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 mad world (nelice)(TW)

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Alice Rivera

Alice Rivera
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MessageSujet: mad world (nelice)(TW)   mad world (nelice)(TW) EmptyMar 19 Déc - 0:37

C’est le froid qui la frappe, pas de manteau, laissé dans un coin de vestiaire avec tout le reste. Juste son sac, grapillé quand personne regardait, le plus important dedans, le reste elle peut s’en passer. C’est le froid qui la frappe en premier quand elle sort de la salle, le vent qui souffle, glace ses lèvres fendues. Ca fait mal mais elle a connu pire. Ca fait mal mais c’est pas si grave que ça. Y a tout ce qu’elle a pu effacer à l’aide de papier mouillé dans les toilettes, puis y a ce qui partira pas, pas avant plusieurs jours, semaines même vu comment elle marque. Peau trop blanche, qui prend des couleurs violacées là où il a frappé, serré, griffé. Tant pis. C’est comme une vieille habitude les hématomes sur le corps. C’est ceux dans son cœur qui sont moins réjouissant.
Après quelques minutes c’est les chaussures qu’elle envoi valser, pieds nus sur le pavé, surement qu’elle a l’air d’une cendrillon taré avec ses restes de cheveux bien coiffés et sa robe qui a miraculeusement survécut. Y a bien qu’elle qu’est intacte, le reste c’est une autre histoire. Son téléphone dans la main elle hésite, un instant, compose le numéro de Tito puis efface, avant même d’appuyer sur appeler. Même cirque avec celui de Rhoan, puis de ses frères. Elle sait pas trop Alice, si c’est la peur de ce qu’ils vont dire en la voyant débarquer comme ça ou la honte de son mental cabossé qui lui fait raccrocher. Mais elle veut juste pas. Pas ce soir. Pas eux.
Cigarette qu’elle allume maladroitement à l’abris d’un panneau publicitaire, ses doigts qui la brûle, elle a pas bien frotté, reste des traces de sang. Le sien. A lui. Pas à elle. Au fond elle est pas mécontente, la sensation d’avoir gagné quelque chose ce soir, d’avoir montrer que le plus raté des deux c’était Seven, que là où elle stagnait, lui chutait. On se reverra en enfer Popescu. Ou pas. Elle compte pas y aller en enfer putain. Ou du moins à reculons, elle se battra comme elle pourra Alice, vraie furie, on l’y trainera pas.
Ca lui arrache une grimace, un gémissement de douleur quand elle sent sa peau se fendre lorsqu’elle place la cigarette entre ses lèvres, l’impression qu’elle se remet à saigner et c’est surement le cas. Tant pis. Elle fera peur aux passants, un peu plus un peu moins, pour changer, comme un vieux remake raté de Carrie manquerait plus qu’elle teigne sa robe en rouge pour aller avec. Et ça la fait marrer. Puis elle regrette. Avant de recommencer. Humour macabre pour une situation dérisoire. Ca brille dans le crâne, comme une idée morbide, le rire qui se meurt dans sa gorge quand elle sort son téléphone pour vérifier l’adresse. Fais pas ça Alice. Elle sait qu’elle le regrettera certainement. N’y va pas c’est pas pour toi. Pourtant y a pas plus adéquat comme endroit que chez lui. L’impression que son cerveau va exploser si elle ne le met pas sur pause, le besoin de s’échapper rien qu’un instant avec ses mots acides, dégueulasses, la façon qu’il a de se foutre de tout, de sa gueule cabossée et de son corps qui pourri trop rapidement. Je t’aime. Peut être qu’elle a besoin de l’entendre dire ça alors qu’il lui écrasera le cœur un peu plus et qu’elle fera de même.
C’est mauvais.
Si mauvais.
Et c’est pour ça qu’elle y va.
Parce qu’elle sent les mots de Seven qui coulent sur sa peau encore, les images qui se superposent, les tracent de piqûres trop récentes sur ses avant-bras et les bleus qui les parsèmes. Regarde toi, regarde moi. Et la cigarette qu’elle use jusqu’au filtre, une deuxième, troisième, le temps du trajet alors qu’elle marche sans vraiment faire attention, une blessure de plus ou de moins elle n’est pas à ça prêt au final. Un peu comme un état de transe, comme ces nuits à errer sans but, où son cerveau décroche. Et sans se rendre compte elle est devant chez lui, les doigts qui viennent pousser la porte pas fermée pour entrer dans le hall. Tu peux encore te retirer, oublier ce que t’es venue chercher. Mais elle écoute plus sa conscience depuis longtemps, depuis que Seven a frappé un peu trop fort, comme relégué au dernier rang. La sonnette en panne, alors elle tape. Une fois. Deux fois. Plus insistante plat de la main. Quand elle entend les pas de l’autre côté de la porte, y a comme un sourire usé qui s’installe doucement sur son visage. « Nemo rend moi mon cœur et mon foie » qu’elle finit par murmurer, grattant le bois écaillé de ses ongles encore bien manucurés. Et l’impression qu’elle va gerber ses trippes quand elle va le voir.


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Nemo Hornigold

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MessageSujet: Re: mad world (nelice)(TW)   mad world (nelice)(TW) EmptyVen 5 Jan - 15:17

Ce soir, c’est pas son soir, comme beaucoup d’autres soirs. Comme quand il a pas touché à ses médicaments depuis trop longtemps. Comme quand y’a plus assez de vodka bon marché dans ses placards et qu’il lui reste que dalle d’herbe en rab. Bad trip à l’ancienne, pas besoin de downers, juste lui, trop tard dans la nuit, la télévision qui passe du porno parce que c’est l’heure où les gosses sont censés pioncer, le p’tit symbole du mute dans un coin de l’écran, Radiohead à la place, trop fort, c’pas ça qui va réveiller les voisins. Fake Plastic Tree, il écoute ça pour avoir l’impression d’être shooté, ça marche pas vraiment. Mais c’est c’qu’il ressent, le regard vide en sortant la dernière clope de son dernier paquet de cigarettes, l’impression d’être un machin de plastique vaguement humain, trop loin de lui-même et pourtant assez proche pour avoir envie que ça s’arrête. Y’a ses yeux qui dévient sur son ordinateur, peut-être qu’il pourrait encore jouer à Don’t Starve, pour satisfaire ses pulsions suicidaires. Il est pas très bon à ce jeu, il est juste content parce qu’il arrive à se faire buter très vite de multiples façons. Mais il a pas le cœur à ça, et ses yeux se calent sur la prochaine étape, le tiroir de la cuisine où repose son cher et tendre flingue. Peut-être qu’aujourd’hui, c’est le bon jour, finalement, peut-être qu’il aurait pas dû promettre à Atticus de rester en vie tant qu’il est là. Ses promesses ont pas de valeur, au fond, elles tiennent tant qu’il a la force de pas se tirer une balle, quand y’a encore quelques émotions qui pataugent dans sa carcasse, même négatives, elles sont jamais bien positives, de toute. Mais là, y’a rien, du néant en plein, le néant qui lui dévore les entrailles et le pousse à vouloir se jeter dans une mer déchaînée, se couper les veines au couteau de cuisine, s’allonger sur les rails quand le train est à quelques mètres à peine, le néant qui lui fait quitter son canapé avec l’intention très nette de se coller une balle dans la tête. Peut-être que le danger tout proche de son crâne lui donnera envie de vivre encore un peu. Peut-être qu’il s’explosera la cervelle pour de bon et que tout ira enfin mieux.

Et puis on frappe à sa porte. Y’a ses pupilles qui font l’aller-retour entre l’entrée et le flingue dans le tiroir ouvert, il s’dit qu’il devrait le faire maintenant, au moins l’anonyme derrière la porte l’entendra direct et il épargnera l’odeur de cadavre en décomposition à tout l’immeuble. Mais ça lui ressemble pas trop, de pas faire chier ses voisins, ça l’emmerde de s’dire que son macchabée ne sera pas un calvaire. Ouais, c’est pour ça qu’il referme le tiroir du pied et qu’il se rapproche de la porte d’entrée. C’est pas du tout parce que c’est la voix d’Alice, étouffée par la maigre planche de bois qui les sépare, qui vient d’retentir entre deux paroles de Radiohead. Main sur la poignée, il fait pas attention à ses doigts qui tremblent, il tire pas le verrou parce qu’il est déjà défait, au cas où un type en colère voudrait lui faire la peau, autant lui faciliter la tâche, et il ouvre doucement, un sourcil qui se hausse quand il découvre le visage d’Alice parsemé de rouge et de violet comme une putain d’œuvre d’art. « Ouuh, tu t’es fait une beauté avant d’venir ? T’es bandante. » Il pose pas plus de questions, il en a rien à foutre de si elle s’est fait tabasser et par qui, il se contente d’ouvrir la porte en grand pour la laisser entrer et tourne les talons pour s’enfiler l’ultime goutte de vodka qui traîne au fond d’une bouteille. Juste une goutte. C’pas assez. Il s’assied sur la table de sa cuisine, pour lui faire face, le regard qui coule sur elle, de haut en bas et de bas en haut, sourire en coin qui se remet à briller sur ses lèvres. « T’es v’nue pour baiser ? J’regardais justement un porno. » Léger signe de tête vers la télévision toujours allumée sur des corps enchevêtrés toujours muets. « J’dois avouer que ton nouveau look m’excite grave », qu’il ricane, il a presque envie d’lui demander de lui faire le même.
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MessageSujet: Re: mad world (nelice)(TW)   mad world (nelice)(TW) EmptySam 6 Jan - 0:59

Elle sait pas ce qu’elle fout là. Elle sait pas pourquoi elle a finit par atterrir devant lui. Elle comprend pas Alice. C’est une mauvaise idée. Très mauvaise idée. Le goût encore trop sucré de ses gâteaux empoisonnés et le cœur qui s’emballe trop vite, mélange foireux qui la fait partir en bad trip à la thérapie. Ptêtre qu’il est même pas finit le bad trip. La tête qui tourne légèrement, Radiohead en fond sonore, si elle était pas autant à l’ouest ptêtre qu’elle ferait une remarque intelligente.
Mais c’est du coton dans sa bouche. La langue qui refuse de bouger. Bloquée sur le pas de la porte. Il est grand Nemo. Elle oublie à chaque fois. L’envie de lui couper les jambes pour qu’il fasse sa taille, qu’il arrête de la regarde de trop haut. Ca la fatigue. « Ouuh, tu t’es fait une beauté avant d’venir ? T’es bandante. » Elle capte pas tout de suite. Cligne des yeux un peu. S’apprête à tourner les talons. T’es bandante. Putain elle y avait pas pensé. Pas un mot, elle refuse de baisser les yeux, cherche à le voir fuir, encore, encore, comme toujours. Il tourne les talons, elle claque la porte derrière elle, la fatigue soudain bien trop présente, dernière trace d’adrénaline qui la quitte et l’envie de chialer. T’es bandante. Menteur. Ou alors c’est juste ça. Toujours que ça. Dans sa robe trop moulante, le mauve sur sa peau, le rouge sous ses ongles. T’es bandante. Faite que ça soit que ça finalement.
Alice le regarde vider une bouteille de ce qui semble être de la vodka. Soudain trop soif, l’envie de noyer dans de l’alcool pur les plaies, la haine, la fatigue. Dommage. C’est vide. Les lèvres toujours scellées elle attend entre la cuisine et le salon, le regard qui va de l’un à l’autre. Finit par se poser encore sur lui. Toujours sur lui. T’es v’nue pour baiser ? J’regardais justement un porno. Lentement elle tourne la tête pour observer la télé, sans le son elle avait pas remarqué. Au fond elle s’en fout, ça l’étonne pas. Nemo ses conversations se limitent souvent à trois sujets : la mort, le cul et la méchanceté gratuite. Alice ouvre la bouche, la referme, cherche les mots encore, un truc intelligent à répliquer. Rien. Rien.
Putain y a rien.
Elle fait un pas. Un deuxième, rompt la distance entre lui et elle, les doigts qui se posent sur la table, une main de chaque côté elle l’emprisonne sans le toucher. « J’dois avouer que ton nouveau look m’excite grave.» Et elle débloque.
C’est comme un souffle dans sa poitrine.
Juste un rire. Discret. Moqueur. Sarcastique.
Elle rigole comme on prend une inspiration, juste de quoi repartir en apnée. Combattre la montre. Essayer de voir combien de temps avant de crever. Il devrait aimer ce jeu Nemo. Ptêtre qu’un jour elle lui proposera, nouer un foulard autour de sa gorge, voit qui tient le plus longtemps avant d’abdiquer. Il gagnerait surement. Haut la main même. Mauvais joueur. « T’es vraiment le pire » c’est juste une constatation, pas une accusation. La main qui remonte le long de sa cuisse, presque trop doux pour eux deux, la nausée qui grimpe et Alice lutte contre l’envie de disparaitre, elle continue, comme une funambule en équilibre. « Même si je venais te baiser tu pourrais pas » parce que c’est toujours pareil, alors pourquoi ça serait différent cette fois ? Il finira juste par la flinguer, autant qu’elle le flinguera, mais jamais dans ce sens-là. Elle finit par croire que c’est que des mots, des contacts vde de sens. Mal accordés tous les deux, ça marchera pas. « T’es raté Nemo » qu’elle finit par lui murmurer à l’oreille trop doucement, un peu comme à l’hopital, provocation. « Tu m’aime ? » elle vient chercher son visage entre ses mains, se hausse sur la pointe des pieds pour venir l’embrasser, presque trop tendrement, elle ferme même les yeux comme dans les films. Voler le gout de l’alcool, puisque la bouteille est vide. Elle imagine.
Puis le sucré devient acide, quand Alice sent son cœur qui s’emballe, la panique qui grimpe, elle plante ses griffes dans son visage et pose son front contre le sien. « ne m’envois plus jamais des sms comme ça » et la détresse qui résonne au fond de sa gorge, dans sa voix. Elle finit par s’écarter, quelques pas en arrière dans la cuisine, Alice dézippe sa robe, la fait tomber au sol en un déhanché et l’envoi plus loin du bout du pied. Moitié provocation, moitié libération, l’impression de respirer un peu plus quand le tissu a quitté sa chaire. « C’est où ta salle de bain » conversation décousue, gestes sans cohérence, elle le supplierait presque de faire taire les hurlement dans son crâne. Presque. «Tu pourras regarder si ça te fait tant kiffer »  dernière pique. Elle agonise.
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MessageSujet: Re: mad world (nelice)(TW)   mad world (nelice)(TW) EmptyDim 14 Jan - 15:05

Alice, oh Alice, et ses foutus yeux trop cernés de noir, qu’ont l’air de vouloir bouffer l’âme de tout c’qui passe, Alice et sa maladie qu’il voudrait engloutir, faut croire qu’il aime les gens mourants, Nemo, ça le fascine, ou c’est plutôt la Mort qu’il aime tant, la Mort et ses bras grand ouverts qui refusent toujours de le prendre lui. Mauvais garçon, trop triste, trop maussade, trop cynique, qu’on veut pas serrer dans ses bras, évidemment, la Mort est vicieuse, elle préfère s’emparer des connards qui sont au sommet, au comble du bonheur, ça serait pas drôle, sinon. Peut-être qu’il devrait essayer d’être heureux, histoire de crever plus vite, d’être un type bien qui milite pour les droits de l’Homme au lieu de voter pour Trump. C’est toujours les premiers à se faire buter, après tout. Y’a le rire d’Alice qui tinte, et il répond par un haussement d’épaules, le pire, oui, ça l’a jamais fait rêver d’être le meilleur, Nemo, en classe, en sport, en art, il aurait seulement souhaité être plus doué qu’ça niveau suicide. Mais y’a toujours un grain de sable dans l’engrenage, tout qui s’casse la gueule par terre (y compris lui quand il avait essayé de se pendre, il s’était pété un bras, au moins), faut croire qu’il est trop con pour ça, son esprit tellement obsédé par son envie de mort qu’il arrive même pas à se taillader les veines correctement. A présent, l’idée de se suicider le blase, ça fait longtemps qu’il n’a plus fait de tentatives, à part à compter c’qu’il fait pour se marrer, l’alcool et la drogue pour tenir, pour éloigner les désirs de néant. Sauf qu’il a rien dans le sang, rien pour embrumer son cerveau, pas de vodka, pas d’haschich, pas de coke, que dalle, même pas un petit médoc pour le calmer. Ça l’inquiète pas, d’avoir de nouveau envie de crever puissance mille, c’pas ça le problème, quand il a les idées claires, c’pas du tout ça qu’annoncent les emmerdes, le problème, c’est Alice. Alice et sa main sur sa cuisse, son souffle à son oreille, la question à laquelle il veut plus répondre, même en ricanant, et les putain de sensations qui sont en train de lui niquer la conscience quand elle vient l’embrasser. Y’a son corps qui lui dit des choses qu’il refuse d’entendre, y’a ses nerfs qui se tendent pour dire non, et les ongles d’Alice qui s’enfoncent dans ses joues, se cognent contre ses pommettes, c’est peut-être ça qui lui fait le plus de bien, qui le sauve de la noyade, lui recolle son masque habituel d’indifférence et de sarcasme.

« J’t’envoie c’que j’veux, et encore mieux si ça t’donne envie d’m’étriper, mon cœur. » La langue qui claque quand elle s’éloigne, les yeux qui ne s’font pas prier pour mater les courbes et la peau offertes en pâture, moue d’appréciation, comme le dernier des salauds, rire un brin pervers qui lui échappe quand elle lui dit qu’il pourra regarder. « C’est ma salle de bain, j’ai pas besoin d’ta permission. » Il la devance dans le minuscule couloir attenant à la cuisine, pousse la première porte, allume la lumière dans c’qui est peut-être la salle d’eau la plus exiguë et glauque qui soit, et se juche sur le meuble à côté du lavabo. « Bon, il commence quand le spectacle ? J’m’emmerde un peu tu vois. » Il examine ses ongles pour voir si y’a pas des p’tits morceaux qui dépassent, plus vraiment intéressé par Alice, avant d’reporter son attention sur elle, le regard du prédateur qui se pourlèche les babines d’avance. Elle est cinglée, Alice, bousillée de la tête aux pieds, à se déshabiller devant lui comme s’il n’était pas un danger, à sonner chez lui le visage couvert de bleus, vulnérable, au bord de l’agonie. Qui viendrait chez Satan dans un état pareil ? Elle est folle, et ça le fait sourire, l’air goguenard, beaucoup trop lucide ce soir pour ne pas la comprendre parfaitement, cette autodestruction qui la ronge peut-être autant qu’elle le ronge lui. Et ça l’excite, vraiment. Et peut-être que s’il avait pris ses médicaments, il paraîtrait toujours aussi déglingué, mais moins grand, moins impressionnant, moins menaçant, lorsqu’il descend de son perchoir, la surplombant de toute sa hauteur, lorsqu’il referme la porte derrière elle et la plaque contre le bois, qu’il se penche vers elle, les mains qui s’attardent sur ses flancs, qui comptent les côtes du bout des doigts, sa bouche qui se pose sur la sienne, puis la langue qui vient lécher la lèvre fendue, le goût du sang qu’il aime tant. Il s’écarte à peine, lui laissant guère la place pour respirer. « J’ai la trique, tu sais. » Qu’il lui souffle à l’oreille, comme des mots doux, attrape sa main pour la caler contre son entrejambe, juste pour qu’elle sache qu’il est pas assez drogué, pas assez saoul, ce soir, seulement sobre, trop sobre, et avide, terriblement avide. « Va falloir qu’tu me fasses mal si tu veux pas que… » Et il finit pas sa phrase, laisse planer le doute, sourire mauvais avant de l’embrasser sur la joue, toujours trop romantique quand il a envie de s’amuser avec – aux dépens d’ – Alice.


Dernière édition par Nemo Hornigold le Dim 21 Jan - 22:53, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: mad world (nelice)(TW)   mad world (nelice)(TW) EmptyLun 15 Jan - 20:07

J’t’envoie c’que j’veux, et encore mieux si ça t’donne envie d’m’étriper, mon cœur. Tais toi tais toi tais toi. Mon cœur. C’est dégoulinant de mauvaise foi, de mièvrerie empruntée à des films larmoyants, comédies romantiques qui lui donnent envie de gerber. Mon cœur et non tout mais pas ça, pas ces mots doux, ceux qu’on se murmure sur le creux de l’oreiller, l’envie de vomir quand elle s’imagine avec lui. Heureux. Amoureux. Arrête « T’es terrible »  comme un écho de sa phrase précédente, la panique qui lutte pour se faire sentir. Il doit être fier Nemo, il a compris le fonctionnement, ça se voit dans ses yeux, qu’il crève d’envie qu’elle le crève, comme une punition pour ses mots chargés de miel. Mais elle ne lui fera pas ce plaisir. Pas ce soir. Y a trop de sang déjà dans son viseur, trop de douleur. Elle fatigue Alice, corps qui n’est pas immortel, elle crèverait pour un shoot gratuit, se laisser porter dans les bras de Morphée, atténuer les cernes rien qu’une fois.
Sauf que non. Non parce qu’il y a Nemo et qu’il prend trop de place. Non parce qu’il la pousse sans le vouloir, vers une pente trop glissante, incapable de lui laisser le dernier mot, claquer la porte derrière elle et se casser. Elle y arrive pas Alice. Pas après la dernière fois. Alors elle avance, fait glisser la robe sur ses hanches, s’amuse rien qu’un instant du regard de Nemo sur son corps abimé. C’est pas quelque chose qui la dérange, de s’exposer ainsi. Un corps c’est qu’un corps, juste une enveloppe de chaire qui subit et supporte. Alors c’est pas grave, il a le droit Nemo, rien que pour ce soir, elle est gentille. Du moins c’est ce qu’elle prétend. C’est ma salle de bain, j’ai pas besoin d’ta permission. Haussement d’épaules elle le regarde quitter son perchoir pour lui montrer le chemin, y a pas beaucoup de choix de toute façon vu la gueule de l’appartement.

C’est glauque, la lumière blafarde, trop petite la salle de bain, l’impression d’étouffer dès qu’elle franchit le seuil. Ça devrait être le contraire non ? Alors pourquoi est-ce qu’elle a l’impression de sentir la corde se resserrer autour de son cou ? Le souffle qui manque, le cœur qui panique, mais c’est trop tard pas vrai ? Cap ou pas cap. Elle perdra. Pas cette fois. Elle le laissera pas l’emporter, il a déjà trop pris, elle supportera pas qu’il gagne une nouvelle fois. Bon, il commence quand le spectacle ? J’m’emmerde un peu tu vois. C’est la voix de Nemo qui la ramène sur terre, sourire fatigué quand elle le voit de nouveau perché.  « putain mais ferme ta gueule, j’peux encore me barrer si tu continues à me souler »   c’est plus à elle qu’elle ment quand elle dit ça, le regard qui fusille celui de Nemo, pupilles un peu trop vives, c’est différent mais elle arrive pas à mettre le doigt dessus. Fais chier. Elle s’apprête de nouveau à répliquer quelque chose, ptêtre à tout simplement entrer dans la cabine de douche puisqu’à la base c’est ça qu’elle veut, laver sa peau des relents de Seven, ses mots poisons et ses coups assassins.
Mais elle n’y arrive pas. Parce qu’il y a le sourire de Nemo, trop acéré, l’impression qu’elle est entrain de se faire piéger quand il descend de son trône de pacotille. Il est trop grand tout d’un coup, étouffant, et quand il referme la porte derrière elle avant de la plaquer contre, Alice sent un truc qui se casse un peu plus en elle. Pas toi aussi putain. Comme une impression de trahison, parce que normalement ça devrait pas se passer comme ça, parce que normalement c’est elle qui domine et c’est lui qui prend, c’est ça qui rend le jeu si marrant. « Tu veux faire croire que t’es un grand garçon Nemo ? »   qu’elle articule cependant, juste à temps, histoire de faire semblant. Elle défie du regard, méprisante elle se moque, essaye de faire croire que ses fondations sont en acier et non en carton. Cet échec.
Parce que ses fondations volent en éclat quand il se penche vers elle, ses mains sur son corps elle a l’impression qu’il brûle quand il remonte le long de ses côtes fatiguées. Me touche pas parce qu’elle déteste ça, ce sentiment qui grimpe quand il vient l’embrasser. Me touche pas quand elle sent sa langue sur sa lèvre abimée, comme un second coup de poing administré. Me touche pas, elle l’a contre les dents, contre les lèvres, la supplique qui bataille pour sortir mais Alice la ravale. Et quand Nemo s’écarte c’est encore pire, elle serre les poings, les ongles qui se plantent dans ses paumes déjà bien maltraitées. J’ai la trique, tu sais. « Menteur »   quelle répond sur le même ton, la voix qui tremble un peu trop un défi. Menteur parce qu’il ne peut pas, parce qu’il n’a pas le droit, parce que c’est toujours des propositions sans conséquences qu’il lui balance et que ça n’implique pas grand-chose. Ou peut être un peu trop. Tu viens me baiser – quand tu pourras la lever. Et toutes les promesses balancées, elle se mord la langue. « Menteur »   qu’elle répète alors qu’il vient attraper sa main, elle se débat un instant, essaye de se libérer de son emprise. Echec encore. Elle finit par abandonner Alice, baisse les yeux pour regarder si c’est vrai, sa main contre son entre-jambe, elle fronce les sourcils. « Arrête ça »   comme si c’était une mauvaise blague, comme si c’était possible. Si seulement. « C’est plus drôle »   en fait ça l’a jamais été. C’est juste maintenant qu’elle ouvre les yeux, leur danse macabre qui la tire vers le bas, ça brûle trop contre sa peau. Elle déteste ça. Menteuse.

Va falloir qu’tu me fasses mal si tu veux pas que…Le baiser trop doux sur sa joue, comme s’ils étaient en plein rendez-vous galant. C’est un peu trop. Trop de tout, de sensations, d’informations, de règles du jeu bafouées. C’est beaucoup trop, le cerveau déjà trop abimé, elle fume Alice, coule, tombe. Putain de chute sans fin et l’impression que ça n’en finira jamais.  « Si je veux pas que quoi hein ? »   elle gronde – du moins elle essaye – lutte comme elle peut, animal à l’agonie, elle feule. Rageusement elle libère sa main, recule un peu plus, comme si elle pouvait s’incruster dans la porte. « Si je veux pas quoi putain ! Finis ta phrase »  elle tremble, comme un feu qui bouillonne, elle sait ce qu’il veut dire, elle sait ce qu’il attend, mais elle veut qu’il le dise. Gagner une manche, juste une petite, parce qu’elle sait pertinemment qu’elle va perdre la suite.
« Je te déteste »  pour toutes ces choses qu’il remue, pour ce vide qu’il agrandit autant qu’il comble, parce qu’il lui donne envie de se jeter sur la première dose d’opiacée qu’elle pourra trouver pour éteindre ses pensées, parce qu’il réveille des trucs qu’elle a toujours voulu oublier. « Je te déteste Nemo »   rageuse, elle le repousse, les mains qui viennent frapper son torse. Y a pas de douceur. De toute façon il en veut pas. Et elle non plus. C’est mieux comme ça.  « T’as pas le droit »   de la faire étouffer, de la faire flamber, alors qu’elle se colle un peu plus contre lui et que c’est à son tour de le pousser. Elle s’accroche comme elle peut, à lui à sa peau, les mains qui se glissent sous le t-shirt et les ongles qui dessinent des lignes. Elle vient chercher les reliefs de la cicatrice, trace de couteau sur son torse, comme pour se prouver que c’est bien la réalité.  « Tu veux que je te fasse mal ? T’as gagné. T’as tout gagné »  qu’elle vient murmurer contre ses lèvres, c’est brutal la façon dont elle vient lui arracher un baiser, rien de romantique, s’éloigner de ses mots doux, bruler dans l’acide toute trace de romance, ses dents qui trainent sur sa mâchoire. « C’est donnant donnant »  qu’elle finit par venir souffler sur sa peau, cette fois ci elle cache plus, la supplique à peine voilée quand elle lui demande de lui faire oublier. Et son genoux qu’elle vient cogner contre son entre-jambe, comme une punition pour être dans cet état là.
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Nemo Hornigold

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MessageSujet: Re: mad world (nelice)(TW)   mad world (nelice)(TW) EmptyLun 22 Jan - 17:09

Menteur, qu’elle souffle, Alice, et ça trace un rictus sur ses lèvres lorsqu’il s’emploie à lui prouver le contraire. Menteur, elle le dit deux fois d’affilée, et ça résonne lourdement dans la pièce trop étroite pour eux deux, comme si ça portait pas seulement sur c’qui se passe dans son pantalon. Toutes ces fois où il n’en avait même pas envie, où il demandait à baiser juste pour être insultant, juste parce que ça l’amusait de se prendre une gifle en retour, mais cette fois c’est pas pareil, cette fois il y a trop de choses dans son crâne, trop de noires pensées, trop d’envies, de crever, de baiser, d’avoir mal, y’a tout qui s’entrechoque, lucidité trop grande sur son état déplorable quand il a pas l’esprit embrumé par toutes ces merdes qu’on deale entre deux bennes à ordure. Alice, elle se foutait toujours de sa gueule, elle s’en foutait de ce qu’il pouvait débiter comme conneries, de sa vulgarité, de ses paroles en l’air. Alice, elle a plus l’air de rigoler, maintenant, à le traiter de menteur, elle a du mal à s’accrocher au sarcasme pour garder la tête hors de l’eau, pour pas se noyer avec lui. Menteur, c’est vrai, parce qu’il fait passer ses baisers pour de l’ironie, pour de l’acide jeté à son visage, pour la défigurer, parce qu’il s’amuse avec les codes de l’amour jusqu’à les dénaturer, jusqu’à les rendre laids, insoutenables, parce qu’il joue avec Alice comme un chat avec un cadavre de souris, la cruauté qui déborde et qui lui fait trop de mal, à lui aussi. Peut-être que c’est pour ça qu’il le fait, au fond, parce que la douleur est aussi vive pour lui que pour elle, parce qu’il préfère se voiler la face, se cacher derrière un rideau de torture plutôt que de voir tout ça prendre une autre tournure, une tournure à son désavantage, une tournure où Alice comprendrait que les mots doux qu’il assène avec tant de sournoiserie ont leur part de vérité, dans cet univers parallèle où Nemo serait assez altruiste pour aimer vraiment. Aimer sans détruire, sans bousiller, sans faire payer à l’autre la culpabilité que c’est d’vouloir crever quand y’a quelqu’un qui l’aime. Il veut pas d’un deuxième Atticus. Il veut pas penser à Alice comme ça. Alors il continue de lui cracher son amour comme il crache des insultes, avec un sourire déplacé.

Elle crame, Alice, sous ses yeux, sous ses mains, immolée par le feu pour une cause perdue, y’a les mots qui crépitent dans sa bouche, les braises qui allument son regard, elle essaye de le brûler, lui aussi, mais il demande que ça, sourire arrogant sur les lèvres, quand elle pose la question de nouveau, plus fort, à trembler sous ses doigts alors qu’il l’effleure à peine, à vouloir fuir, il le sent dans sa manière de se caler un peu plus contre la porte, et lui il se penche encore plus en avant, encore plus près d’elle, encore plus étouffant. « Que j’te fasse c’que font les mauvais garçons aux filles assez connes pour venir se foutre à poil chez eux. » C’est que du vent, que du bluff, lui, tout c’qu’il attend, c’est les coups. Il a pas la bassesse de ces types-là, mais peut-être qu’il est pire, à manipuler, psychologie inversée pour avoir ce qu’il veut. Lui, il jalouse ceux qui souffrent, il se came à la douleur, son désir le plus cher, c’est pas de faire du mal, c’est qu’on lui en fasse. Il a jamais rien eu d’un sadique, sauf sa façon de forcer Alice à entrer dans son jeu, pour satisfaire ses pulsions masochistes. Pour qu’elle l’amoche, comme elle est amochée, pour qu’elle le détruise, autant qu’il la détruit. Pour qu’elle lui fasse ressentir un truc, et y’a rien de mieux qu’avoir mal, selon lui. Je te déteste, et il sait qu’il a gagné, au ton de sa voix, au néant qui parvient pas à l’engloutir juste parce qu’Alice est là, parce qu’il patauge dans trop de sentiments pour se rappeler qu’il voulait mourir, avant qu’elle ne frappe à sa porte. Je te déteste, et c’est presque tendre, presque suave, je te déteste, elle dit, et moi je t’aime, il répond, ses deux iris d’un bleu vitreux plongés droit dans les siens. Elle frappe, elle griffe et il sourit encore, et il répond au baiser plus fort, plus pressant, alors elle mord, et y’a le genou contre son entrejambe qui lui arrache un gémissement suivi d’un rire détraqué. Il s’éloigne pas, pourtant, même pas un mouvement de recul pour préserver sa précieuse virilité, il a toujours été un mâle raté, pas dominant pour un sou, plutôt le rejeté du troupeau parce que trop moche, trop bizarre, et il en a jamais rien eu à foutre de s’assurer une descendance. Il la laisse pas respirer, Alice, les bras autour d’elle, il serre trop fort, appuie là où ça fait mal de ses lèvres. « Tu veux quoi, Alice ? Qu’est-ce t’es venue foutre ici, hein ? » Y’a une de ses mains qui la relâche, s’empare du rasoir qui gît sur le lavabo, libère la lame du contour en plastique qu’il laisse tomber au sol, poc pitoyable sur le carrelage, et la lame qui reste dans sa paume. Il l’agite tel un trophée sous le nez d’Alice, l’oblige à ouvrir la main pour qu’elle la tienne à son tour. « Fais-moi saigner, tu veux. Mon amour », qu’il susurre, avant de l’embrasser encore, à coller sa langue contre la sienne même si elle ne veut pas.
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MessageSujet: Re: mad world (nelice)(TW)   mad world (nelice)(TW) EmptyMar 23 Jan - 1:01

C’est un mauvais rêve, voilà, un cauchemar aux allures de tortures et c’est désagréable. Tellement désagréable. L’envie de s’arracher la peau, de s’arracher le corps, fuir tous les endroits où il a posé ses lèvres, ses doigts, parce que ça tourne pas rond. C’est pas eux ça. Elle pensait que les règles étaient claires pourtant que toi et moi c’était juste un jeu, pas ce putain de cercle vicieux, de sentiments et de sens, quand tout se bouscule et se mélange. Que j’te fasse c’que font les mauvais garçons aux filles assez connes pour venir se foutre à poil chez eux. le souffle de Nemo contre sa peau, lui qui est soudain trop grand et elle trop petite, trop fine, c’est n’importe quoi qu’elle a envie de hurler. « Depuis quand t’es un mauvais garçon Nemo » ça lui gratte la gorge, ça lui irrite les lèvres, elle se force à le dévisager, à essayer de lui faire croire que ça lui fait rien, qu’il ne lui fait rien, qu’il ne lui a jamais rien fait. Qu’il fait pas palpiter des trucs dans son cœur détraqué, que son corps a juste une foutue réaction au danger et pas à lui. Non. Voila. Il n’est rien. Il n’a jamais rien été. Juste un passetemps, un jouet, de quoi se laver le cerveau de tout le reste, sourires cyniques à la thérapie quand ils se dévisagent, le mime de la corde attachée au cou lorsque c’est à Trixia de parler. « et je suis pas à poil » par contre ça conne elle le nie pas. parce que c’est prouvé depuis trop d’années. Alice la stupide, gamine à la caboche vide, à se faire avoir par le méchant loup et finir bouffée toute crue. Mais elle s’en fout, depuis trop longtemps qu’elle a fait la paix avec ça. C’est juste essayer d’être moins conne que les autres jours. Sauf que ce soir c’est raté. Vraiment. Raté.
Oui c’est raté, parce que Nemo est trop présent, parce qu’elle perd pédale Alice, parce que y a le cerveau qui se déclare en grève, l’usure qui prend le dessus. Je te déteste qu’elle crache comme elle peut, comme un lapin qui tente de se défendre vaguement contre le renard, et ça vient du fond du cœur. Dégage, dégage, dégage et elle qui craque, la façon dont il la dévisage, avec trop de sentiments dans des pupilles animées, putain elle les préférait vidées ces foutues pupilles, quand il était anesthésié avec tous ses calmants, pilules, ticket bon marché pour une vie saturée. C’était moins tentant. Mon crevant. Et comme un putain de papillon elle vient se cramer contre la lumière en toute connaissance de cause, quand elle lui donne ce qu’il veut, la violence qui lui échappe, comme une deuxième manche pour la soirée, elle a encore de l’énergie à revendre, de la haine à cracher. Elle frappe pour qu’il lui rende le contrôle, elle frappe parce que depuis le début c’est lui qui mène et que c’est injuste, le coup qui le fait gémir et lui qui rigole, pendant qu’elle crève un peu plus. Arrête. Mais il continue, comme un vampire il s’accroche à elle, trop grand, trop fort, il prend le dessus alors qu’elle se débat comme elle peut, sens l’air de ses poumons lui échapper quand il la colle contre lui . Et elle a son tour qui gémit, parce que le contact fait remonter la douleur, là où Seven a frappé trop fort, constellions de bleus qui jaunissent déjà sur sa peau fatiguée. Tu veux quoi, Alice ? Qu’est-ce t’es venue foutre ici, hein ? « Je sais pas je sais pas je sais pas » qu’elle souffle tout bas, la respiration saccadée, l’impression d’être embarquée dans un mauvais trip où elle n’en n’est pas le pilote. Parce qu’elle ne sait pas Alice, pourquoi lui et pas les autres, pourquoi lui et pas Tito, pourquoi lui et pas Rhoan, ou juste la maison, venir chercher l’amour rude de sa mère pour se consoler, pour réparer le cœur fissuré par les mots trop violents de Seven. Mais c’est Nemo et pas Carmen contre qui elle se fracasse.
Elle sent qu’il la relâche un peu mais elle bouge pas, toujours contre lui, trop contre lui, et c’est étrange, parce qu’elle entend presque son cœur battre, trop rapide dans la poitrine voisine, preuve qu’il est pas crevé, trop vivant, quelle surprise. Puis il force sa main, elle rouvre les yeux observe la lame, l’observe lui, comme un mauvais remix de leur dernier duo. Fais-moi saigner, tu veux. Mon amour. Et Nemo qui l’envahie de nouveau, sans lui laisser le temps de protester, lui qui force le passage, elle qui n’arrive pas à reculer, trop coincée contre sa porte, prise au piège par lui, putain de loup déguisé, elle l’avait pas vu venir tout ça, et ses doigts qui se ferment sur la lame, emprisonnant celle de Nemo avec elle alors qu’il l’embrasse, elle serre. Serre. Serre fort. La douleur qui lui arrache un cri quand la lame lui entaille la peau, et la sienne dans un écho. « Arrête » pas de mots doux, pas de murmures mièvres, niaiseux, tous ces sms dégoulinants de sentiments qu’elle voudrait effacer à jamais. Parce qu’il n’a pas le droit. Parce qu’elle n’a pas le droit. Et ses dents qui viennent capturer les lèvres trop aventureuses de Nemo. Elle mord. Fort. Sens la pulpe qui éclate sous ses incisives, le goût métallique et pour une fois c’est pas le sien, c’est celui de quelqu’un d’autre. « Pourquoi je suis là Nemo ? Tu veux savoir » ? De sa main libre elle le repousse comme elle peut, crée un vide entre leurs deux corps, ouvre la paume douloureuse pour montrer la lame, le sang qui se mêle, comme un pacte à l’ancienne. « Parce que je pensais que t’étais différent des autres » son regard qui dérive sur la lame, elle fait tourner entre ses doigts, essaye de contrôler sa respiration, de ne pas disjoncter. « J’ai passé une très mauvaise soirée Nemo. Très très mauvaise » . Son visage peu en témoigner, la douleur trop présente qui pulse sous son derme, elle agonise. « Et comme une conne j’ai cru que tu pourrais me faire marrer » comme à la thérapie, tu sais Nemo ? Quand il arrive à lui tirer un sourire là où le reste échoue. « Mais faut croire que c’est raté hein ? » Clairement, parce qu’il lui donne juste envie de crever. Encore un peu plus. Se détruire avec son rire, ses baisers poisons, ça crame un peu, mélange de désire et de colère, de peur et de haine, de fatigue. Tellement de fatigue. Et ça disjoncte dans son crâne.
La lame qu’elle glisse entre ses lèvres et de nouveau elle le repousse du plat de ses deux mains, laisse une trainée rougeâtre sur son t-shirt, appuie du mieux qu’elle peut pour qu’il lui laisse de l’espace. C’est elle qui reprend les rennes. Elle en a assez. Tellement assez. Et c’est lui maintenant qu’elle vient coincer contre la porte, les doigts qui agrippent le tissus pour le forcer à retirer son t-shirt, en apnée elle se rapproche un peu plus, attrape la lame entre son majeur et son index et la pose à plat sur le torse de Nemo. « Dis moi encore que tu m’aime. » comme un défi, pour voir jusqu’où il est prêt à aller. Et de nouveau elle l’attire agrippe sa nuque pour le forcer à se baisser pour pouvoir l’embrasser. C’est doux. Bien trop doux. Rien de ce qu’il a demandé. « Moi je t’aime Nemo. Tellement, tellement, tellement fort » menteuse encore elle commence à retourner doucement la lame, histoire de commencer à lui offrir ce qu’il a tant demandé.
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MessageSujet: Re: mad world (nelice)(TW)   mad world (nelice)(TW) EmptyDim 11 Fév - 21:50

Y’a son sourire qui s’élargit, cette sensation étrange qu’Alice le connaît trop bien pour se laisser berner par son bluff de sale type, mais pas assez pour savoir qu’elle aurait eu plus de chance si elle était tombée sur un mauvais garçon. Parce qu’un connard de base aurait pas tenté de faire ressortir les ombres de son crâne, les recoins pourris, à l’abandon, violence, rage, douleur, folie, un connard lambda aurait fait de son mieux pour éviter tout ça, pour choper la fille sans résistance, sans les complications. Or, pour Nemo, ce sont ces recoins pourris de l’âme qui valent tout l’or du monde, c’est Alice bousillée, couverte de bleus et de sang qui lui plaît, les remarques acides et le jeu dangereux auquel ils s’adonnent sans qu’aucun des deux le veuille vraiment. Il veut s’écorcher contre elle, érafler sa peau contre la sienne, qu’ils finissent avec des entailles interminables ou des brûlures au millième degré, c’est tout ce qu’il cherche. La Mort, toujours, encore. Elle sait pas, Alice, et ça lui arrache un autre ricanement, cet instinct suicidaire absurde, celui qu’il côtoie tous les jours depuis dix ans, toujours prêt à se tourner vers les emmerdes, avec trop d’entrain, en espérant crever des mains d’un innocent. Elle est pas innocente, Alice, elle est venue, elle se tient là, contre sa porte, à suffoquer sous ses yeux et ça lui fait rien, rien qui lui inspire pitié ou compassion, rien qui le fasse se détourner d’elle pour la laisser s’échapper. Il attend seulement la riposte, il attend les coups, les insultes, les ongles qui s’incrustent dans ses bras et griffent jusqu’à imprimer de longues traînées rougeâtres sur son épiderme laiteux. Il l’étouffe, mais seulement pour qu’elle l’étouffe à son tour. Et y’a la commissure de ses lèvres qui se soulève, le picotement vif d’une plaie qu’on ouvre dans sa paume, et le gémissement d’Alice. Arrête, elle ordonne, et il arrête pas, continue de l’embrasser jusqu’à ce qu’elle morde, lippe fendue et la langue qui passe au-dessus comme s’il se délectait du goût ferreux de son propre sang, vampire amoureux de sa propre souffrance. Elle se libère, Alice, ou plutôt il se laisse pousser parce qu’elle semble enfin encline à lui offrir ce qu’il demande avec tant ardeur, petit rictus satisfait qui se trace sur son visage, et rire désabusé qui résonne dans la minuscule salle d’eau lorsqu’elle balance qu’elle le pensait différent des autres. C’est étrange, de s’entendre dire ça, pour quelqu’un qui a passé sa vie à s’enfoncer dans les clichés pour se faire détester de la populace, c’est étrange, parce que Nemo ne s’est jamais senti différent, seulement plus lucide que les autres, plus franc avec lui-même, il n’a jamais voulu être différent, n’a jamais voulu se démarquer, tout ce qu’il désire, c’est mourir, alors à quoi bon être différent. Autant être paresseux et emmerdant à souhait comme tous les autres. « Mais on se marre, chérie. » Il lâche, chat cruel qui refuse de comprendre que son jouet est déjà au bord de l’agonie.

Il ne force plus, ne surplombe plus, la laisse récupérer un semblant d’oxygène dans cet espace réduit, en se disant que peut-être ils finiront asphyxiés là-dedans, pas assez d’air pour eux deux. Il sourit, toujours, quand son dos vient se cogner contre la porte et qu’il retire son T-shirt, beaucoup trop amusé. Il se penche volontiers, lorsqu’elle attrape sa nuque pour l’embrasser, leurs sangs qui se mêlent dans leurs bouches et ça lui ferait presque plaisir, si elle n’était pas si douce, si délicate, comme les mots mielleux qu’elle a prononcés, tout ça a un délicieux goût de fausseté. Et un arrière-goût dégueulasse de trop grande vérité, pour lui et son cœur qui s’emballe, qui vient soudain de se rappeler que son hôte n’est pas un putain de macchabée. Toujours cette cicatrice sur son torse, celle qu’elle lui a faite la dernière fois, pas bien soignée, pour la garder, pour qu’elle s’avise pas de disparaître. Le souvenir plus très clair, parce qu’il était trop camé, mais elle avait fui, Alice, et il capte toujours pas pourquoi elle s’est pointée chez lui, comme ces foutus scorpions incapables de pas tuer ce qui les sauve, parce que leur instinct c’est de détruire. Peut-être qu’elle avait soif de destruction, Alice, peut-être qu’elle avait besoin de frapper un mec bourré ou défoncé, peut-être qu’elle avait pas du tout prévu qu’Nemo puisse être dans un autre état, un état pire que tout c’qu’elle a pu voir à la thérapie, pleine conscience, pas d’échappatoire possible. Y’a ses doigts qui se glissent sous les bretelles de son soutif avec trop d’assurance, les font tomber sur ses épaules sans cérémonie. « Fous-toi à poil. » Il murmure, le même ton doucereux avec lequel on dit je t’aime. « Fais-moi passer l’envie. » Il demande, c’est un ordre sans en être un, le sourire du type qu’a pas fini de jouer tandis qu’il fout ses sales pattes sur elle, et ses lèvres qui vont s’attarder sur la charotide d’Alice comme s’il s’apprêtait à la déchiqueter. « Parce que j’t’aime pour de vrai », qu’il confie à son oreille, voix assassine, vicieuse, alors même que cet aveu s’enfonce comme un pieu dans son thorax, nausée qui remonte et douleur d’être en vie. C’est lui le putain scorpion de la fable, à pas savoir s’il veut qu’elle lui fasse passer l’envie de l’aimer. Ou de s’tuer.
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MessageSujet: Re: mad world (nelice)(TW)   mad world (nelice)(TW) EmptyMar 13 Fév - 20:31

Mais on se marre, chérie. Pourtant Alice ne rigole pas. Pourtant Alice n’a pas de sourire sur ses lèvres. Pourtant Alice voudrait plutôt pleurer, que de se marrer. Y a bien que lui qui semble apprécier la situation, remarque un sur deux c’est la moitié, c’est déjà assez. Mais pour Alice c’est déjà trop. Mauvais joueur, mauvais garçon, il lui vole son air, sa vie, petit à petit, sa stabilité aussi. Elle vacille, oscille, cherche quelque chose pour se rattraper mais y a que du néant, souligné par la douleur omniprésente dans tout son corps, sa main, le sang qui coule doucement.
Elle doit chercher loin Alice, dans les réserves bien cachées, de quoi s’en sortir, de quoi le repousser. Elle y croit un peut, juste un peu quand elle reprend le contrôle, voile ses yeux parce que c’est plus facile de penser qu’elle domine quand au final c’est toujours lui qui tire les ficelles. Elle est pas bête Alice, juste peut être un peu trop habituée à maquiller la réalité, à l’aide de stupéfiants ou de mots tranchants. Mais ce soir y a rien de tout ça, c’est son corps presque nu contre celui de Nemo, pas d’artifices pour effacer la vérité, alors elle improvise comme elle peut. Essaye de le prendre à son propre jeu.
Elle a des mots trop doux, trop mièvres, une déclaration d’amour qu’elle murmure contre sa peau, contre ses lèvres quand elle l’attire vers elle, insistante, exigeante. Je t’aime Nemo, tellement que ça fait mal, mensonge qu’elle vomit doucement à ses oreilles, pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Il devrait savoir pourtant Nemo, que le mot Amour ne fait pas parti du vocabulaire d’Alice. Elle n’a jamais aimé personne. Jamais. Pas même un sursaut dans le palpitant quand elle couchait avec Darcy, quand elle embrassait Nash. Du moins c’est ce qu’elle se dit, après tout ce temps. Je t’aime et pourtant, ptêtre qu’avec un peu de recule ça pourrait prendre des accents de vérités, qui sait, trop perchée dans son délire, animal pris au piège qui se débat, elle n’a pas le temps de comprendre tout ça.
Elle a toujours la lame contre son torse, appuie doucement quand il revient à la vie, lorsqu’il fait glisser les bretelles de son soutien-gorge sur ses épaules. Surement qu’elle à le geste un peu trop fort, pas assez pour faire une vraie coupure, mais de quoi recommencer à agacer sa peau. Fous-toi à poil. Ses mots qui la font frissonner, balance entre plaisir et dégout, elle retient son souffle. Fais-moi passer l’envie. Les yeux dans les yeux, et quand il se rapproche de nouveau elle rejette la tête en arrière, le laisse venir, pour un peu plus il pourrait la dévorer qu’elle ne tenterait rien pour s’échapper. Empoisonnée par ses mots, elle est paralysée. Et le gémissement qu’il lui arrache quand il vient l’embrasser, foutu vampire elle serait prête à le supplier de l’achever.
Parce que j’t’aime pour de vrai. Menteur. Et le cœur qui se contracte, diastole, systole, le sang qui pulse dans ses veines, veines caves, artères. Y a le souffle qui refuse de sortir alors qu’elle le dévisage, écarte la lame de son torse pour la porter à ses lèvres, lécher le sang qui la macule, puis celui qui macule la plaie, goût ferreux sur les papilles. « T’es pas capable de ça Nemo, souviens toi » Alors qu’elle s’écarte à son tour, dégrafe son soutien-gorge pour le retirer comme ordonné, les yeux figés dans les siens, comme pour le provoquer. Tu veux jouer ? Et de nouveau elle est contre lui, vient chercher ses mains, les guides contre ses fesses pour l’inciter à retirer le dernier vêtement qui lui reste. Y a plus de panique dans son regard, comme une foutue lueur de défi. Parce qu’il est aussi paumé qu’elle. Juste un peu plus lucide, un peu moins perdu, pas l’esprit embrumés par des putains de cachets. Elle comprend maintenant. « Si tu m’aime vraiment arrête toi, fais pas ça » qu’elle murmure presque en suppliant alors qu’elle a les mains qui viennent s’attaquer à la ceinture du pantalon de Nemo. « Si tu m’aime tu pourras pas non ? Me baiser comme ça, dans ta salle de bain ? » comme un rire dans le fond de sa voix, parce qu’elle est persuadée qu’elle peut reprendre le dessus, juste un peu, respirer, exister. « Prouve moi que tu m’aime hein ? » Alors qu’elle recommence à l’embrasser, les ongles qui s’enfoncent toujours dans sa peau, entre douleur et douceur alors qu’elle descend le long de son torse, vient griffer le bas de son dos, se laisse tomber à genoux avant de redresser la tête pour le dévisager. « C’est vrai qu’on se marre bien chéri » reprendre ses mots comme un dernier affront, le sourire qui s’étale sur son visage, essaye de cacher que dans sa poitrine c’est la pagaille, la putain de panique, compte à rebours avant l’agonie.
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Nemo Hornigold

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MessageSujet: Re: mad world (nelice)(TW)   mad world (nelice)(TW) EmptyLun 5 Mar - 21:30

T’as mon cœur entre tes doigts. Alors pourquoi tu serres pas. Pourquoi tu te contentes des éraflures, Alice, des blessures superficielles d’une lame de rasoir contre la peau. C’est rien, ça, c’est le cœur, qu’il faut viser, qu’il faut ôter, arracher de la poitrine, le regarder palpiter hors de son abri osseux et le serrer jusqu’à c’qu’il explose, l’écraser sous ton talon. Piétine-le, Alice, crache dessus s’il le faut, mais ça va pas, tout ça, le sang sur mon torse, le gémissement qui se faufile entre tes lèvres et ta langue contre la plaie. Ça va pas, parce que j’t’ai dit je t’aime, et qu’j’ai toujours ce que j’veux, et qu’j’ai pas ce que j’veux, parce que t’es restée calme, qu’t’as pas pété d’case comme la dernière fois. J’veux juste que tu frappes, avec la lame entre les phalanges s’il le faut, j’veux qu’tu m’fasses passer l’envie, qu’tu m’fasses ravaler mes mots, qu’tu m’les fasses oublier une fois pour toutes, pas qu’tu me dises que j’en suis pas capable. Parce que j’le suis. J’suis foutrement capable d’aimer, c’est la seule chose qui me raccroche à la vie. J’aime mal, peut-être, j’aime pas comme il faudrait, pas comme les autres, pas comme tout le monde. J’en sais rien, comment il faut aimer, mais ça m’empêche pas d’en être capable, ça m’empêche pas d’aimer. Désolé, Alice, j’vais sûrement t’décevoir. Mais tu dois avoir l’habitude, au fond, j’sais pas c’que t’attends d’moi à part d’la déception et du dégoût, j’ai rien d’autre à offrir. Rien d’autre à offrir qu’un cœur tout décharné, des restes déjà rongés. Ça bat à peine, ça bat quand même. Tu peux pas m’enlever ça en te foutant à poil, tes nichons, ton cul, ça changera rien, faut qu’tu m’envoies à l’hôpital, Alice, sinon j’suis seulement docile, j’fais c’que tu demandes à mes mains de faire, j’caresse ta peau sans qu’tu le veuilles vraiment. Pourquoi t’es là ? J’sais toujours pas. Tu m’pensais différent. Pourquoi ? J’ai jamais fait rien d’plus qu’un connard suicidaire lambda, j’suis toujours qu’un déchet, y’a rien d’différent à ça.

« Si tu m’aimes vraiment arrête toi, fais pas ça », et il sourit, Nemo, les doigts qui s’laissent aller à frôler ses fesses, remontent le long d’ses flancs, comptent les côtes à leur passage, s’attardent sur ses seins alors qu’elle défait sa ceinture. Il sourit toujours, Nemo, alors qu’elle continue de causer, Alice, alors qu’elle parle trop et que lui dit que dalle, garde sa grande gueule fermée, pour une fois, sauf quand elle vient l’embrasser, il l’embrasse trop fort en retour, la langue contre la sienne, putain de bête affamée. Le pantalon aux chevilles et Alice à genoux, maintenant, tout ça ressemble trop à un rêve trash, avec la lueur blafarde de l’ampoule qui pend au plafond et le coin de moisissure près de la lucarne, le sang qui coule de partout et leur nudité qui prend des allures carrément glauques. Parce qu’elle sourit. Et qu’il sourit aussi. Mais personne se marre, non, plus personne ne ricane, même pas lui, même pas intérieurement, même pas dans un recoin de c’qui lui reste d’âme. Il vient glisser une main sous le menton d’Alice, caresse ses lèvres trop rouges du pouce, regard absent, regard paumé dans ce néant qu’il aime tant, dans les iris d’Alice, ou pas tellement. Il sait pas trop combien de temps s’écoule, Nemo, il sait juste qu’au bout d’un moment il se penche vers elle, passe ses bras autour de sa taille pour la soulever, la pose dans la douche, et allume le jet sur sa poupée désapée. « J’aimerais bien pas en être capable, Alice », c’est pas soufflé, c’est pas honteux, c’est pas caché, c’est assumé et blasé, comme d’habitude, haussement d’épaules et le sourire qui se fait la malle, la déprime qui se remet à lui bouffer les entrailles. Il se débarrasse de son jeans sur le carrelage cassé, ouvre la porte de sa minable salle d’eau, lui jette un dernier coup d’œil, comme s’il se demandait s’il est pas en train de faire une grosse connerie. Mais il se l’demande même pas, en vrai. Il le sait. « Tu m’emmerdes. Si tu m’cherches, j’suis en train d’me branler d’vant mon porno. » Il claque la porte derrière lui, soupir au bord des lèvres, presque un fond de nausée qui le traverse tandis qu’il retourne dans le salon, s’étale sur le canapé, la tête dans l’coussin prêt à s’laisser étouffer.
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MessageSujet: Re: mad world (nelice)(TW)   mad world (nelice)(TW) EmptyVen 30 Mar - 18:34

Elle ne sait plus ce qu’elle fait Alice. Pilote automatique, c’est le cerveau déglingué qui prend le dessus. C’est tout ce qu’elle refoule au fond d’elle-même, putain de noirceur qui encrasse ses artères à chaque instant de sa vie. Faut croire qu’il suffit d’un rouquin pour tout faire péter, tout bousiller, pour la renvoyer dans des travers qu’elle pensait oubliés. C’est malsain, le sol froid sous ses genoux, le moment de silence et leurs sourires fatigués. C’est malsain, et elle ne crève. Entre envie et dégout, de ces sentiments qui collent à la peau comme la sueur lors d’un jour trop lourd au mois de juillet. Baise moi qu’elle supplierait presque. Pas par désir. Plutôt par provocation. Prouver que y a rien d’autre entre eux que des hormones dérangées, un jeu qui a mal tourné. Baise moi maintenant, ne franchit pas cette putain de limite, efface les doutes. Baise moi Nemo. et pourtant y a que du silence, comme un bruit de cœur qui se brise quand il la relève, les bras autour de sa taille, elle a l’impression de peser que dalle et ça la brule. Fais pas ça qu’elle supplie du regard. Et pourtant lui continue quand il la fout dans la douche, quand il allume l’eau, quand il la laisse la, trempée, intacte, ou presque. J’aimerais bien pas en être capable, Alice  « arrête »  soufflé entre les dents, sourire qui dégage en même temps que le sien. Ils sont trop complémentaires que ça en est désespérant. Et dire qu’il leur a fallut tout ce temps pour le remarquer. Tu m’emmerdes. Si tu m’cherches, j’suis en train d’me branler d’vant mon porno. Et lui qui ferme la porte, elle qui s’effondre dans la douche, laisse l’eau couler, laver les bleus, le sang, les larmes. Surtout les larmes. Combien de temps à chialer sous le jet ? Se mordre le bras pour pas crier, parce qu’elle a l’impression de déraper. Elle maitrise plus rien. Plus rien du tout. Y a Seven qui revient dans sa tête, puis Nemo, mélange désagréable des deux qui la ramène à Darcy, cette soirée sur le canapé, où tout a basculé.
 « t’es pathétique Alice »  
Dans tout, le choix de vie ou le choix des mecs, dans la façon d’aimer aussi, quand elle regarde sa paume scarifiée, l’eau brulante qui la fait grimacer. Alors elle chiale Alice. Elle chiale quand y a personne pour la voir, chiale jusqu’à ce qu’il n’y ai plus rien. Et quand c’est fini elle coupe l’eau, se redresse. Elle sort pas tout de suite, prend le temps de fouiller dans les placards, attrape de quoi nettoyer les plaies sur son visage, observe les bleus qui se forment déjà trop rapidement. Sans un mot elle finit par sortir de la salle de bain, ignore le salon pour se diriger vers la chambre, fouiller sans aucune gêne dans les affaires de Nemo, attraper de quoi s’habiller. Pas question de remettre la robe.
« T’as vraiment un gout de merde vestimentaire »  qu’elle finit par balancer quand elle revient dans le salon, se laisse tomber à côté de lui, attrape le coussin pour le forcer à la regarder.  « Remarque ça colle avec ta personnalité de merde aussi »  clairement. Elle sait que ça fait parti du personnage. Mais elle sait pas quoi dire d’autre, elle veut rester neutre, ils ont eu trop d’émotion pour une soirée. C’est suffisant. Ou presque.   « Je dors ici ce soir. »  Comme une punition, elle le dévisage, puis regarde la télé, écran brouillé, son porno qu’est surement terminé depuis trop longtemps.   « T’es qu’un menteur »   qu’elle finit par murmurer quand y a sa tête qui vient se poser contre son épaule, elle a de nouveau envie de chialer.
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MessageSujet: Re: mad world (nelice)(TW)   mad world (nelice)(TW) EmptyDim 15 Avr - 13:04

Arrête. Il s’est pas arrêté. Trop tard pour ça, pour rembobiner, faire marche arrière, demi-tour, retourner se planquer dans son cynique déni. Il a jamais été bon pour se mentir à lui-même, pas le genre de mec à pas s’connaître assez bien pour savoir ce qu’il ressent, pas paumé sur ses sentiments, juste paumé parce qu’il sait pas c’qu’ils foutent là, ces sentiments. Ça les empêche pas d’être là, ça empêche pas son cœur de battre trop fort dès qu’y’a Alice dans les parages, comme un putain de cliché, pantin qui peut pas échapper aux lois universelles. Ça arrive à tout l’monde, de tomber amoureux, même à Satan, faut croire. Y’a pas d’déni, parce qu’il sait c’qu’il est, qu’ça fait vingt-deux ans qu’il habite dans cette carcasse qui lui sert de corps et qu’personne a rien à lui apprendre là-dessus. Et il mentira pas à Alice, parce que c’est ce qu’elle cherche, ce qu’elle veut, qu’il la baise dans la douche pour lui prouver qu’y’a rien, qu’c’est que du vent et d’la cruauté gratuite, juste le plaisir d’la bousiller. Il aimerait bien, Nemo, être qu’un monstre sans ressenti, un d’ces sociopathes qu’on voit à la télé, qu’on admire comme des bêtes curieuses, il aimerait bien avoir dix murs de verre entre lui et les autres, incapable de comprendre la souffrance, de s’laisser bouffer par l’empathie humaine. C’est p’t’être pour ça qu’il lutte autant contre tout ça, qu’il crache sur les mains tendues, s’entête à s’dire que ce sont tous des cons égoïstes et ferme les yeux face à la tristesse d’Atticus, c’est p’t’être parce qu’il veut pas d’tout ça, mais qu’il en est trop capable, en même temps, qu’il sait qu’il suffirait qu’il fasse un effort et qu’il pourrait être un mec complètement différent, pas toxique, pas merdique. Mais ça fait trop longtemps, maintenant, il voit plus l’intérêt, la seule issue, c’est crever.

Alice elle revient, lui arrache son coussin d’la tronche et il relève les pupilles vers elle, T-shirt de hippie sur le dos, le sien. Ça dénote, ça s’accorde pas aux bleus qui se forment, le sang séché qui marque encore quelques endroits même si elle a nettoyé tout ça. Il sait pas combien d’temps il est resté planté sur son canapé, y’a plus que d’la neige sur l’écran d’la télé, et sûrement qu’c’était déjà comme ça quand il est arrivé. Il a un sourire fatigué, aux insultes pas recherchées, balancée comme pour ignorer tout le reste, faire semblant qu’y’a rien eu, qu’les mots sont jamais sortis d’entre leurs lèvres, sourire fatigué, c’est tout, et son regard trop lucide, peut-être trop amoureux, aussi. « Ça t’va bien. Ça colle avec ton allure de merde. » Elle dort ici ce soir, et ça appelle pas de réponse, il prend même pas la peine d’acquiescer en silence. Ça compte plus tellement, à présent, alors qu’elle le traite de menteur et qu’elle cale sa tête contre son épaule. « Tu l’as d’jà dit », qu’il souffle, en appuyant le côté d’son crâne contre le sien, deux âmes pathétiques en perdition, sans doute qu’il se ferait peine à voir si y’avait un miroir. « Bonne nuit, Alice. » Et il l’embrasse sur la tempe avant d’migrer vers sa chambre.
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