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 licornes et paillettes. (izia)

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MessageSujet: licornes et paillettes. (izia)   licornes et paillettes. (izia) EmptyDim 23 Juil - 6:46

déjà vu. ça commence toujours de la même façon, une soirée au bar, les verres vides qui s’accumulent. les phalanges éraflées s’accrochent aux derniers pans des verres qui semblent vouloir leur échapper, le rictus noir, l’âme encore plus. y a tous ces problèmes qui restent coincés. ceux importants, les autres un peu moins. les emmerdes qui ne cessent de te tomber sur la gueule, comme si tu venais les chercher. c’est peut-être un peu le cas. mais tu te sens sombrer chaque soir un peu plus, et sans trop l’entourage d’ordinaire pour te maintenir à flots, il te reste que le loisir de contempler ton existence glisser entre tes doigts, parce que t’es incapable de faire ce qu’il faut. la bonne chose à faire, c’est pas toi, tu connais pas. inconsciemment attiré par la face cachée de la lune, là où tu ne t’attireras que d’autant plus d’emmerdes. évidemment. alors c’est en avalant l’ultime gorgée d’un verre de trop qu’il te vient l’idée brillante de secouer tout ce que tu trouves trop calme. cette existence un peu trop vide. un peu en suspend. remuer tout ce que t’as pas vu depuis trop longtemps, à croire que les problèmes te manquent. peut-être juste un peu. mais cette fois tu le sens bien, pas du tout casse-gueule comme d’habitude. l’esprit embrumé, le rictus vainqueur reprenant ses droits sur une gueule toujours aussi cassée. faut que tu vois izia, peut-être la seule qui te fasse envie ce soir. parce qu’elle est pas là, elle l’est plus depuis quelques temps déjà. depuis que, dans toute la folie qui te caractérise, tu t’es mis dans la tête d’être un mec bien. conneries. et toi, t’es comme un gamin. ce qui est à portée de main ne t’intéresse pas, non, faut que t’ailles chercher tout ce qui ne veut plus de toi, tout ce qui te boude un peu, t’en es certain. c’est toujours la même chose avec izia. oeillades graciles, raillerie retroussant les lèvres, flirts à peine subtils. izia qui s’approche, et toi qui t’enfuit, toujours. izia qui s’éloigne, et toi qui revient. toujours. c’est sans fin, cercle vicieux qui te cause plus de tords que de raison. et cette fois n’est pas coutume, les deux neurones asphyxiées par les vapeurs d’un vieux whisky persuadés que c’est sans doute la meilleure idée du siècle. alors t’es devant sa porte, sans trop savoir comment, sans même qu’il ne te traverse l’idée qu’il pourrait y avoir ses parents. que son père pourrait utiliser le fusil qu’il a déjà mentionné deux trois fois. tu t’en fous, tu cours vite. tu peux détaler plus vite qu’un lapin sous l’oeil d’un chasseur s’il le faut. frapper semble pas une bonne idée, alors dans toute l’intelligence qui t’anime sur ce moment de spontanéité débile, tu grimpes à l’arbre menant à la seule fenêtre encore éclairée, et t’espères vraiment pas te planter quand tu frappes à la fenêtre sans trop de discrétion. et que tu t’invites à l’intérieur sans même attendre la permission, non sans manquer de trébucher une ou deux fois. salut princesse. y a les yeux requins qui se posent sur sa silhouette, dans sa chambre d’adolescente. un court instant, tu prétends avec amusement être le grand roi venu la délivrer, la soulevant pour la serrer fort dans tes bras. mais y a son regard pas content qui te scrute comme un gamin qui aurait fait une connerie quand tu la reposes et tu te dis que c’est peut-être plus grave que ce que tu pensais. que c’est pas comme les caprices de bébé qu’elle a pu te faire avant. tu décides de pas t’en inquiéter vraiment pour le moment, vaudrait plutôt mieux pour toi. faut en arriver là pour que tu décides à montrer ta tête ? qu’est-ce qui se passe, sampson, tu boudes ? y a l’oeil intrigué et le sourire emmerdeur qui s’offrent à elle quand tu la dépasses, t’avançant dans la chambre sans te soucier de tout le bruit que tu pourrais faire. t’es déjà aspiré par tout autre chose, les murs gais et tous les posters, photos, cette chambre que tu découvres pour la première fois. c’est bien à ça que t’imagines le paradis ressembler. une chambre d’ado et des filles en petit short. tu peux mourir en paix nichols, ton dernier voeu a été exaucé.
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