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 (far from home), bramh.

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MessageSujet: (far from home), bramh.    (far from home), bramh.  EmptyVen 18 Mai - 5:24

Déchéance. Des jours se sont écoulés, plus d’une semaine même, mais rien ne s’améliore. Ça lui colle à la peau, l’empêche de respirer correctement, ça lui fait faire connerie après connerie. Engueuler le caissier qui lui refuse la bouteille, voler bagnole sur bagnole sans prendre la peine de faire attention. Hurler au reste du monde en silence, il a failli me tuer. Les doigts fantômes autour de son cou, et quand elle s’écroule d’épuisement elle se réveille avec le froid de la lame sur sa jugulaire. La colère se mélange à l’incompréhension, et une profonde tristesse vient couronner le tout. Une perte, un vide, un creux qu’elle ne sait s’expliquer. Niamh qui erre dans Savannah, nulle part où aller, nulle part où elle veut vraiment aller. Y’a que l’alcool qui fonctionne, parce qu’au moins ça lui permet d’oublier un peu. Juste un peu. Pas ce soir. Ce soir elle a ça sur le bord des lèvres, au coin des yeux, au bout des doigts. Novak partout, Novak nulle part, et Niamh se noie dans les verres. C’est le pourquoi qui fait le plus mal, dans tous les points d’interrogation qui lui traversent l’esprit. Elle a l’impression de ne pas avoir toutes les cartes en main, qu’elle a loupé quelque chose, ne sait pas ce qu’elle a fait, ce qui a changé, ce qui a provoqué ça. Et pourtant on dirait qu’au fond d’elle, dans le creux de ses tripes, elle le sait, sans parvenir à mettre le doigt dessus. Ça lui donne envie de balancer des meubles, de briser des bouteilles et d’hurler à l’univers, peut-être qu’elle pourrait aller provoquer quelqu’un pour échanger quelques coups, mais on dirait que la colère est dure à trouver ce soir. Y’a que l’amertume, que la lourdeur, que ces putains de larmes qu’elle ravale depuis des jours. Pourquoi, Novak ?

Elle entre dans le bar, pas titubant, parce qu’elle s’est fait virée de l’autre. Plus de verre pour toi ma belle, qu’on lui a dit, alors elle a levé le doigt et a envoyé le barman se faire foutre avec un bout de verre, ma belle mon cul, et on lui a pas vraiment gentiment montré la sortie. Peu importe. Des bars c’est pas ce qui manque à Savannah, y’a bien quelqu’un qui pourra lui servir du whisky. Heureusement ici y’a pas trop de monde, Niamh se dirige vers le bar et commande un verre. Sait se tenir même quand l’alcool lui bousille l’esprit, ce qu’une irlandaise ferait pas pour son whisky. Elle balance un billet sur le comptoir et laisse son regard glisser sur la foule, jusqu’à ce qu’elle repère un visage connu. Bran. Son instinct est de tourner les talons et foutre le camp, si Bran est là p’t’être que Novak est pas loin, et elle ne veut pas le voir. Pas ce soir. Mais le serbe a l’air seul, et la rousse ne peut s’empêcher de le fixer, légère moue sur les lèvres. Étrangement y’a rien qui lui fait plus envie que d’aller s’échouer sur la banquette d’en face et de parler avec Bran, peut-être parce qu’il est tellement lié à Novak, peut-être parce que son accent lui rappelle Novak, peut-être parce que Novak lui manque, peut-être parce que Bran, lui, comprendra. Elle déglutit, poussant un long soupir. Ses doigts effleurent son cou encore douloureux, les marques sont entre le violet et le jaune, c’est affreux, ça fait pitié, elle s’en fout, autant qu’elle a hâte que ça disparaisse, que ça revienne pas la frapper en pleine gueule dès qu’elle croise son reflet. Fuck this.

L’irlandaise ne réfléchit pas plus, l’instinct mené par le whisky, empoigne son verre et se dirige vers le serbe. Se laisse tomber sur la banquette. Elle a l’air pitoyable mais elle s’en fout, elle n’a jamais essayé de dissimuler les marques dans son cou de toute façon, et puis elle a envie que Bran les voit, qu’elle puisse lui raconter, qu’il puisse lui dire quelque chose, n’importe quoi. « Salut » dit-elle d’un signe de tête. « T’attend quelqu’un ? » Elle demande mais elle oublie la question à la seconde où elle la pose. Son regard qui s’égare un peu plus loin, avant de revenir vers Bran. « J’peux rester un peu avec toi ? » Même pas besoin de parler, en fait. Niamh réalise juste que la compagnie lui fait du bien, la présence de quelqu’un d’autre qu’un inconnu, la solitude ça a jamais été quelque chose qu’elle a su bien encaisser. « J’te paie le prochain » dit-elle en désignant son verre, la moindre des choses après tout, elle est incapable d’aligner deux pensées même si elle est loin d’être sobre.
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MessageSujet: Re: (far from home), bramh.    (far from home), bramh.  EmptyLun 21 Mai - 10:51

Les placards s'ouvrent un à un sous ses assauts mais c'est peine perdue – il sait qu'ils sont vides. Ils le sont toujours, comme tout le reste de son appartement. Il veut pas que ça soit chez lui, c'est pas son foyer, pas son pays. Le vide est intentionnel mais quand il voit qu'il en a oublié de faire des courses depuis des semaines, ça le fait soupirer.

Il a besoin d'une dose de vodka.

Peut-être qu'il pourrait aller se terrer à l'Inferno, se perdre au milieu des raclures au comptoir et demander à Drazen de le servir, enchaîner les verres jusqu'à finir par engloutir la bouteille. Il pourrait, mais il veut pas y aller. Il veut pas voir les autres et surtout pas Lazar, il veut pas être assailli par ce truc qui lui tord les boyaux, l'aiguille logée dans son cœur qui devient douloureuse chaque fois qu'il sent son regard peser sur lui. C'est trop lourd et il peut plus respirer, ses épaules menacent de s'affaisser mais il refuse de flancher. Il veut pas faire comme si tout allait bien et regarder les corps des filles qui se dénudent sous les néons – pas en se disant que Lim a failli y passer. Il repense à sa jupe trop courte, au type qui a voulu la voler pour une nuit, aux traces qu'Anton a laissées sur sa peau. Ses poings serrés comme deux massues au bout d'ses bras, il est obligé de se concentrer pour inspirer expirer jusqu'à calmer la tempête.

Son pas est vif quand il attrape son blouson et sort en claquant la porte. Il profite du trajet pour se griller une clope, ravalant sa colère avec le tabac jusqu'à ce qu'elle s'éteigne comme son mégot, tapie quelque part au creux de ses tripes, au fond de son bide. La bête s'endort et il se sent plus léger, rire moqueur quand il voit un ivrogne tituber devant un bar et se ramasser par terre. Il l'aide à se relever et lui colle une tape amicale sur l'épaule, alors que l'autre se met à babiller si vite qu'il ne comprend rien. Ça l'fait rire à nouveau et il l'abandonne sur le trottoir, le contournant pour aller à l'intérieur.

Au comptoir, il demande un verre et la bouteille de vodka entière. Quelques billets balancés négligemment et il part s'asseoir à une table au fond, se laissant tomber lourdement sur le cuir défraîchi de la banquette. Il retire son blouson, se sert un verre, le vide d'une traite. Puis un deuxième. Puis un troisième. La brûlure est familière, rassurante. C'est pas la vodka de chez lui mais ça fait l'affaire – il commence à s'habituer à l'alcool bon marché des américains, même si ça lui plaît pas. Il est tellement concentré sur sa tâche qu'il fait pas vraiment attention à la nouvelle silhouette qui s'amène. Du coin de l'œil il la voit tanguer et il peut pas s'empêcher d'esquisser un sourire railleur encore une fois, mais il lève pas la tête. Jusqu'à ce que l'ivrogne numéro deux s'amène jusqu'à sa table. Il lève un regard méfiant, croise celui de Niamh, se détend. « Salut. » Il hoche le menton. « Ћао. » Le serbe roule sur sa langue par réflexe et il ne prend pas la peine de se corriger – il le fait jamais, et de toute façon Niamh a l'habitude d'entendre ces consonances. « T’attends quelqu’un ? » Il secoue la tête en signe de négation mais elle le regarde déjà plus, ses prunelles qui semblent s'égarer sur le reste de la salle. Mais lui, il la regarde. Il voit les traces sur son cou, le violet qui vire au noir par endroits, le jaune qui borde les hématomes et s'estompe avec la couleur de sa peau. Il sait ce que c'est. Il sait qu'elle a été étranglée.

Il a déjà laissé les mêmes marques sur le cou de Lim.

Le verre porté à ses lèvres, il ne quitte pas sa gorge des yeux, comme s'il cherchait à déterminer comment elle a récolté ça. Pendant une seconde, il se demande si Novak sait, si Novak a vu. Il est pas sûr de comprendre ce qui se trame entre eux mais il les a vus et il le connaît – il sait qu'il a un faible pour elle. Elle lui laisse pas le temps de poser la moindre question. « J’peux rester un peu avec toi ? » Ses sourcils s'arquent et la surprise se lit sur son visage alors qu'il la jauge, un peu dubitatif. Il l'aime bien Niamh, même s'il sait pas toujours quoi penser d'elle. Même s'il trouve parfois qu'elle rôde un peu trop autour d'eux et surtout de Novak alors qu'elle a pas encore fait ses preuves. Alors il hésite un instant, mais il finit par hausser les épaules parce qu'elle le dérange pas. « Si tu veux. » De toute façon il aime pas être seul, alors au fond ça lui rend service qu'elle soit là. Il crache jamais sur un peu de compagnie. « J’te paie le prochain. » Il se marre à moitié en attrapant la bouteille qu'il avait abandonnée près de lui sur la banquette, la posant sur la table d'un air fier, large sourire aux lèvres. « Plutôt l'inverse, j'crois. J'espère qu'tu tiens mieux la vodka que ton truc. » Geste désinvolte en direction de son verre. Elle a déjà l'air bien attaquée et pas sûr que faire des mélanges soit une bonne idée, mais ça lui vient pas à l'esprit. Au pire elle finira la tête dans la cuvette et il se foutra d'sa gueule, rien de bien méchant. Pas comme les marques qu'il recommence à fixer d'un air curieux, son index qui se pointe vers sa gorge meurtrie alors qu'il avale une gorgée d'alcool. « Sympa ton collier. » Lèvres étirées en coin, il prend ça à la légère. Pour lui c'est qu'une peinture de guerre et Niamh l'a jamais frappé comme étant une princesse en détresse, alors il s'dit qu'elle a peut-être eu ça au combat. « Toi aussi t'as laissé un souvenir à ton averse ? » C'est presque ça – quelques lettres en plus et il aurait réussi à dire adversaire.
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MessageSujet: Re: (far from home), bramh.    (far from home), bramh.  EmptyVen 25 Mai - 15:09

Jambes trop longues, cou trop fragile, marre marre marre du reste du monde. Les envies de guerre de Niamh, à vouloir combattre tous ceux qui croisent son chemin, à leur faire payer ce qui lui a été fait au lieu de pouvoir rassembler le courage de confronter le vrai coupable. Ça serait si facile pourtant, de se pointer chez Novak et lui dire ses quatre vérités, lui en foutre quelques unes sur la mâchoire et dans les couilles. Lui hurler au visage et lui fracasser une bouteille sur le crâne, peu importe, n’importe. Mais la rousse sait que Novak ne combatterait pas, qu’il accepterait les représailles et se laissera écraser par le chatiment qu’elle décide de lui imposer - et c’est exactement pour ça qu’elle n’y va pas. Parce que ça serait trop facile, et que le combat n’en serait pas un, juste une gamine faisant pleuvoir les coups sur un mur de ciment. Ce qui lui faut c’est quelqu’un qui gueule en retour, alors les salopards dans les bars c’est les meilleures options. Sauf que Niamh commence à être fatiguée, Niamh a les yeux humides et l’amertume aux lèvres. Le souvenir de Novak lui fait trop mal, elle veut comprendre, et y’a personne pour lui donner les réponses qu’elle a besoin. Bran est sa meilleure option, elle viendra l’embêter et ils s’engueuleront s’il le faut, peut-être que lui a les réponses, peut-être que lui saura l’aider à comprendre. Bran et Novak, elle n’a jamais su leur histoire, mais y’a pas besoin de vraiment savoir, suffit à les voirs tous les deux, le chiot nerveux et le mollosse impassible. Niamh elle a toujours aimé les voir ensemble, à essayer de déchiffrer le serbe qu’ils s’échangent, mais ce soir Bran est seul, et elle aussi. Il a la même tête que d’habitude, le dos un peu vouté et les yeux qui brûlent d’une lueur qui saurait en décourager plus d’un. Pas Niamh, jamais Niamh, aucune conscience du risque ou de la prudence, elle se laisse choire sur la banquette et les salutations suivent, sans grand enthousiasme, mais sans arrogance non plus. Bran répond en serbe, et ça fait une pointe au coeur de Niamh. Elle en grimace, faut que ça arrête ces conneries, t’es plus forte que ça, t’es pas une faible comme ça.

« Si tu veux. » Elle ne renchérit pas à sa réponse, de toute façon elle a déjà décidé qu’elle resterait, que ce serait Bran l’infortuné ce soir, ou alors peut-être que c’est l’inverse, elle en sait rien. Ça ne fait pas de sens, entre eux ça n’a toujours été que des babioles, Bran qui se méfie et Niamh qui fait des conneries, pourquoi ce soir ils se retrouvent les yeux lourds en essayant de guérir quelque chose avec de l’alcool, elle en sait foutrement rien, mais les voilà. Soudainement y’a une bouteille de vodka qui apparait sur la table, et Bran a le sourire fendu jusqu’aux oreilles. « Plutôt l’inverse, j’crois. J’espère qu’tu tiens mieux la vodka que ton truc. » Et alors Niamh elle ne peut pas retenir son sourire aussi, parce que faut l’avouer celui de Bran est contagieux à sa manière, et que y’a un rire étranglé qui sort de ses lèvres. Puis ça lui fait franchement plaisir d’avoir autant d’alcool à portée de main, peut-être que la soirée sera pas si merdique finalement. De la compagnie et d’la vodka, quoi de mieux après tout ? « Ça s’appelle du whisky et c’est bien mieux qu’ta merde. Et j’te signale que j’suis irlandaise, m’insulte pas non plus. » Elle a beau ne pas avoir l’endurance d’un géant comme Novak, elle est certaine qu’elle saurait tenir tête à Bran - faudrait pas la mettre au défi. Ou peut-être que si. Sauf que tout ça est dit d’un ton léger, sourire aux lèvres, alors qu’elle termine d’un trait son whisky. Pendant un instant elle en oublie Novak et les marques dans son cou et dans sa tête y’a dix milles idées de conneries à faire qui se pointent le bout du nez, peut-être qu’elle saura entraîner Bran là-dedans, après tout il -

L’index du serbe se pointe vers sa gorge. Le sourire fane, le goût du whisky lui reste dans la gorge. Y’a des trucs auxquels ont peut pas échapper. « Sympa ton collier. » Heureusement y’a le sourire de Bran qui fait en sorte que Niamh ne sombre pas à nouveau, mais les souvenirs reviennent à la charge. Elle reste impassible, cependant. Puis c’était stupide de penser qu’il n’allait pas relever la chose. Et au moins y’a pas de pitié dans les mots de Bran, ça aurait bien été la cerise sur le gâteau. Niamh lui jette un long regard, sa main gauche se redresse et c’est son doigt du milieu qui se relève pour l’envoyer chier, lui et sa blague à la con, même si à quelque part le sourire est pas trop loin. Y’a au moins une personne que ça fait rigoler. « Toi aussi t’as laissé un souvenir à ton averse ? » Elle fronce des sourcils, attrapant la bouteille de vodka pour remplir son verre, ça lui prend un temps à comprendre ce que Bran veut dire. Mais au final la logique ajoute quelques lettres au dernier mot et elle soupire. Elle n’a même pas le coeur de le corriger, le regard perdu dans la vodka qui se verse dans son verre. Elle dépose la bouteille et boit immédiatement une gorgée, les yeux fatigués. « Même pas une égratignure, figure toi. » La vodka la fait grimacer, elle devrait être habituée d’en boire avec Novak mais ce soir ça passe plus difficilemment. « C’était - » Elle s’arrête. On dirait que la vérité veut pas passer ses lèvres, parce que ça lui donne étrangement envie de vomir, de se le rappeler et d’avoir à le dire, et elle revoit en un flash Novak au-dessus d’elle, les mains fantômes autour de sa gorge, et elle inspire une grande bouffée d’air, comme pour se rappeller qu’elle peut respirer. Une autre gorgée, puis ses épaules qui se relèvent un instant pour se rabaisser, encore plus bas il lui semblerait. « C’est Novak. Qui a fait ça. » Ses doigts qui désignent d’un geste désinvolte son collier, comme Bran l’a si bien dit. Niamh qui le regarde un instant, incertaine de ce que ce sera la réaction du serbe. Le sourire qui se dessine sur les lèvres de l’irlandaise est amer, faux, le sourire de l’échec, le sourire de la douleur. « Il a failli me tuer. » Et ça a pas passé loin. Quelques secondes de plus et elle ne se tiendrait pas là. Novak.

C’est Novak qui a fait ça.
Novak qui a failli me tuer.
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