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Invité ☽ ☾
| Sujet: the passenger (nemo) Mar 12 Déc - 16:05 | |
| Les pieds sur le tableau de bord, il essaye de comprendre les quelques notes qu’il lit tout en faisant des bulles à l’aide de sa paille dans son smoothie à la fraise dans lequel il a rajouté un peu de rhum pour rehausser le goût. Pour une fois c’est pas un magazine de cul qu’il reluque à la place des rails, enfin si un peu, mais pas que. C’est un magazine de guitare avec des filles en soutifs et des partitions, et là il a pas les yeux rivés sur une entrejambe ou des tétons mais bien sur une partition qu’il essaye de déchiffrer, sans grand succès, il arrive à se concentrer un peu quand même, c’est depuis qu’il a fait partir le train de la gare y a cinq minutes qu’il y est quand même, mais c’est un peu sa limite et il finit par balancer le truc de l’autre côté de la cabine, il irait pas jusqu’à se remettre droit sur le siège non plus mais pourtant quand il remet les yeux sur les lignes de chemin de fer, il crache le rhum à la fraise par les narines et il tape son poing avec rage sur le tableau de bord pour écraser le bouton qui commande les freins. Ça crisse, la grosse mémère qu’on lui a refilé aujourd’hui est pas de première jeunesse et elle manque un peu d’huile, mais elle arrive à freiner quand même, la brave fille, elle s’arrête bien quelques mètres avant le salaud qui s’est foutu sur les rails. Et qui bouge même pas. Putain. Encore un suicidaire qui venait faire chier le service publique, pouvait pas faire ça chez lui, là où ça embêterait personne non ? « Msieurs dames ici votre conducteur, s’cusez pour l’arrêt soudain qui va durer quelques minutes mais y a un petit bâtard qui s’est mis sur les rails. J’vais le défoncer et on repart. » Qu’il dit à son petit micro relié aux wagons, avant de rajouter, consciencieux, « ah et faut pas descendre sur le quai, vraiment hein j’en ai pas pour longtemps. A tout de suite. » Faudrait pas qu’ils s’impatientent et qu’ils descendent sur la voie de gauche quand le train qui dessert Savannah passera dans une vingtaine de minute. Il ouvre sa petite porte et saute sur le sol, avant, ni plus ni moins, de courir vers l’empatté qu’était toujours là, de lui sauter dessus et de le plaquer au sol façon quaterback prêt à gagner le superbowl. « MAIS T’ES SERIEUX BATARD ?! » Il avait attrapé le gosse qu’il venait de plaquer par terre par le col et le secouait alors qu’il était à califourchon dessus. Maintenant qu’il était prêt de son visage il pouvait clairement reconnaître le petit frère d’Atticus, un vrai petit con comme on en faisait plus, un gland qui faisait souvent chier Abe – mais essayer de venir se jeter sous son train, ça, il l’avait jamais fait. « Putain mais qu’est-ce que tu fous là ? » Il se relève en le tenant toujours par le col, le pousse pour les faire sortir des rails – c’est que c’est électrifie ces trucs là quand même. « T’es pas assez chiant comme ça faut qu’en plus tu me niques ma journée de taff ? T’as cru ici c’était gratuit j’allais te laisser passer sous les roues comme ça ? J’suis pas payé pour nettoyer la carlingue des intestins des boloss putain, c’est pas mon taff de ramasser les petits bouts de corps sur les bas-côtés merde ! » Il est plus énervé qu’autre chose, parce que quand on se fait faucher par un train même à petite vitesse ça en fout partout, et il clairement pas payé assez pour s’occuper de ça. |
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s’il a de l’humour il finira mort noyé ▹ posts envoyés : 1595 ▹ points : 26 ▹ pseudo : Camille ▹ crédits : av Xerxes ♥ + aes Kenny ♥ ▹ avatar : Archy Marshall (King Krule) ▹ signe particulier : roux sorti des enfers, abonné aus suicides manqués
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| Sujet: Re: the passenger (nemo) Mer 20 Déc - 0:16 | |
| J’ai jamais essayé de me jeter sous un train, tiens. C’est avec cette pensée réjouissante et l’envie de tenter une nouvelle expérience que Nemo se réveille, ce matin-là, en s’extirpant du lit après un bâillement de plusieurs secondes. C’est un peu curieux, de pas y avoir pensé avant, sûrement parce que c’est un grand classique, le coup du train, et qu’il n’aime pas faire comme tout le monde. Puis il va pratiquement jamais à la gare, ou près des rails, il aurait plus de chance de se faire écraser par un bus, vu son itinéraire journalier. Il se dit qu’c’est une bonne idée, pour commencer la journée en beauté. Puis il doit voir Abe, alors autant faire d’une pierre deux coups, puisqu’il se rappelle que cet abruti a l’autorisation de conduire des locomotives. Apparemment, on craint pas les déraillements parce que le conducteur se branle sur un magazine porno au lieu de regarder devant lui, dans cette compagnie ferroviaire. Ça fera bien, le jour où ils l’annonceront aux infos. Il en ricane d’avance. C’est avec une chemise recouverte de motifs chamarrés et d’un bonnet violet qu’il se lance dans cette expédition qui l’enthousiasme à souhait jusqu’au chemin de fer le plus proche, une cigarette allumée durant le trajet pour patienter lorsqu’il se plante sur les rails, debout – couché, il risquerait fort de passer en dessous sans une égratignure, il en est persuadé, il vaut donc mieux se le prendre de face. Il est pas très certain que ce soit la ligne d’Abe, mais bon, tant pis. Fin, si ça pouvait être cet enfoiré de raciste qui se prend ses intestins sur sa vitre, ça lui ferait quand même bien plaisir.
Il attend pas très longtemps, bizarrement, un train ponctuel, il pensait pas que ça existait. Ce serait donc un mythe, ce qu’ils racontent tous à la télé ? Son sourire s’élargit au crissement assourdissant, mais l’impact ne vient pas. Il est pas tellement surpris, hein, il a l’habitude, maintenant. Il voulait juste voir si ça allait marcher, sans trop y croire. Y’a un mec en furie qui sort de la première voiture. Nemo, lui, il a toujours pas bougé, à tirer sur sa clope comme si y’avait rien de plus normal de prendre sa pause cigarette sur des rails. Il plisse les yeux et sourit plus fort, quand il voit qu’il a tapé dans le mille, bingo, c’est son facho préféré et con comme la lune qui se précipite sur lui. Il voit pas le moment arriver où Abe se jette sur lui et le plaque à terre, l’arrière du crâne qui se cogne à un rail et les mains de l’autre qui le secouent par le col. Il est sonné, mais ça l’empêche pas de se marrer, le fou rire qui s’échappe de sa gorge sans crier gare, pas capable de s’arrêter même si Abe gueule comme un goret. Il se laisse traîner loin des rails, les yeux toujours rieurs avant de filer une petite tape sur l’épaule du cheminot, l’air de dire haha on a bien rigolé non ? « Abe, mon pote, j’avais envie d’te voir, voilà tout. J’pensais que des lambeaux d’moi te f'raient plaisir. » Il se dégage de son étreinte, le regard qui s’éteint, l’expression qui reprend sa platitude mortelle coutumière, bâillement du bout des lèvres. « Mon dealeur s’est fait choper. J’veux d’la coke, j’me suis dit qu’t’aurais quelqu’un à me conseiller dans tes jeunesses hitlériennes. » Il hausse les épaules, nonchalant. Ouais, c’est ça qu’il avait à demander à Abe. Ouais, c’est pour ça qu’il s’est foutu sur les rails, il pouvait pas attendre demain, faut pas déconner. |
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