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| bubble pop electric [Tosher] | |
| Auteur | Message |
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donne coeur, pas cher, déjà utilisé ▹ posts envoyés : 1889 ▹ points : 16 ▹ pseudo : Unserious/Agnès ▹ crédits : WHI, tumblr, bazzart / avatar : balaclava / AES : moi / gif : camille ▹ avatar : Ben Barnes ▹ signe particulier : un accent de liverpool, un tatouage "bad" au creux du coude, et une chevalière à l'index gauche. oh, et totalement casher. en théorie.
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| Sujet: bubble pop electric [Tosher] Ven 27 Oct - 23:55 | |
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Toad & Asher tonight i'm gonna give you all my love in the back seat creditimage|tumblr Jo : on voulait t’inviter à boire un verre, avec les gars. Inferno, ce soir ? à toute.
Y a des trucs dans la vie dont t’as pas forcément envie, ni maintenant ni jamais, te faire arracher une dent, écouter du Pitbull pendant deux heures d’affilée, manger un milkshake aux épinards, et à n’importe quel âge, n’importe quelle période de ta vie, ça ne bougera pas, c’est immuable, pas moyen que ça change, même si tu fais tous les efforts du monde. Asher aimerait dire qu’il est assez facile à vivre, qu’il suffit de lui montrer un minimum de considération pour rentrer dans ses bonne grâces, mais ce serait mentir, parce qu’en ce qui le concerne aussi, y a une myriade de choses qu’il ne ferait sous aucun prétexte. Parmi elles, aller boire un verre avec ses tarés de collègues qui n’ont jamais montré la moindre espèce d’empathie à son égard, sauf depuis qu’il a tenté de se donner la mort. Drôle hein, comme le simple fait d’être reconnu comme suicidaire invite les gens à vous traiter avec respect. Un respect tout relatif ceci dit, faudrait pas trop en demander. Y a toujours les mêmes ragots qui circulent sur lui, les mêmes bruits de couloir qui reviennent comme un grincement désagréable, la craie qui glisse sur le tableau noir qu’est sa vie, il aurait fait ça pour une fille et vogue la galère. Ouais, et t’aurais vu la fille. L’ouragan. On l’aurait appelée Irma qu’elle aurait pas fait décoller autant son cœur, y a une lettre en commun mais rien de plus. Ça ressemble à un mauvais film, c’en est un, et Asher est un putain de bon acteur, comme dit Scar. Il prétend, il enfile un costume, il se pare des traits d’un autre homme. Ça marche, il croit. On va pas mieux, on fait croire, on sort et on sourit pour la forme, ça fait plus joli sur les rares photos que les autres prennent de vous. Rares, parce que personne ne veut avoir trop d’images d’une personne presque morte, d’un pantin instable qui risque de basculer à tout moment de l’autre côté du rideau, qui n’a pas encore totalement repris conscience de son existence et doit l’apprivoiser de nouveau. Pas de photos, ça risquerait de faire mal. Pour un peu, il dirait que ça risquerait de briser le cœur, mais ça supposerait qu’il y ait des gens qui tiennent à lui. C’est pas vrai, si seulement ça l’était ; il ferait rien, sans doute. Rien de plus que regarder ses pompes pour éviter les iris.
Asher : hey, ça te dit un verre ? mes collègues m’ont invité, j’me sens pas d’y aller seul.
Envoyer à Toad. Woosh. C’est le bruit que fait le message quand il part, un peu comme son cerveau qui se trouve sûrement à bord d’une fusée lancée dans la stratosphère. Ça fait deux semaines, facile. Ça fait deux semaines ou trois, ou un mois, c’est dur d’avoir la notion du temps quand on vit dans le sablier, quand on regarde la poussière nous tomber dessus sans pouvoir réagir, percer le verre, se frayer un chemin vers la sortie. Ça fait un mois, on va dire, ça permet d’avoir une base. Un mois qu’on meurt pas, Toad, un mois qu’on vit un peu trop dans les bras de l’autre, à se prendre pour ce qu’on n’est pas, à espérer que ce soit juste un jeu, qu’il n’y ait pas plus, parce que plus ça blesse, ça écorche, ça tue, et on n’a pas vraiment envie de mourir quand on est ensemble, Toad. Enfin, on a toujours envie de mourir, mais on ne le dit pas, c’est un vilain mot et ça t’fait de la peine. J’me sens pas d’y aller seul, ouais, bien sûr. Et la meilleure manière d’affronter le choc des cultures, c’est d’amener son plan cul homosexuel à une réunion de fachos. Ça sent le sale plan, il s’en fout, y a pas un poil de lumière dans sa conscience, un seul éclair de lucidité pour lui faire comprendre que c’est une mauvaise idée. Et le téléphone qui vibre, Toad qui accepte. Putain, pourquoi il accepte ? Pourquoi il dit pas simplement qu’il a un empêchement ? Pourquoi c’est pas Asher qui le fait, qui lui dit désolé c’est annulé à plus, qui reste tranquillement sur son canapé pour le reste de la soirée ? Pourquoi est-ce qu’il faut qu’il réponde :
Cool. Inferno, 22h.
Il préfère se donner un créneau large pour pas que Toad le voie sobre, sans quelques verres dans le pif, gêné d’avance en pensant aux conneries que ses collègues pourront bien raconter. Y a Jim qui trouve que quand même, Savannah c’est plus c’que c’était avec toutes ces minorités qui font chier les vieux et qui taguent les murs, Mindy qui boit que des tequilas paf en critiquant sa belle-mère et en racontant les dernières frasques de son chat Sylvio. Et puis aussi, y a Lucy, qu’est un peu trop maigre et un peu trop autoritaire, qui a les yeux rivés sur lui à chaque fois qu'il bouge un cil, qui boit ses paroles comme il siroterait de l’eau de vie, qui trouve toujours des excuses pour venir dans son bureau alors qu’elle n’a rien à y foutre. Y a Lucy et elle sera là, ce soir, comme à chaque fois qu’ils se réunissent comme des putain de piliers de comptoir, qui comptera pas les fois où elle rigolera à ses blagues et les fois (étrangement, le même nombre) où elle sera atrocement gênée par son cynisme trop corrosif.
Et putain trois heures plus tard, il est vingt-et-une heures cinquante-deux et Mindy déblatère sur le chien du voisin qui pourchasse Sylvio en permanence, Jim se plaint du latino qui lui a manqué de respect en début d’après-midi et Lucy lui souffle au creux de l’oreille qu’il lui a manqué, au boulot. Ouais, c’est de glander à sa porte pendant la pause café qui lui a manqué, pas lui, pas vraiment. Alors il hausse un peu les épaules, descend le shot de tequila de Mindy laissé sans surveillance. Ça tourne pas assez, il est trop habitué à boire et il tient foutrement bien l’alcool, l’enfoiré. Ça tourne pas assez quand il voit Toad arriver enfin, quand il s’approche de la table et semble tellement pas à sa place, quand le reste du monde s’écarte pour le laisser passer comme un putain d’archange. L’alcool lui brûle un peu trop la gorge, lui pique un peu trop les yeux, il manque de s’étouffer alors qu’il le salue d’un léger signe de tête et y a son cœur qui joue un putain de solo de batterie. La chaise à côté est libre, lui est réservée, il tapote sur le cuir tanné du bout des doigts pour l’inviter à s’asseoir, même si ça implique d’être pris en sandwich entre Lucy et lui. Au moins, il pourra l’ignorer sans trouver une fausse excuse, sans sortir un mensonge de son chapeau pour échapper aux explications de rigueur. « C’est Toad, un ami. » Y a la langue qui bute sur le mot un, qui crache trop rapidement le ami pour que ça semble naturel. Sa main qui se cloue discrètement au genou du pasteur alors qu’il vient tout juste de s’asseoir, caresse doucement la peau à travers son jean, du bout des doigts, l’épiderme brûlant instantanément d’une fièvre trop familière lorsqu’il rencontre son jumeau. Il devrait pas être là, c’est pas lui, les soirées en boîte, l’alcool, les lumières qui lui éclatent les yeux et lui donnent envie de s’arracher la tête. Il devrait pas être là en compagnie de Lucy qui agrippe son épaule avec ses longs doigts, lui susurre qu’elle voudrait danser. « Hein ? » La musique est trop forte et il s’en fout, il entrave rien de ce qu’elle peut bien lui raconter et ça lui est égal. Y a ses yeux qui dévient sur la blonde avant de chercher ceux de Toad, les trouver, y a les doigts qui attrapent la main du pasteur sous la table pour la serrer doucement dans la sienne. Et elle recommence, hurle presque, lui demande d’aller danser. C’est sa hantise, putain, il déteste ça. Il déteste presque autant ça que les meufs de son genre, entreprenantes sans avoir intercepté les bons signaux, faudrait sérieusement qu’elle s’achète un dictionnaire. « Non, ça va, j’reste là. » Et le pouce qui caresse doucement la main de son ami, le cœur qui écrase ses battements au creux de sa poitrine, c’est peut-être ça brûler pour quelqu’un et c’est sûrement pas ce qu’il ressent pour cette cruche. Ça fait tilt, ça noie, ça brûle. Me lâche pas, révérend.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Dim 29 Oct - 23:16 | |
| Oui, pourquoi pas. Ça fait bien dix minutes que j’relis mon message et la réponse d’Asher, les yeux qui repassent inlassablement sur mes collègues avant que ça fasse tilt pour de vrai, les lumières qui clignotent et les sonnettes d’alarme qui se déclenchent dans mon cerveau. Trois guerres en retard. Comme d’hab, j’ai agi et j’ai réfléchi après, réalisant trop tard que c’est une mauvaise idée, encore une. J’suis abonné, en ce moment. Trop tard pour envoyer un euh attends, tu parles de tes collègues flics, là ?, trop tard pour m’inventer une excuse bidon et prétexter que j’suis pas dispo, trop tard pour abandonner Asher à son sort. Toute façon, j’lui ferais pas ça, pas à lui. Si j’avais lu convenablement, j’aurais cogité un peu plus longtemps, j’lui aurais peut-être demandé s’il y tenait vraiment, s’il voulait pas plutôt qu’on se mate toute la saison deux de Stranger Things en une nuit, mais j’aurais quand même dit oui s’il avait insisté. Et c’est peut-être ça qui m’emmerde le plus, à cet instant. Depuis quand je suis prêt à passer ma soirée avec une ribambelle de poulets juste pour faire plaisir à quelqu’un ? D’autant plus qu’Asher a pas l’air de les porter dans son cœur, à pas vouloir y aller seul, donc ça doit être des poulets à la con. Du genre de ceux qui s’étaient foutus de ma gueule quand je leur avais dit que des gamins avaient vandalisé mon église. Super. Soirée de rêve en perspective. Pourquoi j’ai dit oui putain. Pourquoi tu m’as invité, Bloomberg, avec ta belle gueule en icône là, c’est tellement pas du jeu. C’est tellement pas du jeu, non, même si sa belle gueule est certainement pas le fond du problème. Pedro Pascal m’aurait demandé pareil que j’aurais dit non merci, une autre fois peut-être. Mais non. Je psychote pour rien. On est potes, et c’est ce qu’on fait entre potes, on se rend service, on se soutient, quoiqu’il arrive. Ouais, c’est ça, on est potes. Rien de bizarre à ça. Je respire, me calme, jette le téléphone sur mon lit pour fouiller dans mes affaires. Vingt-deux heures, qu’il a dit, c’est bon, j’ai le temps de me préparer psychologiquement à la pire soirée de ma vie. J’me sens déjà mal à l’aise, putain de merde, et soudain toutes mes fringues me paraissent tellement gays que j’envisage même d’y aller avec la tenue pastorale. Tout le monde va croire que j’me suis déguisé pour Halloween et ça va me faire chier, je sais, mais pourquoi j’ai autant de chemises improbables, et pourquoi mes jeans sont tous aussi moulants, et pourquoi j’ai ces foutus T-shirts avec des cols V plongeants, et pourquoi je me soucie autant du regard de trois crétins de flics qui seront sûrement trop bourrés quand j’arriverai pour capter comment j’suis habillé ? J’finis par trouver un pantalon qui me fait pas trop un beau p’tit cul, associe ça à mon T-shirt de pyjama à l’effigie des Kentucky Headhunters, veste en cuir et baskets, et j’suis presque à la bourre, en plus d’avoir foutu le bordel dans ma chambre, même si au final y’a toujours l’air d’y avoir eu un sinistre dans cette pièce. En rejoignant le bar, j’essaye de pas penser au fait que c’est pas normal de se prendre autant la tête pour s’habiller simplement pour aller voir son pote et l’empêcher de s’tirer une balle à cause de ses abrutis de collègues.
Il est vingt-deux heures tapantes quand j’entre dans l’Inferno et j’ai jamais été aussi à l’heure de toute ma vie, le cœur qui déraille complètement parce que j’ai pas envie d’être là et que j’ai oublié de prendre une grande inspiration avant de pousser la porte. J’repère rapidement Asher, trop rapidement, comme si j’avais une putain de tête chercheuse dans le crâne qui fait que j’le repère même au milieu d’une foule trop dense et passablement saoule. Je compte vite fait le nombre de collègues en me commandant un whisky au bar, un mec, deux meufs, une un peu trop collée à Asher, d’ailleurs, et j’retiens une grimace de s’imprimer sur mes lèvres au moment de les saluer et de m’asseoir à côté de mon ami, le mot qui claque dans l’air et sonne complètement faux. Sauf que ça devrait pas sonner faux, sauf que c’est censé être vrai, sauf qu’il doit pas y avoir plus que ça. Merde. Je tressaille, les muscles qui se tendent par réflexe quand sa main se cale sur mon genou, sous la table, à l’abri des regards, pourtant j’suis pas à l’aise, pas à l’aise du tout alors que je tente de déchiffrer les noms que ses collègues me lancent dans le bruit ambiant. Jim, Mindy. Mes yeux se posent sur la blondasse à côté d’Asher, qui n’en a rien à foutre de ma présence, faut croire, parce qu’elle fait rien pour me communiquer son prénom. Qu’est-ce qu’elle fout cette pouf à mettre ses sales pattes sur son épaule comme ça, là, j’fais le gars qu’a rien vu, détourne la tête pour faire genre je m’intéresse aux danseurs sur la piste, mais j’ai les poings serrés contre mes cuisses. Asher a pas l’air de piger, mais moi si, quand elle lui demande de danser. Y’a sa main qui détend la mienne, dans l’ombre, je fais d’mon mieux pour jouer au mec cool qui a pas du tout envie de commettre un meurtre, mais putain j’l’étranglerais bien cette. Meeerde. Asher qui dit non, qu’il reste là, et j’serre tellement les dents que ça m’fait un peu mal, les mâchoires trop crispées pour pas lâcher des horreurs, j’aime pas ça, j’déteste ça, c’est pas moi, c’est plus moi, et ça a aucun sens, aucun, d’être jaloux à cause d’une conne qui fait du gringue à un pote. Mon ami, j’me répète mentalement, j’veux juste son bien, seulement son bien, c’est pour ça. C’est pour ça que j’devrais pas être jaloux, putain, j’suis toujours sur Grindr pourquoi j’réagis comme ça. « Tu d’vrais l’emmener danser, tu lui plais trop, ça crève les yeux. » Et moi ça me crève tout court, ça m’arrache la gueule de le dire, et ça m’arrache le cœur de lâcher sa main pour lui filer une tape sur l’épaule et le pousser légèrement vers elle. Ça devrait pas me faire ça, on est amis, seulement amis, putain. Donc faut que j’lui arrange le coup avec Barbie rachitique, parfaitement logique, Toad, et le whisky qui disparaît d’une traite. |
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| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Lun 30 Oct - 23:30 | |
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Toad & Asher tonight i'm gonna give you all my love in the back seat creditimage|tumblr A combien tu l’estimes, ton amour ? Au temps que tu mets à défier les regards qui se posent sur l’objet de ton affection, au prix que tu mets dans les babioles que tu lui offres, aux heures que tu passes à attendre un message, un geste, un mot de sa part ? A combien tu l’estimes, ton orgueil, quand tu n’admets pas qu’il y a un truc étrange qui secoue ta cage thoracique, quand tu préfères te faire du mal plutôt que d’admettre que tu peux encore ressentir quelque chose ? Ermite, t’aurais aimé l'être, Toad, c’est un rôle qui t’aurait plu, qui te serait allé comme un gant, la solitude pour seule compagne, c’aurait pu être un beau destin. On remet les pendules à l’heure, les cœurs aussi. On se trouve dans une boîte de nuit et y a ce beau brun avec qui t’as commencé à coucher, avec qui t’as commencé à aimer, t’aimes pas le dire parce que ça fait mal mais ça pulse quand même dans tes tempes, quand t’y penses. Il est attachant, Asher, il a ce côté attendrissant des bestioles perdues dans les chenils, celles qui ont la rage mais te regardent avec leurs grands yeux et te collent leur truffe dans les mains pour que tu les adoptes. Toad aussi. Y a ce côté cause perdue qui appelle les pseudo héros, leur donne envie de sauver sa peau, de le sortir des égouts, un rat, un chat, une putain de tortue ninja. A combien tu l’estimes, ton amour, quand t’es prêt à coller ta main sur la cuisse du mec qui te bouffe les pensées sans avoir peur que les autres te jugent ? Amour, c’est un mot trop grand, trop fort, trop triste, c’est un mot qui regroupe trop de souvenirs, trop de douleur. Amour c’est Scar, amour c’est Elena, amour c’est Sam et c’est aussi Caïn. Après toutes ces déconvenues, il refuse d’y associer le prénom de Toad. Et pourtant, il pourrait lui bouffer les lèvres devant tout le commissariat réuni, tellement il a faim de lui, putain d’adolescent bourré d’hormones. Est-ce que c’est la proximité temporelle avec la nuit passée au bar de Fred, est-ce que c’est l’alcool qui sinue à nouveau dans ses veines, est-ce que c’est le putain de regard azur du pasteur, est-ce que c’est l’autre conne qui s’accroche à son bras ou juste l’accumulation de toutes ces choses ? Il sait pas, il a pas envie de savoir. Il sait juste qu’il y a ses yeux qui cherchent Toad, et Toad qui lui fout la plus gigantesque gifle au monde, plus violente que tous les coups, toutes les brimades, toutes les insultes qu’il aurait pu lui adresser. Va te faire foutre, Asher, tu croyais qu’il allait tomber pour toi, tu croyais qu’il allait te passer une putain de bague à l’annulaire, tu croyais que vous alliez danser tous les deux au milieu des nazis ? Putain, quel con, bien sûr qu’il n'y croyait pas. Bien sûr, malgré tout, qu’il l’espérait. Y a un moment de flottement pendant lequel Asher regarde Toad, le blanc des yeux dans le sien, le comment oses-tu qui semble se former au bout de sa bouche mais qui ne sort pas, la mâchoire qui se serre et les muscles qui se raidissent. Deux secondes pour se ressaisir, deux secondes pour ne pas hurler, pour ne pas lui retourner la gifle mais en 3D cette fois, pour ne pas succomber à l’envie d’entendre le son de ses doigts claquant contre la joue du pasteur et les fourmis que ça lui collerait sur l’épiderme, deux secondes pour arrêter d’ignorer les gloussements de Lucy et ses nouvelles supplications. Deux secondes et il se lève enfin, « on revient », attrape la main de la blonde et se fraye un chemin sur la piste de danse, traînant sans ménagement son butin derrière lui. Il sait pas danser, il aime pas ça. Et puis même. On peut se déhancher innocemment quand on a le cœur en miettes ? Quand on a juste envie d’aller galocher son pote à quelques tables de là ? On est quoi, Toad ? Des amis, des amours, des riens ? On est quoi, hormis des armes de destruction massive, des missiles prêts à se bombarder l’un l’autre, à faire la course à qui tirera le premier ? Rien, on est rien, t’es rien et j’suis rien et toute cette merde ne rime à rien. Et elle, elle est quoi ? Une putain de fouteuse de merde. Il a qu’à fermer les yeux, imaginer qu’il est dans son salon. Qu’il est avec Toad. Qu’ils ne sont jamais venus ici, sont restés à regarder cette série avec cet acteur que le pasteur aime bien, le bout des pieds calé sous un plaid, tête contre tête. Bassin contre bassin, musique de plus en plus forte. A un moment-donné, ils commencent à mater des clips. Asher met du Blur parce qu’il est amoureux de Damon Albarn, et Toad le traite de pédé, c’est sans doute la seule fois qu’il peut vraiment lui dire ça, il a plutôt tendance à fantasmer sur les gonzesses. Lèvres contre son cou. Il rouvre les yeux brusquement, palpe l’atmosphère ambiante, y a un mélange de sueur et de malte qui lui soulève le cœur et Lucy trop proche de lui, la bouche contre sa carotide, elle lui colle sa libido au fond des chaussettes mais il ne dit rien, écoute les enceintes cracher du Blur, tiens, c’est pour ça qu’il pensait à Damon Albarn y a pas deux secondes. Il sent le regard de Toad sur lui, est parfaitement conscient qu’il l’observe. Il en crève. Ça se greffe comme une obsession sous sa peau, le besoin de lui montrer qu’il a fait de la merde en le poussant dans les bras de cette pimbêche, qu’Asher est un désastre quand on le laisse sans surveillance, qu’il est encore pire quand on lui piétine le cœur. Ses mains glissent sur les hanches de sa collègue, le bout des doigts se frayant un chemin sous le tissu trop fin, elle tremble sous ses paumes, ça serait presque mignon s’il ne la haïssait pas autant. Un sourire, elle y croit, lui aussi. Presque. Pas du tout. A ce jeu là, c’est un putain de maître. On parie qu’y a plusieurs cœurs brisés avant la fin de la soirée ? Bouche contre bouche, il l’aspire, la respire, la goûte et la noie sous les larmes invisibles qui ne coulent même pas, nausée au bout de la glotte, il voudrait se barrer en quatrième vitesse mais il colle sa langue entre ses lèvres et fait durer le malaise, trente secondes peut-être, le temps que tout le monde ait bien le temps de voir. Et quand il revient, y a ses collègues qui applaudissent, qui se marrent, qui se taperaient presque sur le ventre, regarde l’autre conne qui se tape le pendu. Lui capte plus rien, lui attrape son blouson, « j’vais fumer », sort avec le vêtement replié par-dessus le bras. Ses jambes le portent quasiment plus, il étouffe, il suffoque, y a des bouts de Lucy partout sous ses doigts et sur ses papilles, ça lui donne l’impression d’être minable, dégueulasse. Il attend même pas d’être dehors pour tirer son paquet de clopes de sa poche intérieure, en planter une au coin de ses lèvres, l’allumer maladroitement après avoir fait tomber le briquet. Il s’appuie contre le mur froid du club, aspire sur la cigarette. Tapote de sa main libre la toile de son jean, du bout des doigts. Putain de boule au ventre, putain de boule au cœur. Putain de pasteur.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Jeu 2 Nov - 17:24 | |
| Pourquoi j’attrape pas son poignet quand il se lève, pourquoi j’le retiens pas. Non, j’déconne, Asher, jamais d’la vie j’te prête à cette poufiasse, ça brûle ma langue mais ça sort pas, j’suis tétanisé. J’arrive même pas à faire un doigt d’honneur à cette conne qu’a visiblement pas capté qu’elle lui plaisait pas. Ou alors elle a capté mais elle insiste quand même, c’est encore pire, peut-être qu’elle croit qu’Asher se donne un genre, se montre froid pour qu’elle ait encore plus envie de lui. Sauf que c’est pas trop le style d’Asher, ça, il dit plutôt les choses directement, en tout cas avec moi il n’y va jamais par quatre chemins. Et c’est c’que j’aime chez lui, sa sincérité, même si elle fait foutrement mal, parfois. Comme le regard trop franc qu’il me lance juste avant de rejoindre la piste de danse avec elle, qui me dit à quel point j’ai merdé, t’es un gros con, Toad Baxter, en un regard, de ces regards qui font qu’on a envie de d’mander pardon, mais ça reste coincé dans ma gorge, à cause des yeux de ses collègues, peut-être, même s’ils ont sans doute rien remarqué, l’alcool trop présent dans leurs veines. Asher parti, j’me sens démuni, avec les deux flics (ce sont des flics, ça ?) qui me font face, le mec dont j’ai déjà zappé le nom qui fait un concours de boisson avec l’homme invisible faut croire tout en se plaignant de la clientèle qui a trop changé par ici, et Mindy qui s’applique à me présenter son chien ou son chat, j’sais pas trop, j’écoute pas vraiment, les pupilles rivées sur Asher qui disparaît et reparaît au gré des mouvements des danseurs, tantôt englouti par la foule et tantôt qui refait surface, j’arrive pas à fixer mon attention ailleurs. Je mate la scène comme on mate un film d’horreur, depuis la petite table bancale. J’ai pas envie de voir, de savoir, mais j’regarde quand même parce que j’peux pas m’en empêcher, parce que c’est ma faute, c’est moi qu’ai tout provoqué. Arrête. ARRÊTE PUTAIN C’EST BON J’AI COMPRIS, j’ai envie d’hurler au-dessus de la musique, la main agrippée au bord de la table pour pas la balancer par terre, mon verre de whisky qui est décidément trop vide. Et la bouche d’Asher sur celle de la blondasse, et mes yeux qui tombent sur mes ongles qui ont décidé de creuser le bois, j’suis pas jaloux, j’suis pas jaloux. Je. Suis. Pas. Jaloux. Même moi, ça me convainc pas. Ça brûle dans ma poitrine, putain d’acide qui s’attaque même aux os. Quand Asher revient, j’le regarde pas, j’entends à peine les rires gras de ses collègues à la con, qui ont apprécié le spectacle. J’vais fumer. C’est ça, va fumer. Laisse-moi avec les autres abrutis. Pourquoi j’suis venu, déjà ? Suffit que l’autre blonde vienne se rassoir, un sourire satisfait aux lèvres que j’lui f’rais bien ravaler, pour que j’me redresse brusquement en leur lâchant un truc genre j’espère qu’on s’reverra jamais, salut avant d’me barrer.
J’espère qu’il s’est pas cassé sans moi, en retrouvant la sortie, l’air frais de la nuit calme un peu mes nerfs trop à vif, les prunelles qui le repèrent direct, appuyé contre le mur du club à fumer sa clope. Il a l’air vulnérable, comme ça, et c’est moi qui l’ai foutu dans cet état, la culpabilité qui pend comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête. « J’te d’mande pardon. J’ai merdé, je sais. » Et j’ai bien compris la leçon, un fond de jalousie qui me ronge toujours le cœur, qui me met mal à l’aise. Pourtant, j’ai pas envie d’être jaloux, j’ai pas envie d’être celui que j’étais avec Seth, à lui en vouloir dès qu’il rentrait un peu trop tard du boulot, ou qu’il riait avec quelqu’un d’autre que moi au téléphone, les c’est qui ?, les tu m’aimes plus, les assiettes qui se brisaient trop souvent contre les murs. « Et on peut pas y retourner, j’ai peut-être été un peu impoli avec tes collègues. Tu m’en veux pas ? » Grimace faussement désolée, parce que pour le coup je suis pas désolé du tout. Si j’peux ne plus jamais les revoir, ceux-là. J’me d’mande encore quelle mouche a piqué Asher pour qu’il me propose ça, et quelle mouche m’a piqué moi pour que j’dise oui. Pour que j’aie la bonne idée de le pousser dans les bras d’une autre alors que j’suis juste à côté, aussi, mais ça c’est ma connerie légendaire, à toujours faire les pires choses quand j’suis trop lâche pour assumer mes choix et mes sentiments. Elle a pas tort, Skeeter, quand elle me traite d’handicapé social, elle a jamais tort, Skeeter, elle sait toujours c’qui passe par ma tête, même les raisonnements les plus stupides, elle les voit arriver à dix kilomètres. Sauf que j’peux pas toujours la consulter, sauf que quand j’suis livré à moi-même, je repars toujours dans la connerie dès que l’occasion se présente. « J’veux pas qu’ça soit compliqué, nous deux. » Mon corps qui se rapproche du sien comme une évidence, les doigts qui lui volent sa cigarette, j’tire une bouffée avant d’la remettre entre ses lèvres. « J’sais qu’t’aimes pas danser mais j’aurais kiffé être à sa place. » Les phalanges qui courent le long de son bras, comme si lui faire du charme pouvait effacer ma connerie. |
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| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Jeu 2 Nov - 22:19 | |
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Toad & Asher tonight i'm gonna give you all my love in the back seat creditimage|tumblr Si t’arrives à avoir l’air décontracté alors que tu crames de l’intérieur, t’es un putain de boss. Sérieux, tu mérites un oscar ou une palme d’or, au pire, tu pourrais même être reçu par le président des states en personne si c’était pas un enfoiré de fasciste qui ne manquerait sûrement pas de noter que la personne qui t’accompagne près de l’estrade est un homme. Mais bref. Si t’arrives à rien montrer quand tu viens de te faire briser le cœur, c’est que t’es fort, un champion du monde, le meilleur simulateur du quartier. C’est comme si les organes d’Asher ne réagissaient plus, vue brouillée, ouïe parasitée, cœur : explosé, y a des miettes un peu partout dans le club, Lucy en a bouffé sûrement un peu quand il avait la langue collée dans sa grande gueule de connasse. Il n’entend pas Toad le rejoindre, se foutre à côté de lui, s’excuser. Il dit rien, l’ignore, a les yeux plantés sur le décor, la ville en cinémascope, les néons qui transpercent la nuit à travers les fumées des autres accros au tabac qui viennent prendre l’air pour s’intoxiquer. Il dit rien parce que ça pulse, parce que ça brûle, parce que ça lui fout des papillons au creux du bide, l’oblige à se racler la gorge pour refouler un frisson qui lui remonte l’échine. « C’est des connards de toute façon », il répond quand Toad lui dit qu’il a été malpoli avec ses collègues, et encore, il a pas vu Jo, c'est peut-être le pire, ils auraient pu attendre qu'il revienne des chiottes pour l'entendre déblatérer sur le pouvoir d'achat en baisse et les petites minettes beaucoup trop moulées dans leurs uniformes de lycéennes. Il répond pas au tu m’en veux, en somme, parce que c’est clair qu’il lui en veut. Pas pour les mêmes raisons. Il lui en veut pour plein de trucs, pour le manque qu’il insuffle dans sa vie, l’impression d’pas être assez, de n’être rien du tout, celle de se faire encore avoir, bon pigeon qu’il est, les sentiments trop faciles, qui se greffent à quiconque daigne lui accorder un regard. Il a envie de lui dire que c’est pas grave, qu’il comprend, mais la vérité c’est qu’il pige rien, qu’il pensait que Toad était seul et qu’il croyait aussi, naïvement, qu’ils étaient ensemble, vu qu’il couche plus avec personne depuis plusieurs semaines et qu’il s’en fout, qu’ça lui suffit, Toad et son corps d’ancien toxico, son cœur de midinette en fleur, tous ces putain de trucs qui l’exaspèrent autant qu’il les adore, son sourire quand il bouffe des bonbecs en plein milieu de la nuit, la façon qu’il a de rire devant les scènes de Barney dans How I Met Your Mother et les post-its qu’il colle sur le frigo pour lui souhaiter une bonne journée. C’est pas grave, mais il comprend pas, il comprend pas pourquoi Toad n’assume pas et pourquoi ça lui fait un mal de chien, pourquoi il a envie de lui dire d’aller se faire foutre et pourquoi il a envie de lui rouler le plus gros patin au monde devant tous les gros barbus qui poireautent à l’extérieur de la discothèque. Il sait juste qu’il ne le fait pas, qu’il reste là, le regard dans le vague, à fumer sa clope de merde, à pas vouloir affronter ses yeux, de peur de ce qu’il pourrait y lire autant que de ce que Toad pourrait y voir. J’veux pas qu’ça soit compliqué, nous deux. Ah. Tu veux quoi au juste, Toad ? Tu veux quoi à part des émotions faciles, à part le cornet de glace pour te sentir un peu moins misérable, pour donner un sens à ta vie, tu veux quoi à part l’oubli de ton passé et le déni de ton futur, tu veux quoi à part qu’on s’esquinte tous les deux ? C’est pas compliqué, Toad, il aimerait lui dire, c’est pas compliqué, on est juste deux adultes qui vivent un truc spécial, un truc plus fort que tous les autres, mais qui l’assument pas, qui se cachent sous des couches d’apparences pour pas trop laisser voir leurs failles, même s’ils savent pertinemment qu’ils sont les seules personnes qui puissent se faire vraiment confiance. Toad lui fera pas de mal. Sauf qu’il l’a fait ce soir. Alors qu’est-ce qu’il faut croire, qu’est-ce qu’il faut faire ? Il reste silencieux, Asher, humecte ses lèvres une fois que Toad a pris sa cigarette, l’envie de se barrer au bout des pattes mais trop faible pour lui tourner le dos, il veut pas, il peut pas, il a envie de s’agripper à lui jusqu’à la mort même s’il vient de sous-entendre que ce n’est pas réciproque, que ça doit rester simple, qu’il faut laisser de côté les effusions et les épanchements trop raides. Il se raccroche à sa clope quand Toad la plante de nouveau au coin de ses lèvres, le bâtonnet fermement coincé entre son pouce et son index, y a ses paupières qui se ferment un peu quand il aspire son tabac, le laisse s’échapper en fumée entre ses lèvres, ça lui permet de s'évader un peu de la réalité qui le rattrape trop vite, au pasteur qui souffle le chaud et le froid quand il laisse ses doigts gambader le long de son bras. Et. Les. Putain. De. Frissons. « Tu t’fous d’moi ? » C’est lâché alors qu’il le regarde enfin, il a pas bougé d’un pouce et ça devient de plus en plus difficile de pas avoir les yeux happés par ses putain de lèvres et son sourire trop déplacé, pas approprié, putain comment t’oses sourire dans un moment comme celui-là Toad ? Tu devrais être mortifié, tu devrais avoir peur. Tu devrais te demander si j’vais pas mettre fin à tout ça, te dire d’aller te faire foutre, c’est tout ce que tu mériterais. Peut-être que je le mériterais aussi, il pense, peut-être que je devrais finir seul sur un trottoir à partager un bout de mégot avec un autre pédé. « Si tu voulais danser avec moi, fallait le demander. Fallait attraper ma main et m’emmener sur la piste, au lieu de me pousser dans les bras de la première pétasse. » Il n’a pas honte, Asher, il n’aura jamais honte. La honte, c’était pour New-York, pour le mariage raté, pour Samuel. La honte, c’est pas pour le fait découvrir qu’il est sûrement plus gay que bi, qu’il a des sentiments pour un autre meilleur ami, un énième à ajouter à la liste, c’est pas pour le futur cœur brisé et les nuits qu’il passera à se demander pourquoi il a fallu qu’il baise avec Toad Baxter. « Ça veut dire quoi pour toi, j’veux pas qu’ça soit compliqué ? Tu veux pas choper des sentiments ? Tu veux pas qu’j’en chope ? » La question est lâchée violemment, froidement, alors qu’il dégage son bras et harponne un mec qui passe à côté d’eux. « Mon pote te trouve mignon, il ose pas t’aborder, tu veux pas boire un verre avec lui ? », qu’il lui souffle à l’oreille, suffisamment fort pour que Toad entende, pour qu’il ressente cette douloureuse impression de se faire écraser par un poids-lourd lancé à pleine vitesse. « J’vous laisse », il lâche, avant de s’éloigner lentement, tout son être priant pour que le pasteur le rattrape, pour qu’il lui dise qu’il tient à lui, qu’il veut pas qu’ça s’finisse comme ça, qu’ils pourraient être quelque chose même s’ils savent pas vraiment c’qu’ils sont. C’est aussi pour ça qu’ils sont beaux, pour la torture, pour la déchirure. Deux âmes trop tourmentées pour ne pas s’être trouvées.
Dernière édition par Asher Bloomberg le Sam 4 Nov - 20:23, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Sam 4 Nov - 1:19 | |
| C’est un putain de séisme. Ça gronde sous mes pieds, la tête qui me tourne, c’est pour aujourd’hui la fin du monde ? Ils l’ont pas annoncé à la télévision, cette fois. Mais c’est la colère d’Asher et pas la colère divine que j’me prends en pleine gueule, le sourire qui s’efface instantanément, mes prunelles qui cherchent les siennes, attends, quoi ? Qu’est-ce t’as dit ? J’comprends pas, j’ai d’mandé pardon, t’écoutais pas, Bloomberg, ou quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait, putain, et pourquoi ça a pas marché, ça marchait toujours, ça, avec Seth, un sourire un peu charmeur, les mains qui effleurent un endroit stratégique, un j’ai envie d’toi soufflé à son oreille et c’était bon, faute oubliée, faute pardonnée. Ça a pas marché à long terme, c’est vrai, j’suppose que les fautes étaient pas si oubliées que ça, mais là c’est Asher et Asher ça devrait pas être prise de tête, du moins j’veux pas que ça le soit, alors pourquoi il réagit comme ça ? Pourquoi tu me fais ça à moi, Asher ? J’ai été con, je sais, mais c’était rien qu’une petite erreur, une connerie comme j’en fais des centaines par jour, tu m’en veux vraiment pour ça ? Pourquoi tu parles au passé, comme pour m’empêcher de l’faire ? Moi j’t’emmènerais danser sans hésiter, j’en ai rien à foutre de tes collègues et de leur néonazisme non assumé. J’danse foutrement bien la salsa, tu sais, laisse-moi t’montrer. Non ? Non. Y’a rien qui sort, pourtant, j’ouvre la bouche et j’la referme comme un poisson hors de l’eau, les sourcils qui se froncent d’incompréhension, merde. Merde. C’est compliqué. Trop tard, game over, je t’ai déjà bousillé le cœur. Ça a pas pris longtemps, dis-moi, j’ai peut-être même battu mon record. Putain. Asher, excuse-moi, pardonne-moi, te barre pas, c’est c’que j’tente de lui dire, mais tout reste en travers de ma gorge alors qu’il me colle avec un mec qui passe par là, qui pige rien à c’qui se passe. Mon regard oscille entre l’inconnu et Asher qui se casse déjà, je reste figé une seconde, désolé chuchoté à l’intention du type qui n’a rien à voir là-dedans, « hey », j’rattrape Asher, « hey, attends », j’chope son poignet sans brusquerie, freine des quatre fers pour qu’il s’arrête, pour qu’il me regarde à nouveau. « J’étais jaloux, ok ? » Dans le club, là, le bras qui pointe la porte et retombe ensuite, la honte dans la voix et sur les joues rosies. C’est à cause du froid, j’te jure. « J’veux pas l’être, j’déteste ça. J’avais envie d’la rétamer sur place, Asher. Et j’veux pas ça, j’veux pas être violent, j’veux pas être ça pour toi, j’veux pas t’en vouloir dès qu’tu regardes ailleurs et péter les plombs si tu m’réponds pas dans la minute. » J’veux pas être celui que j’étais avec Seth, le sale type que n’importe qui aurait lâché en moins de deux et qui s’rendait même pas compte de la chance qu’il avait d’avoir trouvé quelqu’un pour le supporter. J’veux pas me replonger dans l’amour quand l’amour m’a descendu plus bas que terre, pas de petit nuage sur lequel se reposer, juste les dents pétées contre l’asphalte parce que j’préférais me faire taper dessus que de d’voir rentrer chez moi et trouver un lit vide. Quand l’amour m’a pas aidé à me relever, m’a pas aidé à survivre à la désintox, m’a empoisonné le cœur avec une obsession à la con pour un ex-mari que j’aurais jamais le courage d’affronter. C’est Skeeter qui m’a sorti de l’enfer, les liens du sang, et pas l’amour passionné, c’est Ezra qui m’a donné envie de continuer à m’en sortir, sur qui j’ai pu m’appuyer pour refonder un semblant d’existence, apprendre à vivre à nouveau, et pas l’amour de romans. J’veux pas miser sur l’amour, j’veux pas redevenir comme mon père, j’veux pas, Asher, alors me d’mande pas ça, me dis pas qu’tu m’aimes comme ça j’aurai pas à t’le dire, parce que j’m’arracherai le cœur avec pour te le refiler et personne devrait avoir à subir le cœur de Toad Baxter. « J’ai déjà chopé des sentiments. » C’est trop tard pour ça, et j’peux plus me voiler la face au risque de perdre Asher, et ça j’veux pas, j’veux pas qu’il se bousille parce que j’ai merdé, parce que je fais n’importe quoi quand j’aime un peu trop quelqu’un, parce que ça me pétrifie, me terrifie, et que j’préférerais me dire que y’a rien, mais j’peux pas dire qu’y’a rien en regardant Asher dans les yeux. « J’préfère pas y penser parce que j’sais que j’vais tout faire foirer, parce que ça me bouffe, Asher, ça me bouffe et j’sais pas quoi faire, je flippe à l’idée d’te perdre et ça a déjà commencé, regarde-nous, j’arrive déjà à te perdre parce que j’me comporte comme le roi des abrutis. » C’est raté, j’ai déjà tout fait foirer, moi et mes fausses bonnes idées. « J’suis désolé, j’parle trop. Tu veux bien me pardonner ? » Ma main qui se glisse dans la sienne mais plus aucun sourire sur ma bouche, la seule crainte qu’il me laisse en plan sur le trottoir, amuse-toi bien avec ta conscience, Toad. |
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| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Sam 4 Nov - 10:40 | |
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Toad & Asher tonight i'm gonna give you all my love in the back seat creditimage|tumblr Pour un peu, il serait presque en train de prier pour que la terre l’engloutisse et qu’il disparaisse à jamais, même si à jamais ça représente vraiment beaucoup de temps et qu’il n’est pas sûr de vouloir connaître cette éternité loin de Toad. Il se sent con, Asher, à piquer des crises alors qu’ils sont même pas ensemble, que c’est même pas établi, qu’y a que lui qui considère qu’il est en couple et qu’du coup, ça compte pas vraiment. Il connait Toad, depuis le temps, il connait ses feuilletons et sa bouffe préférés, il sait qu’il dort sur le côté gauche et qu’il est un peu ringard sur les bords quand il s’agit de musique. Il sait, aussi, qu’y avait la drogue, avant, qu’y avait d’autres trucs mais qu’il élude toujours le sujet quand ils en viennent à l’évoquer vaguement au détour d’une conversation. Y a plein de zones d’ombre dans le passé de Toad, dans son avenir aussi, des trucs pas coloriés ou avec des couleurs ternes, des ocres dégueulasses qui foncent le dessin, lui donnent un côté glauque auquel il préfère ne pas penser, il a plutôt envie de griffonner au pastel pour dégager la grisaille. C’est ce qu’ils font, eux deux, ils se font du bien, y a même pas besoin de se forcer, même pas besoin de s’faire souffrir, de s’faire saigner comme des bestioles en plein abattoir. Sauf qu’y a des sentiments, sa question était conne. Bien sûr que Toad a peur. Bien sûr qu’ils ressentent tous les deux quelque chose. Et Asher sait qu’il ne peut pas juger, parce qu’il y a justement toutes ces inconnues dans l’histoire de Toad, tous ces points d’interrogation auxquels il n’a pas encore répondu et qui expliqueraient peut-être sa peur panique que tout cela devienne sérieux. Il peut pas juger, non, même si lui, il n’a pas peur, et qu’c’est peut-être la première fois de sa vie que ça arrive. Il n’a pas peur parce qu’il a une confiance aveugle pour Toad, parce qu’il collerait sa misérable vie entre ses mains et qu’il parierait tout ce qu’il a que le pasteur ne serrerait pas les doigts pour l’écraser, qu’il se contenterait de la réchauffer dans sa paume, de se servir de ses phalanges comme d’un bouclier contre les douleurs, d’un rempart contre le reste du monde. Qu’est-ce que t’as vécu, Toad, qui t’a bousillé à c’point ? A qui t’as ouvert ton cœur, à qui t’as donné ton univers ? Pourquoi t’as peur d’aimer ton meilleur ami alors qu’c’est peut-être la seule personne au monde qui t’fera jamais de mal ? Attends, qu’il dit, il s’est déjà arrêté de toute façon, il crevait trop d’envie qu’il le stoppe dans son élan, qu’il l’empêche de se casser sans avoir fait la paix, comme deux gosses qu’auraient pris leur jeu un peu trop à cœur. Il se retourne quand il sent les doigts du pasteur contre son poignet, prie pour que ça ne soit pas juste une sensation fantôme, comme les chiens qui perdent leur queue et courent toujours après des années plus tard, il voudrait pas qu’ça lui arrive avec Toad parce qu’il serait capable de devenir fou, à faire la chasse aux fantômes. Jaloux, le mot est violent, il claque dans l’air. C’est pas un sentiment qu’il connait, Asher, la jalousie, peut-être parce qu’il n’a jamais ressenti le besoin de l’être, sauf peut-être avec Caïn, à cause de Bambi, de Swann, surtout de Swann, jaloux de ce qu’elle est et qu’il ne sera jamais, jaloux du putain d’avenir qu’ils ont tous les deux, parce qu’Asher n’a pas prévu d’happy end, il sera parti bien avant. Jaloux, il comprend pas vraiment pourquoi, c’est bien Toad qui l’a foutu dans les bras d’une autre nana alors qu’il serait resté à côté de lui, sinon, à presser sa jambe contre la sienne et à s’agripper à sa main comme s’il était une foutue bouée de sauvetage en pleine mer. « T’as pas à être jaloux. » T’as pas à être jaloux parce que j’pense qu’à toi, en ce moment, parce que les nuits où t’es pas avec moi, j’me réveille en sursaut avec la ferme idée de prendre ma bagnole pour venir me glisser dans ton plumard, parce qu’y a pas d’autre visage que j’aie autant envie de voir à côté de moi le matin. Et au moment où il s’apprête à développer, à lui dire tout ça, une putain de déclaration à la Coup de foudre à Notting Hill, Toad parle de nouveau. Parle de sentiments. Et Asher arrive pas à l’interrompre parce que ça reste bloqué quelque part dans son cerveau, le mot sentiments, la panique de Toad, putain il parle de vrais sentiments, ceux qui t’font décoller le cœur et prier pour crever avant le trop-plein d’amour, avant ce qui le suit toujours, la jalousie, l’envie, la haine, quand on finit par regarder l’autre avec davantage de pitié que d’affection. Ça leur arrivera pas, il comprend pas pourquoi Toad panique, pourquoi il a l’air d’avoir une angoisse qui lui bouffe les entrailles à l’idée qu’il y ait quelque chose entre eux. Ils le savaient avant de se jeter dedans, avant de coucher ensemble, ils savaient qu’ils étaient amis et que ça aurait forcément une influence, qu’ils pourraient pas laisser ça de côté, qu’ça serait pas un simple plan-cul. Ils le savaient alors pourquoi est-ce que Toad a l’air de s’en apercevoir tout juste maintenant ? Et pourquoi est-ce qu’il s’excuse alors qu’il est sûrement la seule personne à laquelle Asher pourrait absolument tout pardonner ? Y a pas trois secondes qui s’écoulent entre le moment où il attrape sa main et celui où la clope tombe au sol et où il se retrouve contre lui, joue contre joue, les phalanges fermement nouées et l’autre bras passé autour de son épaule pour l’étreindre davantage. Ça dure pas longtemps parce qu’il a envie de lui, parce qu’il en crève, parce qu’il se moque des regards qui glissent sur eux, ça l’a toujours laissé froid et c’est pas aujourd’hui que ça va commencer à le préoccuper. Ça dure pas longtemps parce qu’y a ses lèvres qui rencontrent celles du pasteur, parce qu’il y a un goût de rouille, d’alcool et de sel qui se mélange, des larmes pas pleurer et trop de tequilas au compteur, les doigts qui s’accrochent à sa chemise et la bouche qui s’approprie à nouveau ce corps, y appose son sceau, il est à lui et à personne d’autre, au moins pour le moment. « Tu m’perdras pas », il souffle en reculant le visage, la paume qui épouse le contour de sa mâchoire, le cœur qui tambourine, il sait pas quoi dire ni quoi faire parce qu’il réalise que Toad est terrifié, parce qu’il n’a jamais été si proche de tout faire déconner avec des mots trop fort, trop tôt. Est-ce que ça peut être trop tôt, déjà ? Il a fait l’erreur, avant. A New-York, quand il a dit à Samuel qu’il voulait pas être avec lui alors qu’il en mourait d’envie. C’était pas normal, c’était pas juste, y avait Scarlett et ses parents dans la boucle, incapables de comprendre comment il avait pu s’éprendre d’un mec, qui plus est son meilleur pote. S’ils le voyaient aujourd’hui. Y a que Scarlett qui peut savoir, maintenant qu’elle traine dans le coin. Il est quasi sûr qu’elle a déjà percuté, pour peu qu’elle ait jeté un œil à ses textos. Il se demande si elle accepte le fait que son ex fiancé sorte avec un mec. Il se demande mais en même temps, il s’en fout. C’est peut-être pour ça qu’il réalise. Pour ça qu’c’est important de mettre les mots sur ce qu’ils vivent, quitte à ce que ça soit trop tôt. « T’es mon mec, Toad. » Son regard qui attrape les iris céruléens du blondinet, le corps qui recule, qui le lâche complètement, il veut pas que Toad ait l’excuse de se planquer dans ses bras alors qu’il lui parle sérieusement. « T’es tellement mon mec que j’suis à deux doigts d’rentrer de nouveau dans c’foutu club pour aller dire à mes putain d’collègues que j’suis gay et que j’t’aime. » Et c’est lâché, c’est trop tard, il sait même pas s’il est amoureux, ça ressemble pas à ce qu’il éprouve pour Caïn mais c’est fort, trop fort, trop pour être tu, caché, annihilé, trop pour qu’il le planque encore sous une apparence détachée. « Evidemment que j’te pardonne. » Le regard qui dévie, maintenant. Evidemment qu’il le pardonne, ça l’vexe de devoir le dire à voix haute.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Sam 4 Nov - 20:43 | |
| J’ai pas à être jaloux, ouais. Ouais. Pourquoi, au fait ? C’est si déplacé que ça, putain ? Ouais, totalement déplacé, mec, j’suis là à pas vouloir être en couple mais je pèterais bien les dents au premier qui materait Asher de trop près. C’est tout moi, ça, créer des problèmes là où y’en a pas. C’est pas lui, le problème, c’est moi, moi qui avais envie d’agripper cette meuf par les cheveux pour lui exploser la tronche sur la table. C’est pas quelque chose que j’contrôle, seulement quelque chose que j’peux m’empêcher d’faire, contenir du mieux qu’je peux, muscles tendus à m’acharner sur une activité inoffensive comme me bourrer la gueule. Je comprends pas ce qu’il veut dire, Asher, quand il dit que j’ai pas à être jaloux. Qu’il fera rien qui me rendra jaloux ? Ça veut dire quoi, ça ? Qu’on est exclusifs, que j’dois désactiver mon compte Grindr ? Merde, c’est des discussions de couple, ça, ça nous concerne pas, c’est pas pour nous, c’est pas nous. Putain Asher, est-ce que t’as couché avec quelqu’un d’autre depuis qu’on a commencé à. À. À je sais-pas-quoi-mais-je-refuse-de-dire-et-de-penser-sortir-ensemble ?? Pourquoi cette foutue question me brûle la langue, pourquoi j’ose même pas la poser tout haut ? Parce que j’sais qu’il va dire un truc que j’vais pas aimer entendre. MAIS ON SORT PAS ENSEMBLE. Non. Non. Si ? Peut-être ? Quoi ? J’aurais pas dû le pousser dans les bras de l’autre conne, jaloux ou pas, c’était le truc le plus débile à faire, j’aurais dû lui proposer d’aller danser ou de se barrer, pour éviter d’nous écorcher vif devant une ribambelle de mecs torchés. Maintenant j’ai l’impression d’avoir déclenché l’apocalypse et de pas trouver le bouton stop. Oh, wait, y’a pas de bouton stop, c’est ça ? Tout c’que j’peux dire sera retenu contre moi, pas vrai, Asher ? J’peux tout casser avec un mot de travers, suffira de pas grand-chose, parce que j’ai jamais été doué avec les mots, parce que ça sort jamais bien, parce que y’en a certains que j’évite comme la peste et qu’tu vas trop vite le remarquer. Je flippe et je sais qu’tu le vois, t’as même pas besoin de le lire dans mon regard qui t’supplie d’accepter mes excuses, tu me connais trop bien même si tu l’dis pas tout haut, même si tu m’interroges jamais sur ce que j’te cache avec tant d’ardeur. T’as pas envie de savoir ? Tu crèves sûrement d’envie de savoir, non ? Mais j’peux pas causer d’tout ça, j’y arrive pas, j’me contente de déglutir avec peine et y’a ta bouche sur la mienne alors j’me d’mande pourquoi on s’emmerde, c’est pas important, y’a rien d’important tant qu’j’t’ai toi pour adoucir un peu mon existence de merde.
Si, j’vais te perdre, Asher. Si c’est pas aujourd’hui, ça sera dans pas longtemps, parce que c’qui s’est passé dans le club, c’était rien comparé à l’ampleur de ma connerie. J’vais te perdre, j’le sais bien, et c’est pour ça que tu devrais pas trop me mettre au centre de ton univers, que tu devrais pas te contenter de moi, qu’tu devrais voir d’autres personnes, baiser d’autres personnes, parce que tu vas t’accrocher mais qu’tu pourras pas faire autrement que d’me laisser au bout du compte, parce que j’te ferai trop d’mal, parce que tu comprendras vite que j’suis pas si bien que ça, que j’ai beau avoir recollé les morceaux avec soin, j’suis toujours fendillé de partout. J’te perdrai vite, Asher, quand tu pigeras que j’suis pas à Savannah par hasard, que j’t’ai laissé croire que y’avait de la place dans mon cœur alors qu’il a déjà tout occupé, qu’il a laissé des traces partout et qu’à présent c’est qu’une maison inhabitable, un truc en ruines dont personne ne veut. Et tu vas probablement le découvrir sans que j’te le dise, parce que j’te le dirai pas, et ça en sera que plus douloureux, j’sais bien, mais c’est trop tard, j’préfère m’enfoncer dans mes mensonges que d’te laisser filer maintenant. Me lâche pas. Non, me lâche pas. Me lâche pas quand tu dis des trucs pareils, quand j’ai juste envie de t’embrasser pour te faire taire. Pourquoi il me fait c’coup-là, c’est un test, c’est quoi ? C’est– « Tu m’– Quoi ? Je. Euh. Je, tu. Ok. » Ok. NON PAS OK. C’est trop fort, comme mot, ou pas, je sais pas, on aime ses amis, aussi, mais on est amoureux, là ? Il a pas l’air amoureux, putain, peut-être un peu, c’est ça la fameuse ambiguïté de quand on couche avec un pote ? Les sentiments qui grouillent et pas foutu de faire le tri entre c’qui faut et c’qui faut pas ? « J’suis pas… On est pas… Si ? » J’imagine qu’on peut pas garder l’étiquette amis pour l’éternité, en espérant que personne ne remarquera que c’est bien plus que ça, j’imagine que j’étais prêt à le faire, tant qu’Asher n’avait pas l’air de trop y prêter attention. J’ai quand même pas envie d’entendre les mots, couple, amour et tout le tralala, parce que j’ai jamais été très romantique et que c’est foireux, trop foireux, irrémédiablement et foutrement foireux. J’peux pas dire oui et lui dire ensuite – même si ce sera le plus tard possible – que j’me suis installé dans sa ville pour revoir mon ex-mari avec qui j’ai jamais divorcé, si ? Putain. P-U-T-A-I-N. « J’peux pas. J’suis dingue de toi et j’veux pas que ça s’arrête, peu importe ce que c’est, mais j’suis pas prêt à. » Á quoi ? J’en ai rien à foutre de me coller à lui et de l’embrasser en public, et tout c’qu’on fait ensemble, c’est déjà. C’est déjà comme dans un couple putain, pourquoi je cale comme ça, pourquoi rien que le fait de l’entendre dire que j’suis son mec ça m’a foutu dans un état pas possible, alors que j’sais qu’on demanderait à n’importe qui de dire ce qu’on est l’un pour l’autre qu’il dirait BOYFRIEND sans hésiter un quart de seconde. « J’suis con. J’suis tellement con putain. » Et les yeux qui se baissent sur le bout de mes chaussures, pourquoi j’suis pas capable de lui dire qu’y’a personne d’autre en ce moment avec qui j’voudrai passer ma vie, j’t’aime aussi, Asher, putain, mais ça reste bloqué au fond d’moi, ça remonte même pas le long de ma gorge, y’a même pas la langue qui brûle de l’avouer. |
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| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Sam 4 Nov - 23:48 | |
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Toad & Asher tonight i'm gonna give you all my love in the back seat creditimage|tumblr L’enfer est pavé de bonnes intentions, il paraît. Il pensait pas mal faire, Asher, en lui disant j’t’aime, même pas je t’aime comme l’aurait fait une personne normale, les syllabes articulées distinctement pour que ça ait plus d’impact, pour que ça soit plus poétique. Il pensait pas provoquer un cataclysme, creuser sillons là où les cicatrices sont encore fraîches, apparemment. Apparemment parce qu’il ne sait rien, parce que Toad n’a rien voulu lui dire, qu’il persiste à garder le secret sous scellé sans lui filer la clef, sans lui donner d’indices, d’éléments qui lui permettraient de savoir ce qui l’a esquinté au point qu’il puisse même pas en parler. Baise dans une église, ça pourra pas faire de mal, tu parles, c’est limite si l’destin ne s’acharne pas depuis qu’ils ont joué à touche pipi dans la sacristie, limite s’il ne leur balance pas une flopée de signes pour leur faire comprendre que c’est une mauvaise idée. Sauf que c’en est pas une. C’en est pas une, et il aimerait lui dire, mais Toad panique et lui aussi, c’est contagieux ce genre d’angoisse, la voix qui tremble et les mots qui trébuchent, pitié me dis pas d’partir, pitié me déteste pas. Il aurait dû apprendre, au bout de toutes ces fois, de tous ces ratés, qu’il se goure d’espace-temps quand il s’agit de confier ses sentiments, qu’il se plante de plusieurs minutes, heures, mois, années. Qu’y a toujours un grain de sable dans les rouages, un détail qui fait que tout s’encrasse, que plus rien ne tourne rond. Juste avant un mariage, juste après un baiser, y a pas de bon ou de mauvais moment mais on dirait qu’il choisit toujours mal, Asher. Il aurait dû rien dire. Il aurait dû l’embrasser et lui proposer de venir chez lui, ils auraient maté Narcos et se seraient couchés trop tard, il se serait endormi en écoutant la respiration du pasteur et lui aurait cuisiné des œufs brouillés le lendemain. Là c’est pas les œufs qui sont brouillés, c’est leur avenir, y a quelque chose de terrible qui laisse penser que ça pourrait se terminer là et c’est inacceptable, inenvisageable, alors il l’interrompt une première fois, « Toad » il murmure, Toad fais pas ça, c’est qu’un mot, ça veut rien dire, surtout si c’est un mot qu’tu veux pas entendre, oublie que j’ai parlé, oublie que j’ai dit ça. Putainputainputain, il sait qu’avec n’importe qui d’autre, il ne réagirait pas comme ça, il dirait va te faire foutre et il se barrerait, donnerait plus de nouvelles, ferait le mort, ça lui ressemble bien ça, ça fait totalement partie de son spectre de réactions puériles. Ça lui fait peur d’voir qu’il préfère mettre sa fierté de côté plutôt que de risquer de le perdre sur une énième parole malheureuse, est-ce que c’est ça être amoureux ? Est-ce que c’est autre chose que ce qu’il ressent pour Caïn, que ce qu’il a ressenti pour Sam ? Y a toujours eu un truc qui bloque, qui fait que sa fierté a toujours fini par prendre le dessus après s’être écrasée, j’veux pas finir avec ce mec qu’a fait capoter mon mariage et j’veux pas rivaliser avec Swann parce que j’supporterai pas d’pas gagner. Et pourquoi ça change avec Toad putain ? Pourquoi y a une voix qui murmure qu’c’est pas grave, l’amour-propre qui s’déchire, qui pèse plus très lourd dans la balance, qui se troque contre une relation qui mènera peut-être nulle part ? « Toad », une deuxième fois, après qu’il ait précisé qu’il est pas prêt, et moi tu crois qu’j’suis prêt ? Tu crois que j’ai envie de me lancer là-dedans après les merdes que j’ai vécues, après les gens qui sont venus et repartis, ceux qui ont gravé leur nom au couteau dans mon cœur sans se préoccuper de l’hémorragie interne ? Non, il est pas prêt, il est foutrement pas prêt, tellement qu’il devrait tout arrêter là parce que c’est ce que la raison voudrait, ce qu’elle lui souffle tout bas, mais c’est peut-être la première fois qu’il n’y fait pas vraiment attention, qu’ça fait un mois, qu’ça fera davantage si Toad le veut bien. « Arrête, ok ? Arrête. » T’es pas con. T’as juste des problèmes et ça m’fait chier parce que t’oses pas m’en parler, mais même si ça prend six mois, six ans, soixante, j’resterai là à attendre que tu m’en parles. Il a pas envie de dire tout ça devant ces gens qu’ont rien à foutre là, à les écouter, qui doivent juste penser qu’c’est encore une histoire de cul à deux balles alors que c’est bien plus, alors qu’ils le prouvent en l’évoquant à voix haute. Son regard balaye les alentours, remarque un coin à l’écart, dans une petite ruelle qui longe le club, il attrape sa main et l’attire là-bas, là où y a pas trop d’oreilles, là où Toad est pas à découvert, là où il sera moins vulnérable. Tu l’vois l’effort, Toad, mon foutu orgueil que j’range dans ma poche, que j’laisse pas traîner dans tes pattes, tu la vois l’abnégation, si tu la vois pas j’m’en fous de toute façon, c’est pas ce qui m’empêchera de ne pas te haïr. Les néons couvrent quasiment plus leurs silhouettes quand ils arrivent dans la ruelle, c’est peut-être mieux pour ne pas montrer qu’y a ses yeux qui se trempent un peu, qu’y a ses mains qui le trahissent, qui tremblent quand il lâche enfin ses phalanges. « C’est sorti tout seul, j’ai pas réfléchi, j’suis désolé. » Ouais, il s’excuse pour lui avoir dit je t’aime, s’il fallait encore une preuve qu’il le pense vraiment, qu’c’est sorti tout seul parce que c’est naturel, parce qu’il n’a même pas à y cogiter plusieurs fois avant qu’ça fuse, parce que ça brûle tout au fond de lui, l’envie qu’ils se foutent une putain d’étiquette au coin du visage, qu’ils s’invitent à des soirées de couples et qu’ils prévoient leurs prochaines vacances. C’est stupide parce qu’il ne veut pas de la routine, parce qu’il la refuse, parce que c’est ce qui avait flingué son mariage et qu’il. Putain. Il tient trop à Toad pour leur imposer un quotidien ordinaire, même si ça a un putain de charme, même s’il a foutrement faim de tout ça. Il veut pas d’la routine, mais il veut pas non plus d’un simple plan-cul, il refuse d’être un nom parmi une liste, d’être le dixième que Toad aura baisé ce mois-ci. Ouais, il veut qu’ils soient ensemble, vraiment ensemble. « Mais. J’suis p’têtre pas ton mec mais t’es le mien, Toad. Vraiment. J’baise personne d’autre. J’ai personne d’autre. J’veux personne d’autre. Je. » Je t’aime, il l’arrête à temps cette fois. Pour le reste, il sait pas, il est à court de mots, ça lui arrive rarement, à croire que la lune est différente ce soir. La lune ou l’cœur, qui sait, quelque chose qui prend trop de place, dans le ciel ou dans la poitrine. Les yeux dévient, pas le palpitant qui tambourine parfaitement de son côté, merci. « C’est pas grave si t’es pas prêt ok, c’est pas grave, j’parle trop c’est tout, j’parle trop et j’dis c’que j’pense, tu m’connais, tu l’sais. Juste. C’est pas obligé d’être compliqué, Toad. » C’est pas parce qu’on y colle le mot amour que ça veut dire que ça sera forcément merdique. « J’suis tellement désolé putain », il souffle alors que la culpabilité le submerge et qu’il harponne de nouveau sa nuque pour l’attirer contre lui, le nez planqué contre son cou. Les larmes trop proches des paupières, si proches qu’elles doivent filtrer à travers ses cils à demi clos qui viennent battre contre la joue du pasteur.
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| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Lun 6 Nov - 0:19 | |
| Je calcule pas le moment où il m’entraîne dans une ruelle pas loin, le laisse me tirer par la main sans percuter qu’il essaye de nous éloigner des regards et des oreilles indiscrètes, qu’il fait de son mieux pour que j’sois pas exposé, mis à nu devant ces vautours prêts à se jeter n’importe quel ragot qui traîne dans la boue pour l’y traîner un peu plus. T’as vu ces deux-là ? Ils sont en train de rompre, c’est sûr. Ils vont tellement pas ensemble, personne leur a dit ? La vérité, c’est que j’vais avec personne, que j’serai toujours mal assorti, que j’collerai jamais bien à quelqu’un. J’suis une de ces putain de photographies déchirées sous la colère et dont l’autre partie s’est perdue, on peut me punaiser à d’autres mais ça rendra jamais vraiment bien, ça sera jamais aussi bien que l’original. Ça sera plus jamais Seth et Toad, Seth et Shashawnee, j’aurai jamais l’occasion d’être le type bien que j’voulais être pour lui, et les autres sont condamnés à souffrir la comparaison. Y’a rien qui compte, après un premier amour comme ça, un premier amour tout aussi salvateur que destructeur. Le bonheur qui se consume trop vite, quand on est jeunes et qu’on comprend qu’on sera adultes bientôt. Qu’on s’aimera plus jamais comme avant et que tout partira en fumée tôt ou tard, alors autant se planter des seringues dans les veines pour amortir la chute. A moins qu’ce soit les seringues qu’ont provoqué la chute. J’arrive plus à savoir à quel moment ça a vraiment commencé à déconner, mais j’me rappelle trop bien que j’lui disais je t’aime pour un oui ou pour un non, vers la fin. Désolé, Asher, t’es pas Seth, c’pour ça. J’suis pas encore assez obsédé par toi, j’t’ai pas encore fait assez de mal. On parie combien que le jour où j’te ferai un truc vraiment horrible, j’te dirai que j’t’aime mille fois d’affilée juste pour que tu restes ? J’ai honte, putain, j’ai tellement honte de moi et j’comprends pas pourquoi il me file pas deux baffes, parce que c’est tout c’que j’mérite, j’mérite certainement pas qu’il prenne soin d’moi comme ça, qu’il fasse attention à ses mots comme s’il marchait sur des foutus œufs, j’mérite rien de tout ça, même pas sa considération, encore moins son amour. Je sais que j’le mérite pas, alors pourquoi ça me fout du baume au cœur qu’il dise tout haut qu’il veut personne d’autre, pourquoi ça me flatte autant que ça m’effraie. Non, faut pas, Asher, faut qu’tu voies d’autres personnes, qu’tu sortes avec d’autres et qu’tu baises encore d’autres. Ça peut pas être juste moi, regarde-moi, j’te fais un remake de Toad le loser, Toad qui te laisse t’excuser pour avoir dit je t’aime, Toad qui transforme tout c’qu’il touche en emmerdes monumentales, y’a pas un seul monde parallèle où j’vais pas t’faire de mal. Tu devrais fuir, Asher. Tant que j’t’en donne le temps. Faudrait qu’j’le dise à voix haute pour que t’aies le temps. J’le dirai pas, j’espère qu’un jour tu m’pardonneras.
« Sois pas désolé, Asher, t’as rien fait d’mal. » Et y’a mes bras qui passent au-dessus de ses épaules, mes doigts qui s’accrochent à ses cheveux, doucement, pourquoi c’est toujours si naturel, avec lui, pourquoi ça paraît toujours être une évidence, même la première fois alors qu’on était dans ma putain d’église. J’voudrais tellement lui dire une ribambelle de trucs niais, que j’me réveille souvent agrippé à mon oreiller parce que j’pensais m’être endormi à côté d’lui, que j’souris comme un con dès qu’je vois un flic en uniforme parce que y’a eu cette fois-là où il m’avait laissé lui enlever le sien, que j’pourrais regarder toutes les merdes qu’il y a sur Netflix tant qu’c’est avec lui. Qu’j’ai personne d’autre comme lui, mais j’ai peur que ça suffise pas, parce que y’a Seth dans la même ville, que y’a Ezra dans mon salon et trop de mecs de Grindr, même si j’les revois jamais, même si y’en a aucun qui puisse remplacer Asher. J’voudrais tellement lui dire toutes ces conneries, même juste une seule, réussir à le calmer comme il vient d’me calmer, juste pour lui dire merci d’pas encore s’être barré. « J’suis tellement chanceux d’t’avoir », c’est rien qu’un souffle contre son oreille, sa peau trop proche et mes lèvres qui résistent pas à l’envie de se poser contre sa mâchoire, dans son cou. « J’sais juste pas. J’arrive pas à. » Soupir. Je m’auto-désespère, la frustration qui claque au bout de ma langue. « J’sais pas comment le dire. Mais tu m’rends heureux. J’ai envie d’être avec toi tout l’temps, j’pense à toi tout l’temps. J’comprends pas comment on peut te refuser quoi que ce soit. » Tu viens de refuser d’lui dire je t’aime, quand même. Ta gueule, conscience de mes deux, j’essaye de me rattraper. D’faire partir le mauvais temps, d’ramener le soleil en pleine nuit. C’est pas grave, y’a rien eu, il s’est rien passé, y’a pas de blessés. Même pas un peu ? Non, j’ai dit. « On va faire un jeu. » Idée lumineuse. N’importe quoi. J’m’écarte légèrement, pour capter ses prunelles, les pouces qui lissent le dessous de ses yeux par réflexe, comme si j’avais trouvé ça trop humide. Pas de larmes. On pleure pas. C’est fini, je t’ai, tu m’as. « J’vais te dire un truc et si tu ris, je gagne, j’ai l’droit de choisir le programme Netflix pour les trois prochains mois. Ça implique de pouvoir faire pause et rewind sur toutes les scènes de Pedro Pascal pour t’inciter à porter la moustache. Si tu ris pas, tu gagnes et tu choisis ce qu’tu veux comme prix. » A quoi je joue ? Bonne question. « Mon vrai prénom c’est Shashawnee. » C’est peut-être pas la meilleure des idées de faire un remake Seth-Toad avec Asher. Les remakes sont toujours moins bons que les originaux, à part Scarface. Mais c’est soirée remake, alors espérons que ce soit un Scarface. |
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| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Lun 6 Nov - 18:39 | |
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Toad & Asher tonight i'm gonna give you all my love in the back seat creditimage|tumblr Asher, tu mens comme tu respires. C’était Sam qui lui avait dit, la dernière fois, alors qu’il avait annoncé à sa famille qu’il n’était pas l’instigateur de leur relation. C’était Sam qui l’avait craché entre deux verres de vin au banquet annuel des Bloomberg, Asher qui n’avait pas relevé la pique, s’était contenté d’avaler une gorgée avant de porter nonchalamment un petit four à sa bouche. C’était Sam qui s’était barré de la salle de réception dans un tourbillon, qui n’avait pas pris la peine de demander congé, Sam qui s’était réfugié dans les chiottes et y était resté toute la soirée. Et c’était Asher qui avait observé la scène de loin, spectateur curieux, étranger d’apparence, qui avait entendu les murmures autour de lui des hommes qui l’avaient croisé en larmes dans le vestibule, c’était Asher qui s’était volontairement distancié, était allé le voir pour lui demander froidement de partir. C’était Asher qui avait annoncé à ses parents qu’il n’aimait pas Samuel, que ce dernier s’était pratiquement jeté sur lui et qu’il n’avait eu d’autre choix que de céder à ses avances parce qu’il était plus grand et fort, parce qu’il craignait qu’il ne le blesse, alors qu’il avait été le premier à lui avouer ses sentiments, à lui vomir son amour sur les godasses, le premier à se jeter à son cou pour y déposer ses lèvres et à planter ses ongles dans sa poitrine pour en extirper son cœur. Déferlement de haine, poings qui s’abattent. Ç’avait été moche, il avait dû essuyer des plâtres, s’était même trainé avec un œil au beurre noir pendant quelques semaines. Avec le recul, difficile de blâmer Samuel. Même sans le recul. Il était merdique à cette époque, malhonnête, froid, calculateur, il avait que dalle dans le froc, pas assez pour assumer une relation homosexuelle, pas assez pour supporter que ça puisse remettre en cause un mariage planifié depuis deux décennies. C’est peut-être pour ça qu’il peut pas en vouloir à Toad. Toad, c’est lui d’y a quatre ans, la perfidie en moins, c’est lui dans ses failles et dans ses peurs, lui dans sa manière de vouloir alléger les choses, prendre du recul sur les sentiments, éviter de foncer tête la première dans un guet-apens. Parce qu’Asher ment comme il respire, et quand il dit que c’est pas grave, c’qu’il pense au fond, c’est qu’évidemment que c’est grave, évidemment qu’ça lui fait un mal de chien jusque dans les tripes, évidemment qu’ça le fout au sol et que ça l’empêche de respirer, évidemment qu’ça le brise. Asher ment comme il respire et, du coup, il sourit quand il sent les lèvres de Toad contre sa carotide, resserre son étreinte quand il lui dit qu’il le rend heureux, c’est réciproque mais il n’osera pas l’dire, faudrait pas que Toad commence à penser qu’il l’a sauvé, qu’il n’essaiera plus de se flinguer. Il lui a dit, il lui répèterait s’il lui demandait encore, c’est hors de question qu’il fasse de vieux os, même pour ses beaux yeux. Quoiqu’il aimerait. Il aimerait lui dire que lui aussi, il pense à lui tout le temps, lui aussi il aimerait le voir plus souvent, s’inviter sous son toit, dans ses draps, laisser des fringues chez lui et s’acheter une brosse à dents qu’il poserait sur le lavabo de sa salle de bain. Ça sort pas, parce qu’il a laissé filer trop de choses, parce que quand on a laissé parler son cœur comme il vient de le faire, on peut pas aller beaucoup plus loin.
« Un jeu ? » Question soufflée dans un murmure alors qu’il regarde fixement Toad, sans se préoccuper de ses pouces qui effacent les larmes qu’ont jamais coulé, il sait que c’est une tentative de faire diversion et ça l’dérange pas plus que ça, c’est peut-être pour ça qu’il hausse les épaules avant de croiser les bras sur sa poitrine, attentif aux conditions exprimées par Toad. Il se demande où peut être l’arnaque, lève les yeux au ciel quand Toad parle de manière générale de séries Netflix mais qu’il identifie Pedro Pascal, c’qui le ramène irrémédiablement à Narcos, la série qu’il regarde juste pour lui parce que s’il s’écoutait, il passerait sa vie devant How I Met Your Mother, laisse un soupir glisser d’entre ses lèvres. « Ok, c’est quoi ton jeu ? » Il sait qu’il doit souvent se préparer au pire avec le pasteur, il a une propension assez colossale à entrainer les autres dans ses idées farfelues, comme la fois où il l’a poussé dans les bras d’une nana alors qu’ils sortent ensemble et c’était… y a quelques minutes, ouais. Et puis ses pensées s’interrompent quand il entend le mot tordu qui sort de sa bouche, l’assemblage improbable de consonnes et de voyelles qui forment son véritable prénom. Sourire au coin des lèvres. Pas d’éclat de rire. Parce qu’y a un truc plus fort qui le secoue soudain, qui lui fait comprendre qu’ils sont beaucoup plus proches l’un de l’autre qu’ils ne pensaient sûrement l’être. « Mon vrai prénom c’est Caleb. » Comme ça ils se sont tout dit, presque tout. « Si tu veux j’te raconterai un jour qui était Caleb. Et toi tu pourras me raconter pourquoi t’as choisi Toad comme surnom au lieu de Shawn. » Qui aurait été vachement plus logique, faut bien l’admettre. Mais il suppose qu’il ne faut pas trop chercher la logique chez un gars qui avoue penser tout le temps à vous mais ne veut pas dire je t’aime. « J’ai pas ri. J’ai gagné. » Et il le regarde sans dire un mot, le sourire qui s’évanouit avec les secondes, les expressions de son visage qui se lisent à peine dans la presque obscurité. Tu sais c’que j’veux, il voudrait lui dire, parce que c’est vrai. Il le veut lui, juste lui, tant qu’il voudra bien rester, tant qu’ça l’emmerdera pas trop. Mais il veut pas lui demander, il veut pas continuer d’écorcher ce qu’ils ont, d’effrayer un Toad déjà trop fragilisé. Même si ça brûle sous ses veines. Même si ça cogne dans son cœur. La lippe qui se courbe de nouveau. Sourire. Rideau. « J’veux t’faire des trucs qui seraient censurés même sur HBO. » Et les bras qui se décroisent, les doigts qui viennent effleurer ses abdominaux par-dessus le tissu de son t-shirt, s’agripper à la fabrique pour l’attirer contre lui, souffle contre souffle. J’veux qu’on se fasse mal et qu’on le fasse maintenant, j’ai peur qu’on puisse plus après, quand on en aura trop dit, qu’on se sera dégoûté l’un de l’autre.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Jeu 9 Nov - 0:11 | |
| Il rit pas. Léger froncement de sourcils, les yeux dans les siens comme pour vérifier qu’il retient pas les gloussements, presque déçu, consterné. Il rit pas et y’a le rire de Seth qui résonne encore dans un recoin de mon cerveau, ma moue boudeuse avortée parce que j’ai jamais pu m’empêcher de sourire quand il souriait. C’est pas Seth, c’est Asher, et ça devrait me rassurer, qu’ce soit différent, ça devrait me susurrer que tout n’est jamais tout à fait pareil, l’histoire ne se répète jamais deux fois, et j’ai peut-être collé trop vite l’étiquette emmerdes sur le mot amour, que si les remakes sont jamais meilleurs que les originaux, c’est peut-être parce qu’ils n’inventent rien de nouveau, se contentent de copier le modèle sans rien changer. Ça l’est pas, avec Asher, ça l’est pas et y’a un coin de sourire qui se soulève quand il m’avoue son vrai prénom, les ressemblances qui se cachent dans nos différences. « Caleb », je répète, juste pour goûter aux syllabes sur ma langue, « J’préfère Asher. », haussement d’épaules désinvolte, pour pas montrer qu’c’est important, même si ça voulait dire j’préfère le toi de maintenant, celui que j’connais, celui à qui j’donnerais tout sans hésiter. J’ai pas envie de connaître Caleb, parce que j’ai jamais été attaché au passé des gens, j’ai toujours préféré savoir qui ils étaient sur le moment, peu importe les choses qu’ils ont pu faire. Sans doute pour compenser un passé que j’ai jamais pu oublier, la culpabilité qui pèse toujours, même après tant d’années. Puis je crois que j’sais trop que Caleb m’aurait pas aimé, comme l’ancien Toad aurait probablement massacré Asher, y’a des signes qui trompent pas, les gouffres qui se creusent entre deux univers tellement opposés qu’ils en seraient presque parallèles, destinés à jamais se croiser. Asher et moi, on aurait jamais dû se croiser, si on était restés chacun dans notre monde, lui à New York en plein Upper East Side à fricoter avec la haute société et moi au fin fond du Texas dans un taudis érigé au milieu d’une casse de bagnoles à s’entraîner au tir sur des cannettes de bières. Y’a le sourire qui s’efface, les yeux qui se baissent une demi-seconde, quand il demande pourquoi Toad et pas Shawn, les souvenirs qui filent la grimace et pas l’envie de se lancer là-dedans maintenant. Shawn, c’était comme ça que m’appelait mon père, évidemment, Shawn, parce que c’était plus facile à prononcer après trois bouteilles de whisky, plus facile à gueuler avant de me foutre une raclée, puis Shashawnee ça lui rappelait trop ma mère, le pauvre, voyez. J’ai pas ri. J’ai gagné. Mon sourire revient en même temps que le sien s’éclipse, la porte de sortie offerte sur un plateau, loin des pensées nostalgiques qui rouvrent tout ce qui a été mal recousu au fil des ans, les trucs que j’croyais oubliés mais qui reviennent me torturer à la première occasion, pourvu qu’on prononce la bonne formule magique. Puis y’a les mots et les mains d’Asher, le désir qui monte au creux du ventre, les corps qui se rapprochent, les doigts qui s’agrippent à sa nuque pour venir l’embrasser, mordiller sa lèvre, lueur de défi dans le regard alors que j’le plaque au mur, un bras de chaque côté pour mieux planter mes prunelles dans les siennes et qu’il ait nulle part ailleurs à regarder. « Tu sais qu’t’es pas censé choisir un truc pour lequel j’suis grave partant ? » C’est pas trop à ça que je m’attendais après avoir perdu à mon propre jeu, même si concrètement ouais, tout c’que tu veux, Asher, tes désirs sont des ordres, j’vois pas comment j’pourrais dire non à du sexe avec toi, tu le sais bien. On s’entend bien, sur ce plan-là, rien à voir avec la case sentiments, peut-être parce que j’ai pas de tabous là-dessus. Alors que j’en ai trop sur l’amour. « T’es au courant que c’est mon activité préférée, quand même ? », rien qu’un murmure contre son oreille, les baisers qui se multiplient dans le creux de son cou et les mains qui se fraient un chemin sous sa chemise, trop habituées à chercher sa peau pour faire durer le suspense. « Peut-être après prier, faudrait pas qu’Il soit vexé, là-haut. » Oh, Dieu. Dieu n’approuverait pas, sûrement, parce que j’suis égoïste, parce que j’abandonne la morale la plus élémentaire pour me taper Asher, parce que j’lui dis pas toute la vérité pour le garder près de moi, des mensonges silencieux juste pour avoir son cœur qui palpite sous mes doigts. |
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| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Sam 11 Nov - 21:22 | |
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Toad & Asher tonight i'm gonna give you all my love in the back seat creditimage|tumblr Caleb était un connard, il voudrait lui dire. Il n’a pas besoin de le faire, en fait, parce que Toad avoue le préférer et parce que c’est une évidence. Jamais il n’aurait regardé le new-yorkais prétentieux qui grillait des milliers de dollars par soirée, jamais il n’aurait eu envie de le connaître, d’en savoir davantage sur sa vie, jamais il n’aurait imaginé finir dans le même pieu que le mec qui galochait n’importe quelle greluche quand sa fiancée avait le dos tourné. Faut dire, Asher n’aurait pas aimé Shashawnee non plus. Il aurait prétendu ne pas l’aimer. Ne pas avoir les yeux qui glissent vers le mec couvert de tatouages, avec son sourire un peu trop grand et ses fringues de clodo. Le mec qu’a des cernes qui se sont creusées sous les yeux à force pas dormir, à force de trop s’piquer, à force de se détruire doucement par amour. Par manque d’amour. Par dépit, par dégoût. Il aurait fait semblant de ne pas s’intéresser à lui, aux mystères qui palpitent sous son armure de papier, l’ombre de la silhouette d’un homme, à peine un courant d’air. Ils ne se seraient pas regardés, pas aimés non plus. L’amour, c’est pas une notion innée, c’est pas forcément une chose qui fait partie de nous dès la naissance, pas une chose avec laquelle on grandit, avec laquelle on progresse. On peut avoir des parents merdiques, on peut avoir une carence en amour, comme un déficit en calcium, un truc qui empêche de grandir, qui coupe les ailes et fixe des poids aux chevilles, qui empêche de vraiment s’envoler pour atteindre l’Eden. Ça paraît con. Ça paraît con parce qu’Asher est né avec le monde à ses pieds, parce qu’il avait absolument toutes les clefs en main et qu’il se retrouve à Savannah, parce que Toad avait que dalle et qu’il a finalement fait quelque chose de sa vie. La bonne étoile, ça n’existe pas, c’est une lubie inventée par des commerciaux pour vendre des films sur des nanas qui rencontrent l’homme de leur vie au détour d’une rue, c’est un fantasme, rien de plus, rien de moins. C’est joli, les fantasmes. Ça donne l’impression que tout est facile, que tout est beau, que rien ne peut fendiller l’écorce de bonheur qui nous enveloppe, que rien ne peut percer la petite bulle dans laquelle on se trouve, même si le fantasme ne dure que quelques minutes, même s’il est aussi éphémère qu’un papillon de nuit. Caleb ne se serait pas noyé dans le fantasme, il n’aurait pas désiré Shashawnee comme Asher désire Toad aujourd’hui. Caleb l’rait regardé quelques secondes sans vraiment le voir, puis aurait haussé les épaules avant de choper la première blonde. Pas la bière, la fille. Il a toujours préféré le vin. Faut croire qu’on change tous, faut croire qu’on évolue. Faut croire que si l’amour n’est pas inné, il s’apprend suffisamment rapidement pour décortiquer notre ADN, faire des rajouts de circonstance, retaper la spirale pour qu’elle tourne un peu plus rond. Il a oublié. Il a oublié qu’il est dehors, qu’il y a une petite bise qui mord sa peau et colore ses joues, qu’il y a trop de personnes, pas si loin, trop près. Il a oublié qu’il n’est pas tout à fait à Toad, il l’a oublié parce que c’est compliqué de s’en souvenir quand il l’inonde d’amour de cette façon, quand il prétend qu’il pourrait être davantage qu’une histoire sans lendemain, qu’un pote qu’on suce pour le délire. Quand il vient mordre ses lèvres, redoubler de tendresse contre son oreille, quand il se prend pour le putain de génie de la lampe en accédant implicitement à sa requête. Ouais, il est toujours partant, ouais, il le sait. Non, il veut pas changer son souhait. Pas si ça fait mal, pas si ça détruit. Si ça le détruit. Trop d’engagement ça ruine un homme, un homme comme Toad, qu’a pas totalement les deux pieds sur terre, ni le cœur dans la poitrine. Il sait pas trop où il est ce palpitant, Asher, quelque part sous l’épiderme, vingt-mille lieues sous le sang bouillant qui sillonne ses veines, ou dans les mains de quelqu’un d’autre. Il n’en parle pas, Toad, pour pas le faire souffrir peut-être. Les faire souffrir. Une sorte de compromis un peu glauque, un non-dit qui flotte au-dessus de leur… Couple, il allait penser, se ravise, même son esprit lui fait comprendre qu’il déconne. Toad a dit qu’il n’avait personne, ça sert à rien de verser dans le mélodramatique en échafaudant des plans sur la comète. C’est juste. Compliqué. Y a un monde entre eux, un monde et des centaines de vies, au moins. Toutes celles d’avant, les gens qu’ils ont aimés avant de se connaitre. Les Scarlett, les Samuel, les Caïn, les Dieu-sait-qui pour Toad. Ceux qui les ont brisés, l’absence de vraie fêlure quand y a pas eu grand-chose, le cajun et ses grands yeux noirs, ses tatouages, son air fondamentalement désolé pour une erreur qu’il n’a pas commise. Il veut pas ajouter le pasteur à la liste. Sauf que si. Si, il veut. Il veut avoir mal avec Toad, se déchirer dans ses bras. Foncer tête baissée jusqu’à briser sa tête contre un mur, tant pis pour les morceaux de cervelle qui dégueulasseront le sol. Quand il parle de Dieu, Asher l’écoute déjà plus. Pleine vitesse. Mur. Cervelle. Y a ses mains qui glissent de ses abdos trop lisses, déboutonnent la braguette de son pantalon, suffisamment discrètement pour que ça ne se remarque pas à moins d’avoir le pif sur eux. Et leurs corps qui s’inversent, le dos de Toad qui percute doucement le mur, danse dans l’ombre de la ruelle, secrète, virile et sensuelle. Lèvres contre lèvres, dents serrées comme celles d’un prédateur. « J’sais pas si j’pourrais attendre d’être à l’appart. » C’est pas qu’il sait pas, en fait. Il est sûr. Aussi sûr que l’est sa main qui est déjà à la lisière du caleçon du pasteur, qui se glisse sous le tissu et effleure sa peau. Premier frisson au bout des doigts et soupir qui s’écrase contre sa bouche, le souffle court et le myocarde tremblant. Les bassins qui se pressent pour empêcher les spectateurs impromptus de surprendre leurs caresses déplacées. Ça lui fait une décharge d’adrénaline dans le cœur, y a une petite voix qui chuchote qu’ils ne devraient pas faire ça ici, maintenant. Une voix qu’il étouffe comme un violeur, un violent, un mec en mal de sang. Et la main qui s’appuie juste à côté de la joue de Toad, la bouche qui lui vole un baiser et la paume toujours indécente, entre ses cuisses. « J’ai juste envie de toi. » Pas juste. Jamais juste. Il a envie de lui, il a envie de ça, des baisers en public, des regards qui se croisent et qui se disent tout en trois secondes, des mains qui se perdent l’une dans l’autre et des grands projets sur l’avenir. « On va dans les toilettes ? » C’est moche, sale. Ça ne lui ressemble pas, lui qui est souvent trop propre sur lui, trop fleur bleue. Il a pourtant un sourire au coin de ses lèvres alors qu’il embrasse Toad délicatement, mordillant la lippe inférieure avant d’aller arracher des sursauts d’extase le long de sa carotide.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Lun 13 Nov - 23:55 | |
| C’est marrant, la manière que j’ai d’attirer des mecs beaucoup mieux qu’moi. La façon dont ils voient jamais que j’suis un enfoiré au premier coup d’œil, que ça va s’dégrader, petit à petit, jusqu’à ce qu’ils puissent plus faire machine arrière et qu’ils perdent un morceau d’eux-mêmes dans la bataille. C’est pas si marrant que ça, au fond, Caleb m’aurait certainement pas remarqué, mais Asher aurait pas dû non plus, parce qu’il y a trop de choses entre nous, des êtres anonymes qui nous ont détraqué le cœur, corps mutilés à force de se laisser blesser, et pas moyen qu’on les referme ensemble, ces plaies, à deux, ça fait juste plus de blessures à soigner. J’pouvais comprendre pour Seth, y’avait clairement tromperie sur la marchandise quand on s’est connus, j’étais la star du lycée, capitaine de l’équipe du basketball avec un semblant de moralité sans pour autant être trop chiant. Mais il savait aussi que ça volait pas haut, avec moi, que j’captais rien en cours et que sans le basketball, j’pourrais rien faire de ma vie. Pourtant il était resté, pourtant on s’était barrés ensemble comme les deux cons amoureux qu’on était, alors qu’il avait clairement de quoi finir le lycée, qu’il aurait même peut-être pu aller à l’université si j’avais pas été là pour le tirer vers le bas. Plus j’y repense et plus j’me dis que c’est un miracle qu’il soit pas parti plus tôt, incapable de savoir ce qui le retenait à moi, incapable de me dire qu’on puisse m’aimer à ce point, cette même incrédulité pour Asher, l’envie de lui frotter les yeux jusqu’à ce qu’il voie enfin, regarde-moi, merde, tu vois pas que j’suis bon qu’à t’faire souffrir ? Et pourtant je sais, je sais que j’suis bon pour garder les gens près de moi, poison dont on ne peut pas se passer, j’suis pire que d’l’héroïne, faut croire, j’dois provoquer des hallucinations qui me font paraître tellement mieux que j’suis en réalité, j’sais pas, mais Seth a mis des mois avant de me lâcher, après m’avoir refilé les papiers du divorce, des années pour en arriver à cette décision, sans doute. Ezra est toujours là, pas parti durant notre road trip d’église en église, ni quand on est arrivés à Savannah, même si j’m’attendais à ce qu’il disparaisse aussi abruptement qu’il était apparu sur le bord de la route. J’arrive pas à savoir si j’les rends dépendant ou si j’suis difficile à quitter tellement je dépends des autres, j’dois inspirer la pitié, le cas désespéré pour lequel on se dit mais qu’est-ce qu’il ferait sans moi. Dépérir, sûrement, comme j’avais dépéri avec Seth, en souhaitant ne jamais rouvrir les yeux après une seringue d’héro, sans Ezra probablement que tout se serait détérioré sans que j’puisse l’empêcher, ma santé comme l’état de l’église déjà pas bien beau, j’aurais fait d’la maison un taudis par nostalgie et je serais devenu obèse à force de bouffer au Burger King du coin. J’fais pitié, j’fais clairement pitié, l’estime de soi toujours plus basse à mesure que j’m’accroche aux autres pour pas couler, mais au final j’les entraîne par le fond, sans doute, j’ai pourri Seth, j’pervertis Ezra et j’détruirai Asher, passé, présent, futur qui vont s’entretuer quand j’trouverai la force de les réunir, et le néant pour seul après. Après. Quand on arrêtera de jouer aux nymphos, quand baiser suffira plus à faire oublier les fautes commises, quand Asher comprendra que ce soir j’étais loin d’être à l’apogée de ma connerie. Peut-être qu’il restera un peu trop longtemps, comme les autres, mais jusqu’à quand, pas possible de prédire la date butoir, de savoir quand je déconnerai assez. En attendant, c’est les caresses indécentes dans mon jeans, les frissons par centaine et les baisers de gars trop en manque alors que j’ai déjà arrêté de compter toutes les fois où on l’a fait. C’est la chaleur alors qu’y’a un p’tit courant d’air glacial dans cette ruelle, l’excitation de pas être entre quatre murs, de s’cacher sans se cacher, de le voir prendre les devants, les soupirs que j’laisse filtrer contre ses lèvres, mes phalanges qui s’enfoncent dans son dos comme pour le tenir plus près encore. Puis y’a la proposition, le sourcil qui se soulève à peine, ça lui ressemble pas, c’est vulgaire, les toilettes, ça ressemble à une idée à moi, tu veux vraiment baiser dans les chiottes d’un nightclub où y’a tes collègues flics qui se bourrent la gueule, toi, Asher Bloomberg ? Pourtant j’pose pas la question, parce que y’a son putain de sourire, sa bouche qui se colle à la mienne, les dents qui se joignent au baiser, et sa foutue main toujours dans mon boxer, j’vois pas comment j’pourrais dire non. Ça m’effleure même pas l’esprit, en fait, j’me contente de souffler un « Tout c’que tu veux » je le veux aussi, faible, faible, faible même quand j’l’entraîne à l’intérieur en ayant remonté ma braguette à moitié. Pas moyen de penser à autre chose en traversant la piste de danse, à peu près sûr qu’on nous remarquera à peine parmi les danseurs et tant pis si c’est pas le cas. Putain d’idée fixe, comme à chaque fois, trop-plein de désir à neutraliser, pourtant ça part jamais vraiment, nouveaux désirs qui se construisent sur les anciens, encore et encore. Si seulement ça pouvait être pour l’éternité. Cabine vide, porte qui claque, verrou soigneusement levé, sourire à la con quand j’me retourne vers lui, et faut pas deux secondes avant que mon corps se cogne de nouveau au sien, lèvres contre lèvres, une main qui vient caresser son entrejambe à travers son jeans, c’est tout c’qui importe. « Une requête particulière, Mister HBO ? » |
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| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Mar 14 Nov - 23:37 | |
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Toad & Asher tonight i'm gonna give you all my love in the back seat creditimage|tumblr Tout c’que tu veux. On lui a jamais dit ça avant, du temps de Scar, du temps d’Elena, tout c’que tu veux, ça promet trop de choses, ça fait trop mal. Ce qu’il veut, c’est aimer, être aimé aussi, égoïstement, être en capacité de planter ses ongles dans la peau d’un autre et d’en revendiquer le territoire. Tout c’que tu veux, ça suppose qu’on lui donne des droits que d’autres n’ont pas, une possibilité de se faire briser et d’briser à son tour, le crâne, les os, le cœur. Compte sur les doigts de la main, y a personne qui n’a dit ça jusqu’à maintenant, même pas ton ex-fiancée, même pas ton ex-plan cul ex-meilleur ami ex-tout c’que tu veux. Y a personne. Asher, il aurait été capable de tout donner à Scar, de tout donner à Elena, de tout donner à Caïn. Et plus que jamais, de tout donner à Toad, c’est peut-être ce qui le terrifie, ce qui lui fait pulser le sang au creux du cœur, battements sourds à l’intérieur de sa poitrine. Il est prêt à ouvrir les paumes du pasteur et y coller tout son monde, pour peu qu’il en prenne soin, qu’il le réchauffe contre sa peau, qu’il accepte le présent sans se soucier d’une stupide rétribution. Parce que tout c’que tu veux, c’est jamais suffisant et ça ne demande pas de contrepartie. Tout c’que tu veux, c’est l’univers si tu le souhaites, la putain de lune si tu veux que j’la décroche. C’est ça pour Asher, alors pourquoi est-ce que ça semble si dur de penser que la définition ait des contours si différents aux yeux de Toad, qu’elle n’englobe pas la même universalité ? Pourquoi est-ce que ça parait aussi irréaliste qu’on puisse lui offrir des bouts de monde sans rien vouloir en échange ? Bien sûr qu’y a transaction financière, même si c’est discret, même si c’est implicite, enrobé de mots d’amour, de rêves trop sucrés pour sembler vrais. Ça ressemble à quoi, dans la tête de Toad ? Au même micmac qui se joue pour Asher, à se demander s’il connaîtra un jour un monde sans Toad et à ne surtout pas vouloir obtenir une réponse à cette question sordide ? Ou à savoir qui va l’emporter de l’ex-avocat ou de l’ex-drogué, qui foutra l’autre au fossé, le laissera pour mort sur le côté de la route ? Y a les deux possibilités, elles se valent, il a connu. A la fin, c’était ce que faisait Sam, la surenchère à celui qui blesserait le plus. C’est ce que lui-même a fait avec Serena, vouloir faire saigner, faire souffrir pour atténuer sa propre douleur. C’est pas c’qu’il se passe quand on aime vraiment. Quand on aime vraiment, on préfèrerait crever plutôt que de voir l’autre personne souffrir.
Faut sourire. Faut ravaler les sanglots qui se pressent dans la gorge.
Tu m’aimes pas.
Il se laisse entraîner, dans le club, à travers la piste de danse, y a les corps qui se heurtent au sien et il n’en a rien à foutre. C’est comme s’il avait des œillères, comme s’il ne pouvait rien voir à part la silhouette du blond, sa main dans la sienne, la porte dégueulasse des chiottes qu’ils ouvrent bientôt à la volée pour finir par se planquer dans une cabine. Y a d’autres personnes dans la petite pièce qui pue la sueur, des mecs en train de pisser aux urinoirs, il a pas bien regardé. Y a peut-être même l’un de ses collègues, il croit avoir vu un visage familier. Il pourrait y avoir n’importe qui, ça changerait rien. Ça tourne dans sa tête, quand Toad les enferme dans la cabine, cagibi minuscule, quand il le pousse contre la porte pour venir lui arracher des baisers, la chaleur de sa main sur son entrejambe qui se propage jusqu’au bassin, lui remonte l’échine, les frissons qui le parcourent et lui donnent envie d’se foutre à poil d’un coup. « La ferme, Baxter », il murmure quand Toad lui demande s’il a une requête lèvres contre les siennes, toi, toi, toi, il voudrait hurler tellement ça lui fait mal, tellement la douleur l’attrape entre les côtes comme une mauvaise crampe, un point de côté qui voudrait pas passer. Ses doigts tremblent lorsqu’ils défont nerveusement sa braguette, lorsqu’ils baissent un peu son pantalon, juste suffisamment pour le mettre à nu, pour que ses phalanges attrapent doucement ce qui lui sert de virilité et s’appliquent à faire monter le désir, à le toucher comme il n’avait pas vraiment osé jusqu’à maintenant. Prude. Con. Il n’a vraiment connu qu’un seul homme, Caïn ne compte pas. Caïn, c’était comme la première fois dans la sacristie, un coup d’essai, son plus beau souvenir et le plus douloureux, la nuit qui a tout changé. Il le penserait, sincèrement, s’il était un héros de comédie romantique. La vérité est que ça n’a rien métamorphosé, ça a juste foutu la merde. Ça a donné corps à des sentiments trop forts qu’il aurait préféré taire. Echec et mat, on rejoue avec Toad. On est proche de répéter la même chose. Putain, ne répétons pas la même chose. Y a sa main libre qui s’accroche à la nuque du pasteur, il sait qu’il a déjà perdu la partie. Trop de désir. Trop de tout. Shashawnee Baxter ne l’aurait jamais remarqué, mais regardez bien Toad Baxter alors qu’il lui brise le cœur, alors qu’il le jette au sol et le piétine. C’est facile d’achever un mec qui ne sait pas ce qu’il fait, un mec qui se fout à genoux, grimace un quart de secondes sous l’effet de la douleur, carrelage contre os trop fragiles, pour que sa bouche s’en mêle aussi, qu’elle vienne s’attacher désespérément à lui comme toute son âme l’a fait y a des mois, qu’elle vienne le goûter comme jamais auparavant. Ça fait mal. Ça lui donne envie de plus. Et faut pas, faut pas, faut pas.
Il en crèvera.
Ses deux mains se sont glissées sur ses hanches, comme si elles pouvaient lui servir de guides, des chiens d’aveugle pour celui qui ne capte plus rien, qui a fermé les paupières à partir du moment où Toad lui a avoué être dingue de lui. C’est pas d’l’amour, être dingue. Il le sait. Il s’en cogne, encore plus lorsqu’il se redresse enfin, des dizaines de secondes plus tard, peut-être même plusieurs minutes. C’est son corps qui guide celui du pasteur, son corps qui l’invite à se tourner, à coller le torse contre la porte de métal, joue appuyée contre sa nuque alors qu’il murmure à son oreille. « Je peux ? » Demander, toujours, même s’il a déjà pressé son bassin contre le sien, même s’ils ne peuvent presque pas bouger dans le chiotte trop exigu, même si l’odeur de pisse leur remonte aux narines par vagues, à mesure que des mecs bourrés se succèdent aux urinoirs. Les doigts qui pressent doucement son abdomen pour l’attirer encore plus à lui. Qu’il l’aime, putain, qu’il l’aime.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Jeu 16 Nov - 21:36 | |
| La ferme, Baxter. Ça heurte doucement, son souffle contre ma bouche, ça vient griffer un p’tit fond de conscience. On peut pas tout régler rien qu’en baissant son caleçon, ça se saurait si on était des putain de bonobos. Même si c’est c’que j’fais toujours, même si j’prétends que tout va bien, que y’a pas ses doigts qui tremblent, t’es pas content ? Allez, viens, on baise, ça ira mieux, tu verras. Asher qui joue le jeu et pourtant j’sais qu’y’a un truc qui colle pas, que ça déconne, quelque part, c’est pas juste, c’est pas bien, c’qu’on fait, c’que je lui fais. Ça fait mal. Ça fait putain de mal. Mais il récolte qu’un sourire, Asher, en échange de l’ordre murmuré, un d’ces foutus sourires en coin d’allumeur, à s’mordiller la lippe pour intimer prends-moi, bousille-moi, Asher, encore, plus fort. Parce que ça m’excite, au lieu de faire tomber l’envie, comme le fait qu’on soit dans les chiottes d’un nightclub avec la musique qui pulse à travers les murs, qu’y’ait des mecs bourrés de l’autre côté d’la porte en train d’pisser, qu’ce soit vulgaire, qu’y’ait pas une once de romantisme là-dedans et qu’on puisse pas échapper l’un à l’autre dans le mètre carré d’la cabine. C’est ça le problème, c’est jamais la raison qui gagne, y’a pas un seul moment où j’me dis que c’est dégueulasse, c’que j’fais faire à Asher qui a jamais été d'ce genre-là, j’me demande pas pourquoi il veut ça, j’me demande pas pourquoi on est là. C’est la fièvre au bout des doigts et le désir qui se loge au creux du ventre, le feu qui dévore tout et qui arrive jamais à satiété, donne-moi ta chaleur, j’ai froid. Et puis c’est ses mains qui me déshabillent, le désir qu’il fait monter de ses phalanges, les gémissements qu’il faut garder pour soi, la bouche perdue dans son cou, puis le poing entre les dents quand il se met à genoux, les yeux qui se ferment et les ongles dans ses cheveux, qui lui raclent délicatement l’arrière du crâne. Putain, Asher. Putain. Y’a des relents de tout, de plaisir et de la puanteur ambiante, des relents de soirées passées dans des clubs mal famés où on troquait pilules et seringues pour quelques billets entre les urinoirs et un lavabo pété, des relents de Seth et de tous les mecs après, trouvés en ligne, échange de photos sous la ceinture et rendez-vous dans des lieux improbables pour peu qu’on soit tombé sur le refoulé du coin. Ça devrait pas rappeler tout ça, ça devrait être différent, pas aussi bancal, pas aussi fragile, ça devrait pas menacer de se casser la gueule au moindre coup de vent. C’est mal. Arrête. Non, t’arrêtes pas.
Et il se relève, les regards qui se croisent, une seconde, je t’aime aussi. Est-ce que t’y penses encore, Asher, alors que tu m’plaques contre la porte, torse contre mon dos et bassins scellés ? Métal froid, corps brûlant, un bras en travers de la porte pour prendre appui et la permission demandée à l’oreille. « C’que tu veux, j’ai dit. » C’est chuchoté, la voix rauque, déjà trop paumé dans les limbes du plaisir mais le corps qui en demande encore, toujours. J’passerais l’éternité contre toi si j’pouvais, tu sais ? Puis c’est les coups de butoir, lents d'abord, les vagues de chaleur qui déferlent une à une, les râles tus, emprisonnés dans ma gorge, même si ça fait mal, même si c’est trop bon, le bas du visage calé contre mon bras pour étouffer les soupirs qui s’échappent quand même. Paume libre contre sa hanche pour attraper la cadence qui s'accélère jusqu’à c’que ce soit trop, trop fort, trop dur, trop violent, trop jouissif, les paupières qui se ferment davantage, ultime gémissement qui se presse contre ma peau, se faire violence pour le retenir. Et l’après, les muscles qui se détendent, les tremblements d’adrénaline qui envahissent tout le corps et Asher qui se détache. Remonter mon pantalon, se retourner, passer mes bras sur ses épaules pour pas le laisser libre trop longtemps, à moi, t’es à moi, même si moi j’le suis pas, pas assez, pas comme tu voudrais. « Bloomberg. » Le sérieux de mes prunelles qui captent les siennes. Tu peux pas savoir à quel point je t’aime. Je lui dis pas, j’y arrive pas, j’me mords la joue à la place. Ça sert à rien, de toute, je vais le perdre, peut-être demain, peut-être dans une semaine, un mois, un an. Quoiqu’je fasse, quoiqu’je dise, y’a pas de happy end à notre histoire. Y’aura jamais de happy end avec moi. Alors faut pas rendre les choses plus compliquées encore, c’est moi qui voulais qu’ce soit simple, après tout. J’trompe personne, au fond, c’est mieux qu’il croie que j’pense qu’à le baiser, que j’lui dis des trucs gentils pour qu’il refuse pas quand vient le moment d'le sauter. C’est ça que j’voulais, me le taper. Y’a aucun moment où j’me suis dit que j’allais tomber amoureux. Et j’en avais pas envie, j’vais pas mentir, j’en ai toujours pas envie, même maintenant, même si j’lutte pour pas lui murmurer des mots d’amour au creux de l’oreille, alors qu’il attend que ça. Est-ce qu’il y croirait, maintenant, après le bug de tout à l’heure, le néant dans mon regard et les bégaiements pathétiques ? Il se dirait probablement que j’dis ça pour lui faire plaisir, parce qu’il vient d’me faire jouir dans les chiottes de l’Inferno. Il se dirait que j’le pense pas, que j’suis qu’un salaud d’le faire espérer comme ça alors qu’y’a aucun fond de vérité dans c’que je lui balance à la gueule. Probablement. Sûrement. « Cette nuit restera dans les annales de nos parties d’jambes en l’air. » Ouais. Sans mauvais jeu de mots, et j’l’embrasse à pleine bouche pour faire passer l’amertume. |
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| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Sam 18 Nov - 0:36 | |
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Toad & Asher tonight i'm gonna give you all my love in the back seat creditimage|tumblr T’as l’cœur qui gigote trop entre les jolis culs, Caleb. Le mal de bide, de tête, la nausée envahissante. Il devrait être en train de penser à Caïn, à des kilomètres de là sur Tybee, Caïn sûrement en train de tirer les cartes ou de gribouiller sur quelqu’un, Caïn certainement pas en train d’penser à lui. Il devrait, ouais, il passe trop de temps à le faire dernièrement, ces derniers jours, ces dernières semaines. Ça devrait pas être normal d’avoir quelqu’un d’autre en tête, un autre visage, un autre destin, quelque chose de bizarre, d’hybride, emmêlé entre amour et amitié. C’est peut-être la haine qui veut ça, la haine qui s’trouvait trop proche de l’amour, qui n’en était qu’à deux pas, qui a eu raison de tout ce qui pouvait bien bouillonner en lui quand il pensait à Caïn. Quand il pense à Caïn. La haine parce qu’il avait osé remuer le couteau dans une plaie trop vive lorsqu’Asher avait enfin eu le courage d’aller le voir, de lui dire ce qu’il ressentait, parce qu’il avait explicitement dit qu’il ne l’aimait pas et qu’il avait la désagréable impression que tout n’avait été que jeu, jusqu’aux confessions joues rougies sur la banquette du Troisième Œil, parce que Caïn avait l’impression d’être une adolescente et qu’au-delà des sentiments bourgeonnants, à peine éclos, il en avait aussi eu la maturité verte et acide d’une personne qui n’ose pas se jeter à l’eau parce que le maître nageur la retient du bout du maillot. Tu m’as laissé le cœur en miettes, putain. Alors pourquoi j’le donne aussi facilement à la première personne qui se pointe. A Toad. Il a des putain d’yeux qui ont bouffé le monde, d’un bleu redoutable qu’on ne retrouve que dans le ciel, un corps qui ressemble à un tableau sur lequel auraient gratté plein d’artistes différents, sur lequel ont griffonné trop de personnes, un corps qui a connu des épaves échouées, qui a su les guider vers un autre écueil, ou pas du tout, un corps qui a souffert, qui a aimé, qui a grandi. Il a ces putain de mains qui sont trop grandes, trop belles, pas autant que celles d’Asher qui sont faites pour la musique, pour libérer des notes sous les phalanges, pas autant que son épiderme bronzé d’avoir passé trop de temps entre New-York et Los Angeles mais d’un autre teint, d’un autre charme, un mordant rustique et cagneux. Il a ce foutu sourire, cet air de ne jamais trop savoir d’où il vient ni où il va, alien débarqué ici par hasard, les pieds dans la boue, la bouche toujours grimée en un putain de croissant de lune, les dents qui se chevauchent un peu, l’harmonie parfaite avec le reste de son visage. Il veut pas oublier Caïn mais il le fait, fatalement et malgré lui, lorsqu’il ne fait qu’un avec le pasteur contre la porte pourrave des chiottes puantes de ce club merdique, lorsque les coups de reins se succèdent et qu’il voit des étoiles se presser contre ses paupières closes, lorsqu’il ne retient plus les gémissements qui se glissent hors de ses lèvres pour venir percuter la nuque de son ami, lorsqu’il expire le dernier râle contre son oreille, les bouts des doigts imprimés dans ses hanches, quasi sûr qu’ils auront laissé des traces violacées le lendemain matin quand il se réveillera dans un lit trop vide. Y a sa bouche qui applique un baiser juste derrière son oreille, ses narines dilatées qui le respirent, s’enivrent de lui, y en a jamais assez et c’est sûrement ce qui le perdra. Pas assez de Toad, pas assez d’eux. Les mains qui remontent rapidement son caleçon et son pantalon, referment maladroitement la braguette alors que le désir est encore trop présent mais se laisse lentement remplacer par la fatigue. Les yeux qui se perdent dans ceux de Toad lorsqu’il se retourne, l’attire contre lui, chuchote son nom de famille comme un secret qu’il ne faudrait pas trop répéter.
« Baxter. »
Je t’aime. Je sais.
Un dialogue de sourds mais ils s’entendent, il espère. Ils s’entendent car ils se connaissent mieux que quiconque à présent, parce que c’était déjà le cas avant mais que depuis qu’ils passent toutes leurs nuits l’un contre l’autre, l’apprentissage n’est plus le même, il se joue facilement, s’imprime sans même y réfléchir dans leurs cerveaux d’éclopés. Les mots qui le percutent, qui le blessent encore sans qu’il ne relève l’offense à voix haute. Il ne le saura jamais mais rien de ce que pourra dire Shashawnee Baxter ne le blessera plus que les paroles du cajun balancées sur la banquette de son bureau au Troisième Œil. Tu seras pas mon Caïn, j’serai pas ton Qui-que-ce-soit-que-tu-avais-avant-moi. Plein de monde, personne. Un mélange de tout ça. A-t-il au moins un visage, celui qui t’a donné ce cœur nécrosé, celui qui a planté ses griffes si fort dans ton palpitant qu’il a du mal maintenant à battre ? A-t-il un seul regard ou en a-t-il mille ? Et ses baisers, est-ce qu’ils avaient le goût des tiens après avoir dit une connerie ? Peut-être pas. Peut-être que c’est juste toi. Alors il répond avec davantage de connerie, Asher. Pour que Toad prenne pas peur, pour qu’il ne prenne pas la fuite, pour qu’il veuille encore de tout ça, au moins pour quelques instants, semaines, jours, heures. Il est la seule personne qu’il lui reste, il peut pas le perdre. Tout le monde mais pas lui, oh non, pas lui. « J’suis là pour ça non », il souffle une fois le baiser rompu, la mascarade évanouie, les mains abandonnées dans le bas de son dos et les yeux rouverts sur les siens, visages trop proches et haleines emmêlées, sourire faux au coin des lèvres. « J’suis à toi. » C’est plus un mensonge, c’est un permis de tuer. Il peut en faire ce qu’il veut, l’utiliser pour le briser ou pour le baiser, y a qu’une lettre qui change mais un milliard de sentiments entre les deux actions pourtant si proches en apparences. Le briser en le baisant, c’est déjà ce qu’il fait. « On rentre ? » C’est proposé sans transition, la main qui attrape la sienne, l’autre sur le loquet des chiottes. On rentre, on s’casse, laisse-moi te montrer que j’vaux l’coup, qu’tu pourras regarder partout sur terre sans trouver une putain d’âme aussi brillante que la mienne, aussi désespérément foutue mais luisante comme un gigantesque soleil d’été.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: bubble pop electric [Tosher] Lun 20 Nov - 23:01 | |
| Dis pas ça, Asher, t’es pas à moi, arrête de dire ça. Tu peux pas être à moi. J’suis un monstre, quand j’aime, une putain de sangsue qui suce la sève de sa moitié jusqu’à la laisser exsangue, jusqu’à le forcer à me quitter pour survivre, pour se remettre à respirer. Amour qui étouffe, qui détruit, c’est pas vraiment de l’amour, ça, le besoin de posséder, la jalousie dévorante pour contre ceux qui approchent et tout ce qui l’éloigne de moi. J’en étais venu à en vouloir à son père d’être malade, à ses collègues de l’accaparer, à lui de refuser l’argent que j’volais pour ses beaux yeux. Pour qu’il ait rien à faire, pour qu’il soit heureux à nouveau, comme au début, comme quand on s’était barré, tous les deux, comme deux amoureux transis dont les parents approuvent pas l’union des films de l’après-midi. J’lui reprochais de pas vouloir être avec moi, de partir toute la journée, de pas rester plus longtemps au lit, de pas être rentré avant que j’me sois planté une nouvelle aiguille dans le bras. Les je t’aime avaient perdu tout leur sens, contre sa peau, des paroles en l’air pour l’apaiser, pour lui demander pardon, dites trop souvent pour encore avoir de la valeur. Je le disais à tout va, pour un oui ou pour un non, dès qu’il était en colère, je t’aime, qu’il parlait désintox, je t’aime, qu’il prononçait le mot divorce, je t’aime, je t’aime, je t’aime. C’était devenu rien de plus qu’une vulgaire formule magique pour désamorcer les bombes qui menaçaient notre mariage foiré, la certitude de l’aimer pour toujours jusqu’à ce que ça suffise plus. J’le fais souffrir, Asher, j’vois bien que son sourire c’est pas un vrai, visage que j’connais par cœur à force de l’avoir trop embrassé. C’est douloureux de le connaître aussi bien, d’avoir été amis avant d’être amants, savoir trop de choses qu’on confierait pas à un simple mec qu’on baise de temps en temps. C’est douloureux de savoir quand quelque chose ne va pas alors que j’aimerais seulement l’ignorer, jouer au bienheureux, sourire post-orgasme stupide imprimé sur la gueule. Ça me bouffe que ça le bouffe, mais je dis rien, j’le laisse se consumer sous mes yeux sans rien faire, j’me laisse bouillonner à l’intérieur sans rien exprimer, sans rien laisser paraître, faire comme si je savais pas, comme si j’avais pas vu. Comme si j’m’en voulais pas d’être incapable de dire je t’aime à quelqu’un qui le mérite vraiment, à quelqu’un qui mérite vraiment pas de vivre une autre tragédie, un autre connard qui lui piétine le cœur. Ça fissure la conscience, ça fait tomber les épaules et perdre le peu de fierté qui me restait. Connard un jour, connard toujours, même pas foutu de réparer mes conneries. On rentre ? Hochement de tête pour toute réponse, j’ai plus la force de dire quoi que ce soit, l’envie de juste me coller sous ses draps et d’le serrer contre moi jusqu’à ce qu’il oublie un peu que j’suis un sombre con. On rentre ? Un vrai petit couple, toi, moi, ça fait on, ça fait nous. On rentre comme si on vivait ensemble, comme deux idiots mariés depuis peu de temps. Ma main dans la sienne, les yeux qui se ferment presque en le laissant me guider à travers le club. Rentrer avec toi. T’embrasser. M’endormir la tête calée contre ton épaule. Tu seras réveillé avant moi demain matin, comme toujours, j’te surprendrai en train d’me mater quand j’dois et j’te traiterai de pervers, comme à chaque fois, puis j’t’emmerderai jusqu’à c’que tu me fasses des pancakes et tout sera oublié, les je t’aime avoués et ceux qu’on a même pas osé murmurer.
Je serre sa main un peu plus fort.
Moi aussi je t’aime. |
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