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| I can give you the creeps (nelice) (TW violence) | |
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rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
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| Sujet: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Mer 14 Juin - 18:23 | |
| Minuit, l’heure du crime et les ombres qui dansent sur les murs. La sienne au milieu entourée de farandoles de lignes et de silhouettes qui se découpent à l’aide des rayons de la lune. Ou des réverbères. Savannah le soir et l’absence d’étoiles en plein milieu de la ville, Savannah le soir et l’absence de lune tout simplement. Y a que les voitures, la vie qui s’endors petit à petit et Alice qui referme la porte doucement derrière elle. Deux soirs qu’elle dort au deuxième étage de cet immeuble abandonné. Ancien hôpital ou ancienne clinique, entre les deux, les fantômes des années passées qui hantent les couloirs. Elle adore. Y a pas de solitude réelle, suffit d’hausser la voix et d’écouter le vent parler en retour. Elle grimpe les escaliers, casque qui entoure son cou et la musique qui pulse à travers l’air. Elle marque le tempo, les doigts qui pianotent sur la rembarde d’escalier pendant qu’elle danse, valsant sur les marches. Bonne journée, bonne soirée, des billets dans les poches et une boîte de nouilles sautées dans le sac en plastique qu’elle trimballe à côté. Y a plus que son lit qui l’attend, matelas de fortune et draps chipés chez Rhoan pour faire une pseudo couverture. Lecture, musique, nourriture. Que demander de plus ? Pas grand-chose surement. Si ce n’est un bon bain chaud mais l’eau ne circule plus depuis trop longtemps dans les tuyaux. Elle arrive enfin dans la salle où elle a élu domicile, un bloc opératoire surement, vu l’état du matériel qui reste sur place. C’est flippant, c’est terrifiant et vu les légendes sur l’endroit, ça lui promet encore une bonne semaine de tranquillité sans que personne ne vienne l’emmerder. Tant mieux. Alice balance ses affaires sur une des tables encombrées de vieux papiers, des dossiers qu’elle a déjà feuilleté sans rien comprendre à ce qui était écrit, puis enlève le cadenas à un des casiers et sors son sac. Y a tout dedans, l’essentiel en quelques vêtements, brosse à dent et comprimés, tout ce qu’elle refuse de se séparer. Le reste c’est aléatoire, ça reste dans la salle de répet ou chez Rhoan, chez Moe, elle entasse, cache, comme un écureuil en prévision de l’hiver. Rapidement elle fait tomber sa robe trop moulante pour se changer : jogging troué et t-shirt d’un groupe de métal obscure qu’elle a surement dû ramasser pour un dollar ou deux dans un thrift shop. C’est sa passion du moment, les t-shirts de concerts, ceux d’il y a des années, qui ont encore les tâches de bières ou parfois un peu d’herbe coincée entre les plis. Puis sans attendre elle s’installe sur son tas de draps, la musique toujours lancée et les nouilles à portée de main. Y a la bière qui vient rejoindre le festin, ainsi que le livre du moment, une édition abimée de l’Iliade qu’elle a déniché en même temps que ce foutu t-shirt. Elle est bien Alice, dans sa bulle, la voix de Robert Plant qui monte dans les aigues sur Kashmir. All I see turns to brown, as the sun burns the ground. And my eyes fill with sand, as I scan this wasted land, trying to find, trying to find where I've been. les baguettes pour taper le rythme sur une batterie imaginaire et la voix qui fredonne. Y a l’histoire d’Achille et Hector, les lames qui s’entrechoquent et son esprit qui s’évade. Jusqu’à ce qu’un grand bruit résonne dans tout le bâtiment, la faisant sursauter. La porte qui s’ouvre deux étages plus bas, le grincement du métal et Alice qui jure. Rapidement elle se lève, étend sa couette sur ses affaires et attrape son téléphone pour faire de la lumière. Sans faire de bruit elle quitte la pièce et se dirige vers les escaliers pour voir qui a décidé de venir les faire chier, elle et les autres coincés dans les murs. Il lui faut pas longtemps à Alice pour le remettre. Le roux gringalet qui éclaire le rez de chaussé avec sa lampe foireuse. Nemo. Pas le poisson rouge. Pas le capitaine du Nautilus. Nemo. Foutu diable aux cheveux de feux, celui qui manque de finir étrangler à chaque séance de thérapie. Elle a jamais compris ce qu’il foutait là Alice, à part faire chier le monde entier. Il a ses surnoms mauvais, ceux qui mettent en lumière votre plus grand défaut. Rotten Girl, foutu zombie. Mais Alice elle s’en fout. Alice elle en rigole, elle fait tourner les consonnes et les voyelles de cette appellation quand il a le dos tourné. Rotten Girl. Pourtant ce soir elle a envie de s’amuser, faire disparaitre de ce visage parsemé de taches de rousseur, ce sourire médisant qui brille trop souvent. A son tour de rigoler. A son tour de se moquer. Et du bout des doigts elle pousse une des caisses qui trônent dans les escaliers vers le bas. badaboum, une série de verres qui se fracassent sur le sol dans un vacarme assourdissant. Profitant du bruit elle remonte un peu vers le premier étage, le cerveau tournant à cent à l’heure pour trouver son prochain tour. Et pourquoi pas chanter ? Girls and boys, come out to play, the moon doth shine as bright as day; leave your supper, and leave your sleep, and come with your playfellows into the street. Et la voix qui résonne, en même temps que son rire.
Dernière édition par Alice Rivera le Dim 30 Juil - 23:36, édité 3 fois |
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s’il a de l’humour il finira mort noyé ▹ posts envoyés : 1595 ▹ points : 26 ▹ pseudo : Camille ▹ crédits : av Xerxes ♥ + aes Kenny ♥ ▹ avatar : Archy Marshall (King Krule) ▹ signe particulier : roux sorti des enfers, abonné aus suicides manqués
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Dim 18 Juin - 15:00 | |
| Il a un joint entre les lèvres et ses écouteurs crachent du Radiohead en pendouillant à son cou, la lampe de poche sous le bras tandis qu’il fait aller son briquet, et la petite flamme vacillante accepte enfin de le laisser fumer son herbe. C’est thérapeutique. C’est ce qu’il à tout le monde, du moins. C’est pas faux, il lui arrive d’être défoncé au point de plus avoir envie de mourir, après quelques-uns d’affilée. C’est un truc qu’il aime pas trop avec le weed, que ça lui vire ses envies suicidaires. Il a repéré l’hosto abandonné depuis quelques nuits, avait pas encore eu l’occas’ d’aller y faire un tour. Un peu la flemme, aussi, mais cette nuit, ça lui dit bien d’aller voir ce qu’il y reste comme matériel médical et machins glauques. Peut-être de quoi se shooter. Sans doute pas, si ça a été le cas, tous les camés de la ville ont dû s’y réunir pour une grande orgie à la fermeture. Doit même plus rester un cacheton par terre. La porte lui résiste à peine, pour ne pas dire pas du tout. Elle doit avoir été forcée des centaines de fois, et les efforts de la ville pour la garder scellée ont pas l’air d’avoir payé. Il fait noir comme dans un four, dans cette merde, et il jette le halo de sa lampe torche aux alentours, remarque les escaliers avant de mater l’autre côté.
« ENCULÉ DE. » Une caisse vient de dévaler l’escalier, déversant des vieilles fioles et ce genre de conneries qu’on trouve dans les hôpitaux qui se brisent au pied des marches. Il a sursauté, évidemment, il a hurlé aussi, faut pas non plus déconner. Il a le réflexe de pointer directement sa torche à l’étage, visiblement trop tard, parce qu’il ne distingue aucune silhouette suspecte. Nemo a beau aimer les histoires de fantômes, ça ne veut pas dire qu’il y croit, et il sait que les caisses ne s’élancent pas dans les escaliers sans que quelqu’un de bien vivant les y ait poussées. Il fulmine en ramassant son joint qu’il a laissé tomber par terre, se dirige vers les marches, écrasant le verre de ses baskets sans s’en soucier. Il n’a pas vraiment peur, Nemo, de s’avancer dans le noir à la recherche d’un parfait inconnu, peut-être un serial killer ou un drogué en plein trip qui le prendra pour un monstre et lui défoncera la gueule à coups de bassin chirurgical. Les deux lui conviennent, être tué par un serial killer était un de ses premiers souhaits d’anniversaire, après tout. Il n’a pas peur de mourir, donc, c’est une chose. Ça ne l’empêche pas d’être réceptif aux films d’horreur. Il ne se met pas pour autant à trembler quand la personne se met à chanter une comptine qu’il détestait quand il était gosse. Il se contente de lever les yeux au ciel, même si elle – ça a l’air d’une voix féminine – ne peut pas le voir. « Très drôle, Chucky. Montre-toi, sale pute », il dit, assez fort pour qu’elle l’entende et qu’elle en déduise qu’il est un gros misogyne à buter sur-le-champ. Nemo n’a jamais compris comment il a réussi à survivre aussi longtemps sans se faire massacrer, avec toutes les saloperies qu’il a pu dire ou faire. Sûrement parce qu’il fait pitié, avec ses conneries.
Le premier étage est glauque à souhait, et toujours aucune trace de la meuf qui a décidé de se foutre de lui. Il fait passer consciencieusement sa lampe sur chaque mur, mais rien. A croire qu’elle est douée pour le camouflage, cette conne. Plutôt que de continuer à chercher vainement, il décide d’explorer les couloirs du premier étage, pour fumer tranquillement.
Dernière édition par Nemo Hornigold le Dim 18 Juin - 20:30, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Dim 18 Juin - 20:04 | |
| Il hurle. Il hurle et elle doit se retenir de ne pas hurler à son tour. De rire. Y a le sourire stupide sur ses lèvres qui s’étire et le ricanement qui résonne dans sa cage thoracique. Gamine, gamine, Rhoan serait si fière d’elle. Il le sera quand elle lui racontera. Elle se sent revivre en cet instant Alice, pas souvent blagueuse, c’est surtout elle qui subit dans sa famille quand les jumeaux la prennent pour cible. Encore, toujours. La fois où ils avaient inversé sa teinture ou alors que toutes ses fringues s’étaient retrouvées couvertes de paillettes. Mais aujourd’hui c’est son tour, c’est la revanche pour les pauvres maltraités de la thérapie, c’est lui rendre un peu la monnaie de sa pièce. Puis rigoler. Surtout rigoler. Parce qu’elle en a besoin Alice, de rire, de chasser le blues, la foutue mélancolie qui s’installe sans jamais vouloir bouger. Alors vite elle se faufile entre les déchets abandonnés au sol, les restes de boites, de cartons, de métal qui prennent la poussière années après années. Y a la musique qui sort de sa bouche, comptine stupide et bien trop flippante dans la situation actuellement. Elle veut qu’il hurle, elle veut qu’il crie, elle veut le voir sauter au plafond et la peur déformer son visage. Elle veut tout ça Alice, pour se réchauffer un peu, pour se moquer beaucoup. Très drôle, Chucky. Montre-toi, sale pute . De nouveau y a le sourire qui grimpe sur ses lèvres. Sale pute. Toujours aussi éloquent, toujours aussi charmeur, un vrai gentleman qui doit séduire des donzelles à la pelle. Sale pute. Elle sait, on le lui dit souvent, quand elle refuse d’écarter les cuisses pour n’importe qui, quand elle crache à la figure ou qu’elle sort sa lame pour expliquer qu’entre elle et les autres y a qu’un gagnant et que c’est une putain de gagnante. Sale pute. Mais une pute qui veut jouer. Il devrait être heureux Nemo, d’avoir enfin une amie, une partenaire, quelqu’un avec qui valser. Quand elle l’entend monter les escaliers elle attrape un bocal en verre qui traine par terre et le jette un peu plus loin, le verre qui se brise et qui se repend par terre dans le silence tinte pendant un moment. Puis c’est une porte qu’elle claque, sautillant tranquillement au milieu des couloirs qu’elle commence à connaitre par cœur. Il n’hurle pas. Ou plus. En écoutant bien elle sait qu’il n’est pas loin dans l’étage, sans doute autre part, quelques mètres qui les sépare. Dans l’air y a comme une odeur d’herbe et Alice ferme un instant les yeux pour ne pas réagir à ça. Elle fume encore, parfois, quand elle a trop mal pour parler, quand la morphine ne lui tombe pas sous les doigts. Elle fume encore malheureusement, mais essaye d’arrêter. Alors savoir qu’un joint est à portée c’est difficile. Raison de plus pour le faire chier. Il avait qu’à pas venir squatter ici. Rapidement elle fouille dans ses poches et en sort un rouge à lèvre couleur carmin qu’elle utilise rapidement pour inscrire des mots sur les murs. Ecriture maladroite, la main qui tremble un peu et les lettres qui s’assemble. You’re gonna die in here. Si elle était dans American Horror Story elle aurait un putain de succès.
Y a les minutes qui passent, l’ennuie qui commence à la prendre et les tours qui commencent à lui manquer. Alors doucement elle arrête de faire du bruit, presque même de respirer. Silencieuse elle écoute les pas de Nemo pour savoir où le retrouver et prépare son attaque. Reste de nouilles sautées qu’elle a ramassée dans sa chambre improvisée, elle se glisse jusqu’à l’endroit ou se trouve le jeune homme, sans lumière pour la trahir, sauf peut-être l’écran de son téléphone qu’elle a allumé en mode vidéo. Pas question de laisser cet instant s’évanouir dans la nature, elle compte bien l’immortaliser encore, encore. Finalement elle le voit, tout seul avec sa lampe et son joint, l’air aussi blasé que d’habitude. T’en fais pas ça va changer. Elle attend qu’il avance vers elle, cachée derrière le mur dans un coin et quand enfin Nemo arrive tout proche d’elle, Alice fait un pas se le côté. « BOUH » qu’elle hurle avant de lui lancer les restes de nouilles à la figure, le téléphone brandit dans l’autre main pour tout filmer. Il a piètre allure le Nemo, avec ses carottes qui se fondent dans sa masse capillaire et les nouilles qui pendent sur son nez et ses oreilles. Alors elle explose Alice. Elle rigole, elle rigole tellement que ça fait mal au ventre et qu’elle commence à en pleurer. Elle rigole parce que c’est stupide, parce que c’est ridicule, et que Nemo tire une tête à immortaliser. Une photo, deux photos, elle profite du moment de battance, de surprise pour le mitrailler avant de rattraper son souffle. « Tu verrais ta gueule Satan. C’est magnifique » Satan. Comme une petite blague, même si c’est surement pas ça qui finira par le vexer.
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Dim 18 Juin - 23:29 | |
| Elle s’amuse, la meuf. Il peut le dire rien qu’aux bruits de fracas, claquements, grincements qui fusent d’un peu partout autour de lui. Elle a pas dû beaucoup s’amuser dans sa vie, c’est sûr. Il n’y prête plus franchement attention, la marijuana faisant son petit effet et Joy Division dans les oreilles. Il a toujours aimé l’ironie du nom de ce groupe. Il shoote dans quelques trucs qui traînent à terre en explorant les lieux. Ce serait trop bien pour tourner un film d’horreur, et ça lui donne envie de refaire des maquillages de zombies. Ils pourraient faire des séances photos d’enfer ici, les mecs qui le payent pour les changer en monstres le temps d’une soirée. Le halo de sa lampe passe sur une suite de mots, écrits au rouge à lèvres. Encore une fois, il lève les yeux au ciel et lance à la cantonade : « Ton sang aurait fait plus d’effet, connasse. » Il sort un marqueur indélébile de son sac à dos, toujours rempli de bombes de peinture et tout le kit du parfait petit vandale – il n’est pas très mature pour ça (il n’est mature pour rien, au fond – et rajoute un If only ! sous la phrase morbide. Il n’y croit plus trop, à sa serial killeuse, c’est triste à dire, mais c’est comme ça. Il retire à nouveau ses écouteurs, las, prêt à faire demi-tour pour se trouver un toit où finir son joint sous les étoiles. Ça commence à le faire chier, l’hôpital, surtout parce qu’il n’y a pas les médocs qu’il espérait tant, même s’il savait d’avance qu’ils n’y seraient pas. C’est silencieux, tout à coup, on dirait qu’elle s’est lassée, elle aussi. C’est dommage, peut-être qu’elle avait des drogues dures à lui proposer. Arrivé au bout du couloir, il retourne sur ses pas.
« PUTAIN DE MERDE DE SA RACE DE SALOPE DE MES DEUX. » Il a sursauté, encore, plus à cause des trucs visqueux qui lui ont atterri sur la gueule qu’à cause du pitoyable bouh lancé par la demoiselle. Nemo n’est pas spécialement coquet. Bon, il l’est pas du tout, reste qu’il aime pas ce prendre des trucs non identifiés sur la face. Même s’il s’avère que ce sont des nouilles sautées, après examen en tenant la chose entre deux doigts dégoûtés. Il grimace, hausse les épaules et fait disparaître la pâte dans sa bouche, devant une Alice qui se croit apparemment en pleine séance photo. Satan, qu’elle vient de l’appeler, après avoir enfin réussi à contenir son rire. C’est bien la première fois qu’il la voit rire, Rotten Girl. C’est le surnom qu’il lui a filé, comme il en refile à tous les paumés qui suivent la thérapie de groupes dans laquelle on l’a foutu de force. Satan, et ça lui fait lever les yeux au ciel, parce que y’a rien de plus niais qu’un bonhomme avec une fourche et des cornes, selon lui. Mais il ne mérite pas de meilleur surnom, c’est de sa faute. Il vaut pas non plus la peine qu’on se coupe les veines pour lui écrire des menaces avec son sang. « Rotten. Merci pour le repas offert. Qu’est-ce tu fous là, ils t’ont oubliée quand ils s’occupaient de ton traitement ? » Il se soucie peu des photos ou de la vidéo qu’elle a prises, y’a déjà trop de dossiers sur lui sur internet pour qu’il soit vraiment dérangé. La mine blasée, il essuie ses cheveux du revers de la main pour en faire tomber l’excédent de nouilles et petits légumes sautés. Ça avait l’air appétissant, tout ça. « J’suis un peu déçu de pas faire face à une mort tragique, tu m’excuseras de pas rire avec toi. » Il cache sa déception, bien réelle, derrière un mouvement de sourcils sarcastique. « Tu vas faire quoi, maintenant qu’t’as fini ta blague ? J’suis toujours opé pour qu’on baise. » Non, ça marche pas, en général, mais faut pas demander à Nemo de se fouler, non plus, et il tend son joint à Alice, lâche un « T’en veux ? » avant de retirer sa main et de le remettre entre ses lèvres. « J’déconne, j’partage pas. Même avec les souffreteuses dans ton genre. » |
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Lun 19 Juin - 19:15 | |
| Ton sang aurait fait plus d’effet, connasse. Ha l’éloquence, toujours, toujours. Sale gosse malpoli, s’il avait été un de ses frères, Carmen l’aurait taloché encore et encore jusqu’à ce qu’il arrête de jurer. Enfin, devant elle. Parce que derrière les Rivera n’étaient pas mieux que Nemo. Ptêtre pire parfois. Sauf Alice. Les jurons elle a du mal, ça vient pas naturellement. Peut être aussi qu’elle râle pas souvent, qu’elle trouve pas de raison d’hurler, de rager. Connasse. Si ça lui fait plaisir, mais pas question de s’ouvrir les veines pour le faire flipper, elle en est pas à là. Pas encore. Peut être un jour qui sait, quand elle aura épuisé toutes ses idées stupides. Finalement elle l’attend au tournant, balançant ses nouilles à la figure du rouquin et bingo il hurle. Encore. Assez d’insultes pour affoler tout un couvent de bonnes sœurs. Et Alice rigole, elle rigole à s’en faire mal au ventre, elle rigole parce qu’au fond elle trouve ça terriblement marrant, parce qu’elle se sent redevenue gamine rien qu’un instant, et pour une fois c’est elle qui tire les ficelles, c’est elle qui décide. PUTAIN DE MERDE DE SA RACE DE SALOPE DE MES DEUX. Mais la surprise est de courte durée et Nemo reprend rapidement son air blasé, pendant qu’Alice récupère son souffle, les larmes aux yeux. Elle a toujours le sourire tenace, trop rare pour elle, la mine morose la plus part du temps, mais aujourd’hui y a ses yeux qui brillent un peu, sans doute plus de roses sur ses joues que d’habitude, la magie du rire d’enfant. Rotten. Merci pour le repas offert. Qu’est-ce tu fous là, ils t’ont oubliée quand ils s’occupaient de ton traitement ? Alice se rapproche un peu et attrape une nouille collée sur sa joue pour la manger avant de hausser les épaules, pas vraiment touchée par la phrase provoquante du jeune homme. Il a bien mieux dans ses manches et elle le sait. « De rien, c’est surtout comme tu tires tout le temps la gueule j’me suis dis que t’avais surement faim et je voulais t’aider à sourire un peu. Mais vu ta tronche j’en déduis que c’était pas ça. » Elle répond pas à l’autre partie, sur ce qu’elle fout ici. Pas tout de suite le moment de révéler sa situation de sdf assumé. En face d’elle Nemo entreprend d’enlever la nourriture restante de ses cheveux et de son visage, pas sur qu’il y arrive vraiment, et surement qu’il aura besoin d’une bonne douche, mais ça elle n’en a pas vraiment grand-chose à faire. Ptêtre qu’elle commence déjà regretter la fin de ses nouilles et la fin qui refait surface, cette traitresse. J’suis un peu déçu de pas faire face à une mort tragique, tu m’excuseras de pas rire avec toi. Ah. La mort. La mort et Nemo. Nemo et le suicide, Nemo et les idées noires qu’il déballe en thérapie. C’est qu’il est sérieux le gosse, bien décidé à finir ses journées dévoré par les loups ou étranglé dans un coin par un tueur en série. Chacun ses délires après tout, elle c’est les poèmes obscurs quand lui se passionne pour les morts improbables. « Désolé j’ai pas l’humeur psychopathe ce soir, faudra revenir si tu veux que je t’étrangle » clin d’œil, elle lui envoie un baiser dans l’air, sachant pertinemment qu’il réagira à ça, parce qu’elle a pas finit de jouer Alice, loin de là. Une fois qu’elle est lancée, c’est pour la soirée. Tu vas faire quoi, maintenant qu’t’as fini ta blague ? J’suis toujours opé pour qu’on baise. Ah. Nemo, Nemo. Et le sourire qui revient, plus moqueur cette fois ci. C’est la même à chaque fois, la proposition qui revient, comme un bonjour à chaque fois qu’ils se retrouvent à côtés. On baise ? Comme on va manger ? et la simplicité de la chose. Ptêtre qu’un jour elle dira oui, pour voir la gueule qu’il tirera à ce moment là. Ptêtre qu’un jour elle se contentera de le castrer pour qu’il arrête de la souler. Elle sait pas. Elle avisera en temps voulu. « Et moi je suis toujours opé pour que tu le demande poliment. Tu sais genre, des fleurs, une bonne bouteille de vin tout le blabla, ptêtre que je te laisserais toucher après ça » et ses doigts qui effleurent doucement les lèvres du roux, avant de retourner au fond de ses poches. Les trucs romantiques comme ils détestent tous les deux, elle sait parfaitement qu’il est plutôt roses noires et toiles d’araignées que champagne et confettis. Parce qu’ils se ressemblent trop sur certains points, elle a fini par s’en rendre compte dernièrement, en l’écoutant, en l’observant quand il est persuadé qu’elle ne fait que fixer le mur pendant les cercles de paroles.
T’en veux ? Qu’il lui propose soudain, le joint à portée de main et Alice qui sent son cœur s’accélérer. Pour certains c’est la promesse d’une danse charnelle qui fout des papillons dans l’estomacs, puis y a ceux comme Alice, les anciens camés à la recherche permanente des réminiscences des soirées d’extases. Rapidement elle se passe la langue sur les lèvres, hésitante, elle s’apprête à le saisir comme hypnotisée quand Nemo le lui retire et vient le coincer entre ses lèvres. J’déconne, j’partage pas. Même avec les souffreteuses dans ton genre. Référence à sa maladie, aux crises de douleurs qui la placardent au sol, et les hurlements que ça lui arrache quand elle se fait avoir. « Hm. Tant mieux, je comptais te le laisser, pas envie de me ruiner la santé » ah menteuse, menteuse, menteuse. Terrible menteuse Alice. Alors sans attendre elle lui tourne le dos lui faisant signe de la tête de la suivre. « Et toi Weasley tu fais quoi ici ? Tu sais c’est propriété privée, t’as amené quoi pour la maitresse des lieux comme offrande ? » les escaliers, ils les gravissent et finalement elle ouvre la porte vers son repère de fortune pour aller fouiller dans ses affaires, histoire de sortir son paquet de cigarette. A son tour elle allume le batonnet de nicotine qu’elle coince dans sa bouche avant de s’installer sur une des anciennes tables d’opérations, les pieds battants dans le vide. « C’est chez moi ici, j’ai décidé. Donc c’est quoi mon cadeau ? Surprend moi. » impérieuse, elle exige, les yeux rivés dans ceux de Nemo, sans aucune gêne ni aucune honte à le fixer ainsi. C’est comme un jeu, à savoir qui flanchera le premier, qui détournera la tête pour couronner l’autre roi ou reine de la soirée.
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Mar 20 Juin - 21:27 | |
| Il hausse les épaules, Nemo, fait l’indifférent, même si ça le fait toujours ricaner intérieurement, les réparties d’Alice. Il aime bien tout ça, les joutes verbales, la tension sur les mots, l’air de rien, mais il a même pas le cœur pour un sourire en coin. C’est son petit spectacle qui s’effrite, aujourd’hui, Nemo le clown n’a pas envie de rire. Il voulait vraiment être seul, ce soir. Il aurait dû se casser dès qu’il a su que quelqu’un se cachait là, quelqu’un toujours capable de se déplacer et de parler de manière audible, en tout cas. Il aurait pu supporter la compagnie d’un ou deux camés. Pas d’Alice. Peut-être qu’il a mal pris de s’être fait avoir deux fois d’affilée, coup de poing dans son orgueil de mâle. Sans doute, il s’en fout d’admettre ce genre de choses. Le joint aide un peu à supporter, heureusement, et il se demande combien il lui en faudra pour que ça le fasse marrer, tout ça. Il a pas une grande réserve sur lui, peut-être pour un de plus, et ça fait trop longtemps qu’il en consomme pour qu’il n’ait pas fait les frais de l’accoutumance. Il en faut toujours plus pour planer, et ça craint. « Meuf, t’as déjà un pied dans la tombe, ruine-toi la santé tant que tu le peux encore », il fait en décollant une dernière nouille de son oreille. Il la suit, bêtement, parce qu’il veut voir l’étage et que Marie-Jeanne adoucit son tempérament, faut croire. Et ses yeux vont vers le ciel, une fois encore, peut-être que Dieu existe, pour qu’il regarde aussi souvent au plafond. C’est surtout qu’elle vient de l’appeler Weasley et qu’il s’interroge si un jour les gens auront de meilleures références à lui servir, si tant est qu’il vive assez longtemps pour le savoir. « Weasley, sérieux ? T’as pas trouvé plus original ? J’sais pas, ‘hey, mini-Trump, t’as fait don d’tes cheveux pour sa moumoute ?’, non ? » Il est à peu près certain qu’Atticus, lui, aurait trouvé mille références littéraires mieux que ça, et il se demande si le monde entier a été élevé dans un trou à rats pour n’avoir qu’Harry Potter à la bouche. Ok, c’est le côté élitiste d’une éducation trop classique qui remonte. Mais non, il sera pas désolé pour ça. Il est jamais désolé pour rien, de toute façon.
Ils grimpent les marches ensemble, arrivent dans une salle d’opération où elle a visiblement élu domicile. Boh, Alice est une clocharde, donc. C’est marrant. Elle s’allume une clope et il farfouille dans les recoins, juste pour voir si y’a pas un truc intéressant qui traîne. Elle semble se considérer comme la princesse des lieux et Nemo n’en a pas grand-chose à faire, quand elle plonge ses prunelles au fond des siennes pour lui demander quel cadeau il lui a apporté. Nemo ne regarde pas les gens dans les yeux. C’est quelque chose qu’il pratique depuis des années, par défiance pour l’autorité, d’abord, et les professeurs, directeurs et parents qui le sommaient de les regarder dans les yeux. Ensuite, parce qu’il a très vite appris que c’est une manière très probante de se faire haïr, soit parce que ça inspire de la méfiance, soit parce qu’on le trouve lâche. Les deux lui vont, du moment qu’on le déteste, c’est bon pour lui. L’attitude de défi d’Alice ne lui fait donc ni chaud ni froid, et il détourne les yeux la seconde qui suit. « J’t’ai offert mon corps, à découper ou à baiser, t’as voulu faire aucun des deux, tant pis pour toi. Ça m’arrange, t’façon, mes p’tites pilules à moi me niquent l’envie. Elles sont pas bleues, c’est peut-être ça le souci. » Il continue son inspection des lieux en se reprenant une bouffée de weed, soupire doucement. « C’est sympa chez toi. J’aime beaucoup la déco. » Il s’avance vers un des murs, sort son marqueur pour souligner les contours d’une tache d’humidité, lui rajoute des yeux vicieux, une bouche malsaine, des dents dégueulasses. « Comme t’es l’hôtesse, t’offres quoi à boire, Rotten ? » |
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Dim 2 Juil - 17:28 | |
| Il est différent Nemo aujourd’hui, plus terne, moins luisant. Il est différent Nemo mais ça ne lui enlève rien de son mordant, de la façon qu’il a d’enfoncer le clou un peu trop profond, de taper toujours là où c’est censé faire mal. Meuf, t’as déjà un pied dans la tombe, ruine-toi la santé tant que tu le peux encore. Si elle était moins habituée ptêtre qu’elle aurait craqué, qu’elle se serait énervée comme beaucoup trop de gens face au rouquin. Mais ça ne prend pas avec elle. Du moins ça ne prend plus depuis longtemps. Ptêtre qu’elle va crever, un jour, ptêtre qu’elle crèvera même avant sa mère, avant ses frères et ses cousins. Surement qu’elle crèvera tôt. Et surement que c’est pas un petit joint qui la fera basculer. Mais elle préfère s’inventer des excuses plutôt que de craquer. Ou tout simplement parce que le joint ça sera jamais assez. « On rêve pas tous d’un aller simple en Enfer tu sais. J’ai d’autres choses à faire avant de me bousiller le corps trop vite » Comme toucher les étoiles, atteindre les sommets, devenir une putain de légende. Ou tout simplement être heureuse. Un petit mélange savant des deux surement. Elle a les lèvres qui bougent Alice et les mots qui filent trop vite, bien plus que d’habitude. Elle a le sourire tenace, tandis que Nemo se renfrogne quand elle le surnomme Weasley. Pardon Nemo, promis un jour elle trouvera un truc mieux, en attendant elle joue les stupides en pointant les évidences parce qu’elle a la flemme de se racler le cerveau à ta manière. Weasley, sérieux ? T’as pas trouvé plus original ? J’sais pas, ‘hey, mini-Trump, t’as fait don d’tes cheveux pour sa moumoute ?’, non ? Alice rigole doucement, se retournant un instant pour le regarder, lui et ses yeux fuyants qu’elle essaye de verrouiller. Elle le comprend pas Nemo, elle voudrait savoir comment il fait pour baigner autant dans le sarcasme et le venin. Non pas qu’elle voudrait apprendre, mais juste…Comprendre. « Moi j’aime bien tes cheveux ils ont couleur plus amusante que le truc de Trump. Tu te dégrade un peu trop tu sais » clin d’œil, elle lui tourne de nouveau le dos pour avancer dans les couloirs de l’hôpital.
Arrivé dans la salle où elle a élu domicile, Alice s’installe comme une reine, le cœur qui bat encore et les joues qui prennent une teinte presque humaine : un rose pâle amené par l’effort de la balade et des émotions. Ptêtre qu’elle aurait l’air d’une fille normale si elle se regardait maintenant dans le miroir, un peu de couleur sur sa peau blafarde de cadavre en devenir. Rotten. Ca la rend triste Alice, de penser à ça, de penser à sa putain de condition. Alors à la place elle se concentre sur Nemo, sur l’asperge orange qui lui fait face, et sa manie qu’il a d’éviter de la regarder dans le blanc des yeux quand elle lui parle. Elle sait parfaitement qu’elle ne le met pas mal à l’aise. C’est plutôt autre chose, une de ses multitudes facettes de chieur sur patte sans respect pour les autres. Ni même pour lui-même. J’t’ai offert mon corps, à découper ou à baiser, t’as voulu faire aucun des deux, tant pis pour toi. Ça m’arrange, t’façon, mes p’tites pilules à moi me niquent l’envie. Elles sont pas bleues, c’est peut-être ça le souci. Et le rire qui la transperce. Encore. Ca fait mal au ventre, ça fait mal aux yeux. Elle est plus habituée Alice, à rigoler. Mais bon sang ce qu’elle aime ça. Elle rigole et saute de sa table pour se rapprocher de Nemo, le suivre dans son inspection, le pas sautillant. « Tourne pas le truc en ta faveur Nemo. Si je te baisais ou si je te découpais c’est à toi que je ferais un cadeau, pas l’inverse » et ses lèvres qui se posent sur la joue du jeune homme comme pour l’agacer, ptêtre qu’elle le mordra un peu pour le provoquer, attirer son attention sur elle plutôt que sur les foutus murs. Allez, pas tout de suite, pas encore. C’est sympa chez toi. J’aime beaucoup la déco. Petite révérence elle s’incline devant lui comme pour le remercier mais ne répond rien. Bien sur que c’est sympa chez elle, elle a toujours les meilleurs goûts. Et Nemo la comprend, ça elle la capté dès la première séance où il a débarqué. Comme t’es l’hôtesse, t’offres quoi à boire, Rotten ? Ah. Cette fois ci elle se place face à lui, pour le forcer à la regarder elle ou une partie de son corps, que ça soit ses pieds ou bien ses seins, elle s’ne fout. Juste pas le mur et ce foutu dessin qu’il vient d’étaler. « Je sais pas Nemo. T’es vraiment mon invité ? » Il est plus grand qu’elle, vraiment plus grand. Mais elle ne doute pas qu’entre eux deux c’est elle qui l’étalera le premier si elle décide d’attaquer. Alors elle le pousse doucement, le doigt sur sa poitrine pour le faire reculer. « Jveux dire, j’avais pas envoyé d’invitation et toi tu t’es ramené » recule, recule, recule, jusqu’à ce que ce soit lui qui cogne contre la table d’opération. « C’est vraiment vraiment mal poli. » Y a plus de sourire sur son visage, juste l’éternelle expression d’ennui qu’elle porte constamment, son masque de marbre pour cacher le tout, les feux d’artifices permanents qui explosent en elle. « Mais bon comme je suis magnanime et que tu me fais bien rire, je vais partager. Moi. » et déjà elle le libère pour fouiller dans un des placards abimés pour en sortir une bouteille de whisky qu’elle avait piqué lors d’une soirée squattée chez Rhoan. « On joue chéri ? » provocation, encore, encore, parce que ce soir elle a pas envie d’être elle, elle a pas envie d‘être celle qu’elle vend en thérapie. Elle a envie d’un truc différent, d’un peu de piment.
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Ven 7 Juil - 14:42 | |
| Il devrait faire du stand-up. Un one-suicidal-man-show. Non, parce que visiblement, il fait beaucoup rire Alice, avec son humour à deux balles et ses sarcasmes. Elle est bizarre, Alice. Il aurait sans doute pécho plus souvent dans sa vie s’il y avait plus de filles comme elle, qui rigolent à ses blagues tordues et à sa méchanceté placide. Evidemment, le but, ça a toujours été qu’on le prenne au premier degré, qu’on le déteste en retour, qu’on le lâche, qu’on n’en ait rien à foutre de lui. Pas qu’on lui parle, encore moins qu’on en rie, même s’il sait qu’il a toujours eu un faible pour les gens qui en rient. Parce que ça change, parce que c’est différent, parce que c’est être un peu taré et que les gens tarés sont les seuls qu’il tolère. Y’a qu’à voir Atticus. Atticus est le modèle qui lui sert à évaluer les autres, et y’a jamais personne à sa hauteur, bien sûr, mais parfois, y’en a quand même quelques-uns qui arrivent à se hisser un peu plus près d’Atticus dans son estime. Alice faisait partie des gens qui l’indifféraient, jusqu’à maintenant, rien que des échanges stupides avant ou après la thérapie, des On baise ? – Dans tes rêves auxquels il a jamais trop prêté attention. Il se formalise pas des refus, il se formalise de rien du tout, et il est juste exaspéré par le baiser qu’elle vient poser sur sa joue, parce que c’est ridicule et agaçant. On se croirait revenu à la maternelle. Pourtant, il ne bronche pas, ne fait pas de commentaire sur son geste presque tendre. « Tout le monde tourne tout en sa faveur, c’est comme ça que le monde tourne. » Peut-être, peut-être pas, c’est juste une réflexion blasée de plus, un peu plus d’acide à cracher sur la vie. Nemo n’est pas un grand philosophe, il ne s’interroge pas vraiment sur tout ça, au fond, trop égocentrique pour en avoir quelque chose à foutre que le monde soit gouverné par des cons. Il n’aurait pas voté Trump s’il avait voulu autre chose.
Il achève son dessin et son joint en même temps, laisse tomber le mégot par terre en l’écrasant du pied par mécanisme. Elle se glisse entre lui et son œuvre d’art, apparemment désireuse d’attirer son attention. Il ne la regarde toujours pas dans les yeux, reluque ses seins avec une infime moue d’appréciation. Il s’en contenterait très bien s’il devait les toucher, même s’il a trop l’esprit dans le brouillard pour être ne serait-ce que passablement excité. Il ne sait pas trop à quoi elle joue, mais il se laisse faire, reculant jusqu’à heurter la table d’opération qui trône au centre de la pièce. Ils doivent avoir la même expression, à cet instant. Elle le lâche enfin pour sortir une bouteille de whisky d’un des placards. « J’suis un super invité. J’te fais don de mon art », il fait, en désignant son affreux dessin. Il n’a jamais eu de réel talent pour ça, il est beaucoup plus doué avec le maquillage. « Monstre sur tache d’humidité n°17. » Il en a réellement fait seize avant celui-là, en plus, disséminés un peu partout dans les bâtiments désaffectés de Savannah ou sur les murs des commerçants qu’il n’aime pas. Il s’assied à son tour sur la table d’opération et soupire en sortant sa dernière feuille et son reste d’herbe de son sac à dos, et se roule son dernier joint de la semaine. Plus de fric, plus de weed. « Tu veux jouer à quoi ? » Il fait tourner son joint entre ses doigts en jetant un œil dans sa direction, sourcil haussé. « Y’a pas beaucoup de jeux que j’aime, tu sais, sauf si ça implique du sang ou des meufs à poil ou les deux. » |
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Lun 17 Juil - 21:39 | |
| Tout le monde tourne tout en sa faveur, c’est comme ça que le monde tourne. Peut être, peut être pas. Alice elle y croit pas à tout ça, elle y croit pas à ce monde pourri qu’il décrit. Elle croit en autre chose, un peu flou en ce moment parce qu’elle a du mal à définir les limites, mais elle y croit. Elle est pas défaitiste Alice, malgré les cernes sous ses yeux et la moue permanente sur son visage. Elle est pas défaitiste, pas comme Nemo, pas comme sa bouche qui ne sert qu’à cracher des amoncellements de dépression et de négations. Pourtant elle n’argumente pas, se contente d’hausser ses épaules. Qu’il pense ce qu’il veut, elle est pas là pour le tirer de sa noirceur ambiante qu’elle aperçoit constamment, c’est pas son rôle à elle, c’est le rôle de personne même. Ou ptêtre d’Atticus qui sait. Elle doute.
Dans la salle où elle a élu domicile Alice surplombe, Alice domine. Sourire gamin aux lèvres, le regard qui papillonne et la vie qui pulse à travers chacune de ses cellules. C’est rare ces moments d’euphories, sans doute qu’elle carbure encore au rire de tout à l’heure, la blague trop bonne et la réaction de Nemo. De quoi impressionner les jumeaux si elle leur racontait l’histoire. Enfin pour ça faudrait qu’elle les croise, ne serait-ce que quelques minutes, mais les rencontres avec les Rivera sont trop rares. De plus en plus depuis que la maladie prend de la place, comme si c’était plus simple de souffrir dans son coin plutôt que de leur imposer la peur. Au fond elle se sent altruiste Alice, mais sans doute qu’elle est plus égoïste qu’elle ne le pense. Alors elle danse Alice, entre le poids des responsabilités et son cerveau qui hurle à plein poumons y a rien, j’ai rien. Menteuse. Alors elle se repose sur ces rares moments, comme ce soir, où y a tout qui fonctionne à peu près normalement, où y a la mélancolie qui fait la grève quelque part et c’est tant mieux. Elle profite de Nemo, de son air pas si innocent, se colle presque à lui comme pour le dominer. Et ça marche. Il recule, elle avant, les yeux rivés sur son visage constellé de tâches de rousseurs. Il est beau Nemo, le genre de beauté non conventionnelle, et ptêtre qu’après tout un jour elle lui dira oui, qu’elle l’autorisera à toucher plutôt que regarder. Parce que c’est ce qu’il fait, elle le voit bien, mais elle ne s’en offusque pas. Elle est pas de ces prudes Alice, ni de ces dévergondées. Elle est dans l’entre deux, elle sait ce que c’est mais n’en rêve pas. Pas comme Rhoan qui ne semble carburer qu’à ça, et la douleur qu’il peut en tirer. Alice c’est différent. Alice y a même pas les sentiments. Alice c’est juste profiter du moment, se perdre un peu même si elle aime pas vraiment. Mais pas ce soir. Ce soir elle se contente de jouer, de le pousser un peu du bout du doigt pour voir où sont ses limites, les vraies. Même si elle est sur qu’elle n’y arrivera sans doute jamais. Parce qu’il est comme la vapeur Nemo, il lui file entre les doigts, sans consistance réelle, et ce foutu masque d’humain sur la tronche, sourire sardonique et mauvais. Foutu diable J’suis un super invité. J’te fais don de mon art Elle hausse un sourcil Alice, se retournant pour observer son dessin maladroit sur le mur. Monstre sur tache d’humidité n°17. Numéro dix sept hein. Combien suivront après celui là ? Elle se rapproche un peu du mur, parcourt du bout des doigts les traits du marqueur et l’humidité qui a laissé sa trace. « La prochaine fois dessine le sur un truc que je pourrais garder. C’est dur de revendre un morceau de mur. Tu sais. Quand tu seras célèbre et mort. Ou dans le sens inverse » Même si elle se doute bien qu’il recherche sans doute plus la mort que la célébrité, elle s’en fout un peu Alice. Juste pour la blague, juste pour dire. Ptêtre qu’elle le prendra en photo quand elle partira, juste pour le souvenir. Mais elle a tendance à pas s’attacher aux choses Alice, comme elle ne s’attache pas aux gens. C’est plus facile d’organiser ses choses dans son testament quand on a de quoi remplir une pauvre valise plutôt qu’un appartement. Vite chasser les humeurs noires, les idées qui empestent le désespoir. Les doigts qui se referment sur la bouteille, l’invitation ou la provocation. On joue. Parce qu’Alice est joueuse, parce qu’Alice est terrible et qu’elle ne laissera pas Nemo s’en tirer comme ça. Tu veux jouer à quoi ? Elle le regarde rouler son joint, et les doigts qui se serrent un peu plus fort sur le goulot. Pas maintenant Alice, souviens toi de la dernière fois, du dérapage avec Rhoan, du cachet de trop et du regret le lendemain matin. Y’a pas beaucoup de jeux que j’aime, tu sais, sauf si ça implique du sang ou des meufs à poil ou les deux. Ah Nemo. Nemo. Il change pas. Il change jamais. Sans attendre elle se laisse tomber au sol et ouvre la bouteille. Pas de verres pour eux deux juste le goulot, elle s’en fout c’est pas comme si elle pouvait tomber plus malade qu’elle ne l’est. Pis si Nemo attrapait quelque chose, surement qu’il jubilerait. On peut mourir d’une gastro tu sais qu’elle lui murmurera pour le rassurer. « Action ou vérité. Pas de filles nues et pas de sang. Mais ça peut ptêtre s’arranger. Qui sait. » ouais. Qui sait. Elle a le cerveau qui dégénère facilement Alice et les idées qui suivent pas les chemins réguliers. C’est trop facile de disjoncter. Alors elle avale une première gorgée avant de tendre la bouteille à Nemo, l’échangeant contre son joint qu’elle lui vole des mains. Tant pis, tant pis, pourtant elle se l’était promis. « Tu commences et je dis action » parce qu’elle a pas envie de tergiverser, le joint qu’elle lui tend de nouveau, soufflant la fumée en l’air, elle est prête. Du moins c’est ce qu’elle voudrait croire.
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Lun 17 Juil - 23:51 | |
| Ah, Alice. C’est pas une fille comme les autres, Alice, elle est pas comme sa première copine, pas comme les meufs trop bourrées qui lui disent oui parce qu’elles le confondent avec Ed Sheeran. Peut-être qu’elle le sera, à la fin de la bouteille. Parfois, il a l’impression qu’elle voit ce qu’il est. Parfois, il trouve qu’elle est complètement à côté de la plaque. Il se demande ce qu’elle cherche, ce soir, si elle veut jouer avec son cœur, avec ses nerfs, avec sa vie. Il s’en fout, au fond, Nemo ne fait pas partie de ces mecs qui veulent constamment prouver leur virilité et impressionner la fille en faisant des actes héroïques (ou des choses incroyablement stupides, ça dépend du point de vue). Il s’en fout qu’elle ait des photos de lui en train de brailler, il s’en fout qu’elle le provoque ou qu’elle le nargue. C’est pas ce qu’il cherche, c’est vrai. Lui, il veut qu’on lui tourne le dos, qu’on se lasse, qu’on l’abandonne à son sort, qu’il n’ait de compte à rendre à personne. Mais c’est pas tout à fait un truc qui le rebute non plus, il cherche pas vraiment des réactions comme celles d’Alice, mais ça le tourmente pas plus que ça, parce qu’il a un faible pour ce qui sort de la routine dans laquelle il s’est enfermée. Il a un faible pour la folie, il a un faible pour ce qui est différent. Il n’avouera jamais qu’il aime bien Alice, avec son rire de cinglée et son air de zombie qui l’excite vaguement, c’est sûr. Mais elle respire la mort, Alice, et le penchant prononcé de Nemo pour la mort n’est un secret pour personne. Alors non, il n’avouera jamais, mais la marijuana s’est enfin décidée à faire son effet et y’a peut-être un petit grain de tendresse dans ses yeux, quand il regarde Alice se laisser tomber par terre et s’avaler une gorgée de whisky. Il secoue la tête et se laisse glisser au sol à son tour, parce que le monde est plus beau quand on est assis par terre, c’est bien connu. Ça doit faire partie de toute cette philosophie hippie à deux balles. « Ouais, qui sait. » Et son ton monocorde traduit son enthousiasme débordant de jouer à ce jeu crétin probablement inventé par des adolescents en chaleur. Il se prend une bouffée de joint, une gorgée de whisky, la fusillant du regard tout en buvant parce qu’elle s’est permise de lui piquer le pétard qu’elle avait refusé plus tôt. Même s’il avait pas réellement proposé non plus. Il le récupère presque brusquement quand elle le lui retend : « Touche pas à ça. J’partage pas, j’ai dit. J’dépense pas mon fric pour que toi tu planes. »
Sa colère, maigrichonne, s’efface très vite, et il fait même l’effort de faire semblant de réfléchir. « Alors t’as dit action. » Et il sourit, évidemment, de ce sourire narquois qu’ont tous les types qui veulent faire chier le monde. Autant dire que la gamme de sourires de Nemo ne s’étend pas beaucoup plus loin. Il reprend une bouffée, souffle la fumée dans la tronche d’Alice. L’altruisme de Nemo dans toute sa splendeur. Alice ne sait sans doute pas pourquoi aucune personne normalement constituée et connaissant Nemo (ce qui ne comprend pas Atticus) ne veut jouer à quoi que ce soit avec lui. C’est pas tellement qu’il soit mauvais joueur, même si c’en est peut-être à l’origine. C’est plutôt que ce qui amuse Nemo par-dessus tout, dans n’importe quel jeu, c’est de faire tout pour que le jeu se déroule mal, l’antijeu étant sa religion. Et c’est trop facile dans un jeu comme action ou vérité. « Tue-moi. » Et là, il la regarde finalement dans les yeux, avec un sourire carnassier. Il attend un temps, va jusqu’à clore les paupières, puis ouvrir un œil, comme s’il avait peur de découvrir l’Enfer, mais c’est toujours Alice en face de lui. « Bon, c’est perdu, t’es pas drôle, tu joues pas le jeu. » Il a plus rien de sérieux, à présent, en reprochant à Alice ses propres travers. « La prochaine fois qu’tu dis action, j’demande une pipe, comme ça t’es prévenue. A ton tour, j’dis vérité. » Première règle dans action ou vérité selon Nemo : toujours dire vérité, ça emmerde tout le monde et personne peut savoir si vous mentez. C’est pas du jeu ? Tant mieux. |
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Jeu 27 Juil - 21:22 | |
| Combien de fois qu’elle en a improvisée des soirées pourries comme celle-là ? Les souvenirs qui remontent de cette époque qu’elle a tenté d’effacer, les corps qui se fracassent et les seringues dans les veines, l’odeur dégueulasse des corps qui pourrissent un peu plus à chaque dose. Combien de fois s’est-elle assise par terre autour d’une bouteille volée dans un bâtiment abandonné. Y avait Samson et les autres, y avait Nash, y avait Seven aussi parfois. Y avait les rires mauvais, les rires désabusés, y avait les mains et les doigts, le genre de truc qui finissait indéniablement par la faire gerber avant de recommencer. Encore. Encore. Mais ce soir c’est différent, ce soir c’est Nemo et ses yeux à demi voilés par les vapeurs de la marie-jeanne qu’il enchaine. Nemo c’est des mots durs, c’est des mots acides qui se mélange et Alice qui ne cherche plus vraiment à savoir si c’est la vérité où juste des mensonges habilement déguisés. Y a le joint qu’elle lui pique contre toute attente la fumée qu’elle aspire presque avec avidité avant de le tendre de nouveau à son propriétaire, légèrement outré par son intrusion. Ca la fait marrer, la fumée qui sort par salve à chaque sursaut de rire. Touche pas à ça. J’partage pas, j’ai dit. J’dépense pas mon fric pour que toi tu planes. « heey c’est bon gamin, calme toi jvais pas te le manger » elle se redresse un peu avale une gorgée d’alcool avant de reprendre « puis tu sais c’est pas vraiment ça qui me fait planer. Enfin tu connais mon histoire » les drogues, la morphine dans les veines, injection de douceur pour se protéger du monde extérieur. Elle a raconté en long, en large et en travers son histoire à la thérapie, sans se cacher de ses travers, de ses déboires, elle est honnête Alice, terriblement, toujours. Elle ment rarement la gosse, et quand elle ne veut pas dire la vérité elle arrête juste de parler. Pour ça que le jeu lui fait pas peur, pour ça qu’elle préfère demander action plutôt que vérité, parce que y a pas de challenge dans les paroles alors que les actions c’est autre chose. Alors t’as dit action. Elle hoche la tête, hausse les épaules quand elle voit le sourire qui se dessine sur les lèvres du rouquin. C’est mauvais signe, mais y a rien qui lui fait peur, rien qui lui sera impossible. Elle gagne trop souvent à ces jeu Alice, tête brûlée camouflée sous un regard de blasé, y a les braises dans son corps qu’on jamais finit de brûler. Tue-moi. Mais ptêtre qu’elle s’attendait pas à ça en fait. Le sourire qui meurt sur ses lèvres alors que celui de Nemo grandit, requin dans l’océan il la regarde enfin droit dans le cœur. Il est sincère le gosse, c’est ça le pire, et ptêtre que si elle était moins clean elle aurait pu essayer. Juste pour voir jusqu’où elle pouvait aller. Mais y a pas assez de brume dans ses veines, pas assez de folie aussi. Tant pis, elle a perdu. Première fois depuis longtemps, ça change des habitudes. Bon, c’est perdu, t’es pas drôle, tu joues pas le jeu. Ca lui arrache un petit rire fatigué, elle secoue la tête avant d’attraper la bouteille pour boire une autre gorgée. Va lui falloir plus si elle décide de le supporter, quoi qu’il a encore de la marge le Nemo, avant de briser les limites d’Alice. La prochaine fois qu’tu dis action, j’demande une pipe, comme ça t’es prévenue. A ton tour, j’dis vérité. «Fais gaffe ça pourrait se retourner contre toi, t’es le premier à me clamer que tu peux pas bander » elle a les yeux qui descendent vers l’entre-jambe de Nemo, sans pudeur ni gêne, elle hausse les épaules et se met à rigoler. Le pire c’est qu’elle serait capable, elle a fait bien pire et c’est pas ça qui la choquera. « Vérité alors » elle se redresse un peu, réfléchit un instant avant de se rapprocher de Nemo. Ils sont genoux contre genoux, un peu plus et elle pourrait compter les tâches de rousseurs qui s’étalent sur sa peau. Doucement elle lui attrape les mains, caresse innocente qui vient chercher les marques sur ses bras. Du bout de l’ongle elle vient agacer les cicatrices, le regard rivé sur sa peau trop pâle. Presque plus blanc qu’elle. Presque « Ca fait quoi de partir ? T’as ressenti quoi au bout de la énième fois ? Quand t’as planté la lame juste là ? » elle est curieuse Alice, curieuse de savoir ce qu’il a vu, ce qu’il a entendu. Curieuse de l’après mort, de l’entre deux, des limbes où il a dû errer avant que les médecins ne décident de le ramener. « Y a quoi là bas pour les gens comme toi et moi ? » et le bras qu’elle porte à ses lèvres, la langue qui vient remplacer les ongles , les dents qui se plantent dans la chaire, juste autour, comme si elle voulait le vider de son sang.
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Sam 29 Juil - 23:06 | |
| Il connaît l’histoire d’Alice et des drogues. Enfin, pas vraiment. Il écoute pas trop les conneries que les autres ont à débiter, à partir du moment où on ne répond plus à ses insultes et autres provocations, ça ne l’amuse plus. Et déjà ça, ça l’amuse pas des masses. La thérapie, c’est juste une idée merdique de plus sur le tas d’idées fumeuses de son psy. Comme si parler de son envie de crever à des inconnus qui ont tous un grain allait lui donner envie de vivre. Si Atticus lui donne pas envie de vivre, il sait que personne n’y arrivera. Puis Atticus y arrive, au fond, en lui foutant toute la culpabilité du monde sur les épaules, mais faut avouer que c’est plutôt malin. Il a déjà essayé, Nemo, d’entrer dans le bureau de son psy, de lui dire oh oui, je veux vivre, je veux avancer, trouver l’amour et faire des gosses, mais bizarrement, il n’y a jamais cru. On se demande pourquoi. Peut-être qu’il devrait abandonner le sourire sarcastique quand il se lance dans son grand monologue sur le bonheur de vivre, piqué à n’importe quel feel good movie qui lui est passé sous la main la veille et sur lequel il a probablement vomi sa dernière tranche de fromage du mois en descendant une bouteille de vodka. Il l’a eue, Alice, elle s’attendait pas à sa connerie, elle l’a pas vu venir, qu’il lui commande son meurtre. Il n’est pas fier, pourtant, y’a pas grand-chose dans son cerveau aujourd’hui pour le faire kiffer, il a l’impression que tout ce qu’il fait, c’est faire semblant, faire semblant qu’il prend son pied à faire de l’antijeu comme ça. Normalement, il aime ça, quand il est pas trop vide, mais là. Il est presque déçu qu’elle l’ait pas vu venir, presque déçu qu’elle se soit pas jetée sur lui pour lui arracher la trachée, et mettre fin à sa foutue dépression, au fond. Il a presque envie de supplier son joint de lui donner des émotions plus longues qu’un quart de seconde. « Bah, c’est juste pour avoir un truc dégradant à raconter sur toi à la thérapie. Je serai le mec qu’a pas bandé parce que t’auras été un peu trop encline à le faire. Personne n’aime les gens désespérés au point de jouer sérieusement à action ou vérité. » Et ça l’amuse même pas d’avoir réponse à tout.
Puis elle se rapproche, Alice, et ça le trouble à peine, du fond du brouillard, genoux contre genoux, les ongles qui grattent les cicatrices à jamais gravées dans ses poignets. Maintenant, il sait qu’il faut couper verticalement. Mais il peut pas faire deux fois la même chose, Nemo, il est comme ces chanteurs obsédés par le renouvellement. Juste que lui il renouvelle sa manière de crever à chaque fois, toujours plus efficace que la précédente, toujours ratée au final. Il se dit que s’il se tire une balle un jour avec le revolver planqué dans le troisième tiroir de sa kitchenette, il finira probablement avec la gueule d’Arseface et bien vivant quand même. C’est la platitude ultime, quand il commence à répondre à Alice. « Alors, meuf, tu as déjà vu Dreams de Kurosawa ? Le genre trip sous acide où tu comprends rien avec des couleurs qui te niquent les yeux ? Y’avait de ça. » Y’a les dents d’Alice qui s’enfoncent dans son poignet et il ne tressaille pas. Se faire bouffer par une cannibale, c’est une belle mort. Il aurait préféré se faire sucer par une vampire, mais c’est plus un gamin, il y croit plus, à ces histoires-là. Il ne bouge pas, ne tente pas de se dégager, continue son merveilleux récit sans broncher. « Puis au bout d’un moment, y’a eu la lumière et une grande chaleur là dans mon ventre et puis y’a un ange qui est apparu et il m’a demandé si j’voulais baiser. C’est triste qu’on m’ait ramené parce que les anges sont pas censés avoir des organes génitaux, right ? Du coup j’aurais bien voulu savoir ce qu’il avait comme trou à disposition. » Rien. Y’a rien, Alice. Y’a que dalle, et c’est ça qui est bien. C’est qu’il n’est plus là, qu’il n’y a plus rien à ressentir, que c’est juste le néant, qu’il a plus à exister. Jusqu’à ce qu’un enfoiré décide de le ramener. « T’es quoi ? Une petite chienne ? Mords plus fort. Au moins jusqu’à l’hémorragie. » Il attrape son poignet avec la délicatesse du mec qui plane trop pour savoir ce qui se passe, le porte à sa bouche et y plante les canines sans retenue, comme pour montrer l’exemple, pour qu’elle sache ce qu’elle doit lui faire ressentir. Y’a le goût de ferraille qui monte dans sa bouche et il lèche le sang qui perle comme s’il espérait qu’elle lui refile sa maladie. Donne-moi ta mort, Alice, donne-moi ta belle mort de malade, ta mort que personne pourra jamais t’enlever. |
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Dim 30 Juil - 23:22 | |
| Bah, c’est juste pour avoir un truc dégradant à raconter sur toi à la thérapie. Je serai le mec qu’a pas bandé parce que t’auras été un peu trop encline à le faire. Personne n’aime les gens désespérés au point de jouer sérieusement à action ou vérité. Qui l’aurait cru de toute façon, le mioche aigri par la vie que toute la tribu déteste au plus haut point ? Qui l’aurait cru s’il avait essayé de la trainer dans la boue, elle la gamine modèle de la thérapie ? Elle rigole tout bas Alice, secoue la tête avant de répondre doucement « t’as pas besoin de ça, j’raconte suffisamment de trucs dégradants pour deux. Mais chui plus à ça près. » ouais, à quelques anecdotes à en faire pâlir les honnêtes gens, les cicatrices de piqûre sur sa peau trop blanche et les cicatrices des nuits où tout à foutu le camp. Il pourra jamais faire pire que ce qu’elle raconte Nemo, ou alors si mais ça la touchera plus. Y a plus rien qui la touche depuis longtemps. Sauf ptêtre quelques noms, Seven ou Nash, quand ça revient la nuit comme un boomerang en pleine face. La soirée aurait pas du tourner comme ça, lui et ses mots poisons, elle et son cerveau qui dérape. Y a le morbide qui prend trop de place, les écarts qui se creusent et les peaux qui se goûtent. Les dents sur son bras, les ongles sur les lignes, il a coupé à la verticale. C’est con. S’il avait mieux réfléchit ptêtre qu’il aurait réussi. Alors, meuf, tu as déjà vu Dreams de Kurosawa ? Le genre trip sous acide où tu comprends rien avec des couleurs qui te niquent les yeux ? Y’avait de ça. Elle connait pas Kurosawa Alice. Et les trip sous acide elle aime pas ça ; Ca vous retourne le cerveau et pas en bien, les bulles de folie qui explosent alors qu’on cherche un échappatoire à celle qui nous ronge déjà. Puis au bout d’un moment, y’a eu la lumière et une grande chaleur là dans mon ventre et puis y’a un ange qui est apparu et il m’a demandé si j’voulais baiser. C’est triste qu’on m’ait ramené parce que les anges sont pas censés avoir des organes génitaux, right ? Du coup j’aurais bien voulu savoir ce qu’il avait comme trou à disposition. Et il continue dans ses histoire sans queue ni tête, sans sens réel et surement inventé de toutes pièces pour la soirée. Il continue Nemo, et Alice sent que y a son cœur qui fait des dératés, y a son esprit qui s’imagine des trucs pas nets, le vide et le néant, la chute sans fin et elle qui hurle. Encore. Encore. Seule. C’est les dents de Nemo dans sa chaire qui la ramènent, le cri de douleur que ça lui arrache la redescente sévère. T’es quoi ? Une petite chienne ? Mords plus fort. Au moins jusqu’à l’hémorragie. Sa langue à lui sur sa peau à elle et la brûlure de ses canines qui ont cherchées à ponctionner ses veines. Pourtant elle retire pas son bras Alice. Elle retire rien, se contente de fixer le sang qui perle sur ses lèvres à lui, sur sa peau trop blanche, et la douleur qui pulse au rythme de son cœur. « Tu parles d’hémorragie, chui un peu déçu de ton exemple » constatation simple, Alice qui fixe Nemo, Nemo qui ne la fixe surement pas. Elle sent son cerveau qui se délite Alice, les larmes qui voudraient couler et la mélancolie qui rapplique comme la marée. « C’est quoi ça Nemo ? Tu peux pas faire plus ? Et c’est toi qui me traite de chienne ? » Fais gaffe Nemo, Alice elle a ses détresses et ses envies, elle a ses démons qui sont trop gourmands et la folie aussi. Fais gaffe Nemo, à trop jouer avec le feu tu pourrais te bruler, mais au fond c’est surement ce que tu veux pas vrai ?. De nouveau elle lui tire le joint des mains et le glisse entre ses lèvres avant de plaquer Nemo à terre. C’est pas violent, c’est pas brutal, c’est juste comme ça, elle qui s’installe à califourchon sur lui pour le regarder, le dominer. Elle inspire la fumée, reste un instant le regard dans le vide avant de recracher le tout au visage du rouquin. Y a sa main droite qui vient immobiliser le visage de Nemo, comme pour le forcer à la regarder dans les yeux, voir qu’elle déconne pas, ou ptêtre juste un peu. Puis de sa main gauche elle fouille à tâtons dans sa poche, en sort son couteau à cran qu’elle ouvre sans hésite. Clic le bruit de la lame qui se déploie et la jeune fille qui vient replacer le joint entre les lèvres de Nemo comme pour lui filer une bouffée de courage. « Tu penses être taré Nemo, mais y a pire que toi dans la jungle » et les lèvres qui se posent dans son coup, qui descendent petit à petit jusqu’à l’encolure du t-shirt. Y a la lame qui vient déchirer le tissu dévoilant la peau laiteuse du jeune homme. « Chui pas une chienne Nemo. Rentre toi bien ça dans la tête. Plus jamais tu me traite de chienne » non plus jamais. Parce que ça sonne dégueulasse dans ses oreilles, ça réveille des trucs qu’elle veut oublier. sale chienne et les coups, sale chienne et les larmes. « Ton frère il m’en voudras si je t’abime ? » qu’elle finit par murmurer tout bas, alors que y a la lame qui caresse sa peau, de haut en bas, jusqu’au nombril, route invisible qu’elle vient agacer du bout de sa langue avant de couper. Juste un peu. Un tout petit peu. Une incision. C’est pas grand-chose pas vrai ? Et le carmin sur sa peau blanche, comme un conte de fée désuet.
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Jeu 3 Aoû - 14:26 | |
| Il est trop détendu, Nemo, y’a Marie-Jeanne dans ses neurones et le vide qui brille dans son regard. Il sait pas trop s’il est là ou ailleurs, y’a que le sang qui imprègne sa langue pour lui rappeler qu’il déconne encore, mais il sait plus trop si c’est une hallucination ou pas. T’es où, Nemo, y’a ses yeux qui appellent, et il est nulle part et partout à la fois. C’est le sourire absent sur ses lèvres quand Alice lui fait part de sa déception, les mêmes conneries sur la virilité, les mêmes débilités qu’il brasse à longueur de journées pour se faire détester. Il est pas assez fort, Nemo, pas du tout physique, comme garçon, et pour cause, le sport, ça améliore l’humeur, ça réduit la dépression, ça augmente cette foutue espérance de vie qu’il trouve déjà bien assez longue. Nemo, il a rien pour lui, et il cultive ça comme si c’était le summum de la beauté. « Nah, j’suis un poisson-clown, pas un piranha, t’as cru. » Toujours le cynisme, toujours le sarcasme, ses meilleurs amis, même l’esprit en plein brouillard. Elle provoque, Alice, et il sait pas s’il aime ça ou pas. Il sait pas s’il veut l’étrangler ou l’embrasser, alors il dépose un baiser sur son poignet avant de le lâcher. Il sait, en fait, il veut qu’elle l’étrangle et pas l’inverse, il veut qu’elle lui fasse mal, qu’elle le crame, qu’elle le tabasse, qu’elle lui éclate le crâne contre le sol froid. Il remarque plus quand elle lui pique son joint, il a juste ce petit sourire con du mec en plein fantasme lorsqu’elle le plaque au sol, avale la fumée qu’elle lui renvoie à la gueule, les pupilles fuyantes, même quand elle force son visage en face du sien. Non, Alice, on fera pas ça, on se regardera pas comme deux amoureux transis. Clic, le couteau est de sortie, poc, le joint qui lui échappe des lèvres parce qu’il sourit trop grand et échoue juste à côté de sa joue sur le carrelage.
« Chienne. T’as niqué mon T-shirt préféré. » Et il rit, et il a le cœur qui bat pas assez vite. C’est même pas une attaque, c’est même pas vrai, tous ses T-shirts psychédéliques se ressemblent comme deux gouttes d’eau à travers son moral pourri. « J’crois que tu me connais mieux que ça, Alice. Sale. Chienne. J’le redirai encore et encore, jusqu’à ce que tu décides de me planter. T’as plus qu’à choisir le sens du mot planter. » C’est comme ça qu’il se soigne, Nemo, c’est comme ça qu’il compense la vie qu’il a pas choisie. C’est comme ça qu’il arrive à supporter les autres, qu’il arrive à supporter d’être encore là. Il pense toujours à la mort, Nemo, même quand il est trop stone pour se comprendre lui-même, même quand ça le fait beaucoup trop marrer. Tue-moi, et il était peut-être un peu trop sérieux quand il a dit ça. Et puis, Atticus, qui s’immisce dans ses pensées au moment où la lame vient chatouiller sa peau, le pincement de la coupure en même temps que le pincement au cœur. Atticus, c’est son seul instinct de survie. La douleur n’est pas assez forte, la lame pas assez enfoncée, il a le sourire qui s’efface et les prunelles qui se vrillent dans celles d’Alice, pour une fois. « Pourquoi tu causes de mon frère, Alice ? » Oui, pourquoi, Alice ? Ça tournait si bien entre nous. Il pourrait se relever brusquement, pour que le cran d’arrêt qui effleure toujours sa peau se plante dans son estomac, il pourrait, il pourrait, mais à la place il l’attrape, le jette plus loin, se redresse sur ses coudes pour mieux la toiser. « T’as gâché la soirée. » Véritable adolescente dont la première fête vient d’être interrompue par l’arrivée des parents. Il est peut-être sérieux, il l’est peut-être pas, il doit pas savoir lui-même, au fond. Atticus, c’est ce qui le détraque, c’est ce qui le pousse à pas se trancher la gorge avec le couteau, là, tout de suite, c’est ce qui le maintient en vie de la façon la plus artificielle qui soit. Si tu m’aimes, reste en vie, si tu meurs, je meurs aussi. Atticus et son foutu remake de Roméo et Juliette version bromance. Y’a peut-être de la terreur, aussi, la terreur de trop aimer ce que fait Alice, parce qu’elle n’est pas n’importe quelle fille, malgré tout ce qu’il peut dire. « Frappe-moi, Alice, j’dirai pas que c’est toi. »
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Jeu 3 Aoû - 19:55 | |
| Nah, j’suis un poisson-clown, pas un piranha, t’as cru. Non elle a rien cru Alice. Elle voit bien qu’entre eux deux c’est elle qui le bouffera le premier s’il fallait se décider. Elle sait Alice, elle le sent, y a la rage dans ses veines à elle quand y a le désespoir dans celles de Nemo. Poisson Clown, tu parles, triste Pierrot et ses blagues sans chutes. Elle l’applaudirait presque si elle avait moins mal, si elle était moins choquée par la morsure, moins tiraillée par les mots. C’est la cohue dans son cerveau bancale et Nemo qui n’aide en rien quand il vient déposer un baiser sur son poignet comme pour réparer le mal commis ou peut-être pour souligner la douleur. Fais pas ça Nemo. Parce qu’un baiser c’est trop doux, c’est pas lui, c’est pas elle, c’est pas eux. Fais pas ça Nemo avec ton regard de paumé, y a le cœur d’Alice qui refuse et son corps qui se met en mouvement comme pour faire fuir les sentiments – quels qu’ils soient – que ça peut provoquer. Y a elle sur lui et lame qui vient jouer, comme une barrière entre les deux, le t-shirt bousillé – tant pis il était moche – et Alice qui commence à s’enfoncer. N’y va pas Alice, n’y va pas. Mais c’est trop tard, c’est les insultes de Nemo qui résonnent dans sa tête, c’est la morsure qui pulse sur son poignet, c’est les lieux macabres et ptêtre la vie tout simplement. C’est retour en arrière vers une personne qu’elle déteste, la colère qui gronde et l’envie de meurtre. Ca tombe bien y en a qui demande que ça et elle l’a sous les doigts. Chienne. T’as niqué mon T-shirt préféré. « Ta gueule » qu’elle murmure doucement, la lame et les lèvres qui se mélangent. J’crois que tu me connais mieux que ça, Alice. Sale. Chienne. J’le redirai encore et encore, jusqu’à ce que tu décides de me planter. T’as plus qu’à choisir le sens du mot planter. « Mais ferme ta gueule putain Nemo » Nemo pas Satan, pas Weasley, pas un autre roux débile qui lui est passé par la tête. Nemo, Nemo, Nemo et ça tourne dans sa tête, elle a envie de chialer ou d’hurler, putain c’est passé vite, à la vitesse d’un fusée, elle a pas vu le trop plein venir, elle qui essaye de tenir à distance les émotions trop violentes. C’est mauvais pour la santé à ce qu’il parait. Alors elle chute Alice, franchit la ligne, trace sur le torse du jeune homme la première coupure, superficielle mais bien réelle. Et ça le fait même pas marrer. Non. Non. C’est autre chose, c’est le sourire qui se transforme, c’est le regard trop sérieux comme s’il venait d’atterrir d’un bad trip et qu’il se rendait compte de l’étendue du carnage. Pourquoi tu causes de mon frère, Alice ? Ah. Il est là le problème. La blonde qui se redresse un peu, le couteau toujours à quelques centimètres du derme de Nemo. « Et pourquoi pas ? Chai pas on était bien parti toi et moi, tu veux qu’on l’appelle qu’il nous rejoigne ? » c’est le serpent qui prend place, le regard qui cherche celui de Nemo. Putain. Regarde moi Nemo qu’elle a envie de hurler. Mais il n’en fait rien. C’est qu’elle s’en fout d’Atticus au fond, elle le connait pas vraiment, pas beaucoup, juste quelques regards échangés lors d’un session, les cernes qui font écho à celle qu’Alice porte avec fierté qui ont éveillé sa curiosité un bref instant. Y a le couteau qui vole, arraché de ses mains et Alice qui ne se débat pas. Elle s’en fiche, au fond elle n’en a pas besoin. C’est plutôt Nemo qui se redresse sous elle, tête à tête un peu comme en amoureux sauf que y a rien de tout ça. T’as gâché la soirée. « Non toi t’as gâché la soirée » qu’elle murmure tout bas, parce qu’elle était bien avec son livre et son reste de nouilles sautées. Ptêtre qu’elle aurait bien dormi ce soir s’il s’était pas pointé, s’il avait décidé de venir s’incruster dans un endroit déjà occupé. Frappe-moi, Alice, j’dirai pas que c’est toi. Putain. Et Alice qui se redresse d’un bond, le sourire qui se tord, et la distance qu’elle creuse. [color=#660033] « Mais merde Nemo. Merde ! » elle a des bras invisibles qui serrent sa cage thoracique, étreinte mauvaise qui lui donne impression de couler. C’est une crise ? Est-ce que c’est une crise ? Et la douleur qu’elle imagine qui se propage dans sa colonne, fugace. « FAIS CHIER » et elle qui hurle, pour la première fois depuis longtemps, si on passe les râles d’agonies quand sa moelle épinière décide de déconner. C’est le coup qui part vite, trop vite, son pied qui vient cueillir le roux au visage comme pour le renvoyer au sol. « Tu crois que je suis quoi Nemo ? Ton jouet ? T’as vu ça où putain ? T’as vu ça où ? » Et pourtant elle le fait, y a la gifle qui fuse et qui vient percuter sa joue, le claquement qui retentit dans toute la salle. « T’es mauvais Nemo t’es mauvais. » y a les larmes qui coulent un peu, de rage, de frustration, l’envie de le déchirer vivant. Ou de l’embrasser. Merde. De nouveau elle le domine, y a rien de doux dans ses gestes, y a rien de précieux. C’est désespéré quand elle vient l’embrasser, quand elle attrape sa lèvre entre ses dents, pour le mordre jusqu’au sang. Vampire elle aspire, avant de plaquer son front contre le sien, le cœur qui bat fort. Trop fort. Parce qu’elle sent vivante et en même temps tellement dégueulasse, parce que y a l’adrénaline plus forte qu’avant un concert ou quand elle saute dans la fosse. Y a Nemo et son sang, y a Nemo et sa douleur, y a Nemo et ses envies de morts. « Tu veux crever Nemo ? On échange viens. Tu verras. C’est long, c’est dans l’agonie, tu souffriras mais de toute façon t’aime ça non ? » les ongles qui se plantent dans ses joues pour le forcer à la regarder, qu’il détourne pas les yeux, pas cette fois. « T’es mauvais tu devrais pas être là » alors pourquoi elle bouge pas ? Pourquoi est-ce qu’elle attend presque qu’il lui demande de recommencer, comme l’envie de libérer la douleur, de transférer la peur, de se sentir en vie, pour la première fois depuis sa dernière prise d’Oxy. Elle en chialerait presque encore.
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Ven 11 Aoû - 19:47 | |
| Pourquoi elle est si moche, Alice, pourquoi elle est si sale, pourquoi elle est si belle, pourquoi elle est si parfaite. Pourquoi elle est si monstrueuse. Pourquoi elle est n’importe quoi et tout en même temps, pourquoi elle fait crasher son cœur comme ça, pourquoi elle lui donne ce qu’il veut, pourquoi elle lui reproche ça à lui. Pourquoi. C’est pas possible de répondre, avec les vapeurs de weed dans les poumons, le cerveau paumé dans le brouillard et la douleur seule pour le réveiller. Alice. Alice lui fout son pied en plein visage et il a presque l’impression de sentir la plaie se former sur sa pommette trop saillante. C’est un squelette, Nemo, fais gaffe, Alice, de pas te blesser en frappant. Ou blesse-toi, rien à foutre, mais surtout blesse-moi plus fort. C’est tout son corps qui le crie, c’est les gémissements de douleur qui en sont pas vraiment alors qu’il se roule aimablement au sol. Un réflexe de survie, vraiment ? C’est pas son truc, pourtant. Et puis il s’étale de nouveau par terre convenablement, histoire de lui faciliter la tâche quand elle tapera encore, encore, qu’il veut dire, encore, encore, encore. C’est trop lui la chienne des deux. Et putain, il aime ça, et putain, pourvu qu’elle le tabasse à mort. Et la gifle qui fuse, il a envie de dire que c’est pas comme ça qu’on fait, mais il aime trop la chaleur de la main d’Alice sur sa joue, la souffrance qu’elle y a laissée, c’est bon, c’est trop bon, elle joue le jeu à fond et il sait même pas comment il a réussi à la fissurer, à la craqueler, derrière l’écran de fumée, le voile sur ses yeux bleus qui ont tout perdu de leur électricité. C’est bien la peine de planer maintenant, lui qui se plaignait de rien ressentir, c’est pire, c’est presque la douleur qui est atténuée et le rire qui se faufile entre ses lèvres sans qu’il y comprenne rien.
Puis y’a la bouche d’Alice. Sur la sienne. Ses larmes de rage qui viennent tremper ses joues, donne-moi, donne-moi, donne-moi, et y’a ses phalanges qui viennent s’enfoncer dans ses hanches et sur ses flancs. Il veut avoir mal, encore, et Alice exauce ses prières, encore, les dents qui se plantent dans sa lèvre inférieure et il gémit, le son qui se perd dans sa gorge, encore un entre-deux, le sang qui coule et qu’il lèche, avant de remettre sa langue dans sa bouche pour qu’elle arrête de parler. T’es mauvais, Nemo, tu devrais pas être là et il est pas sûr d’être là, en fait, parce qu’il embrasse encore Alice et que c’est crade, et sans intérêt, il est foutrement excité sans l’être, et ça l’emmerde autant qu’il aime ça, les ongles qui lui griffent le visage parce qu’il la regarde toujours pas. Il sait pas ce qu’il fout, Nemo, il sait pas s’il a capté un seul mot de ce qu’Alice lui balance, il en a rien à branler et en même temps, il échangerait bien, oui, sa mort, une belle mort, sa mort où personne va lui demander de continuer à vivre, parce que ce serait en vain, de toute façon. Il aimerait grave être condamné, Nemo, peut-être même qu’il demanderait direct qu’on achève ses souffrances, peut-être qu’Atticus dirait oui, comme ça. Ou peut-être qu’il aurait envie de vivre, parce que la mort aurait pas d’intérêt si elle était si facile à obtenir. Y’a bien une raison pour laquelle il est encore là, non ? Autre que le karma et la vie et la mort qui ont décidé de se liguer pour le niquer sévère. « J’suis là, pourtant. J’ai pas envie d’être là et j’le suis, Alice. » Alice, qu’il souffle contre sa peau, Alice, qu’il a envie de répéter, fais-moi mal, encore, fais-moi mourir un peu, s’te plaît. Il serait presque poli, il serait presque doux, s’il y avait pas ses mains sur ses hanches qui serrent trop fort. Mais ça fonctionne pas comme ça, mais il peut pas dire ça comme ça. Et y’a le mensonge qui se glisse sur la pointe de sa langue sans qu’il ait à forcer, le sourire du mec qui plane comme gage de sincérité, comme si ça venait du fond d’son cœur, secret lâché par intervention divine de l’herbe bleue. « J’suis amoureux d’toi. » A quoi il joue, il ne sait pas, il veut juste foutre le bordel, s’amuser avec Alice comme un chat avec le cadavre d’une souris, il veut juste qu’elle le croie, qu’elle le croie pas, qu’elle le massacre dans tous les cas. « J’suis amoureux d’toi, Alice », qu’il répète, comme si ça pouvait signer son arrêt d’mort. |
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Jeu 17 Aoû - 13:39 | |
| Pourquoi t’es là Nemo, pourquoi tu rigole là où tu devrais pleurer, pourquoi tu danse sur les limites de son cerveau. Pourquoi tu fais ça Nemo, chaque mot qui s’imprime dans la chaire d’Alice, un peu plus fort, encore, encore, qui vient grignoter les dernières miettes de normalité de son esprit. Elle craque Alice, les coups qui partent alors qu’elle se vante non violente. Sauf pour les cons. Est-ce qu’on peut considérer que Nemo est un con ? Et encore, c’est lui faire une faveur, de le casser comme ça, sans doute que c’est ce qui le fait bander le soir parfois, quand il s’imagine étranglé par une zombie ou une dracula. Alors elle frappe Alice, le pied, la gifle, la dent qu’elle déchire. Baiser salé, baisé ferreux, baiser dégueulasse qui pourrait lui donner envie de gerber si elle était pas tellement paumée. Paumée. Parce qu’elle craque jamais Alice. Ou très peu. Parce qu’elle en est fière, de sa composition de glace, statue sans cœur aux sentiments gelés. Pourtant y a Nemo qui arrive à se faufiler, à venir tout cabosser. Elle était bien avant, bon sang ce qu’elle était bien. Et il a tout fait foiré. C’est pas elle celle qui casse l’ambiance. Non c’est lui. Pourtant elle arrive pas à s’en détacher. C’est comme une putain de bestiole, un insecte qui vole autour de la lumière, sachant surement qu’au moindre contact avec l’ampoule elle finira cramée. Ses mains sur ses hanches, les ongles qui s’enfoncent, s’ils étaient plus fonctionnels peut être que ça finirait différemment, ptêtre qu’ils s’enverraient en l’air comme la majorité des gens histoire de régler leurs problèmes. Mais ils ne sont pas fonctionnels. Non. Loin de là. A la place c’est le sang dans la bouche, c’est le sang dans les dents, c’est le sang sur l’âme. C’est les dernières briques de sanité qui s’effondrent quand il vient murmurer contre sa peau. J’suis là, pourtant. J’ai pas envie d’être là et j’le suis, Alice. Démon personnel, le rôle lui va bien pas vrai ? Il a même la couleur de cheveux adéquate, faut dire qu’un roux ça ne peut qu’être diabolique non ? Non. Cliché. Pourtant Nemo c’est ça, c’est le maelström de douleur, d’agonie, de noirceur, c’est la vie aspirée en une bouchée, plus rien, juste du néant qu’il reste dans l’assiette. Pas assez de quoi manger. « Comme quoi on a jamais ce qu’on veut » qu’elle répond la voix cassée, la crise trop proche de recommencer.
J’suis amoureux d’toi. Pardon ? C’est comme de l’acide, contact électrique, elle écarte ses mains pour éviter de se brûler. J’suis amoureux d’toi, Alice. Encore, encore. Il répète comme si c’était une vérité, sourire gamin aux lèvres, l’amour dans le regard. Vraiment ? L’amour ? Y a que d’la brume dans ses pupilles pourtant. « Menteur » la sentence tombe, Alice devient de glace. Y a plus rien de vivant chez elle, si ce n’est son torse qui se soulève lentement au rythme de ses respirations. « Menteur » qu’elle répète comme lui, miroir dégueulasse, tâché par le temps. Parce qu’il ne peut pas l’aimer. Il n’aime personne si ce n’est cette idée poétiquement ridicule de la mort par suicide. Il ment parce qu’il n’a pas le droit. Il ment parce que c’est faux. Parce que c’est grave. Parce que c’est honteux. « Rigole pas avec ça Nemo » qu’elle siffle doucement. « Tu fais ça pour me faire marcher, me faire disjoncter » et sans doute que ça marche. Nouvelle gifle. Ca claque. « Retire ça tout de suite » une autre encore. De toute façon c’est pas comme s’il allait répondre. « Tu mens, tu mens, tu mens. T’es un menteur, t’es dégueulasse Nemo, essaye pas de m’entrainer parce que t’es malheureux » elle veut pas couler Alice, elle se débat dans les filets, elle cherche à crever la surface, respirer jusqu’à en faire exploser ses poumons. De l’air, de l’air. Elle a besoin d’air. De l’air ou elle va crever, et ça sera pas beau, ça sera pas romantique, pourtant y aura écrit tuée par l’amour, au fond elle le savait depuis longtemps que c’est ça qui l’achèverait.
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Sam 2 Sep - 23:01 | |
| Menteur, qu’elle dit. Menteur, menteur, menteur, et y’a une petite voix au creux de son oreille, sale petite voix enfantine et moqueuse, mais ça se transforme, ça mute, ça devient difforme et laid, ça devient oh le menteur, il est amoureux, ritournelle qui passe en boucle dans son cerveau niqué par la marijuana. Il sait pas s’il aime ça ou pas, il sait pas si c’est vrai ou pas, il sait qu’il a dit ça pour la rendre folle, lui faire péter les plombs, pour qu’elle le frappe encore. Mais peut-être que frappe-moi ça veut dire aime-moi, en langage Nemo, aime-moi plutôt que déteste-moi, pour une fois. Peut-être, peut-être pas, dans le brouillard, on ne peut être sûr de rien. Sur la route, dans le brouillard, les arbres ont l’air de géants endormis et les voitures en face de monstres apocalyptiques, alors dans le brouillard, Alice a l’air de la plus belle fille du monde, ou de la plus hideuse – et peut-être que c’est ça qu’il aime – et Nemo sait plus du tout ce qu’il veut, ce qu’il dit, ce qu’il fait. Il a peut-être seulement un peu conscience de son sourire de gosse, sourire béat comme s’il venait d’être frappé du coup de foudre, mais y’a rien de lucide dans son regard. Et ça Alice l’a vu. C’est pour ça qu’elle le traite de menteur, et sans doute que sans s’être défoncé, il aurait menti encore plus mal que ça, n’aurait même pas cherché à avoir l’air sincère, qu’elle le tabasse juste parce que c’est un connard, point barre. Mais là, y’a comme un doute qui subsiste, qui plane au-dessus d’eux, parce que la réaction d’Alice est excessive, si elle a juste perçu qu’il jouait au même jeu que d’habitude. Parce qu’elle est si froide, si glaciale, si indifférente, telle qu’il la connaît, et qu’elle brûle et crame tout à coup. Et il a envie de ça, mais il sait plus ce qu’il pense lui-même, soudain, c’est comme si y’avait eu autre chose, entre eux, qu’un petit rien avait dérapé et avait entraîné tout le reste dans sa chute. Comme si c’était pas la bonne Alice et pas le bon Nemo. Il a pas cherché à avoir l’air sincère, parce qu’il l’est pas, mais peut-être que y’a un fond de quelque chose quelque part qui fait que pendant un fragment de seconde il a paru assez sincère, assez pour qu’elle continue à faire ce qu’il veut, pour qu’elle exauce ses vœux non formulées, pour qu’il reçoive deux nouvelles gifles, bien plus violentes que la première, même s’il aimerait qu’elle recourbe les doigts et que ce soient des poings et non des paumes qui se heurtent à sa face.
Et le sourire reste. Figé sur ses lèvres, beaucoup trop naturel, beaucoup trop doux, l’air de dire j’veux que tu coules et que tu m’emmènes avec toi, et oublie surtout pas de m’emmener. C’est ça, qu’il veut dire, quand il la regarde au fond des yeux, de ses prunelles voilées, presque opaques maintenant qui ne peuvent rien dire du tout. Il n’a même plus le réflexe de les détourner, à présent, il veut la voir, il a l’impression, la regarder, plus longtemps, et garder son image, l’imprimer sur sa rétine, l’y graver au fer chaud. « J’suis pas malheureux » tant que j’suis avec toi, il a envie d’ajouter pour la blague, mais il se mord la langue au dernier moment. A la place, il remonte ses mains sur ses flancs, jusqu’à sa taille, jusqu’à ses seins, l’air de rien. « Et j’retirerai pas. J’dis ce que j’veux. » Et c’est vrai que les mots n’ont pas beaucoup de valeur, pour Nemo, que tout ce qu’il dit est bien souvent sarcasme ou mensonge, rarement autre chose. « Embrasse-moi encore », qu’il demande, presque poliment, comme s’il demandait frappe-moi encore. Pourtant il sait que ça marchera sans doute pas, cette fois, pourtant il s’attend pas à plus. Il aurait pu insister, il aurait pu lui énoncer tout ce qu’il aime chez elle, même si c’était la liste de tout ce qu’il hait chez elle, pour la convaincre, pour la faire douter, il aurait pu, il aurait pu. Mais il ne veut pas la bousiller, pas tout à fait, pas maintenant, il y a encore trop de vide en lui et il ne pense plus droit, de toute façon. |
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rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Ven 8 Sep - 23:38 | |
| Elle agonise Alice dans cette salle d’hôpital qui pue la mort. Elle agonise Alice, quand les mots de Nemo la ceuille en plein visage. Elle agonise Alice à chacun de ses gestes, ses caresses qui n’en sont pas vraiment et ses doigts qui viennent se poser sur sa poitrine. Il espère entendre son cœur peut être, comme si enterré là, quelque part sous la chaire et les os, y avait encore un organe vivant, un organe battant. Palpite petit cœur, elle a encore besoin de toi Alice. C’est difficile evidemment, quand chaque personne rencontrée s’amuse à planter un peu plus ses ongles dedans. J’suis pas malheureux. Ca sonne comme une blague à laquelle Alice ne peut plus rire, elle y voit plus rien de drôle dans tout ça, parce que le mensonge est moche, le mensonge est dégelasse. Il est malheureux Nemo, peut-être même plus qu’elle quand le blues la frappe un vendredi soir à la sortie d’un bar. Et j’retirerai pas. J’dis ce que j’veux. Pourtant on avait dit que ce soir c’était elle la reine, alors elle a bien le droit d’interdire ce qu’elle veut Alice. Et là pour l’instant c’est Nemo qu’elle veut interdire, Nemo trop grand, Nemo trop maigre, Nemo trop absent et son regard qu’il n’arrive même plus à dévier. Yeux dans les yeux et ça fait mal. Embrasse-moi encore. Ou détruis-moi encore. Un peu des deux et ses dents contre sa chaire. Sans doute qu’elle craquerait si dans son âme ça pleurait pas autant. Je suis amoureux de toi. Et combien de fois qu’on le lui a dit, client plein de désillusion ou souvenirs d’une bande de gamins marginaux, bébé du groupe quand il la prenait dans ses bras. Je n’aime que toi, entre les coups de reins et les coups de poings, l’amour ça veut dire quoi au fond hein ? L’amour ça veut dire quoi ? Pour Alice ça a un sale goût de morphine rance, capable de t’envoyer à des sommets mais la descente se fait sans parachute. Bang contre le bitume, tu t’écrase la tête la première, les dents qui se fracassent en même temps que ton cœur. « Lâche moi » et la panique qui filtre dans sa voix. « Lâche moi j’ai dis » Ptêtre même qu’elle en pleurerait Alice. Et c’est comme s’il était fait de lave en fusion, la brûlure atroce qui la force à se lever, à s’écarter, effacer de sa peau les dernières traces de lui. « Si t’es pas malheureux moi je le suis, alors j’aimerais que tu respectes ça » bon retour mélancholie, ça faisait longtemps pas vrai ? L’impression d’étouffer à chaque bouffée d’aire aspirée, le monde qui va trop vite, trop bruyant alors qu’ils ne sont que deux dans une immensité de vide. Rapidement elle tourne le dos à Nemo, enfonçant dans son sac quelques affaires, le reste elle le met dans une valise cabossée qu’elle enferme à double tour dans un placard, clé du cadenas glissé dans la poche, contre son cœur. Elle a les mains qui tremblent, Alice, et pendant tout le procédé elle a l’impression qu’elle pourrait crever. Juste maintenant. Si facile. Dans sa poche elle attrape ses cachets, son tube orange préféré et les pilules qu’elle gobe à longueur de journée quand le mal commence à la ronger. « T’es content Nemo ? Est-ce que t’es content ? » D’avoir tout ruiné, de l’avoir bousillé elle pour la soirée, le sourire en demi-lune triste, et les cheveux qui tombent de façon pathétique devant les yeux. « J’aimerais bien te dire de ne plus m’approcher, mais je suppose qu’on se revoit après demain. » c’est murmuré, la gorge presque écorchée. Est-ce que ça sera passé ? Elle appréhende déjà Alice, et le sentiment que la thérapie ne fera que l’enfoncer. Première fois qu’elle ressent ça depuis le début. Bravo Nemo, t’as ruiné ça pour elle aussi. « J’espère que ça s’infectera et que tu crèveras. On sera deux satisfaits comme ça » ses doigts qui se perdent un instant sur la balafre laissé par sa lame, le sang qui coagule déjà. Puis sans attendre elle tourne les talons et sort en courant, mettant l’hôpital loin derrière elle. Ce soir elle dormira autre part. Avec Rhoan peut être, et le besoin de se vider la tête et le cœur, pour tout effacer. Bon sang ce qu’elle déteste les sentiments
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s’il a de l’humour il finira mort noyé ▹ posts envoyés : 1595 ▹ points : 26 ▹ pseudo : Camille ▹ crédits : av Xerxes ♥ + aes Kenny ♥ ▹ avatar : Archy Marshall (King Krule) ▹ signe particulier : roux sorti des enfers, abonné aus suicides manqués
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) Dim 10 Sep - 13:52 | |
| Lâche-moi, qu’elle demande, et il la lâche pas, ou il joue les bombes à retardement, ou l’information parvient trop lentement à son cerveau. Il comprend rien, Nemo, il a juste envie de rire devant la brutalité d’Alice quand elle s’écarte de lui, comme si elle avait vu un fantôme ou une putain de grosse araignée. Non, il respecte pas ça, il respecte pas Alice, il respecte rien du tout, alors qu’il se relève, bancal sur ses deux pieds, un rire trop doux qui lui échappe. C’est pas le rire habituel, le sarcastique, le mauvais, celui qui se fout de la gueule du monde, c’est le rire du camé qui sait pas ce qu’il fait et qui s’amuse de son équilibre foireux. « J’suis le plus heureux des hommes », qu’il arrive à répondre en la regardant sans vraiment capter ce qu’elle fout. Elle s’en va ? C’est ça ? Pourquoi tu t’en vas, Alice, on commençait à peine à s’amuser. Il plane trop pour avoir le réflexe de la retenir, s’agripper violemment à son coude, la tirer en arrière, reviens, sale pute. Peut-être qu’il ferait même pas ça, au fond, peut-être qu’il en aurait rien à branler, comme toujours. S’il y avait pas eu ce vide dans son cerveau, la marijuana pour le combler et Alice dans tout ce bordel, il sait pas ce qu’il aurait fait. Ça aurait peut-être dégénéré mieux que ça, et il y a un brin de regret dans ses pensées. Alice mentionne la thérapie et ça le fait marrer, sur le moment. Oui, ils se revoient dans deux jours, assis sur des chaises en rond comme des cons. Il la regardera peut-être dans les yeux, après-demain, juste pour lui rappeler tout ça, pour lui dire j’ai pas oublié, pour lui dire qu’elle peut lui refaire ça quand elle veut.
Y’a son poing qui s’abat sur son cœur, quand elle lui dit qu’elle espère qu’il crèvera, comme si elle venait de lui faire le plus beau des compliments. Merci, Alice, t’as pas besoin d’être aussi gentille, tu sais. Lui aussi, il espère qu’il crèvera, même s’il a pas envie, là tout de suite, parce qu’il veut revoir Alice après-demain. Peut-être qu’il voudra plus, demain matin, quand il sera redescendu sur la terre ferme et ses pourritures quotidiennes. Alice se casse en courant, et il la suit sans se presser, la regarde dévaler les escaliers comme si c’était un rêve qui lui filait entre les doigts. « AU REVOIR SHOSHANNA », qu’il hurle comme un crétin, sa voix qui résonne dans tout l’hôpital, écho du vide qui l’entoure. « OUBLIE PAS QUE J’T’AIME HEIN. » Et c’est son rire qui résonne, cette fois. FIN |
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| Sujet: Re: I can give you the creeps (nelice) (TW violence) | |
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| | | | I can give you the creeps (nelice) (TW violence) | |
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