et le château de sable, il est dans l'eau maintenant ▹ posts envoyés : 2287 ▹ points : 19 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : dude (avatar) / tumblr, whi (signa, profil) / amy winehouse, les cartons(texte) ▹ avatar : ben nordberg ▹ signe particulier : très maigre, cocaïnomane et toujours habillé avec des vêtements bariolés
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| Sujet: manque à l'appel (intrigue) Jeu 22 Fév - 18:25 | |
| Il ne s'intéresse pas tellement aux flics qui sont partout dans la cour devant le foyer. Parce que ça fait des semaines qu'ils sont là de toute façon, même si aujourd'hui doit-être le jour de reprise du tournage. On n'aurait pas pu trouver pire moment, vu les conjonctures, mais Jeff a insisté. Le temps, c'est de l'argent, on ne perdra pas un jour de plus, peu importe qu'un psychopathe rode en ville. En fait, tant mieux, ça fera de l'audimat. Les taulards de Beth's House sont parmi les suspects principaux de l'enquête, même si aucun élément ne vient corroborer les faits. Et puis, il faut tourné l’épisode hommage à Steve, vous savez, “transformer un drame en succès télévisuel”. Ce n’est pas la première fois, dans l’une des premières saisons de “Pick a prince”, la téléréalité qui a lancé la société, y a eu une overdose. L’épisode suivant a battu tous les records d’audience. C’est comme quand il y a un accident de voiture : tout le monde s’arrête pour regarder les dégâts. Passion morbide du téléspectateur américain pour les drames. L’une des premières leçons que Jeff a enseigné à Leo.
Leo est arrivé avec une heure de retard, on l'a entendu de loin à cause du vieux moteur de la deux chevaux qu'il emprunte à Mamie quand il n'a pas le temps de monter sur son skateboard. Il sort de là, des lunettes rondes sur le bout du nez pour camoufler sa nuit d'insomnie (majoritairement parce qu'il a pris trop de cocaïne la veille). Il tient dans la main un café bien serré acheté chez le cafetier d'à côté, un pull lâche cache son corps trop maigre, de toute façon, on est plutôt attiré par son pantalon bariolé et sa casquette Sea Shepherd. Je sais, je suis en retard, on avait une réu avec le groupe sur les disparitions, j'pouvais pas louper. Qu'il atteste, la clope au bec quand Jeff fend la foule de flics pour se jeter sur lui. Espèce de petit con, tu sais que je t'ai appelé 10 fois. 10 PUTAIN DE FOIS LEONARD. Ils continuent à marcher côte à côte vers la régie, enfin le chapiteau dressé depuis des mois maintenant qui sert de régie. Comme j'te disais, j'avais une réunion pour les... Je m'en branle de ta réunion ! Où est Moïra ? Leo se stoppe et tourne la tête vers son patron. Moïra n'est pas encore arrivée ? Leo bugue deux secondes, de secouer sa tête, reprenant le rôle qu'ils se sont promis de tenir l'un pour l'autre dès le premier jour : se couvrir devant Jeff, quoi qu'il arrive. Normalement, elle prend tout de même la peine de le prévenir qu'il aurait un mensonge à inventer : Ah oui, euh, elle m'a envoyé un message tout à l'heure l'une de ses colocs a eu un accident de voiture, elle est avec elle à l'hôpital. Jeff soupire. Pas la peine de la couvrir, on a appelé ses colocs déjà. Leo arque un sourcil, depuis quand il prend la peine d’appeler les familles pour une ou deux heures de retard ? Et t’as appelé ma grand-mère pour la prévenir que j’avais du retard ? Hmm, non attend, je vais passer la voir pour qu’elle me signe un mot d’excuse. Qu’il ironise, Leo en retirant ses lunettes de soleil et en les coinçant sur sa casquette. Il ne comprend pas, pas encore. Parce que ça semble impossible, n’est-ce pas ? Toutes ces disparitions, il les a suivi aux infos, il a commencé par des battus, il a ensuite tenté de recouper les infos, il s’est senti concerné dès le départ. Parce que Savannah, c’est sa ville, son port d’attache et qu’il n’a jamais supporté que quelque chose arrive à sa ville. Mais il y avait quand même une distance, un truc qui faisait qu’il gardait son calme. Imaginer que Moira ait disparu, comme tous ces autres, c’est inconcevable. C’est quand la dernière fois que tu as parlé à Moïra ? Fini par demander Jeff, l’air grave. Il a des cernes pas possible, parce que ça fait des semaines qu’il ne dort plus. Mais là, y a l’inquiétude qui s’ajoute à l’agacement. Jeff a cet air de père paniqué, parce qu’en dépit de tout, ses équipes, ce sont ses enfants, ses bébés. Le patron, il a une façon bien à lui d’aimer ses employés. Mais dans le fond, il les aime. Et Leo commence à comprendre, l’info commence à monter, et ça clignote dans sa tête. Sa main tremble un peu quand il sort son téléphone de sa poche pour regarder le dernier message envoyé et se rendre compte que ça fait quatre jours. Il ne s’en est même pas rendu compte. Jeff regarde sur l’écran et il pose son regard grave sur Leo. Elle a disparu. C’est pour ça que la police est ici. Ils veulent te parler, ils interrogent tout le monde. Y a un battement qui loupe et dans la tête de Leo, ça bourdonne, ça crit. Non, non, non, non, Moïra n’a pas disparu. C’est pas possible. Jeff lui donne un coup dans le dos pour le pousser vers des policiers qui ont pris possession d’un des bureaux pour discuter. On se croirait dans un salle d’interrogatoire sur le front. Leo s’y rend de mauvaise grâce, encore un peu perturbé. Il finit par allumer la cigarette, ce qui attire le regard d’un des policiers. Il commence par lui demander si ça le dérange s’il enregistre la conversation, Leo fait non de la tête d’un air discret. Il essaie juste de se remémorer tous ces derniers jours. Ce qu’il a fait, ce qu’il a dit, ce que Moïra lui a dit. Elle avait pas parlé d’un festival ? Non, non, c’était y a deux semaines, elle a annulé à cause de la soirée en l’honneur de Steve. Elle a pas parlé d’un type, d’un type louche ? Il s’en souvient plus. Et plus il essaie de trouver une alternative à l’enlèvement, plus les portes se ferment, et son rythme cardiaque s’accélére. Il répond aux premières questions, il décline son identité, il raconte quand est-ce qu’il a parlé avec Moïra pour la dernière fois. Quelle est la nature de votre relation avec Moïra Benssaïd ? Leo ne répond pas, il bug et tire une nouvelle latte. Les secondes s’étirent. Euh.. collègues. Amis. Et c’est tout ? C’est ce qu’a demandé le flic. Il sait déjà, les autres collègues en ont parlé, ça se sent. Leo glisse son regard jusqu’à lui, avec un sourire mauvais il ajoute : Non, on baise aussi. C’est la réponse que tu voulais, et c’est quoi le rapport avec sa disparition ? Il tutoie les flics, plutôt par provocation qu’autre chose. Leo n’aime pas les flics. Celui ci est patient pourtant, il ignore l’insolence de Leo, qu’il a croisé plusieurs fois, pas mal de fois en fait. C’est un flic qui est là depuis longtemps. Il connait les River. Il les sait réglo. Mais comme il dit… C’est le protocole, on ne doit écarté aucune piste. Et là, le sang de Leo ne fait qu’un tour. Il écrase sa clope dans une tasse à café qui traine, et s’accoude sur le bureau pour approcher son visage du flic. Bah faudrait peut-être commencer à en écarter des pistes. Parce que depuis trois semaines, à part perdre du temps et vous éparpillés partout, vous n’faites pas grand chose.. La lèvre de flic frémit, il se contient, tente de reprendre le fil de ses questions et plonge son regard sur son bloc note. La seconde d’après, Leo se lève sans faire attention à la chaise qui tombe derrière lui. Il sursaute quand le fracas de la chaise fait taire toutes les bouches. Les yeux sont rivés sur lui. Je… pardon, je.. prendre l’air. Qu’il article à demi-mot avant de foncer vers la sortie, Jeff lui emboite le pas et commence à gueuler. Il peut pas quitter son poste, y a l’épisode, il a des responsabilités maintenant qu’il est passé Chef Op, Leo, Leonard River écoute moi… Blablabla, que des bribes qui passent vaguement dans le cerveau de Leo mais qui s’éclipsent déjà. Il n’entend plus rien, surtout parce qu’il est trop concentré sur le fait d’atteindre sa voiture le plus vite possible, surtout parce que y a son coeur qui tape trop fort, et ça résonne partout en lui, ça le fait trembler. Jambe gauche, jambe droite. Il avance aussi vite qu’il le peut, mais il sent bien que ses jambes ne le soutiendront pas longtemps. Il sort les clés, ouvre la portière, s’installe au volant tout en sortant son téléphone. Moïra est dans ses numéros favoris il appelle. Une sonnerie, puis deux, puis trois. Jeff tape à la vitre. Leo lui lance un coup d’oeil et se met à tourner la manivel pour faire descendre la fenêtre, le portable coincé avec son épaule. Leonard, je te permets pas de quitter ton poste, aujourd’hui c’est hyper important, disparitions ou pas, on doit reprendre. Je te le dis gentiment pour la dernière fois. Leo le regarde mais c’est comme s’il ne comprenait pas ce qu’il disait. Comme si Jeff et lui ne parlaient plus la même langue. Quatre sonneries, cinq. Messagerie. Leo raccroche et envoie son portable sur le siège passager en mettant la clé sur le contact. J’te promet que si tu me lâches maintenant... Leo démarre. Quoi ? Qu’est-ce qui va se passer si j’te lâche maintenant ? Jeff entrouvrit la bouche, avant qu’un léger sourire ne s’étire sur son visage, il recule de quelques pas pour laisser la place à Leo de faire son demi tour. Et dans le regard de Jeff, y a tellement d’éclairs que Leo s’étonne de ne pas finir carbonisé sur son siège. Tant pis, il payera plus tard.
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