« - Tu sais pourquoi ça craint l'amour ? - Non ? - Parce que c'est indissociable de la vérité. »
Manger manger manger. Le ventre qui grogne, qui réclame l'attention, il est plus de 12h30 et tu viens tout juste de sortir du travail, légèrement irritée comme d'habitude lorsque tu as faim. C'était pas une vie, d'avoir faim comme ça. Tu jettes un regard au ciel au-dessus de ta tête ; plus de vingt degrés, les nuages qui couvrent les rayons du soleil, t'as quand même mis une petite écharpe autour de ton cou, ne sait-on jamais. C'est bientôt Noël et ton âme d'enfant sautille déjà partout à l'idée de cadeaux, de bonne bouffe comme de la dinde ou des marrons chauds – préparés par Seth, attention ! T'espères d'ailleurs qu'il te fera aussi des biscuits, on ne peut pas passer de bonnes fêtes sans de délicieux sablés – et d'une belle réunion de famille remplie d'amour. Ahaha... Non, ça allait probablement partir en cacahuètes comme chaque année, mais même ça, ça te donnait envie. Tu avais même installé un immense sapin rempli de guirlandes de toutes les couleurs en plein milieu de ton salon ; avec à ses pieds, la traditionnelle crèche et son petit Jésus, le tout dans une petite ambiance musicale sympathique. T'étais même pas croyante ou quoi que ce soit d'autre ; tu trouvais juste ça beau, les minis-marionnettes remuant comme si ils étaient véritablement mués par la Vie, et tu pouvais les regarder pendant des heures, posés dans cette neige synthétique. C'était ça, qui te manquait le plus ; vivre dans une ville aussi chaude en plein hiver signifiait ne pas avoir la possibilité de voir le moindre flocon devant sa porte, alors bye-bye les batailles de boules de neige et la création de bonhommes de neige. Ca te donnerait presque envie de pleurer.
Ton ventre se rappelle à toi, à force de baver sur toute cette bonne nourriture que tu n'as pour l'instant pas sous la main ; et tes pupilles sont irrémédiablement attirées par le fast-food pas très loin, avec sa grande enseigne. Tu presses alors le pas, pénétrant dans le bâtiment à l'odeur de gras ; à cette heure-ci, il était blindé, mais tu pouvais faire la queue pendant deux bonnes heures juste pour un sandwich. Ton plateau rempli à ras-bord en main, tu dois désormais te trouver une place. Tes pupilles captent alors une silhouette familière ; très familière, même. Kizuki, à une table seul. Ni une ni deux, tu te rapproches de lui, déposant ton plateau en face du sien pour te glisser sur la banquette. « Kizuuuu ! Ca faisait longtemps ! Comment tu vas ? Sérieux j'pensais que j'arriverais jamais à manger – j'ai si faim, si tu savais. » Que tu gémis dramatiquement, ne mettant pas plus longtemps pour attraper ton sandwich, le déballer et y plonger tes dents. Le gras explose sur tes papilles, et ça pourrait presque te donner un orgasme ; polie, tu termines ta bouchée pour reporter ton attention sur lui. « Ca fait du bien. Alors ? Tu me racontes quoi de beau ? » Tu tends la main pour lui piquer une frite, alors que les tiennes sont encore pleines ; mais eh, que voulez-vous, c'est toujours meilleur chez les autres.
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Owen Miyazaki
MAD HATTER
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With or without you. With or without you, ohoh. I can't live, with or without you.
U2 résonnait, décibels libérés, dans l'habitacle - résonnait l'oubli tant désiré. Depuis sa séparation, il n'avait eu cesse de ressasser les réminiscences de son passé avec Vega. C'était comme si une partie de lui avait voulu tout oublier tandis que l'autre souhaitait encore souffrir, de tout son être. Il songeait à ses grands yeux de poupée, à la douceur de ses cheveux toujours parfumés, à tout un tas d'autres choses dont lui seul avait le secret. Le jeune homme était ému à cette pensée, poète romantique à deux balles qu'il était. C'était compliqué, tout à fait cliché aussi - indéniablement à cet instant, le cliché devait être Kizuki. Ils s'étaient séparés quelques temps avant son départ pour Savannah, la faute à diverses raisons, diverses peurs surtout. Leur relation avait évolué à leur rythme, lentement, avec une assurance grandissante... et il s'étaient alors ainsi dé-couverts. Les vices avaient commencé à jaillir tels des geysers indésirables et la pression se faisait si forte qu'ils décidèrent d'y mettre un jour terme. Et il avait pensé, cependant, en partant, que la négativité s’effacerait avec le temps. Qu'elle laisserait peu à peu place aux souvenirs heureux, mais avait-il seulement songé un instant à la nostalgie de ces moments ? Certes, leurs disputes étaient loin, très loin... trop loin. Pourtant, il savait que de leur amour la guerre naissait, que sur leur passage, ils pouvaient bien tout dévaster. Foutus aimants amants, qu'il se disait.
A la John et Yoko, ils étaient deux voitures fonçant à vive allure pour venir se percuter de plein fouet et laisser les sentiments se libérer, exploser sous la forme de milliers de jets incontrôlés.
Il avait ainsi un peu le cœur dans les chaussettes mais portait des chaussettes hautes en couleurs. Son estomac n'avait cesse de lui rappeler que manger était un besoin humain et merde, il était humain. Peut-être qu'un peu de nourriture ne lui ferait pas de mal, peut-être même que ça lui ferait le plus grand bien. Sur la route, désormais libéré au grand galop, il ne se voyait plus retourner se parquer chez lui. Ce fut peut-être à cet instant qu'il prit une des décisions les plus censées de sa vie. Le fast food était une option envisageable, oui. Et il entra, et il commanda, toute la certitude et la satisfaction vis à vis de son choix avec lui.
Et ce fut certainement sans compter sur l'arrivée de Baby.
Il l'a regarda s'installer, sans un mot, son Kizuki intérieur déversant toutes les larmes de son corps, les yeux brillant de joie écrasés par la fatalité. On n'échappe pas à son destin. Le même regard de poupée, la même bouche boudeuse, les mêmes mimiques adorables : la réincarnation qu'il ne connaissait que trop bien de Vega. Drôle de hasard. Il le savait, cela faisait un petit moment déjà qu'il avait sombré à nouveau dans ce que l'on pouvait appeler l'oubli de soi temporaire. A côté d'elle, il n'était plus le même, totalement déréglé le garçon. Mais il ne le pouvait pas. Et elle qui s'approcha finalement, elle qui déposa son plateau, elle qui prononça son nom, et lui qui sentit son monde intérieur éclater en milliers de morceaux. L'air de rien, Kizuki - " Ça va très bien et toi ? " et ça ne pouvait pas mieux aller, quoique... si elle n'était pas la sœur de Seth, s'il s'empêchait n'était-ce qu'un peu plus de tomber amoureux, alors si, peut-être que les choses pourraient aller mieux.
Baby se jeta sur la nourriture tandis que le japonais restait à la regarder, un peu hébété. Ce n'était pas qu'il voulait l'impressionner - quoique si, ça l'était tout à fait. " Rien de particulier. " Un truc intelligent pour compléter peut-être ? " Je ne m'attendais pas à rencontrer quelqu'un que je connais ici, pour les trois fois où je viens dans l'année. " Ah, non. Il prit à nouveau une bouchée de l'hamburger qu'il tenait, pas fondamentalement sûr d'apprécier l'instant, la sauce qui coulait sur le menton et la garniture qui se faisait la belle. Et elle, comment faisait-elle pour demeurer jolie dans la même condition de bête affamée ? La cristallisation, Kizuki, la cristallisation." Hé ! " Une petite frappe sur la main voleuse de frites et il se servit à son tour sur son plateau : jeux de mains, jeux de vilains que vouliez-vous.
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Sujet: Re: Mon cœur laisse passer trop d'affects. // KIZUKI. Mar 9 Jan - 14:18
Mon cœur laisse passer trop d'affects
Baby & Kizuki
« - Tu sais pourquoi ça craint l'amour ? - Non ? - Parce que c'est indissociable de la vérité. »
Tu n'avais jamais rien compris aux sentiments, toi. Tu avais beau lire et relire et rerelire et regarder des mangas, des animes remplis d'amour, de dévotion, d'affection, toi t'as jamais bien compris tout ce bazar. Tu arrivais à capter les ressentis simples, comme la joie, la tristesse ou la colère, mais cela s'arrêtait là. C'est pour cela que non seulement tu ne faisais pas attention à tes propres sentiments, mais qu'en plus tu ne tenais pas en compte ceux des autres ; t'es un putain de bulldozer qui passe dans la vie des gens pour la réaménager à ta guise, sans même te rendre compte que cela pouvait éventuellement leur poser problème. Quelque part, cela faisait de toi une parfaite égoïste. Tes volontés d'abord, celles des autres après. C'est pour cela que malgré les protestations de ton frère, tu continues de le forcer à ne pas lâcher prise avec son mari – parce que cela t'arrange. C'est aussi pour cela que tu ne te rends pas compte, du possible malaise que tu instaures dans son groupe d'amis. Que ça soit auprès de Kizuki ou des autres, d'ailleurs. Tu es aveugle, ou peut-être que tu aimes faire semblant de l'être. On ne savait pas trop. « Ca va, tranquille ! Affamée, y'a pas idée de laisser une pauvre jeune fille sans rien dans le ventre aussi longtemps. » Que tu soupires dramatiquement, avant de lui offrir un sourire en coin pour bien lui montrer que tu plaisantais. D'ailleurs, aussitôt après, tu croques dans ton sandwich, te décrochant de la conversation le temps de terminer ta bouchée.
Et puis, Kizuki reprend le flambeau. Il essaie de relancer le sujet, et c'est un peu mignon comme tentative, même si toi tu es trop occupée à t'empiffrer pour avoir la politesse de répondre de suite. Il faut attendre que tu déglutisses pour que tu renchérisses. « Ah, tu viens pas souvent ? P'tain moi je passe presque ma vie ici. Je sais pas comment je survivrais sans fast-food. » De toute façon, les trois quarts de ton salaire passait dans la bouffe. Et les jeux vidéos. Le dernier quart allant évidemment à toutes les facture, et le loyer. Tu tends la main pour lui voler une frite, un petit couinement pathétique passant la barrière de tes lèvres lorsqu'il te tape la main. Tu as une moue en mâchouillant le morceau de patate, le laissant piquer dans ton propre plateau parce que, bon, c'est de bonne guerre. « T'es pas gentil. » Que tu marmonnes, boudant faussement comme une enfant, rattrapant ton sandwich pour le terminer et continuer tes frites, les tiennes cette fois, dans ton propre plateau.
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Ils étaient simples, ils étaient enfantins. Kizuki souriait tendrement à la remarque de Baby comme il le faisait constamment. Les pensées se battaient dans son esprit et les mots semblaient alors se pousser à la sortie de sa bouche, ne sachant qui se devait de passer en premier à cet instant. Il était enveloppé d'une douce confusion, à la juste limite de l'émoi. Rien que ça. Il s'affairait néanmoins à cacher la flamme qui naissait en lui bien que quoi qu'il aurait pu laisser paraître, il le savait, la jeune femme ne comprendrait pas et que même cela écrit au milieu de son front (ce qui n'était pas loin d'être le cas), il n'était pas certain qu'elle en fasse la réalisation. Elle le mettait dans tous ses états. Aujourd'hui, il était bien, ni trop, ni trop peu et fort heureux de pouvoir se présenter ainsi. La bête endormie ne menaçait guère de se réveiller, ses organes allaient du tonnerre de Dieu et il était persuadé qu'aucune ombre viendrait obscurcir le tableau. Alors, il se laissait aller, baissant la garde, s'abandonnant au besoin le plus naturel des hommes : aimer.
" Tu as un peu de sauce là.", dit-il en souriant (encore), attrapant sa serviette pour venir essuyer la microscopique goutte sur le menton de la jeune femme comme s'il avait attendu cet instant depuis le début. Il était sociable et pourtant d'une terrible maladresse lorsque les sentiments venaient s'y mêlaient, c'était mignon à en crever. Il y avait des airs d'Edith Piaf qui résonnait en lui et il possédait ces yeux d'enfant face à un magasin de bonbons, emplis d'envie et de fascination. Non, vraiment, rien ne l'aurait fait descendre de ce nuage, rien à part Seth peut-être et sa destruction massive qui ne laisserait certainement guère la place à quelconque amativité ainsi faite.
Il y avait Baby qui était venue se poser comme une abeille sur une fleur dans le cœur à l'équilibre précoce des cavaliers et comme à chaque fois, Kizuki avait tout pris de plein fouet.
" Je me demandais si ça te dérangerait que l'on se voit chez moi un de ces jours, j'ai plein de choses à te montrer. " - comprenez, des poèmes. Il n'avait pas l'esprit déplacé quoi que l'on pouvait penser, à vrai dire, il connaissait la gente féminine mieux que l'on ne pouvait se l'imaginer. Car ses mains s'étaient déjà promenées sur bien des femmes, avec son air de rien, comme quoi l'absence de virilité perdue dans la féminité pouvait également charmer. Mais Baby, Baby qui lui résistait, glace trop gelée qui demeurait impassible sous sa dent. Il ne la comprenait pas et même une montagne de poèmes n'aurait certainement pas amené de réponses. De coutume, quelques vers et l'affaire était réglée, hommes comme femmes cédaient mais là, là était une toute autre affaire. Et même en son cœur, il jouait aux sept différences.
« - Tu sais pourquoi ça craint l'amour ? - Non ? - Parce que c'est indissociable de la vérité. »
Tu étais quelqu'un d'égoïste. Tu ne remarquais rien de ce qu'il se passait autour de toi, tu ignorais les sentiments des autres – pire, il t'arrivait même de les tourner à ton avantage. Ça pouvait paraître horrible, déclaré comme cela, mais tu le faisais sans trop t'en rendre compte, parce que tu as grandi comme ça ; égoïstement. C'était peut-être ça qui attirait souvent les autres, même, en réalité. Cette bulle dans laquelle tu t'étais plongée, là où il n'y avait que toi, où il n'existait que ta personne, tes rêves et tes sourires. Une protection contre le monde extérieur ? Peut-être. C'est pour cela aussi que y'a des sentiments humains que tu connais pas, que t'arrives pas à concevoir dans ta petite tête. L'amour, ça existe que dans les yaois pour toi. T'as déjà été en couple pourtant, plus d'une fois – on va pas dire que t'es totalement innocente de ce côté-là... Mais tu es vierge de tout cœur qui bat trop vite et trop fort quand on croise le visage de l'être aimé.
Tu relèves la tête vers lui, haussant un sourcil perplexe à sa remarque – comme si une jeune femme aussi digne que toi pouvait avoir de la sauce sur la bouche, non mais ! Tu te laisses essuyer comme une enfant avant de pouffer de rire. « Merci. J'suis pas la plus classe du monde quand je mange. » Que tu avoues tout de même, avant de lui lancer un clin d’œil et d'attraper une autre frite. Tu ne percevais rien de son émoi, tout à ta mal-bouffe, car c'était un moment sacré avec lequel tu te plongeais toujours dans une communion intense ! Tu termines cependant rapidement ton plateau, poussant à la fin de la dernière frite un immense soupir de satisfaction. Un peu plus et tu tapotais ta bedaine remplie avec un sourire conquis – mais on n'ira pas jusque là non plus, Baby.
Tu reposes donc tes pupilles sur sa silhouette, comme si tu te rappelais de sa présence uniquement lorsqu'il se mettait à parler, avant d'afficher un beau sourire à l'évocation de ses poèmes. « Oh, tes textes c'est ça ? Avec plaisir ! T'es dispo, là ? Il me reste encore... » Un rapide coup d’œil vers ton portable « Une bonne heure de pause avant de reprendre le travail. Je pourrais passer quelques instants ! » Ouais, t'étais comme ça. A t'inviter chez les gens dans un claquement de doigts – mais bon après tout, c'est lui qui te l'a proposé en premier, non ? C'est que ça ne devrait pas le déranger.
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Sujet: Re: Mon cœur laisse passer trop d'affects. // KIZUKI. Jeu 15 Mar - 11:05
Idiot. C'était idiot l'amour avec ses préoccupations maladivement infantiles et tous ses non-dits. C'était un jeu de " Devine à quoi je pense " auquel il manquait bien des règles ; la première était certainement de faire comprendre aux deux partis qu'ils jouaient ensemble car dans cette manche, oui, cela ne semblait pas être si clair. Pourtant, Kizuki comprenait bien qu'elle ne comprenait guère et même son message de Saint-Valentin n'avait su y faire ; la situation dépassait son monde de compréhension - à tel point qu'il fut étonné de la voir accepter son invitation. " Hum... Là ? Tout de suite ? " A en perdre même un peu pied. " Je ne pense pas que mon appartement soit en état de te recevoir... à vrai dire... " Pas de pétales de rose éparpillées, de chandelles allumées, ni d'ambiance parfumée. Non, plus sérieusement, il devait bien y avoir les restes de son repas de la veille, quelques bouteilles qui traînaient, plusieurs piles de vêtements dispersés et beaucoup, beaucoup de son bordel artistique éparpillé.
En y repensant cependant, il réalisa qu'elle avait tout de même compris dans cette incompréhension générale ce qui l'animait, tout ce qu'il avait à lui offrir, de la poésie - cela embauma son cœur un instant... " Je suis désolé... " et il le paraissait réellement avec son siège de l'amour un peu trop grand. Il se devait de trouver de quoi meubler, de quoi compenser avant qu'elle ne lui échappe. Non, il ne voulait pas la voir partir et laisser ses chances s'enfuir, une fois encore.
" En attendant, je peux toujours t'en lire un, de ces poèmes. " Un clin d’œil, sourire enjôleur qui se perdait, restait à trouver les mots justes pour la faire rester. Il ne voulait pas sombrer dans une lourdeur romantique mais avait bien des choses à exprimer - lourdement. romantiques. Et il songea à Ivy un court un instant, la seule qui ne crachait pas vraiment, pas tout à fait, sur ce qu'il avait à raconter... quoiqu'il y avait Atticus également mais face à tout cela la réaction de Baby, elle, demeurait fort inenvisageable. " Tiens, on a qu'à jouer plutôt, je ne voudrais pas te dégoûter de mes mots alors donne-moi les tiens. " Il tenait un air malicieux sur son visage de chérubin. " Par exemple, tu me dis extase et... songes, je te réponds un vers : ... extase et mélancolie, au rythme de mon cœur, les songes s'embellissent. " C'était un jeu qu'il avait en réalité mûrement réfléchi, bien avant toute cette scène. Il était en terrain conquis, terre battue, trônant au milieu de son domaine de prédilection. Il avait une heure devant lui désormais pour envelopper la jeune femme de cette même douce confusion qui l'envahissait, pour l'ensorceler jusqu'à la mener enfin dans son monde fait de mots aux résonances encore absentes dans le cœur de cette dernière.