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Samih Scully

Samih Scully
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MessageSujet: le plan    le plan  EmptyJeu 19 Avr - 8:51

COMMISSARIAT DE POLICE, JOUR 1

J'te déteste, j'te déteste, j'te déteste.

Il répétait ça depuis tout à l'heure,l'autre, pendant qu'ils étaient menottés à la table en fer. Les mains de Sam tiraient par accoups sur les liens, mouvements d’humeur saccadés de cet autre qui refusait d’être enfermé. Tout s’était parfaitement déroulé selon le plan. Sam avait simplement eu besoin de se présenter à l’hôpital, le bébé dans les bras. Quelqu’un du personnel soignant s’était jeté sur l’enfant tout en appelant la police. Sam n’avait même pas eu besoin d’ouvrir la bouche. Pas besoin de trembler, d’hésiter, de justifier. Il s’était fait arrêter et amener au poste de police le plus proche. Là plusieurs policiers lui avaient demandé ce qui s’était passé, pourquoi il avait ce bébé disparu dans les bras. Parce que je l’ai emmené avec moi. Les visages perplexes des forces de l’ordre l’avait dévisagé une seconde. Le temps qu’on le prenne en photo et qu’on ressorte son casier judiciaire, tout semblait déjà cohérent, et Sam avait à nouveau gardé le silence, fixant le vide, se plongeant dans son monde assourdissant où l’autre tentait désespérément de sauver les meubles. Y avait un côté rassurant dans tout ça : Sam était parfaitement capable de résister aux envies contraires de son double maléfique, il en avait la preuve maintenant.

Parle pas trop vite, je vais vraiment te faire payer. J’te promet, j’vais te détruire. J’te DETESTE !

On peut facilement admettre qu’on a un problème quand votre propre conscience vous hait viscéralement et cherche à vous faire du mal. Alors l’autre avait essayé, pendant les quelques minutes de repos où les policiers s’étaient retirés dans la pièce d’à côté, certainement pour discuter ensemble de l’étrangeté de cette affaire qu’on avait résolu pour eux. Sans qu’il ne puisse y faire obstacle, ses mains se mirent à tirer frénétiquement sur les menottes, essayer de les faire glisser, écorchant sa peau au passage. Tu vas nous faire mal. Prévint Sam, sans même se rendre compte qu’il parlait à voix haute. OH OUAIS, ouais c’est exactement ce que je vais faire. Il soupira et tenta de serrer ses poings, un genre de bras de fer qui ressemblaient à des spams d'épileptique se joua ici, sous l’oeil des caméras de surveillance qu’il avait oublié. Tu crois sincèrement que t’as trouvé la solution ? Tu te plantes tellement mais alors tellement ! De toute façon, c’était trop tard. Il s’était déjà dénoncé et le seul moyen de s’en échapper, c’était de balancer Eanna. Et ça, même l’autre ne pouvait pas l’envisager. On va s’enfuir d’ici, on va s’enfuir très loin d’ici. J’te préviens à la première occasion j’me tire. J’ME TIRE T’ENTENDS. Le fait est qu’il ne pouvait pas s’enfuir sans Sam. Seconde chose : y avait pas tellement d’occasion de s’enfuir quand on est depuis cinq heures en garde à vue, menotté à une table. Rapidement, Sam se demanda si Daire était déjà au courant maintenant. On lui avait pris toutes ses affaires : portable, clés, bijoux, ceinture, lacets. On lui avait pris ses empreintes, des photos, posé des tonnes de questions et maintenant, le silence. Pourquoi les flics ne revenaient pas ? T’as vraiment cru pouvoir niquer la police ? Un vrai caïd hein, Sam. Ils se laisseront jamais avoir par ton plan STUPIDE. Parce que c’est toi qui est STUPIDE. STUPIDE STUPIDE STUPIDE. Ferme-la, tu veux.

J’ai encore rien dit. S’amusa une voix, décontractée. Sam releva le tête devant lui, un type, qui n’avait manifestement pas plus de vingt cinq ans. Sam le regarda sans comprendre, le type s’avança de quelques pas et tendit la main devant lui pour serrer celle de Sam. L’égyptien leva les mains de quelques centimètres, mettant en évidence ses menottes. Ah oui, merde, haha, j’avais pas pensé. Sam arqua un sourcil. Le type s’assit sur l’une des chaises en face de lui. Je suis Tom. Enfin. Maitre Connor. J’ai été commis d’office sur votre affaire. Non, sérieusement ? C’EST UNE BLAGUE ? C’est un gosse qui va défendre notre cas ? Sam eut un léger sourire. Ravi de voir que ma présence vous enchante à ce point. Il recommença à rire, quasi euphorique. C’était sans doute sa première affaire, du moins, grosse affaire, depuis qu’il avait passé le barreau. De son cartable de collégien, l’avocat sorti une pile de dossier qu’il tenta de remettre en ordre. Il avait des cheveux en bataille, comme s’il avait été réveillé en pleine nuit ou arraché d’une soirée étudiante. Sam continuait de tirer machinalement sur ses menottes, enfin d’essayer d’empêcher l’autre de le faire en tout cas. Il soupira discrètement. Bien m’sieur Scully, j’ai été briefé sur votre cas. Sacré dossier hein ? Il attend d’nous une réponse ? Sam tourna doucement la tête vers l’une des caméras de surveillance, l’avocat fit un geste nonchalant de la main. Vous en faites pas, elles sont éteintes, on peut parler en parfaite liberté ici. Non parce que.. vu votre casier et les affaires en cours, vous n’avez pas le droit à une liberté sous caution. Désolé. De toute façon, les Kids n’auraient pas eu les moyens de payer sa caution, et Sam n’en voulait même pas. A peine un pied dehors et Daire lui fracasserait le crâne si fort qu’il ne pourrait même pas tenir debout pour son procès. Bref, je… je suis votre avocat, tout ce que vous me direz est strictement confidentiel. Mais, allez, juste entre nous, vous l’avez vraiment kidnappé ce bébé ? Pourquoi ? Sam fit un genre de grimace. Il a vu ça dans un film ou quoi ? Connor c’était penché vers lui prêt à découvrir tous les secrets de Sam qui restait parfaitement stoïque, même l’autre avait arrêté de gueuler dans sa tête. L’égyptien eut un petit mouvement de recul sur sa chaise, assez clair pour que Connor arrête son manège à la New York Police Judiciaire et ne se replonge dans ses dossiers en énonçant un à un ses droits. ... Le dossier de l’accusation est une grosse blague pour le moment, honnêtement je suis super confiant pour cette affaire. La seule chose que vous aurez à dire, c’est “je plaide non coupable”. Et basta, j’m’occupe du reste. Sam cligna plusieurs fois des yeux. Eh merde. Je vais plaider coupable. Ca coupa d’un coup l’avocat dans toutes ses autres explications. Comment allait se passer le procès, combien de temps, ce qu’il allait faire. D’un coup un silence, Connor observa son client et pencha la tête sur le côté, pas sur d’avoir bien entendu. Non vous, vous avez pas bien entendu. J’ai dit fallait plaider non coupable. Et arrangez-vous pour que je sois incarcéré à Coastal State Prison. Connor secoua la tête comme si Sam venait de lui mettre une gifle. Il vit dans son regard, comment cette affaire était passée d’un premier procès cool qu’il gagnerait haut la main à une affaire à laquelle il continuerait de penser dans quelques années. Il se demanda, là dans sa belle maison qu’il aura gagné avec ses honoraires exorbitants, pourquoi ce client, son premier vrai client, n’avait pas écouté ses conseils. Pourquoi il ne s’était pas battu, pourquoi tout ça n’avait eu aucun sens du début jusqu’à la fin. T’inquiètes mon pote, j’me pose la même question. Non, Samih - j’peux vous appeler Samih ? Non. Samih, je peux vous éviter la prison, j’vous assure ils n’ont aucune preuve tangible à par votre aveux. Mais si vous plaidez coupable, j’pourrais rien faire, vous… vous serez déjà condamné à cause de votre sursis sur le dos et.. un kidnapping de bébé, surtout par les temps actuels, ça peut vous coûter extrêmement cher. Le sursis. Merci Radjit, MERCI d’avoir porté plainte il y a un an. Sam soupira longuement. J’vous paye pas pour me sortir de prison j’vous paye pour faire ce que je veux. Connor fronça les sourcils et s’éclaircit la gorge. Bah, en réalité, vous me payez pas du tout… j’suis… vous savez un avocat commis d’office.
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MessageSujet: Re: le plan    le plan  EmptyJeu 19 Avr - 15:35

TRIBUNAL, JOUR 9

Maître Connor tirait nerveusement sur sa clope. Il venait de se remettre à fumer. Il avait arrêté l’année dernière quand il se préparait pour l’examen du barreau, un deal qu’il avait passé avec sa copine du moment. Là, il venait de reprendre, depuis trois jours et fumait sa septième clope de la journée en attendant devant la sortie de la prison provisoire dans laquelle Sam avait été incarcéré dans l’attente de son procès. Une prison basse sécurité où se croisaient des personnes pas encore condamnées et des petits voyous de bas étage. Rien de très perturbant, en plus la bouffe n’était pas trop mal.

Sam se fit retirer les menottes et on l’escorta jusqu’à son avocat qui attendait devant, avec toujours son cartable de collégien dans une main. Il portait un costume bon marché, sans doute le même qu’il portait pour les enterrements et les mariages. Quand il vit Sam arriver, dans l’un de ses t-shirt crasseux, le même qu’il portait lors de son arrestation et un jean mal ajusté, il écarquilla les yeux et envoya sa clope plus loin, manquant la bouche d’égoût de peu. Quoi ? Non, t’as pas reçu la chemise que je t’ai envoyée hier ? Sam arriva à sa hauteur en se massant ses poignets douloureux, les menottes avaient été trop serrées. Si, mais elle ne me va pas bien. Tom se gratta nerveusement la tête, il avait l’air de ne plus dormir depuis des jours. En fait, depuis qu’il avait commencé à bosser sur ce cas. Et les quelques entretiens qu’il avait eu avec Sam depuis cette semaine et demi de préparation au procès ne l’avait pas aidé. Il ouvrit son cartable et sortie une nouvelle chemise. Heureusement, j’ai pensé à t’en amener une de rechange. Mets ça par-dessus ton t-shirt, faut pas qu’on traîne on est pas en avance. Ils se rendaient au tribunal pour le “pré-procès”. Maitre Connor avait déjà tout expliqué à Sam : ils seraient là avec des dizaines d’autres personnes, ils passeraient chacun leur tour. La juge allait lire tous les chefs d’accusation à Sam et elle lui demanderait s’il plaidait coupable ou non coupable. À partir de là, chacune des parties pourront organiser leur défense, dans les semaines à venir le véritable procès où la peine serait déterminée. Dès que Sam eut enfiler la chemise de secours, Tom lui coinça une clope entre les lèvres et lui alluma. T’as pu réfléchir à ce que je t’ai dit ? Sur l’importance capitale de plaider non-coupable. Sam ne répondit rien en boutonnant d’une main tremblante les boutons de la chemise. Ils prirent la route vers la voiture de police qui les attendaient juste en face, marchant d’un pas nerveux. T’as pu avoir les médocs que je t’ai demandé ? Tom soupira longuement. Quoi t’étais sérieux quand tu m’as demandé d’aller me faire prescrire de l’oxycodone et de te filer en douce les cachets ? Sam fronça les sourcils, comment il avait pu penser qu’il n’était PAS sérieux ? Oui. Tom s’arrêta une seconde, stoppa Sam avec son bras. Il le considéra longuement, son teint luisant de sujet, ses gestes qui tremblaient et sa main bandée. Qu’est-ce qui lui était arrivé à la main ? oh, j’vais te raconter. Sam pétait littéralement un câble la première nuit en prison, à cause du manque, du coup je lui ai brisé deux trois os avec le pied de la chaise de notre cellule, comme ça direction l’infirmerie où on a eu des anti douleurs, c’était fun. Sauf que maintenant, on y a plus droit depuis hier soir. Mais tout ça, Tom ne l’entendit pas, il le supposa simplement. Parce que y avait une chose que Sam n’avait pas calculé dans son super plan : combien le manque serait difficile. Non, j’ai pas pu te voler de l’oxycodone Sam, principalement parce que c’est illégal. Mais t’en fais pas, ils ont des programmes de détox super bien en prison, puisque c’est manifestement là que tu veux finir ta vie. Y avait un peu de tension dans leur duo, vous vous en rendez bien compte. Le flic ouvrit la portière de la voiture, et avant de monter dedans, Sam regarda profondément son avocat : J’suis pas un toxicomane. Connor ne répondit rien, se contenta de soupirer et de monter à l’avant du véhicule.

**

Deux heures d’attentes. Deux heures avant que ça soit enfin leur tour. Deux heures pendant lesquelles Sam se liquéfiait complètement sur le banc des accusés. Sa chemise était trempée de sueur maintenant et Sam s’arrachait nerveusement les peaux de ses ongles, si bien qu’il s’était mis à saigner, même si Connor lui tapait sur le bout des doigts chaque fois qu’il le voyait faire. Dossier 1245, Monsieur Scully contre la famille Davidson, veuillez approcher. L’avocat se leva le premier et entraîna Sam par le bras. Il voyait trouble, complètement trouble. Ça sifflait si fort dans sa tête qu’il était incapable d’entendre quoi que ce soit. Incapable d’entendre les mots de la juge qui était penchée au-dessus, d’eux. Sam ne la voyait pas, il voyait à travers, il voyait quelque chose de flou. Il se décomposait littéralement. C’est ta dernière chance Samih, s’il te plait, s’il te plait écoute moi. la voix ne se taisait plus, plus jamais. Et il était de plus en plus dur de lui résister, surtout maintenant qu’il n’avait plus rien sous la main pour se calmer. Manque de nicotine, marijuana, et opiacés, manque de soleil, manque de son appartement, de sa chaise à la caisse de la supérette de Radjit, d’Ailish, Max, Eanna et Daire. On lui avait tout arraché des bras, tout. Et il était complètement à poil au milieu de cette grande salle à écouter des discours qu’il ne comprenait même pas. Il avait l’impression d’entendre une autre langue. Et son coeur tapait si fort que ça résonnait, partout, partout, partout. Comme si tout le monde pouvait l’entendre. Tous les regards étaient braqués sur lui. La juge, le procureur, la famille et ce petit bébé dont Sam s’était occupé quelques heures, les avocats, les autres condamnés. Ils étaient tous là, le regard braqué sur lui. ... Pour tous ces chefs d’accusation, plaidez-vous coupable ou non-coupable ? Connor lui-même n’osait pas regarder Sam, il fixait le plancher luxueux de la salle d’audience.

Glitch.

Quand il vit à nouveau, un policier s’était approché de lui et Connor le secouait légèrement. Sam, t’es là ? Il secoua vivement la tête pour se remettre les idées en place, avec des yeux tellement exorbités qu’on aurait dit qu’il avait tout oublié, pourquoi il était là, ce qu’il y foutait, tout. Il prit une grande inspiration et se passa la main sur son front en tentant de laisser l’air s’infiltrer en lui. Il tremblait. La juge répéta sa question, agacée. C...coupable, je plaide coupable. Il avait répété cette phrase, encore et encore, hier soir, allongé sur le lit de sa cellule individuelle, luxe qu’il n’aurait bientôt plus si comme prévu, il allait à Coastal State Prison. Il avait répété ces mots, tout doucement, en chuchotant presque d’ailleurs. Je plaide coupable. Coupable. Coupable. Coupable. Si bien qu’il avait arrêté de trouver un sens à tout ça. Il avait voulu se blinder, se préparer. L’avantage dans cette situation, c’est qu’il avait tout décidé, du début jusqu’à la fin. Il avait décidé quand est-ce qu’il allait se faire arrêter, il avait aussi décidé comment se passerait le procès : il avait eut le temps de se préparer. Mais entre l’anticipation et ce moment, ces trois secondes où il venait de mettre définitivement un terme à sa vie telle qu’elle était aujourd’hui, y avait un gouffre immense dans lequel il venait de sombre. Coupable. Quoi qu’il arrive, ça se passerait comme ça : Sam était coupable. Quoi qu’il arrive ce kidnapping serait noté sur le casier judiciaire qu’il trimbalerait partout avec lui. Quoi qu’il arrive allait être condamné pour kidnapping sur un bébé de 3 jours. Voilà ce qui allait se passer. Et d’un coup ça ne faisait plus du tout sens dans sa tête. Sam était en train d’agoniser.

Votre Honneur, s’il-vous-plait, je crois que mon client fait une crise d’angoisse. Est-ce qu’on peut prendre l’air, juste cinq minutes ? La juge considéra longuement Sam et hocha positivement la tête, faisant signe à un policier de les escorter. On remit à Sam ses menottes et Tom le traîna jusqu’à la sortie de derrière. Le flic s’arrêta un peu derrière, Connor continua sur quelques mètres, passablement énervé. J’y crois pas que t’ai fais ça. J’y crois PAS ! Rageait-il en sortant son paquet de cigarettes. Il en prit une pour lui et coinça l’autre dans la bouche de Samih, il alluma les deux clopes d’une même flamme. Comment tu peux être aussi borné, et stupide et… stupide ! Sam n’arrivait plus à respirer, la clope n’aidait pas du tout. Il s’assit sur un muret à côté se passant les deux mains dans ses cheveux mal coupé. Il était à deux doigts de chialer et tremblait de tout son corps. Et dire que ça devait être un cas facile, un super cas qui m’aiderait à lancer ma carrière. J’y crois pas que tu me fasses un coup comme ça, j’y crois pas. Sam ne l’entendait en fait plus du tout. Au lieu de ça, il dégueula ses tripes sur le goudron sans pouvoir se contrôler. Connor eut un mouvement de recul juste à temps et grimaça, faisant signe au policier qui arrivait que tout allait bien. Ce dernier recommença à taper des SMS.

La tête entre les jambes, Sam regardait ses mains menottées trembler, se contracter. Il regardait aussi sa vie partir en lambeaux, là, juste sous ses yeux globuleux baignés de larmes. Ca y est, elles commençaient à couler. Tom fouilla dans son cartable de collégien, en jetant des coups d’oeil nerveux autour de lui. Discrètement il attrapa l’une des mains de Sam et y plaça deux cachets au creux de celle-ci. L’égyptien redressa son regard vers son avocat, sans trop comprendre, sans trop percuter. C’est du tramadol, c’est tout ce qu’il me reste de ce qu’on m’avait prescrit après mon opération du genou. J’ai rien d’autre à te proposer. Et c’était déjà bien assez. Sam acquiesça, presque ému, et avala les deux cachets d’un coup. Tom le regarda longuement, il le regarda essayer de se calmer, même si l’effet placebo d’avoir avaler des cachets -peu importe ce que c’était- faisait déjà du bien, il se sentait toujours nauséeux et fébrile. Il le regardait longuement et d’un coup un éclair de génie. T’es taré en fait. Sam releva doucement la tête. Connor se hissa sur les pieds en levant les bras au ciel comme s’il fêtait une victoire. T’es pas net, c’est ça l’truc, t’es pas net du tout. Sam fronça les sourcils. J’peux jouer la-dessus, dire que t’as un problème psychologique, et échanger dix ans de taule contre un an d’hôpital psychiatrique. C’est parfait ça. C’est- Non ! S’étrangla Sam d’une voix rugueuse. Je ne suis pas fou. Si, mais ça tu le sais déjà. Connor redescendit tout de suite de son éclair d’euphorie sans comprendre, il secouait la tête, dépassé par ce manque de collaboration. Sam se releva difficilement pour faire face à son avocat. Et je t’interdis de me faire passer pour un fou. T’entends ? Menaçait-il la voix soudain grave. Sam, réfléchis. C’est un bon plan, un bon ajustement. On sauve Eanna, on passe quelques mois à écouter les conneries des psy et quand on ressort on s’occupe de JJ qui sera sorti lui aussi. C’est un excellent plan. Non. NON. NON. C’était un plan foireux, c’était le pire plan de tous les plans. Mais POURQUOI ? Parce qu’il était effectivement fou. Il était effectivement à enfermer à l’hôpital psychiatrique. Et s’il le faisait… il passerait sa vie à devoir en parler, parler de lui. Parler de toi. De moi ? Et peut-être bien qu’il finirait par disparaître, l’autre. Peut-être bien qu’il finirait par se soigner, assommé de médocs, se transformer en espèce de loque incapable de revivre un jour en autonomie. Voilà ce qui allait se passer. Tu veux pas me faire partir ? Non. Plus maintenant. Maintenant qu’il ne restait plus personne d’autres avec lui, dans les six mètres carré de cellule qu’il partageait avec rien d’autre que ses propres démons. Il avait besoin de lui. Et il aurait encore besoin de lui quand il faudrait affronter JJ. Sam, t’es là ? Il secoua la tête, Connor le regardait droit dans les yeux, on aurait dit que c’était l’autre qu’il tentait d’apercevoir. Tu… tu me réponds plus et tu t’es mis à marmonner des trucs que je- D’un coup, sans prévenir Sam s’agrippa au col de la chemise de son avocat. PAS D’HÔPITAL C’EST COMPRIS ? Arrête d’essayer de me sauver ! Ton job est simple, tu dois me faire incarcérer à Coastal State c’est LA SEULE CHOSE que j’te demande. COMPRIS ? Il hurlait, Connor paniquait, le flic arrivait en trottinant vers eux. Et pendant les deux secondes où ils étaient encore tous les deux, d’un coup, comme une évidence, l’avocat lâcha dans un souffle : Y a qui à Coastal State ? Fuck. Le flic attrapa Sam avant qu’il ne puisse répondre quoi que ce soit.
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MessageSujet: Re: le plan    le plan  EmptyLun 14 Mai - 19:08

PRISON, JOUR 11,
attente du procès

Scully. Viens voir. Il se redressa sur sa couchette et s’approcha des barreaux de sa petite cellule individuelle. Des nouvelles de ton avocat. Le procès est fixé, c’est pour dans sept jours. Le gardien fit passer une enveloppe entre les barreaux. Sam l’attrapa. Pourquoi Tom ne me les a pas apporté lui-même ? Le gardien haussa les sourcils. Quoi ? Ta copine te manque, Scully ? Il leva les yeux sans comprendre. Le gardien roula des yeux. De tous les détenus en attente de leur procès qui créchait dans cet aile de la prison basse sécurité, Scully était sans doute le moins bavard, ce n’était pas pour ça qu’il n’attirait pas la méfiance des gardiens. Tu sais ce qui se passe Samih ? L’avocat est en train de nous la foutre à l’envers, il interroge Eanna, Daire et les autres, il va découvrir la vérité et nous dénoncer pour gagner son procès. La main tremblante, Sam retourna s’asseoir sur le bord de son lit et ouvrit l’enveloppe pour tomber sur un tas de lignes écrites dans un anglais pompeux qu’il ne comprenait même pas. Y avait que la date, en gras, qui lui sautait à la gorge. La date de son procès. Après cette date, il serait transféré dans une nouvelle prison. À Coastal State. Après cette date il retrouverait JJ. Après cette date… on va buter JJ. sa respiration s’accéléra.

On n’a pas grand chose à faire dans cette prison. Rien de passionnant. Rien d’intéressant. On attend, et c’est la seule activité que vous sera proposé. Seul, avec comme seul compagnon de cellule une voix amère qui ne vous pardonne toujours pas du coup que vous venez de lui faire. Dans un silence angoissant, parfois ponctué des insanités qu’un voisin de cellule balançait on entendait aussi le tintement sourd des alarmes, et la télé catodique du gardien, au bout du couloir.

Citation :
Les délits s’accumulent dans la ville de Savannah, mais les témoignent sont dissonants. Personne ne sait à l’heure actuelle si les diverses infractions sont liées et sont causées par le même groupe. Certaines victimes parlent d’un groupe d’irlandais, armés, peut-être lié à des groupes militaires ou des gangs. Personne ne connait véritablement...

Le gardien zappa sur une autre chaîne. T’as entendu ? quoi ? Ils parlent d’un gang irlandais qui fout Savannah à sac. hein ? Sam se redressa d’un coup sec de sa paillasse et tendit l’oreille. Il s’agissait maintenant d’un match de basket. Hey boss, dites nous les scores. 13 à 7. Sam se leva doucement, s’approcha des barreaux. Qu’est-ce qui se passe à Savannah ? On l’ignora. aux infos, ils parlaient d’irlandais ? Un soupir? Apparemment ouais, laisse-moi regarder le match, tu veux. Ils… ils ont dit de quel groupe il s’agissait ? Le gardien l’ignora purement et simplement. Sam le héla plusieurs fois. Et voyant qu’il n’avait toujours pas de réponse, il commença à secouer les barreaux de sa cage et taper dessus. Les cris des autres codétenus se mêlèrent à la fête : il empêchait d’entendre le match. Est-ce que c’était les Kids ? Est-ce que Daire, Ailish, Max et Eanna foutaient le bordel dans Savannah ? Est-ce que c’était eux les irlandais ? Est-ce que Daire avait pété un cable. Mettre la ville à feu et à sang pour se venger de toutes ces merdes qui leur tombaient sans arrêt dessus, ça lui ressemblait. Cette nana était plus terrible qu’une tempête, plus destructrice qu’un feu de forêt. Et t’y as pas pensé dans ton putain de plan ? Que Daire ne gèrerait pas ? Que tu les envoyais tous droit dans le mur en partant ? Non, non, il n’y avait pas pensé. Sam n’avait rien d’un leader charismatique, et il n’avait qu’une autorité partielle et plus imaginaire qu’autre chose. Comment… Comment dix jours après son incarcération tout aurait pu foutre le camp ? Ou alors, c’est l’IRA. Et t’es pas là pour protéger Daire. Cette pensée le figea complètement une seconde, ses yeux exorbités par la peur. Dans tous ses calculs il n’avait jamais imaginé que Daire puisse être en danger sans lui pour veiller sur elle. Principalement parce que tout le monde se dirait que s’il devait y en avoir un pour protéger l’autre, c’est elle qui gagnerait haut la main. Et ensuite parce qu’il était carrément inenvisageable qu’elle soit dans une situation sans pouvoir s’en sortir. Il avait trop confiance en elle, trop. Et peut-être que l’égoïsme de l’égyptien lui coûterait la vie. HEY, remettez les infos tout de suite ! Qu’il hurla en tapant contre les barreaux. Ni une ni deux, le gardien se leva d’un coup sec, matraque à la main, il tapa un grand coup contre les barreaux de la cellule de Sam, lui fracassa un doigt au passage. Sam recula d’un pas en se tenant la main douloureuse. Tu m’donnes des ordres ou j’rêve ? Ferme ta gueule Scully ou j’t’envoies à l’isolement. Dites moi ce qui se passe à Savannah. Il rire éclata. Tu te crois où là au juste ? Ouais, tu te crois où ? Tu pensais que la prison c’était comme prendre un appart en location ou quoi ? Sam se rapprocha des barreaux, s’y accrocha et regarda dans le fond des yeux le gardiens. Alors faut que j’passe un coup d’fil. Le gardien soupira. Tu pourras le faire dans une heure, dans la cour. Sam serra la mâchoire. Et c’était comme un putain d’électrochoc dans sa tête. Il ne savait pas vraiment ce qu’il s’était imaginé. Mais il n’était même pas encore jugé et condamné que tout s’effritait dans son esprit. Et si ça n’en valait pas le coup ? Et si sa vengeance personnelle foutrait tout le reste en l’air ? No shit Einstein. Il abandonna rapidement le bras de fer à peine commencé avec le gardien, de toute façon il avait déjà perdu. Il recula de trois pas jusqu’à buter contre son lit aussi dur que du bois et se laissa tomber dessus. Il resta là, longtemps. Une heure en fait. Là, les coudes sur les cuisses et la tête dans les mains à s’imaginer ce qui avait bien pu se passer. Parfois il parlait tout seul. Parfois il se passait les mains derrière le crâne nerveusement. Enfin, le bruit reconnaissable de la cloche sonna.

appel.
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MessageSujet: Re: le plan    le plan  EmptyLun 16 Juil - 14:22

COASTAL STATE PRISON,
JOUR 1 / 2 922

Brouhaha. Flashs. Cris. Insultes. Tout ça semblait venir de très loin. Samih fermait à moitié les yeux pour échapper aux appareils photos des journalistes, menottés il fut emmené vers une voiture de police, Connor tentait de suivre les policiers et son client en criant des trucs que l’égyptien ne comprenait pas. Il n’entendait pas. Dans sa tête il n’y avait que Daire, que sa voix qui criait, que ses lèvres contre les siennes, son visage abimé, mais volontaire. Daire qui plie mais ne casse pas, jamais. Ce baiser échangé, son mutisme face aux sentiments envoyés de plein fouet. Tout ça en vrac dans ses pensées, Sam n’était pas capable d’assimiler quoi que ce soit d’autres. Et pourtant il venait de se prendre huit ans de taule. Huit putain d’années. L’autre gueulait bien sûr, mais Sam ne l’écoutait pas. Il n’écoutait rien. Assommé comme on pourrait s’en douter. Il traversait la foule jusqu’à cette putain de bagnole de flics. Ce ne fut que quand on l’envoya dedans que Connor réussit à s’approcher de lui, bloquer la portière avec sa main. Ca va aller Samih, ok ? Là ils vont t’emmener en prison, tu vas aller jusqu’à un bus et ensuite t’iras à Coastal State Prison. Ok ? Tom savait que son client aimait connaître la procédure, et savoir comment ça allait se passer. Pendant ces quelques semaines de préparation au procès, y avait eu quelques pétages de plombs, quelques hauts et bas, quelques crises de paranoïa. Mais Sam était trop amorphe pour en faire une là, maintenant. Un flic tenta de repousser Connor qui s’accrochait à la portière de toute ses maigres forces d’insomniaque. On va faire appel, t’entends Sam ? J’te laisse pas tomber. On va faire appel ! Il le répétait en espérant qu’une des infos filtrerait jusqu’à Sam, mais rien. Juste son regard désemparé. Son regard qui ne fixe rien. Son regard perdu. Sam était perdu. Je viens te voir dès que je peux, d’accord ? Hein ? Il gueulait de loin, car un flic avait enfin réussi à le faire lâcher la voiture. La portière se referma sur la dernière syllabe. Sam n’avait rien compris, rien entendu, juste vu ses lèvres bouger et son regard désolé. Connor avait perdu sa première grosse affaire, mais il avait trop bon coeur pour s’en faire pour ça. Il ne s’inquiétait que pour son client. C’était gentil, un peu rassurant de voir qu’un gamin comme ça était prêt à tout pour le sortir de là.

Mais il ne sortirait plus jamais d’ici.
Car en arrivant en prison il tuerait JJ.
Une fois que ça serait fait, y aurait plus de carte sortie de prison.
Et même si c’était le cas, Sam n’en ressortirait jamais indemne.

Le trajet dans la voiture fut incroyablement long, même si dans les faits il ne dura pas plus de dix minutes. Les trois premières furent un bug sans nom. Sam se contentait d’être là et de respirer. L’air entre. L’air sort. Il fixait la banquette sale de la voiture de police, les flics ne faisaient même pas attention à lui. Il n’était pas attaché, parce que personne n’y avait pensé. Il avait juste les mains dans le dos et c’était incroyablement chiant et désagréable. Pourquoi t’as fait ça Sam ? Il l’entendait à nouveau. Comment t’as pu nous faire ça ? Sam avala sa salive. J’suis désolé, désolé, désolé, c’était la seule solution. Quelle solution ? Tu viens de foutre notre vie en l’air. Pourquoi t’as fait ça ? Les trois minutes qui suivirent amenèrent avec elles la panique. Elle s’infiltra douloureusement dans son organisme, dans ses veines, dans ses muscles. Sam gesticulait dans tous les sens pour tenter de trouver une position confortable. T’as fait une énorme connerie Sam… Sérieusement… Putain... Même l’autre était sous le choc de la nouvelle. Sam se sentait mal. Il avait l’impression d’étouffer. L’air ne rentrait plus. L’air ne sortait plus. Il commençait à gémir sur la plage arrière, attirant les coups d’oeil des policiers. On se calme derrière. Tenta l’un. Cela n’eut pas l’effet escompté. Sam fondit en larmes.

Quand la voiture se gara, il avait reprit ses esprits. Un flic, d’une grande bonté sans doute, avait pris le temps de sécher ses larmes avec un mouchoir. Commence pas à pleurer dans le bus, ou t’es foutu. Sam avait acquiescé sans trop comprendre. Il venait de foutre sa vie en l’air, toute sa vie, la totalité de sa vie était terminée. Il ne parcourerait plus Savannah, il ne verrait même plus Savannah. Il n’aurait plus d’horizon, seulement les barbelés. Son plan était une belle connerie, une énorme erreur. Il regrettait absolument tout. Et plus le bus se rapprochait de la prison plus son coeur pesait lourd dans sa poitrine. Il n’aurait jamais les couilles de tuer JJ. Il n’y arriverait pas. La colère n’était plus assez forte dans son organisme, terrassée par cette trouille ardente. Il ne s’en sortirait pas.

Le bus se stoppa. Il ferma les yeux et inspira profondément. Allez les filles, on se lève et on descend du bus un par un. Le premier qui fout le bordel va vite comprendre comment ça se passe ici. Les visages des types étaient trop déconfits pour ne serait-ce qu’y penser. Sam regarda son voisin de gauche, celui devant, celui derrière. Quand on va se faire enfermer, on fait rarement le malin. Il descendit sans trop voir en couleur. C’était comme s’il n’était pas vraiment là. Comme être endormi, être spectateur. Une drôle de sensation. Il avait envie de tomber dans les pommes. Maintenant qu’on est là, autant faire ça bien. Comme un grand soulagement. L’autre était là, comme s’il le portait sur ses épaules, il redressa le dos, se tint droit pour Sam qui n’en avait plus la force. Tu l’vois ? Les yeux globuleux de Sam glissèrent sur tous ces prisonniers habillés de la même manière, tous ces mecs qui s’accrochaient au grillade, comme des animaux. Non. Il ne le voyait pas. Et son coeur battait plus fort chaque fois qu’il croyait un jeune type, un rasé, une tête de con. Où est-ce qu’il était ? Tout ça n’aura servit à rien si JJ n’était pas là.

Il ne le vit qu’une seconde à peine, un tiers de seconde, même pas. Leurs regards se croisèrent si vite, qu’il ne l’avait pas vraiment vu. Comme si le cerveau l’avait vu, mais pas ses yeux. Un froid glaçant sur tout son être. Sam tremblait au moment d’entrer dans le bâtiment.
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MessageSujet: Re: le plan    le plan  EmptyLun 30 Juil - 12:15

COASTAL STATE PRISON,
JOUR 2 / 2 922

Corps bousillé. Sam passa le reste de la nuit à se tordre de douleur et se vider de son sang, à n’entendre qu’à moitié les messages réconfortants de son voisin du dessus, le vieux Bobby. Appelle un médecin, j’t’en supplies. Non, qu’il répondait. Non, ce n’était pas la peine. Le gardien ne laisserait pas faire, parce qu’il est impossible pour un détenu de sortir de sa cellule la nuit, sauf à être aidé par un maton. Et donc, si l’infirmerie apprenait que Sam s’était fait passer à tabac pendant la nuit, Bobby serait le coupable idéal, si Sam révélait ce qu’il s’était vraiment passé, le maton aurait des emmerdes, et Sam serait la putain de balance aux yeux de Don -c’est comme ça que le chef de gang s’appelait- et aux yeux de tous les autres. Et les balances ne faisaient pas long feu dans cette prison. Il se fout d’nous ? On fera pas long feu quoi qu’il arrive dans cette putain de prison, regarde ce qu’ils nous ont fait ? Ce que JJ NOUS A FAIT ? Chaque fois que Sam respirait un peu trop brusquement il faisait ce bruit désagréable, celui que faisait l’oncle Pat pendant ses crises d’asme, un mélange entre ça et le vieux moteur d’une épave qui ne veut pas démarrer. J’vais crever si tu appelles pas quelqu’un. Bobby soupira longuement et descendit de sa couchette avec toute la paresse qui pouvait accompagner son grand âge, à 3 heures du matin. Tu vas crever si tu dénonces Don et le maton. Dis-toi que s’ils avaient voulu te tuer, tu serais déjà mort. Don et ces enfoirés de néo-nazis en sont pas à leur coup d’essai. Par contre, j’veux bien que tu coches toutes les cases pour eux, mais dès la première nuit... Sam fixait les lattes du lit de Bobby, elles étaient enfoncées et faisaient un bruit métalique bizarre quand il bougeait. Ca voulait dire quoi ? Qu’il finirait empalé sur sa couchette ? Cette pensée le foudroya complètement. Il ne pouvait plus regarder autre chose, alors que Bobby tentait d’attirer son attention. J’veux dire, un arabe, juif qui en plus a des histoires avec O’Reilly, leur nouveau protégé ? T’as vraiment pas d’bol Scully. L’histoire de sa vie. J’suis irlandais. Pas arabe. Excuse, mais c’est pas vraiment écrit sur ta tronche. Fais profil-bas. Demain, j’te jure qu’à la seconde où ils sonnent la promenade, je t’emmène moi-même à l’infirmerie. Sam avait hoché la tête, du moins ce qu’il en restait.

**

Ils traversèrent la cour jusqu’au bloc B, là où se trouvait l’infirmerie, pour interpeller l’un des gardiens de jour, dont le visage se transforma devant la tronche pleine de sang séché, d’enflures et de contusion de Sam. Il ne tenait même pas debout, Bobby et son maigre corps de vieillard (Sam estimait son âge à entre 65 et 100 ans) devait le porter tout entier. Y a eu un blem’ boss, vous pouvez l’conduire à l’infirmerie ? Le jeune maton, dont l’ironie voulait que ce soit sa première semaine, prit le relai. Sam se retrouva rapidement entouré du carrelage défraichi de l’infirmerie. Si vous vouliez son avis, ça ressemblait plutôt à tout ce qu’un film d’horreur pourrait faire. Le matos des années 80, les grilles partout, les verrous, les matelas qui puent et une infirmière aussi moche qu’on peut l’imaginer. Sam assit sur un genre de lit d’appoint qui menaçait de se refermer à tout instant, à se tenir ses cotes cassées et crachoter du sang. Le médecin, un type d’une quarantaine d’années qui empestait le tabac froid, l’avait déjà rapidement examiné, sans lui adresser plus de trois mots. L’infirmerie était presque vide, si ce n’est ce jeune type, tout aussi amoché, qui restait tranquillement sur le lit opposé. Ses pieds flottaient dans le vide et il les secouait avec nonchalance. Sam n’osait même pas le regarder,, bien que son regard soit attiré par les grincements du métal qu’il produisait.

Le médecin refit surface d’un coup. Bon Scully, on a un problème. Votre version de l’histoire colle pas avec l’état de vos blessures. Vous avez envie de changer de version ? Parce que c’est la vôtre que je vais noter dans mon rapport, rapport qui sera ensuite remis au directeur de la prison. Dénonce JJ, si ça peut au moins retarder sa sortie de prison, c’est déjà ça. Sam inspira profondément, il avait remarqué que le type à l’opposé lui jetait dans coups d’oeil constant. Peut-être que c’était un pote de Don. Un copain de JJ. Sam avala sa salive. Vous allez me donner quelque chose pour la douleur ? Le médecin eut un rictus profondément complaisant. Bien sûr. Qu’il annonça gaiement avant de fouiller dans son armoire à pharmacie et d’en ressortir un gobelet d’eau et un doliprane. Il laissa le doliprane couler au fond du verre, et le bruit du médecin effervescent résonna dans tout le crâne de Sam comme un putain de marteau-piqueur. Il leva son regard entendu vers le médecin. Vous avez pas autre chose ? Le médecin croisa les bras sur son bloc note et secoua la tête de gauche à droite. Non, ça c’est le régime spécial menteur toxicomane. Mais si vous voulez quelque chose de plus fort, va falloir être un peu plus coopératif. Sam tourna la tête vers le gamin du fond de la salle qui détourna le regard au même moment. Ils te font surveiller, c’est sûr. Envoie un message clair : dénonce-les et demande les quartiers protégés. Avec les violés et les indics ? Génial. Impossible d’atteindre JJ en quartier protégé. T’en sais rien, peut-être que tu trouveras une autre solution. Sam j’dis ça pour nous deux. Sam s’éclaircit la gorge. Au moment où il ouvrait la bouche, le son tonitruant du début des visites retentit. Shit. Sam avala cul-sec le doliprane, même s’il n’avait pas terminé de fondre. Il se retrouva avec une moitié de médoc dans sa bouche qu’il avala difficilement et se leva sans attendre, retenu à la dernière seconde par le médecin qui soupira longuement. J’peux vous garder ici la journée, si ça vous rassure. J’ai une visite de prévue. Le médecin ne se donna pas plus de mal que ça et laissa le gardien ramener Sam dans la cour.

**

Sam avait naturellement pris le chemin des visites. Daire devait venir aujourd’hui. Elle devait venir le plus tôt possible. Elle avait promis. Fallait qu’elle voit ça. Fallait qu’elle sache ce qui se passait. Fallait qu’elle sache ce que JJ était devenu. Tu cherches quoi ? Son approbation ? Tu l’auras jamais. Sam leva les yeux au ciel. Oh, non, tu cherches à savoir ce qu’elle pense du procès et de vos adieux hein ? Sa mâchoire se contracta. Sérieusement Sam, on a d’autres choses à faire. Comme buter JJ rapidement, avant qu’il se tire. Il ne lui répondit pas, tout simplement. Aussi complexe que ça puisse être de ne pas se répondre à soi-même. Fallait juste qu’il la voit, c’était la seule chose dont il avait besoin, pendant que le manque et la douleur devenait insupportable. Que son cerveau freezait complètement. Que rien, plus rien, n’était en place, tout avait été cassé et mis en désordre dans sa tête. Il avait l’effroyable impression d’avoir fait la pire des conneries du monde, qu’il ne ressortirait jamais de ces murs barbelés, et qu’il allait tout perdre, pour rien. Fallait qu’il la voit. Qu’il la voit maintenant avant de craquer. Et elle avait promis qu’elle serait là.

Une main contre son torse l’arrêt net. Lui et sa respiration. Ca faisait MAL. T’es pas sur la liste Scully. Il le regarda d’un air perdu. Si, Daire Méaloid. Le gardien secoua la tête de gauche à droite, avec une moue presque désolée. Vérifiez encore. Il ne prit pas la peine de le faire, évidemment. Mets-toi sur le côté Scully. Non. NON. Elle doit être ici. J’ai le droit de la voir. J’ai le droit ! Sa voix tremblait, ses poings se serraient. Le maton ne s’en préoccupait pas tellement, occupé à faire passer les autres détenus un à un. Il ne répondait pas. L’ignorait totalement. Et, mis sur le côté, Sam attendit peut-être une seconde. Ou peut-être deux. Il plongea littéralement sur le gardien la seconde suivante, agrippant le col de son uniforme. POURQUOI EST-CE QUE VOUS VOULEZ M’EMPÊCHER DE LA VOIR ? Qu’il hurlait. Parce que c’était forcément eux, c’était forcément de leur faute. Ca pouvait pas être elle. T’es sûr de toi ? Pas l’temps. La réaction du gardien fut instantané, et le coup de matraque qu’il se prit dans les cotes les projetèrent à terre en une seconde. Quand il voulut se relever, le gardien appuya sa matraque contre son torse pour le laisser à terre. Encore un coup comme ça Scully, et c’est le mitard pendant trois semaines. T’as compris ? Non. Sam tenta de se relever à nouveau, même manège, le gardien l’appuya contre le sol, jusqu’à ce que Sam se mette au toussoter, il avait à nouveau un coup d’acier sur les lèvres. J’ai pas envie d’abimer plus que ça une si belle gueule. L’ironie était acide. Le gardien s’approcha d’un pas et s’accroupit sur le sol pour que son visage soit tout proche de celui de Sam, tordu de douleur. Ta copine est pas venue. J’me demande bien pourquoi. La matraque allait de son torse jusqu'à son cou, puis son visage pour venir sur planter sous son menton afin de lui faire relever le visage. Sam serra les dents du plus fort qu'il put, ça lui fila une migraine monstre. Qui pourrait résister à un pervers comme toi. Petit rire, d’autres détenus suivirent, Sam regarda dans le vide, paralysé. Paralysé par ces regards, tous braqués sur lui. Paralysé par une douleur qui se réanime. Paralysé par ses angoisses, qui étaient libres maintenant qu’il ne prenait plus rien pour se calmer. Il avait envie de pleurer. On lui donna quelques ordres, on lui demanda de déguerpir, mais il ne pouvait tout simplement pas. Il ne bougeait plus. Jusqu’à ce qu’une ombre arrive devant lui.

C’était le type, celui de l’infirmerie. Le gamin. Sam le dévisagea longuement, dévisagea également la main tendue vers lui. Il resta comme ça un moment avant d’attraper la main et de se redresser avec tout le mal du monde. Un sourire fraternel lui attira un drôle de regard, et le type l’aida à retrouver le chemin de la cour.
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MessageSujet: Re: le plan    le plan  EmptyMer 8 Aoû - 22:12

COASTAL STATE PRISON,
JOUR 4 / 2 922

Et voilà fiston, oxycodone comme promis. Bobby lui tendait la main, dans sa paume, cachée des yeux des médecins, la boîte orangée de médicament. Sam en aurait presque eu les larmes aux yeux. Il serra donc la main du vieux et en profita pour faire disparaître la boite dans la poche de sa combinaison, en clignant plusieurs fois des yeux. Merci Bobby, je… je te paye dès que je peux. Bobby lui fit un petit sourire et lui donna une tape sur l’épaule avant de s’éloigner au travail pénitentiaire. On déteste le travail pénitentiaire principalement parce que sans Bobby, Sam se retrouvait seul. Quand il était avec lui, y avait une forme de respect gagné par l’ancienneté. Les gens n’allaient pas voir Sam, parce qu’il était occupé à jouer aux dames avec lui, il passait inaperçu. Il était tranquille. Dès que Bobby disparaissait, c’était comme si lui, réapparaissait. Et comme tout bon phobique social, son plus grand désir avait toujours été d’être invisible.

Il traversa la cour la tête baissé sur l’herbe, évita soigneusement tous les groupes qu’il jugeait trop dangereux, ne provoqua aucun contact physique ni visuel avec qui que ce soit, jusqu’à arriver derrière les gradins du petit terrain de basket, et ce fut aussi cliché que ça en eu l’air.

Sam avait toujours aimé préparer sa dope. Ecraser le comprimé et tracer une ligne droite et belle sur la table basse, sur un vieux CD d’un jeu vidéo auquel il ne jouait plus. Prendre la paille, sniffer d’un coup sec. Profiter des quelques secondes de flottement avec l’attaque, et puis succomber doucement à cette anesthésie. Pas le temps, ni même le matériel pour faire ça ici. Sam regardait partout autour de lui, priant du plus profond de son âme que personne ne vienne l’emmerder. Manquerait plus qu’on lui vole ses provisions. Là, tentant d’être le plus discret possible il fit tomber deux comprimés dans sa paume et la plaqua contre sa bouche. Il avala d’un coup sec, et ferma longuement les yeux. Les effets n’étaient pas encore là bien sûr, mais le simple fait de savoir qu’ils allaient apparaître lui faisait crépiter le ventre d’un sentiment doux-amer. Il soupira un grand coup et ramena ses jambes contre lui avant de s’enfouir la tête dans les mains.

Hey, fait chaud non ? Sam sursauta et leva la tête. Le type, celui de l’infirmerie, celui qui le suivait partout depuis deux jours. Il prit peur et voulu refermer la boîte de cachets pour la ranger au plus vite, ses tremblements provoquèrent tout l’inverse il éparpilla les cachets dans l’herbe. Shit. Qu’il pensait, ou plutôt qu’il lâcha. Non, il n’était pas très sûr. Le type le regardait en fronçant les sourcils et puis se baissa pour l’aider à ramasser les cachets. Sam le poussa en arrière. Touche pas ! Qu’il vociféra comme un fauve. Le type était retombé sur les fesses et entrouvrit la bouche. J’voulais juste t’aider moi ! J’m’en fous d’tes médocs ! Sam le regarda une seconde et secoua vivement la tête en finissant de tout ramasser. Une fois fait, il fait disparaître la boîte dans sa poche et entoure ses jambes de ses bras, refusant obstinément de regarder son nouvel ami, même pas un coup d’oeil. J’lui fait pas confiance, demande-lui s’il est avec les nazis. Sam secoua la tête. Ignorer, ne parler à personne. Aucun contact physique, aucun contact physique. Jamais avec personne. Voilà comment il allait survivre aux huit prochaines années. J’m’appelle Jay. Sam serra les dents. Dans une dizaine de minutes, les médicaments auraient fait effet, et il n’aura même plus besoin de faire semblant de l’ignorer. Il t’es arrivé quoi, au fait ? Sam soupira longuement et leva des yeux révolver vers l’intrus. Quoi ? Le chef de la jeunesse hitlerienne te demande d’aller à la pêche aux infos ? Bon, ça c’était moi. Le type, Jay, cligna plusieurs fois des yeux, on dirait qu’il n’a jamais entendu parlé de la jeunesse hitlerienne, ni même d’Hitler. Du coup, Sam l’observa, un peu par obligation. Il devait pas avoir plus de dix-huit ans, et un air d’adolescent insupportable. Quand on rencontre quelqu’un en prison, la première chose qu’on se demande, c’est comment il est arrivé là. La seconde, c’est s’il veut vous tuer ou bien s’il veut réellement avoir une conversation avec vous. Mais ce type n’avait pas l’air méchant. Ce sont les pires, les faux gentils. Il l’était peut-être vraiment, gentil. Sam, on est en prison, y a pas de gentils. Bobby l’était. Il nous a filé de l’oxy. On lui doit cent dollars j’te rappelle.. Sam baissa à nouveau les yeux sur l’herbe et commença à arracher quelques brins, nerveux. D’un coup, comme un éclair, ce Jay lâcha un long aaaaaaaaaah! comme pris d’une révélation. Tu parles de Don et de sa clique ? C’est eux qui t’ont fait ça ? Sam roula des yeux. Faut croire qu’il jouait bien la comédie ce con. Ces mecs, ce sont les plus gros enculés que j’ai jamais vu. T’sais qu’ils sont nazis ? … Sam leva les yeux au ciel, c’était ce qu’ils sous-entendait, avec le “jeunesse hitlerienne”, qu’il aurait pu préciser, mais il n’avait pas vraiment envie de se lancer dans un cours d’histoire. ... ils ont les genres de croix là de tatouées partout, tous. Chaque fois qu’un nouveau rentre dans le gang, il doit l’faire tu vois. T’imagine un peu ? C’est grave. Sam retint son souffle. Ouais, c’est grave. Et l’image n’arrêtait pas de lui revenir en tête, comme un petit de cauchemar, comme si ça ne s’était pas vraiment passé. Le corps menu de JJ, debout devant lui, qui tenait à peine sur les genoux. Ce torse découvert, sa peau trop blanche et cette croix gammée qui crevait les yeux sur son épaule. Ca le hantait. Comme un père qui découvrirait que son fils a fait tous les mauvais choix possibles. Et les mots de ce type, Jay, trouvaient un trop bon échos dans le cerveau malade de Sam. C’était comme si elles plantaient un décor, et que Sam pouvait enfin visualiser la scène. Visualiser JJ, enfin, quelqu’un qui lui ressemble en tout cas, dans la cellule d’une espèce de monstre, accepter sans trop comprendre ce tatouage, serrer les dents à cause de la douleur. Accepter qu’on le marque comme du bétail. Accepter de renoncer à tout ce qu’il avait avant. Renoncer. Le coeur de Sam s’emballa complètement à cette pensée. Il se leva d’un coup, le type, Jay, tenta de le retenir, demandant où il allait, mais l’égyptien ne répondit rien, il fonçait à travers la cour, avant de s’arrêter net et de se tourner vers Jay. Passe-moi ta chaussette. Jay haussa les épaules d’un air indifférent, ouais, pourquoi pas.

**

Ils étaient là, tous assis sur les mêmes bancs, Don au centre. Sam fonçait droit vers eux. C’était JJ qu’il était venu chercher. Mais il n’était pas là. Sam s’arrêta à quelques mètres d’eux, soudain immobile. Maintenant que t’es là tu peux plus reculer gamin. Trop tard, de toute façon l’un du groupe l’avait repéré, difficile de le louper avec sa tronche de Quasimodo et ses yeux énormes, même au beurre noir. Le tpe donna un coup de coude à Don pour attirer son attention et lui fit un petit signe de tête. Un type se leva du banc, Don l’arrêta d’un geste. Sam avança. Soudain, on aurait dit qu’il n’y avait plus qu’eux. Comme si tout le monde avait compris que ça devrait se régler entre eux. Qu’on se débuterait l’âme de JJ entre les deux pères de substitution. Quand Sam s’approcha un peu trop près, Don finit par se lever, s’étirant au passage, poussant un long râle. J’crois que tu t’es trompé de chemin. Sam se stoppa net, le regarda. Ce mec le surplombait de quinze centimètres. Mais nous on est deux. Et eux, cinq. Bien vu. Ouais, l’Afrique c’est de l’autre côté. Sam ignora cette remarque, d’ailleurs il ne l’entendit même pas. Il était foudroyé par ce regard, celui de Don. Happé par la noirceur de ses pupilles qui fixaient sans jamais ciller, avec une assurance trop forte et une haine encore plus forte que ça. Où est JJ ? Ca, tu vois, ce ne sont plus tes affaires. Plus. Donc il savait. Sam avala la salive. C’était JJ qui lui avait raconté ? Ou c’était Don qui avait deviné. Peu importe. Faut que j’lui parle. Don haussa les sourcils et inspira profondément. Comme si parler à un individu comme Sam lui coûtait, vachement. JJ a été assez clair l’autre nuit, non ? Sam esquissa un sourire, et regarda sur le côté. Ouais, ça a été très clair. La seconde d’après, Sam sortait de sa poche la chaussette de Jay remplie de gravier ramassé dans un coin, et le coup partit tellement vite que Don fit un demi tour, rattrapé par l’un de ses gardes. Deux autres avaient bondit de nulle part et l’avait attrapé par les bras. Sam ne cherchait même pas à se débattre. En réalité, il était assommé, et plus capable de raisonnement. Assez stupide pour attaquer à coup de chaussette un chef de gang, seul. Assez stupide pour marchander huit ans de notre vie pour une revanche que t’es même pas prêt à prendre. Ouais, y a de ça.

Don poussa un cri de rage du fond de ses trips. Il fit quelques pas, se tenant la joue, tournait en rond. Comme secoué de décharge électrique. Il souffla un grand coup et, comme un fauve, se retourna vers Sam avec la rapidité d’un félin. Il riait, aussi. De rage. Il s’approcha de l’égyptien et attrapa la manche de sa combinaison orange, le dégageait des bras de ses larbins. Là il approcha son visage de celui de Sam et susurra à son oreille : Toi, t’as chopé le gros lot. Il ponctua sa phrase d’un coup de poing dans le bas-ventre, qui coupa Sam en deux. Il se mit à tousser et tomba à genoux. Ses idées partaient en lambeaux dans son crâne. Don l’avait lâché et d’un signe, il avait rameuté sa bande et ils se sont éloignés, comme ça, laissant Sam à terre, avec une défaite de plus au coeur, un impact de plus au crâne.

**

SAM ! Samih ! Ca va ? Bobby déboulait de nulle part, il sauta sur Sam et lui attrapa le bras pour le redresser. Qu’est-ce qui s’est passé ? JJ, y a JJ qui est passé par là. Sam se tenait encore l’entrejambe, grimaçait d’une drôle de manière, il avait la nausée. Bobby l’inspecta, fronça un sourcil. Bah, qu’est-ce que tu fais avec une seule chaussette ?
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MessageSujet: Re: le plan    le plan  EmptyJeu 27 Sep - 19:49

COASTAL STATE PRISON,
JOUR 43 / 2 922

Plus rien, plus rien, plus rien, plus rien.
Sam reversa le flacon orangé et tapota dessus vivement.
Rien, nada, que dalle.
Il sursauta et regarda derrière lui, par réflexe. Personne. Il attrapa la première brosse à dent qui traînait. Hey, c'est à moi ça. Disait Bobby depuis sa couchette, il était entrain de lire un livre. Sam l'ignora. Avec la brosse à dent il gratta le fond du flacon. Mais rien, pas même la moindre particule de poudre ne tomba sur le bureau. Il serra d'une main ferme le plastique jusqu'à le fendre. Aïe. Il se frotta énergiquement les yeux. Il avait l'impression qu'ils allaient tomber de leur orbite. Il avait l'impression qu'il allait se déliter complètement. Environ 40 jours sur une seule et même boite, l'unique que Bobby avait pu lui procurer au début de son incarcération. Au début c’était un cachet par jour, quand il ne tenait vraiment plus, puis un demi, puis un quart. Et maintenant J'ai plus rien. Qu'il siffla entre ses dents, si bas que Bobby ne compris pas vraiment. Il lui lança une oeillade, avant de baisser à nouveau ses yeux sur son bouquin. Sam inspira profondément, une fois, deux fois. L'air ne rentrait même plus. Son corps n'assimilait plus rien. Sauf le manque. Le manque était la seule chose qui ne vous lachait jamais. Tous ses muscles étaient crispés, ils faisaient mal. Et dans sa tête le vacarme lui donnait le tournis. Il se leva d'un bond. Attrapa le livre que Bobby lisait. Hey ! J'ai plus rien ! Bobby croisa les bras sur son torse nu, flasque, vieux, et couvert de tatouages qui témoignaient sans doute d'une vie très remplie de gangster qu'il avait laissé derrière lui maintenant. Samih, je t'ai dit que je ne peux plus te fournir. Don stoppe tous les trafics, et ceux qui réussissent à en faire passer, ils veulent pas t'en vendre. Sa mâchoire se crispa, il envoya balader le bouquin à l'autre bout des 9 mètres carré de leur cellule. Il attrapa son visage entre ses mains et commença à faire les cent pas. Ses doigts s’entremêlaient à l’arrière de son crâne, contractés par le colère, et ce manque, encore, toujours. Si Don apprend qu'on te vend quoi que ce soit, il lui fait sa fête, crois-moi personne n'a envie de prendre le risque. Il se stoppa une seconde, Sam. Laissa retomber ses bras dans le vide et se tourna rapidement vers le vieux. Quoi, t'en as ? T'en as et tu veux pas me les vendre c'est ça ? Bobby se redressa, pencha légèrement la tête sur le côté pendant que Sam fouillait dans les affaires de son colocataire de fortune. Mais y avait rien à chercher ici à part la bibliographie entière de Kathleen Woodiwiss, un guilty pleasure que Bobby se gardait bien de divulguer. Sam, enfin. Tu sais bien que je suis de ton côté. Y avait pas de côté. Y avait que lui, au milieu d’une masse informe, sans visage, sans rien. Lui, seul parmi la foule, seul contre tous. Pour encore 2879 jours. Il balaya l’étagère plein de bouquins d’un bras, dans un mouvement d’humeur qu’il ne contrôlait pas. Bobby n’était pas du genre impulsif, il se contentait de le laisser se passer les nerfs, attendait patiemment en s’enfonçant à nouveau compte son oreiller. Tu veux que j’te parle des douze étapes ? Sam était maintenant accroupi sur le sol. Il avait envie de pleurer, mais il n’y arrivait pas. Il n’y arrivait plus. Les douze étapes. Bobby lui avait mentionné une fois ou deux y être passé. Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois. Avant de se désintoxiquer complètement. Le fait est que Sam n’était pas toxicomane. Il était malade. L’oxycodone le soignait. Voilà tout. Un traitement, rien de plus. Tu penses vraiment ça ? Sam se laissa tomber contre le mur et donna un grand coup dans la chaise du bureau devant lui. J’ai pas b’soin de tes putains d’étapes à la con Bobby. J’ai b’soin d’oxy. La chaise s’écrasa dans un grand fracas sous le coup qu’il avait redonné pour ponctué sa phrase. Bobby arqua un sourcil et soupira comme un père fatigué. Il se rendait compte seulement maintenant à quel point Sam était chiant, quand il était totalement sobre. Il s’en doutait pas. Il s’attendait à une genre de paranoïa décuplée ou des crises d’angoisse, peut-être bien des sanglots. Pas à de la colère. Mais c’est parce qu’il ne savait pas Bobby, le vacarme qu’il y avait dans le crâne de son colocataire. Il pouvait pas savoir. Sam se tapait désormais le front avec ses poings. Un gardien passait devant la cellule. Hey, c’est quoi ce bordel ? Sam inspira profondément, Bobby le coupa dans son élan. Rien boss, on range c’est tout. Le gardien passa son chemin. Bobby leva sa vieille carcasse difficilement, il avait été pris dans une bagarre contre son gré la veille et à son âge, il encaissait moins bien les coups qu’auparavant. Il s’approcha de Sam, s’appuya contre le mur, le regardant de toute sa hauteur. Bobby était grand, très grand. De l’oxy, j’sais pas. Mais je connais des gens qui s’en foutent de ce que pense Don. Il fit un signe du menton pour que Sam se relève. Il s’exécuta, ils s’appuyèrent côte à côte sur les barreaux. En face, y avait d’autres cages, des dizaines et des dizaines d’autres cages, sur plusieurs étages. Bobby pointa l’une, au rez-de-chaussé comme eux, dans un coin. Les camés squattent ici. J’sais que la première prise est gratuite avec eux. Mais si tu payes pas la prochaine fois, ils te coupent un doigt. Tu m’demandais l’autre jour ce qui était arrivé au manchot. Il avait un sacré retard de paiement, tu vois ? Sam plissa les yeux pour mieux voir la cage, les deux co-détenus qui végétaient sur le sol de leur cellule. De l’héro hein, c’est ça qu’ils prenaient. Cette pensée le glaça tout entier. Il y repensa, à ce soir-là, chez Alice, à la supplier pour une dose qui éteindrait son cerveau à tout jamais. Après Trixia, après le carnage. A la méthadone, à l’overdose, à la voix de Daire qui hurle dans ses oreilles. Je voulais pas t’en parler Sam, mais t’es assez grand pour faire tes propres choix. Faut juste que tu saches, que si t’y vas, c’est un aller sans retour. Et crois-moi, j’en sais quelque chose.
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Samih Scully

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MessageSujet: Re: le plan    le plan  EmptyDim 7 Oct - 21:43

COASTAL STATE PRISON,
JOUR 54 / 2 922

Elle tremblait en passant les portes. Et chaque seconde de la fouille était une torture. Elle signa le registre comme on signe une carte de condoléances ; avec l’impression violente d’avoir un clou rouillé à travers la gorge. On lui indiqua de patienter là, au bout du couloir avec les autres. Elle lança un regard furtif aux dos voûtés et aux regards vitreux autour d’elle. Elle se sentait terriblement à sa place au milieu des familles désoeuvrées de désaxés et criminels. Et jamais elle n’avait espéré meilleur dénouement. Elle avait tenté de toute son âme et pourtant au fond d’elle, sans doute qu’elle savait déjà que y aurait pas de happy end. Pas pour eux. Jamais pour eux. Personne n’a le sourire ici, et les proches se sentent tout aussi en prison que les détenus. Et pourtant, l’espace d’une seconde, elle se dit qu’elle préférerait être de l’autre côté. Bouclée quelque part où JJ ne pourrait pas l’atteindre. Elle frissonna et s’éclaircit la gorge. Elle eut presque un sursaut en se rappelant de s’inspecter dans son miroir de poche. Pas tellement qu’elle s’inquiétait de l’image qu’elle donnerait. Elle avait la même gueule volontaire comme une chienne hargneuse, et qui mord. Elle avait toujours ses cheveux aux boucles serrées, énervées, désorganisées d’une telle manière que ça faisait comme une explosion. Et puis elle faisait presque élégante dans son trench kaki fluide et son pull au col ras qui lui donnait l’impression d’étouffer. Elle portait d’immense créole. De mémoire, c’était Sam qui les lui avait offerte - sur les conseils de May ou Eanna, vraisemblablement, de tres longues années auparavant.

Allez-y, box 4. sans trop s’en apercevoir, elle était arrivée devant le gardien, elle acquiesça et s’avança d’un pas décidé vers la chaise en bois postée devant une vitre plexiglas et rien d’autre encore. Assia n’avait encore jamais fait ça, aussi étonnant que ça sonnait. Elle remonta les manches de son trench et s’accouda à la table. Elle aurait aimé avoir prévu des notes qu’elle potasserait avant qu’il n’arrive. Elle se sentait comme une comédienne le soir de la première qui aurait oublié sa première tirade. Au lieu de ça elle s’arrachait les peaux mortes autour de ses ongles, par réflexe. Et quand elle termina par se faire saigner, assez logiquement, elle se suça l’index le regard vide. Ses pensées ne menaient nulle part. Cerveau vide. Corps creux. Coeur en bouillie. La dernière visite de JJ avait été tellement dévastatrice qu’elle en avait fait des crises d’angoisse les trois jours qui suivirent. Son patron lui avait accordé sa journée. Elle avait voulu s’occuper du truc au plus vite, histoire de pouvoir l’évacuer le plus rapidement possible. Reprendre sa routine assassine, ses moments de vie d’automate, continuer la parade morbide dans laquelle elle s’était engagée. Elle n’avait pas le choix de toute façon. C’était soit elle mentait  à Sam, soit elle se ferait crever de la pire des manières par le pire des psychopathes. C’était pas tellement qu’elle voulait le balader, son frère, et l’idée qu’il puisse la haïr et ramper aux pieds de JJ pour se faire pardonner lui filait des nausées. Mais dans la vie, elle avait toujours choisi le moindre mal. Elle avait toujours opté pour la solution qui la protégeait, elle. Instinct de conservation. Bon sens. Mais maintenant c’était tout son corps qui, sous couvert d’une apparente sérénité surhumaine de la nana qui a tout vécu et ne se laisse plus atteindre, était en pleine explosion volcanique. Des fragments de culpabilité et de dégoût de soi jaillissaient presque de ses oreilles.

Sonnerie sourde et tintement métallique. Son regard se braqua instantanément sur ses mains, ses doigts qui se mirent à trembler d’un coup, merde elle saignait encore. Elle remit son index entre ses lèvres pincées, fronçant légèrement les sourcils à cause du goût de fer.

**

Il l´a reconnu avant même qu’elle ne puisse le voir, à la première mèche bouclée qui lui éclata sur son regard vague. Arrêt sur image. Il se stoppa net de marcher. Qu’est-ce qu’elle fout là ? J’sais pas. Y avait pas de raison de la voir ici. Parce que si elle avait dû venir, elle serait venue avant. Une soeur ne s’inquiète pas du sort de son petit frère après presque deux mois au trou. Elle s’en inquiète tout de suite, ou jamais. Pour Sam il était clair qu’Assia l’avait renié au moment où elle avait décidé de témoigner contrer lui à son procès. Comme si c’était pas déjà le cas avant ça. alors que le détenu derrière le poussa en avant, Sam se mit à réfléchir à quand était la dernière fois qu’ils s’étaient parlés, vraiment parlés. Eh bien il ne s’en souvenait plus.

Il avait eu le temps de se faire des films quand le gardien lui avait annoncé qu’il avait de la visite. Le long trajet jusqu’au parloir, son cerveau amorphe en train d’essayer de carburer comme on peut pour trouver un sens à tout ça. Daire ? Sûrement Daire, qui d’autre ? Cal ? May ? Pas May, elle le détestait depuis qu’il lui avait annoncé que JJ était viré de la bande. Pas Eanna, elle avait disparu. Restait que Daire pour s’inquiéter de son sort. Il se l’était mis dans la tête. Il s’était préparé à la tornade rousse qui viendrait s’écraser contre sa routine toxique, celle qui l’avait mené a se battre contre un des larbins de Don hier, pour défendre Bobby. Il était ce qui se rapprochait le plus d’une famille ici. Bobby et sa sale tronche matinale étaient ses nouveaux repères. Parait que les liens qu’on se fait en prison, c’est pour la vie. Mais Sam commençait à penser que c’était plutôt à cause des cicatrices qu’ils laissaient derrière eux. Assia, il n’aurait pas pu le prévoir. C’est dingue comme on peut se sentir étranger devant la personne qui vous a vu naitre, grandir et échouer. Assia avait toujours été là, jusqu’à ce que ça ne soit plus le cas. Et la loyauté qu’il avait pour elle, comme un fils pour sa mère avait fini par se transformer en une rancoeur acide, quelque chose de douloureux dont il ne pourrait jamais se débarrasser. Avec ça la honte d’avoir à nouveau échoué dans la suppression de JJ n’arrangeait rien. Sam resta debout un moment à la regarder. Comme s’il était face à un animal rare qui risquerait de s’échapper au moindre mouvement. Elle lui avait lancé un rapide coup d’oeil et avait attrapé le téléphone. Il mit encore quelques secondes à s’assoir et l’imiter.

- Comment tu vas Samih ?
- Ça va.

Il mentait. Rien n’allait. J’aurais dû venir plus tôt, je suis désolée. Elle aurait dû ouais. Mais Sam ne répondit rien. Ils avaient du mal à se regarder dans les yeux. Leurs grands yeux d’un vert passé s’évitaient soigneusement pour éviter l’impact. Silence, Assia avait recommencé à s’arracher des peaux mortes. Sam la regardait faire comme hypnotisé. Et qu’elle continue à faire ça avait presque un côté rassurant. Elle le faisait depuis toujours, elle le faisait comme le faisait leur mère. Il réajusta le téléphone à son oreille, et les mots bondirent de ses lèvres : J’ai pas pu, pour JJ. elle devait être là pour ça non ? Elle fut comme électrocutée quand il prononça son nom. Fallait qu’elle sache qu’il avait essayé, malgré tout. Il avait voulu, il l’avait cherché une fois ou deux. Et il s’était dégonflé. T’aurais dû me laisser faire. mais j’ai pas pu. Comment pourrait-il ? C’était un fratricide que de faire ça. Même après tout ça. Même après la douleur sourde de sa trahison et la douleur acide qui avait suivi. Assia le fixait maintenant. Et dans un souffle lâcha comme soudain prise d’une révélation. C’est pour lui que t’es ici ? il acquiesça la gorge nouée si fort qu’il ne pouvait même plus respirer. Elle poussa un long soupir et enfouit son visage dans sa main libre, tremblante d’émotions. Il aurait pu ajouter qu’elle était la pire des soeurs de l’avoir cru capable d’enlever un nouveau-né. Et quand bien même c’était le cas, venir témoigner contre lui, c’était comme révéler au monde entier quelle connasse fourbe elle était. Mais il garda le silence et ravala sa rancoeur. L’ADN qu’ils partageaient peut-être. Ou bien sa propension assez spectaculaire à se faire avoir par tout le monde. Sam... je t’ai jamais demandé une chose pareille. il fronça les sourcils. Je savais que tu ferai n’importe quoi, c’est pour ça que j’ai préféré m’éloigner. Tu te rends compte ? À quel point tes... Kids partent en vrille ? À quel point tout a mal tourné ? il serra la mâchoire très fort. Si fort qu’il aurait pu faire sauter ses molaires contre le plexi. Alors t’as préféré me laisser vivre avec ton violeur ? c’était la première fois qu’il prononçait ce mot devant elle. Elle avait les larmes aux yeux presque instantanément et secoua vivement la tête dans un air contrit de parent. Sam tu comprends pas-T’as préféré pas m’dire que mon meilleur ami était un dangereux psychopathe ? T’es au courant de c’qu’il a fait à Trixia ? elle fronça les sourcils, bondit sur sa question pour enchaîner. Quoi, Trixia ? Sam était rouge colère d’y repenser. Et chaque particule de son être devait douloureuse quand il y repensait. Le visage cassé, les os broyés, le teint bleu, les dents en moins. Trixia démolie. Ça l’avait fracassé de voir ça, si profondément. Si violemment. Si intensément. Il expliqua alors, raconta en détail, la voix tremblante de colère. Il ponctuait ses descriptions d’un si tu m’avais prévenu avant j’aurai pu... ou autres remarques qui bondissaient tout seul de son subconscient. Des mois, des années qu’il refusait d’en vouloir à Assia pour son silence. Parce qu’on ne pouvait décemment pas en vouloir à une victime de viol de ne pas pouvoir en parler, encore moins quand elle est votre soeur ainée. Mais c’était JJ. La vérité c’est qu’elle avait laissé Sam vivre, rire et aimer le pire des enculés. Elle ne l’avait pas préparé à l’impact. Et depuis des mois que quelque chose ne tournait pas rond, qu’un élément n’allait pas, fallait que ça soit Trixia qui lui raconte la vérité.

**

... tu m’as laissé m’prendre c’putain d’mur Assia ! R’gardes où j’suis maintenant ! ses ongles contre ses peaux mortes, elle ressortirait d’ici avec tout ses doigts en sang. La pression se faisait de plus en plus forte. Parce qu’il avait commencé à parler, sans qu’elle ne puisse l’arrêter, lui qui ne décrochait que trois mots d’habitudes. Sans doute qu’il ne prenait plus de médoc. Assia avait appris à reconnaître ses humeurs et à comprendre son cerveau malade et chaotique. Et elle avait vu combien il avait changé, entre ses crises d’angoisse et ses pics de colère et la découverte de la drogue douce et anesthésiante, vers ses 15 ans. Si elle n’avait jamais cherché à l’empêcher de fumer, puis de prendre des médocs de plus en plus forts, c’est parce que c’était vrai que ça le calmait. Mais là, ses yeux exorbités, les veines de ses tempes saignantes, sa façon de taper avec son poing dans un rythme d’EDM bidon pour ponctuer tous ses accents de colère, chaque phrase ne trompaient pas. Sam était sobre. La dernière fois qu’elle l’avait plus sobre il avait 15 ans. Il faisait pas tellement peur à l’époque. Douze ans plus tard, en tenue orange de taulard, c’était une autre histoire. Putain tu vas te taire ! qu’elle cria en arabe dans le téléphone. Il s’exécuta. Et elle devinait par son regard que quelqu’un dans le crâne de Sam était entrain de l’insulter de tous les noms. Tant pis. Elle monta une main tremblante jusqu’à son front et envoya sa tignasse bouclée en arrière comme si ca l’aiderait à mieux respirer. C’est pas JJ, Sam. Ça n’a jamais été JJ. tiens, elle penserait que ça serait plus dur de mentir. Au final, elle préférait qu’il ne sache pas. C’est pour ça qu’elle ne lui avait rien dit. C’était déjà dur de s’être fait violer, alors devoir avouer que c’était JJ ce gosse qu’elle avait presque élevé. Et puis elle savait à quel point Sam l’aimait. L’aimait plus qu’elle.

**

Une tonne de briques. QUOI ? QUOI ? QUOOOOI ? l’info remontait pas. Sa mâchoire se décrocha, il cligna plusieurs fois des yeux. Sa colère était partie d’un coup, percuté par un train, celui de cette vérité brute que sa soeur venait de lui balancer en pleine face. Mais, Trixia elle... Trixia t’a menti Sam. Parce que c’est ce qu’elle fait toujours. Putain s’il le pouvait il s’immolerait. Il la regardait, sa trentaine de soeur et son assurance acerbe, son regard fuyant parce que c’était bien la première fois qu’elle en parlait sans détour. Il n’arrivait même pas à respirer, et plus aucun son ne se filtrait de ses lèvres tremblotantes. Même l’autre était sur le cul. Même l’autre n’en revenait pas. Comme un énorme vide en lui, un immense néant, angoissant, terrifiant. Plus aucune connexion. Bug du système. Merci de redémarrer en mode sans échec. Sam laissa glisser sans s’en rendre compte sa main qui tenait le téléphone jusqu’à la tablette en bois. Il avait les oreilles qui sifflaient, de plus en plus fort. C’était pas JJ ? Non impossible. Trixia elle avait dit... et puis tout concordait... c’était logique... il avait appris à accepter cette idée. Appris à se réveiller chaque matin avec l’idée de cette trahison énorme, l’idée que JJ était perdu, et puis que c’était lui qui avait tout pété entre eux, lui qui avait fauté le premier, lui qui avait commis l’irréparable. Sam avait intégré ça même si ça l’avait rendu fou. Assez fou pour prendre la connerie d’Eanna, se rendre aux flics, prendre 8 ans à l’ombre, foirer sa vengeance, laisser JJ s’en sortir, préféré vivre en cage plutôt que de devoir le traquer à l’extérieur. Et maintenant, là MAINTENANT, elle lui révélait que ce n’était pas JJ ? Le sifflement de ses oreilles fut soudain coupé par Assia qui toquait contre le plexi pour le sortir de ses pensées. Sam sursauta à peine et replaça le téléphone contre son oreille avec toujours la même gueule défaite. C’est Seven, j’pensais que tu serais assez malin pour deviner ça tout seul. le coup de grâce. Sam esquissa un sourire devant l’ironie de la chose, pouffa, avant d’exploser littéralement de rire.

**

Il en chialait de rire, carrément. Et c’était de plus en plus difficile de se tenir devant lui. Assia inspira un grand chose, glissa son regard sur le côté, rapidement, pour observer la nana voilée qui rendait visite à un parent. Puis à gauche, c’était un mec, type mafieux avec des tas de papiers devant lui. Enfin elle tourna à nouveau son regard vers Sam. Vite, qu’il arrête de rire, qu’il se taise, qu’elle puisse bafouiller des adieux. Se tirer loin d’ici. Retrouver son deux pièces aseptisé, et sa vie morne. Mais sûre. Elle était tête brûlée avant. Fallait l’être pour se faire faire des faux papiers à quinze piges et partir aux Etats-Unis, son petit frère sous le bras, sans aucun point de chute. Elle était courageuse jusqu’à ce que JJ lui ronge ce qui lui restait de bravoure. Mais quand on pense mourir une fois, la priorité n’est plus d’être courageux mais d’être en vie. Assia démentait fermement ces théories comme quoi un événement traumatique vous rappelle à quel point faut profiter de la vie. Elle, elle avait découvert qu’on pouvait être morte tout en étant vivante. Voilà, contrat rempli elle avait énuméré tout ce qu’il lui avait dit de dire : Trixia a menti, JJ est innocent, c’est Seven le coupable. Et maintenant que Sam avait enfin arrêté de rire elle pensait pouvoir s’échapper loin d’ici. Mais quand elle croisa à nouveau le regard de son petit frère, quelque chose avait changé. Elle devina à ce moment là qu’elle l’avait perdu.

**

Et c’est maintenant que tu m’le dis ? chacun des mots lui arrachait la gorge. Sa gorge nouée. Sa gorge en feu. Il avait encore les larmes aux yeux. La différence c’est qu’il n’avait plus envie de s’immoler, c’est elle qu’il voulait cramer. J’ai pas arrêté de te demander si c’était Seven c’est deux, non attend, trois dernières années, t’as pas voulu me répondre. On m’dit que c’est JJ, tu démens pas, et c’est MAINTENANT, que tu me dis la vérité ? Sam n’avait jamais, jamais, jamais été aussi en colère de toute sa vie. Assia avait une expression désolée, déconfite, fataliste. Elle haussa les épaules. Qu’est-ce tu veux que- T’AURAIS PU ME DIRE CA AVANT QUE J’FOUTE HUIT ANS D’MA VIE EN L’AIR ! il avait hurlé si fort qu’Assia avait fait un bond sur sa chaise, et toutes les conversations autour d’eux s’étaient stoppés net. Les gardiens, au bout du couloir, fronçaient les sourcils et zieutaient le box 4. Je l’aurais tué Assia, j’ai failli l’buter ! LE BUTER ! J’allais buter mon meilleur ami À CAUSE DE TOI, POUR TOI ! il craquait littéralement. Tout en lui inspirait le chaos. Et maintenant c’est moi qui vais m’faire buter par un putain d’club nazi, parce que j’suis ici POUR TOI ! Parce que t’as pas été foutu d’me dire la vérité ! Assia ne détournait pas le regard même si elle s’était mise à pleurer, en silence. Et quand enfin Sam se tut, et l’autre aussi dans son crâne, laissant enfin une chance à Assia d’en placer une, elle resta muette. Sam poussa un cri de rage tout droit sorti de ses tripes, un cri qui puait la culpabilité, celle d’avoir écouté Trixia, de ne pas avoir cru JJ, de ne pas avoir suivi son instinct qui lui disait que c’était Seven depuis le début. Et tout ca il le renvoyait contre Assia de la même manière qu’il envoya le téléphone contre le plexi. Ça y est, les gardiens intervenaient.

**

Elle l’entendait à travers le plexiglas, même d’ils avaient tous les deux lâché le téléphone. Il hurlait. J’POURRAIS JAMAIS TE PARDONNER ÇA ASSIA ! T’ES MORTE POUR MOI, MORTE T’ENTENDS !? elle était morte pour elle aussi, qu’il se rassure. Elle sursautait à chaque coup qu’il mettait contre la vitre. Elle ferma les yeux. Allez, matons de merde, dépêchez-vous de l’embarquer. ...PLUS JAMAIS T’VOIR D’MA VIE... T’ES PAS MA SOEUR, T’ES PERSONNE ! il était hors de contrôle, si bien que quand le gardien arriva, il lui fit une clé de bras et le plaqua contre la table en bois si fort que son nez se mit à saigner. Assia se leva d’un bond et recula de trois pas pour se coller contre le mur derrière elle. Un autre gardien, de son côté, lui demanda de sortir. Elle resta immobile le temps de regarder Sam se faire embarquer.

JJ aura aussi pété ça. Mais comme d’habitude, il avait gagné.
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MessageSujet: Re: le plan    le plan  EmptyMer 21 Nov - 7:20

COASTAL STATE PRISON,
JOUR 61 / 2 922

Ce n’était pas tellement que le bruit était insupportable. C’était surtout qu’il était dérangeant. Genre de petit couinement de chaton. Et puis surtout la vibration légère du matelas juste haut-dessus. Bobby avait la décence d’attendre un peu que le calme arrive. Que les taulards s’endorment. Sans doute pensait-il que Sam dormait aussi. Il pouvait pas tellement vérifier. Et puis, il était quand même une heure du matin. Mais Sam n’avait pas trouvé le sommeil. Allongé sur le dos, un bras derrière la tête, il observait la seule photo qu’il avait réussi à obtenir, d’un coup où Daire passait lui rendre visite. Une photo d’eux six réunis, sans doute que c’était la Saint Patrick. Ils portaient un toast gaiement. De ce temps-là, y avait pas de problème. Il l’avait glissé entre le sommier métallique et le matelas en mousse de Bobby. Dans la pénombre il distinguait mal les visages, mais à force d’observer cette photo, elle s’était imprimée dans son cerveau. Comme s’il cherchait à se conditionner. Ils avaient été heureux un temps. Ils pourraient l’être à nouveau, peut-être. Sans toi, parce que toi, tu sortiras jamais d’ici. Il ferma les yeux une seconde, comme pour ignorer cette voix qui n’avait pas de visage, sinon le sien. Quand il les ouvrit à nouveau, Jay était accoudé contre le barreaux à un mètre du lit. Sam leva les yeux au ciel. Ça va forcément s’arranger Sam. Jay se mit sur la pointe des pieds pour zieuter la couchette du dessus. Il fit un genre de grimace avec un petit rire d’adolescent. C’est dégueu. Sam avait fini par s’y habituer. La première fois il en avait fait une nuit blanche. Les couinements s’accéléraient. Aaah… Jay se rapprocha de la couchette et s’accouda sur celle du dessus, aux pieds de Bobby. Sam était à doigts de lui dire de faire attention, de pas se faire repérer, ce qui déclencha un rire bref et dégoulinant de condescendance de la part de l’autre, dans sa tête. Oui bah ça va. Enfin les grincements se turent, remplacés par un gémissement étouffé. Sam fit un genre de moue en levant ses yeux au ciel. Bobby lâcha un long soupir, une minute plus tard, il envoyait avec une précision approximative le mouchoir dans les toilettes. Sam le suivit des yeux. Le mouchoir rebondit sur le rebord et s’écrasa par terre. Il ne savait pas ce qu’il devait en penser. Est-ce que c’était dégoutant ou plutôt touchant de voir qu’après trente deux ans de cabane, Bobby avait assez de libido pour veiller tard le soir et se soulager ? Au moins il ne passait pas sa frustration sur les petits nouveaux, c’était une qualité qu’on pouvait lui reconnaître. Le silence revint, aussi angoissant que la nuit précédente, et puis celle d’avant. Sam ne trouvait pas facilement le sommeil ici. Une accumulation de choses. Tout revenait une fois le calme retrouvé. Tout s’agitait dans sa tête. C’était comme dans un putain de carrousel. Au début ce n’est pas tellement dérangeant, et au bout d’un moment on aimerait juste descendre, mais on ne peut pas. Il repensait à cette fois au parloir, avec Assia. Les cris, ses cris, résonnaient dans sa tête. Et le visage vidé de toutes émotions d’Assia. Le boucan. La douleur vive. Puis sourde. Maintenant y avait plus rien en lui qu’un immense vide, un trou béant qui suintait la rancoeur et la solitude la plus extrême. Il n’avait plus de famille. Plus d’amis. Quand on est en prison, on est seul et personne ne pourra tirer votre temps à votre place.

**

Tintement sourd. Ouverture de la 92. Sam leva les yeux. Il était encore tôt. Mais 92 c’était sa cellule. Shit. Qu’est-ce qu’il voulait. Bobby était en train de bouquiner. Les codétenus échangèrent un regard, haussèrent les épaules d’un même mouvement. Les gardiens arrivèrent au même moment. L’ancien, le boss veut te voir. Arrêt cardiaque. Sam et Bobby, d’un même mouvement. Merde, merde, merde. Il avait passé trente-deux ans sous le radar, et c’était maintenant qu’une couille allait lui tomber dessus. C’était à cause des médicaments qu’il avait fourni à Sam au début ? C’était à cause de quoi ? Pourquoi le patron du pénitencier voudrait parler à Bobby ? Il avala sa salive, le vieux, et descendit de sa couchette en s’étirant. Ça peut pas attendre après l’petit-dej ? Le gardien soupira, sa journée commençait à peine, et il était déjà blasé. Discute pas Bob. Qu’il lâcha dans un souffle. Bobby traîna la jambe. Ils disparurent tous les deux dans le couloir. [b]Fermeture de la 92.[/color] Tintement sourd. Sam était seul dans sa cage.

**

Affronter le petit déjeuner seul, ou n’importe quel moment de la journée sans la présence rassurante du taulier j’étais Bobby n’était pas simple. Jay avait à nouveau fait son apparition. Franchement, tu devrais tenter le pain, le pain c’est génial. Allez, moi j’en prends. Sam détestait ce pain-là, il était aussi sec que du bitume. Mais puisque Jay en avait pris, son plateau était soudain recouvert. Il soupira, n’ayant pas coeur à argumenter aujourd’hui. Son plateau en main il balaya la salle du regard. Fallait vite analyser la situation. S’il restait debout trop longtemps, ça attirerait l’attention. Si on attirait l’attention, on s’en prenait plein la gueule. Ouais, génial, une table de libre. Il fonça dessus. Si vite qu’il en renversa la moitié de son café. Bah tiens, le pain sec serait au moins ramoli par le jus de chaussettes. Il s’installa en poussant un soupir de soulagement et s’accouda à la table. Jay s’installa en face de lui. Tu crois qu’il lui veut quoi l’patron à Bobby ? Il n’en savait foutre rien. Et ce qu’il ne savait pas non plus c’était pourquoi ça lui trottait à ce point dans la tête. Peut-être bien que Bobby se rapprochait le plus de son meilleur ami ici. Ou d’un genre de père de substitution. On est dans la merde tu crois, s’il est envoyé au mitard ? Bobby avait sa petite réputation ici, et même si son influence était loin d’égaler celle de Don, les gens fichaient grossomodo la paix à Sam s’il était avec lui. Ouais, c’était peut-être ça le plus affolant. Sentant son coeur s’emballer il tenta de se calmer comme il pu en croquant dans le pain. Il faillit perdre une dent.

T’es là ! Il sursauta. Bobby avait un sourire radieu, il s’installa, guilleret en face de Sam qui leva son regard vers lui. So ? Bobby s’était perdu dans ses pensées. Il le regarda, la bouche pleine, et émit un petit rire. Tu vas pas l’croire gamin ! Même moi j’y croyais pas ! Sam le regardait, inexpressif. Ma demande de conditionnelle est passée ! Elle est enfin passée ! Tu te rends compte ? D’ici deux à trois semaines j’me tire loin d’ici. Il parlait pas fort. Les prisonniers en fin de séjour étaient toujours ceux à qui on cherchait plus d’emmerdes. Parce qu’ils ont tout à perdre, et pas vous. Il s’était penché en avant, le sourire jusqu’aux oreilles. Et la nouvelle percuta Sam si fort qu’il crut mourir. Quoi ? Non.
Non.
Non.
Non.
NON.

Tu… peux pas m’faire ça… Qu’il lâcha dans un souffle sans réfléchir. Bobby se recula d’un coup sec, fronça les sourcils, pas très sûr d’avoir compris. Déçu sans doute, de la réaction de son codétenu. Mais Sam avait l’impression d’être au fond du gouffre à cette seconde précise. Il avait l’impression qu’un immeuble venait de s’écrouler sur son crâne. C’était la pire nouvelle qu’il pouvait avoir. La pire chose qui pouvait arriver. Trente deux piges que ce débris vivait dans les murs de cette prison. Trente deux piges sur les 50 qu’il avait pris. 50 ANS de prison. Et là, là.. LÀ MAINTENANT on lui offrait la liberté ? Pourquoi ? Il avait fait quoi pour sortir ? Il avait fait quoi pour qu’on le convoque un matin et qu’on lui dise que ouais, il pouvait bien se tirer dans quelques jours ? Ça faisait combien de temps qu’il prévoyait ça en douce avec son avocat ? Combien de temps qu’il mentait à Sam ? Combien de temps qu’il lui disait que tout irait bien alors que non, non, NON rien n’irait bien. Il allait le laisser là ? Avec ces sauvages ? Tout seul ? Il était sensé faire quoi sans lui ? Et si jamais Nolan ne parvenait pas à le faire sortir ? Il ferait encore sept ans et neuf mois et demi tout seul ? TOUT SEUL ? Non ! Il pouvait pas l’accepter ça. Pourquoi il le laissait tomber comment ça ? Pourquoi il… Non. Non c’était pas possible. Le prend pas comme ça Samih. On l’prend comme on veut d’abord ! Que l’autre hurlait. Sam le regardait comme si Bobby était le pire des traitres. Yeux exorbités. Les phalanges rouges de serrer si fort cette fourchette en.. en quoi elle était d’ailleurs ? Maïs pour être aussi fragile ? Ca y est. La fourchette pétait sous ses doigts. Sam se leva d’un bond. Laissa tout en plan. Après le petit déjeuner, ils avaient une demi-heure de promenade. Sam s’y dirigea en flèche. Il fit disparaître sa main dans la poche de son pantalon en toile, y avait une clope qui traînait au fond. Il l’allume en marchant le long du batiment. S’arrêta. Fit demi tour. Encore une fois. Se tourna vers le mur. Se retourna. S’accouda contre. Mais… on… on va faire comment sans Bobby ? Merde, on est dans la merde. Voilà, même Jay balisait. Sam le regard longuement, tira sur sa clope si fort qu’il faillit s’étrangler avec la fumée. J’veux dire… Moi en tout cas je… je sais pas comment ça marche ici et… merde, merde, merde. Sam soupira longuement. TA GUEULE, Jay. Vraiment FERME TA GUEULE. Shit. Il avait recommencé. Recommencé à parler à personne. Au vide. Quelques regards se tournèrent vers lui. Sam tenta de reprendre son calme. Jay avait disparu. Il ferma les yeux une seconde. Une seule. Et sa cigarette lui glissa des mains. Un détenu venait de passer, lui avait piqué des doigts en riant. C’était pas la première fois que ce mec lui piquait des clopes. Mais c’était bien la première fois que Sam répliquait. Il se rua littéralement sur lui, aggripa sa combinaison et le plaqua contre le mur, faisant heurter douloureusement son front contre le béton. RENDS MOI CA ! Qu’il hurlait. La clope était tombée par terre de toute façon. Mais Sam ne décolérait pas. L’autre avait besoin de se défouler.

L’autre détruit le visage de ce détenu. C’était viscéral, incontrôlable.

Sam le laissa gisant sur le sol. Pour une fois, l’autre l’avait laissé regarder. Ca les avait calmé tous les deux. L’égyptien poussa du bout du pied le corps du type, qui s’était évanoui. Il se pencha en avant, ramassa sa clope.
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