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 chaos is order yet undeciphered (ryan)

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Daire Méalóid

Daire Méalóid
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MessageSujet: chaos is order yet undeciphered (ryan)   chaos is order yet undeciphered (ryan) EmptyMer 11 Oct - 13:52


Sans cesse à mes côtés s’agite le démon ;
Il nage autour de moi comme un air impalpable ;
Je l’avale et le sens qui brûle mon poumon
Et l’emplit d’un désir éternel et coupable.



Les néons avaient toujours eu une couleur particulière sur sa peau, dansant sur ses tâches de rousseur, sur ses ecchymoses, sur ses tatouages. Sur les ruines d’un corps ravagé entre l’alcool et la fumette, entre les coups de poings et les coups de gueule – mais jamais plus, parce qu’elle perdait déjà bien assez le contrôle d’elle-même dans sa colère perpétuelle, Daire, et que son cerveau hors-norme n’avait pas besoin qu’elle vienne le déglinguer à coups de drogues dures. Malgré tout ce qui circulait entre les murs de l’Inferno dans l’inquisition et l’indifférence. Il n’y avait pas que les substances souvent illicites qu’elle feignait d’ignorer, la rouquine, il y avait toutes ces jeunes filles au masque de sourire mais à la carcasse laminée – elle s’en doutait tellement, au fond d’elle. Ça se sentait à plein nez que l’enseigne abritait une affaire louche. Mais Daire venait là pour la débauche, pour l’oubli, pour apaiser ses maux et éteindre ses pensées quelques temps – comme bien d’autres des égarés de l’endroit. Elle venait là régulièrement, pour pallier aux insomnies, pour dompter la rage, trop souvent seule. Pour continuer lorsque les bars s’éteignaient, pour se perdre jusqu’à l’aube. Les heures n’avaient plus d’importance, seule la nuit défilait silencieusement dans les excès. Cette fois-ci, Daire était venue accompagnée de son meilleur ami – mais Max avait fini par s'égarer aux bras de quelques créatures charnelles et elle s’en était allée de son côté sur la piste de danse. Jusqu’à ce que ses pieds lui rappellent la mortalité de son corps, que ses poumons la pressent de l’urgence d’air, d’un air pur à contaminer rapidement, dans le cercle vicieux de la destruction qu’elle représentait tout en elle.

Besoin d’une pause, et la torpeur s’effrita quelques instants – sans jamais s’estomper réellement. La fraicheur de la nuit vint envelopper ses épaules d’une caresse lointaine, étrangère, comme si la nuit ne pouvait pas vraiment l’atteindre, son corps sur le bitume et l’âme égarée quelque part dans l’enceinte de débauche bourdonnant dans son dos. Le crépitement de la flamme valsa dans ses prunelles tandis que la nicotine s’immisçait doucement dans ses poumons pour y reprendre son territoire. Dans une conquête perpétuelle, renouvelée, insatiable. Dans une lutte contre la mort, à se demander si elle viendra la prendre en échange de ses cendres – ou si la balle endormie était le reliquat d’une espèce de charme de protection à l’égard de ses pauvres poumons malmenés. La belle endiablée tangua un peu sur ses jambes lorsqu’elle rejeta la tête en arrière pour relâcher la fumée, telle une offrande au ciel étoilé. Elle s’appuya contre le mur de l’Inferno, le béton froid dans le dos. La musique étouffée dansait dans ses veines enfiévrées où s’agitait le fourmillement de l’enivrement, alors qu’elle continuait d’observer la lune en consumant sa cigarette. Puis la porte s’ouvrit à grand fracas de paroles gueulées trop fortes, de rire trop puissants, de tapes dans les épaules, et un petit groupe émergea dans l’espace des fumeurs à l’extérieur. Crânes rasés. L’étincelle se ralluma instantanément, au fond de son regard, au fond de ses entrailles. Daire guetta les corps agités, ça s’insultait, ça se partageait des clopes – puis elle le trouva au milieu d’eux, d’une aura familière, le regard toujours aussi fier. Putain, Ryan.

Passée inaperçue, Daire se redressa et se dirigea vers eux, sans doute dans un temps d’égarement. Dans l’absence de crainte, surtout, parce qu’elle n’avait peur de rien, la casse-cou, et certainement pas d’une bande à l’idéologie trop radicale à son sens. Ils étaient sur son chemin pour atteindre la porte, de toute façon. Excuse de merde. Elle en bouscula un sans qu’il n’en soit vraiment ébranlé, mais c’est surtout l’épaule de Ryan qu’elle percuta de plein fouet pour se frayer un passage. À mi-chemin entre la porte et le groupe, sans s’arrêter, elle tourna la tête pour leur jeter un regard désinvolte, indifférente aux vociférations. Surtout pour capturer celui du principal concerné, avant de disparaître dans le dernier nuage de fumée qu’elle relâcha de sa clope consumée. Une défiance dans le regard, la fièvre dans les doigts – de l’envie, de la rage. Et la rouquine disparut à nouveau dans le bâtiment. Dans le tumulte des corps suants emmêlés et déchaînés dans la boîte de nuit, la folie revint à la charge, démultipliée par une trop grande consommation d’alcool. Folie meurtrière, folie sanguinaire – Daire sentait la colère, les tourments d’excitation, le doute et l’oubli, embraser son sang dans un bûcher de destruction. Parce qu’elle n’était que le désordre, la rouquine, l’envie irrésistible, le besoin urgent, de mettre en ruines son existence, de détruire le monde et les espoirs, d’annihiler les anomalies et les incohérences. De faire disparaître ce qu’elle représentait, et ce qu’il était lui.

Aguicheuse d’infortune, mal en puissance, Ryan avait pourtant cédé à l’appel de la sauvage, de la flamme, alors qu’il pénétrait à son tour dans la boîte de nuit, seul cette fois-ci. Tant mieux, plus facile. Elle l’observait, Daire, tapie dans l’ombre comme on chasse une proie en silence, pour mieux se délecter de l’attente, de l’embrasement. Ça pulsait dans ses veines, dans ses muscles, dans son cerveau anesthésié par le souffle de la décadence d’une nuit. Au-delà d’une raison oubliée des heures auparavant, plus fort que l’instinct – elle ressentait ce besoin pressant de lui faire mal. De l’atteindre, de le bousculer, de le déchirer dans sa propre hargne. Alors elle se glissa parmi les silhouettes dansantes, parmi les corps enfiévrés, alors que le sien-même n’était plus que le feu ravageur, jusqu’à l’atteindre lui, l’anomalie de ses convictions, de ses idéaux égarés dans la pierre. Il n’y avait plus de barrières réfléchies, plus de limites, seul comptait son corps entre ses mains, son corps s'inclinant sous la tempête.

S’approchant dans son dos, pour mieux l’atteindre par surprise, elle lui enserra la taille d’une main – d’une étreinte brûlante, instable, dans le besoin de lui arracher la peau, de lui marteler les os. De le défaire de sa raison. Poitrine contre dos, ses mouvements se faisaient instincts, oubliés, inopportuns. Se hissant légèrement sur ses pieds, sa main libre vint bloquer le crâne rasé légèrement en arrière, afin d’avoir accès plus facilement à la peau. Son souffle saccadé glissa dans sa nuque et ses lèvres vinrent s’apposer dans son cou, s’encrant profondément dans la chair d’une morsure brutale, déloyale. Et Daire trahit sa présence, alors que la cascade de ses cheveux roux bascula de l’autre côté du corps, que ses tatouages dansaient sur la peau de ses bras, sous les yeux de Ryan.
Dans la gueule de l’Enfer.

L’étreinte d’une colère tourmentée ne dura que quelques secondes, alors que la proie devint prédateur à son tour, se défaisant de l’emprise nuisible. Le skinhead se dégagea brutalement de la morsure et se retourna pour bloquer les poignets de la rouquine à bout de bras. Quelques secondes seulement, mais suffisantes pour que Daire y ait laissé sa marque, alors que des gouttes de sang perlaient dans le cou de Ryan. Sa langue glissa sur ses lèvres brunies par des tâches vermeilles qu’elle effaça au passage de sa salive. « Nazi » souffla la rouquine dans le capharnaüm, comme si le goût de son sang recelait tout ce qu’elle exécrait en lui. Mouvements entravés d’une poigne de fer, ses poings se serrèrent néanmoins alors qu’il lui tenait toujours les poignets – probablement dans le doute qu’en ne la lâchant, elle déferle sur lui dans toute la haine qu’il lui inspirait. Elle releva le menton, la rouquine, par défiance. Fière dans sa colère, incertaine dans son conflit. Un sourire trop grand sur les lèvres, dans toute sa rage, dans toute sa guerre.

Ils se toisèrent salement, les deux révoltés. La musique, trop forte, pulsait toujours aussi vivement. Les corps, déshumanisés, continuaient de se mouvoir autour d’eux. Personne encore n’avait remarqué l’échange, mais personne ne manquerait le dérapage qui menaçait, qui s’impatientait.
L’air ambiant vibrait d’une décharge ravagée, saturée dans l’embrasement, dans la folie.

Son regard céruléen lui cracha mille choses au visage, l’envie de le frapper, de le faire ployer, de voir apparaître plus de sang encore sur sa peau pâle. Plus que ça, aussi. Plus que les muscles tendus et la tempête frémissante dans l’océan de son regard. Au milieu duquel, incertains, flamboyaient l’appel de la destruction, la supplication de la violence.

Temps suspendu dans l’infiniment immense, dans les ombres, dans le chaos.

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Ryan Ziegler

Ryan Ziegler
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MessageSujet: Re: chaos is order yet undeciphered (ryan)   chaos is order yet undeciphered (ryan) EmptyMer 25 Oct - 11:57

je te demande pardon maman.
un jour tu sauras et peut-être que tu comprendras.


la mine fait un raté contre le papier quand le petit bout de table se met à trembler. c'est mouche et sa maladroite délicatesse qui voudraient, par-dessus l'épaule, aligner les mots pour leur donner un sens. ça serait trop doux pour sa glaciale sensibilité. trop abstrait pour sa connerie inchangée. de quoi faire monter la bile aux lèvres avant de la recracher pour tout souiller. souiller tes confessions, souiller le repentis. t'en oublies la fin des vérités en repliant le papier dans un soupire, prétextant en être lassé. prétextant que c'en est assez. mais ça ne le sera jamais. même à bout d'éternité tu ne lui donneras jamais de quoi te pardonner. elle ne comprendra jamais, maman. peut-être bien que si, dans le fond, peut-être qu'elle a compris mais, qu'elle refuse. elle rejette. elle exècre. dans son silence, dans son absence, elle n'a que des regrets et la déception à t'offrir en seuls remerciements. en seul gage de sentiments. tu seras jamais plus le fils que t'aurais dû. tu seras jamais plus le fils qu'elle aurait voulu. pas de fierté, aucun succès. juste le néant dans le creux du palpitant. une plaie ouverte à la brûlure du sel des océans. bon t'as fini avec ta poésie ? stinky nous attend… il est violent ce retour à la réalité. brut et froid contre la mélancolie de la nuit. y'a du mépris dans le fond de ses mots. dans le fond de ses yeux l'incompréhension qui sait plus par où commencer pour essayer de te cerner. sur le coin des lèvres ce rictus gêné de celui qui voudrait soudainement se volatiliser. il s'en fout de stink, comme toi, comme lui s'en fout de vous. ça fait longtemps que vous n'attendez plus après les autres pour vivre. ce qui le dérange, c'est le semblant d'humanité qui semble percer au fond de tes pupilles fatiguées qu'il a presque du mal à regarder. ça lui rappelle combien les siennes en manquent. ça lui renvoie le reflet de cette terrible absence. mouche, c’est le cliché inébranlable du titan au myocarde atrophié. c’est le type que la sentimentalité effraie, que l’amour rend sourd. c’est le solitaire apeuré d’éprouver, jamais lassé de repousser. il vendrait sa propre mère pour pouvoir s’acheter une bière. et, peut-être bien qu’il l’a déjà fait. peut-être bien qu’il pourrait se montrer à ce point sans pitié. dans le fond, tu ne sais de lui que ce qu’il veut bien montrer. comme lui ne sait de toi que ce qu’il voit. ce soir, il te croit faible d’avoir osé coucher sur le papier un semblant de pitié. faudra un moment pour qu’il arrête de douter. faudra un moment pour qu’il comprenne que ce jour faisait exception. pour comprendre qu’il a ces fois où même le mal s’épuise dans son propre chaos. il y a ces fois où même toi t’es fatigué d’être le diable incarné. des instants qui s’arrachent au temps avant de rejoindre le néant. faut reprendre vie. froisser le papier entre ses doigts agacés et puis subitement oublier. balayer toute forme de vulnérabilité et recommencer à tout gâcher. faut retourner se consumer dans la haine, se shooter à la rage pure. faut retourner s’achever dans l’immoralité, danser en rythme avec la cruauté. t’attends le déluge ou quoi ? bouge. ça revient comme le naturel galopant. bombers sur le dos comme une seconde peau, rangers aux pieds comme seul moyen de ne pas chavirer. la colère qui gronde dans la voix, l’impatience qui irradie déjà au bout des doigts. il a l’air surpris de te retrouver, comme si ces trois dernières heures passées ensemble, c’était un autre à ses côtés. mais, t’as toujours été là. comme ça. si proche et en même temps à des millions de kilomètres dans la continuité d’une vie qu’ils ne connaissent pas. qu’ils ne connaitront jamais. dans le sillon d’une époque bénite, maudite. une existence parallèle échappée du goût amer de la mort, de la puanteur des regrets. dans cet hier déjà perdu où comme pour eux, il n’y avait aucune peur pour venir cruellement t’embrasser. où tu pouvais sereinement refermer la porte derrière toi sans avoir le sentiment déroutant de t’élancer dans le vide. mais, la chute libre n’est jamais vaine. si t’étais pas si crétin, t’avouerais même à quel point tu l’aimes. à quel point tu peux l’attendre quand elle te promet l’incertitude du bout de la nuit. le hasard qui peut parfois dévoiler sous sa robe le parfait cauchemar. la chute est meilleure quand elle fait mal, quand elle te rappelle ce que c’est bon d’être vivant quand elle te frappe de plein fouet. quand elle n’oublie pas de t’épargner. elle aurait pu passer près de toi sans te voir sur d’autres horizons mais, dans les limbes de l’inferno, pas question. elle est là, partout autour de vous. dans les corps naufragés sur les vagues des symphonies désaxées. dans l’air brûlant, puant, saturé par les excès. dans le délire étourdissant des lumières épileptiques. elle est partout qui coule en flot sur votre peau. qui scintille dans vos regards hagards. qui consume vos chairs étrangères. elle est partout, inévitable, instable, infatigable. elle est tout autour de vous qui fait oublier les derniers soubresauts de conscience et les remords avec. poison ardent que t’aurais mieux supporté à l’air libre, loin de ces abîmes. on enferme pas le loup, même quand ses paires pensent l'occasion justifiée. c'est eux les lâches qui t'ont traîné, appelés par la chair abondante et le charme hasardeux de la nouveauté. vrai que ça donnait envie. vrai aussi que t’as du mal à t’éterniser ici. faut s’échapper. juste un peu respirer. sous la voûte des étoiles, s’imprégner de l’oxygène qui, à l’intérieur, s’est raréfié. paradoxalement, faut aussi le faire flamber contre la gueule rougeoyante d’une sèche. l’appel du goudron en barres motive les troupes, l’escadron s’échappe. dans la cohue des railleries, dans la bousculades des futures ecchymoses, au coeur de votre sombre connerie, c’est la liberté qui t’étreint. brise glaciale qui court sur la nuque, sèche les joues moites, fait s’éveiller le grain de peau ankylosé. t’es un peu abrutit et peut-être bien fort soûlé. assez pour ne pas voir la l’impact arriver. tornade de feu qui bouscule tout, surtout toi, avant de laisser derrière elle les râles de l'un ou de l'autre de tes acolytes et ta confusion sur le tas. il n’y a qu’une paire de turquoises que tu serais incapable de rater et ce soir il a fallu que ce soit exactement elles qui viennent te hanter. tu pourrais prétendre à qui veux l’entendre que ça ne te fait rien, tu serais bien le dernier à pouvoir t’en convaincre. daire. c’est exactement sa frimousse aux rousseurs uniques qui se dessinent dans l’ombre, à te chercher, à te provoquer. son regard oblique, sa sauvagerie excentrique. la chute se fait mauvaise. assommante, fracassante. sa silhouette disparaît de nouveau, avalée dans la bouche du shéol duquel tu viens de te libérer mais, saloperie quand tu nous tiens, tu serais prêt à te damner pour y retourner. ça devient soudainement plus intéressant de la savoir là. ça chamboule l’ennui, complique le jeu. c’est tout aussi stupide que vital. t’as plus besoin d’air pur mais, d’être étouffé par sa haine. t’as plus besoin de la liberté mais, d’être piégé par, du chaos, la reine. comme le misérable moucheron sûr d'être grillé qui, du néon bleu meurtrier, serait incapable de se décrocher. daire blesse, daire ravage mais, dans sa cruelle brutalité, elle attire, fascine, ensorcelle. peut-être que tu devrais cesser d’être con pour une fois, rester là à te convaincre que tout ça ce n’est plus pour toi. mais ryan, tu ne tromperais que toi. si le semblant de raison qu'il te reste hurle à en perdre haleine pour t'en dissuader, tout du reste qui te compose a déjà capitulé. d'une impulsion vive tes doigts balancent le mégot qui les rongeait quand tes yeux s'accrochent aux derniers espoirs de découragement dans ceux de tes frères d'âme. rien. à peine mieux que de l'ignorance. du vide, du futile. tant pis. t'auras au moins essayé, réfléchi, hésité avant de céder. à quoi bon puisqu’elle ne l’aurait pas fait ? non, jamais. daire n’abandonne pas. elle plonge et emporte avec elle tout ce que son égoïsme exige. pour ce soir, il a décidé que ce serait toi. ou pas. de l’autre côté, dans le royaume du désordre ahurissant, du bruit abrutissant, des corps ressemblants, rassemblés, elle manque. t’as l’instinct fauve qui cherche dans l’obscurité sans être capable de la retrouver. envolée ? lâcheté. ce n’est pas ce qu’elle t’intimait dehors quand ses yeux ordonnaient de venir l’abîmer. dans son sillon elle a laissé flotter les effluves du sang, l’amertume de l’hostilité, l’exquise fétidité de la fureur. tout son charme, assurément. mauvaise idée que de t’appâter pour ne rien t’en donner. t’en as plus que jamais besoin désormais. comme un junki en manque qu’un rail de sucre n’apaiserait pas, briser des dents au premier basané venu ne soulagerait rien. c’est elle que tu veux briser, pas de fausses illusions à peine capables de t’amuser. te de consumer. de t’écorcher. comme ces griffes de harpie qui s’accrochent et lacèrent ta peau sans détoure. vipère qui s’insinue tout autour et si elle le pouvait, tout dedans. le fantasme qui prend vie, sans visage comme un mirage. hallucination, désillusion, tu ne sais pas. tu ne sais plus. t’es perdu entre l’avidité de sa violence trop lointaine et l’ivresse qui te malmène. c’est pourtant si vrai de brutalité. caresse corrosive qui vient s’échouer tout contre la jugulaire. c’est presque enivrant, exaltant jusqu’à ce que finalement tu comprennes. la couleuvre finit par piquer. c'est douloureusement lancinant autant que plaisant, davantage quand le supplice se métamorphose derrière sa crinière fauve. le piège bâtard qui réveille l'instinct. salope. feulement muet qui gronde dans la gorge blessée. t'en échappes vite en bousculant la sangsue improvisée pour échanger vos rôles mal attribués. pour la capturer, l'enchaîner si tu le pouvais. les poignets fermement ferrés pour lui éviter de songer à recommencer. t'as l'iris mauvaise, accusatrice, contre les siennes. elle l'a vraiment fait. le carmin sur ses lèvres, cramoisi par les stroboscopes infatigables. la plaie tourmentée sous tes doigts qui s'y risquent furtivement, déroutés. elle a osé. nazi. grognement qui se ferait presque murmure dans le tapage ambiant. comme s'il avait fallu qu'elle goûte au venin du diable pour pouvoir enfin le nommer. comme s'il avait fallu qu'elle goûte au fruit défendu pour enfin le réaliser. hélas, non. à force de l'entendre rouler de sa bouche en insulte, il a perdu de son charme, il a perdu de sa virulence. le mot interdit, l'évidence qu'elle exècre, s'est faite banalité. c'est presque trop gentil. presque pas assez recherché. c'est trop bas pour toute la poésie farouche dont elle est habituellement capable. des mots comme ça, elle en a toute une symphonie en réserve qui n'attendent que de venir t'écorcher. un poison virulent que tu prends maintenant trop plaisir à goûter. qu'elle perde sa nuit à te les cracher tellement ça te plait. tu iras les chercher, à même le fond de son âme s'il le fallait. tu ne l'épargneras pas. pour ce sale coup-bas. pour sa férocité qui joue les indomptés sous tes doigts liés. pour ce sourire trop fier qu'elle prend trop plaisir à afficher. la rage se fait magma bouillonnant dans les veines, congédiant quelque peu l’ivresse si chère, jusqu’à présent confortablement installée. ça devient étouffant dans tes poumons de s’esquinter la rétine contre sa causticité. mais, lâcher prise ça serait capituler. pas maintenant. pas si facilement. t’as encore le temps pour te voir agoniser, sont petit manège, ce n’est pas assez. parade foireuse ou pas, c’est maintenant à toi de jouer. durement tu la ramènes contre toi pour l’enserrer de toute ta sévérité. ce n’est pas une invitation, une suggestion, plutôt une obligation. contrainte mauvaise qui voudrait pouvoir l’écraser, l’émietter, l’avaler. un coeur contre coeur qui se castagnent de l’intérieur. parce que dedans, ça tape sauvagement. ça tambourine atrocement. peut-être sur le même rythme délirant que ceux des âmes dansantes à côté mais, pour une tout autre lutte que celles qu'ils semblent mener. perdu dans la foule s'entremêlant, le carcan de votre furie réciproque n'a finalement rien d'extravagant. vous pourriez peut-être même faire illusion, naufragés de la confusion. amants maudits du bout de la nuit. mais, ça ne vous a pas frôlé comme les autres. il n'y a que la guerre à vous partager. il n'y a que le chaos pour vous rassembler. l’abject pour vous désirer. le salaud pour vous exprimer. et, t’as presque failli l’oublier dans ta transe colérique, si bien que t’as besoin de te raccrocher brutalement à la réalité. dans sa crinière rouquine tes doigts se piègent pour dompter son besoin frénétique de croquer. juste comme ça, par sécurité. je t‘en pris, tu sais faire mieux que ça. dans le regard, le défi se fait grand. sur la bouche, le malin s’esquisse pour venir narguer. crève-moi si tu peux. parce que tu ne l’avoueras jamais vraiment mais, t’as besoin qu’elle te cogne pour te sentir plus vivant. t’as besoin de t’immoler contre elle, avec elle, pour elle. à moins que tu te sois découvert le besoin soudain d’être aimable avec moi ? ronronnement railleur qui glisse tout contre son oreille. c’est dangereux de jouer avec le feu mais, c’est encore plus grisant de sentir la flamme te dévorer. ta rhétorique se moque parce que la réponse tu la connais. elle n’aura rien de plaisant à être écoutée et l’explosion qui s’en suivra aura peut-être de quoi tout anéantir. mais, c’est pour ça que t’es là, flirtant périlleusement avec le dragon. pour voir le brasier se déployer dans ce qu’il a de plus férocement beau et la guerre se déclarer. c’est finalement ça que t’attendais de cette nuit. dégringoler le monde dans la flamme de l’impie pour avoir de nouveau le sentiment d’exister. qu’elle brûle ta chair, consume ton air. qu’elle obscurcisse ton monde, creuse ta tombe. qu’elle anéantisse l’hier et réveille l’obstination à lutter pour exister encore pour voir les lendemains. qu’elle avale les doutes, les regrets et te rappelle qui tu es. antéchrist ressuscité. 
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MessageSujet: Re: chaos is order yet undeciphered (ryan)   chaos is order yet undeciphered (ryan) EmptyLun 6 Nov - 0:20


Névrose en osmose, consumant avec abondance chacun de ses sens. À la conquête de la moindre parcelle de raison, suppliant la déraison, à faire trembler le sismographe dans la perversion. Succube en tentation, de ses canines imprégnées de sang – et la frénésie dans les silences assourdissants, et la harpie se dissimulant sous la peau. La lumière des stroboscopes se trahissant sur leurs épidermes diaphanes dans des ombres dansantes en toutes couleurs. Elle avait la démence étendue sur les lèvres, sorcière dans la nuit à répandre son insanité dans les consciences déséquilibrées. Elle se complaisait dans ses sévices, oppressant l’âme impunie à tenailler de la désolation du monde. De son monde, de la calamité de son existence comme à damner le mal ancré dans l’enveloppe charnelle de l’incube. L’interdit amarré dans un autre océan ravagé que le sien, deux âmes encastrées dans un quotidien trop terne. Et elle se délectait dans les larmes d’hémoglobine, observant leur chemin sinueux sur la couenne de l’impur. S’abandonnant à la férocité de sa proie, renversant les rôles alors blessée dans son inattention. La satisfaction dessinée à la rosée de ses lippes, quand le skinhead assimila la basse traîtrise. L’enivrement dans sa conscience calcinée, quand il lui maintint les poignées avec fermeté. Et la dépendance dans le regard, à lui quémander de l’éteindre avec plus de force, de la sceller dans l’aliénation de leurs esprits égarés. Allégresse de la pénitence en suspension, alors que Ryan la ramena contre lui d’une brutalité enfiévrant ses vaisseaux sanguins. Râle de complaisance étouffé dans ses entrailles, prunelles céruléennes assiégées dans la symbiose des spiritueux et d’un mal plus profond, insatiable, embusqué dans ses tripes, ainsi prisonnière de l’étau du démon. « Je t’en prie, tu sais faire mieux que ça » Souffle court dans la ferveur ambiante des corps s’entrechoquant et s’emmêlant, la nécessité d’abattre les limites de la décence au bout des doigts. Elle s’imprégnait de la fureur dans les gestes de son interdit, Daire, s’exaltant de l’urgence dans leurs cœurs en bataille. Elle ressentait si bien la défiance dans les prunelles bleuâtres de son chaos, le besoin ravagé partagé de concert entre leurs myocardes égarés, à travers leurs vêtements, au-delà de leur peau enfiévrée. Son sourire ne se fit que plus grand encore lorsque de son emprise ferme, il s’égara dans sa crinière pour mieux la maintenir. Pour parer toute autre morsure indésirée de la vampire improvisée, aussi. Elle bascula légèrement la tête en arrière pour suivre le mouvement, alors que des lèvres étrangères se glissèrent à leur tour contre sa nuque, jusqu’à son oreille, lui soufflant la permission de se perdre avec le Diable, de s’annihiler dans le reste de la nuit avant qu’il ne reste que de la poussière à consommer. « À moins que tu te sois découvert le besoin soudain d’être aimable avec moi ? » Étreinte mortelle, plaisir charnel, souffrance dans l’attente, complaisance dans l’instant. Les mots s’entrechoquèrent dans le semblant de sa lucidité, enroulant leurs tentacules dans ses cellules, outrepassant les défenses, à la recherche de la résistance à immoler. Et la flamme s’était embrasée, dans la moindre nervure, déversant la fougue de l’incendie dans les frémissements de l’âme. Haïs-moi. Elle resserra d’autant plus leur étreinte maladive, à rechercher la combustion de leurs corps en fusion, à se fondre dans le mauvais de l’autre, à coller sa peau contre la sienne dans la quémande de l’embrasement similaire. Cage thoracique comprimée dans cette oppression provoquée, dans les tourments de la folie naissante aussi, ses mains libérées glissèrent avec plus d’aisance dans le dos de Ryan, effleurant sa colonne vertébrale du bout des doigts, jusqu’à la commissure de ses épaules où elle s’implanta à nouveau dans la chair, à travers le tissu. Ses ongles s’enfoncèrent dans son épiderme, la tentation brulante de lui arracher la peau, de mettre à nu son ossature, ses secrets, ses non-dits. Son corps ondula contre le sien pour mieux se mouvoir dans l’étau, alors que ses lèvres vinrent effleurer les siennes dans la chaleur de l’enivrement, de l’ambiance électrisée de la piste de danse, des effluves d’alcool et de nicotine. « Je n’ai pas de pitié pour la gangrène » Pas de bienveillance pour les mauvais héros, pas de courtoisie pour les rapaces de mauvaise augure. Anarchie désorganisée dans la pression sanguine entre ces deux silhouettes naufragées dans les griffes de la bassesse. Ses mains se délièrent du corps fiévreux pour s’imposer cette fois-ci entre leurs bustes, apposées ainsi au plus près d’un cœur aux battements saccadés sous sa paume, et les palpitations archaïques du sien dans un écho aussi loin que trop près. Abîme-moi. D’une pression ferme contre son torse, aux prémices de cette même brutalité qu’il lui avait réservé, elle brisa la cage de fer et se libéra finalement de son emprise. Dans le regret de mettre un terme à la brûlante nécessité de s’abîmer entre ses mains, contre son âme. Dans l’impatience exaltante de mieux le retrouver dans le prochain éclat d’indécence. Ses prunelles s’accrochèrent une nouvelle fois aux siennes, se diluant dans cet océan orageux alors qu’elle-même n’était plus que la tempête, que la conquête, que la dépravation. Temps suspendu entre deux instants, et les corps autour d’eux semblèrent ralentir leur cadence, alors qu’elle se pinça légèrement les lèvres dans l’appel virulent des ecchymoses sur sa peau. Dans cette seconde saccadée dans la musique sourde, l’extase s’immisça dans la moindre parcelle de ses nerfs alors que succédant au soupir d’empressement, elle lui balança son point dans la figure avec tout l’aigreur qu’il lui inspirait. Le craquement tant désiré de son nez sous le choc lui arracha une esquisse des plus malsaines sur les lèvres, alors que déjà les tatouages de sa main se couvraient des premières tâches vermeilles. Détruis-moi.

La violence du geste défragmenta la quiétude de leur étreinte malsaine, les amants maudits n’étaient plus. Telle la tempête déchaînée, les âmes déviantes autour d’eux cessèrent de se mouvoir sur la piste de danse, désormais alpaguées par ce déplacement d’électricité. Elle étouffa soudainement, Daire, sous la chaleur de ses envies émaillées, partagées entre la délectation de l’expression la plus simple de sa colère virulente et ce trop-plein d’attention soudaine. Un nouvel étau s’enserra autour de sa taille, bien différente du précédent partagé avec le Diable, brutalité réservée seulement aux êtres nuisibles. Alors qu’elle se débattait de cette présence inquisitrice, elle fut soulevée du sol comme une malpropre et forcée à traverser la boîte de nuit bien plus en flottant qu’en ne touchant le sol. Dans son dos, le skinhead connaissait le même sort, traîné sans ménagement à travers les âmes abandonnées dans la décadence. L’homme massif qui la maintenait dans cette agitation exaspérante maugréa quelques paroles dissoutes dans le grondement de la musique, et seule une poignée d’insultes lui parvint intelligiblement – ou bien était-ce sa propre rage qui lui martelait les tempes, à se retenir de beugler des insanités contre les gaillards qui avaient empêché l’apocalypse de faire son œuvre. Mouvements enfiévrés, nécessité de ressentir une nouvelle fois les excès de sa violence sous ses phalanges. Les deux fouteurs de trouble furent jetés au dehors de l’Inferno, et Daire tituba sous le néon grésillant de l’enseigne pour retrouver son équilibre. « Connard ! » qu’elle cracha tout de même à l’attention de celui qui l’avait porté comme un chiffon sale, dans toute sa prestance de feu ravageur. Ses poumons s’emplirent à contrecœur de l’air frais de la nuit, confrontée à nouveau à la voute céleste. Et il n’en fut rien d’apaisant. La chaleur à même sa peau moite, la fièvre logée dans la poitrine aux côtés de la balle perdue, elle brûlait de tout son être dans l’incandescence de ses veines. Ses prunelles dissimulée sous le voile de la rage s’égarèrent dans le ciel, avant de s’échouer à nouveau sur leur ancre primaire, se prélassant de son œuvre sur le visage du malin. Qu’il était mauvaisement beau, le chaos de son existence. Qu’elle était séduisante, la destruction de la conscience à fleur de peau. Provocation incontrôlable et désir puissant, celui de se perdre dans l’oubli, dans la violence, dans la nuit. Nécessité vitale de sentir son corps se tendre dans les excès, de voir l’adversaire ployer sous son appétit vorace pour le sang. Appel de la faim, de l’abondance, de la déviance. Un ricanement s’échappa de ses entrailles dans une ferveur particulière au creux du silence de la nuit, malgré le vrombissement sourd entre murs de l’enceinte. Sorcière éveillée, succube affamée. Tempête éclatée, insatisfaite. Toujours cette même défiance dans le regard céruléen, à en agacer plus d’un sur les ruines chaotiques de sa vie. L’insoumission dans les veines, l’obédience dans la raison oubliée. À exhorter le skinhead de la consumer dans son orage, à immoler sa chair de sa frénésie, à lui faire courber l’échine dans sa violence. « Petit être insignifiant » qu’elle lui souffla d’un air chantant, de cette ferveur prohibée. Elle le repoussa avec force alors qu’il s’était approché d’elle, pour mieux s’entrechoquer à nouveau contre lui. Provocation troublante dans l’aigreur de l’écrasement, à rabaisser la mauvaise graine pour mieux l’embraser. « Faible, faible, faible ! » Sa voix porta, sous les effluves de ce même rire exalté, sinistre sur ses lèvres rosies par le froid, par la fièvre. Elle quémandait l’éclatement, l’irlandaise abîmée, à tourmenter sous la carcasse, à accabler l’esprit irréprochable, à éveiller l’instinct sauvage.

Crève-moi, putain.

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Ryan Ziegler

Ryan Ziegler
au bûcher
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MessageSujet: Re: chaos is order yet undeciphered (ryan)   chaos is order yet undeciphered (ryan) EmptyLun 13 Nov - 22:48

la nuit n'avait rien promis. elle avait laissé en suspend un million de possibilités mais, pratiquement aucune ne s'était confirmée. ce n'était que des espoirs un peu timides ou trop fougueux qui avaient fini par se noyer dans l'absinthe de vos conneries. des illusions maladroites, des fantasmes imbéciles. ils prenaient vie dans vos rires, dans vos défis puis, disparaissait aussitôt libérés de vos cerveaux embrumés. ce n'était que les délires foireux d'une jeunesse en mal de vie, d'aventures, de folie. la nuit c'était faite calme, continuant sur la lignée amèrement nostalgique sur laquelle elle avait commencée. sans saveur si ce n'est l'aigreur. elle en était devenue lourde et étouffante. chiante. à sommer de l'achever aussi vite qu'elle n'avait commencée pour arrêter le supplice de voir l'ennui s'éterniser. c'est l'épilogue que tu t'en allais chercher quand finalement la chance à souri. déterminée derrière ses mèches rouquines, sa moue cruelle, son regard fielleux. l'appel indécent à changer le destin tragique de cette soirée pour aller se bousiller l'âme contre le spectre succube. t'en as oublié la menace latente, oublié la raison. en instant, l'anarchie à venir pour cette rencontre est devenu ta seule raison d'exister. ta seule raison de vouloir t'y piquer. la tempête t'a vite emporté, d'un coup de dent, baiser poison. en une étreinte mordante, brûlante, étourdissante. dans l'étau fiévreux d'un corps à corps pernicieux. la prédatrice s'est faite proie entre tes doigts, entre tes bras, jusqu'à retrouver le besoin irrépréhensible de reprendre le contrôle. elle a fait de son carcan le tien, le votre, jusqu'à ce que vos chairs mettent quasiment à fusionner. jusqu'à ce que la rythme de vos myocardes dissonant se mette à s'accorder. ça en deviendrait presque indécent mais, elle comme toi n'êtes pas décidés à y renoncer. tu ne délies pas ses liens factices, elle s'insinue tout autour de toi. entremêlés, entrelacés, piégés. prison de chair et de fureur dont tu te plais à être le prisonnier. à laquelle tu pourrais complètement t'abandonner. même sa parade sournoise à t'érafler toujours un peu plus en s'aiguisant contre ta peau n'en changerait rien. ça excite un peu plus les sens, attise l'envie, éveille jusqu'à la moindre cellule d'ordinaire récalcitrante. le murmure de ton souffle en redemande contre sa proximité dangereuse, contre ses lèvres provocatrices. pour soulager cette douce torture qui te ronge jusqu'aux tripes. dévore-moi. Je n'ai pas de pitié pour la gangrène. ah non ?! t'en aurais presque douté. presque parce qu'à t'offrir ce qu'exactement tu attendais, sans embusque, rien dans son petit jeu ne te déplait. si bien que t'en esquisses un bref sourire satisfait. c'est doux. trop doux. un peu comme du miel. comme du coton. rien qui ne soit à craindre qu'on s'abîme tout contre. puis ça devient aigre sur le retour. quand elle retrouve sa froideur, sa noirceur. quand elle repousse, rejette, refuse. condamne. crac. ça tombe sur le coin du nez. littéralement. réellement. un choc écrasant qui ne s'était pas laissé deviner. c'est délicat à entendre, moins à ressentir. douleur vive qui remonte le long des os, le long des nerfs. ça paralyse, tétanise. assommé, l'impression soudaine que ton squelette entier pourrait se briser rien qu'à la force de cette fêlure, t'es incapable de bouger, encore moins de répliquer. il n'y a que la surprise qui tord ta bouche dans un hoquet hébété. rectification : c'est la pire des salopes. malgré la surdose l'alcool ingurgitée, de l'expérience accumulée, ça te prend la tête comme une rencontre directe avec un mur. un mal sans nom dont l'onde de choc se propage sournoisement jusqu'au tréfonds de ton âme. puis c'est l'effet kiss pas cool. frisson glacé qui pulse dans tes veines sur le même rythme désordonné te ton myocarde sidéré. du bout des doigts en suspend tu tentes de stopper l'hémorragie dans sa course, comme pour éviter de perdre la moindre miette de toi. sans succès. tu fonds dans un océan vermeille pendant que le malin se rit de toi. daire, que t'aimerais noyer dans ce flot d'hémoglobine qu'elle prend bien trop plaisir à contempler. mais, même si tu le voulais, même si t'en retrouvais la force tu ne le pourrais pas. en une fraction de seconde, ton bourreau se retrouve happé dans l'ombre. elle disparait entre les bras du néant, aspirée par une force à peine vue. un instant et tu comprends. t'es en train de sombrer. c'est obligé. la tête martelée par le raisonnement interminable de ce mauvais coup, y'a le vertige qui te menace et t'attrape. de ce que tu crois. parce que si tes pieds ne touchent plus terre, ce n'est pas parce que tu t'y es échoué, c'est que toi aussi une ombre tente de t'arracher au coeur des enfers. j'ai rien fait ! c'est l'autre conne ! pas moi ! c'est hurlé sans succès alors que tes bras battent dans l'air en essayant de luter. tes paupières clignotent, une fois, deux fois, trois fois et ça revient. ton encéphale en souffrance se reconnecte à la réalité et enfin tu le vois. le golem de chair et d'os. y'a ses énormes doigts fermement accrochés autour de tes bras et son regard à l'expression indéchiffrable qui te dévisage. c'est tout ce que tu vois. le reste est si sombre que même la lumière des néons n'arrive pas à en frôler la silhouette. sa peau est beaucoup trop noire contre la tienne, translucide. finalement, ça ne fait qu'un tour dans ta tête. putain de macaque ! lâche-moi gros fils de pute ! dans le florilège d'injures, des coups partent à l'aveuglette en espérant le faire lâcher prise mais, rien ne le décourage. t'es comme une misérable brindille entre ses sales pattes. l'insignifiance même qu'il n'aurait aucun mal à briser s'il le voulait. s'il le pouvait. mais, c'est pas ça son job. il est juste là pour nettoyer la merde des autres, éviter les incartades en se faisant passer pour le plus sain des saints. il joue l'esclave, aussi bien que son adn le lui intime. trop bien même. tellement bien qu'il sert les dents pour faire abstraction de ta poésie raciste pour ne pas déraper. pourtant, t'insistes. tu plantes la lame d'aigreur où ça fait le plus mal, tu chatouilles les nerfs sans la moindre pitié pour finalement échouer. y'a un sourire mauvais qui s'esquisse sur sa gueule pour dévoiler l'émail immaculé de ses dents qui contraste de trop avec le reste. t'aurais dû comprendre, voir dans cette apparition celle d'un autre démon. mais, trop obnubilé par la colère t'as pas vu venir le piège arriver. c'est qu'une fraction de seconde qu'il lui faut pour t'écraser contre la porte qui mène au dehors. bordel ! enfoir… il te dégage en t'esquintant un peu au passage. juste pour la forme, juste pour le plaisir de te voir souffrir. ça aurait été trop simple d'utiliser la poignée plutôt que ta tête pour l'ouvrir. ça en couple le souffle et la chique. ça réveille la douleur anesthésiée par l'adrénaline et un semblant de raison. parce que désormais, loin de cette arène infernale, sous la voûte nocturne, il n'y a plus rien qui le retient de te fracasser contre le bitume où tu t'es presque étalé. non, rien ne le retient alors que l'envie le dévore. tu te rattrapes de justesse contre un mur avant de faire volte-face bien décidé à lui faire ravaler l'affront quand dans la lumière blafarde d'un réverbère tu finis par mieux distinguer la bête. mauvaise idée. c'est un colosse de deux mètres qui te surplombe en relevant les manches pour finir le sale boulot. le genre de tas de muscles qui pourrait t'exploser le crâne rien qu'entre ses deux paumes, sans la moindre difficulté. t'es con ryan mais, pas encore suicidaire. ce coup là tu peux rien si ce n'est capituler même si ta fierté crie au scandal lorsqu'il se penche pour t'agripper par le col comme le vulgaire sac à merde que tu es. OK ÇA VA ! c'est bon… scuze. instinctivement tu pousses une dernière gueulante en attrapant ses poignets pour lui intimer de lâcher. tu sers les dents quand même, pour parer à un énième coup en traitre qui n'arrivera jamais. c'est bon. non, pas vraiment. en levant les mains en signe d'abandon, tu lui retires sa victoire gagnée d'avance certes mais, tu te fais surtout lâche. misérable qui ne sait plus où regarder tellement la honte est insurmontable. même en te rassurant intérieurement de n'avoir aucun autre choix, ça ne fonctionne pas. peut-être qu'il aurait mieux valu lui donner ce plaisir pour conserver un semblant de dignité. c'est peut-être pour ça qu'il insiste pas en t'expédiant une nouvelle fois. dans son regard se dessine la plus abjecte des expressions : la pitié. ouais, tu fais tellement pitié qu'il n'aurait eu aucun mérite à te mater. le nez de travers, débraillé, alcoolisé, tu te rapproches plus du clochard paumé que du type à l'image soignée que d'habitude tu es. il soupire blasé en t'adressant un dernier regard oblique suggérant un million de menaces au cas où le message ne serait pas encore passé, avant de s'éloigner. d'un revers de la manche t'essuies négligemment ta bouche pour te débarrasser de ce goût métallique écoeurant du sang, sans le quitter des yeux. il reste planté là, dehors, probablement en quête du moindre geste de ta part pour finir de casser du nazi. tu te marres, insolant, défiant, crachant par terre ton venin cramoisi en rêvant que ce soit sur lui jusqu'à ce que le chant des sirènes recommence à raisonner tout près de toi. c'est le rire moqueur de la provocation. c'est l'invitation malsaine à reprendre l'inachevé. dans la cohue, tu l'avais presque oubliée, daire. c'est à cause d'elle tout ça. la douleur. l'humiliation. la rage. c'est à cause d'elle et elle en redemande. y'a le même intérêt que le tien qui brille au coin de sa pupille. y'a la même avidité que la tienne qui s'esquisse au coin de sa bouche. cette dépendance au chaos et l'incapacité de s'en décrocher. t'as pas eu ton compte et elle non plus. elle le sait. tu le sais. c'est l'évidence qui vous raccroche l'un à l'autre. maintenant que vous êtes-là, il n'y a plus rien qui pourrait venir entraver ce que vous aviez commencé. alors, aveuglément tu délaisses l'échec inévitable avec le cerbère pour retourner t'écorcher contre la putain du diable. petit être insignifiant. c'est espiègle à côté de la force qu'elle déploie pour t'attirer et te repousser. comme une valse de guerre où les corps s'affrontent, s'esquivent. se narguent, s'exaltent. comme d'habitude. comme plus tôt. comme si l'heure était encore au jeu plutôt qu'au sérieux. comme si elle avait oublié que dans ta tête se bousculaient toutes les raisons de la détester. de vouloir l'achever. faible, faible, faible ! c'est instinctif. le mot de trop, le manque de patience ou simplement le besoin de rééquilibrer les scores. en seule réponse tu lui offres tes phalanges en châtiment sur l'arrête de sa mâchoire. sans compassion aucune, juste pour le plaisir d'entendre s'éteindre sa voix. juste pour le plaisir de lui faire ravaler sa joie. c'est tout de suite plus supportable quand on ne l'entend plus. la ferme ! c'est pas grave, daire elle encaisse, daire elle rend bien aussi. par contre, elle ne ressent jamais rien. peut-être bien que ça reste profondément enfoui dans les méandres de son âme desséchée. ça tu ne le sauras jamais. la seule certitude que tu as, c'est ta propre colère lassée de faire semblant. cette rage qui souffre d'avoir été rabaissé, bousculé. celle-là même qui la secoue une dernière fois pour la repousser au plus loin de toi. putain, ça tourne tellement pas rond chez toi. pression qui redescend ou rage qui se fait psychopathe hilare, c'est plus qu'un rire qui vient ponctuer l'évidence. t'es fatigué, fort bourré et peut-être qu'à force de te faire taper dessus ça commence à déconner là-haut. ouais, tu te marres, hallucinant sur cette soirée, sur elle et tout ce qu'elle serait capable de faire pour t'abîmer si l'occasion tu lui donnais. t'es peut-être abruti à force de temps et de coups mais elle, elle est carrément timbrée. un quatrième reich dans ta gueule ça t'ferait pas de mal pour t'calmer… les rires se suspendent un instant. le sérieux revient. c'est plus que la haine qui parle. aveugle, sourde mais, pas muette. c'est craché, dégueulé avec un dégoût mal réprimé. …et pour TOUS VOUS CRAMER ! et ça revient. un fou rire sardonique qui remonte en spasme incontrôlables pour palier à ce trop plein d'émotions rageuses qui bout dans les veines. elle, puis le gorille qui guette encore du coin de l'oeil pour trouver le moindre prétexte à venir finir ce qu'elle a commencé. puis tous les autres aussi. envolés en cendre au coeur d'un immense brasier qui engloutirait le monde entier en réchauffant l'atmosphère gelée. pour soulager la blessure de ta fierté. y'a des flammes qui dansent dans tes yeux sur le même rythme luciférien que les soubresauts rieurs qui te bousculent les tripes. sauf que ça n'arrivera jamais. pas ce soir en tout cas. tu renonces. c'était pas ton jour, ça sera pas ta nuit. t'es le maître de rien, seulement le capitaine de l'échec. c'est tout qui t'échappe entre les doigts, même ta colère n'est plus vraiment là. c'est comme si toute l'essence de force qu'il te restait c'était évaporé dans le sang versé. t'es vide, ryan. ni envie, ni courage. seulement un morceau de douleur à trainer comme un boulet pour le reste de la soirée. alors t'abdiques. balançant une main en l'air comme pour refuser tout ça, tu t'éloignes pour tourner le dos à tous ses cinglés. pour ne plus les voir, pour ne plus les entendre. pour aller digérer amèrement pendue à une autre sèche et renouer avec les effluves d'alcool qui n'ont pas cessés de galoper dans tes veines. pour faire se consumer tes soupires, à défaut du reste du monde.

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Daire Méalóid

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MessageSujet: Re: chaos is order yet undeciphered (ryan)   chaos is order yet undeciphered (ryan) EmptyMar 16 Jan - 23:42


Sorcière éveillée, succube affamée. Les délices dans la chair à s’en mordre l’âme d’une lasciveté inassouvie, les sévices dans les esprits à s’en pourfendre l’épiderme dans une intangible euphorie. L’insulte avait fusé dans la clarté de la nuit à l’attention du gaillard qui l’avait expulsée du bâtiment comme un chiffon sale, mais les lettres bafouillées dans une véhémence alcoolisée semblaient s’être dissoutes dans les particules de poussières soulevées après avoir rebondies sur le dos de l’homme baraqué sans un semblant de réaction. Le videur s’en était retourné vaquer à ses occupations sans lui adresser un seul regard, sans peut-être même se douter des pensées insensées qui se martelaient sans aucune cohérence sous le cuir chevelu de la rousse. Dans l’ensemble, toutes se résumaient à commettre un peu plus de tapage, et toutes sans exception touchaient à la bien-présence du costaud : des insultes, une claque, tout pour lui démontrer qu’il ne pouvait pas malmener une jeune femme de cette manière. Dans un esprit imbibé, les convictions pouvaient perdre de leur sens et les combats prendre des allures de spectacle de désolation hilarante. Pourtant, Daire avait une étape des plus importantes à accomplir en premier lieu – à savoir retrouver son équilibre pour préserver quelques bouts de dignité. Une priorité qui ne semblait pas s’accorder à la même place de la hiérarchie du bon sens de Ryan alors qu’il émergea à son tour de l’enceinte d’une manière des plus théâtrales en manquant de s’étaler au sol comme un malpropre. À la vue de l’hémoglobine dispersée sur son visage sous la lumière d’un réverbère, la chaleur d’une ivresse archaïque pas seulement due à l’alcool s’immisça à nouveau dans ses veines en dissipant la fraîche couverture nocturne. Comme une réaction alchimique face au fils du Malin à l’aura envoûtante, incapable d’en détourner le regard à s’en brûler la rétine, de ces comportements qui ne pouvaient réellement s’expliquer. Seulement à l’idée qu’il apparaisse dans son champ de vision, il lui semblait impensable qu’elle le laisse en disparaître sans intervenir dans son existence. Il était devenu le réceptacle de bien des choses, certainement d’un mal-être refoulé, mais surtout il représentait tout ce qui la révulsait aussi bien que fascinait. L’irlandaise avait un grain, et personne n’avait jamais remis ce fait en question. Plus qu’un autre, c’était sur ce skinhead qu’elle avait jeté son dévolu, si bien qu’elle pourrait s’atteler à la tâche au-delà du bout de la nuit jusqu’aux confins de leur existence mortelle. Ce skinhead-là, pour lequel l’appel de la déchéance palpitait dans ses veines alors qu’un voile fiévreux embellissait ses prunelles d’un nouvel éclat. Ouais, ce type-là, dont la consternation s’envola d’un claquement de doigts avec son amour propre alors qu’il semblait revenir sur une décision des plus cruciales en se redressant. Pas besoin d’une paire de neurones pour comprendre l’œuvre jouée malgré un certain taux d’alcoolémie présent dans le sang, il suffisait simplement de connaître un peu les valeurs de la brindille en proie à l’armoire de glace. S’il lui semblait effectivement avoir manqué une scène à l’intérieur de la boîte de nuit alors qu’elle-même se faisait traîner dehors, Daire était désormais persuadée que le videur avait essuyé une flopée de propos racistes, ou tout du moins provocants, en raison de la couleur de sa peau. C’en était presque décevant cette inconsistance dans la capitulation du crâne rasé qui enjoignait le géant de le laisser tranquille, tout comme c’en était quelque part satisfaisant de le rendre aussi misérable par un simple recul face à l’impossible. Un semblant de jouissance à le voir se courber ainsi devant ce qu’il exécrait, avec une part de méfiance quant à la suite des événements. Il était hors de question que l’homme baraqué ne vienne achever le travail qu’elle avait si minutieusement mis en place, car pour l’instant, le jeune tatoué lui appartenait. Pour cette nuit-là, pour toutes ses minutes d’attention qu’elle était allée clamer de son corps de son âme, pour tous ces instants perdus entre deux temps, Ryan lui appartenait pour sa perdition, pour la bataille qui n’en finissait jamais. Pour la nécessité de se heurter contre l’inconcevable, de se perdre dans les flammes. Elle avait déjà l’hilarité déraillée au-delà des lippes, Daire, déjà le tournoiement des provocations ravageuses autour de sa proie éphémère – avant que le rapport de force ne s’échange une nouvelle fois. C’était les étincelles de la dépendance qui ramenaient sans cesse ces deux corps à la lutte, le besoin de chavirer dans le chaos des souffles brisés. La nécessité oppressante dans leur cage thoracique révulsée de s’entrechoquer pour mieux se perdre dans l’escalade malsaine des opprimés. L’appât qui faisait son œuvre dans toute sa gloire desséchée d’être de poussière, à la provocation enjouée si facile dans les moqueries. Dans le besoin de l’abaisser à n’être qu’un rien, qu’un résidu de faiblesse, pour qu’il réagisse pour qu’il persiste, pour qu’il l’arrache entre ses maux ses mains.

C’était l’increvable au bout des doigts, c’était le chaos au bord des âmes.

Violence inévitable dans la collision des damnés en perdition, alors que les phalanges de skinhead s’accrochèrent à leur tour sur l’épiderme de la révoltée. « La ferme ! » La dissolution du fer sur le palais dans une étreinte abîmée, le craquement significatif de la mâchoire cédant sous l’impact en emportant quelques restes de raison dans son désastre. La tignasse flamboyante bascula en arrière sous la violence du coup et Daire tituba sur quelques pas en portant une main à son visage. Il y eut une seconde en suspension dans le silence qui suivit où la douleur se diffusa dans son corps pour mieux s’entremêler à l’adrénaline. Déjà le venin faisait son œuvre dans ses veines en addiction, alors qu’une esquisse du Diable à la couleur du désastre s’étendait à la commissure de ses lèvres. Putain. Ça l’amusait autant que ça l’énervait, toujours dans cet enchevêtrement délicat d’une colère assimilée à l’ivresse. À son sens, leur jeu de séduction au mécanisme de destruction ne venait réellement de se mettre en marche qu’au moment où les premiers éclats ont véritablement été échangés. Elle devait encore rendre les coups, il fallait qu’elle lui renvoie la pareil, dans une semblable escalade au nucléaire incessante. Son essence même était l’apologie du œil pour œil, dent pour dent, à laquelle s’ajoutaient tout un tas d’éléments en discorde, de son problème de toujours face à la colère jusqu’à sa fascination des plus dérangées pour Ryan. À ses yeux, son essence à lui n’était que l’apologie du mal, du détestable, du pêcheur suprême qu’on ne prenait pas la peine de crucifier pour ne pas salir un peu plus ce monde. Il représentait tout ce qu’elle exécrait, et pourtant son esprit se focalisait sans cesse sur lui comme incapable de s’en désintéresser. « C’est tout ? » Dans une moue dubitative à l’allure pourtant des plus sournoises, la rouquine désinvolte cracha par terre le sang qui s’était cumulé dans sa bouche, sous le regard amusé du vigile encore positionné à la porte et de la régénérescence croissante de son hostilité du soir.  « Putain, ça tourne tellement pas rond chez toi. » Ouais, ils le disent tous. Comme s’il avait repris de l’assurance en lui décrochant la mâchoire, le rire qui s’émana de lui avait tout d’une hilarité défendue en provenance des entrailles du pandémonium. Il y avait quelque chose de presque démoniaque dans sa façon de s’esclaffer tout en trouvant un écho dans le comportement similaire de son adversaire, ou en tout cas de complètement fracassé dans ces rires détrempés et ces lueurs sauvages au fond des regards. Dans le fond, en dessous de la carcasse de rage et de l’épiderme d’insoumission, ce n’était pas forcément Daire qui ne fonctionnait pas correctement, mais bien le monde qui ne tournait pas rond autour d’elle. C’était une équation insoluble depuis sa naissance, deux inconnues qui ne pouvaient avoir du sens que séparément. Malheureusement, l’une comme l’autre, étaient bien obligées de faire avec – et des égarés sur le chemin de l’énervée se retrouvaient bien trop souvent percutés par les conséquences de cette incohérence. Ryan, en l’occurrence, renversé par un éclat d’obus dans son existence sans ne l’avoir jamais quémandé. Ça tourne pas rond chez toi. L’irlandaise se fichait autant de cette remarque qu’elle ne l’agaçait d’autant plus, comme une usure autour de la moelle qui n’en finissait jamais, de cette exaspération continue à la considérer comme une décérébrée depuis qu’elle était gosse. Des problèmes dans la cervelle, tout le monde en avait, y compris – surtout – ceux qui considéraient qu’une race était meilleure qu’une autre. Un tocard beaucoup trop patriote valait-il mieux qu’une tempête enragée ? Rien n’était moins sûr, match sûrement équitable. La remarque avait le mérite d’égaliser le ramassis de conneries qu’elle lui avait également desservie avant de s’occuper de la symétrie de son visage. Dans cette lancée, le jeune arrogant n’allait certainement se contenter d’attendre une réponse, aussi Daire s’abstint de tout commentaire et haussa les épaules d’une manière signifiant c’est une évidence ce que tu viens de dire. Sauf que l’énergumène revenait déjà à la charge, et ce qu’il considéra certainement comme une banalité des plus désinvoltes pour mettre un terme à leur échange, prit l’ampleur d’un assaut des plus virulents dans l’âme vindicative qui lui faisait face.

« Un quatrième reich dans ta gueule ça t'ferait pas de mal pour t'calmer… »

Silence assourdissant dans le carambolage des absurdités balancées sous le couvert des prestidigitateurs. Une hésitation palpable s’installa au fond des prunelles céruléennes, incertaine d’avoir bien entendu ce crachat obscène, ou si son esprit dérangé avait tellement attendu cette bravade ultime depuis qu’elle lui avait percuté l’épaule, qu’il avait fini par en imaginer les mots. « …et pour TOUS VOUS CRAMER ! » Mâchoire abîmée qui se contracta instantanément, envoyant un raid douloureux dans son corps. Non, il l’avait vraiment dit cet enfoiré. Dans cet instant irréel, le temps suspendu engendra la naissance d’une décharge d’électricité qui emplit l’air de particules presque palpables. Face au fou rire indigeste du condamné à la potence, la monstruosité de ses paroles – balancées bien plus naturellement qu’un bonjour merci au revoir qui écorchait la gueule de beaucoup trop de citoyens – fut comme l’ingrédient déterminant à la combustion du feu ravageur d’un amas de chairs révolté. La bouffée de chaleur dans son ventre étendit ses tentacules à l’ensemble de ses muscles de ses tendons de ses pensées, et ce fut comme si son épiderme lui-même s’embrasa. « OÙ TU VAS CONNARD ?! » Ryan n’eut guère le temps de s’éloigner après son geste de la main désintéressé, qu’une autre main aux phalanges précédemment meurtries lui empoigna le tissu de ses vêtements dans le dos. Daire mit probablement beaucoup trop de force dans ce geste où elle donna une impulsion pour le ramener en arrière, vers elle, mais ses mouvements n’avaient certainement plus rien de distincts sous la couleur chaotique de la haine. De la haine pour les infâmes de ce monde, pour ce nazi de merde à la confiance trop grande ; de la haine à revendre, pour tous les désœuvrés de cette putain de planète. De sa poigne, la môme en colère le força à se retourner vers elle. C’était dans son crâne étriqué à lui, que ça ne tournait clairement pas rond. Sauf qu’elle ne lui laissa pas le temps de se retourner pour camper correctement sur sa position en balayant ses quelconques protestations d’un regard qui aurait pu le descendre littéralement sur place si une telle chose était possible. Elle passa une jambe devant les siennes pour les percuter vers elle tout en poussant le skinhead afin qu’il bascule en avant, face la première. « Tu vas t’le mettre bien profond ton reich à la con » qu’elle maugréa en fulminant alors qu’il se retrouvait échoué par terre, comme il aurait dû l’être à l’instant où le costaud l’avait expulsé de la boîte de nuit. La rouquine savait pertinemment que la seule façon qu’elle avait de garder ce contrôle sur lui pour l’instant était de ne lui laisser aucun répit, un temps précieux que lui permis certainement le choc du corps contre le bitume – et du goudron, Ryan ne devait pas avoir l’habitude d’en manger ainsi. Daire s’accroupit dans son dos et s’appuya allègrement de tout son poids avec son genou entre ses omoplates afin de le maintenir face contre le macadam. Tout en lui immobilisant les poignets de ses mains, elle ne manqua pas de lui cracher à côté du visage – ou carrément dessus, peut-être bien – sans une once d’hésitation quant à l’éthique de cette action. « T’es vraiment qu’un crevard ! » Elle se pencha en avant et sa tignasse rousse bascula pour suivre le mouvement, baignant la scène d’une aura particulière. De loin, ils avaient très certainement l’air ridicules, mais de près, c’était bien pire. Tout bouillonnait dans la tempête, autant dans ses vaisseaux sanguins que sur sa chair, et ainsi positionnée sur lui, le chahut de ses pensées explosa dans un capharnaüm des plus assourdissants. Autant qu’elle était affreusement indignée de ses propos, autant elle ressentait un plaisir sauvage dans cette domination éphémère – peau contre peau, nouvel acte sur la pièce des amants sordides. Le contact de son épiderme dans ses mains lui donna envie de l’arracher, à même les dents s’il le fallait, de lui faire ravaler ses mots par tous les maux nécessaires, de lui extirper ses pensées du crâne ou de son corps, de le faire disparaître dans son insurrection à elle sans distinction aucune de gènes. Quelques-unes de ses mèches vinrent chatouiller le visage de Ryan quand elle abaissa son visage assez près du sien pour que leurs souffles saccadés s’entremêlent. Ses lèvres effleurèrent sa joue avant de se glisser vers son oreille « Tu veux savoir c’que ça fait de cramer ? » Tout en se redressant légèrement, l’une de ses mains libéra un poignet de ses entraves afin de récupérer son briquet dans l’une de ses poches. Ce qu’elle allait faire était parfaitement risible voire même affligeant, mais un geste malencontreux pouvait engendrer le pire. Brûler quelque chose, ça allait vite, et quelqu’un, tout autant – surtout avec une flamme aussi près de ses prunelles de ténèbres. En effet, Daire enclencha l’objet près du visage du maudit jusqu’à ce que la flamme ne soit trop proche de son regard. « J’aurais tellement aimé t’faire une démonstration » Dans le fond, il n’y avait rien de dangereux dans cet échange, si ce n’était la menace planant dans l’air – non pas de pouvoir l’immoler par le feu avec un ridicule briquet sans la décence d’avoir à tout hasard de l’essence sur soi, mais dans la violence qui ne demandait qu’à reprendre ses droits.
Au fond de l’autre regard bleuâtre où se reflétait cette même flamme vacillante, dansait surtout l’imprévisibilité d’un désir incontrôlable. Réponds-moi.

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Ryan Ziegler

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MessageSujet: Re: chaos is order yet undeciphered (ryan)   chaos is order yet undeciphered (ryan) EmptyMer 23 Mai - 0:32

c'est tout ? oui. hélas, c'est bien tout. dans la débâcle des ressentiments, c'est tout. malgré l'inspiration néfaste qu'elle inspire, c'est tout. malgré la haine, malgré l'humiliation, c'est tout. malgré ce soupire, malgré cette moue qui en réclament encore, c'est tout. c'est tout et en même temps si peu. bien trop peu pour soulager la conscience qui se fait encore insulter du bout de ses yeux. toujours trop peu pour apaiser l'inconscience assoiffée qui voudrait continuer de s'acharner jusqu'à s'en lasser. c'est tout, en même temps si peu et finalement déjà trop. trop de s'esquinter les phalanges contre sa détermination aveugle. trop de s'épuiser la patience contre son insensibilité. trop de s'écorcher l'âme contre son invulnérabilité. combat perdu d'avance, à forces égales pour lequel même la surenchère ne pourrait offrir de vainqueur. vouloir l'anéantir, reviendrait à se tirer une balle dans le pied. l'exécution pour laquelle tes doigts presseraient la détente d'un flingue posé contre ta propre tempe. il n'y aura jamais d'issue de laquelle tu ressortiras indemne. à l'instant même où vos existences se sont percutées, votre perte s'est promise aux néants du styx dans lequel vous sombrerez à deux ou jamais. il est usant de se battre contre soi-même, pire encore d'avoir à l'admettre. l'usure se mue alors dans un rire chargé de déni. dans le renoncement fier du guerrier qui prétend capituler au nom de la sagesse. le soldat déjà trop de fois tombé à genoux dans la glaise et le sang de l'horreur humaine. celui qui se souvient de sa monstruosité d'hier. du dernier écho d'un os brisé de trop. du dernier murmure d'un souffle de vie. du dernier soubresaut d'un corps qui git. le combattant dont le seul triomphe hume toujours le putride parfum de la mort et goûte encore l'immonde acidité du regret. dans le souvenir élimé d'un jour dernier, tu retrouves cette impression de déjà-vu. de l'escalade de haine jusqu'à la chute que l'on n'a jamais voulu. à cette histoire morte trop tôt sur le bitume d'atlanta, tu ne veux inscrire aucune autre suite à l'encre du sang sur l'asphalte de savannah. aucun autre chapitre qui viendrait donner raison à tous ces fous qui pensent savoir tout de toi, surtout ce que tu n'es pas. dans un dernier souffle épuisé, dans le dernier revers d'un geste fatigué, tu espères refermer la page sur ces drames passés et avortés. tu espères que dans ton dos, le brasier cessera de se calciner, que la rancoeur finira par s'étouffer. OÙ TU VAS CONNARD ?! cri de guerre au suivant harpon qui croit empêcher le fuyant de se défiler. comme un réflexe indompté, il y a cette objection sèche qui remonte le long de la gorge un peu trop hâtivement. dans ton c... l'étau qui se referme dans ton dos et vient étrangler le fond de ta pensée. elle vient barrer tes espoirs d'envolée. déraisonnablement accroc ou purement abrutie, elle s'agrippe avec une force déraisonnée. commence alors cette valse maladroite et désarticulée où aucun de vous ne semble savoir sur quel pied danser. désireuse de mener ce tango colérique, elle attire, repousse et bouscule. incohérence de gestes qui s'imprime sur la tienne. dans les veines, dans l'esprit, ce n'est malheureusement plus l'hémoglobine chargée d'adrénaline qui triomphe sous le couperet de la gnôle. poison qui sournoisement annihile les réflexes et la capacité à protester contre sa décision. et, ce manège aurait pu encore durer longtemps si elle n'avait pas achevé la chorégraphie de ce faux pas renversant. écrasant. l'horizon prometteur qui s'étendait devant toi disparait soudainement derrière la saloperie du macadam auquel ton corps, abusé de ses excès, vient se heurter. tu n'as rien senti venir si ce n'est ce choc qui se répand déjà comme une onde le long du corps. tu vas t'le mettre bien profond ton reich à la con. un râle sourd qui s'évapore dans le supplice de la chute et le fracas intérieur de ta carcasse se heurtant contre l'abîme. pour toi, c'est déjà trop. pour elle, ce n'est que le commencement de son entêtement. comme si voir l'ennemi s'échouer n'avait rien de suffisant à contenter sa fierté, faut le coincer, faut le piéger, faut l'écraser. faut l'achever. un poids lourd de volonté qui vient piétiner chair et âme. toi et tout désir de remonter à la surface pour retrouver un semblant de dignité. t'es cerné, à peine capable de respirer encore sans que cela ne devienne insupportable. trop pour oser encore te débattre et en réchapper. PUTAIN, CASSE TOI ! le feulement du captif qui proféra mille injures contre sa fureur. elle n’entend probablement plus, surtout ne le veut plus, trop occupée à se laisser posséder par la haine. la même qui lui insuffle encore assez de force pour t’enchainer toujours plus. les mains qui s’égratignent contre le macadam, la morsure des bouts de verre, de la crasse du monde contre ton visage, le souffre dans le crachat du démon contre ta joue, ce n’est toujours pas assez. t’es vraiment qu’un crevard ! l’amorce certaine d’une lente et toujours aussi douloureuse torture. son corps en maître sur le tien tourmenté, le moindre de ses gestes sembleraient vouloir te briser. elle en joue surement, trônant en glorieuse amazone sur le dos du jusqu’ici indompté. une autre nuit, avec plus d’envie, tu aurais pu t’en amuser. tu aurais pu en rire jusqu’à en perdre haleine. tu aurais pu t’en délecter et déraisonnablement le réclamer. mais, pas ce soir. pas quand il n’y a aucun plaisir à éprouver. pas quand ce qui était jeu au commencement prend des allures de châtiment. pas quand la caresse sauvage tant de fois recherchée ne se fait plus bonne qu’à écoeurer. alors, tu souffles, revêche, pour refuser cette proximité. pour refuser ce besoin sordide qu’elle a de narguer. pour refuser cet effleurement déplacé, dérangeant, irritant. tu veux savoir c’que ça fait de cramer ? expiration corrosive qui se répand comme une onde le long des fibres nerveuses. ça ou le faible espoir qui émerge de l’entrave qui se libère. faible, parce qu’il reste un obstacle insurmontable à éradiquer. le poids de sa déraison. le poids de son infernale volonté. celle qui luit au coin de l'oeil avant de venir s'embraser tout contre lui en crachant, menaçante, audacieuse. ses effluves incendiaires font remonter sur la langue le goût métallique de la peur. sa flamme dansante, indécise, profère en silence des menaces abjectes et calcine les dernières vapeurs de témérité. son coeur rougeoyant attire frénétiquement l'oeil, le dissuadant de se défiler derrière la sécurité de ses paupières au risque de les voir flamber. j'aurais tellement aimé t'faire une démonstration. elle en parle déjà au passé, comme si finalement cette idée fut déjà révolue à l'instant même où elle avait été prononcée. peut-être parce que ce désir ne restait que de l'ordre du fantasme mais, qu'aucune once de courage ne trouva la force de le voir se réaliser. une faiblesse qui tintait bruyamment aux oreilles du condamné, comme le clairon de la liberté. une révélation qui pris sa place dans l'esprit jusqu'à redonner le cran de se battre. elle n'oserait pas. mais toi, oui. une évidence qui arrache à la terreur cette euphorie absurde qui pousse à rire pour éteindre la flamme du danger et te libérer de son carcan. les mais un peu plus souillées par les égratignures, le corps un peu plus endolori par les courbatures, tu saisies cette infime chance en trouvant la parade pour te retourner jusqu'à t'en torturer les os dans l'acrobatie. il en va de rester à sa merci en apparence, de jouer sur l'illusion folle de ses avantages qui n'en sont plus. il en va de faire croire à l'abdication sans jamais l'affirmer. il en va de laisser voir la face de ta faiblesse tout en préservant tes forces. elle contrera toujours la sauvagerie des coups. elle contraria sans cesse ce besoin téméraire de triompher. dans la fuite ou la résistance tu n’encourageras que sa propre défense. il ne reste probablement que l’imprévisible en seule réplique encore assez solide pour contrer ses attaques. cette répartie possédée par d’obscures louanges plus impies que pieux que tu cueilles au fond de ses yeux. ésaïe soixante six, verset treize, c’est par le feu que l’éternel exerce ses jugements… c’est que la harpie a le don certain pour inspirer jusqu’à la plus insoupçonnée des poésie. une litanie assurée qui revient valser entre les sens engourdis avec le calme le plus serein comme si ce fut la réponse qu’il fallait absolument donner. la vérité, c’est que tu n’as plus ni la force ni l’envie de te débattre et que s’il fallait embrasser l’enfer à pleine bouche pour clore ce piètre épilogue, tu l’en supplierais. alors, en bon fidèle envoyé par les cieux, martyre aux griffes de son bourreau, tu capitules faussement juste pour mieux trouver comment t'en échapper. christ crucifié sur le plancher du monde, les bras démesurément ouvert à l’univers dans l’attente de soulager ses espoirs assassins sans plus avoir à en souffrir. si c’est ce que l’on attend de moi. tu t’abandonnes au plus malheureux des desseins avec la certitude un peu démente qu’elle n’y cédera jamais. pas avec toi. alors ? va s’y ! en transe, comme possédé par le désordre de l’épuisement, la douleur, la peur qui se muent finalement en une insolite quiétude, tu en redemandes. la conviction certaine d’être intouchable. tes doigts, serpents, s’enroulent autour de son poignet du bout duquel elle brandissait, plus tôt, son briquet. tu commandes à sa fougue de renaître, en imprimant avec force le geste de revenir brandir cette offense juste sous ton nez. tu provoques fièrement le danger, attises la flamme. de l’autre main, avec la sureté d’un habitué, tu nargues l’interdit en retrouvant la chute de ses reins et retraçant l’ascension jusqu’à sa crinière folle pour empoigner le visage du diable et l’approcher d’un peu plus près. l’encourager dans sa vésanie. si ça t’fais tellement envie, fais-le. pour une fois que t’apprécierais un truc venant de moi. murmure insolemment rieur qui s’éteint dans le tintement du briquet que tu secoues une dernière fois pour désespérément l’en prier, comme si désormais tu ne réclamais que ça pour te libérer. va s'y... rejoins-moi dans ma démence. donne moi raison. montre à quel point tu ne vaux pas mieux que moi.




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