à grandes enjambées et fonce vers eux - lui -, avec l'envie de faire un carnage. Je voudrais l'attraper et l'emmener jusqu'à la mer pour lui foutre la tête dedans. Le sentir se débattre et paniquer entre mes doigts, comme je l'ai fait ce soir-là dans la ruelle. J'arrive si vite que je heurte Roxanne au passage. Elle se retourne, surprise et me dévisage en silence, se contentant de me foudroyer un peu du regard pour ma rudesse. Mais rien à foutre d'elle. J'suis pas là pour ça.

On se toise et on dirait deux clébards en rogne, prêts à se jeter l'un sur l'autre pour se dévorer, jusqu'à ce que mort s'en suive. Il est tendu, p't'être encore plus que moi et ça m'arrache un léger sourire alors que je réalise que j'ai encore l'ascendant. De nous deux, c'est lui le plus humilié. Ça m’enhardit et apaise la tempête qui s'agite dans ma tête. — Casse-toi. Je prends le temps de tirer une latte sur ma cigarette, avant de recracher tranquillement la fumée. Je passe mon bras autour des épaules de Roxanne - qui se contente de nous observer sans comprendre - avant de répondre. — Sinon quoi ? Sourire détraqué. Je libère Roxanne de mon emprise et d'un signe de la tête lui fait signe de dégager. — R'tourne avec les autres toi. Elle lève les yeux au ciel mais n'insiste pas, déjà blasée de nos enfantillages. Demi-tour et déjà elle repart dans l'autre sens pour rejoindre Vince et la bande qui se sont légèrement approchés - ils sont quand même trop loin pour nous entendre. Et ça m'arrange. Je viens m'appuyer de façon désinvolte contre la façade en bois du bar, sans le lâcher du regard, un faux air tranquille sur le visage. — J't'ai rendu service, Rox c'est pas ton genre. Je marque une pause avant d'ajouter. — T'sais, lui manque un truc, par-là. Je joins le geste à la parole en venant attraper mon entre-jambe avant de me remettre à rire - insupportable.

Alors Seven, content d'me revoir ?
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MessageSujet: Re: who let the dogs out (7J)   who let the dogs out (7J) EmptyLun 13 Aoû - 16:55

« Sinon quoi ? » Sa voix lui irrite les tympans et il voudrait lui arracher les cordes vocales à mains nues, lui tracer un sourire sanglant sur la gorge pour effacer celui qui fend son visage et lui donne envie de hurler gerber tout fracasser – il bouge pas. Il bouge pas mais sa posture a l'instabilité d'une grenade dégoupillée. Il bouge pas mais dans ses veines ça bout et ça bout et il brûle, submergé par le flot de rage qui dévaste tout en lui.

La déferlante.

JJ s'adresse à la fille mais il n'écoute pas, il la voit même plus. Il est focalisé sur lui, ses yeux dans les siens et ses poings qui continuent à se serrer un peu plus, au point d'en devenir douloureux. Et il a beau le fixer on dirait qu'il voit à travers, les images qui se superposent à son visage en flashs assassins, imprimés derrière ses rétines. Il revoit la cuvette des chiottes et le mur couvert d'inscriptions débiles, il sent ses mains son souffle sa chaleur, le goût du sang sous sa langue et la douleur en intraveineuse. La brûlure de son contact, de la honte qui a continué de lui cuire la peau jusqu'à ce que les traces disparaissent enfin. Ça s'est effacé mais il n'a rien oublié et ça le prend aux tripes, comme si tout ce qu'il avait enfoui lui revenait en pleine gueule maintenant qu'il a JJ face à lui. Il voit la lueur qui flambe au fond de ses yeux, il voit qu'il se croit grand fort et puissant – exactement comme lui quand il a l'ascendant sur quelqu'un. Il supporte pas que les rôles s'inversent.

Ses prunelles quittent son visage une seconde quand il bouge pour s'appuyer au bar. Juste assez pour descendre sur sa clavicule, et voir la tache que son débardeur n'peut pas cacher. Il fronce le nez, sourcils froncés, à s'demander une seconde s'il est en train d'halluciner. JJ peut pas vraiment avoir une croix gammée tatouée, si ?

Si. Il est aussi stupide que cinglé, dans l'fond ça devrait même pas l'étonner.

« J't'ai rendu service, Rox c'est pas ton genre. » Ça le sort de ses réflexions et il le jauge un instant, avant de chercher la fille du regard. Elle est quelques mètres plus loin, entourée de types rasés comme JJ – comme lui aujourd'hui. Il comprend qu'il a remplacé les Kids par une bande de skins et il trouve ça tellement ridicule que ça le fait ricaner. Mais ça dure pas, parce que l'autre le rappelle vite à l'ordre. « T'sais, lui manque un truc, par-là. » Sa tête se tourne vers lui à nouveau et il le voit s'attraper l'entrejambe pour imager ses mots, son rire qui éclate et sonne comme une scie sauteuse. Il réagit du tac-au-tac. Ses mains viennent empoigner le col de JJ brutalement alors qu'il se rapproche, ses yeux plantés dans les siens. Dans la précipitation il a lâché son sachet de pilules multicolores, mais il s'en rend même pas compte. La rage suinte par tous ses pores. « Ferme ta grande gueule. » Il met fin au contact aussi vite qu'il l'a érigé, le bousculant vers l'arrière pour remettre une distance correcte entre eux – pour n'pas risquer de le toucher à nouveau. Pourtant il a envie de recommencer, de viser son cou cette fois et de serrer encore encore encore jusqu'à voir son visage perdre ses couleurs et ses yeux se révulser. Il voudrait cogner, lui défoncer les traits jusqu'à ce qu'on n'puisse plus l'identifier, jusqu'à lui éclater les dents une à une et fissurer tous ses os. Il voudrait voir Eanna pleurer sur son cadavre parce qu'elle peut plus le reconnaître.

Mais il sent les regards qui pèsent sur eux et il sait qu'il peut pas, à moins de vouloir se retrouver avec une horde de nazis sur le dos. L'idée de se faire fracasser le dérange pas tellement dans le fond ; c'est plutôt qu'il aurait pas le temps de faire beaucoup de dégâts avant d'être attaqué. Ça n'ferait que donner l'avantage à JJ, il le sait. Alors il prend sur lui, se retient de frapper même s'il en crève d'envie, ses prunelles qui affrontent celles du groupe un instant. Un tic nerveux qui contracte sa mâchoire et tord sa bouche, sa lèvre supérieure retroussée sur ses canines quand il porte son attention sur JJ à nouveau. Il mobilise tout le self-control qu'il a en stock pour ouvrir la bouche plutôt qu'abattre ses poings. « C'est eux tes nouveaux potes ? » Il ricane, son regard qui descend jusqu'à la clavicule de JJ à nouveau. Mouvement de menton pour désigner son tatouage. « J'suis sûr qu'tu sais même pas c'que ça représente. » Ils ont jamais échangé plus de trois mots sans s'insulter, mais il a vu JJ faire le mariole assez de fois pour savoir qu'il a pas la lumière à tous les étages. À ses yeux, c'est rien de plus qu'un attardé. « T'étais leur pute en taule ? C'est pour ça qu'ils ont décidé d't'adopter ? » Le coin de ses lèvres se tord dans un rictus qui pue le défi. C'est tout ce qu'il peut faire de toute façon – jouer la carte de la provocation puisqu'il peut pas le toucher, parler puisqu'il peut pas cogner. Ses poings sont crispés le long de son corps, trahissant le calme qu'il peine à garder. C'est pas naturel. Y a trop de hargne dans sa voix et il bouge presque pas, dégaine de robot qui lutte pour ne pas exploser. « T'façon y a plus personne qui veut d'toi, hein ? » Il sourit, mais il est tellement tendu que ça a des airs de grimace. « On peut pas leur en vouloir. J'veux dire, violer la sœur d'ton meilleur pote ? »  Il fait la moue, souffle entre ses dents comme s'il venait d'apprendre une nouvelle consternante. « T-t-t-t, vraiment pas cool. » Il sait. Sam lui a raconté et même si ça n'a pas été dit, maintenant il est presque sûr que c'est JJ qui l'accusait. C'est qu'un ajout sur la liste des choses qu'il veut lui faire payer.
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MessageSujet: Re: who let the dogs out (7J)   who let the dogs out (7J) EmptySam 18 Aoû - 10:34

Mon rire trouve un écho chez Seven, sa réaction est immédiate. Il se jette sur moi et empoigne mon col. Le tissu qui se froisse entre ses doigts enragés alors qu'il me décolle du bar pour m'attirer vers lui. Il me fait ses grands yeux pas contents et je ris de plus belle, pas capable de le prendre au sérieux ne serait-ce qu'une seconde. J'ai juste envie de me foutre de sa gueule éternellement, d'enfoncer dans ses tympans l'enregistrement de mon rire moqueur pour qu'il l'entende jusqu'à en devenir fou. — Ferme ta grande gueule. Je souris avant de bouger mes lèvres pour imiter deux bisous provocateurs, accompagnés d'un haussement de sourcils. Non, je ne vais pas fermer ma gueule. C'est pas franchement dans mes habitudes - il le sait. Il me repousse aussi sec et je le laisse faire, toujours hilare. Je sais qu'il a vu ma croix et les gars derrière, je sais qu'il ne tentera pas quoi que ce soit le premier - il est con mais pas suicidaire visiblement. Dommage. Je pousse un soupir d'aise et porte ma clope à ma bouche pour recommencer tranquillement à la fumer. Faut croire que la sensation grisante de pouvoir a le don d’annihiler tout le reste - la saleté, la honte, le dégoût. Non, y a plus rien de tout ça à cet instant. Plus rien de tout ce que j'ai pu ressentir les deux dernières fois qu'on s'est vus. Pour le moment, j'suis juste grisé par l'idée d'être celui qui domine la situation. Qui le domine. Et c'est hyper satisfaisant. Je me sens comme immortel, inatteignable.

C'est eux tes nouveaux potes ? Je relève un sourcil et tourne la tête dans leur direction avant de rabattre mon regard sur Seven. Mouvement de tête interrogateur dans sa direction : qu'est-ce que ça peut t'foutre ? Il se passe quoi là, il va me faire la causette maintenant ? J'suis pas sûr que ça m'emballe franchement. Je préfère légèrement quand on communique avec nos poings - là au moins, on parle la même langue. — J'suis sûr qu'tu sais même pas c'que ça représente. Je penche la tête sur le côté et me fige, le regardant d'un air blasé. — C'est tout c'que t'as en stock mon cœur ? Petit rictus mauvais, étincelle de folie qui vient faire flamber mon regard pendant une seconde alors que je me délecte à l'idée de le mettre encore plus mal à l'aise avec ça. Histoire qu'il n'oublie pas qui a vraiment dominé qui dans cette histoire. Qui est la fiotte, la donzelle, et qui est l'homme. Et peut-être aussi que ça m'aide à oublier mes propres démons au passage. Ça me donne l'illusion de contrôle. Et je m'y raccroche fermement, enfile ce masque de déni avant de me faire bouffer par tout ce que je ne veux pas voir. Jamais. — T'étais leur pute en taule ? C'est pour ça qu'ils ont décidé d't'adopter ? Sourire nerveux. Seven qui se met à attaquer sur le même plan que moi. Mais je refuse de me laisser déstabiliser par tant de facilité ; pas alors que j'ai les rênes dans les mains. Je ne les lui passerait pas. Je me redresse et tire une latte, prend le temps d'inspirer et de souffler, de me détendre, de laisser l'air circuler comme Don me l'a montré. La respiration, c'est la clé. — Non désolé, j'écarte pas les fesses moi. Grand sourire qui dévoile toutes mes dents ; dents serrées comme un carnassier. Hein Seven, c'est pas moi qui ait terminé le cul à l'air sur la cuvette dégueulasse d'un chiotte de bar. Tu te souviens ? Je détourne le regard en riant discrètement, comme si je me remémorais un bon souvenir. Et mon cerveau fait l'impasse sur tout ce que j'ai pu éprouver cette même nuit moi aussi. C'était rien, c'était rien. Rien qu'une réaction physique tout ce qu'il y a de plus normale. Normale, normale, normale - comme moi.

T'façon y a plus personne qui veut d'toi, hein ? Mon sourire qui se fige et qui se transforme lentement en une grimace amère, chargée de colère. Te laisse pas embobiner par ses mots JJ, c'est rien qu'une provocation puérile. Y a rien de vrai dans tout ce qu'il dit. Je me crispe sur ma clope, le regard fixé sur un point imaginaire, le palpitant qui se met à pulser un peu plus rapidement. Je m'efforce à continuer de fumer, mais mes gestes sont saccadés, emprunts d'une nervosité flagrante. Les nerfs qui s'échauffent, les muscles qui tremblent d'être retenus, d'être immobilisés. — On peut pas leur en vouloir. J'veux dire, violer la sœur d'ton meilleur pote ? T-t-t-t, vraiment pas cool. Blackout. Je bug, ma main qui reste suspendue dans le vide à mi-chemin vers ma bouche. Le bâtonnet qui se consume tout seul. Ses mots qui tournent en boucle dans mon crâne, des images violentes qui reviennent me péter à la gueule - celles de mon altercation avec Samih dans les douches. Et puis c'est la voix de Samih que j'entends finalement, qui prend toute la place, qui envahit tout. Ça raisonne, ses mots durs qui viennent écorcher mon âme de gamin. Mon souffle ralentit jusqu'à quasiment s'arrêter - en apnée. Comment est-ce que Seven sait ça ? Samih lui a parlé ? Pourquoi il a parlé avec lui ? Pourquoi il a parlé de ça ? Ils sont amis ? Il s'est confié à lui ? Rage meurtrière qui grimpe dans mes veines, j'ai des envies de grand brasier. Lentement, je me décolle du bar et je viens me planter bien face à lui. Je tire une dernière fois sur ma cigarette avant de la jeter au sol. La fumée que je recrache dans son visage tandis que j'écrase le mégot avec mon pied. Et je reste quelques secondes planté devant lui, dans un faux calme - le regard un peu absent. J'esquisse un mouvement de recul, comme si j'allais m'en aller. Mais au dernier moment, je me ravise et mon poing part par en-dessous. Il vient s'éclater sur le dessous de sa mâchoire. Puis c'est moi qui l'attrape par le col cette fois-ci et qui le repousse en arrière, jusqu'à ce qu'il vienne heurter un mur. Je l'écrase dessus, mon avant-bras que j'appuie au niveau de sa gorge pour le maintenir autant que possible. — Méfie toi de c'que tu racontes Seven. Parce que ce s'rait quand même vachement con pour toi qu'un terrible accident t'arrive et que tu perdes ta langue dedans. Les mots que je siffle tout bas entre mes dents pour que personne ne nous entende autour. Mais derrière nous ma bande s'excite déjà. Ça gueule, ça m'encourage et ça se rapproche un peu - ils veulent leur part aussi. Clébards affamés, prêts à déchiqueter une énième victime. Et ça fait monter encore plus l'adrénaline en moi, alors que je me visualise déjà un couteau dans une main, la langue de Seven dans l'autre. Un coup sec et on en parlerait plus. Un coup sec et je n'aurais plus jamais à entendre ses saloperies et ses mensonges. Un coup sec. J'en tremble de plaisir, comme si je venais de m'injecter une dose de ma drogue préférée.
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MessageSujet: Re: who let the dogs out (7J)   who let the dogs out (7J) EmptyLun 20 Aoû - 18:29

« C'est tout c'que t'as en stock mon cœur ? » Il voudrait gerber à ses pieds, lui faire passer l'envie de continuer à le narguer avec son rire de hyène et ses provocations dégueulasses. Il pourrait. Y a des nœuds dans son bide, de l'acide qui semble se déverser dans ses entrailles à chaque seconde qu'ils passent dans ce face à face insupportable. Pas en mesure de cogner ni d'le faire taire, obligé de prendre sur lui malgré la rage qui bout dans ses veines. Les charognards guettent il le sait – à croire qu'ils attendant que JJ porte le coup fatal pour qu'ils puissent venir se disputer son cadavre.

Il veut pas les laisser gagner. Pas eux, et surtout pas JJ.

Alors il se tait mais ses dents s'enfoncent dans sa lèvre inférieure jusqu'à l'entailler ; il lutte de toutes ses forces pour pas exploser. La colère qu'il ravale jusqu'à s'étrangler avec, abattant ses mots comme les cartes d'un jeu qui n'a plus de règles, mais ce soir il est pas sûr d'avoir la meilleure main. Pas même quand il s'aventure sur le même terrain glissant que lui, à remettre en cause sa sexualité sa virilité parce qu'après tout c'est tout le fond du problème entre eux, tout ce qui les pousse à se bouffer la gueule comme deux clébards enragés. Il n'obtient pas l'effet escompté. « Non désolé, j'écarte pas les fesses moi. » C'est lui qui se fige et ça devrait pas être comme ça. Il comprend pas pourquoi JJ ne réagit pas, pourquoi il se contente d'inspirer expirer, pourquoi il peut voir sa nervosité disparaître sous une sale couche d'arrogance. Ses mots n'ont aucun impact. Il serre les poings. « Mais tu bandes pour des mecs comme une sale fiotte. » Des comme s'il y en avait eu d'autres avant lui, après lui – il en sait rien. Il veut pas savoir. Ça l'étonnerait pas tant que ça dans l'fond, JJ est assez sale pour l'être autant que lui.

Et puisque les insultes habituelles ne fonctionnent pas il change de tactique, son assurance qui revient prendre trop de place quand il enfonce ses doigts dans les plaies. S'il y a quelque chose qu'il sait sur les Kids, c'est qu'ils s'aiment. Il sait pas trop comment ni pourquoi exactement, mais il sait que c'est le cas et c'est peut-être sa meilleure chance d'atteindre JJ. Son sourire s'élargit quand il voit celui de son adversaire se figer. Ça le met en confiance, son échine qui se redresse à mesure qu'il se sent gagner du terrain face à la crispation de l'autre. Maintenant il a la preuve qu'il a visé juste. Alors il continue, lâche son meilleur atout trop tôt sûrement, le viol d'Assia mis sur la table et la main de JJ en suspens. Y a une lueur de défi dans ses yeux quand il le voit se mettre en mouvement et se planter devant lui. Il bouge pas même s'il en a envie, même s'il voudrait mettre des kilomètres entre eux pour que leurs corps ne puissent plus jamais se confondre. Sa lèvre se retrousse dans un rictus nerveux quand il récolte un nuage de fumée au visage, mais il reste parfaitement immobile. Il veut pas céder le premier. Pendant une seconde il pense même qu'il a gagné, parce que JJ écrase sa clope et semble prêt à rebrousser chemin – ça paraît soudain trop facile. Parce que ça l'est. Parce que c'est qu'une feinte. Il le comprend trop tard, quand le coup heurte le dessous de sa mâchoire et fait claquer ses dents, la violence qui fait trembler tout son crâne et se répercute jusqu'aux os fragilisés de son nez, qui se met à saigner. De toute façon, il a même pas le temps de le sentir.

Son col agrippé, il est forcé de reculer jusqu'à cogner contre la paroi du bar, trop vite pour qu'il puisse tenter de riposter. Sa gorge obstruée – il met plusieurs secondes à comprendre que c'est JJ qui lui coupe le souffle à l'aide de son bras. Il a du sang plein la bouche, prunelles qui s'ancrent aux siennes sans ciller. « Méfie toi de c'que tu racontes Seven. Parce que ce s'rait quand même vachement con pour toi qu'un terrible accident t'arrive et que tu perdes ta langue dedans. » C'est son tour d'éclater de rire. Ça sonne étranglé à cause de la pression contre sa trachée, mais c'est assez fort pour qu'on en perçoive tous les accents moqueurs. Toutes dents dehors, elles sont encrassées par le rouge qui continue à couler de son nez. « T'essaies d'faire quoi là ? » Parler lui demande trop d'efforts, sa voix étouffée par le manque d'oxygène, il vient agripper le bras de JJ pour tirer dessus. Juste assez pour laisser un peu d'air passer et lui permettre de se faire entendre correctement. « T'crois qu'un p'tit passage en taule et une putain d'croix suffisent à m'impressionner ? Tu restes une p'tite merde. » Il se marre de plus belle malgré le sang qui chauffe dans ses veines, ébullition provoquée par la violence et la proximité de JJ – il a envie de lui sauter à la gorge pour y planter les crocs.

Pourtant, il reste cloué contre le mur. Même s'il ne les regarde pas, il sent la présence des skins, il entend leurs encouragements et leurs rires. Il sait qu'au moindre faux pas, son combat contre JJ se terminera sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit.

« Regarde-toi. Tout l'monde pense comme moi. » Il sourit à pleines dents, maintenant que sa rage est canalisée par la douleur qui continue de se diffuser sous sa mâchoire – ça remonte à sa bouche, son nez, jusqu'à l'intérieur de son crâne comme un marteau-piqueur. Ça lui donne quelque chose à quoi se raccrocher pour se contenir.

« Sam le sait. » Tu vaux rien JJ. « May aussi. » Ils vont tous te lâcher. « Et Nana... Oh, Nana. » T'es plus rien.

Il utilise leurs noms comme s'ils étaient dans son camp maintenant, comme si une alliance s'était formée quand JJ avait le dos tourné. « J'sais tout. » Il ment. « Sam m'a tout dit. » Il ment toujours. Mais ils ont parlé c'est vrai, il se rappelle de leur conversation décousue au milieu d'un squat, les yeux vitreux et les barrières trouées par la drogue, la douleur en dénominateur commun. Il utilise des vérités pour construire des mensonges, tricheur qui se planque derrière un écran de fumée, sale bluffeur qui n'a pourtant jamais été doué au poker. « Ça fait quoi d'savoir qu'ils vont tous t'abandonner, un par un ? » Il ricane, visage fendu dans un angle si tordu qu'il a des airs de Joker.

Ses mains toujours perchées sur le bras de JJ, il penche sa tête légèrement, juste assez pour apercevoir sa bande à quelques mètres. Trop proche à son goût. « Tu vas les laisser m'taper à ta place ? » Il espère pas – c'est pas contre eux qu'il veut se battre. « T'as perdu tes couilles l'jour où t'as violé Assia ? » Enfoncer le couteau dans la plaie et tourner, lui rappeler qu'il sait, lui montrer qu'il compte lui faire payer pour toutes les fois où il a payé l'addition à sa place. La cicatrice sur son épaule brûle et il voudrait récupérer le bout de verre avec lequel Sam l'a poignardé, pour lacérer la gueule de JJ avec. « Y a qu'une seule tapette ici, et c'pas moi. » C'est provocation sur provocation puisqu'il ne sait pas quoi faire d'autre, lueur de défi dans l'fond des yeux et sa carcasse qui appelle les poings de JJ. Pas assez fou pour attaquer le premier, mais assez pour vouloir attirer la bête. Tout ce qu'il veut c'est que JJ cogne pour qu'il puisse le faire à son tour, qu'il ait une excuse pour n'plus se retenir de lui sauter à la gorge et tant pis s'il finit en morceaux parce que les autres viennent par s'en mêler. Il est prêt à prendre le risque, parce que ça brûle trop et qu'il peut plus tenir, parce qu'il a besoin d'exploser s'il veut pas se consumer sur place. Que leurs violences se fassent écho, et qu'elles lavent leurs écarts en démolissant leurs carcasses.
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MessageSujet: Re: who let the dogs out (7J)   who let the dogs out (7J) EmptyDim 2 Sep - 12:01

Mais tu bandes pour des mecs comme une sale fiotte. Ce serait facile pourtant, de lui faire regretter ses paroles. Je pourrais céder, lui exploser au visage et l'entrainer avec moi. Il ne resterait plus rien de nous et ce serait peut-être mieux comme ça. Mais Don m'a appris - il a essayé en tout cas - d'être plus malin que ça. Ne pas céder bêtement aux provocations, parce que c'est donner le pouvoir à l'ennemi. Rester maitre de soi et prendre l'autre au dépourvu. C'est la clé. Mais c'est compliqué pour une bombe à retardement comme moi. Le moindre mouvement trop brusque qui pourrait venir dérégler mon minuteur pour me faire sauter en avance. Je passe ma langue sur mes dents, continue de penser à ma respiration pour m'éviter d'écraser mon front sur son nez. — N'inverse pas les rôles. C'pas moi qui roule des pelles aux mecs dans les ruelles, comme une adolescente en chaleur. Sourire condescendant. Victorieux même. Il ne sait rien de moi et de mes mésaventures. Il ne sait rien d'Otto, ni même de Nemo. Il n'a aucune prise sur moi là-dessus, il peut juste imaginer sans pour autant être sûr. Alors que moi, si. Moi je sais que le mec dans la ruelle c'était pas le premier et moi pas le deuxième. Et tant que les choses ne changeront pas sur ce point là, je garderais l'ascendant sur lui. Au moins un peu. Suffisamment pour que ça m'aide à tenir le coup. Mais les grands principes de Don s'envolent rapidement alors que Seven pousse la provocation trop loin, sur un terrain trop glissant. Je n'ai pas encore assez d'entrainement. Et j'crois pas non plus qu'on puisse changer la nature profonde des gens. Je serais jamais un fin stratège, un maitre de la dissimulation, ni le self-control incarné. C'est pas moi, c'est pas mon truc. Moi je pète les plombs dix fois par jour de façon déraisonnable. Moi je vais trop loin et tant pis. Alors mon poing part sans prévenir, parce que Seven a appuyé sur le mauvais bouton - ou le bon, j'imagine que ça dépend des points de vues. Et je viens le plaquer contre le mur du bar, le bras sur sa trachée pour le bloquer, lui couper le souffle. Je voudrais l'étouffer, le privé d'air jusqu'à ce qu'il tourne de l’œil. Son nez qui coule déjà et ça me fait ricaner doucement - gonzesse. Ça roule le long de sa bouche, sous son menton et ça termine sa course sur mon bras dénudé. Putain, c'est toujours aussi bon. L'hémoglobine, conséquence d'une violence délicieuse qui m'excite autant qu'elle m'apaise. Libération fulgurante, ça me fait sentir plus vivant que jamais. Et je voudrais y céder complètement, continuer d'entendre les os craquer. Les siens, les miens. Je voudrais plonger corps et âme dans l'affrontement, laisser parler la bête qui rugit trop fort en moi. Sortir les crocs et se laisser aller à un délicieux carnage. Mais je me retiens et ça fait mal. La frustration qui bande mes muscles, les nerfs en feu qui crépite sous ma peau. Pourtant, je me contente de parler. Menace sérieuse qui le fait rire - et ça ne surprend personne. A sa place j'en aurais fait autant. Pas foutus d'être sérieux face à un danger réel. On crèvera sûrement comme ça, après avoir rit une fois de trop. Mes yeux chargés d'électricité, je le dévisage avec l'envie féroce de le foudroyer sur place pour le faire partir en cendres. Mais je veux pas que les autres s'approchent. J'ai rien contre un bon petit passage à tabac, j'ai jamais eu le moindre honneur. Rien à foutre d'être à 15 contre 1, ça ne me pose aucun souci. Non, c'est pas ça qui coince. Mais j'ai trop peur que Seven l'ouvre un peu trop et laisse filtrer des choses qui pourraient causer ma perte aussi. Il me déteste suffisamment pour être prêt à se sacrifier si ça peut me faire buter aussi. — T'essaies d'faire quoi là ? De pas de te buter et c'est pas facile. Il vient tirer un peu sur mon bras et je laisse faire. — T'crois qu'un p'tit passage en taule et une putain d'croix suffisent à m'impressionner ? Tu restes une p'tite merde. Et là, c'est moi qui esquisse un léger rire moqueur. Sourire un coin, pupilles dilatées. L'excitation malsaine qui vient fendiller mon regard. — Si tu l'dis. Mon sourire s'élargit pour venir dévoiler toutes mes dents alors que mon esprit s'absente une seconde. Je repense à cette nuit-là, dans la douche. C'est si facile de tuer. Il suffit d'un rien. Qu'importe l'adversaire, ça ne change rien. J'y repense, encore et encore. La sensation de pouvoir m'enivre et je me sens subitement invincible. C'est si fort que j'en ai la chaire de poule et mon souffle s'accélère. Je n'avais jamais pris le temps d'y repenser vraiment. Et je réalise maintenant que cette expérience n'a pas laissé de séquelles négatives. Pas de traumatisme, pas de regret, pas de culpabilité. Ça n'a fait que renforcer mon assurance. Sentiment de toute puissance dangereux. Je laisse ma langue glisser distraitement le long de ma lèvre inférieure. L'envie de recommencer me traverse rapidement, pensée fugace qui s'éloigne aussi vite qu'elle est venue mais qui ne disparait pas complètement. Elle va se terrer dans un recoin obscure de ma tête, muette mais prête à bondir. Et ça me refile des palpitations. — Regarde-toi. Tout l'monde pense comme moi. Je redescends brusquement de mon extase meurtrière. Je plisse le front, sans comprendre où il veut en venir. — Sam le sait. May aussi. Et Nana... Oh, Nana. Je reviens appuyer sur sa gorge plus fort, pour le forcer à se taire, pour l'empêcher de continuer. Colère impossible à canaliser, j'suis à deux doigts de frapper. La rage vient assombrir mes yeux clairs et je voudrais lui hurler de ne pas prononcer le nom de Nana. Il n'a pas le droit. Il salit tout. Je serre les dents, les babines qui se retroussent dans un mouvement de mépris et de dégoût. J'essaye de me retenir. Faut pas que je fasse ça, faut pas que je me fasse avoir. J'suis censé avoir rayé les kids de ma vie. Ils ne comptent plus, c'est terminé. J'suis passé à autre chose. J'ai une autre famille maintenant. Mais les mots de Seven atteignent tous leur cible, y a pas un raté. Mes sentiments à vifs, je n'arrive pas à faire semblant alors qu'il joue avec, les entaille salement. — J'sais tout. L'incompréhension déforme mon visage et je relâche un peu la pression sur sa gorge tout en penchant la tête sur le côté. — Hein ? De quoi est-ce qu'il parle ? — Sam m'a tout dit. Dit quoi putain ? Mes prunelles qui s'agitent, qui vont et viennent pour chercher à s'ancrer dans les siennes sans y parvenir. Tenter de déceler le mensonge, de découvrir de quoi il parle vraiment. Mais je n'ai jamais su déchiffrer les gens. Et ça me contrarie, alimentant cette colère déjà inépuisable. Je retrousse le nez et mes narines se dilatent. — Sam est un menteur. Ça sort spontanément et j'y crois terriblement fort. Toujours persuadé de n'avoir rien fait à Assia. Ni à personne d'autre. Putain de mensonges qu'il raconte à tout va, à n'importe qui. Pourquoi il fait ça ? Pourquoi il veut me nuire comme ça ? Je donne un accoue sur la gorge de Seven avant de poursuivre. — Pourquoi Sam aurait parlé avec toi de toute façon ? Tu dis n'importe quoi putain. Le dire à voix haute m'aide à y croire plus facilement. Peut-être que si je le répète encore plusieurs fois je n'aurais plus de doutes. — Ça fait quoi d'savoir qu'ils vont tous t'abandonner, un par un ? Et il ricane, il sourit, tellement fier de lui. Sale petit enfoiré. Je vois bien ce qu'il fait. Je pince les lèvres, le visage secoué par des spasmes irréguliers. Je tente d'ignorer le bruit de mes émotions qui se tordent, qui hurlent, terrassées par cette putain de vérité que Seven a deviné. Je tente de ne rien laisser paraitre, mais c'est compliqué. Heureusement, la haine qu'il m'inspire aide à minimiser les dégâts. Je tente de sauver la face tant bien que mal. — Personne ne m'a abandonné. C'est moi qui les ai lâché. J'ai trouvé mieux. J'ai plus rien à foutre de vos histoires de merdeux. Votre petite gue-guerre de merde, j'vous la laisse. Et je me persuade que les kids ne m'ont jamais rien apporté de bon, c'est plus facile comme ça. Je suis doué pour me mentir, pour me faire croire ce qui m'arrange. Je me calme progressivement, convaincu par mes propres paroles. Je suis passé dans la cour des grands, je les laisse se bouffer misérablement entre eux. Qu'ils s'autodétruisent donc tous, ça m'arrange.

Tu vas les laisser m'taper à ta place ? Je hausse un sourcil, condescendant. — Pourquoi ? T'as la trouille pédale ? Ou alors c'est ça que tu veux ? Ça t'plait d'te faire frapper par tout ces mecs ? Je ricane, moqueur. — T'as perdu tes couilles l'jour où t'as violé Assia ? Mon rictus se fige, les muscles contractés. Je me contente de le fixer longuement avec cette gueule jusqu'à ce que je finisse par refermer la bouche, mes lèvres qui se pressent l'une contre l'autre alors que j'échappe un léger rire à peine audible, la bouche toujours close. — Y a qu'une seule tapette ici, et c'pas moi. Je vois. Ma mâchoire s'agite alors que je passe ma langue sur l'intérieur de mes lèvres. Je retire mon bras de son cou et effectue une petite moue songeuse, les lèvres qui se tordent vers le bas. Je recule d'un pas et l'observe. — Tu parles beaucoup Popescu. Mais y s'passe pas grand chose. J'écarte les bras, comme une invitation. — Qu'est-ce qui a, tu sais plus t'battre ? Je me rapproche de lui, bras toujours écartés. — T'as peur d'te péter un ongle ? J'me marre, m'approche encore, nos corps qui se frôlent. — C'est les gonzesses qui causent, j'comprends mieux maintenant. Ricanement insolent, je provoque à mon tour. Il veut pas me frapper ? Je vais le forcer alors. Mon front vient s'écraser lentement sur le sien, mon souffle qui s'étale sur son visage. De loin, on dirait juste deux fauves qui se jaugent d'un peu trop près, un classique. Impossible à première vue de deviner la tension gênante qui se forme autour de nous. Proximité dérangeante que j'entretiens sciemment, parce que je sais que ça le rendra plus apte à craquer facilement. Il a autant de self-control que moi. Et je termine, en parlant tout bas pour que personne ne nous entende. — Ou c'est p't'être que tu préfères autre chose, hein ? Je marque une pause. Je jubile. — T'arrive encore à t'asseoir ? Je ricane, le corps agité, complètement excité à l'idée de le voir céder à ses pulsions violentes. Faut qu'on se cogne dessus, c'est la meilleure chose qui puisse se passer.
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MessageSujet: Re: who let the dogs out (7J)   who let the dogs out (7J) EmptySam 15 Sep - 12:22

« N'inverse pas les rôles. C'pas moi qui roule des pelles aux mecs dans les ruelles, comme une adolescente en chaleur. » Et il repense à cette putain de soirée, il se rappelle de la chaleur et de l'inconnu, ses yeux ses mains ses lèvres et puis le flash. La photo. JJ. S'il pouvait remonter le temps il effacerait tout, il ferait en sorte que leurs chemins n'se croisent pas ce soir-là – qu'il ne puisse jamais découvrir ce qu'il cache avec tant d'application. Mais y a pas de retour en arrière possible et il le sait. Tout ce qu'il peut faire maintenant c'est ruminer la tournure qu'ont pris les choses et le haïr, encore encore encore jusqu'à en cramer sur place. Il le toise, à deux doigts de la combustion spontanée. Dents et poings serrés ; mais c'est celui de JJ qui part en premier. Il accuse le coup, son nez qui se met à saigner alors qu'il n'est même pas le point d'impact. Sa carcasse qui finit plaquée contre le mur du bar, sa gorge barrée par le bras de JJ. La douleur le canalise et fait baisser la tension de ses muscles, la colère ravalée pour ne laisser place qu'à la moquerie quand la menace résonne. Il le prend pas au sérieux. Il l'a jamais fait. Pas même les fois où il aurait dû.

« Si tu l'dis. » Y a ce sourire stupide placardé sur ses lèvres – ça dévoile toutes les dents que Seven voudrait arracher une par une, ça pue l'insolence de celui qui sait quelque chose que l'autre ignore. L'impression qu'ils sont en pleine partie de poker et il croyait mener mais JJ s'comporte comme s'il avait une quinte flush royale, il sait plus qui a la meilleure main et tout ce qu'il peut faire c'est bluffer. Alors il parle. Il parle et parle et parle encore puisque de toute façon il peut pas cogner. C'est p't'être mieux comme ça ; ses mots ont plus d'impact que ses coups n'en ont jamais eu. Il observe le visage de JJ se figer alors que son propre sourire s'étale comme une putain d'épidémie.

À croire qu'ils sont bons qu'à ça, ce soir. Étirer les lèvres en grand pour montrer les crocs qu'ils se refusent à planter même s'ils en crèvent d'envie.

La pression sur sa gorge se fait plus forte quand le nom de Nana plane entre eux et ça n'fait qu'agrandir un peu plus son rictus. Il se taira pas. Quitte à mentir pour le pousser toujours plus près de cette tombe qu'ils ont eux-même creusée. « Hein ? » Il le sent perdre pied. « Sam est un menteur. » Son ricanement devient un hoquet étouffé sous la force du léger choc contre son cou. « Pourquoi Sam aurait parlé avec toi de toute façon ? Tu dis n'importe quoi putain. » Tête penchée sur le côté, il éclate d'un rire aussi moqueur qu'insolent, ses yeux trop noirs qui se fondent dans ceux de JJ. Son arrogance sature toute l'atmosphère autour d'eux. « T'imagines même pas tout c'qui s'est passé pendant qu't'étais pas là. Ils ont pas eu d'mal à t'oublier. » C'est son tour de jouer celui qui mène la partie, les sous-entendus qui suintent entre les lignes, sourcils haussés d'un air de défi. Comme s'il s'était rapproché de tous les Kids pendant que JJ était en taule, comme s'ils avaient formé une alliance ou enterré la hache de guerre, comme s'ils avaient tous trouvé un équilibre sans lui. Il ment il ne fait que ça, mais y a assez de vérité dans ses mots pour donner le change. JJ le croirait sûrement pas s'il lui parlait de son vrai face-à-face avec Samih – esprits éreintés et conversation posée, sous couvert de drogue. Lui-même n'y aurait pas cru si on lui avait dit que ça arriverait un jour. « Comment tu crois que j'sais tout ça, hein ? » Y a pas d'autre moyen qu'il soit au courant de toute façon. Et il jubile de voir que JJ perd le contrôle, prunelles rivées sur les spasmes nerveux qui agitent ses traits. Persuadé que la victoire est proche, qu'il va enfin cogner. Il attend mais ça n'vient pas. « Personne ne m'a abandonné. C'est moi qui les ai lâchés. J'ai trouvé mieux. J'ai plus rien à foutre de vos histoires de merdeux. Votre petite gue-guerre de merde, j'vous la laisse. » Ricanement lâché dans un souffle, il le jauge avec tout le mépris dont il est capable. « Alors pourquoi t'es venu m'faire chier ? » Comme s'ils étaient seulement liés par l'opposition des Kids contre les Yobbos, alors qu'ils ont leur propre guerre indépendante de tout ça. Mais l'admettre reviendrait à lui donner trop d'importance.

Son attention finit par se tourner sur la nouvelle bande de JJ, qui continue de les surveiller de loin. Il a envie d'les forcer à se tirer pour qu'ils puissent régler ça un contre un – au moindre faux pas de sa part ils lui sauteront dessus et il sait que JJ laissera faire. Il a jamais eu d'honneur. « Pourquoi ? T'as la trouille pédale ? Ou alors c'est ça que tu veux ? Ça t'plait d'te faire frapper par tous ces mecs ? » Il riposte en mentionnant Assia et c'est un dialogue de sourds, ils s'écoutent pas, ne font que se renvoyer la balle en attendant de voir lequel écopera du headshot final. Il est presque déçu quand le bras de JJ quitte finalement sa gorge. Ça lui donnait quelque chose à quoi se raccrocher pour rester sous contrôle. « Tu parles beaucoup Popescu. Mais y s'passe pas grand chose. Qu'est-ce qui a, tu sais plus t'battre ? » Ça l'fait ricaner et il décolle son dos du mur, mais s'arrête en le voyant se rapprocher. « T'as peur d'te péter un ongle ? » Il approche encore – Seven se fige. « Recule. » L'ordre siffle entre ses dents mais c'est presque inaudible et de toute façon JJ n'obéit jamais. Leurs corps se frôlent, ses poings se serrent. Ça lui retourne les tripes. « C'est les gonzesses qui causent, j'comprends mieux maintenant. » Il n'écoute plus. Toute son attention tournée vers la carcasse de JJ trop proche de la sienne, son front qui se pose contre le sien et son souffle qui lui crame la gueule. L'impression d'être un animal pris au piège ; JJ est partout et il arrive plus à respirer. Il a envie de lui échapper mais il peut pas s'il veut pas paraître faible, il peut rien faire d'autre que s'immobiliser malgré la tempête qui fait rage au creux d'ses entrailles. Ses yeux ancrés aux siens, son front qui fait pression à son tour pour montrer qu'il lui laissera pas l'avantage si facilement. Il retient son souffle – il veut pas le sentir se mêler à celui de JJ. « Ou c'est p't'être que tu préfères autre chose, hein ? T'arrives encore à t'asseoir ? » Réflexe immédiat : sa main se lève. Mais il arrive à en dévier la trajectoire au dernier moment et elle ne fait que venir s'agripper au col de son t-shirt, ses doigts qui froissent le tissu, il tire dessus comme s'il n'avait plus que ça à quoi se raccrocher. Il comprend c'que fait JJ parce que c'est la même chose que lui – il veut le pousser à cogner en premier. Et il a beau ne pas vouloir lui donner cette victoire, c'est trop dur de lutter, ça fait trop mal de contenir toute la violence qui coule dans ses veines et bat à ses tempes jusqu'à le rendre fou. Il voudrait l'insulter, le menacer, mais il en est même pas capable. Trop assailli par les pulsions qu'il retient difficilement et la proximité insupportable de JJ.

Il lâche.

Son pas est raide quand il recule et finit par contourner le bar, une main qui frotte le bas de son visage nerveusement, la rage qui bouillonne en lui encore et encore et encore. Il veut pas céder mais il arrive pas à se calmer. Il est au bord du gouffre. Face au comptoir, muscles tendus et poings serrés, son regard se fixe sur une bouteille. Il finit par sauter.

Il attrape la bouteille et la fait claquer contre le rebord pour que le verre éclate. La seconde suivante, il se rue sur JJ brutalement. Son pied qui passe derrière les siens pour chasser son équilibre, il appuie tout son poids contre lui jusqu'à le faire tomber et venir s'installer à califourchon sur lui. Ses yeux sont fous quand il colle le tesson de bouteille contre son cou, juste sous sa mâchoire. Il appuie de manière à entailler la peau et faire perler le sang, se penchant jusqu'à ce que leurs visages soient trop proches – c'est son tour de lui souffler de l'acide. « C'est ça qu'tu veux hein ? À faire ta p'tite pute pour que j'te crève ? » Et il se déteste d'avoir cédé, de n'avoir jamais appris à se contrôler. Il sait que l'autre est sûrement en train de jubiler. « J'pourrais. » Le verre s'enfonce un peu plus sous sa peau, lentement, sournoisement. Au moindre geste brusque de JJ, il pourrait l'égorger sans même le faire exprès. « Ou j'pourrais laisser tes potes s'en charger à ma place. J'ai juste à leur expliquer qu't'es un putain d'pédé. » C'est principalement du bluff, parce que pour vendre JJ il devra se vendre lui-même, et il n'est pas encore apte à s'exposer comme ça. Pourtant sa rage est telle qu'il a l'air au bord de l'explosion. Prêt à tout emporter avec lui dans sa chute comme il le fait toujours. Alors il ne mesure plus vraiment les risques qu'il prend et il presse son corps au sien plus étroitement en guise de menace, promesse, sa carcasse devenue épée de Damoclès. Il ne fait que s'approprier la stratégie de JJ. De l'extérieur, il a surtout l'air d'un serpent qui immobilise sa proie avant de l'avaler. Mais entre eux la tension est dérangeante. Et il fait même plus attention au reste du monde, que ça soit les spectateurs de la scène ou les skins. Il s'en fout il entend plus rien, un bourdonnement à ses oreilles et ses prunelles qui ne quittent plus celles de JJ. Sa fureur l'empêche d'y voir clair – dans sa tête il n'y a plus qu'un vaste incendie.
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JJ O'Reilly

JJ O'Reilly
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MessageSujet: Re: who let the dogs out (7J)   who let the dogs out (7J) EmptyVen 19 Oct - 21:09

T'imagines même pas tout c'qui s'est passé pendant qu't'étais pas là. Ils ont pas eu d'mal à t'oublier. Comment tu crois que j'sais tout ça, hein ? Provocation gratuite, encore. On les enchaine minablement, on feint de ne pas se laisser atteindre en surenchérissant. Avant je ne l'aurais même pas remarqué. J'aurais continué dans cette voie-là, j'aurais foncé tête baissée. Pas foutu de réfléchir, de me raisonner. J'aurais absolument voulu avoir le dernier mot. Lui prouver qu'il a tort, frapper encore plus fort. Mais Don m'a appris certaines choses. Être une tête brûlée c'est bien beau, mais ça ne permet pas forcément d'obtenir ce que l'on veut vraiment. Il me l'a prouvé à plusieurs reprises. Son calme olympien finissait toujours par l'emporter sur l'autorité. Roi de la prison, roi des matons. Même pas besoin de faire couler le sang pour se faire obéir. Une bonne organisation, les faiblesses des ennemies cernées et quelques mots bien placés suffisaient à faire tomber toutes les barrières. Ou presque toutes en tout cas. Et je voudrais pouvoir gérer ça aussi bien que lui. Mais ça me démange. Comme des milliers de petits monstres qui s'agiteraient sous ma peau. Qui prendraient le contrôle de mon corps et qui me pousseraient à faire n'importe quoi. A taper, encore et encore. Parce que y a que ça pour me soulager, me libérer. Don m'a pourtant apprit que ce n'était qu'une sensation passagère. Que le malêtre finissait toujours par revenir. Que ce n'était pas toujours la solution. Mais je hais Seven de façon si tripale que je ne vois pas quoi faire d'autre. Il réveille en moi des putains d'envies de meurtre. Sûrement parce qu'il dérange quelque chose en moi que je hais encore plus que lui. Et que me défouler sur lui, c'est fermer les yeux sur ce qui se détraque chez moi. Mais ça, Don ne le sait pas. Personne ne sait. Personne ne saura. Et si moi-même je pouvais l'oublier, ça m'arrangerait. Ma mâchoire s'agite un peu mais je me contiens. Rage muselée ; pour l'instant. — Tu sais rien du tout. Non, il n'a pas la moindre idée de tout ce qu'il s'est passé depuis qu'il a soit disant parlé avec Samih. Il ne sait pas, il ne sait rien. Et il ment très probablement. Après tout, il a l'habitude de mentir. Il est là, à se pavaner, à draguer les filles mais il se retient bien de dire qu'il préfère se faire prendre en réalité. — Et puis, j'suis pas l'genre de mec qu'on oublie, tu sais. Sourire amusé et provocant, l'air de dire : toi en tout cas, tu m'oublieras pas. Et c'est peut-être la seule chose qui me console finalement. Savoir que je l'ai marqué à vie. Qu'il pourra toujours tenter de nier mon existence, je serai toujours là, dans un coin de sa tête. — Alors pourquoi t'es venu m'faire chier ? Je secoue la tête de gauche à droite, moue méprisante. Comme s'il ne savait pas qu'il n'est plus question d'une guerre de bandes entre nous dorénavant. Moi, j'ai au moins la lucidité de le reconnaître. Qu'il continue donc de se mentir, ça ne fera que le mener à sa perte encore plus vite. Et j'ai hâte de le voir tomber. — Parce que tu restes un enculé... Petite pause, sourire en coin. Souviens-toi. ... et que j'veux pas que tu marches sur mes plates bandes. Les skins sont à moi. C'est mon univers désormais et je ne veux pas que quiconque que je connaisse vienne s'en mêler. Surtout pas lui. Surtout pas pour souiller l'une des nôtres.

   Je finis par le relâcher mais je me remets à le provoquer. Faut croire que malgré les bons conseils de Don, je ne sais pas être raisonnable plus d'une minute. C'est plus fort que moi. Je trouve ça si jouissif de me foutre de sa gueule. De parler de tout ça en sachant que ça l'insupporte. Que ça le dégoûte. Et je me rapproche de lui, malgré qu'il m'intime de reculer. Et plus je le sens mal à l'aise et tendu, plus je jubile. Parce que ça me donne l'illusion d'avoir l'ascendant, d'avoir un certain pouvoir sur lui. Pourtant, la réalité c'est que je suis au moins aussi crispé que lui à face à cette proximité dérangeante. L'électricité qui claque autour de nous, comme un champ magnétique qui ferait pression sur nous. La sensation d'étouffer et de s'embraser. Les nerfs qui flambent et le cerveau en ébullition. L'envie de violence qui devient si forte qu'elle semble impossible à assouvir. Comme s'il ne s'agissait pas vraiment de ça au fond. Comme si la haine et les coups n'étaient là que pour dissimuler des choses encore plus sales. Pas capable de se cracher au visage sans que nos pensées déraillent pour emprunter une autre voie. Celle qu'on cache, celle qu'on nie. Et ça commence à sérieusement me gonfler de ressasser ça en boucle.

   Et je finis par lâcher une énième provocation. La voix de Seven qui se lève pour fendre l'air, mes yeux qui éclatent d'une joie non dissimulée. Comme un drogué en manque qui verrait enfin arriver son dealer, les bras chargés de came. Mais la frustration revient vite assombrir mes yeux clairs lorsque, finalement, Seven se contente d'attraper le col de mon t-shirt. Et c'est tout ? Je serre les dents, muscles tendus et joues creuses. J'inspire et souffle bruyamment ; les poings serrés. J'suis prêt, putain. Qu'est-ce qu'il attend ? On se défie du regard comme ça pendant encore quelques secondes, qui me semblent interminables. Tout ça pour qu'il me lâche. Je fronce un peu les sourcils, perplexe. C'est tout ? Est-ce qu'il a rencontré le sosie de Don pendant mon absence ? Est-ce qu'on a décidé tous les deux d'être un peu plus raisonnables et intelligents que d'habitude ? Cette pensée laisse un goût amère dans ma bouche. La frustration me saisit à la gorge alors que Seven pivote et s'éloigne de moi. Je l'observe de dos, les poings toujours serrés et la poitrine qui se soulève rapidement. Non. Je refuse. Je refuse que ça se termine si facilement, si calmement. Je suis déjà prêt à lui sauter à la gorge quand Seven me devance. Il se hisse en avant pour attraper une bouteille derrière le comptoir et l'éclate dessus. J'explose de joie. Les mains qui se détendent, la bouche qui s'entrouvre et mes pupilles qui se dilatent par réflexe. Les fauves sont lâchés pour de bon cette fois-ci. Il était temps.

   Il se retourne et sa jambe vient faucher les miennes, je bascule en arrière et il termine de me faire tomber en me poussant. Je ne cherche même pas à lutter, je me laisse lourdement atterrir sur le sable tandis qu'il se jette sur moi et s'installe à califourchon. La bouteille brisée qu'il vient aussitôt placer au niveau de la jugulaire et qu'il enfonce suffisamment pour que ça entaille la peau. Décharge d'adrénaline, je souris comme un con. Ce n'est même pas pour me foutre de sa gueule. C'est l'euphorie de la violence qui me submerge. Mes mains qui viennent se poser sur ses avants-bras sans pourtant chercher à le faire me lâcher. Je le dévisage, les yeux qui s'agitent, incapable de s'ancrer quelque part. Le corps vibrant de folie, incendié par une passion hors norme. Le goût du sang un peu trop prononcé pour ne pas laisser suspecter quelques failles psychiques. — C'est ça qu'tu veux hein ? À faire ta p'tite pute pour que j'te crève ? J'pourrais. Je ris un peu, les yeux qui se ferment pendant une seconde. Ce n'est toujours pas de la provocation. C'est le genre de rire un peu las, un peu nerveux. De ceux qui disent arrête tes conneries mecs. S'il voulait vraiment me buter, y a longtemps que ce serait arrivé. Et inversement. Et je ne me gêne pas pour lui rappeler tout bas, alors que son visage trop proche du mien joue à un jeu risqué. — Tu pourrais pas. Ça t'manquerait trop d'me monter comme ça, hein ? Et je refile un léger coup de bassin, imperceptible vu de l'extérieur, mais je sais que lui l'a senti. Et bizarrement, quand ça vient de moi, quand c'est moi qui provoque là-dessus, ça m'amuse sans vraiment me mettre mal à l'aise. Alors que la réciproque ne serait pas vraie. Sûrement que la sensation de pouvoir surplombe tout le reste. J'ai toujours été du genre à me laisser aveugler par ce sentiment de puissance. La coupure qui devient plus profonde alors que Seven enfonce le verre dans mes chaires. Je serre les dents mais ne perds pas mon sourire. Douleur salvatrice, comme l'effet d'une drogue : j'en veux plus. — Ou j'pourrais laisser tes potes s'en charger à ma place. J'ai juste à leur expliquer qu't'es un putain d'pédé. Je hausse un sourcil, mes doigts qui pressent plus fort ses avant-bras. — Ah ouais ? Et comment tu l'expliquerais, hein ? On est dans le même bateau, dans la même galère. L'un ne peut pas couler sans l'autre. C'est pour ça qu'on a rien à y gagner à dévoiler le sale petit secret de l'autre. Parce que tenter de tirer sur l'un, c'est aussi se tirer une balle dans le pied tout seul. Et ça a quelque chose de dérangeant de savoir qu'on est lié par quelque chose. Autre chose qu'une simple haine mutuelle. Ma main sur son bras qui tient la bouteille se fait plus pressante, je l'incite à appuyer plus fort, pour le provoquer, le tester. — Ben vas-y alors. Fais-le Seven. Tu moi si tu l'oses. Et pour lui foutre les boules, je redonne un second coup de bassin. Mais très vite, le bordel autour de nous finit par nous rattraper. Ma bande qui débarque et Seven qui se fait éjecter au sol sous l'impact de deux des gars. Je serre les dents sous l'effet de la frustration et de la déception. Fâché qu'on soit interrompu dans un tel moment. J'aurais tellement voulu savoir s'il l'aurait fait. Mon instinct de survie qui ne semble pas être capable de se déclencher quand le danger est imminent. Je n'ai pas dû être fourni avec à la naissance. Parce que quand j'y repense, je n'ai jamais eu peur de mourir. Dans aucune situation. Et j'imagine que ce n'est pas normal. Les miens m'aident à me remettre sur pieds et je suis prêt à fondre sur Seven à nouveau quand je vois des uniformes débarquer en masse. Six policiers qui se dressent subitement devant mes yeux et qui font barrage entre moi et ma cible. Les deux gars qui avaient chopés Seven qui se font attraper à leur tour et ils sont séparés, ramenés de notre côté de la barricade humaine. Ça hurle de tous les côtés. Et je profite d'une faille et d'une seconde d'inattention pour me faufiler et plonger sur Seven dans son dos. Mon bras qui vient entourer son cou et je serre puissamment pour l'immobiliser. Mes lèvres qui se glissent jusqu'à son oreille. — T'aurais dû l'faire. Je sens des mains me saisir par les épaules et par la taille et tenter de tirer pour me décrocher de lui. Je lutte un peu. — Moi j'aurais pas hésité. Que je murmure, mes lèvres qui touchent son oreille quand je parle, dans une ultime provocation. Et finalement je le lâche, les policiers qui me jettent au sol et m'immobilisent alors que je continue de sourire tout en cherchant Seven du regard. Le massacre n'aura peut-être pas lieu aujourd'hui, mon on se recroisera. Et il le sait aussi.
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Seven Popescu

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MessageSujet: Re: who let the dogs out (7J)   who let the dogs out (7J) EmptyLun 5 Nov - 11:16

« Tu sais rien du tout. » C'est un bras de fer. Lui qui exagère le peu de vérité qu'y a dans ses mots, JJ qui persiste à lui tenir tête. Ça n'sert à rien de continuer à parler, il risquerait de s'enfoncer un peu plus et dévoiler qu'il ne sait qu'une seule chose. La pire de toutes peut-être – c'est JJ qui a violé Assia. Alors il garde le silence, menton qui se lève un peu plus haut, regard d'acier. Comme un air de défi au fond de ses yeux, un éclat vicieux dans l'angle de son rictus. Mais à l'instant où JJ reprend la parole, il se crispe. « Et puis, j'suis pas l'genre de mec qu'on oublie, tu sais. » Et il le déteste parce qu'il n'a pas tout à fait tort, parce qu'il est incapable de le rayer de sa mémoire. Pas après c'qui s'est passé, pas avec la haine qu'il a fait naître en lui ; ardente, violente, prête à tout dévaster. La haine et les choses qu'il veut pas nommer. Il le déteste parce qu'il peut pas faire autrement que lui donner de l'importance, et il sait que c'est exactement ce que JJ veut. Il a envie de cogner mais il peut toujours pas, il pourrait essayer de le rabaisser mais les seules choses qui lui viennent sont des insultes. Il se rabat donc sur la dernière option qu'il pense avoir. Il crache. Sa salive qui atterrit sous l'œil de JJ, dégouline le long de l'arête de son nez et sur sa joue. Ça l'fait sourire, parce qu'il pense que l'affront sera suffisant pour le forcer à frapper cette fois. Mais l'impact ne vient toujours pas. Il se fait peut-être un peu secouer contre le mur, mais ça s'arrête là. Il récolte pas ce qu'il veut.

La frustration devient plus brûlante que sa rage.

Pourtant il s'efforce de n'pas le montrer, de la même manière qu'il s'enferme dans le déni quant à eux deux. Comme s'ils étaient simplement animés par une guerre stupide entre sales gosses, comme s'il n'y avait qu'une animosité creuse entre eux. C'est plus que ça et il le sait – sa guerre contre JJ est à part et c'est bien ça le problème. « Parce que tu restes un enculé... » Il voit son sourire, se tend. L'envie de lui arracher les dents une à une qui revient. « ... et que j'veux pas que tu marches sur mes plates bandes. » Ses yeux s'éclairent. Et à nouveau ses lèvres s'étirent, lentement, sournoisement. Il reste des choses que JJ ignore encore. « Trop tard. » Parce qu'il y a May. Et même s'il ne l'a pas eue comme il la voulait, il a quand même laissé sa trace. Ses mains qui se sont invitées là où elles n'avaient pas leur place, son corps dénudé offert à ses yeux, et puis les coups. Son visage enfoncé dans la terre, sa cheville malmenée, la cigarette écrasée sur sa fesse. Peu importe si JJ ne fait plus partie des Kids – ça reste son territoire, et il le sait. Y a quelque chose de jubilatoire dans la situation, savoir qu'il a souillé l'une des siens sans qu'il le sache, qu'il l'a marquée et qu'elle n'a rien dit. Si JJ savait, il aurait pas perdu son temps à se contrôler, à parler. Alors il sourit un peu plus grand, toutes dents dehors. C'est tellement jouissif que ça frôle l'indécence.

Mais tout se casse la gueule quand JJ le relâche, quand il réduit l'espace entre eux, quand il pousse le vice jusqu'à venir coller son front au sien. Ses muscles sont si tendus que c'en est douloureux et il a beau lui ordonner de reculer, il n'écoute rien. Alors il s'immobilise. Carcasse en ébullition, la peau brûlée par le souffle de JJ, un crépitement dans les veines. Incapable de s'écarter – s'il le faisait, ça reviendrait à abandonner la bataille lâchement. Condamné à supporter la proximité de l'autre, l'électricité qui semble planer douloureusement entre eux, aussi violente qu'inavouable. Ils savent tous les deux que c'est pas juste l'envie de cogner qui grésille sur la fréquence. Il voudrait paraître aussi imperturbable que lui, réussir à ravaler toute sa rage et se contenter d'attiser le feu sans jamais y plonger. Mais les provocations de JJ sont trop nombreuses et il n'arrive plus à encaisser en silence, sa main qui vient agripper son col à défaut d'aller s'écraser contre sa mâchoire. Et cette fois il sent sa frustration. C'est la seule consolation qu'il en retire ; savoir qu'au fond, JJ crame autant que lui. Ça lui arrache un presque sourire trop fugace, disparu aussi vite qu'il est venu.

Il a mal. Parce que ravaler ses pulsions est contre-nature, ça grouille en lui comme une fourmilière, des milliers d'aiguilles enfoncées sous sa peau qui le rendent sensible au moindre changement d'air. Il a besoin de frapper – ses poings tremblent, sa mâchoire tressaute. Au creux d'ses entrailles, y a comme un hurlement de protestation quand il lâche JJ et se détourne de lui.

Ça n'dure pas.

La bouteille éclatée contre le bar, son corps qui vient renverser celui de son adversaire. La violence trop contenue le fait trembler quand il se perche à califourchon sur lui, le verre enfoncé sous sa mâchoire. Le sang perle et JJ sourit. Ça n'fait que l'enrager un peu plus. Parce qu'il a l'impression qu'il est en train de se foutre de sa gueule, qu'il a eu exactement ce qu'il attendait. Y a un pincement désagréable dans son bide – la sensation d'avoir bêtement cédé à ses désirs. Alors il appuie un peu plus sur le tesson, les mains de JJ sur son avant-bras, mais pas la moindre tentative de lutte. Il a envie de le tuer. « Tu pourrais pas. Ça t'manquerait trop d'me monter comme ça, hein ? » Le coup de bassin est pire que les mots. Il se crispe un peu plus encore – ses muscles vont finir par exploser – et se penche plus près, ses yeux noirs fondus dans les siens. « Refais ça et j'te défonce. » Il supporte pas que JJ s'amuse autant de la situation, à croire qu'il n'a aucun problème avec les pulsions qui les lient. Il comprend pas. Et s'il pouvait l'exposer pour lui faire passer l'envie de rire, il le ferait. « Ah ouais ? Et comment tu l'expliquerais, hein ? » Il pourrait pas. Il pourra sûrement jamais et il enrage de voir que JJ le sait. Alors juste pour essayer de lui donner tort, il accentue leur proximité. Son visage si proche du sien qu'il le voit flou et qu'il a l'impression d'avaler son air, bassin soudé au sien, presque plus d'espace entre leurs torses. Ça flambe si fort qu'il se sent prêt à partir en combustion spontanée. « J'leur montrerai. » Et toutes ses cellules lui hurlent de se reculer, mettre fin au contact s'il veut pas finir dans le même état que les grands brûlés. Mais il en est incapable. Et la main de JJ qui tire sur son bras armé n'arrange rien – il n'essaie pas de se libérer, il fait même tout l'inverse. La bouteille qui s'enfonce un peu plus sous sa pression. « Ben vas-y alors. Fais-le Seven. » Nouveau coup de bassin. C'est trop pour qu'il puisse le supporter.

Il se redresse légèrement et retire le tesson pour lever son bras, prêt à venir le heurter d'un coup violent, sanglant. Mais on vient le couper dans son élan. Il se retrouve éjecté de son poste sans comprendre, lâchant l'arme sur le coup, avant d'atterrir brutalement dans le sable – il en a plein la bouche. Il beugle, récolte un coup dans le visage en guise de réponse. Puis un dans les côtes. Et bientôt il ne compte plus, les pieds qui se heurtent à sa carcasse en continu, l'empêchant de se relever. Il devine que c'est la bande de JJ qui est intervenue, et la rage est telle qu'il finit par abandonner toute tactique de défense, prêt à affronter les coups. Mais ils s'arrêtent de pleuvoir avant même qu'il ait fait quoi que ce soit, et il fronce les sourcils en découvrant les uniformes qui sont venus crasher leur fête. Ses deux agresseurs se retrouvent maîtrisés et il en profite pour enfin se remettre debout, l'adrénaline plus forte que la douleur, prêt à se jeter sur eux bêtement. Cette fois-ci, c'est l'étau autour de son cou qui le retient. Il grogne, frustré qu'on continue à le couper dans sa violence, ses mains qui viennent s'agripper au bras coupable. Il se fige quand il reconnaît la voix venue susurrer à son oreille. « T'aurais dû l'faire. » Son souffle est comme une traînée de lave contre sa peau, et il tire plus fort sur son bras, cherchant à se libérer de son emprise. « Moi j'aurais pas hésité. » Il sent ses lèvres bouger contre son oreille – ses dents sont serrées si fort qu'elles menacent de péter sous la pression.

Quand JJ le relâche, il fait volte-face juste à temps pour le voir se faire maîtriser dans le sable. Leurs prunelles s'accrochent une dernière fois et c'est comme une décharge électrique ; il peut pas s'empêcher de lui bondir dessus. Un flic l'intercepte in extremis et il se retrouve dans la même position que l'autre, immobilisé au sol. Le contact du métal froid autour de ses poignets est trop familier. On le relève et il voit Frankie et Kurtis qui ont rejoint la cohue, elle énervée et lui clairement amusé. « C'est quoi c'merdier ? » Il lève le menton, la regarde un peu de haut avant de faire un mouvement de tête vers l'arrière, où se trouve JJ. « Il est sorti. » Les yeux de Frankie sondent le reste du groupe et il perçoit la seconde même où elle le repère. Il la voit se crisper, son regard qui s'assombrit, sa lèvre qui se retrousse presque imperceptiblement. Y a Kurtis qui balance une connerie mais il n'écoute pas, escorté avec les autres fauteurs de trouble – il n'aura plus qu'à attendre qu'ils viennent le récupérer au commissariat. Il s'efforce de regarder droit devant lui, muscles tendus, une sale amertume en fond de gorge. Le goût de l'inachevé.


( RP TERMINÉ )
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