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 bombe à retardement. (jalina)

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Jax Roses

Jax Roses
halina 4ver, je ne t'oublierai jamais
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MessageSujet: bombe à retardement. (jalina)   bombe à retardement. (jalina) EmptyMer 17 Jan - 9:58

Le silence de la nuit qui lui saisit le cœur. Allongé sur son lit, fenêtre entrouverte, clope entre les doigts, la fumée qui s'échappe lentement d'entre ses lèvres éclatées. Et il regarde les tourbillons de tabac recrachés avec mélancolie, le genre de mélancolie qui vous tue à petit feu. Son regard qui glisse finalement sur sa main, les hématomes, les plaies encore récentes, qui s'accumulent au fil des semaines. Mais ça le laisse tristement insensible. Il soupire, avec une lassitude mortelle. Sa tête qui se tourne pour jeter un coup d’œil vers l'extérieur. Il a des envies d'ailleurs, des envies d'océan. L'envie de retourner se perdre sur la plage au beau milieu de la nuit, avec Hali. Comme avant. Avant les soucis et les cœurs sanglants. Avant les problèmes et ses faux pas. Avant, quand il était encore lui. Il serre les dents, ça le rend fou toutes ces conneries. Il tire à nouveau sur sa cigarette, gestes lents, comme s'il était vidé de toute énergie. Et c'est un peu le cas finalement. Il y a eu une confrontation avec ses parents quelques heures auparavant. Son père qui n'y comprend plus rien, qui est resté dans un coin de la caravane à secouer la tête de gauche à droite pour désapprouver. Mais il n'a pas dit un mot. C'est sa mère qui a crié, supplié, qui a tenté de le raisonner. Et qui lui a annoncé la mauvaise nouvelle au passage. Le cirque est plutôt bien remit sur pied, maintenant ils ont besoin de refaire rentrer de l'argent, alors ils ont recommencé les représentations. La vie qui fourmille à nouveau, les soirées illuminées, et les shows qui s'enchainent. Sauf pour Jax. Mr Loyal ne veut pas de lui sur la piste tant qu'il dérive. Il est déçu, en colère, il veut le tenir à l'écart pour le punir, pour lui mettre un peu de plomb dans la tête. Et Jax n'a pas pu accepter. Il a hurlé lui aussi, parce que ça fait des mois qu'il se tue à se faire ce boulot de merde pour ramener de l'argent, pour réparer les dégâts. L'injustice qui lui a sauté à la gorge, qui lui a coupé le souffle. Le ton est monté, monté. Et finalement, il a abattu son poing sur la table en bois, si fort qu'il l'a brisée. C'est là que son père s'est levé et l'a chassé de la caravane, comme un malpropre, comme un clébard qui serait venu voler de la bouffe. Mais il ne s'est pas fait prier, il a tourné les talons et il a claqué la porte, sous les regards curieux, remplis de jugement. Il a l'impression d'être devenu la paria du cirque. La bête noire, celle à abattre. Pourtant, il brillait avant. Les gens l'aimaient. Sauf les Kida. Foutus Kida.

Sa cigarette se termine et il la balance nonchalamment dans le cendrier qui traine sur les draps. Les minutes qui défilent et le sommeil ne vient pas. Il ne vient plus. Jax qui doit faire face à son écrasante solitude, à toutes ses conneries, à sa vie qui s'effrite, toutes les nuits durant. Il aurait préféré qu'Ellis l'appelle pour lui donner un boulot. Pour qu'il fasse quelque chose, au lieu de rester là à cogiter. Il finit par souffler et il se redresse, attrape le cendrier et vient le déposer sur sa table, près de l'autre fenêtre. Et c'est là qu'il la voit. Il se fige, perplexe. Halina est là, dehors, devant sa porte. Elle a l'air bloquée. Elle a l'air morte. Il fronce les sourcils, méfiant. L'inquiétude qui monte en flèche et tous ses muscles se tendent en une fraction de seconde. Elle ne lui parle plus, depuis une éternité. Il doit être la dernière personne sur sa liste à aller voir. Son instinct qui s'affole, qui lui souffle tout bas que quelque chose ne va pas. Il se précipite à la porte et l'ouvre prudemment ; le spectacle est désolant. Il ne dit rien, son regard qui la scanne de haut en bas. Front plissé, lèvres closes, il a l'air sévère. Il s'attarde sur tous les détails. Le couteau qui traine dans sa main. Son couteau. Le sang qui perle dessus, mais qui semble provenir d'elle. Les fringues humides, le bas des cheveux trempés. On dirait qu'elle vient de passer dans un lavomatique. Et elle a l'air perdue. C'est ça le pire. C'est pas sa main qui saigne, c'est pas le couteau qui pend, non. C'est son regard. Complètement fissuré. Vitreux. Et putain, ça lui fait comme un coup de poignard droit dans le bide. Il a bien senti qu'un truc merdait depuis toutes ces semaines, mais elle n'a rien voulu dire. Elle a tout enterré, elle a fait comme si de rien était. Visiblement, son malêtre l'a rattrapée. Il tend la main vers elle, pour venir la poser derrière son épaule, dans un geste calme et bienveillant. Pour l'inciter à avancer.  — Viens, rentre. Elle pénètre à l'intérieur et il vérifie que personne ne les a vu avant de refermer la porte à clé pour que personne ne vienne les déranger. Même si y a longtemps que plus personne ne vient le chercher. Lentement, mais toujours avec cette fermeté qui le caractérise si bien, il attrape l'arme de sa main. — Je crois que c'est à moi ça. Il la lui retire sans brusquerie et la dépose sur la table. Puis, il l'entraîne dans la salle-de-bain, faisant preuve d'un calme olympien, comme s'il maîtrisait parfaitement la situation. — Tu vas commencer par prendre une douche, ensuite on soignera ta main. Il inspire un grand coup et souffle doucement, il n'a pas l'air comme ça, mais la situation le dépasse totalement. Parce que ça le touche beaucoup trop, parce que c'est elle et qu'il a l'impression de se prendre toute sa douleur en pleine figure, comme un tsunami. Prudemment, il vient poser ses mains rudes sur ses joues fragiles. Il l'essuie un peu et pousse soigneusement en arrière les cheveux qui sont venus se coller à son visage. Il dépose un baiser sur son front, comme s'il en avait encore le droit. Ce soir, il le prend ce droit. Elle est venue à lui et ça lui redonne de l'espoir. Pourtant, il aurait préféré qu'elle n'ait jamais besoin de revenir, parce que l'idée qu'elle puisse souffrir à ce point ça le dévore. — Et après tu m'expliqueras pourquoi t'as eu besoin d'me voler un poignard. Mais après, seulement après. D'abord, elle doit retirer ses fringues trempés, tâchés. D'abord, elle doit se laver, se rincer, se débarrasser du surplus de douleur qui la fragilise. Elle pourra se servir dans ses affaires, elle le sait, c'est chez elle ici. C'est chez elle dans la tête de Jax, dans sa poitrine, partout. Il pivote et sort de la pièce, il tire la porte mais ne la ferme pas complètement. Sa main toujours sur la poignée, il lui lance un dernier regard. — J'suis là  Hali. Tu risques rien ici, ça va aller. Et il espère qu'elle y croit. Il espère qu'elle se sent en sécurité ici, près de lui. Il espère qu'il lui inspire toujours ça. Il relâche le bout de métal et s'éloigne pour la laisser seule. Il s'assoit sur le bord de son lit et machinalement s'allume une nouvelle clope. Quelques secondes s'écoulent avant qu'il ne vienne poser une main sur son front, complètement paumé, à fleur de peau. Il a peur de la vérité. Il a peur de ce qu'elle va lui dire, parce qu'il sait d'avance que ça va le flinguer, le rendre dingue. Qu'il va vouloir buter quelqu'un et qu'il va culpabiliser de ne pas avoir été là pour elle. De ne pas l'avoir protégée. Il ne sait rien encore, mais déjà, ça le bousille à l'intérieur. Comme un grand brasier qui ravage tout, qui ne laisse rien derrière lui. Le souffle lui manque et ses mains tremblent ; il en profite tant qu'elle ne le voit pas. Mais dès qu'elle reviendra, faudra qu'il soit fort et sûr de lui. Pas de tremblements, pas de cœur qui trésaille. Il va devoir jouer les piliers inébranlables. Il va devoir être lui, comme avant.

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Halina Kida

Halina Kida
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MessageSujet: Re: bombe à retardement. (jalina)   bombe à retardement. (jalina) EmptyLun 29 Jan - 5:26

Je ne me souviens même plus du trajet qui m'a mené jusqu'ici. Tout ce que j'entend c'est le sang qui pompe dans mes tempes, un fracas incessant. Ma respiration courte aussi, qui me donne l'air de suffoquer. J'ai traversé la ville jusqu'à Tybee, peut-être même l'ai-je fait à pied. Les heures se sont succédées, on est en plein milieu des ténèbres, le décor est planté. Planté, crucifié, épinglé. Comme j'ai l'impression de l'être à l'heure actuelle. Rien ne s'est passé comme prévu. Et le premier jour de mon grand renouveau m'a fait faire trois pas en arrière. Je suis en plein chaos, assommée. Je me repasse la scène, mais tout s'est passé beaucoup trop vite. Sur le chemin de la caravane de Jax, je jette un regard laconique à mes mains égratignées, l'une tient fermement le poignard dérobée, l'autre, engourdie, se contente de saigner. Je n'ai pas de larmes sur mes joues. Je ne suis même pas triste, juste amorphe. Et le froid me glace jusqu'à l'os, accentué par mes fringues trempés de mauvaise bière et de vodka trop forte. Mes idées sont un peu embrouillée d'ailleurs par l'alcool ingéré. L'alcool qui devait me donner le courage que je n'ai plus. Foirade totale. Mes pieds m'ont mené tous seuls jusqu'à sa caravane. Parce qu'au fond de moi, je savais pertinemment ce qu'il me restait à faire. La stratégie est vaine, le jeu ne peut plus continuer. Et c'est vers Jax que je cherche mon dernier espoir, il est mon "deus ex machina", mon ultime rempart avant la chute vertigineuse. Faut que t'arrêtes Halina. Faut tout arrêter.

Depuis combien de temps je suis plantée là ? Aucune idée. Mais la porte qui s'ouvre à la volée, sans même que je n'ai eu le courage d'y toquer, ne me fait même pas sursauter. Je glisse mes yeux en l'air, et nos blessures s'ouvrent que nos regards s'entrechoquent. J'avale ma salive. Viens, rentre. Qu'il dit, et je m'exécute sans dire un mot. Je m'aperçois que je tremble comme une feuille. Je fais trois pas dans sa petite caravane, plantée au milieu de rien. Dans ma tête, les cris de tout à l'heure, le bruit de verre brisé et les insultes vulgaires de JJ sont un vacarme que je veux apaiser. Mais rien n'y fait. Je crois que c'est à moi ça. qu'il dit, retirant avec toute la délicatesse dont il sait faire preuve, le poignard de mes mains sanguinolentes. Je me laisse faire, je n'ai plus de force dans aucun de mes membres. J'évite son regard, ayant peur d'y trouver trop de questions. Je fixe mes pieds quand il m'entraîne doucement vers la petite salle de bain, coincée entre un placard et sa chambre. Jax… que je tente, d’une voix si basse qu’il n’a pas l’air d’avoir entendu. Je me laisse guidée, sans pouvoir en dire plus. Une douche, pour me laver dans cette nouvelle bataille que j'ai perdue. Une douche, qu'il dit, avant de panser mes plaies. Des semaines qu'il veut m'aider, et cette fois sonne l'armistice. T'as gagné Jax, je n'y arriverais jamais sans doute. Que je pense sans le dire. Séparés, on arrive à rien. Que j'me dis, en voyant ses mains toutes couvertes d'hématomes et de ratures quand il pousse soigneusement mes cheveux en arrière. Mes yeux sont gorgés de larmes, même si elles ne tombent pas. Jax, j'ai besoin de toi. Pour tout. Je ne peux plus bouger, j'ai l'impression de peser une tonne. Le baiser qu'il m'accorde alors, c'est comme un petit peu de vie pour continuer, quelques minutes seulement qu'il m'octroie, avant de tout prendre en main. Et après tu m'expliqueras pourquoi t'as eu besoin d'me voler un poignard. Expliquer. Ca m'arrache un frisson. Et dans mon regard paniqué, il comprend à quel point j'ai besoin de lui. J'suis là  Hali. Tu risques rien ici, ça va aller. J'hoche la tête comme pour lui signifier que je comprend. Il est là, Jax. Après tous ces mois à le maintenir à l'écart, tous ces mois de silence pour une nuit d'amour. Des sentiments bruts envoyés l'un à l'autre au milieu de la piste, c'était comme irréel. Mais murée dans mon mensonge, je n'ai pas pu le retenir. On a l'air de deux âmes bousillées qui n'osent rien se dire. Aujourd'hui il faut que ça change, aujourd'hui, je le sais, toute seule je ne suis plus rien. Que des petits lambeaux de moi accrochés à un squelette glacé de l'intérieur. Jax, j'ai besoin de toi, désespérément.

Il s'éloigne.

Je ferme soigneusement la porte derrière moi et me regarde dans la glace au dessus de ce si petit lavabo. Je commence par passer sous l'eau ma main pour y retirer les bouts de verres encore logés. Je frotte compulsivement pour tout expulser et ça relance l'hémorragie de plus belle, ainsi qu'une vive douleur. J'hoquette. Enfin les larmes se mettent à couler en même temps que l'eau se teinte de rose. Quand j'estime y avoir passé assez de temps, je fais tomber mes vêtements par terre, ils puent l'alcool. Je me regarde une minute, dans ce petit miroir mal nettoyé. Ma peau est si blanche. Je grelotte, et va vite me mettre sous l'eau chaude. J'ai ma main blessée qui me retient contre la paroi de carrelage, pour ne pas que je sombre à l'avant ou à l'arrière, j'ai l'impression d'être défoncée avec une drogue quelconque, celle de la honte, de la peur. Ca laisse un peu de sang sur le carrelage blanc que je fais disparaître dans la hâte avec le pommeau de douche. Et l'eau qui coule sur moi, c'est comme si elle remettait la machine en marche. J'y reste de très longues minutes sans bouger. Juste à pleurer. C'est comme si tout ce que j'avais accumulé depuis un an s'échappait enfin de moi. Comme si mes nerfs lâchaient, comme si j'abdiquais. Ma méthode n'a pas fonctionné, je n'ai rien oublié, je suis marquée au fer rouge et la douleur est revenue en rafale. Jamais je n'y arriverais. Jamais.

Quand je sors de la salle de bain, enroulée dans une serviette de bain, les cheveux attachés mais encore gorgés d'eau, je vais sans un regard vers Jax, sur la pointe des pieds, vers sa chambre et j'attrape un sweat shirt, qui sert parfaitement de robe sur moi. Je m'enroule les bras autour de mon corps, la chaleur de ce sweat me fait du bien, encore plus parce qu'il s'agit de celui de Jax. J'inspire un grand coup. J'expire aussi vite en remontant les manches. Jax est assis dans ce qui sert de salon-cuisine. Je me retourne vers lui, presque timide, et reste à l'entrée de sa chambre une seconde, le temps d'appréhender ce qui se joue cette nuit. Eclairé par la lune, Jax est beau à en crever, malgré les blessures que je devine malgré l'obscurité. Je penche la tête sur le côté et m'adosse contre la paroi. Tu t'es encore battu. que je fais remarquer, comme pour le laisser une porte de sortie, histoire de dévier la conversation. Il ne répond qu'à peine, m'attend déjà pour ma main. J'approche doucement et m'installe en face de lui, je tend ma main sur la petite table. Nouveau silence tandis qu'il prépare la trousse de secours. Merci. que j'articule doucement, les yeux rougis par mes larmes et la voix cassée.

Devant le fait accompli, je n’ai plus envie de parler. Soudain muette, quelques minutes s’écoulent. La main tendue, Jax s’évertue de retirer un à un les morceaux de verre restants. Et je l’observe être ce que j’aime le plus au monde : cette douceur mêlée à sa force brute. Cette façon d’être si froid et si chaud en même temps, cette façon qu’il a d’être adorable, et si dur à la fois. J’avale ma salive, détaille ses marques. L’idée, la porte de sortie, la voici. De ma main libre, celle qui est encore la moins amochée, je lui pique une cigarette dans son paquet et l’allume en prenant une longue taffe. Je souffle la fumée vers le plafond. J’crois qu’il est temps qu’on arrête de se cacher des choses, toi et moi. je fais remarquer, même si c’est dur, même si ça va faire mal. Ca lui fera encore plus mal à lui qu’à moi, j’en suis persuadée. La douleur, j’ai appris à vivre avec, lui, il va tout se prendre en pleine face, et ça ne sera pas beau à voir. Je reprends une taffe. Je réponds à une question, tu réponds à une question. Ca te va comme ça ? J’ai un sourire presque malicieux sur les lèvres, presque joueuse, mais mon sourire est tellement tordu par la peur que ça n’a rien d’amusant. J’ai chaud et froid à la fois, et la douleur piquante de ma main me fait tressaillir à chaque fois. J’anticipe sa première question, évidemment. J’ai volé ton couteau pour menacer quelqu’un, lui faire peur. Un type. Je sais même plus si j’avais l’intention de l’utiliser. Si, peut-être. Mon regard se perd dans ma main ensanglantée. J’esquisse un sourire. J’ai manqué mon coup, visiblement. Je n’ose même plus le regarder. Nouveau silence, il sait parfaitement ce que moi je veux savoir. Et cela me donne le temps de rassembler mes esprits. Ca sera moins dur de partager nos sales petits secrets en même temps, maintenant qu’on sait qu’on s’aime, maintenant qu’on sait que tout a changé.
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MessageSujet: Re: bombe à retardement. (jalina)   bombe à retardement. (jalina) EmptyVen 9 Fév - 9:00

Tu t'es encore battu. Il relève la tête, surprit. Elle est là, à deux mètres à peine, posée contre l'encadrement de la porte, vêtue d'un de ses sweat. Il a du mal à la trouver belle. Parce que y a tellement de douleur qui émane d'elle que ça brouille tout, elle devient presque méconnaissable. Et ça lui fout un coup au cœur. La peur de la vérité qui grandit à chaque seconde. Il n'est pas certain de pouvoir encaisser ce qu'elle va lui dire. Il a déjà imaginé le pire, tous les scénarios possibles. Et chacun d'entre eux le rend fou. Il tire une dernière taffe sur sa cigarette et vient l'éteindre en silence dans le cendrier qui traîne sur la table. — Viens t'asseoir, je vais désinfecter ta main. Il souffle doucement, comme s'il avait peur de briser quelque chose. Il ne répond rien à sa remarque, de toute façon ce n'était même pas une question. Simplement une constatation. Et il la soupçonne de vouloir faire diversion. Mais ce n'est pas de lui qu'il s'agit cette fois. C'est d'elle, uniquement d'elle. Il étire péniblement son bras droit, encore douloureux à cause de la profonde entaille faite par les griffes du lion quelques nuits auparavant. Foutu Zyki. Foutus Kida. Elle vient s'installer et il déballe tout ce dont il a besoin pour prendre soin d'elle. Il commence avec une pince à épiler à venir retirer tous les bouts restants, s'appliquant, n'en ratant aucun. Puis, il verse du désinfectant sur un coton et vient doucement reprendre la main de la rousse avant de se mettre à tout nettoyer. Ses gestes sont délicats, mais fermes, sûrs d'eux. Comme s'il maîtrisait parfaitement la situation. Le merci d'Halina reste suspendu dans les airs quelques instants et il se contente de hocher lentement la tête. Elle n'a pas besoin de le remercier, c'est normal. Elle sait pertinemment qu'il ferait n'importe quoi pour elle. C'est peut-être ça le problème finalement. Peut-être qu'il l'aime trop, qu'ils s'aiment trop. Que ça devient déraisonnable et dangereux. Qu'ils ne pourront faire que se bouffer et se blesser. Mais cette idée lui tord les boyaux et il refuse de l'accepter. Elle s'allume une cigarette et il ne bronche pas, concentré sur ce qu'il fait. Trop occupé à lutter contre les milliers de questions qui tournent dans sa tête et qu'il n'ose pas poser. Pas encore. Comme s'il craignait de la brusquer et de la faire fuir. Elle est venue à lui, il ne l'espérait même plus. Alors il s'évertue à ne pas gâcher ce miracle. C'est maintenant que tout se joue, il le sait. Ils se retrouvent, ou ils se perdent définitivement. Et il ne veut pas rater sa chance, il ne le supporterait pas. — J’crois qu’il est temps qu’on arrête de se cacher des choses, toi et moi. Il ne relève pas les yeux, se contente de se braquer un peu, luttant pour ne pas se murer dans son mutisme habituel. Parce qu'il est doué pour se taire Jax, pour devenir hermétique au monde extérieur. Mais là, il ne peut pas, il n'a pas le droit. Il sent que Halina a besoin que ce soit donnant-donnant, qu'elle se cherche du courage et que toute seule elle n'y arrivera pas. Obligé de tomber avec elle pour pouvoir l'aider à se relever. Ça le contrarie, il n'avait pas prévu ça. — Oui. Qu'il murmure simplement en guise de réponse. Il n'a jamais été très loquace. — Je réponds à une question, tu réponds à une question. Ca te va comme ça ? Bien sûr que non. Mais il n'a pas le choix. Il relâche doucement sa main, le temps de se débarrasser du coton et d'attraper le rouleau de bandes. Il fait l'effort de la regarder à nouveau, pour lui montrer qu'il prend tout ça au sérieux. Il reste stoïque quelques secondes, prenant malgré tout le temps de réfléchir un instant. Puis il hoche à nouveau la tête de bas en haut. Inspirant pour se donner un peu de courage. — Ça me semble honnête. Et il la dévisage tandis qu'elle lui lance un drôle de sourire. Mais ça ne le trompe pas. Et il ne lui rend pas son sourire, il n'a pas le cœur à faire semblant. De toute façon, il sourit rarement. Il se contente de baisser les yeux sur sa main pour poursuivre ses soins, se mettant à dérouler la bande autour. — J’ai volé ton couteau pour menacer quelqu’un, lui faire peur. Un type. Je sais même plus si j’avais l’intention de l’utiliser. Si, peut-être. J’ai manqué mon coup, visiblement. Il ne sourcille pas, reste totalement impassible en apparence, ses gestes restent fluides et précis. Mais à l'intérieur, c'est le chaos. Tout se mélange. L'envie de hurler, de savoir pourquoi, qui, comment. Et le soulagement de savoir qu'elle n'a finalement rien fait, qu'elle n'aura pas d'ennuis avec la justice ni rien sur la conscience qui pourrait l'empêcher de dormir. Parce qu'il sait à quel point ça peut bouffer quelqu'un. Il le sait, parce qu'il continue de penser à Max et à ce putain de 4 Juillet 2016. Il se demande s'il arrêtera d'y penser un jour. Sûrement pas.

Alors il ravale ses envies de violence, celles d'aller étrangler de ses propres mains ce fameux type auquel elle fait référence. Sa respiration s'accélère très légèrement à cause de la tension qui grimpe. Ses muscles qui se tendent progressivement, les uns après les autres. Les veines sur ses mains et ses avant-bras qui se dessinent plus nettement, trahissant son état de crispation grandissant. Le silence dure encore quelques instants et il sait que c'est à son tour de parler. Il sait ce qu'elle veut savoir, mais tout comme elle, il n'est pas prêt à tout révéler du premier coup. — Je n'me bats pas. Pas comme tu l'entends en tout cas. J'ai trouvé un boulot qui implique d'être parfois un peu.. physique. Il marque une pause avant d'ajouter. — Mais ça paye bien. Comme si ça avait son importance, comme si ça pouvait changer quoi que ce soit. Il ralentit ses mouvements, comme pour faire durer la séance de soins. Comme ça, ils n'ont pas à se regarder, à s'affronter. C'est plus facile de cette façon. Nouveau silence, il passe brièvement sa langue sur ses lèvres avant de demander. — Pourquoi tu voulais menacer ce mec ? Encore une fois, il ne laisse rien paraître vraiment, mais la réponse à sa question le terrifie. Plus il approche de la vérité, plus il voudrait pouvoir faire marche arrière, de moins en moins convaincu de pouvoir y faire face. Il le pensait pourtant. Mais plus maintenant qu'elle est là devant lui et qu'il se souvient à quel point il est fou d'elle. A quel point il pourrait dérailler pour elle. A quel point sa souffrance l'atteint, comme si c'était la sienne aussi.  

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MessageSujet: Re: bombe à retardement. (jalina)   bombe à retardement. (jalina) EmptyMar 20 Fév - 20:49

C’est comme si y avait un genre de champ magnétique autour de lui. Quelque chose qui repousserait tout autour, sauf moi. Mais là, à ce moment précis, assise face à Jax, et même si les blessures de ma main me font frissonner à chaque fois, je me sens en sécurité. Là, pendant une seconde, je me sens bien. Et quand il accepte notre marché, j’en ai presque les larmes aux yeux. Parce qu’au fond de moi, j’ai la conviction profonde qu’il va arranger les choses. J’ai confiance en Jax, une confiance tellement aveugle que s’en est presque bête. C’est pour ça que j’avais besoin de son poignard. Pour me remplir de cette confiance qu’il m’inspire. Ça me semble honnête. je suis soulagée et terrifiée à la fois. Parce que je sais ce qui nous attend, je sais ce que je vais devoir lui confier, et ça va me tuer, ça va nous tuer. Alors, quand, avec le coeur qui bat si fort que je m’entends à peine, j’amorce l’histoire, pas à pas, autant pour lui que pour moi, je guette sa réaction. Il reste incroyablement concentré sur ma main. Il ne cille même pas et ça fait un bien fou. Je me rends compte seulement maintenant que ce qui me panique le plus ce n’est pas tellement de brisé mon secret, c’est sa réaction. Est-ce que tout va s’effrondrer ? Est-ce que je ne pourrais plus jamais retrouver son regard, ce regard que j’aime, celui qui me dévore tout entière, qui me fait me sentir nue, belle, désirée, mieux que toutes les autres, unique. Est-ce qu’il ne va tout simplement plus jamais pouvoir me regarder en face ? Et alors que toutes mes craintes s’égrène, il se met à parler, à son tour, tenant parole comme toujours. Je le sens qui se crispe, on est comme des funambules tous les deux, on en dit un peu mais pas trop, on choisit nos mots, on choisit nos vérités. Je lève doucement mon regard vers lui et je prend une grande inspiration, je bouge ma main sans le faire exprès. Désolée… que j’articule plus que je ne le prononce. Il enchaîne immédiatement. Je n'me bats pas. Pas comme tu l'entends en tout cas. J'ai trouvé un boulot qui implique d'être parfois un peu.. physique. J’avale ma salive, je reste silencieuse. C’est l’heure de se parler, pas de se juger. Et pourtant, au fond de moi, la peur revient, pas pour moi, pour lui. La colère aussi, car tout ceux qui s’échappe un jour du cirque sont des personnes qu’on risque de perdre. C’est pour ça que je suis si hostile à la vie extérieure. Et puis je suis en colère contre moi. Y a tellement de choses que j’ai loupé. Faut savoir que je connais Jax depuis que je suis née. Il a toujours été là, dans mon champ de vision, quelque part. Ses premiers pas, ses premières bêtises, avec Zyki, ses premières disputes, ses premières blessures, ses premiers amours, ses premières répétitions, ses premiers ratés, ses premiers succès… J’ai tout vu. J’ai toujours été là, et il a toujours été là. Cette dernière année, je n’ai même pas l’impression de l’avoir passée sur la même planète que lui tellement j’étais déconnectée. J’avale ma salive, et j’acquiesce quand il précise que ça paie bien, je sais pas pourquoi je fais ça. Pour accuser le coup. Pour me retenir d’enchaîner sur d’autres questions qui me brûlent les lèvres. Je n’en sais rien. Je papillonne des yeux pour me reconcentrer et trouve refuge dans ma main que je fixe. Pourquoi tu voulais menacer ce mec ? Il ne m’a pas laissé assez de temps. J’aurais dû faire durer le suspense. Parce qu’on y est. Il est là le grand moment. C’est maintenant.

Je suis muette.

Je ne dis plus rien, je suis paralysée, je ne sursaute même plus quand il me fait mal tellement c’est le vide en moi. Un vide sidéral. Je sais plus quoi faire. Je suis bloquée, buguée. Ma bouche est entrouverte, je voudrais parler, mais je ne peux plus, tout simplement plus. Tous mes membres se crispent, tous. J’en oublie même de respirer quelques secondes. Ma vision se brouille, je ne fixe rien. Et puis, un sursaut. J’hausse les sourcils et secoue la tête, les yeux clos. Euh… que je laisse échapper. Comment on dit ça ? Comment je peux le dire ? Je glisse mon regard jusqu’à lui. J’ai envie de m’enfuir mais il faut que j’le fasse, il faut que je le regarde dans les yeux. Il le faut que je sache. Mon coeur bat tellement fort que tout est en surchauffe en moi. J’avale ma salive. Il se passe encore de longues secondes avant que je n’ose ouvrir la bouche. Et puis d’un coup : Parce qu’il m’a violée.

C’est comme après s’être pris une vague qu’on n’a pas anticipé. Et y a ce moment où on est sous l’eau, qu’on ne peut plus respirer, mais qu’il y a en même temps un grand calme. Pendant trois secondes je ne capte plus rien. Je suis débranchée. Ca y est, le grand secret est pété. Un an foutu en l’air. Le grand plan, celui qui devait me permettre d’oublier, foutu en l’air. Jax est dans la confidence. Il sait tout, et je ne serais plus jamais Halina, la nana froide et cynique du cirque. Je ne serais plus jamais l’amour de sa vie. Non, maintenant, en plus de tout ça, je serais la nana violée. Et quand tout s’écroule, y a juste trois secondes de calme. Parce que de toute façon, tout est déjà par terre. Quel genre de boulot, alors ? Que j’enchaîne d’un coup, sans me préoccuper de ce qu’il dit, ni de ce qu’il fait. Je ne sens même plus mon corps à l’heure actuelle. Et je sais qu’il se fiche bien de notre marché, il se fiche bien de m’expliquer son boulot, parce que y a le chaos en lui, qui prend toute la place, parce qu’il est encore sous l’eau, sous la vague. Parce que même s’il s’était déjà tout imaginé, il ne s’imaginait pas ça. Je le sais. Je le devine dans ses yeux paniqués, le feu qui prend toute la place, le feu qui le consume, qui se propage. Quel boulot ? que je répète avec ma voix si faible que ça ne l’atteint même pas. Et à mesure qu’il se délite devant moi, mon coeur s’emballe, ma respiration aussi. Ca y est, j’me remets à chialer. Chacun son tour pour les questions, c’était le deal. Jax, quel boulot ? S’il te plait, putain, je suis pas prête à tout revivre. Pas maintenant, pas tout de suite. Je tremble de tout mon corps et je le supplie du regard de me laisser quelques secondes de sursis.
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MessageSujet: Re: bombe à retardement. (jalina)   bombe à retardement. (jalina) EmptyMar 20 Fév - 22:13

Sa question reste en suspend. Il a presque la sensation de ne pas avoir parlé, de ne rien avoir demandé. Au fond, d'une certaine façon, ça l'arrangerait. Tout effacer, continuer de tout ignorer. Faire comme si rien ne s'était jamais passé. Mais il est trop tard. Le processus est enclenché. Il faut qu'il sache. Il faut que Halina le dise. Qu'elle exorcise ses démons pour pouvoir reprendre vie. Il n'en peut plus de la voir se décomposer sous ses yeux, impuissant. Il n'en peut plus de se faire tenir à l'écart de sa vie. En vérité, tout le ronge, tout l'épuise. Il ralentit ses mouvements, sa gorge qui se noue, jusqu'à s'arrêter totalement. Il le sent, le regard de la rousse braqué sur lui, insistant. Il sait ce qu'elle attend de lui. Elle a besoin de pouvoir plonger dans ses yeux, parce qu'elle sait qu'elle peut s'y noyer sans danger. Qu'il la remontra toujours à la surface, quoi qu'il arrive. Mais c'est si dur pour lui. Toujours à devoir faire semblant, à garder les épaules solides, à encaisser. Toujours être celui sur qui on peut compter, celui sur lequel on peut s'appuyer. Et lui, il s'appuie sur qui ? Sa solitude écrasante qui lui saute au visage et qu'il chasse en une pensée. Ce n'est pas de lui dont il s'agit. C'est d'elle. Toujours elle, rien qu'elle. Au fond, ça a toujours été qu'elle. Il inspire, pour se donner du courage et relève enfin les yeux. Son cœur sur pause et le souffle retenu, pour se préparer à encaisser le choc. Tout en sachant qu'il n'y arrivera pas. Il y a des choses qu'on n'encaisse pas. Ils se regardent encore quelques secondes et il voit ô combien Halina peine à rassembler son courage et le peu de forces qu'il lui reste. Il patiente, imperturbable, devenant son roc. Jax l'inébranlable. Il dépéri en silence. Et il sait qu'un jour viendra ou quelqu'un posera sa main sur lui pour prendre appui et qu'il partira en morceaux. Statue de pierre trop élimée, il tombera en grains de sable et le vent emportera tout ; il ne restera plus rien de lui. Mais ce ne sera pas ce soir, pas cette nuit. Non, pour elle il reste debout, il reste solide. Indéfiniment.

Parce qu’il m’a violée.

Silence.
Sous sa peau, tout s'éteint.

Il ne bouge pas, il n'y arrive pas, il est pétrifié. Son regard planté dans le sien et pourtant, il ne voit rien. Comme si un voile noir s'était déroulé devant ses rétines. Capharnaüm muet. Avalanche imperceptible. Chacune de ses cellules explose dans un silence presque religieux. La rage viscérale qui monte de façon vertigineuse. Les boyaux qui se désagrègent si brutalement qu'il en a envie de vomir. Cœur glacé, la tempête de neige sévit à l'intérieur de sa poitrine, sans faire un bruit. Parce qu'il contient tout. Il étouffe dans l’œuf cette colère qu'il sait dévastatrice. Cette colère qui explosera plus tard, loin du regard de Halina. Elle n'a pas besoin de sa violence, pas maintenant. La violence, elle l'a déjà eue. Cette violence dégueulasse qui s'infiltre jusque dans le cerveau et qui revient par décharges chaque jour, sans qu'elle puisse être contrôlée. Cette violence vicieuse qui vous ronge de l'intérieur, discrètement, qui nécrose tout et qui sème derrière elle comme un goût de mort. Il sent ses muscles qui se mettent à trembler, qui hurlent, qui le supplient de les laisser réagir. Mais sa raison prend le dessus. Pragmatisme inespéré dans un moment pareil. Alors qu'elle vient de lui lâcher une bombe A sur la gueule. Et il s'oblige à ne pas visualiser. A ne pas imaginer l'état de douleur et de peur dans lequel elle a pu être. Et lui, il était où à ce moment-là ? La culpabilité qui lui lacère les entrailles, horrifié par l'idée que quelqu'un ait pu faire ça. A elle. Elle putain. Elle, elle, elle. Il a envie de se lever et de tout casser autour de lui. D'enfoncer ses poings dans toutes les parois qu'il rencontre, de se faire péter les phalanges, de hurler jusqu'à la mort. Envie de sentir la gorge de celui qui a fait ça entre ses doigts, de serrer, jusqu'à sentir la vie le quitter. Et il sait qu'elle sait. Parce que même s'il n'a toujours pas bougé, son regard le trahi. Le chaos dedans, l'enfer qui s'ouvre, la raison qui craque alors qu'il assimile de plus en plus ses mots. Torrent de haine, envie de foutre le feu à tout Savannah, de faire péter la terre. Il déraille, perd le fil, implose. Il a mal, comme jamais encore. Un truc profond, qui touche jusqu'à son âme. Un truc qui bousille tout, les plombs qui sautent. Le goût du sang contre son palais, simple illusion provoquée par son envie de vengeance, de punition. Et qu'est-ce qu'il fait maintenant ? Comment il rattrape ça ? Comment il la sauve ? Il est démuni mais s'efforce de ne surtout pas le laisser transparaitre. Il sait qu'elle a besoin de savoir que tout est sous contrôle. Qu'il ne s'écroule pas lui aussi.

Et elle profite de son silence interminable pour rebondir, pour changer de direction. — Quel genre de boulot, alors ? Mais il ne peut pas. Il ne peut pas parler d'une chose aussi dérisoire après ça. En fait, il ne peut pas parler tout court. La boule dans sa gorge a triplé de volume et le fait suffoquer. Le souffle court, ses poumons en feu à cause du manque d'oxygène. Il a l'impression d'être en apnée depuis trop longtemps. Elle insiste mais il ne peut pas. Ses mains toujours sur la sienne, pourtant il ne la sent plus. Il ne sent plus rien, son corps s'est coupé de la réalité. C'était le seul moyen pour ne pas voler en éclats sous ses yeux trempés. Lentement, il réalise qu'elle s'est remise à pleurer. Et ça le force à redescendre un peu et à réagir. En quelques mouvements discrets il termine le bandage, son regard qui s'échappe enfin du sien ; comme un soulagement. Et pendant qu'elle ne ne le voit plus, il laisse échapper une fraction de faiblesse, pour extérioriser sa détresse. — Chacun son tour pour les questions, c’était le deal. Jax, quel boulot ? Il déglutit et range tout dans la petite trousse avant de finalement soupirer et se laisser tomber en arrière sur la banquette. Son regard qui remonte dans le sien, il a retrouvé un semblant de calme. Simple mascarade pour cacher sa chute vertigineuse. — Je récupère le fric que des gars ont emprunté à mon patron. Il reste évasif. Pas pour lui cacher la vérité, non. Simplement parce que tout ceci n'a plus aucun sens désormais ; plus d'importance. Il fronce légèrement les sourcils, contrarié, il n'arrête pas de penser. De réfléchir. De cogiter. C'est sa spécialité, se torturer l'esprit, tout retourner dans tous les sens. Il se lève calmement et contourne la table pour venir à sa hauteur. Sans la brusquer, il attrape son bras et l'incite à se lever. — Viens. Qu'il lui souffle, contrôlant sa voix pour l'empêcher de vaciller comme son palpitant. Et il l'entraine vers son lit, préférant le cocon que représente ce coin de la caravane. Quelque chose de doux, de familier, de rassurant. Il ne la quitte plus des yeux, devenant sa bouée. Il reste stoïque quelques secondes avant que ses deux mains ne viennent se poser sur ses joues mouillées. Les larmes qu'il chasse avec détermination et calme, ses doigts qui finissent par filer jusque dans ses cheveux pour les rabattre en arrière. Dégager son visage, comme pour la libérer d'un poids trop lourd à porter, pour l'aider à respirer à nouveau. Et doucement, il se penche vers elle. Ses lèvres qui se posent avec une infinie délicatesse sur sa joue. Sa pommette. L'autre joue. Sa mâchoire. Sa nuque. Ses clavicules. Il n'hésite pas quand il se saisit du bas du pull et qu'il le lui retire. Comme s'il savait parfaitement ce qu'il était en train de faire. Le pull tombe à terre et il la couve de son regard, comme pour l'envelopper dans une bulle de chaleur qui viendrait éteindre ses peurs et sa douleur. Il l'a fait s'allonger sur le lit, sans dire un mot. Les mots, il ne maitrise pas, il n'a jamais su. Il vient s'installer au-dessus d'elle, laissant son regard trainer dans le sien encore quelques secondes, pour qu'elle voit. Pour qu'elle sache. Qu'elle sache à quel point il l'aime encore, peut-être même un peu plus fort. A quel point elle est toujours la seule, qu'elle le sera toujours, parce qu'il ne peut pas faire autrement que de l'aimer éperdument. Qu'importe les aléas, qu'importe la vie. Qu'importe son fardeau, il est là. Et avec toute la tendresse dont il est capable il laisse ses lèvres repartir à la conquête de sa peau dénudée, sa peau gelée. Il n'épargne aucun centimètre. Ses épaules, ses bras, ses mains, sa poitrine, ses côtes, son ventre, ses hanches, ses cuisses. Il la recouvre entièrement de baisers légers, il presse à peine ses lèvres. C'est comme une caresse furtive. Parce que y a cette envie dévorante qui l'oppresse, celle de laver son corps de toute la crasse que le fou y a laissé. Il veut être le dernier a l'avoir touché, au sens le plus pur du terme. Il veut effacer toutes les traces que son traumatisme a laissé sur sa peau. Sous sa peau. Il veut laisser la sensation de ses lèvres sur elle. Pour qu'elle puisse se raccrocher à ça quand elle tombe. Qu'elle oublie la douleur et la violence des mains de l'autre sur elle. Qu'elle ne se souvienne plus que des lèvres pudiques de Jax en train de l'aimer démesurément.

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MessageSujet: Re: bombe à retardement. (jalina)   bombe à retardement. (jalina) EmptyMar 6 Mar - 17:43

Le bourdonnement est si fort dans mes oreilles que je ne m’entends même pas parler. J’entends simplement le battement sourd de mon coeur pendant ces quelques secondes de flottement qui semblent durer une éternité. Je vois tout qui s’effondre dans son regard. Je ressens le chaos intérieur dans lequel il sombre. C’est comme une grande explosion dans son corps. Et il ne laisse rien transparaître et pourtant y a comme la terre qui s’est ouverte sous nos pieds et on dégringole dans quelque chose que je ne suis pas pas prête à assumer. Alors j’enchaine, je demande, je parle, je comble ce silence parce que j’ai l’impression que si je le laisse s’étendre, il ne finira plus jamais. Comme si on ne sera plus jamais capable de parler. Je lui ai fait trop mal. J’aurais rien dû dire. Et les larmes envahissent à nouveau mon visage quand il se dépêche de soigner ma main. Le contact semble le brûler, il range tous les instruments dans la trousse et ramène cette main contre moi doucement. Il ne veut même plus me toucher, je suis contagieuse avec mon foutu malheur, tellement pourrie de l’intérieur que j’infecte ceux que j’approche. Je récupère le fric que des gars ont emprunté à mon patron. Sa voix perce l’air et je plante mon regard dans le sien, pleine d’espoir et de honte. Je m’engouffre dans la brèche, même si c’est à son tour de poser des questions, de toute façon il ne semble même pas vouloir en apprendre plus. Incapable d’assimiler l’info. Il ne veut rien voir, comme je n’ai pas voulu le voir avant ça. Je comprend, je ne lui en veux même pas. Quel genre de patron ? Il ne m’écoute pas. Il ne m’écoute plus. Le bourdonnement est encore trop fort dans ma tête. Un sifflement, un train qui arrive à grande vitesse, qu’on voit arriver de loin sans rien pouvoir faire pour l’empêcher de nous percuter. Et j’ai l’impression d’être au milieu d’un énorme vide, complètement seul. Son silence m’a glacé le coeur et il s’émiette maintenant dans ma poitrine pour geler tout ce qu’il y a autour. T’aurais dû te taire.

Sa main prend la mienne. Viens. Qu’il me lâche dans un souffle, et j’obéis sans même me poser de question. Je me lève, tremblante, le pas peu assuré. Je suis presque sûre d’avoir fait un pas de travers et je sens le main de Jax se resserrer autour de la mienne. J’ai la tête dans un étau. Il m’entraîne jusqu’à sa chambre et j’ai du mal à ravaler mes larmes, j’ai tellement peur que ça me rend malade. Je peux survivre à un viol. Je peux survivre à n’importe quoi. Mais à la perte de Jax ? Ça je pourrais jamais. Droite comme un ‘i’, complètement tabassée par ces révélations et par les conséquences qu’elles ont sur moi, je n’ose même pas le regarder quand il se poste juste en face de moi. Ses mains, trop grandes, se postent sur chacune de mes joues et il me relève le visage doucement, je fronce les sourcils, le regard planté dans le sol. J’ai peur de son regard, j’ai peur d’y trouver le même chaos que tout à l’heure. Me déteste pas… que je lâche dans un souffle étranglé, même pas sûre qu’il puisse m’entendre. Je finis par ouvrir les yeux, les glisser doucement vers lui pendant qu’il essuie les larmes qui coulent en rafale sur mes joues inondées. Et je ne trouve plus rien d’autre que ce même regard qui m’a couvé toute ma vie, ce regard sûr, ce regard fort, ce regard submergé d’amour pour moi. Pour moi. Quand il envoie mes cheveux en arrière c’est comme si je pouvais à nouveau respirer, je prend une grande inspiration qui calme le battement irrégulier de mon coeur et je continue à le regarder. Quand il s’approche pour la première fois, je ferme les yeux et ne pense plus qu’à ses lèvres qui viennent trouver ma peau. Le contact me fait frissonner délicatement, retourne mes entrailles, balaie tout le froid qui s’est accumulé en moi depuis tout ce temps. Comme un printemps qui chasserait l’hiver. Comme un genre de renaissance, dans la douceur infinie de ses gestes assurés.

Il attrape le bas de son pull, je ne porte rien en-dessous mais je le laisse me dévêtir avec sa simplicité réconfortante. Le tissu s’échoue sur le sol de la même manière que mon secret est désormais envolé. Je l’ai déposé dans un coin, loin de moi. Ce n’est que maintenant que je me rends compte du bienfait de poser le fardeau une seconde, juste un petit moment de répit avant que le combat ne recommence. Un répit que Jax m’offre avec son amour débordant et ses baisers tout le long de ma peau. Nos corps basculent sur le lit, je m’effondre sur sa couette tremblante d’émotion sans le quitter une seconde du regard. J’ai jamais rien pu lui cacher à Jax, depuis toujours. Notre relation est trop forte, notre numéro trop risqué pour qu’on puisse avoir des secrets. Et celui-ci a failli nous foutre en l’air, je le sais. J’ai failli tout foutre en l’air. Mais il est en train de tout reconstruire, de tout remettre en place, avec ses baisers salvateurs, ses mains si douces, son regard si chaud. Il réussit à ramasser les morceaux éclatés de mon âme et de les souder à nouveau, par la force de cet amour en fusion avec lequel il me couvre. Je passe ma main dans ses cheveux quand il descend son visage le long de mon corps, je ferme les yeux et laisse glisser quelques larmes, parce que je ressens enfin quelque chose. Quelque chose de nouveau, quelque chose que j’avais oublié. Je ressens autre chose que cette douleur ardente qui me poignarde chaque putain de matin, et c’est beau. Comme lui, il est beau quand il remonte jusqu’à moi, si beau quand je retire ses vêtements, sans me précipiter, non, juste sur le même rythme langoureux dans lequel il nous a enveloppé tous les deux. Et nos corps nus se répondent avec cette intimité retrouvée. Une intimité que je ne connaissais plus. Quand on passe un an à mentir au monde, à soi-même et à l’homme qu’on aime, il est difficile de trouver une quelconque intimité. Là Jax m’aime, il m’aime moi, et il m’aime malgré tout. Et quand nous ne formons qu’un j’ai enfin l’impression de guérir, d’avoir fait un premier pas, d’avoir commencé à me réparer.

Après s’être aimés, y a un silence pendant que je me love dans ses bras rassurants. Je fais glisser mon doigt le long de son torse, le regard perdu dans le vide. Je sais que Jax est l’homme de ma vie à ce moment précis, j’en ai la certitude la plus absolue. Je sais qu’on vivra, vieillira et mourra ensemble, là, maintenant, je n’ai aucun doute là-dessus. Peu importe cette situation qui ne s’est pas arrangé, le cirque, mon père, mes frères. Peu importe aussi ses activités illicites, ses propres démons et mes ratures. Je sais qu’on sera ensemble. C’est pourquoi je fais ça. Je fais cet acte le plus égoïste que je n’ai jamais fais. C’est pour ça que je me permets de lui demander sans le dire, de tout arranger pour moi. Parce que je sais qu’il le fera, je sais que je peux compter sur lui. Je sais qu’après ça je l’aimerais encore et il m’aimera encore. C’est ça l’amour, cette conviction absolue. Alors je l’ai fait, je l’ai dis, le regard vague et sans arrêter de caresser son corps. Je l’ai dit : Il s’appelle JJ O’Reilly. Celui qui m’a violé, et Jax sait de quoi je parle si j’en juge à ses muscles qui se tendent. Il est irlandais, il vit dans Historic District avec des amis irlandais. Là enfin je lève mes yeux jusqu’à lui, m’appuis sur son torse pour me redresser, au dessus de lui. T’as compris Jax ? T’as compris ce que je te demandais ?
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MessageSujet: Re: bombe à retardement. (jalina)   bombe à retardement. (jalina) EmptyMar 20 Mar - 11:29

   Il ignore ses mots et sa supplication. Il l'entend à peine à vrai dire, comme un écho lointain qui ne trouverait aucun sens à ses yeux. Comme si la détestée était totalement hors de sa portée, quoi qu'il arrive, quoi qu'elle fasse. Il aurait pu, après le sable. Après les mensonges, après s'être éloignée. Il aurait pu aussi bien avant, quand elle préférait les bras de Fabio aux siens. Il aurait eu mille occasions de la détester. Mais il n'a jamais pu s'y résoudre, il n'y a même jamais pensé. On ne peut pas détester quelqu'un qu'on aime de cette façon. Il l'aime entière. Quand elle lui fait du bien, quand elle lui fait du mal. Il l'aime malgré tout, il l'aime surtout quand il ne devrait pas. Et il sait maintenant, à quel point c'est réciproque. A quel point il compte lui aussi, autant qu'elle pour lui. Et c'est rassurant, c'est salvateur. Ça lui enlève un poids des épaules. Sa poitrine qui se libère de cet étau formé par les doutes incessants. Et il sait que cette nuit-là ne s'oubliera pas. Encore plus forte que leur première fois ensemble. Plus forte que tout ce qui leur arrivera. C'est plus que leurs deux corps qui s'unissent à nouveau après trop longtemps. C'est bien plus symbolique que leurs peaux qui tentent désespérément de s'aimer plus fort à chaque contact. C'est la promesse d'un truc infaillible, qui ne crèvera jamais. C'est un aveux charnel de tout ce qu'ils ne sont pas capables de se dire. C'est l'avenir qui se trace devant eux, incertain mais solide, un avenir qui se fera à deux ou qui ne se fera pas. Comme la fusion de deux métaux qu'on ne peut plus dissocier ensuite. Et il voudrait que cet instant poignant s'éternise. Parce qu'il est plongé dans une sorte de transe qui le fait oublier tout le reste. Il n'y a plus de réalité, elle se dissipe dans le brouillard et emporte avec elle tous ses tracas. Il n'y a plus que cet instant suspendu dans le temps, comme deux inconnus qui se découvriraient pour la première fois et qui feraient face à l'évidence de leurs destins croisés. Qui sauraient au premier regard qu'ils n'auront d'autres choix que de finir enlacés l'un contre l'autre à chaque rencontre. Il n'est pas question de plaisir ou d'orgasme à cet instant. Non, c'est comme marquer au fer rouge sur leurs palpitants cette réunification inespérée qui s'est bien trop fait attendre. C'est chaque geste tendre qui prend l'allure d'un acte presque chirurgical, pour venir réparer à l'intérieur. Panser les plaies, combler le vide béant qui la tient éloignée du monde depuis trop longtemps. Chaque baiser comme un nouveau brasier pour la faire revivre, rallumer ce qui n'aurait jamais dû s'éteindre en elle. Chaque caresse comme une main tendue sur laquelle elle pourra s'appuyer pour réapprendre à marcher avec ce traumatisme. Finalement, ce n'est ni plus ni moins que la promesse d'être là. Toujours.

   Le serment est passé, gravé dans chacune de leurs cellules. Leurs souffles s'emmêlent alors qu'ils s'allongent l'un contre l'autre, ses bras qu'il passe autour d'elle pour la garder collée à lui. Les cœurs qui battent à l'unisson, loin d'être fatigués. Au contraire, revigorés par ce shoot de sentiments enfin assumés. Et il ferme les yeux, apaisé. Il sait très bien que ça ne suffira pas à la guérir. Que le chemin sera long et compliqué. Mais ils ont l'éternité devant eux désormais. Et tout ira bien maintenant. Tout ira mieux. Le silence cotonneux les enveloppe, les gardant dans une bulle de chaleur réconfortante. Mais Halina vient troubler leur quiétude. Ses doigts qu'elle laisse glisser sur son torse ne suffisent plus à le détendre lorsqu'elle se remet à parler. — Il s’appelle JJ O’Reilly. En une fraction de seconde, la tempête est revenue. La haine et le dégoût qui font éclater ses vaisseaux sanguins et ça se répand partout dans son corps. Il serre les dents, ses muscles qui se tendent et il resserre son emprise autour d'elle. Pour lui donner du courage, mais aussi pour se calmer lui-même. Il se concentre sur sa respiration alors qu'il voit déjà la suite venir. Et sans qu'il n'ait pu l'imaginer avant, ça le terrifie. Il appréhende ses mots, il appréhende sa requête, tout en sachant qu'elle est inévitable désormais. — Il est irlandais, il vit dans Historic District avec des amis irlandais. Elle ne lui laisse même pas le temps d'encaisser. Elle se redresse légèrement et cherche aussitôt son regard, appuyé contre son torse. Il s'efforce alors à rester imperturbable, bien qu'il se sente couler. Un de ses bras reste étendu sur les draps, inerte. L'autre vient replacer une des mèches rousses derrière l'oreille d'Halina avant de caresser sa joue, puis son épaule et finalement descendre le long de son bras. Quand elle est passée aux aveux, il a voulu le tuer. Il l'a voulu viscéralement. Mais ça restait une idée, une envie, ça restait totalement hypothétique. Et maintenant qu'elle réclame et qu'il n'a plus d'autre échappatoire, il n'est plus certain de le vouloir tellement. Encore hanté par la mort de Max, il n'est pas certain de pouvoir en encaisser une seconde. Qui ne sera pas accidentelle cette fois qui plus est. Et ce, malgré l'envie de voir ce monstre disparaitre de la surface de la terre. Ne serait-ce que pour être certain qu'il ne reviendra jamais lui faire de mal. Mais Jax est de ceux qui a le cœur trop raisonnable pour commettre l'irréparable même quand la raison elle-même s'est faite submerger par la colère et l'envie de vengeance. Pourtant, il n'hésite pas longtemps avant de hocher la tête de bas en haut. Il a compris. Il fera ce qui doit être fait. Parce qu'il préfère encore ne plus trouver le sommeil à cause de ses actes que de la laisser tomber. Pas après tout ça. Incapable de lui en vouloir de lui demander ça, il l'attire à nouveau contre lui pour la faire s'allonger à nouveau. Pour échapper à son regard dur qui le brûle trop fort à cet instant alors qu'il se dresse devant ses convictions les plus intimes. Il déroule la couette sur eux et revient l'enlacer puissamment, pour qu'elle se sente en sécurité et qu'elle puisse enfin trouver un sommeil sans cauchemar. Il sait déjà que le sien ne sera pas calme, mais il est prêt. Prêt à faire face à tout ça. Prêt à assumer de la choisir elle plutôt que ses valeurs. Il se penche une seconde au-dessus d'elle pour éteindre la lumière et laisser le noir envahir la caravane. Seules leurs respirations calmes trompent le silence. Elles s'accordent de façon naturelle et les berce doucement. Sa main dans le dos d'Halina qui la caresse lentement, alors qu'il la sent progressivement peser de plus en plus lourd contre lui, au fur et à mesure que le sommeil l'emporte. Mais lui demeure éveillé, les yeux qui fixent l'obscurité. L'impression de sombrer. L'envie de n'être jamais demain, pour ne surtout pas devoir affronter la réalité. Mais demain viendra. Et il le fera.  

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