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Mihail Popescu

Mihail Popescu
1 jour j'auré du poil au menton
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▹ signe particulier : L'air de se faire chier, gros frileux, des lunettes de soleil sur le nez, du vernis à ongles au majeur, une odeur de beuh et/ou de sauge qui plane autour de lui + une sale tendance à justifier ses défauts par l'astrologie (il est lion ascendant taureau, lune en bélier, et ça en dit long n'est-ce pas (non)).
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MessageSujet: no more runnin (eoin)   no more runnin (eoin) EmptyMar 6 Fév - 11:17


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I lock my bones and trip my feet


« SA MERE LA PUTE, Y A PAS D'EAU CHAUDE. »
Et ça ça craint parce qu'un emménagement ça fait transpirer, même si c'était pas un déménagement digne de ce nom avec camion et compagnie. Il lui a suffit de deux aller-retour dans la petite bagnole d'un pote de la fac pour amener tout ce qui lui appartient, et encore, son père dirait que sa définition de la propriété est discutable. Il a même pas eu le droit d'arracher son matelas pourri au sommier de son lit, donc ce soir il va se contenter de sa vieille chauffeuse à moitié effondrée qui trône pour le moment au milieu du salon. Va falloir acheter un lit rapidement. Enfin, il s'en fout, il a un chez lui, et même s'il le partage, cette fois il a choisi avec qui. Quand il a dit à Eoin qu'ils avaient un deal, qu'ils allaient se trouver une coloc, il était pas certain d'y croire. Il avait un peu peur qu'Eoin soit pas sérieux et encore plus de se dégonfler quand il verrait la mâchoire de son père se crisper, après qu'il le lui ait annoncé. Il pensait que ça allait traîner et finir par ne pas se faire, il pensait que Tag allait réaliser qu'il est trop invivable pour faire un coloc décent, surtout quand on n'a pas assez de moyens pour faire les choses en grand — genre avoir une chambre chacun. Ils sont peut-être pas mieux lotis que sur le campus mais au moins ils sont vraiment indépendants. Par contre, sa mère la pute, y a pas d'eau chaude.

Il renfile son caleçon et attrape son sweat zippé avant de sortir en trombe de la salle de bain. Mihail est violent, faudra que Tag s'y fasse, aux portes qui s'ouvrent à la volée et qui claquent derrière lui. Faut dire que là il est un peu contrarié. Il s'emmêle dans son sweat, se trompe de manche, recommence, finit par le mettre à l'endroit et remonte la fermeture en bougonnant. Le contenu de son ancienne chambre se trouve maintenant disséminé ça et là entre la pièce principale et l'unique chambre du nouvel appartement. C'est un foutoir de cartons, valises et sacs poubelles remplis de tout ce qu'il a accumulé pendant ses dix-neuf années de vie, majoritairement de fringues en fait vu qu'il a quand même abandonné ses jouets. Il est pas sûr qu'ils se soient mis d'accord, Eoin et lui, sur comment ils vont s'arranger pour le partage des pièces, alors il en a mis un peu partout pour que Eoin s'attribue pas la chambre pendant qu'il a le dos tourné. Il pousse du pied un de ses cartons qui déborde de trucs ésotériques, bâtons de sauge à moitié consumés et cartes de tarot, et son regard trouve Eoin au milieu de ses propres affaires. « Tu sais comment faut faire pour l'eau chaude ? Tu crois qu'fallait faire un truc avant d'emménager ? Putain j'espère qu'y a du chauffage au moins. » Jusque-là, il y a pas fait attention. Soit il avait son manteau, soit ils étaient plus nombreux et s'activaient trop pour cailler. Là il a froid mais il est pas assez habillé pour être objectif. Il lance quand même un regard suspicieux au radiateur derrière Eoin. Il sait plus ce qui fonctionne au gaz ou à l'électricité ici, il a pas vraiment écouté pendant la visite, il a pas vraiment lu l'état des lieux et le reste de la paperasse, il était juste trop content qu'on veuille bien d'eux quelque part. Pour deux étudiants, deux mecs en plus — apparemment les proprios font plus confiance aux filles —, des revenus maigres et pas beaucoup mieux pour leur caution, c'était pas gagné d'avance. Il se laisse tomber en tailleur à côté d'Eoin et fouille dans le sac poubelle où il a fourré tous ses pulls. Y a un truc qui tombe et qui roule sur le plancher quand il en sort un pull tricoté par sa mère pour se le coller sur les genoux comme un plaid. Sa main se plaque brutalement sur le bâton de rouge à lèvre piqué à Tereza. Merde. Qu'est-ce que ça fout là ? « C'est à ma sœur, » il se croit obligé de préciser.

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MessageSujet: Re: no more runnin (eoin)   no more runnin (eoin) EmptyMer 7 Fév - 2:57

Y a des cartons pleins le sol et des sacs collés contre les murs, quelque chose comme un bordel immonde qui lui donne envie de crier de joie. Y a des cartons plein de conneries, dans le fond, sa mère qui lui refourgue un truc et son père qui lui en dégotte un autre, un micro-onde trouvé d’occasion et puis une télé dénichée dans un coin de la baraque qui a dû vivre la guerre trente-neuf quarante-cinq mais qui a le mérite d’exister, quelques affaires balancées dans la chambre commune et puis des tonnes de bouquins balancées en pile dans les coins. Y a eu du bazar toute la journée, ses parents, et puis Rowan, et puis Veronica qui viennent pour aider, du bordel toute la journée, aller et retour dans une voiture pas neuve, du bordel toute la journée, le frigo à remplir et quelques meubles à pousser, quelques autres à monter, quelque chose comme de l’électricité sous la peau parce qu’il a un toit à lui, enfin. C’est à lui et c’est trois fois rien, c’est à eux, et c’est réconfortant, parce que ça a été long de convaincre les proprios, parce qu’ils ont pas grand-chose à eux de toute façon, parce qu’on plisse du nez quand on les regarde, propres sur eux mais pas assez, comme si y avait une tare cachée sous leurs peaux. Peut-être que c’est le cas, peut-être que c’est vrai, il sait pas, il s’en fout, de toute façon, il sait juste qu’il peut enfin défaire ses cartons, poser ses valises, arrêter d’étouffer, cesser de ressembler à un poisson hors de l’eau. Y a qu’une chambre et c’est pas grave, il a l’habitude et Mihail fait parti des gens qu’il aime et qu’il tolère, des gens qui ne l’usent pas une fois son quota sociabilité passé, des gens qu’il apprécie suffisamment pour côtoyer dans l’intimité.

Même quand il hurle, oui. Même quand il débarque en caleçon et en sweat avec une dégaine de mec furieux, aussi. Une histoire d’eau chaude, Eoin suppose, parce qu’il était parti prendre une douche et qu’à vue de nez pas moyen qu’il se soit mouillé – et peut-être que c’est pour ça qu’il hurlait, d’ailleurs, dommage qu’il l’ait pas écouté. Quand il lui parle des chauffages, il jette un coup d’œil à celui qui se trouve derrière lui, se laisse tomber contre comme pour vérifier qu’il marche, grimace vaguement parce que visiblement non et que plus que la douche, c’est un peu emmerdant. Ils ont des couettes, bien sûr, de quoi tenir, évidemment, mais y a quelque chose d’affreusement décevant d’être enfin indépendant et d’avoir comme premier réflexe d’appeler ses parents.

« Tu sais où est le ballon d’eau chaude ? » Il lui demande, parce que c’est la seule solution qui lui vient en tête et parce que ça ne peut être que ça. Il y a de l’eau, c’est sûr, ils ont bu pour quatorze mille dans la journée, juste pas d’eau chaude, forcément, et il tire sur son pull, comme subitement conscient de la transpiration qui lui colle à la peau, les yeux perdus un instant sur les cuisses de Mihail lorsqu’il s’asseoir près de lui avant de se ressaisir. « J’ai zappé, j’crois qu’il nous a montré mais j’avais la tête ailleurs. » Rectification : il est sûr qu’il lui a montré et il est sûr bis qu’il pensait à sa dernière dissertation en retard. C’était pas le moment mais y a jamais de bon moment pour être en retard de toute façon, il en est quasi certain. C’est comme ce moment, là, cette seconde de battement, où il aurait pu manquer le tube qui roule et quelque chose d’indéfinissable chez Mihail, la justification qui lui trébuche hors de la bouche et la précipitation de l’excuse. Comme s’il avait besoin de justifier. Comme s’il avait fait quelque chose de mal. Comme s’il filait à Tag des munitions pour lui tirer dessus. Il incline la tête sur le côté, tord le cou, pour déchiffrer la marque, sourit en coin : « Ma sœur utilise le même, ils ont des jolies couleurs. » Il a passé des heures et des heures à maquiller sa sœur, suffisamment pour attraper le coup de main, suffisamment pour connaître quelques marques, reconnaître quelques packaging. Y a quelque chose de chancelant, chez Mihail, et il se demande quoi, subitement, se demande si c’est une demi-vérité, si le tube est bien à sa sœur mais si elle n’en a pas l’usage, si le tube n’est pas du tout à sa sœur et s’il essaye de le cacher. Il pourrait prendre des gants mais c’est pas son genre, parce qu’il met toujours les pieds dans le plat et parce qu’il s’en fout, qu’il se maquille, que ça le concerne pas, dans le fond, qu’il a pas à baliser comme ça.

« J’suis sûr que la couleur t’irait bien. »

C’est moins direct qu’à l’accoutumé, peut-être parce qu’il a peur de le blesser, dans le fond, peut-être parce que c’est comme avec Veronica, qu’il veut pas le blesser, enfoncer des couteaux dans le bide de quelqu’un qu’il aime. Tranquille, il étire les bras au-dessus de sa tête, passe une main sur son ventre lorsqu’il sent le tissu se soulever, finit par ajouter :

« On le cherche, ce putain de ballon, du coup ? »

Parce que ça reste la priorité.
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MessageSujet: Re: no more runnin (eoin)   no more runnin (eoin) EmptyMer 7 Fév - 9:23

La mine de Tag quand il pose l'épaule sur le radiateur ne présage rien de bon. Mihail pousse un petit grognement. Cool. Putain. « C'est pas une chaudière ? » Ou un chauffe-eau, il sait pas si y a une différence, ça l'emmerde, en tout cas si y a ni chauffage ni eau chaude ça doit être lié. « J'sais plus, merde. » Il tire un peu la tronche. Il était excité comme un gamin avant Noël toute la journée mais maintenant qu'il voit l'océan de trucs à ranger autour d'eux et qu'il a l'impression d'être crade mais ne peut pas s'ébouillanter un bon coup sous la douche, il a juste envie de dormir jusqu'à ce que tout se soit réglé tout seul et qu'il puisse profiter du confort de l'appartement sans avoir à préparer son nid avant. Y a quand même un truc qui l'amuse parce qu'il pensait pas que Eoin pouvait avoir la tête ailleurs pour ce genre de détails importants. Il se fait encore avoir par son air grave. « J'comptais sur toi, tu fais chier. » Mais on entend le sourire dans sa voix. Et puis y a le rouge à lèvres qui roule sur le parquet pas tout à fait droit et la réaction trop calme d'Eoin. Il en fait trop pour ne pas avoir compris, pour ne pas avoir une petite idée de ce que ça fait en la possession de Mihail. Ça le rassure qu'il ne rie pas, qu'il ne fasse pas de remarque débile, mais ça prouve aussi qu'il a deviné et qu'il ne veut pas le froisser. C'est bien le genre d'Eoin de remarquer les couleurs même d'une palette de maquillage, c'est un artiste après tout, mais c'est pas son genre de prendre des pincettes. Mihail veut pas qu'il se croie obligé de le ménager parce qu'il est un putain de fragile un peu tapette. Il est ni l'un ni l'autre. Son penchant pour les couleurs déposées sur sa peau et ses ongles n'y change rien. « Ouais, c'est ça, » il fait en se marrant, comme si c'était une drôle idée, comme s'il savait pas que ça lui va bien. « On peut s'faire des peintures de guerre pour se mettre dans l'ambiance quête, » il propose, pas sérieusement parce que ça lui boucherait les pores, merci bien.

Y a un flash couleur chair quand Eoin s'étire, juste entre la lisière de son pull et sa ceinture, la fine ligne de poils sous le nombril qui fait comme une flèche pointant vers le bas, disparaissant sous le tissu pour laisser place à l'imagination. Un coup de mère nature pour donner des idées à ses rejetons. Pas à lui, hein. Il arrache son regard de là et tourne la tête pour le promener dans la pièce. Il voit un peu flou mais il devine que c'est le tableau électrique qui est planqué sous le cache juste à côté de la porte d'entrée. « C'est p't-être juste là-dedans qu'il faut bidouiller, » il dit en pointant ça du doigt. « Parce que le chauffe-eau ça doit être le gros truc blanc au-dessus du lavabo et j'vois pas à quoi on peut toucher dessus. » Il espère que c'est pas qu'il marche pas. Ils savent pas si les proprios sont réactifs dans ce genre de cas et un Mihail ne survit pas à moins de dix-huit degrés plus de quelques heures d'affilée. Il se redresse en soupirant comme un papy, le pull lui glisse des genoux et lui manque déjà, et il fait quelques pas en slalomant entre les cartons. Raté, il fait dégringoler une pile de bouquins. « Merde, désolé. T'as trop de livres putain. » Mais il ronchonne pas en disant ça, y a même un semblant de woah dans le ton de sa voix. Il se baisse pour les ramasser avant que les pages tordues n'en souffrent. « Tu les as tous lus ? » C'est peut-être une question bête pour un accumulateur de livres qui se construit sa bibliothèque personnelle dans un besoin de s'entourer d'ailleurs et de possibilités, de savoir qu'il y a toujours quelque chose de nouveau dans lequel se plonger, mais tous les livres de Mihail tiennent dans un seul carton et oui, il les a tous lus. Il aime bien lire, c'est même une des raisons pour lesquelles il était content de son job à la plage, même si finalement il peut pas passer sa journée à bouquiner parce que ce serait dangereux de se laisser happer et d'oublier de vérifier que personne n'est en train de se noyer. Il aime bien lire, mais il emprunte, à d'autres ou aux bibliothèques. Il a quasiment rien à lui et il est pas impossible que parmi ses rares possessions il y ait un grimoire et un bouquin sur l'astrologie, il sait pas s'il laissera Eoin voir ça. Il repose soigneusement Ulysses en haut de la pile. C'est gros comme un pavé de fantasy mais ça a pas franchement l'air aussi simple. Eoin est peut-être moins sérieux qu'il le pensait mais c'est quand même un sacré intello. Il ressent comme un pincement d'envie et d'admiration et peut-être un peu de honte aussi parce qu'il se sent tellement con à côté de lui.
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MessageSujet: Re: no more runnin (eoin)   no more runnin (eoin) EmptyMer 7 Fév - 10:00

C’est fascinant, d’observer Mihail, et il garde les yeux sur lui, un instant, suit son expression avec une curiosité étrange, parce que c’est un livre ouvert, quelque part, la confusion, la réalisation et puis la remarque un peu débile, sur les peintures de guerre. Ça lui fait hausser les épaules, à Eoin, parce que ça le dérange pas mais qu’il a pas l’impression que ce soit l’idée. Ça n’empêche pas que ce soit une quête, en soit, une quête de deux débiles à la recherche du chauffage et d’une douche chaude, parce qu’il est hors de question qu’ils passent la nuit comme ça et que si Eoin peut se résoudre à pousser leurs matelas ensemble, il ne tient pas à passer la nuit à se coller contre lui alors qu’il a l’impression que Mihail vacille. Trop d’homosexualité pour une hétérosexualité qui lui semble plus que chancelante, sans doute. Il est plus sympa que ça. Dans tous les cas, lorsqu’il entend le bruit de ses bouquins qui s’écrasent au sol, il relève les yeux, rigole un peu, finit par se pencher pour farfouiller dans un carton, lui balance à la tronche la cape qu’il a acheté lorsqu’il s’est mangé une pénalité de la part de son maître du jeu – et, honnêtement, plus jamais il se balade habillé en son personnage de jdr parce que les collants et la cape, c’est non.

« Tiens, enfile ton costume, champion. » Il est à l’aise. C’est étrange, c’est plaisant, agréable et il enfonce la sur sa tête le casque qui allait avec le reste. « On est parti. » Il a l’air proprement ridicule, c’est un fait, mais ça ne le dérange pas tellement à ce moment-là, et il se dirige vers le panneau électrique tranquillement pour aller se pencher dessus. C’est pas sûr que ça fonctionne – il est presque sûr que ça fonctionnera pas en fait parce qu’il est pas sûr qu’on puisse avoir à la fois un ballon et des radiateurs-pas-électriques mais il se garde bien de lui signaler parce qu’après tout c’est lui qui a eu l’idée. Il s’agirait pas de se couler tout seul, même s’il est très fort pour ça alors qu’il observe d’un air particulièrement attentif le panneau. « T’arrives à lire toi ? » Y a des indications à côté des interrupteurs mais rien qui lui paraisse particulièrement clair – en tout cas rien qui ressemble pas à un gribouillis un peu imbibé par l’humidité et ça lui casse assez particulièrement les couilles parce qu’il a pas tellement de régler encore une fois l’horloge du micro-onde qui clignotait désespérément. C’est chiant à faire, déjà, et puis il peut déjà plus le voir en peinture ce foutu micro-onde, parce qu’il lui est tombé trois fois sur les pieds pendant le déménagement et qu’il a encore les orteils endoloris. « J’ai pas tout lu. » Il ajoute. Et ça sort un peu de nulle part mais la question lui était sortie de la tête parce qu’il était trop occupé à se coller un casque débile sur la tête. « Une grosse partie, cela dit. Mais j’ai le temps, c’est chiant le musée la nuit. » C’est chiant et puis il aime bien lire devant le portrait du bébé qui ressemble à un singe parce qu’il a l’impression de bannir l’esprit malfaisant qui l’habite. C’est une blague avec lui-même, certes, mais ça a un côté paisible d’avoir des habitudes lorsqu’on est obstinément entouré d’objets inanimés. « Je pourrais t’emprunter le dernier Harry Potter au fait ? Rowan les a achetés que jusqu’au cinq, j’ai jamais lu la fin. »

Peut-être qu’il a laissé traîner ses yeux dans ses affaires, oui. Peut-être que c’est pas bien mais peut-être, surtout, qu’il était curieux. Ils habitent ensemble, maintenant, ils vont sans doute faire rangements communs aussi vu le peu de meubles qu’ils ont actuellement et c’est pas grave mais Eoin aime bien savoir, ce genre de trucs, s’il a le droit de piquer dans ses affaires ou si Mihail fera une tête affreusement pincé s’il a le malheur de toucher à ses possessions. C’est un peu un test, quelque part, et il lui adresse un sourire un peu taquin, par-dessus son épaule, pointe du doigt un interrupteur :

« On pourrait peut-être pousser celui là, je crois qu’il est pas loin de celui qui dit salle de bain. » Enfin en théorie, parce que Tag déchiffre vaguement un b mais qu’il fait pas égyptologie, lui, on lui a pas appris à se péter les yeux sur des trucs qui ressemblent plus à des gribouillages qu’à des lettres. Ouais, bon, okay, ça se dit pas. Okay, okay, de toute façon il le pense juste, alors ça va. « En vrai j’sais pas, remarque, Ils sont tous pas dans le même sens. » Enfin autant pas dans le même sens qu’on peut se permettre quand y a que deux possibilités, mais soit, hein, il est fatigué, il fait ce qu’il peut. Enfin à peu près, peut-être qu’il s’amuse un peu, aussi, surtout, parce que Mihail a l’air tellement hérissée par cette histoire d’eau qu’il se demande combien de temps il va tenir avant de péter les plombs s’ils trouvent pas rapidement la solution. C’est pas charitable, non. Mais il est pas vraiment charitable, en même temps, ça rattrape son tact avec le maquillage.

« Tu sais, je crois que les radiateurs sont pas gérés par ça. » Il annonce, en pianotant le bout de ses doigts sur son menton. « C’est peut-être géré dans tout l’immeuble. »

Genre copropriété mords-moi les couilles là. Peut-être que s’il téléphone à sa mère, elle s’en rappellera.
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Mihail Popescu

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MessageSujet: Re: no more runnin (eoin)   no more runnin (eoin) EmptyMer 7 Fév - 11:06

Quand il se redresse il reçoit un drap sur la gueule, ou un rideau, ou... Il tend le truc à bout de bras et réalise que c'est une cape. Il lui faut quelques secondes pour faire le rapprochement avec son histoire de peintures de guerre et se la draper autour des épaules en riant. Il est content en plus, ça réchauffe, vachement mieux que le casque débile que Eoin se colle sur la tête. Il est content surtout parce qu'il pensait pas que Eoin était le genre à aimer se déguiser et que c'est un des trucs préférés de Mihail, même si lui il se contente de vrais vêtements en général, sauf pour Halloween. Il met les bouchées doubles pour Halloween. Il suppose à tort que c'est de là que vient l'attirail d'Eoin, alors il pose pas de question, il se contente de rire sous cape, littéralement, le coin de la cape dans sa main remontée devant sa bouche façon vampire un peu cheap. Ensuite il s'amuse à la faire onduler comme si soufflait un vent surnaturel — ça s'appelle ses mains —, et s'approche du tableau électrique dans le dos d'Eoin. « Non, j'sais pas lire, duh. » Et puis après sa réponse puérile il comprend ce que Tag voulait dire, seulement que les petites étiquettes sont illisibles. Il fait une moue, laisse un moment à Eoin qui tergiverse comme s'il avait peur de remonter les mauvais interrupteurs. Il regarde plus le tableau, lui, il regarde le pli entre les deux sourcils d'Eoin, qui lui répond finalement. Il a pas tout lu, c'est rassurant quelque part, même si ça reste beaucoup, même s'il doit quand même être cinquante fois plus cultivé que Mihail et que ça fait pas du bien à son complexe d'infériorité. Et puis y a autre chose, et lui aussi il fronce un peu les sourcils, parce qu'il a pas encore déballé ses livres et ça veut dire que Eoin a été jeter un œil dans le carton, certes déjà ouvert. Du moment qu'il dit rien de désobligeant sur ses croyances bizarres... « Ouais, faudra que tu te trouves le sixième par contre. Au début du sept y a un de mes trucs préférés de toute la série. » Il sait pas pourquoi il lui dit, surtout que c'est rien du tout, juste une phrase qui l'a remué, qui le remue encore. It gave him an odd, empty feeling to remember those times; it was like remembering a younger brother whom he had lost. Il sait pas pourquoi, mais il a eu l'impression que ça parlait de lui, parce qu'il ressent quelque chose comme ça en permanence. Il sait pas si Eoin est vraiment intéressé, s'il veut juste pas passer pour un mec élitiste qui lit James Joyce mais pas J. K. Rowling ou s'il est vraiment pas ce mec élitiste, mais il se dit que le cinquième tome avait dû lui plaire avec ses élans révolutionnaires.

Il l'écoute, le regarde hésiter encore un peu et se toucher le menton en lui faisant part de ses doutes. Mihail rit. « Bon, mec, on désamorce pas une bombe c'est bon. » Il l'écarte doucement et, avec beaucoup moins de délicatesse, il remonte tous les interrupteurs baissés. Il entend rien exploser, il voit pas la loupiote du micro-ondes s'éteindre, c'est qu'il y avait trois trucs pas encore enclenchés et normalement le ballon ou le chauffe-eau, il sait toujours pas ce que c'est, en faisait partie. « Maintenant y a plus qu'à prier pour que ça mette pas toute la nuit à chauffer, parce que tu pues. » Il allait dire je pue ce qui est vrai aussi mais il préfère l'option mesquine. « Pour le chauffage on va le savoir vite. » Et pour ça aussi il prie. Il resserre sa cape autour de lui, il a sûrement l'air fin avec ses jambes nues là-dessous, et va coller la main sur le radiateur. Il entend rien, il sent pas de chaleur se répandre, ça fait retomber son sourire. Il fait claquer sa langue. « Ah. » Il fait un bruit à mi-chemin entre un rire et un soupir, les yeux baissés sur le robinet du radiateur. « On est peut-être un peu couillons aussi. » Il le tourne et aussitôt ils entendent des clangs métalliques pas franchement rassurants mais qui signifient au moins que Tag avait raison. Il sautille par-dessus un de ses sacs pour rejoindre Eoin et lui tapote le casque. « Ouais, ça sonne creux. » Même s'il a encore froid et même s'il a pas encore eu sa douche, maintenant qu'il sait que ça va pas tarder, il est de nouveau heureux comme un gosse noyé sous les cadeaux. « Bon vu qu'faut attendre on finit l'installation ce soir ? » Même si ça voudra dire finir à deux heures du matin au mieux. « On a encore des bières au frigo pour fêter ça ? » Ou peut-être que faire les deux en même temps c'est pas l'idée du siècle, il sait pas. Il veut mettre de la musique aussi alors il commence à regarder s'il voit pas le carton dans lequel il a rangé ses enceintes.
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MessageSujet: Re: no more runnin (eoin)   no more runnin (eoin) EmptyMer 7 Fév - 18:13

Voir Mihail jouer avec la cape a quelque chose d’absolument ridicule qui lui arrache un rire. C’est rassurant, d’un côté, de le trouver absolument ridicule, ça l’exclue des aliens, ça le précipite chez les humains et le sourire d’Eoin s’étire beaucoup trop largement sur son visage, quelque chose d’ouvert et de relaxé, une bulle dans l’estomac qu’il est pas sûr d’avoir ressenti depuis des années. Ça lui rappelle la fête foraine, quand ils y allaient encore, Rowan qui balançait des remarques sarcastiques et lui qui lui collaient de la barbe à papa dans les cheveux, Ciaran qui gueulait, un peu derrière, et Donovan qui riait, quelque chose qui brillait dans ses yeux pendant que Deirdre leur courait après. Ca lui rappelle un peu le bonheur, de le voir agiter ses mains sous le tissu d’un air débile et il se sent un peu moins con, avec son casque sur la tête, comme à sa place. Jusqu’à ce que Mihail, cet abruti, active tous les interrupteurs d’un coup et qu’il manque de chuter en arrière en se reculant pour vérifier le micro-onde, cela dit. Il peste, lorsqu’il se rattrape in extremis, bougonne, lorsque Popescu numéro il sait pas combien file vers les radiateurs, soupire de soulagement lorsqu’il aperçoit l’heure toujours soigneusement affichée. Il réagit à peine, lorsqu’il voit Mihail revenir vers lui, rit franchement, lorsqu’il l’entend cogner contre le casque, attrape ses poignets, pour le stopper, les pouces contre ses veines, par habitude plus que par autre chose, pour sentir le sang qui pulse, quelque part sous la peau.

« Si t’avais fait sauter le micro-onde, je t’aurais fait bouffer le reste de gâteau dégueu que ma mère nous a laissé. » Il taquine, une seconde, le lâche, se penche vers lui pour faire mine de le sentir, plisse le nez. Il joue, et ça se sent, y a quelque chose qui brille un peu ce soir-là, qui sonne différemment que sa morgue assumée, que ses remarques pince-sans-rire, qui sonne comme le lui d’avant, le lui de quinze ans, le lui qui souriait trop franchement, qui croquait la vie à pleine dents. Il sait pas s’il aime ou s’il déteste ça, il sait juste que c’est un effet secondaire made in Popescu et qu’il peut pas s’empêcher de se laisser aller, qu’il a pas envie de se refréner. Non pas que ça le rende sympa, faut pas déconner, clairement. « À l’odeur, je dirais que c’est toi qui nécessite le plus un coup sous la douche. » Il bat des cils, presque innocemment, presque trop amusé. « À moins que tu te parfumes odeur salle de sport pour faire croire au monde entier que tu peux lui exploser la gueule. »

Il s’écarte de lui, pour éviter de se prendre un pain, sautille entre deux cartons pour se pencher sur le frigo, fouiller à l’intérieur à la recherche des bières que Mihail a mentionné. Il est presque sûr que y en a : il est sorti en racheter exprès un peu après que tout le monde ait commencé à se disperser, pour être certain d’avoir de quoi trinquer au milieu de leurs affaires éparpillées après. Forcément, y en a, parce que bon il a peut-être oublier qu’il fallait tourner les robinets des radiateurs mais qu’il a pas zappé qu’il était de bon ton de vider des bouteilles pour fêter un emménagement. Faut croire qu’il est pas complètement inepte socialement, finalement. Juste un peu plus que la moyenne mais il a des bases solides en étiquettes alcooliques, ça doit ramener quelques points dans le monde Mihail Popescu. Sans doute. Il espère. Il sait pas trop. Il suppose que c’est pas le seul truc qui lui fait marquer des points, cela dit, sinon il est mal barré.

« On est pas assez couillon pour zapper les bières, t’inquiète. » Il lui balance, accroupit devant le frigo, et sort deux bouteilles du bac qui contiendra sans doute jamais vraiment de légumes. « J’ai envie d’une clope. » Son regard file vers les fenêtres mais il grimace : « Mais j’ai vaguement dans l’idée que tu vas me tabasser si je fais baisser un peu plus la température de cet appartement. »

Il est pas sûr que Mihail pourrait réellement le tabasser même en essayant très fort mais il fait son taf de faire semblant de le croire, en tout cas, avec une bonne volonté un peu désarmante. Bien sûr, ouais, Mihail pourrait le foutre par terre, évidemment, ouais, il pourrait le coller à genoux et la pensée fait fleurir des rougeurs sur ses joues. Pas à genoux comme ça, il songe, secoue la tête, parce que ça lui ressemble pas, ce genre de trucs, que ça doit être parce que tout est chamboulé en ce moment, parce que tout est sans dessus dessous et qu’il sait plus bien où il en est, qu’il brouille toutes les frontières, toutes les limites, que c’est pas bien mais que ça reste particulièrement humain. Au lieu de se prendre la tête, il décapsule les deux bouteilles avant de lui en tendre une.

« Du coup. » Il heurte la bouteille contre la sienne, tranquillement, avale une gorgée. « Tu me conseilles de lire le six ? J’pensais passer au sept direct et combler les trous. »

Il lui adresse un sourire un peu provocateur, se laisse tomber assis, balance le casque dans un carton, balaye l’appartement du regard avec un petit sourire :

« Il reste des meubles à monter ? Faudrait peut-être qu’on commence par là. »

Il est pas sûr mais ça reste une possibilité, il est presque certain qu’il était censé y avoir un truc pile là où il a posé son cul.
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Mihail Popescu

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MessageSujet: Re: no more runnin (eoin)   no more runnin (eoin) EmptyJeu 8 Fév - 17:18

« Parle mieux de ta mère, Taggart. » C'est déjà sympa de faire un gâteau. Il est bien placé pour dire ça vu comme il parle parfois de Lavinia, mais c'est peut-être le sous-entendu contenu dans son sourire. « Y avait aucun risque promis. » Apparemment l'électricité ce sera son domaine. Il dégage ses poignets des mains de Taggart comme si elles étaient trop froides, même si miraculeusement c'est pas le cas, peut-être que ce type a le chauffage central, la chance. C'est un réflexe, parce que Tag n'est ni une de ses sœurs ni Jael et que ce sont à peu près les seules personnes qui peuvent le toucher sans qu'il ait de mouvement de recul. Y a le contact de la peau contre la peau et c'est pas exactement la même chose qu'un check, c'est pas la même chose que de le tenir par la taille en grimpant derrière lui sur son vélo, c'est pas comme le sentir presser son épaule contre la sienne au pub même si c'était déjà étrange, déjà un peu plus intime que ce que ça aurait dû l'être. Là il a peur qu'il sente son pouls contre ses doigts et c'est con parce qu'il est pas plus rapide, il croit pas, mais c'est à lui. Tag s'écarte et il respire un peu mieux, quand même. « Je peux lui exploser la gueule. » Il sait qu'il en a pas forcément l'air mais oui, il peut, pas au monde entier peut-être mais sûrement à Tag, à moins qu'il ne vienne d'une famille de Pavees à l'origine, paraît qu'ils aiment les combats de rue ceux-là. Il se méfie avec Tag, il lui réserve sûrement encore des surprises, mais ses parents ont pas l'air du genre à apprendre à leurs gosses à se bastonner, pas du genre de son père quoi.

Pendant que Tag fouille dans le frigo, il va récupérer son pantalon de jogging dans la salle de bain parce qu'il commence à avoir froid aux genoux (oui, parfaitement). Ça va super bien avec la cape qu'il n'a pas quittée puisqu'elle a l'avantage de rajouter une couche sur ses épaules. Il fait quand même la grimace quand Tag mentionne son envie de clope. Dilemme cornélien (au moins). Lui aussi il dirait pas non à une clope avec sa bière, lui non plus il a pas envie de fumer à l'intérieur fenêtre fermée, mais bordel oui il fait froid dehors. Il soupire. « Nan, c'est bon. » Addiction à la nicotine : 1. Frilosité : 0. Enfin... Il vire la cape et la remplace par son gros manteau d'hiver et son écharpe qui pue déjà le tabac froid. Et en parlant de froid il pense halluciner en voyant que Tag a plutôt les joues roses, lui, peut-être que c'est justement la réaction de sa peau d'Irlandais au froid ou alors c'est une putain de bouillotte humaine, décidément. Il attrape sa bière, trinque et boit une première gorgée. Ça pourrait vite devenir habituel. Voilà un truc qu'ils ont en commun, le faible pour le rituel bière-clope. Il fronce un peu les sourcils quand Eoin lui reparle de Harry Potter, mais c'est surtout parce qu'il cherche son briquet dans les poches de son manteau. « J'sais pas, tu raterais des trucs, mais t'es un génie tu dois pouvoir combler les trous. » Il finit par localiser le briquet sur le bar de la cuisine, le chope et ouvre la fenêtre avant d'allumer sa clope. Il tend le briquet à Eoin derrière lui. Il sourit beaucoup trop ce soir, Tag, c'est à croire qu'il est aussi content que lui. Mihail savait pas que Tag pouvait être comme ça, mais il pourrait s'y habituer aussi, à ses sourires, même s'il aime pas ça quand il est pas sûr de ce qu'ils veulent dire. « Ben ta bibliothèque je crois, moi j'ai plus rien à monter, faudra qu'j'achète des trucs. Un lit déjà, ce serait bien. » Et cher. Ça va, il a plus d'économies mais son salaire vient de tomber et y a le coup de pouce de sa mère. « D'ailleurs j'voulais squatter ta bibliothèque mais rien que tes livres tiendront jamais dedans, t'en as conscience hein ? Faut qu'on en achète une autre en commun. Et j'ferai croire à tout le monde que tout est à moi pour passer pour un intello. » Tout le monde. Il pense surtout à Jael, et bien sûr il plaisante, accessoirement.


Dernière édition par Mihail Popescu le Ven 9 Fév - 13:29, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: no more runnin (eoin)   no more runnin (eoin) EmptyVen 9 Fév - 2:41

Il esquisse une révérence, lorsqu’il se fait secouer les puces à propos de son ton, une clope dans la bouche et un sourire sur les lèvres. Ça lui fait briller un peu les yeux, à Tag, la simplicité et la complicité et la facilité, ça lui fait briller un peu les yeux, de se sentir un peu plus chez lui, un peu plus à sa place, au milieu de leur bordel, au milieu de leur appartement. Appuyé contre le mur, il le regarde ouvrir la fenêtre, le suit des yeux une seconde avant d’attraper le briquet, de s’allumer sa propre cigarette, d’essayer de jauger si oui ou non Mihail pourrait tabasser le monde. Sans doute que oui, en fait, et il recrache la fumée par la fenêtre, se tord pour ne pas lui coller de la cendre dessus. C’est pas vraiment une question, en réalité, si oui ou non Mihail pourrait défoncer la gueule du monde entier, c’est pas qu’il a le physique, mais y a un truc qui crame chez lui et qu’Eoin reconnaît. Il a pas les mots pour les coller dessus mais c’est familier et il hausse juste les épaules, un peu négligent, comme pour ponctuer sa réponse, s’appuie près de la fenêtre pour balayer du regard la pièce. Il sait pas trop comment ils vont faire avec une bibliothèque pour être honnête, peut-être qu’il va bazarder les bouquins dont il se fout ou les rapporter chez ses parents, peut-être, dégager un peu de place. Il est pas sûr de pouvoir faire du tri, cela dit, ou même de savoir vraiment lesquels il a envie de virer. Pas sûr non plus que ça règle la question du manque de place non plus, mais bon on peut toujours tenter.

« J’suis pas un génie, sois pas débile. » Il hausse un sourcil, hausse les épaules. C’est pas lui le génie de la famille, c’est Rowan, avec sa mémoire débile et tous les trucs qu’il retient sans même se donner la même, un peu ce qu’il aurait pu être mais qu’il serait jamais. C’est Rowan et ses airs de rien branler, Rowan et ses sourires un peu trop tranquille, Rowan et son absurde dégaine d’eaux calmes au milieu de l’ouragan. Lui fait juste semblant. « J’ai juste beaucoup trop de temps libre. » C’est même pas vrai, en réalité, il en a pas tant que ça, il s’ennuie juste beaucoup, beaucoup trop facilement, de façon beaucoup trop profonde. Il a juste besoin de quelque chose à faire lorsqu’il est incapable de se tirer du lit sans avoir envie de se flinguer. C’est cruel, la dépression, cruel comme ça lui donne l’impression d’en avoir besoin alors qu’il se sentirait sans doute mieux sans, cruel comme elle lui semble inhérente à son être, partie prenante de sa personnalité. C’est pas le cas, il le sait, mais Mihail peut pas le deviner, Mihail peut pas savoir, Mihail voudrait sans doute même pas vivre avec lui s’il l’avait vu, dans les pires moments, roulé en boule dans le noir, les yeux grands ouverts à fixer l’obscurité, à compter et recompter en attendant que l’envie de crever passe, à compter et recompter en attendant de ressentir à nouveau quelque chose, n’importe quoi, peu importe, les mains agrippées à l’oreiller et plus assez de cœur pour pleurer. « On a qu’à mettre tes bouquins avec les miens, c’est pas juste que tu payes une autre bibliothèque alors que c’est moi qui prend toute la place, on fera des piles avec les bouquins qu’on peut pas ranger, ça servira à porter les bouteilles en attendant. » Il s’étire, soupire, secoue la tête : « Et puis t’as pas besoin de bouquins pour avoir l’air intelligent, je perdrais pas mon temps si t’étais con. »

Il est pas sûr que ce soit vraiment rassurant, cela dit, encore moins que ce soit humble – enfin ça il est sûr que ça l’est pas – mais c’est sorti. Il est pas stupide, Mihail, pas plus que lui, en tout cas, et peut-être qu’ils sont tous les deux abrutis mais ça change rien au fond du truc. Il est pas stupide, il a pas besoin de bouquins qui veulent rien dire pour le prouver, pas besoin de bouquins à la con qui pensent expliquer un truc mais qui sont trop occupés à flatter l’ego de l’auteur, pas besoin de bouquins qui sont juste là pour permettre à des mecs de penser que la littérature c’est une histoire de mec qui se masturbe en écrivant à quel point la vie est dure alors qu’ils sont nés avec une putain de cuillère en or et diamants dans la gueule, pas besoin de ça. Il aime pas la littérature avec un grand l, Tag, ou plutôt il aime certains bouts choisis, crache sur le reste et le snobisme qui l’accompagne, les abrutis qui te prennent de haut parce que tu préfères lire un truc sympa qu’un truc chiant. Il aime pas la littérature comme il aime pas les musées, en réalité, parce que y a qu’une partie de la population qui y accède, parce que c’est sacré, parce que ça a du prestige. Ça lui donne envie de tout cramer.

« Si tu veux, tu me lis le plan de la bibliothèque et je la monte » Il marmonne, pose sa cigarette encore allumée sur le rebord de la fenêtre, s’accroupit pour déballer le vague carton qui maintient les planches. C’est pas qu’elle est neuve, c’est juste qu’elle est stockée depuis un moment et que y avait pas la place pour la monter. Il sait plus quand Deirdre la lui a offerte, en vrai. Il était pas encore au lycée, il croit, sans doute, en fait, forcément, en fait. Il sait juste qu’elle avait pas calculé qu’il aurait pas d’endroits où la mettre.

« J’ai un matelas assez grand pour toi et moi, au fait. » Il jette un regard par-dessus son épaule. « J’ai pas de sommier, mais t’as même pas de lit, j’suppose que tu peux pas vraiment râler. »

Et de lui tendre le plan d’un geste un peu impatient.
Il a besoin de s’occuper.
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Mihail Popescu

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MessageSujet: Re: no more runnin (eoin)   no more runnin (eoin) EmptySam 10 Fév - 23:37

Pas un génie. OK le mot est fort mais il doit savoir ce qu'il voulait dire par là. Mihail lui lance un regard pas convaincu, un sourcil levé (nailed it). « Garde ta fausse modestie c'est bon. Ulysses c'est pas censé être quasiment illisible ? » En fait non, il pense à Finnegans Wake, mais comme il a rien lu d'autre qu'une nouvelle de Joyce au lycée, il se mélange un peu. Quoiqu'il en soit ça n'a pas l'air simple non plus, c'est aussi gros qu'une brique et probablement pas plus digeste. Et Taggart lit ça pendant son temps libre. Mihail est certain qu'il a même pas tant de temps libre que ça, d'ailleurs, vu que lui aussi a un job en plus de ses cours à la fac, sans parler du vandalisme qui a l'air d'occuper la partie de ses nuits que son boulot lui laisse libre. En fait, il se demande quand il dort, ce mec. Peut-être qu'il est le genre de personne qui a besoin de stimulation intellectuelle en permanence, sûrement qu'il regarderait pas de télé-réalité avec Mihail. Tant pis. Il est un peu flatté, Mihail, et il se sent un peu comme un imposteur aussi, quand Tag lui dit qu'il perdrait pas son temps avec lui s'il était con. Il est surtout flatté, quand même, parce qu'il sait que si Tag le dit, c'est qu'il le pense, parce qu'il est franc mais pas gentil, pas complaisant. Et puis il ricane parce qu'il vient de capter : « Tu viens de me traiter de débile et me dire que j'étais pas con en l'espace de quinze secondes, décide-toi. En tout cas j'suis ravi de pas te faire perdre ton temps, monsieur l'érudit. » Et il la mérite, la petite pique, parce que Mihail lui demandait pas son avis sur la question, mais la vérité c'est que son ego en avait besoin et que son petit sourire en coin est plus guilleret que sarcastique.

Il se la pète un peu en crachant un rond de fumée parfait, histoire de lui montrer qu'il a d'autres talents, et attrape la notice de montage que Tag lui tend. Il jette un regard sceptique à la chose, puis à Tag, qui profite de son silence pour lui proposer de partager son lit et Mihail avale sa fumée de travers. Il toussote et reprend une latte pour se donner le temps de réfléchir à sa réponse, les yeux toujours posés sur la notice mais c'est pas vraiment ce qu'il contemple. Ce qu'il contemple, c'est l'éventualité de se coller à Tag sur son matelas un peu étroit pour deux personnes qui s'apprécient mais n'en sont quand même pas ce niveau-là d'intimité, du moins pas à ses yeux. « C'est sympa mais tu m'tuerais au bout d'une demi-heure et j'préfère pas. J'ai ma chauffeuse t'inquiète, ça le fera pour une ou deux nuits. » Et pas plus parce que l'assise tire la gueule là sur le parquet, et il sait même pas ce que ça donne une fois dépliée parce qu'il a pas eu à le faire depuis longtemps. Il a pas fait beaucoup de pyjama party ces dernières années. Il écrase sa clope dans un pot de yaourt en verre qui sert de cendrier depuis ce midi et qui va sûrement remplir cet office jusqu'au jour où il tombera du rebord de la fenêtre. Espérons qu'il ne tuera personne. « Ça va c'est pas sorcier à monter, » il fait en laissant tomber la feuille d'instructions à ses pieds. Il voit pas comment il est censé lire des dessins ésotériques à voix haute, il est pas né avec cette option. « Attends j'voulais mettre de la musique avant, comme ça on va tester le seuil de tolérance des voisins au passage. » En réalité le test est pour Eoin plus que pour les voisins, parce qu'il a envie de mettre du Kate Bush et qu'il veut savoir s'il vient d'emménager avec quelqu'un de vraiment bien ou pas tant que ça, et oui bien sûr que c'est le meilleur baromètre qui soit. Il suppose qu'ils vont faire ça un moment, se tester l'un l'autre, surveiller les réactions de l'autre à ses petites excentricités. Il se demande si Tag a déjà commencé à faire ça avec lui et il se demande comment il s'est débrouillé jusque-là si c'est le cas. Pas trop mal sans doute, il aurait remarqué dans le cas contraire vu les talents de diplomate de Tag.

Il branche ses enceintes à une prise de la cuisine et lance Wuthering Height sur son téléphone, le reste de sa musique en aléatoire. C'est courageux de sa part, ça veut dire qu'il assume tous ses goûts musicaux, on verra bien s'il a l'occasion de tester la réaction de Tag à ABBA aussi. Peur de rien. Une nouvelle gorgée de bière et il s'agenouille par terre à côté du carton ouvert et de sa notice. Il pointe la feuille du doigt et regarde Eoin. « Étape numéro un, tu prends les petites bites en bois et tu les fourres dans les trous. » Il lâche un petit rot. La classe Popescu. « On fait chacun un côté, ça ira plus vite. »
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MessageSujet: Re: no more runnin (eoin)   no more runnin (eoin) EmptySam 3 Mar - 3:21

Il la joue pas très fine, Tag. Il cherche pas à être subtil de toute façon, hausse les épaules lorsqu’on l’accuse de fausse modestie, fronce les sourcils lorsque Mihail le taquine sur ses incohérences. Il s’en fiche de pas être cohérent, en réalité, parce qu’il sait trop bien à quel point les gens peuvent être stupides et intelligents à la fois, parce qu’il sait trop bien qu’il est possible d’être parfaitement savant et parfaitement abruti en même temps, parce que l’un n’exclue pas l’autre, parce qu’il ingère trop de connerie à la seconde pour se permettre de douter de ça. Ça sert à rien de l’expliquer à Mihail qui essaye d’avoir le dernier mot, ça sert encore moins parce que c’est lui qui va passer pour un con, parce qu’il a pas spécialement envie de le reprendre, parce qu’il s’en fout d’être pris en défaut, cette fois, là-dessus. C’est pas grave, pas important, et il roule des yeux, finalement, commence à jouer avec un bout de la bibliothèque pendant que Popescu colle la musique. Oh, il pense lorsque les premières notes résonnent dans l’appartement, oh et il y a des années et des années de jeux avec Líle qui lui sautent à la figure, des années et des années à chanter aussi aigu que possible, des années à danser bizarrement, des années à rire à en pleurer. Oh, il pense, et il arrive pas à ravaler le sourire qui lui dévore le visage, quelque chose de trop large, de presque humide, de fondamentalement nostalgique. Il se demande combien de temps il a passé à sauter sur le lit de sa sœur en chantant du Kate Bush, combien de fois ils ont recréé ensemble les clips à défaut de les regarder à la télé, combien de fois, elle a débarqué dans sa chambre juste pour lui tomber dessus en chantant du Toto. Il se demande et il a pas de réponse, mais il fredonne en tapant du bout des doigts sur le bois du meuble.

« J’ai grave envie de te faire écouter The Wolfe Tones. » Il lui lance, quand il s’installe en face de lui, quelque chose d’amusé dans les yeux. « Je sais pas si ça te plaira, faut que je teste pour voir si tu me supporteras quand je chante sous la douche. »

Bon, la vérité, c’est qu’il chante pas Celtic Symphony quand il se lave, il a plutôt tendance à fredonner Africa de Toto. C’est pas le même registre, loin de là, mais il se dit qu’il a moins de chance d’heurter Mihail en fredonnant un peu trop fort I bless the rain down in Africa qu’en chantant de façon énergique Here we go again, we’re on the road again. La vérité, c’est qu’il est presque sûr que Mihail doit s’attendre un peu à ce qu’il écoute de la musique irlandaise. Il est pas trop sûr qu’il s’attende à cette musique irlandaise là, cela dit – même si, bon, ça lui ressemble beaucoup.

« On ira t’acheter un matelas chez Ikea, quand tu voudras. Je monte pas en voiture normalement mais je suppose que y aura pas trop le choix, là. » Il est pas très étonné que Mihail refuse de dormir avec lui, en réalité, même s’il se demande si la raison qu’il lui donne est la seule raison. Dans tous les cas, il va avoir besoin d’un matelas et ils vont avoir besoin d’une bibliothèque en plus, le voyage lui semble tout indiqué. Il enfonce une des bites en bois dans un trou, fredonne doucement, redresse la tête, un peu déçu, lorsque la chanson finie, se mord l’intérieur de la joue lorsqu’il reconnaît la chanson d’ABBA qui suit. « Plus ça va et plus ça ressemble à ma playlist à moi, t’en as conscience ? »

Enfin pas tout à fait. Eoin est pas sûr d’avoir ABBA dans sa playlist spotify mais il est presque certain d’avoir du Boney M. N’empêche que les points communs lui donnent envie de rire et il se penche pour attraper sa bière, avaler une gorgée, parcourir du regard la pièce. Il se sent chez lui et c’est une impression bizarre parce que leurs affaires sont dispersées partout et que ça n’a rien d’une maison habitable pour le moment. N’empêche qu’il se sent à sa place et que ça lui fait secouer la tête, se passer une main dans les cheveux. Il faudra qu’il invite Veronica pour la remercier, Rowan passera sans doute aussi, à l’occasion. Alice, peut-être, et puis le Tribunal. Pas tous, juste certains, mais le Tribunal, quand même.

« C’est trop bizarre de me retrouver à vivre avec toi. » Il lâche, d’un coup, parce que ses yeux se sont stoppés sur Mihail. Il regrette rien, évidemment pas, mais c’est chelou, quand même, parce que y a rien qui prédisait ça, parce qu’ils sont à des kilomètres et des kilomètres l’un de l’autre à première vue, parce qu’ils sont pas faits pour s’entendre, normalement, mais que ça s’est pas passé, comme ça, mais qu’ils étaient plein de sable et qu’il avait envie de rire, mais qu’il se laissait entraîner pour tagguer la porte d’un des frangins Popescu, mais que y avait quelque chose d’autres que les différences frappantes qui sautent aux yeux. « J’veux dire. J’avais pas prévu ça en commençant l’année. »

Carrément pas, même. Il avait prévu de se flinguer. Il avait prévu de faire exploser un truc. Il avait prévu un meurtre. Il avait prévu l’anxiété. Il avait prévu la colère.
Il avait pas prévu le contentement. Il avait prévu l’appartement.

Il avait pas prévu Popescu, mais peut-être que c’est ça, sa botte secrète, en fait.
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MessageSujet: Re: no more runnin (eoin)   no more runnin (eoin) EmptyLun 12 Mar - 14:22

Deux mille points pour Gryffondor. Ou quelque soit la maison d'Eoin. Mihail commence à se demander si Tag n'a pas bouffé des champis ou respiré du gaz hilarant pendant qu'il avait le dos tourné — OK il se tord pas de rire mais il faut dire qu'on partait de loin —, en tout cas le sourire que les premières notes de Kate Bush lui arrachent fait crier victoire à Mihail. Intérieurement. À l'extérieur, c'est juste son petit air content qui ne l'a pas quitté depuis tout à l'heure et qui reste bien installé là, dans les coins de ses yeux et de ses lèvres. « J’ai grave envie de te faire écouter The Wolfe Tones. Je sais pas si ça te plaira, faut que je teste pour voir si tu me supporteras quand je chante sous la douche. » Là Mihail ricane carrément. « Tu chantes sous la douche ? Putain j'aurais pas cru. Moi aussi, » il prend la peine de préciser, même si c'est sûrement une évidence. Il a une tête à chanter sous la douche, si une telle chose existe. Il attrape une poignée de chevilles et s'attaque à son côté de la bibliothèque, et puis Eoin lui propose de l'accompagner chez Ikea. Il lève les yeux sur lui, une moue incertaine sur le visage. Pas le choix ? Il est pas obligé de venir, au pire. Sauf que. « Ah ouais... Faut que je m'achète une caisse. Tu pourras emprunter celle de tes parents ? J'peux conduire si tu préfères. » Il sait pas ce qui est le pire quand on n'aime pas monter en voiture, peut-être qu'il préfère conduire en fait, avoir l'impression de contrôle. Ça n'a jamais été un problème pour lui. Il sourit quand son téléphone lance ABBA et qu'Eoin surpasse encore toutes ses attentes. Au mieux il espérait juste qu'il ne se moque pas trop méchamment. « Franchement, nan, j'aurais pas cru, » et tant pis s'il se répète. « J'écoute pas que des trucs comme ça si ça peut te rassurer. 'fin... » Il hausse les épaules. En fait, Eoin n'a pas l'air d'avoir besoin d'être rassuré sur la question, c'est bien pour ça qu'il vient d'exploser les scores à son test.

Il attrape une première étagère sur sa gauche et l'emboîte dans sa moitié de bibliothèque. Ça commence presque à ressembler à un meuble branlant et ça vaut bien une gorgée de bière. « C’est trop bizarre de me retrouver à vivre avec toi. J’veux dire. J’avais pas prévu ça en commençant l’année. » Mihail incline sa bouteille avant de la vider d'un trait et de l'envoyer glisser plus loin. « Bah ouais, moi non plus. Genre la thune que j'avais de côté c'était pour une bagnole, justement. » Il serait pas allé bien loin avec ce qu'il avait vu que l'emménagement a suffi à en grignoter la plus grosse partie, mais il avait quand même prévu mieux qu'un tas de ferraille à peine en état de rouler. Là, il peut faire une croix dessus pour un moment, le temps qu'il arrive à renflouer son compte en banque. « Mais j'crois que j'regrette pas... Même si tu chantes sûrement comme une casserole et que t'essaies de m'attirer dans ton lit. » La dernière étagère en place, il fait signe à Eoin d'approcher son côté pour que tout soit en place. Plus qu'à placer les vis et : « Pour clouer le fond on attend demain ou on teste aussi la tolérance des voisins à la douce mélodie du marteau à minuit ? » Il hésite franchement, et y a une lueur amusée dans son regard.
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MessageSujet: Re: no more runnin (eoin)   no more runnin (eoin) EmptyMar 13 Mar - 6:36

Il reste dix mille trucs à régler, dans le fond, et Eoin se laisse bercer par la voix de Mihail, un instant, abattu par la fatigue. C’est l’énergie qui retombe, il raisonne, et la voix de Kate Bush, sans doute, et la bière dans sa gorge et la façon dont l’appartement est chaleureux malgré le bordel de cartons qu’il contient à cet instant. C’est chez lui, chez lui, chez lui, c’est la pensée qui arrête pas de tourner dans sa tête depuis qu’ils ont récupéré les clés. C’est chez eux, chez eux, chez eux, c’est pas grand, y a qu’une chambre et c’est suffisant, parce que y a personne d’autre, parce que y a plus rien à part eux, pas de parents à surveiller, pas de fratrie envahissante, pas d’espace clos dans lequel étouffé. Il relève à peine les yeux, lorsque Mihail lui parle de voiture, hoche de la tête comme s’il pouvait lire dans son esprit. Il peut pas, bien sûr, faudrait voir à pas l’oublier. Il peut pas, évidemment pas, ils ont pas encore de super-pouvoirs, ils sortent pas encore d’une super production Marvel avec un scenario tout pété. Ça aurait l’air fameux, le plot, de toute façon, deux étudiants fauchés se découvrent des pouvoirs. Est-ce qu’ils sauvent le monde ? Nope. Ils s’achètent une caisse peut-être. Ou alors ils payent leur dette étudiante. Va savoir. Y aurait sans doute pas grand-chose de glorieux à raconter sur eux. Eoin est pas sûr que ce soit important. Il se racle la gorge, un peu, hésitant. Ses parents accepteront sans problème de leur prêter la caisse et il suppose qu’il pourra embarquer Rowan pour les aider à monter le matelas.

« C’est pas un souci, mon père nous prêtera sa caisse. Ils nous inviteront sans doute à bouffer, je crois que ma mère a un crush sur toi. » Sa mère a un crush sur à peu près tous les gens qu’il daigne leur présenter, c’est ce qu’il lui dit pas. Peut-être parce qu’elle croit qu’il est seul ou peut-être parce qu’il a extrêmement bon goût dans les gens qu’il fréquente – il préfère la seconde solution, concrètement, parce que ça épargne son ego. C’est pas sûr que ce soit vrai mais au moins c’est rassurant et il cale une étagère en fredonnant doucement. « Je préfère que tu conduises, ouais. » Il est heureux qu’il propose de lui-même, parce qu’Eoin a pas envie de raconter, parce que le déménagement a été suffisamment éprouvant, déjà, alors que la distance sur laquelle il a roulé été infime, parce que y a trop de souvenirs douloureux qui remonte, trop d’images qui tourne, parce qu’il a failli tuer Rowan et qu’il y aurait pas survécu, parce qu’il a failli se faire percuter parce qu’il faisait pas assez attention à la route autour de lui. Peut-être qu’il en parlera un jour. Il faudra bien, sans doute, parce qu’il cauchemarde de l’accident, parce que y a trop de trucs qui le tirent vers le bas, trop de trucs qu’il faudra mettre sur la table, une autre fois, comme les bouteilles et les bouteilles plein de cachets qu’il a plaqué quelque part dans des taies d’oreillers.

« Je pense. » Il plaque une main sur sa bouche, se laisse tomber en arrière avec un soupir épuisé. « Je pense qu’on attendra pour tester leur patience quand j’aurais l’énergie de m’engueuler avec eux s’ils viennent nous emmerder. Deal ? »

Il se redresse sur ses coudes, le fixe, hausse un sourcil :

« Et histoire de régler ça une fois pour toute : si j’essayais de te mettre dans mon lit, je m’y prendrais pas comme ça. »

Et s’il y a un éclair de taquinerie dans ses yeux et quelque chose d’un peu carnassier dans son sourire eh bien, on ne s’étonnera pas.
Après tout, Mihail est bien trop beau pour son bien et Eoin n’a jamais été doué pour ignorer ce qui lui plait.
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