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1000 x 0 = kurt ▹ posts envoyés : 1146 ▹ points : 9 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : tumblr (gif) sardaukar (vava) ▹ avatar : matt hitt ▹ signe particulier : fume des menthols
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| Sujet: nuit blanche (2B) Dim 16 Juil - 19:06 | |
| J'ai ouvert toutes les fenêtres de ma voiture à cinquante mille dollars offert par Maman pour mes seize ans pour essayer de ventiler l'odeur de vomi qui émane de moi. Pas ma faute, mais celle des ivrognes de qui je me suis occupé toute la nuit. Quand j'étais gosse je regardais Scrubs, ou Urgence avec mon père. Ca a l'air cool vu comme ça, les urgences. C'est en fait l'antichambre de l'enfer et vous n'y croisez que des cas sociaux. Le seul truc cool c'est Mindy qui a été dessus, tout ça parce qu'elle couche avec l'interne. Désespéré, je fais tomber ma tête sur le klaxon. La seconde d'après, un titulaire apparaît de nulle part et me hurle dessus, comme quoi il est 5 heure du matin, qu'on est devant un hôpital et que je n'ai pas le droit de klaxonner, sauf en cas d'urgence. Mais c'est une urgence, je suis crevé, je vais mourir ici si mon coloc se bouge pas l'cul. Quand j'suis fatigué, j'oublie totalement ma condition : externe. Et quand on est externe aux urgences, autant vous dire qu'un microbe à dix millions de fois plus d'importance de votre vie. Quand on est externe aux urgences, en fait, on n'a même pas le droit d'adresser la parole à qui que ce soit d'autres que le type de la maintenance. Bref, le titulaire scanne mon visage, sans doute pour mieux me détruire plus tard. Heureusement, Félix apparaît soudainement, visiblement aussi crevé que moi. Quand il monte dans la voiture, il plisse le nez et me regarde d'un drôle d'air. Je tourne mes yeux fatigués vers lui, fataliste. Tu te souviens pourquoi on voulait être médecin ? Je veux dire, y avait une bonne raison ? Parce que honnêtement je m'en souviens plus. Je me plains, et allume une cigarette mentholée tout en démarrant. Ca aurait au moins l'avantage de masquer l'odeur de vomi.
Arrivés à l'appartement je traîne des pieds. J'ai bien essayé de demander à Félix de me porter pour les deux étages, mais il avait pas l'air trop réceptif. Du coup, j'ai chouiné tout le long et j'ai fais des pauses toutes les cinq marches en listant tout ce qui n'allait pas dans ma vie. Ouais, quand je suis fatigué, je suis aussi incroyablement chiant. Dernière marche. ...Et pour finir, ma housse de couette est mal mise, du coup ça fait une bosse, et Bo il veut pas m'aider à la remettre. Long soupir. La bonne nouvelle c'est que je vais pouvoir m'écrouler sur mon lit. Tant pis pour les chaussures pleine de vomi, je les laverais demain. Félix me précède, mais j'entend déjà des cris, des rires, et de la musique.
Y a Nur dans le salon, en plein milieu, y Tyfy aussi. Putain, pourquoi y a Tyfy ? Sans même penser au reste de la coloc, je claque la porte derrière moi, dans un mouvement d'humeur. Les gars, cinq heures vingt du mat'. Que je fais remarquer tout en envoyant en boule mes chaussures, manteau et sac dans un coin de l'entrée. Mon regard croise celui de Nur, normalement, c'est nous deux qui faisons la fête tous les deux toute la nuit, quitte à réveiller tous les autres. Mais cette garde dernière minute m'en a empêché. Mes yeux explosés de fatigue glisse jusqu'à Tyfy. Et c'est plus fort que moi, je lâche : C'est cool, t'as trouvé avec qui passé la soirée finalement. Je fais un grand sourire cynique. J'aurais dû foncer à ma chambre pour dormir, je le sais. Un pétard et j'aurais dormi comme un bébé malgré le bruit. Mais quand IL est là, j'peux pas m'empêcher de rester dans les parages. |
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free pants ▹ posts envoyés : 1488 ▹ points : 14 ▹ pseudo : anne (a maze lie ; birds) ▹ crédits : ava by amor fati ; signa by old money ▹ avatar : nicole zimmermann ▹ signe particulier : des grands yeux noisette, la peau dorée et constellée de grains de beauté. puis les cernes qui se creusent à cause de ses heures qu'elle occupe trop
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| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Dim 16 Juil - 20:32 | |
| Franchement tout c’était bien passé aujourd’hui. Pas de profs trop arrogants. Pas de patients trop insultants. Ça allait. Pas d’accrocs, ça semblait même un peu trop routinier, vu que je finissais tôt et que j’avais réussi à esquiver la débauche tardive de quelques externes pour le service de nuit. Fallait juste pas oublier que la vie est une chienne. Dernière paperasse à faire avant de rentrer, ce fut pile à ce moment-là que le mémo m’est revenu en plein coeur. J’avais prévu de l’appeler demain ou de passer chez elle pour la tirer hors de chez elle par la peau des fesses. Ma patiente récalcitrante qui n’en a toujours fait qu’à sa tête. Il a fallu qu’elle fasse une overdose. Il a fallu qu’elle crève toute seule chez elle, alors qu’on était sur le point de trouver le protocole pour la soigner. Et quand j’entends les murmures des docteurs sur son éventuel suicide, j’ai l’coeur et l’estomac qui vrillent. Puis l’cerveau qui arrête de penser.
”Tu bosses pas ce soir j’crois ? Ça te dit de venir à l’appart ? J’ai envie de faire la fête.” C’est de plus en souvent que j’appelle Tyfy pour lui demander de passer. Alors qu’au début, c’est juste lui qui s’imposait dans mon quotidien. Mais il est adorable avec moi et me dit toujours oui. J’sais que je passerais un bon moment, que je m’amuserais et qu’il sera concentré sur moi. Enfin j’pense. Mais l’impression d’être le centre de l’univers de quelqu’un c’est pas si mal, ça fait même vachement de bien. Et j’en ai besoin. Si j’reste toute seule, j’vais pleurer. ”Par contre, j’commence sans toi, m’en veux pas.” J’suis qu’une faible égoïste, mais ce soir j’en ai strictement rien à foutre.
J’sais pas où ils sont tous. C’est pas grave. Y en aura plus pour nous. Tellement de bouteilles, y en a tellement que je sais plus où les mettre et j’improvise des mini-bars partout entre le salon et la cuisine. Pas de verres, ça sera à la bouteille, tant que j’y suis hein, et puis j’ai déjà la tequila prête à franchir mes lèvres. La musique ne semble pas assez forte, aucun voisin de ne s’est plaint pour l’instant et j’ai envie de danser, de rire, oublier, me perdre sur un autre rythme. Et ça s’fait, comme prévu. Puis y a la chaleur de Tyfy toujours à proximité qui s’ajoute, me colle à la peau comme du sable en été, qui fait grogner de nouvelles envies. C’est moi où il est de plus en plus sexy ? J’ai dû manquer de me rétamer deux ou trois fois déjà tellement j’ai le tournis. J’aurais peut-être dû acheter à grailler. Tanpis. De toute façon, il me rattrape toujours. “T’es un amouuurrr~”, que je lance en nouant mes bras derrière sa nuque pour l’enlacer pendant un instant. “Un vrai gentleman haha.” Je ris en tanguant déjà dans l’autre sens, m’éloignant à nouveau en quête d’un pétard. “Com… comme dans les vieux films ! Comment il s’appelle déjà ?!” Mais je me mets vite à ronchonner que ça va être chiant à rouler avant de revenir au sujet. “Gary Grant ? Bogart ? Ptain j’sais plus. Aide-moi...”, que je supplie en tendant doucement le joint qu’il met de côté pour quelque chose de mieux. Mais j’finis par rire légèrement en ajoutant qu’il plairait définitivement à ma mère.
On n’a pas remarqué tout de suite qu’on n’était plus seuls. Enfin moi j’ai pas remarqué. Les portes qui claquent c’est courant dans l’immeuble. Ça pouvait venir des 3B après tout, nan ? Mais la voix d’Artie me parvient et la seule chose que je parviens à dire c’est un grand “Yeeah ! Venez venez !” J’lui tends distraitement la bouteille de rhum. Depuis quand il se plaint de l’heure ? Haha tanpis pour lui hein si il veut pas nous rejoindre. “Vous avez des sales têtes haha !” J’dois pas être mieux, mais who cares ? “C'est cool, t'as trouvé avec qui passé la soirée finalement.” “Ouiii !” Réponse immédiate et clairement guillerette alors que j'colle ma joue sur celle de Tyfy en m’affalant à moitié sur lui pendant trois secondes, sourire imbibé accroché aux lèvres. Et puis ça repart, je me redresse voulant aller enlacer baby Félix aussi. Parce qu’un petit-frère mérite toujours un câlin en rentrant chez lui ! Mais ma tentative vite abrégée, tellement j’suis distraite et étourdie. Et puis j’ai chaud bordel. Trop d’énergie à dépenser hein. Girouette. “Y a encore plein de choses à boire… Ah où est mon verre, j’ai soif moi aussi...” Snif.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Dim 16 Juil - 22:05 | |
| C'est pas difficile de trouver où dormir, depuis que t'as fait des doigts d'honneur à tes parents. Au pire, y'a le gite, le Airbnb, sauf que t'aimes pas dépenser de l'argent que ta mère t'envoie. Avare, sauf quand il faut. Comme lorsque Nur te réclame, tu tardes pas à passer acheter de l'alcool, rejoindre ton dealer, sortir le fric que ''t'as pas'' pour passer une jolie soirée de débauche. Parce que la patiente de Nur s'est suicidée. Une overdose. T'aurais aimé voir ça, pas juste pendant, mais après, quand le corps est mort, ce qu'il se passe, comment la peau commence la fin de sa vie. Tu ne disais rien à Nur, tu ne retournais pas l'aiguille dans l'overdose.
”Okay, love, j'suis déjà en route. ♥” Toujours du temps pour elle. Tu mentirais même pas, en lui disant que tu lâchais une autre fille, pour venir la retrouvée. Une fille mignonne, mais pas autant que Nur. T'avais un petit crush sur elle, sur sa coloc, ses colocs, pas toujours contents de te voir matin et soir, le potentiel de chaos était immense. Elle commence sans toi, c'est parfait. Elle est déjà d'humeur légère quand t'arrives, même si tu sais qu'à la fin de la soirée, y'aura les larmes, les discussions. C'est pas grave, sa fait partit du deal, de la fragilité des humains. Avec un peu de chance, t'entendra peut-être son coeur se briser, sans que ce soit ta faute, sans que tu ne risque de la perdre. Parce que tu ne veux pas la perdre, tu ne peux pas la perdre, elle est à toi, Nur, rien qu'à toi.
Ses yeux ont cette petite lueur, quand t'arrives, quand tu l'embrasses, quand tu l'enivre, pour l'embrasser plus, jouer sur sa peau comme tu le veux. Le bordel s'invite bientôt dans l'appartement, buvant à la même bouteille, puis inter-changeant d'alcool en alcool. La musique, sur laquelle vous dansez, vous fichant de qui est en bas, parce que le monde est à vous. Parce que Nur tiens pas très bien debout, sur ses jambes, tu supervise, tes mains sur ses hanches, dans son dos pour la garder droite, en un morceau, encore. Elle manque se fracasser solidement la gueule, quelques fois, mais tu l'attrapes, quittes à griffer sa peau pour le faire quand elle tombe trop loin. Et tu souris, tes yeux devenus petit à cause de toutes les substances, qui ne sont plus que deux lignes mince d'où ressort le noir de tes yeux, lorsqu'elle te dit que t'es un amour, ses petits mains derrière ta nuque, qu'elle se colle à toi, que tu la serres, avant qu'elle ne file de nouveau, déclarant que t'es un gentleman. Oui, ça t'arrive, avec elle surtout, mais c'est pas toi, c'est pas ta nature. Et puis elle commence, elle cherche un film, tu fronces tes sourcils, curieux, tu cherches avec elle, qu'elle passe d'un sujet à l'autre avant de revenir encore.
« Ba j'sais pas, c'est deux gars différent. Celui de Casa Blanca et l'autre c'est Cary Grant, non ? » Elle te tend le joint, que tu prends, mais tu fais non de la tête. Sortant un petit sac de ta poche. Des petites pilules. Elle rigole, tu plairais à sa mère, normal, tu plais à toutes les mères. Tu attrapes doucement sa main, la tire vers toi, posant une pilule sur ta langue, avant d'embrasser la belle, la lui faire avaler en mélangeant bien vos langues, même après, surtout après que ça soit passé. T'as encore la langue au fond de sa gorge, quand les gars entrent. Tu l'entends, la voix d'Arthur, mais tu continues à l'embrasser jusqu'à ce qu'elle s'éloigne et tu souris tendrement alors que Nur les invite, que tes brèches de yeux glissent sur Felix, puis Arthur, il a pas l'air content. Ça te fait sourire davantage, empirant ton aire arrogant et je m'en foutiste de la soirée. Et c'est vrai qu'ils ont des sales têtes. Surtout celle qu'il tire quand il parle de toi comme si t'étais pas là, que Nur se contente d'un oui des plus jovial, que tu ris doucement. Ta main qui vient caresser l'autre joue de Nur, quand elle se colle à toi et s'affalant. Sauf qu'elle ne tarde pas, à se lever, marcher, enfin, si on peut appeler ça comme ça, pour aller voir Felix. Tu ne tardes pas à la rejoindre, une bouteille à la main, l'autre qui se glisse dans le dos de la belle pour assurer sa sécurité. « On a pas de verres, love. » Que tu souffles à la belle, la lâchant un quart de secondes, le temps qu'elle enlace Felix. Ton regard posé sur Arthur, arrogant à souhait alors que tu lui tend la bouteille de Tequila. « Tiens, prend-en Art, c'est bon pour ce que t'as. » Que tu souffles au garçon, avec ce petit sourire qui donne envie qu'on te l'arrache. Et ça ne se voit même pas, que tu le provoques, t'essayes d'être gentil, right ? |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Lun 17 Juil - 20:40 | |
| The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets ☾ Encore une nuit de garde aux urgences. Encore des gens qui viennent là sans trop savoir pourquoi, qui polluent les lignes téléphoniques et les salles d'attente pour un vulgaire doigt coupé qui ne nécessite même pas de points de suture. Encore des jeunes bourrés qui ne me donnent qu'une seule envie : leur flanquer un bon coup de poing dans la gueule pour faire retomber le taux d'alcoolémie. C'est sûrement le pire de mes défauts, mais je ne suis pas patient. Du tout. Et encore moins avec une nuit blanche qui course à travers mon système. Pourtant, je fais bonne figure. Je garde un sourire sur le visage, je conseille, je rassure. Je traîne ma carcasse pendant encore de longues heures, jusqu'à la délivrance, jusqu'aux vestiaires, jusqu'à la voiture d'Arthur. Sauf qu'au moment de monter, je suis accueilli par une odeur écœurante de vomi qui me soulève le cœur. Je plisse le nez et coule un regard vers le jeune homme à côté de moi, prenant sur moi pour ne pas faire de remarque. Je sais que le désespoir et la fatigue que je lis dans ses yeux se reflètent dans les miens. Je ne vais pas en rajouter une couche. « Tu te souviens pourquoi on voulait être médecin ? Je veux dire, y avait une bonne raison ? Parce que honnêtement je m'en souviens plus. » Je hausse les épaules, calant ma tête entre le siège et la vitre pendant qu'il démarre. La fumée de sa cigarette mentholée a vite fait de prendre possession de l'habitacle, s'insinuant dans chaque partie disponible, vicieuse, vivante, comme cette question qui me vrille le cerveau depuis qu'il l'a posée. Je sais pourquoi je veux être médecin. Je sais qui m'a poussé, qui m'y a encouragé. Ce que je ne sais pas, en revanche, c'est si j'ai vraiment bien fait de tout envoyer bouler pour un garçon, un mec dont je ne connais même pas véritablement les sentiments. L'ascension jusqu'au deuxième étage me paraît interminable. Heureusement, ayant grandi dans une fratrie de quatre, je n'ai aucun souci à ignorer complètement les protestations d'Arthur. Je l'aime bien, vraiment, mais je ne suis pas d'humeur à supporter ça. Demain peut-être. Quand j'aurai passer plusieurs heures enfoui sous ma couette. Mais j'ai décidément un karma de merde. En arrivant devant la porte, je suis accueilli par de la musique à fond, des basses qui font trembler les murs, des cris et des rires de gens beaucoup trop joyeux pour que ce soit naturel. Putain. J'ouvre la porte et me retrouve nez-à-nez avec une Nur et un Tyfy enlacés, pris dans un baiser visiblement passionné. Je hausse un sourcil. Arthur me suit de près, et quand il aperçoit les deux jeunes gens, il claque la porte dans un mouvement d'humeur qui me fait sursauter. Je me tourne vers lui, le regard noir. « C'était peut-être pas nécessaire ça. » J'ai les dents qui grincent et l'esprit en ébullition, embrouillé par la fatigue mais brusqué par la musique trop forte. Je sens pointer un mal de tête carabiné, et ça ne fait que renforcer mon agacement. « Les gars, cinq heures vingt du mat'. » Ils se tournent vers nous, surpris de nous voir débarquer en plein milieu de leur fête improvisée, mais Nur se reprend bien vite et nous tend une bouteille de rhum. « Yeeah ! Venez venez ! Vous avez des sales têtes haha ! » T'as pas l'air très bien en point non plus. Je me mords la lèvre pour ne pas la blesser. Si elle est dans cet état, c'est qu'il a dû se passer quelque chose, et j'ai mal au cœur quand je comprends que je n'ai pas été là quand elle a eu besoin de moi. Mon regard glisse derrière elle et rencontre celui si sombre de Tyfy. Je le remercie d'un mouvement de tête, d'en avoir pris soin, de l'avoir protégée, d'avoir été là pour elle, tout simplement. Et puis, d'un coup, je me retrouve enlacé, étranglé par des bras à la peau douce et dorée. Je baisse les yeux, à court d'oxygène. « Nur... Tu m'étouffes. » Elle s'éloigne, le sourire aux lèvres et le regard perdu, et je sais que quelque chose va terriblement mal. « Nur. » Elle s'en fiche, ne m'écoute pas, repart chercher des bouteilles. « Y a encore plein de choses à boire… Ah où est mon verre, j’ai soif moi aussi... » « On a pas de verres, love. » Je saisis la bouteille de vodka qu'elle vient d'attraper avant qu'elle n'ait le temps de l'ouvrir. Je trouve un espace libre sur la table pour la poser, avant de me tourner de nouveau vers ma colocataire. « Je pense que t'as assez bu pour ce soir. Tu veux me dire ce qui se passe ? Ou tu préfères que je te fasse un thé ? » Après un moment d'hésitation, j'ajoute, dans un chuchotement : « Tu sais que je serai toujours là pour toi, hm ? »
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| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Mar 18 Juil - 14:28 | |
| C'était peut-être pas nécessaire ça. Je répond pas, je boude. Parce que y a Tyfy et sa langue dans la bouche de Nur qui a surgit de nulle part, voilà maintenant l'image est ancré dans mon subconscient et je ne pourrais plus jamais fermer l'œil de la nuit. J'ai un regard d'enfant insatisfait, le même que je faisais quand papa faisait des épinards ou autres légumes que je n'ai jamais réussi à avaler. Quand Nur se met à commenter nos têtes, j'ai envie que d'une chose c'est de plonger sous une couette, la tête sous l'oreiller pour faire un vrai caprice d'enfant. Mais non, je reste là et j'envoie valdinguer mes affaires dans un coin. Le sarcasme que j'injecte dans chacun de mes mots ne semblent atteindre rien ni personne ici. Surtout pas la brune qui fait collé-serré avec l'autre abruti. Ouiii ! Je fais large sourire mais mes yeux envoient des éclairs. Oh, bah, GÉNIAL. Super non, c'est vraiment parfait. Et quand elle se jette d'un pas chancelant sur Félix pour l'accueillir comme le messie, bah c'est encore mieux. Non, vraiment. Génial, j'adore l'ambiance. Je soupire bruyamment, un peu trop d'ailleurs parce que j'attire le regard de tout le monde et je croise les bras sur ma poitrine, planté au milieu du salon, avec Nur qui tente de nous faire boire. On a pas de verres, love. Ok, j'ai la gerbe. Love ? j'ai bien entendu. Je me tourne vers lui, Tyfy, avec mon air condescendant de l'extrême et j'hoquette un rire forcé. Love, j'veux dire, sérieusement ? Mais tout ce que j'ai en retour c'est de la tequila tendue vers moi et une réflexion passive-agressive qui fait s'illuminer comme des ampoules tous les signaux de haine intense que j'ai pour ce gars. Tiens, prend-en Art, c'est bon pour ce que t'as Nouveau sourire, nouvelle hypocrisie. Y a Gandhi à côté de moi qui prend sa voix mielleuse et tente d'apaiser la situation et de faire revenir à la raison nos deux ivrognes. Mais non, je reste bloqué sur les mots faussement sympathiques de Tyfy et y a toujours leur baiser qui est agraffé à l'intérieur de mon crâne. Je perd patience : Ah ouais, et qu'est-ce que j'ai exactement ? À part une coloc et un squatteur qui font le bordel à cinq heures du mat' alors qu'on a bossé toute la nuit. Ça signe clairement la fin des festivités, pas de fausses politesses pour moi ce matin. Je soutiens le regard des deux bourrés et je me tourne vers Félix, sans doute en attendant qu'il me soutienne. Je déteste être ce gars, le rabat-joie. Je ne suis jamais celui-là normalement, et je suis plus volontiers à leur place, bourré à pas d'heure à essayer de motiver les troupes pour un dernier shot. Et si je me faisais violence, je pourrais profiter d'un dernier pétard, un fond de téquila, m'asseoir avec eux et me plaindre des internes qui nous traitent comme de la merde et des patients qui m'ont tenus éveillés toute la nuit. Mais c'était sans compté sur mon amour propre, trop mis à mal par ce que j'ai entre-aperçu en arrivant. Je sais pas tellement si c'est cette complicité qui me dérange ou les droits qu'il s'octroie avec Nur, avec la coloc. Tyfy il est toujours ici, il n'est sur aucun bail, il ne paye rien, mais il est toujours là. Comme un invité, je ne sais même plus qui lui a dit de squatter ici à la base. Et quand j'entend les autres parler de lui comme du 8e colocataire, ça m'hérisse le poil. Il l'est pas. Il ne le sera jamais pour moi. On aurait pu bien s'entendre, s'il ne baisait pas Nur ou peu importe ce qu'il font. Le frustré qui vit au fond de moi ne se remet toujours pas de cet affront. Peut-être parce que je sais pertinemment que je n'ai rien à dire. Je ne peux rien dire sans passer pour le plus gros égoïste de la terre, doublé d'un enfoiré. Et puis, ding dong, en m'approchant de la cuisine américaine pour mettre en route la cafetière, je lâche, avec un regard en coin pour Nur : Si j'avais su que ce serait le bordel ici je serais directement allé chez Fanny. Voilà. J'ai besoin de personne moi, j'ai certainement pas besoin de l'attention de Nur. De l'attention, j'en ai quand je veux, l'intérêt d'avoir une petite amie aimante et assez mal dans sa peau pour se tailler les veines si je lui disais de le faire. Je me sens horrible de penser ce genre de chose, sauf que quand je suis fatigué, y a pas de filtre. Tiens, parlant de filtre, je les cherche en vain dans les placards. Je me tourne vers Félix. C'était à qui de faire les courses ? Je l'accuse clairement vu le ton que j'ai pris. Je soupire. Finalement je me rabats sur le café soluble absolument imbuvable qu'on a en cas de panne et sors trois tasses. Nur, Félix, café ? Là j'me tourne vers Tyfy et avec un grand sourire plein d'hypocrisie je réplique : À cette heure-là y a les premiers bus. Tu peux y aller si tu veux, j'veux dire, t'as un chez toi quand même ? Ou parce que chez toi, c'est pas chez nous. T'embête pas à ranger, on le fera. Allez, du vent. |
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| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Mar 18 Juil - 21:06 | |
| D’habitude, il m’embrasse pas autant ou je détourne la tête plus souvent ? J’sais plus trop, c’est embrouillé ce soir. Et puis c’est comme si Tyfy savait que ça allait me faire du bien, qu’il allait me faire du bien. J’ai pas de raisons pour pas céder un peu plus de terrain de toute façon. La vie est courte, non ? Oui, non, peu importe. Les références cinématographiques sont vite oubliées dans tous les cas. Ellipse neuronale ayant pour cause un baiser un peu trop profond. Et peut-être aussi la pilule glissée avec. C’était quoi au fait ? Mh pas de soucis, c’est Tyfy, je lui fais confiance. Regardez comme il est mignon à me suivre et s’assurer que je tombe pas. Il prend l’temps de saluer mes coloc’ adorés, de leur proposer à boire, ouvert et sociable. On dirait presque le petit-ami parfait didon. C’est c’qui devrait me traverser l’esprit et me frapper en temps normal. Mais ça viendra peut-être plus tard. Là, j’parviens enfin mettre mon grapin sur Félix. Nur... Tu m'étouffes. Qui râle. Sérieusement ? “J’t’étouffe parce que j’t’aime bro.” C’est sincère en plus. Pourquoi il n’a pas l’air d’y croire ? Et répète mon prénom comme si je l’avais oublié. Ça va, j’suis défoncée mais pas à c’point. On a pas de verres, love. Pourquoi on n’a pas d’verres ? Y en a dans les placards en fait. Probablement si j’ai pas fait trop de casses la dernière fois. J’me tourne vers Artie comme si il y avait un lien entre cette pensée et lui, alors que non. C’est juste que c’est habituel pour moi de rayonner autour de lui. Surtout quand j’ai de l’alcool dans l’sang. On s’cherche toujours quand c’est comme ça, sans pour autant jamais faillir jusque-là, même si… bref. L’attirance est encore là, même maintenant quand j’ai tangué sur le côté et que j’ai failli m’accrocher à lui par pur réflexe. Mais il souffle et même si j’arrive pas à lever mes yeux dans les siens, c’est pas vraiment normal comme réaction venant de lui, surtout quand y a la possibilité de faire la fête, de s’amuser encore quelques heures. Si j’avais passé cette soirée avec lui au lieu de Tyfy, j’aurais probablement effacé l’existence de Fanny de ma cervelle, parce qu’actuellement, y a pas grand chose d’autre qui la traverse. Mais là, y a la main de Tyfy dans mon dos, son bras prêt à entourer ma taille, j’le sais. Comme un rappel qu’il y a quelqu’un, là, qui me désire et que j’ai le droit de désirer aussi parce qu’il est libre et qu’il n’y a rien de mal à être avec lui. Alors j’bascule doucement mon dos contre le torse de l’Égyptien et j’y trouve un certain équilibre pour mieux repartir.
Vodka vodka vodka. Ah non. Félix. Je pense que t'as assez bu pour ce soir. Tu veux me dire ce qui se passe ? Ou tu préfères que je te fasse un thé ? Je bug un instant. “Du thé ? Tu veux que je pisse toute la nuit ou quoi ?” Au moins avec l’alcool et la drogue, on peut facilement n’entendre que ce qu’on veut, faire sa sélection plutôt inconsciemment. Mais il est mignon. Protecteur. Il me fait penser à Rhoan. Il est où d’ailleurs ? Tu sais que je serai toujours là pour toi, hm ? J’ai dû me pencher pour l’entendre. J’m’attendais à autre chose. Peut-être la confession de son amour ardent pour Rhorho ? Ça aurait été cool. Bien plus sympa que ça qui m’pousse à reprendre la bouteille sèchement. “Bah bien sûr que tu seras toujours là, t’as interdiction de disparaître de toute façon, c’est quoi ces conneries trop sérieuses haha !” Le rire est fort alors qu’il y a un truc qui s’casse la gueule dans ma poitrine. C’est bien, ça va de paire avec le briseur d’ambiance nouvellement nommé Arthur Teague. Il se plaint du bordel, de l’heure, du squattage, d’un peu tout. La journée a été rude hein, pauv’ chou va. Je lève les yeux au ciel. “On croirait entendre Bo, s’te plaît t’y mets pas.” J’finis par en rire, sans savoir pourquoi. Et j’implique Félix dans la partie. “Tu trouves pas qu’il fait son relou ?” j’hausse un peu la voix en me rapprochant des deux géants. “Vous faites un jeu de rôles ? Un switch d’identité ? Remarque y en a un des deux qui doit être content comme ça...” C’est acide. C’est pas bon. J’rince avec une gorgée de vodka. J’m’en veux, mais j’vais oublier vite, pas vrai ? Si j'avais su que ce serait le bordel ici je serais directement allé chez Fanny. T’es sûr qu’elle n’est pas avec Bo là maintenant ? Ça failli sortir comme un projectile armé. Au lieu de ça, j’me suis figée. Tu peux toujours y aller. Que j’aurais pu aussi dire. Mais au lieu de ça, j’ai agrippé un peu plus fort la bouteille en verre. Va m’falloir plus d’eczta j’pense. Ou peu importe ce que c’était. Et les courses et le café m’passent à quatre mille au-dessus d’la tête. J’l’entends même plus. À cette heure-là y a les premiers bus. Tu peux y aller si tu veux, j'veux dire, t'as un chez toi quand même ? T'embête pas à ranger, on le fera. Ah. Ça j’l’entends. Loud and clear. Y a mon bras qui s’lève et la bouteille prête à partir. “Tyfy est mon invité. Il restera ici jusqu’à ce que je le dise.” Et si t’es pas content, c’est pareil.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Mer 19 Juil - 8:51 | |
| Ça vient embellir ta soirée, les deux grincheux qui débarquent. Felix, c'est supportable. Il prend Nur dans un coin, mais tu ne crains rien. Arthur, c'est autre chose, c'est pire, c'est mieux. Il a ce délicieux air condescendant. Encore bébé, plus fort. Ça agrandit ton sourire en coin quand il s'étouffe avec son rire. C'est ça, étouffe-toi. En fait non. Tu veux pas qu'il crève, il est adorable avec cette haine qui émane de lui. Et tu lui tends toujours la bouteille autour de laquelle il ne veut rien entourer, ni sa main, ni sa bouche, ni sa folie. Parce que son ivresse serait probablement violente. Ce serait délicieux. Ce qu'il a ? Ça te brûle les lèvres, mais tu ne peux pas dire tout haut l'évidence. T'es jaloux. Tu rigoles tendrement, tes yeux qui lui promettent qu'elle est à toi, la belle Arabe. Tu laisses ton regard traîner sur elle par exprès, un sourire niais à peine exagérer aux lèvres. Elle est belle, elle est bonne, Nur, elle est douce, et surtout mignonne quand elle a plus trop, plus du tout de contrôle. C'est encore meilleur quand elle taille Arthur, qu'elle pique là où ça fait mal, avec le sourire d'un gamine. Bordel, t'es à quelques millimètres d'être amoureux quand l'acide qui sort de ses mots est si doux. T'as sincèrement des envies de lui hurler des ''je t'aime'' et d'aller la renverser dans votre lit. Ton sourire niais qui revient sur Arthur pour se changer en arrogance alors qu'il parle de Fanny. Faqui ? Non, t'es pas con, t'es au courant, de tout les petits potins de la coloc.
Sauf qu'il change vite de sujet, le Arthur, trouve autre chose à râler, sur le café, les filtres, tandis que tu trinques encore, accoudé pas loin de lui, exprès. Tu sais qu'il apprécie ta compagnie, Teague. Il demande aux deux autres s'il veulent du café, mais pas à toi. Il se retourne vers toi avec ce sourire faux, que tu lui rends avec énormément d'innocence, comme s'il te faisait le plus beau sourire de la terre. Sauf qu'il te dit clairement de te barrer, de prendre un bus et de partir chez-toi. Te questionnant même sur l’existence de ta maison. Ajoutant même qu'ils allaient ranger. Ton regard noir se pose sur lui alors que tu fais un pas vers lui, trop près, entrant volontairement dans sa bulle. « Non, j'en ai pas. J'ai du la vendre l'an dernier quand mes parents sont morts dans leur accident de voiture. T'en as d'autres des questions fun comme ca ? » Que tu lui craches tout bas. Passif-agressif à souhait, ton regard qui l’assassine, prêt à lui sauter à la gorge. Dans ta tête, tu l'éviscères trois fois. Une. Deux. Trois. Tu te détournes brusquement vers l'armoire que tu t'es, un peu, appropriée. Sortant un sac de bon café et un filtre que tu viens déposer sur le comptoir, rien que devant lui. « Tiens. Le squatteur en a acheté. » Que tu lui siffles, ton regard haineux qui le quittes pour un grand sourire vers la belle qui s'interpose, avant que ça ne dégénère, qui prend ta défense. Ton visage s'illumine, tu rigoles doucement, attrapant un verre, le remplissant d'eau fraîche avant de quitter la charmante compagnie d'Arthur pour aller retrouver la belle. « De toute, on a prévu un threesome avec la bassine à vomis, j'peux pas partir. » Que tu déconnes, t'approchant de Nur, passant une main dans son dos avant de glisser tes doigts contre les siens pour lui mettre le verre d'eau, en plastique, entre les mains. Remontant ta main libre sur sa joue pour venir doucement la serrer contre toi, déposant un baiser sur sa tête. Tu glisses finalement tes lèvres à son oreille, pour lui murmurer des douces conneries, jusqu'à ce que ton souffle la chatouille, qu'elle éclate d'un rire qui fait du bien, qui est pire que le sida. « Tu crois qu'il tirerait encore cette tête si je te remontais sur le comptoir, parce que j'me retiens, mais j'sais pas combien de temps je vais tenir avant de plus pouvoir résister à retracer les morceaux de galaxie sur ton ventre. » Que tu lui murmures, le sourire aux lèvres à peine forcé. La faute à tout ce que vous avez pris, probablement. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Jeu 20 Juil - 3:57 | |
| The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets ☾ Tu sais qu'elle va pas bien, Nur. Tu le vois dans ses yeux. Elle danse avec les étoiles, elle tangue au rythme de la musique, plus ou moins, mais tu vois plus loin. Tu commences à la connaître. Tu te contentes plus des apparences. Et même si ton inquiétude de maman poule reprend le dessus, même si tu passes pour un gros relou, c'est pas grave, parce que t'as au moins le mérite de faire attention à elle. Mais quand tu lui poses des questions, elle évite, elle s'échappe comme une anguille entre tes mains, rapide, glissante, insaisissable. Tu sais que t'en tireras rien. Elle reprend la bouteille, tu l'en empêches pas. A quoi ça sert ? T'es à bout de toute façon. « Ah ouais, et qu'est-ce que j'ai exactement ? À part une coloc et un squatteur qui font le bordel à cinq heures du mat' alors qu'on a bossé toute la nuit. » T'es même pas surpris d'entendre les paroles envenimées de ton coloc transpercer le semblant d'intimité que t'avais avec Nur. Tu t'en doutais en même temps, depuis que t'as vu Tyfy avec sa langue au fond de la gorge de Nur, depuis qu'Arthur est arrivé en claquant la porte. L'affrontement est inévitable, mais t'aurais bien aimé être au fond de ton lit ou avoir au moins cinq tasses de café dans le sang avant. Les combats de coqs pour une belle demoiselle, ça t'a toujours rebuté. Mais quand Arthur cherche ton regard, ton soutien, tu sais que tu peux pas y échapper. Tu vas devoir choisir ton camp, et t'aimes pas ça. Pas du tout. I'm so screwed.« On croirait entendre Bo, s’te plaît t’y mets pas. Tu trouves pas qu’il fait son relou ? » Elle aussi t'intègre dans le combat, elle aussi t'entraîne vers un choix inévitable de camp. Mais tu veux pas. T'as pas envie de jouer à ça. De toute façon, t'as même pas le temps de répondre qu'elle balance une remarque acide à souhait. Et voilà Arthur qui ramène Fanny sur le tapis. C'est mauvais signe. T'es pas là depuis longtemps, mais tu sais que, peu importe que ce soit en propre ou en figuré, si Fanny arrive dans une conversation, on sait d'ores et déjà que ça va partir en vrille. Même le ronronnement de la cafetière n'arrive pas à alléger tes esprits. T'es fatigué, lessivé, irrité, agacé. Rien ne se passe comme prévu. Tu devais rentrer et tomber direct dans ton lit. Au lieu de quoi t'es dans la cuisine, à cinq heures du mat, en train d'éviter de te faire prendre par les tirs croisés de deux de tes colocs aux egos plus enflés que celui de Trump en train de faire un concours de celui qui a la plus grosse. Ou presque. En tout cas, on n'en est vraiment pas loin. Accoudé au comptoir à côté d'Arthur, t'as même droit à la petite accusation qui va bien, comme quoi forcément, si y a pas de café, c'est de ta faute. Tu grinces des dents. « Je déteste le café soluble encore plus que toi. Donc si quelqu'un a oublié de prendre du café moulu et des filtres, c'est certainement pas moi. » Il soupire et sort trois tasses et de quoi se remettre sur pied momentanément. Tu plisses le nez, sachant déjà à l'odeur que t'auras du mal à l'avaler. « Nur, Félix, café ? » Tu hoches la tête, soulagé que quelqu'un ait enfin une remarque utile à faire, sans même remarquer la discrimination qu'il vient de faire. T'as passé le stade. « Ouais s'te plaît. Et fort, si possible. » Pour arriver à supporter vos conneries encore un peu.Tyfy se lève brusquement pour attraper des filtres et du bon café de son placard. T'es ravi qu'il en ait, vraiment, mais d'où ce mec a un placard à lui dans la coloc ? Il ne paye pas de loyer, que tu saches. Un coup d'œil à Arthur te confirme que lui aussi trouve que l'Egyptien se croit trop chez lui. « Tiens. Le squatteur en a acheté. » Sourire forcé de ta part. « Parfait. On va pouvoir prendre un bon café tranquille sans étriper personne et retourner se coucher ensuite. » Mais non. Visiblement, personne ne veut te faire plaisir ce soir, ou alors c'est juste qu'ils t'entendent pas, trop préoccupés à se prendre la tête pour des conneries. Ca t'étonne pas plus que ça que le monde aille droit dans le mur quand tu vois que huit personnes ne peuvent même pas cohabiter en paix. « Putain mais c'est pas vrai, vous allez arrêter d'agir comme des gamins ? On n'a plus cinq ans, on peut régler nos problèmes entre adultes, non ? » T'exploses en plein vol. Jamais t'aurais haussé la voix sur tes colocs comme ça, mais les événements s'accumulent, et ça fait trop. T'as les yeux qui se ferment tout seuls, la tête qui te fait mal, la vue qui se brouille. T'as même plus l'impression d'être dans ton corps. Un sale trip de junkie dopé aux nuits sans sommeil. Le calme revient un peu, peut-être dû à la surprise de ton éclat de voix, peut-être pas. Au fond, tu penses qu'ils entendent plus rien, perdus comme ils sont dans leurs chimères. De la drogue, de l'alcool, de la fatigue dans le sang et un cocktail pour faire exploser un organisme, voire un appartement entier. T'observes distraitement le manège de Tyfy et Nur. Ils ont l'air heureux, ils sourient bêtement, ils rigolent. Et ça te tord les entrailles. Tes yeux croisent ceux de Tyfy, sombres, impénétrables. Ils glissent le long de son corps, jusqu'à sa main posée sur la joue de Nur. Tu sens quelque chose flamber dans ton ventre. C'est pas de la jalousie, non, tu pourrais jamais être jaloux de Nur. Son bonheur est plus important que le tien, à tes yeux en tout cas. Non, c'est plus complexe, plus vicieux, et tu mets un moment avant de mettre le doigt sur ce qui te dérange vraiment. De l'envie. T'as envie que quelqu'un te témoigne de l'intérêt, te tienne dans ses bras, te serre sous les draps. T'as envie que quelqu'un te murmure des mots doux à l'oreille, ou pas. Et le regard de Tyfy est bien trop pesant pour l'oublier. Tu détournes les yeux, ne pouvant plus soutenir l'intensité de ses prunelles. Tu voudrais juste aller dormir. Juste fermer les yeux et oublier, oublier ce manque, cette douleur. Tu sais même plus qui cause quelles sensations dans ton esprit embrumé par la fatigue. T'en as marre. Tu veux juste abandonner, t'abandonner, quelques heures enfoui dans ta couette, c'est beaucoup demander ? Oui, apparemment, quand il faut fliquer tout un appartement de jeunes adultes. - Spoiler:
désolée pour le passage soudain au "tu", jvoulais tester
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Jeu 20 Juil - 11:02 | |
| Une nuit à l’hôpital, c’est épuisant, il paraît. Rhoan entend toujours ses colocataires se plaindre des patients, de l’épuisement, du bruit. Il a envie de rire un peu quand il entend les conversations parce qu’eux, ils restent à l’hôpital pour le boulot, Lui, il y va pour ne pas crever. C’est le deuxième jour et il ne supporte plus ce lit blanc, ces machines pourries. On vous garde en observation monsieur, vous êtes bien amoché. Il a ricané et affirmé qu’ils auraient du voir l’autre type. Ce petit bâtard de Seven qui a bien failli le crever sur le trottoir, avec ses coups répétés. Il s’est battu dans la bataille mais a perdu la guerre –pour cette fois. Le crâne défoncé contre le bitume et les phalanges craquées une par une. Rhoan ne peut plus bouger la main mais ça ne va pas l’empêcher de jouer ; Rhoan s’est évanoui sur le trottoir mais il a vu pire. Quand l’ambulance l’a emporté il voulait déjà partir, retrouver Seven, le tuer. Mais bloqué dans une chambre aseptisée il a attendu sa vengeance. C’est aux premières lueurs de l’aube qu’on lui dit qu’il peut partir. Rhoan a encore des traces de coups partout, des cicatrices qui ne s’effacent pas. Sa main est bandée et le pansement est propre, l’état de ses phalanges en dessous qui laisse à désirer –on lui a dit que les os étaient cassés, repos pendant un mois. On a recousu son crâne et comme d’habitude les mises en garde de ne pas appuyer sur la blessure –il n’appuie jamais, lui, mais les autres si. C’est encore un soir où Rhoan a failli crever, mais il a compris depuis longtemps que même la mort ne voulait pas de lui. Il boîte en rentrant chez lui, il boîte toujours un peu Rhoan, robot rafistolé plus fait de fer que de chair, pourtant qui fonctionne encore. Il fait déjà jour. Quand il pousse la porte de l’appartement, il entend du bruit et soupire. Il n’est pas d’humeur à faire la conversation, pas d’humeur à affronter le regard de Bo sur ses blessures, celui qui veut dire « qu’est ce qu’il a encore foutu », celui un peu plus inquiet de Nur. Pas d’humeur à être sociable Et quand il pénètre dans la pièce La scène est digne d’une tragédie grecque. Il sourit d’un air moqueur, s’il pouvait stopper le temps, il le ferait. Arthur et Felix exténués, Nur et l’autre totalement pétés, et la rivalité entre les deux mâles dominants (quelle blague), Felix entre les deux (quelle victime), Nur en train de rire comme le soleil au milieu de la pièce (caché par un nuage d’alcool). Il croise les bras et s’adosse à la porte (à moitié pour faire son entrée, à moitié parce que ses jambes ont du mal à le porter). « Charmant. » Il ne réussira jamais à dormir avec tout ce merdier. Putain, il a déjà mal à la tête.
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| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Jeu 20 Juil - 17:43 | |
| Je bougonne en préparant le café, même si Félix m'a dit ne pas avoir oublié les filtres, je le soupçonne de mentir. Mais je relève pas, dans cette situation et même s'il pourrait quand même prendre mon parti, il est le moins désagréable de tous. Vous aurez deviné que l'autre idiot de Tyfy qui vient se coller à moi pendant que je sors les tasses, bah c'est le pire. Il est à côté de moi avec son air de chien d'garde. Quand j'essaie de le renvoyer chez lui (ou peut importe où il reçoit son courrier) j'sens qu'il se tend comme un string de strip-teaseuse. Apparemment sujet sensible, ma foi, j'ai jamais pris l'temps de l'écouter celui-là. Sûrement parce que chaque fois que je le vois il est en train de lécher le cul de Nur pour qu'elle l'invite à dormir. Non, j'en ai pas. J'ai du la vendre l'an dernier quand mes parents sont morts dans leur accident de voiture. T'en as d'autres des questions fun comme ca ? En même temps qu'il parle, je singe des "niahniahniah" geignard dans ma barbe et prépare le café soluble sans même lui jeter un regard. Bon sang qu'est-ce que j'en ai à foutre de ses parents crevés ? D'ailleurs, pourquoi il me dit ça ? Depuis quand on est potes tous les deux ? Sans une once d'humanité, d'empathie ou quoi que ce soit d'ailleurs je me tourne vers lui et le regarde d'un air complaisant : S'teuplait arrête, j'vais chialer. Oui je suis une tête de con, et oui ça ne se dit pas quand on vient d'apprendre (j'étais sensé le savoir déjà cette info ?) que les parents d'un "ami" sont morts. Mais que voulez-vous, j'suis trop égocentrique pour être touché par le malheur des autres. Surtout que franchement, il aurait pu se prendre une chambre sur le campus après la mort de ses parents, ça coûte que dalle ! Tyfy est mon invité. Il restera ici jusqu’à ce que je le dise. Nur elle aime pas trop que je critique SON invité. Je me tourne vers elle et, perdant vraiment patience, je rétorque la voix éraillée : Ouais bah ça va, on a compris que "love" (je mime les guillemets avec mes doigts) c'était ton nouveau bff. J'te dis juste qu'on est en coloc, et ton invité qui est là depuis 102 ans il me tape sur le système c'matin, donc au bout d'un moment, ça va quoi ! Je soupire et là, l'autre teubé qui veut toujours pas se faire oublier me fait sortir des filtres de son cul en annonçant comme si c'était un héros qu'il avait acheté des filtres. J'aurais pu le remercier hein, j'aurais pu. Mais au lieu de ça je lui arrache des mains et je bougonne. Bah ça se range dans ce placard-là les filtres, tu sauras pour la prochaine fois. Je mets en route la cafetière. Y a un silence de mort pendant lequel Félix-alias-Gandhi nous fait l'apologie de résolution des conflits par la non violence et grâce au bon café. Bah bien sûr, il déteste tellement le café soluble celui là que je suis sûr qu'il voudrait bien sucer Tyfy d'avoir racheté des filtres. Je me tourne vers Gandhi, du coup, et je le regarde longuement, genre, j'ai envie qu'il comprenne que c'est le moment ou jamais de prendre ma défense et d'envoyer monsieur l'invité de Nur loin de ce salon. Mais non, le voilà qui nous r'garde le petit couple avec des yeux qui brillent, genre comme s'il était devant une oeuvre d'art. Putain d'traitre ! Bo au moins il serait de mon côté lui. Je soupire bruyamment. Y a vraiment personne qu'est sympa avec moi c'matin. Et j'espère juste que le bruit du café qui passe va couvrir la voix de l'autre et ses histoire de baise. Baise. BAISE ? Putain ! Je me retourne d'un coup et parle fort pour couvrir le bruit du café et être sûr que le message s'imprime dans son cerveau à l'autre. Hey mais, allez faire vos trucs, j'vous en prie hein. J'pense que tu connais l'chemin jusqu'à la chambre de Nur. J'ai pas envie qu'on m'prenne la tête à cinq heures du mat, j'sais pas c'est l'minimum quand t'es invité chez quelqu'un : pas faire chier. Tes parents t'ont pas appris ça avant d'crever ? Woo. Même moi j'me stoppe en pleine phrase, pas trop sûr d'avoir dit ce que j'ai dit. Y a un solution de mort où tout le monde se regard sans trop oser l'ouvrir. J'inspire profondément et sort de ma poche mon paquet de mentholée et en coince une dans mes lèvres. Heureusement, y a notre attention qui est détournée rapidement.
Voilà Rhoan -manquait plus que lui, l'ambiance était vraiment trop sympa- qui apparaît dans l'encadrement de la porte, dans un sale état. Un putain d'sale état. J'le regarde. Lui nous r'garde avec son petit air amusé qu'il a souvent sur le visage. Moi j'le suis pas, amusé, surtout parce qu'il a l'air d'avoir passé la nuit avec des catcheuses. Charmant. Qu'il annonce. Je lève les yeux au ciel, y a son petit côté qui veut toujours en faire des caisses, à Rhoan. Il est comme ça, genre, brun ténébreux. Ça me fascinait chez lui, au début. Maintenant, j'commence à être un peu habitué. Si tu parles de ta gueule, c'est pas vraiment l'mot qui m'vient à l'esprit. Je commente, pas forcément méchamment. Par réflexe je sors une tasse de plus pour le café, lui il y a droit. C'est pas forcément mon meilleur ami Rhoan, mais il sera toujours dix fois au dessus de Tyfy dans mon estime. Et il a le mérite de détourner l'attention (parce que j'crois bien que Tyfy allait m'en foutre une). Du coup, je plonge dans la brèche histoire d'échapper à une mort certaine : Qu'est-ce qui t'es arrivé ? T'veux que je jette un œil ? Mon petit côté étudiant en médecine excité par le sang et les points de suture tout ça. |
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| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Jeu 20 Juil - 18:46 | |
| J’glousse quand Félix rétorque qu’il veut un café bien fort. Il est miskine parfois, c’est trop mignon. De toute, on a prévu un threesome avec la bassine à vomis, j'peux pas partir. L’aura de Tyfy qui revient vers moi étouffe mon geste et j’baisse mon bras. Il m’oblige à me focaliser sur la sensation du plastique et de l’eau fraîche dans mon autre main. Ça fait un peu de bien et j’obtempère en buvant, sagement, et accueillant son affection comme du pain béni. Riant aussi à retardement à sa connerie. Mais c’est de courte durée. Putain mais c'est pas vrai, vous allez arrêter d'agir comme des gamins ? On n'a plus cinq ans, on peut régler nos problèmes entre adultes, non ? Scude en bonne et due forme. Une mouche passe. Parce qu’on vient de se faire engueuler (et un peu juger aussi) comme si on était de vrais gamins, que lui était le surveillant en chef et que l’appart était une cour de récré. C’est un peu ça dans les faits. Et si j’étais un peu en état de faire du sarcasme, j’dirais qu’il n’y a pas de problèmes ici, mais que des solutions, parce qu’on est des grands, autonomes, efficaces, quoiqu’un peu déviants. Mais donc au lieu de ça : je boude.
Heureusement qu’il y a un héros et qu’il sait murmurer aux oreilles ses petites formules magiques dont il a le secret. Enfin à peu de choses près hein, mais on va pas chipoter maintenant. Tu crois qu'il tirerait encore cette tête si je te remontais sur le comptoir, parce que j'me retiens, mais j'sais pas combien de temps je vais tenir avant de plus pouvoir résister à retracer les morceaux de galaxie sur ton ventre. Cette tête ? Mes yeux dérivent inconsciemment vers Arthur qui ronchonne en préparant son café. C’est rien. Il est juste pas content parce qu’il n’a pas ce qu’il veut. Parce qu’il n’a pas la paix et le calme. Il fait un caprice comme je pourrais en faire un si j’étais à sa place. Y a rien d’autre. Et ça lui passera. Mais l’évocation de la galaxie sur mon ventre extirpe un nouveau rire, un peu timide. J’me recule même vivement pour esquiver toute attaque de sa part, le bras et la bouteille sur le bidon en bouclier, même si j’ai failli perdre l’équilibre en bougeant. “Nan pas le ventre on a dit. Laisse mes grains de beauté tranquilles ou j’vais mourir.” De rire. Mais on avait dit qu’il devait arrêter avec ça. Avec sa langue-là. Stop. J'pense que tu connais l'chemin jusqu'à la chambre de Nur. J'ai pas envie qu'on m'prenne la tête à cinq heures du mat, j'sais pas c'est l'minimum quand t'es invité chez quelqu'un : pas faire chier. Tes parents t'ont pas appris ça avant d'crever ? J’ai pas entendu l’début, mon esprit imbibé divaguait loin de là. Mais la fin magistrale signée Teague, tout le monde l’a entendue. Et j’suis tellement choquée que j’ai l’impression que mon organisme vient d’être lavé de toutes traces d’alcool. Ce qui ne m’empêche de la lui lancer la bouteille. Elle s’éclate contre le placard à côté de lui certes, mais c’est le geste qui compte ? “Comment tu peux dire un truc pareil ?! Ça va pas ou quoi ?!”
Tonnerre qui gronde. Tonnerre qui s’éteint. Parce que celui qui sait le faire se dissiper en un mot apparaît. Rhoan. L’âme cabossée d’un autre presque-frère. Celui qui dit pas grand chose. Celui qui ne rit pas assez. Celui que la famille Al Shaikhly aurait dû trouver il y a des années. Et j’aurais vraiment eu un autre frère qu’on aurait tous protégé. Mais c’est fini. J’ai plus envie de danser, plus envie de rire, plus envie d’aimer, plus envie boire. Rien. Juste un grand vide dans lequel résonne par moment la voix d’Arthur. Et enfin, j’dis rien, j’exprime plus rien. J’me sens même plus stable sur mes jambes. Le retour à la réalité peut-être. J’me dis que je devrais vite retrouver la force de lui hurler dessus -je l’ai bien eue pour Artie- qu’il peut pas continuer comme ça. Le sermonner encore, comme l’a fait Félix avec nous y a pas deux minutes. Mais au final, j’arrive juste à m’approcher doucement de lui. Pour le dévisager, balayer, enregistrer, imprimer, graver dans mes rétines chacune de ses plaies, de ses cicatrices, de ses hématomes et après quelques secondes à apprivoiser du regard ce qui lui fait probablement encore mal : je pleure.
Après la colère, les larmes fondent. Incapable de ne pas éprouver quoique ce soit pour ces gars-là. Meurtre par affection. Ils finiront par me tuer les 2B.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Jeu 20 Juil - 21:00 | |
| Arthur à la rage, la vraie, celle avec qui il infecte déjà tout le monde. Sauf que toi, ça ne te fait pas peur, d'attraper sa maladie, de devoir contrôler, ruminer la rage pour la mettre en pot, la garder pour plus tard, ce sera meilleur. Il crache, comme un petit chat qui se prend pour le roi de la jungle, il est mignon, à se foutre de ta gueule pour tes parents ''morts''. Ce serait bien, en fait, qu'ils soient mort, tu serais plus riche, t'aurais les immeubles de ton père, son petit empire à gérer et t'aurais même pas à tuer Arthur, tu pourrais engager des gars pour le faire. Sauf que ce serait plus amusant de le faire toi-même, morceau après morceaux et le regarder rager, avec une raison cette fois. Son air complaisant, il arriverait à le faire encore, avec ses lèvres scélées ensemble par des points de suture ? Tes yeux glissent sur ses lèvres, elles seraient belles, transpercés de fils. Ils courent vers sa gorge avec toute leur noirceur. Elle serait belle là, la corde, en collier, à rougir, puis bleuir sa peau, pâlir son visage de petit con. Oh, tu pourrais lui faire tellement mal. Ton visage sans expression autre que le démence de tes yeux, qui viennent caresser son futur cadavre. Tes prunelles qui remonte se planter dans les siennes, comme deux couteaux, pour les lui crever. Et t'as un sourire en coin, un sourire mauvais, un sourire pervers, une promesse que tu l'auras au détour, que plus jamais il ne pourra dormir profondément, marcher tranquillement dans la rue, se sentir en sécurité. C'est pas qu'un regard de rage. C'est un regard tueur, le genre qui glace le sang. Avant que tu ne te détournes pour sortir les filtres et le café de qualité. Il râle à Nur, comme quoi tu l'énerves, c'est dangereux, alors que t'es si près de lui. Tu pourrais le planter, et solidement. Le pousser au sol et planter tes dents directement dans sa chair, lui arracher des bouts. Sauf que y'a Nur.
Arthur il est déjà mort. Assassiné mille fois, ouvert, dépecé, dévoré par les cannibales. Tu rangeras toujours le café dans le mauvais tiroir, en sa mémoire, tu déplaceras même ses trucs, si ça peut le faire rager rien qu'un peu, te faire rire plus fort quand t'entendras son fantôme. Parce que c'est ce qu'il est derrière, quand tu coules le verre d'eau pour revenir vers Nur, reprendre possession d'elle, même si elle a jamais cessé d'être à toi. Ta copine, ta princesse, ton jouet, avec son petit coeur que tu sens battre sur sa peau à la couleur divine. Y'a Felix qui tente de calmer le jeu, calmer Arthur surtout, parce que toi, t'es calme, t'es bien contre ta belle. Sauf que t'écoutes pas, tu continues tes conneries, pour lui redonner le sourire à la déesse de sable. C'est comme ça que tu règles ça, en adulte, tout bas, à foutre le bordel, l'air de rien. Parce que t'es rien sensé de faire d'énervant, là, non, à coller Nur, lui murmurer des trucs à l'oreille, la faire rigoler. C'est pas sensé rien faire, à qui que ce soit, sauf que c'est pas le cas. Y'a le regard de Felix que tu croises, qui vous regarde quand le rire de Nur fend l'air. Y'a quelque chose en lui qui tombe et ce casse, lorsqu'il détourne son regard que t'as pas quitté, que tu rigoles contre la joue de Nur. Sauf qu'elle s'éloigne, pour échapper à l'attaque souvent, droit dans son ventre à ta main glisse, retombe. La bouteille sur son ventre et tu ris tendrement. Tu fais même pas exprès, et sa fait chier tout le monde, parce que pendant quelques instants, y'a que vous, vous prenez toute la place. Ta main qui rattrape sa hanche quand tu vois les esquisses de sa chute, parce que t'es un chevalier, hein ? Tu rigoles encore, comme si tu ne faisais que ça avec elle. Ses rires légers, presque timides, ses rires qu'on fait quand on est amoureux. Et c'est presque vrai. Tu l'aimes beaucoup, Nur. Y'a quelque chose en elle qui te rappelle ton ex, par moments. C'est peut-être ça. Cette envie de pas la détruire autant, pas de la même façon. Sauf que pour courir ta bouche et ta langue sur son ventre, tu veux bien la tuer, la tuer comme ça, avec la douceur qui fait mourir. « D'accord, pas le ventre. » Que tu souffles avant de la retirer doucement vers toi, ton autre main qui viens retrouver le creux de son dos, pour la coller de nouveau à toi, dans cette petite bulle, rien qu'à vous. Fermant les yeux quelques instants, le temps que tes lèvres tracent le chemin que tu connais par coeur, du grain de beauté sur sa joue, jusqu'à celui à la hauteur de ses lèvres où le tiennes s'attardent, nargue d'un sourire, ton nez qui se frotte au sien. Il est beau, votre petit moment où tu pourrais la demander en mariage. Elle pourrait être la femme de ta vie, si son âme était plus noire, si elle connaissait tes ombres, tes démons, apprenait à les aimer. Elle pourrait.
Sauf que y'a Arthur pour venir gâcher ça. Toujours fidèle à son mal être. Sa voix forte, qui ne vous rate pas. Ses mots sont acides, sauf qu'ils ne brûlent pas ta peau de diamants, la nettoie, au mieux. Oui, tes parents t'ont appris beaucoup de choses, avant que tu ne les crèves. Il t'ont appris à pas t'emporter, à garder la face en public, à jamais perdre. Sauf que Nur s'emporte pour toi et c'est encore meilleur. Sa bouteille qui va se fracasser près d'Arthur. Dommage qu'elle l'ait raté, quand même.
« Ça va, Nur. Laisses-le faire, c'est pas sa faute s'il a pas de coeur. » Que tu lui souffles doucement, avec ce petit air triste, dans un soupir. L'Ironie, parce qu'à la mort, en plongeant dans ton torse, la main de Maât resterait vide et Anubis ne saurait pas quoi faire de toi dans l'éternité. Peut-être que tu pourrais devenir le dieu de l'enfer, un truc comme ça. L'autre se tire une clope de tapette, tandis qu'un autre coloc fait son entrée, commente le charme de la situation alors que sa gueule, elle laisse à désirer. Et la colocation va accueillir la victime dont personne s'inquiétait y'a trois jours. C'est bon, t'as vu pire. Arthur qui s'approche, qui fait semblant d'être sympa. Nur aussi, qui vient, qui se fracasse le coeur contre chacun des coups qu'il a reçus. Ton regard ténébreux qui se pose sur Arthur, un souffle échappé comme un rire noir alors qu'il lui propose de jeter un oeil. « Tu vas faire quoi, Superman, lui rouvrir ses plaies pour les lui refermer ? T'es certain que t'as passé ta troisième ? » Que tu lui siffles avant de le contourner pour aller retrouver Nur, non sans que ton épaule vienne percuter la sienne, accident, t'approchant du blessé. Y'a rien qui saigne, rien qui suinte, il est con l'autre.
« Ils t'ont donné des cachets ? » Que tu lui demandes, parce que sinon, t'en as pour lui, même si tu ne le diras pas fort, pour qu'il dorme, parce que sans ça, ce sera impossible. Et à côté, Nur qui se met à pleurer. Ta main qui vient retrouver la sienne, l'autre qui viens essuyer sa joue. « Chut... Ça va. Ils se sont bien occupés de lui. Viens, on va l'aider à se mettre au lit, okay ? » Que tu proposes, autant à Nur qu'à Rhoan. Ouais, la fête est terminée. Relevant la tête vers le blessé avant de lui tendre ton bras, pour l'aider à se traîner jusqu'à sa chambre. Oh, tu joues au gentil ce soir, et tu joues bien. « Ça te vas ? » Que tu demandes à Rhoan, prenant soin de lui comme si c'était quelqu'un d'important. Et ce l'est un peu, ce l'est pour Nur. Ce soir, c'est Arthur l'ennemi, pas lui. Ça viendra. |
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| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Ven 21 Juil - 2:43 | |
| The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets ☾ Et ça s'engueule, et ça se chamaille, et ça se balance des horreurs à la gueule et t'en as marre marre marre parce qu'Arthur il a beau se foutre de toi, il a beau t'appeler Gandhi, t'es pas du genre à aimer quand on se tape dessus, même si c'est qu'avec des mots. Alors ouais, ça t'arrive de perdre ton sang-froid, de gueuler un peu, de taper du poing sur la table. Mais à la fin de la journée, c'est les autres qui comptent, pas toi. Toi tu comptes pour personne, tu comptes pour rien. T'as des soucis, des problèmes, comme tout le monde, mais ils sont futiles devant ceux des autres. T'as besoin de personne, tu veux pas être sauvé, tout simplement parce que tu prends même pas le temps de penser à toi et à ce dont t'as besoin. Tout ce qui t'importe, c'est que les autres soient heureux. Et là, pour le moment, ils le sont pas. Y a tellement de rancœur, tellement d'acide dans leurs paroles. Ca te brûle vif alors que ça t'est même pas destiné. Tu sais pas quoi faire pour arrêter tout ça. T'as juste envie de mettre tes mains sur tes oreilles comme un gamin et de hurler lalalala pour ne plus les entendre, d'aller t'enfouir sous ta couette, sous ton oreiller, pour trouver du réconfort dans les bras de Morphée, à défaut de quelqu'un de réel. Mais tu restes. Pourquoi, tu sais pas trop. Sûrement pour essayer de sauver un peu les meubles, de sauver autant que tu peux ceux qui commencent à prendre pas mal de place dans ta vie et dans ton cœur. Les insultes continuent, pourtant, malgré ton intervention, malgré ton envie de tout régler, que ce soit paisiblement ou pas. Parce que vous êtes pas dans votre état normal, d'un côté le manque de sommeil, de l'autre les paradis artificiels. T'oses espérer que tout ce qui se dit maintenant n'est pas vrai, que vous pourrez en rigoler après quelques heures de repos. Mais ça s'arrête pas, au contraire. T'as l'impression que ça prend de l'ampleur, que ça gonfle, que ça enfle, jusqu'à l'explosion. « Tes parents t'ont pas appris ça avant d'crever ? » Y a plus un bruit. Plus un seul. Et même si ça te fait du bien au crâne, t'apprécies pas vraiment le moment. Parce que tu sais qu'Arthur a franchi une limite. C'est le calme avant la tempête. Le silence avant le vacarme. L'attente avant la déferlante. Et elle tarde pas à arriver. T'as à peine le temps de comprendre ce qui se passe que Nur a envoyé la bouteille de vodka se fracasser dans un placard, à quelques dizaines de centimètres de la tête d'Arthur. T'as le cœur qui bat trop fort, t'as peur, peur pour eux, peur pour ce qu'ils vont dire ou faire. Ca part trop loin, mais t'es perdu, tu sais pas quoi faire pour sauver la situation. Et ça te terrifie. « Charmant. » Tu sursautes comme un con, tu l'avais pas entendu arriver, trop pris dans la catastrophe qui se déroule sous tes yeux. Tu le détailles, un peu, beaucoup, son visage amoché et ses nouvelles blessures. Tu voudrais t'avancer, t'inquiéter, dire quelque chose, mais tu te mords la langue. Parce que c'est pas ta place, parce qu'il t'enverrait chier salement, parce que t'es pas censé l'aimer. Mais c'est pas une question d'amour. Tu prends soin des autres et c'est comme ça. Tu vois des coups, des bleus, des blessures, et tu veux t'approcher, pour soigner, pour rassurer, pour aimer. Tu débordes d'amour, t'en as trop à revendre, à donner. Mais tu restes en retrait. Les autres s'approchent du nouvel arrivant, oubliant tout ou presque de ce qui vient de se passer, mais toi tu bouges pas. Même quand les larmes de Nur se mettent à couler, même quand tu sais que ça devrait être à toi de la tenir dans tes bras, de la rassurer, d'essuyer ses joues trempées, même quand ton cœur se brise quand tu te rends compte que non, finalement, t'es pas si indispensable que ça. Tu te rapproches de la porte à ton tour, les mains dans les poches, l'allure un peu gauche. Tout désir de dormir a quitté tes veines. T'es réveillé, mal, mais tu sais que tu trouveras pas le sommeil si tu te couches maintenant. Faut que t'ailles t'aérer l'esprit, te changer les idées, passer un peu de temps tout seul. « Je fais fumer une clope. » Tu te sens inutile, Felix, t'es transparent. Toi aussi tu voudrais prendre soin d'eux, toi aussi tu voudrais avoir une place dans leur cœur, dans leur vie, et pas seulement dans leur appart. Mais ils ont pas besoin de toi. Ils se connaissent depuis des années, ils s'aiment, ça se voit. Ils savent juste pas le montrer. Et toi, tu te sens de trop, alors tu prends la porte et tu t'éloignes, comme toujours, comme tu sais si bien le faire. Laisser les autres à leur bonheur pendant que tu te demandes ce que t'as bien pu faire pour regarder ta vie passer depuis le bas-côté.
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| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Sam 22 Juil - 10:58 | |
| Ils le regardent comme le personnage qui débarque au milieu du repas de famille et Rhoan a un peu l'impression d'être arrivé en retard à la fête. Mais pas la fête ou on rit et danse, plutôt la fête où on se tape dessus et on sacrifie des chèvres. Ils sont beaux comme ça tiens, dans leurs rivalités et leurs sous entendus. Rhoan connaît les gens et il n'a pas besoin de savoir les secrets pour comprendre que cette colocation est un gros bordel. Et heureusement qu'il ne veut pécho personne dans cet appartement. Ils s'inquiètent et il le voit. C'est vrai qu'il doit avoir une gueule pas très fraîche, mais Ca pourrait être pire. Deux jours à l'hôpital Ca a de quoi remonter un homme et si avant il était un déchet, maintenant il veut juste dormir. "Ca va merci Art-" Tyfy le coupe Avec une remarque acide et il fronce les sourcils, il est vraiment arrivé au mauvais moment. Et puis y'a Nur qui arrive avec ses larmes-étoile et ses mains-soleil, Nur qui pleure pourquoi? C'est pourtant pas la première fois qu'elle le voit Comme ca. Il a envie de la prendre dans ses bras, de la protéger et d'envoyer des regards noirs aux autres, qu'est ce que vous avez fait. Enfin, sauf à Félix. Il l'a jamais aimé parce que trop d'ego mais il reconnaît que c'est un bon gars. Sur le coup c'est juste la faute de Rhoan et de sa fierté et c'est d'ailleurs pour ca qu'il repousse doucement le bras de Tyfy, sans méchanceté mais Avec quand même un peu de lassitude. "Oh c'est bon j'suis pas à l'article de la mort les mecs. J'peux marcher." Il l'était peut être y'a deux jours mais c'est bon, il a connu pire. Un regard en direction d'Arthur et Tyfy. "Et j'ai des cachets et tout le truc, vous savez j'ai vu pire, merci tic et tac." Il dépose un rapide baiser sur la joue de Nur. "T'inquiète pas ok?" Chuchoté contre sa tempe. Et il fait genre de rien quand il s'approche de Felix, malgré les bleus les points de suture les bandages. "J'en veux bien une c'est gentil de proposer."
Dernière édition par Rhoan Storm le Mar 25 Juil - 9:10, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Mar 25 Juil - 8:40 | |
| La bouteille se brise à côté de moi et je protège mes yeux avec mon avant-bras par réflexe. Nur a voulu me fracasser la tête, et c'est l'info qui clignote dans mon crâne. Je serre les dents et la foudroie du regard, mais c'est rien comparé à tout le mépris qui émane d'elle pour souffler contre moi. Elle m'en veut d'avoir dit ça, elle me déteste même de l'avoir dit, d'avoir abîmé le petit cœur fragile de son taré de copain. Rien à foutre. T'es tarée putain ! Que je commente tout en reprenant une latte de ma mentholée. Déjà que y a l'autre qui tente de me lasérifier avec son regard de chien de chasse, pas besoin que Nur s'y mette pour défendre son honneur. En fait, c'est même dix fois pire si elle défend son honneur. Je m'adosse contre le plan de travail et le fixe, Tyfy. J'pourrais m'excuser. Je sais que je devrais m'excuser. Ça se fait pas ce que j'ai dis, c'est le genre de regarde vicieuse que j'ai déjà entendu dans un film, ou une série. Le genre de regarde qui n'apporte rien, mais qui peut faire du mal. Je le sais, je suis bien élevé comme garçon. Mais voilà, des fois les mots ils sortent tout seuls. Je devrais m'excuser, je pourrais le faire. Me confondre en excuse, dire que je suis qu'un con, et raconter un truc honteux histoire de détourner l'attention. Ça a marché que j'ai fais une malencontreuse remarque sur l'obésité passée de Fanny l'autre jour. Un vrai drame, j'ai cru qu'elle allait me quitté. J'ai écarquillé les yeux, choqué de ma propre connerie, je me suis mis à genoux devant elle en l'implorant d'oublier ce que je viens de dire, et j'ai ponctué par un "Quand j'étais en CE1 mon frère m'a jeté dans la fontaine pourrie devant l'école, je puais tellement qu'on m'a appelé La Peste pendant trois jours." Entre ses larmes, Fanny a esquissé un sourire. Ça marche toujours cette histoire. Et pour tout vous dire, la véritable histoire, c'est que Ben et moi on a jeté Mary dans la fontaine et que c'est elle qu'on appelait La Peste. La pauvre, chaque fois que quelqu'un la touchait il devenait contagieux. Les gosses sont tellement charmants. Tout ça pour dire que je suis en capacité de désamorcer un drame. Manque de bol, je suis trop fier pour le faire, je continue donc de fixer Tyfy jusque ce que, dans sa grande bonté, il nous fasse une remarque fataliste : Ça va, Nur. Laisses-le faire, c'est pas sa faute s'il a pas de cœur. Que je l'entend soufflé, un petit air abattu sur le visage. J'hausse les sourcils et pouffe de rire, ahuri. Y a rien qui va chez ce type, rien. Je ne le crois pas, ça ne m'atteint pas. Son faux air triste, sa fausse gentillesse avec Nur, son faux regard de chien battu. Non, rien, nada. Ce type est aussi insipide qu'un vieux citron. Son numéro n'a aucune prise sur moi. Heureusement y a Rhoan qui débarque et sa gueule cabossée pour faire diversion.
On s'active tous autour de lui, parce qu'on n'a beau pas tous s'entendre, y a un truc dans cette coloc. Une sorte d'aura qu'on laissé derrière eux tous les ex étudiants qui ont défilé entre ses murs. On sait pas qui ils sont, mais y a une ambiance. Rhoan, je l'aime pas. C'est pas mon meilleur ami, ça le sera jamais. N'empêche que quand je le vois, l'air d'avoir fait un combat à mort contre un bus, je propose forcément de l'aider. Ce à quoi Tyfy trouve bien sûr de quoi redire. Je fais glisser mon regard jusqu'à lui et éteint ma mentholée dans un verre d'eau à moitié vide et m'approche de Rhoan, tout comme Nur, tout comme Tyfy. Y a que Félix qui reste en mode bug sur le côté, il semble réfléchir au sens de sa vie, je fais pas attention. Trop occupé jouer au coq devant Nur qui pleures. Ils t'ont donné des cachets ? Encore une fois, c'est plus fort que moi : Quoi tu veux lui voler pour les vendre à des types louches, parce que, hey, c'est la loi de la rue mon frère ! Ma blague fait un flop total. J'suis sur que Bo se serait marré. Putain, il faut quoi Bo ? Car avec tous les cris, le verre brisé et les claquements de porte, j'ai du mal à croire qu'il dorme encore. Suffit qu'on fasse craquer une latte du lit avec Fanny pour qu'il se réveille en sursaut normalement. Donc soit il est pas à l'appartement, ce qui serait bizarre, soit il est mort. Rapide vent de panique, vite éclipsé par Rhoan qui assure que tout va bien, et Tyfy qui joue les super héros avec Nur. Je soupire bruyamment, heureusement, y a Félix qui retrouve la voix. Je fais fumer une clope. J'ai une pensée pour ma mentholée dans la cuisine. Depuis quand faut sortir quand on veut fumer ? Oh merde, faut sortir quand on veut fumer ? On a voté ça ? Aucune idée, en tout cas j'ai jamais pris la peine de le faire. Mais je comprend rapidement que Félix ne doit pas sortir pour fumer, non, il doit fumer pour sortir. Vous saisissez la nuance ? Je fronce les sourcils et me tourne vers lui, là ça me frappe le type va pas bien. Il a peut être pas des bleus comme Rhoan mais il va pas bien. Il ouvre la porte, le castagneur a beau tenter de le rattraper, Félix ne fait que lui lancer un regard, sortir la cigarette demandée, lui donner. Il disparaît aussi sec dans la cage d'escalier, moment de flottement. Je soupire, jette un oeil à Nur. J'ai envie de rester, de l'arracher des bras de Tyfy ou de Rhoan, de la prendre entre quatre murs et de lui dire qu'elle a pas le droit de me faire ça. Pas le droit de me rendre dingue, parce que c'est ce qu'elle fait : elle me rend dingue. J'ai pas envie d'être jaloux, j'ai pas envie d'être comme ça à cause d'elle. C'est pourtant le cas. Mais comme je vous le disais, dans la coloc, on s'aime peut être pas tous, mais on s'entraide. Comme quand j'ai cru avoir mis enceinte Fanny et que c'est Zoé qui m'a consolé toute la nuit. C'est comme ça. Alors, je me tourne vers Rhoan et je dis doucement : J'm'en occupe. Peut-être bien que moi aussi, j'ai besoin d'air. Puis je m'engouffre dans la cage d'escalier, que je dévale à toute vitesse pour rattraper Félix. Félix, hey, Félix ! que j'appelle, y a un voisin qui me répond d'ailleurs, pas très poliment. Il est dans la cour de l'immeuble, effectivement entrain de fumer. Je m'arrête à deux mètres de lui et respire, un peu essoufflé par ma course de trente secondes à peine (j'étais ce type dont personne ne voulait dans son équipe en sport). C'est vrai que ça fait du bien de prendre l'air. Que je commente, et je lui lâche un sourire. Comme si, une fois éloigné de ce Détraqueur de Tyfy, je retrouvais enfin un peu de joie de vivre. |
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free pants ▹ posts envoyés : 1488 ▹ points : 14 ▹ pseudo : anne (a maze lie ; birds) ▹ crédits : ava by amor fati ; signa by old money ▹ avatar : nicole zimmermann ▹ signe particulier : des grands yeux noisette, la peau dorée et constellée de grains de beauté. puis les cernes qui se creusent à cause de ses heures qu'elle occupe trop
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| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Mer 26 Juil - 17:47 | |
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Ça déborde. Trop plein dans le bec bunzen. Les traces sur le visage de Rhoan qui marquent des vides. Des bouts perdus. À croire qu’il a besoin d’avoir mal. À croire qu’il peut tout passer sous silence, peu importe ce qu’il lui arrive. Alors que moi j’peux pas. Y a la crainte de perdre mes amis et la tristesse d’avoir perdu une patiente. Y a tout qui s’emmêle, s’accroche aux larmes qui glissent, façonnent d’autres sillons sur les dunes. Puis y a la main de Tyfy qui apparaît. Le toucher-baume qui dit “n’aie pas peur, il est là sain et sauf, et j’suis là moi aussi”. Chut... Ça va. Ils se sont bien occupés de lui. Viens, on va l'aider à se mettre au lit, okay ? Sanglot en soubresaut, je hume, pas vraiment convaincue que Rhoan accepte. C’est pas un bébé, il a trop de vécu même si il ne se confie jamais. Il est trop fier, comme tout le monde dans cette fichue coloc’. Mais le flot se calme tout de même. Un peu. Je vais fumer une clope. Juste assez pour laisser à mon coeur le temps de se rétracter, en sentant Félix s’effacer, anticipant son retrait. Loin de nous. Pourquoi il fait toujours ça ? La gentillesse de Rhoan me percute et m’détourne un instant. T'inquiète pas ok ? Plus préoccupé par mes angoisses que par ses bleus. C’est trop souvent comme ça, trop souvent injuste et inégal, comme si finalement, on ne sera jamais sur le même trône au même temps -roi et reine de nos enfers personnels. Et même si ça ne dure qu’un instant, même si c’est furtif, je hoche la tête pour le rassurer, la gorge nouée par un nuage, parce que c’est trop tard crétin, je m’inquiète déjà.
Félix s’en va. Rhoan s’apprête à le rejoindre. Devancé par Arthur qui “s’en occupe”. La sale impression que les fils se distendent entre nous tous et que j’y suis pour quelque chose. Ma main se resserre dans celle de Tyfy, s’y accroche en les regardant s’éloigner, s’décrocher un à un -seuls-, mes larmes séchées mais les yeux vagues. Parce que je sais pas quoi faire. Alors j’m’accroche un peu à lui. Désolée Tyfy. Ce soir t’es ma bouée. Ils voulaient vraiment pas faire la fête hein Sourire branlant et tête qui tourne. Tyfy en phare au milieu de la vague d’émotions qui m’roule à nouveau dessus. On les a fait fuir. Ils s’cassent tous. Mais j’l’écrase, j’la crève sur place, j’l’enfouis au fond d’ma poitrine cette vague. Je ris. J’force dessus. Parce qu’en fait, c’est pas drôle cet écho lointain, ce goût amer rappelant l’abandon d’une famille inconnue. Alors y a quand même peut-être un faux-contact dans mes cordes vocales. Hilarité disloquée, j’sais que j’ris d’travers. Mais j’m’en fous, y a que moi qui l’sait, qui l’sent. Oeillade sur la silhouette lointaine de Rhoan alors que je lâche la main de Tyfy pour le pointer du doigt. Tu peux y aller aussi hein. C’est un peu rude, aigre et bancal. Ça résonnerait presque comme un ordre si j’avais pas eu un hoquet pour étouffer tout ça dans un rire un peu plus pesant que prévu. Et un jour, faudra que tu te reposes aussi. Je souffle en me frottant les yeux, et sans vision, j’tangue un peu plus, alors j’reviens vers Tyfy. Encore. C’est que nous deux alors ?, que je demande en souriant doucement, grands yeux défoncés levés vers ses iris d’abysse où je plonge volontiers tête la première. Ma main se glisse aussi dans la poche de son jean, je le tire vers moi et m’approche en même temps dans une collision un peu bancale peut-être. J’cherche les p’tites pilules magiques de tout à l’heure. Celles qui feront oublier les distances et sècheront la peau humide de mon visage. Mais c’est vrai, c’est sincère, j’l’aime de plus en plus cette dépendance à Tyfy. Me laisse pas.
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| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Mar 1 Aoû - 2:33 | |
| La fatigue pèse fort sur leurs épaules crevées de nettoyer de la gerbe, perforer des bras, réparer des gens, se faire engueuler, la joie d'être une sous-merde, dans un hôpital. En glissant ton regard narquois sur Arthur, tu savais que c'était le poste parfait pour lui, ça lui allait à merveille. Le doux Felix était pourtant las de la guerre que l'alcool excitait dans tes veines, que tes doigts cherchaient grossièrement dans le ventre d'Artie. Avec Nur en armure, Nur pour lui faire plus mal encore, quand elle prenait ta défense, pour mieux le faire rager, mieux éclater la vaisselle contre les murs. Te faisant l'aimer plus fort, trop fort. Felix décidait qu'il en avait assez de jouer la cible, à tenter des désamorcer les bombes, quittant pour une clope. Tu l'aurais suivi, mais pas question de laisser Nur avec l'autre connard. Pas question qu'il l'approche, qu'il l'effleure, qu'il respire trop près d'elle. De la tienne. Parce qu'elle l'était. Toute à toi. Encore plus quand quelqu'un d'autre la voulait. Ton regard assassin qui se dardait dans le regard d'Arthur alors qu'il faisait allusion à ta supposée revente de pilule. Pas besoin d'en voler à des clients, t'avais ton stock direct sortis de l’hôpital. Ton regard glissait sur la gorge d'Arthur, où tu rêvais de faire flirter une lame. Tes yeux coupant sa peau, d'un côté à l'autre, ta langue glissant sur tes lèvres avant que tu ne rigoles devant son pathétisme. Ton regard mauvais qui affrontait le sien, jusqu'à ce qu'il parte rejoindre Felix, après que Rhoan ait refusé votre aide et et proposé d'en faire de même. Avalant toute l'air sentant la tragédie, avec eux, en fermant la porte. Il restait Rhoan, déjà loin de vous. Vous, le centre du monde.
Nur. Nur abandonnée, déchirée, défoncée. Elle est belle, au bord du gouffre, le coeur fissuré, fragile, que t'as pas envie d'éclater. Envie de le garder sensible, à ta merci. Envie qu'elle ait besoin de toi, comme ce soir. Que tu sois tout ce qui lui reste, quand le monde se disloque, le muret qui survivait à toutes la catastrophes, qui la réchauffait, la protégeait. Qu'elle n'oublie pas, quand l'enfer roux reviendrait, quand Nur serait amoureuse de toi, que tu serais sous sa peau, là où elle te pousse, en serrant ta main plus fort. Plus fort, jusqu'à ce que vos mains fusionnent. Elle s'accroche à toi, déjà, quand sa vie perd du sens, quand elle a mal à l'abandon. Non, ils ne voulaient pas faire la fête. Oui, vous les aviez fait fuir et chaque seconde en avait été délicieuse. Elle arrive à rigoler, mal, un rire à fendre les coeurs. Sauf que t'en a pas. T'en a plus. Et tu lui arrachera, le sien qui se martyrise tout seul, pour qu'elle soit plus forte, ta petite déesse des enfers bouillants de l’Orient. Ta main libre qui retrouve le creux de son dos. Le creux où elle se fond parfaitement, comme si elle l'avait creusé elle-même, le creux entre les dunes de ses hanches et et de sa poitrine. Tes yeux qui viennent l'hypnotiser, la tirant doucement, comme le serpent qui veut la dévorer. Le sourire acéré pour lui redonner l'envie de vivre. Celui qui arrive peut-être à lui faire chasser Rhoan, qu'elle ne voit plus. Ses prunelles qui se perdent dans le Nil nocturne des tiens. Et t'as le sourire qui devient pyramide, ses trésors surtout. C'est que vous deux. Et c'est parfait. Sa petite main qui se glisse dans ta poche, qui te rapproche, qui cherche l'enfer contre tes fesses. Et tu la serres plus fort contre toi.
« Ce sera toujours toi et moi, bébé. » Que tu lui souffle, glissant tes propres mains sur ses fesses pour la relever, passer ses jambes de chaque côté de toi et la remontrer sur le comptoir, pour qu'elle fasse dos à la porte par laquelle ils sont sorti. Attrapant sa main pour le faire glisser vers l'avant vers ta poche où se trouve le sac emplis de votre plaisir. « T'en veux encore ? » Que tu lui souffles. Caressant sa main qui vient jouer sur le plastique du sachet qu'elle sort. Attrapant deux pilules que tu mets sur ta langue. Une pour toi, une pour elle. Et tu viens l'embrasser, lui offrir la sienne en nouant ta langue à sa langue. Avalant et partageant le poison qui compose déjà ton sang d'envies qui s'excitent depuis le début de la soirée, depuis votre séjour dans le placard, à l’hôpital. Comme si la pilule était express. Déjà dissoute alors que tu remets le sachet au sage dans ton pantalon, où tu veux que ses mains courent encore. Parce que tu continues de l'embrasser à pleine bouche, de faire monter la chaleur, comme tes mains qui remontent sous son haut, caressent son ventre, viennent presser sa poitrine. L'autre main qui attire son bassin au tiens, qui viens redessiner l'intérieur de ses cuisses sans qu'une étoffe ne soit tombée, même si tu t'accroches à son jeans, à ta raison branlante alors qu'entre deux baisers, tu lui souffles. « Putain, Nur, j'ai envie de toi. » Ta voix plaintive quand ton bassin se frotte au sien et que la sagesse s'étiole contre le denim. Tu la prendrais, maintenant, là. Sur le comptoir, malgré l'odeur de café et de clope fumées trop vite. Ce soir, tu l'as. Ce soir, elle est à toi et tu vas les dévorer sans l'once d'un remord. Et ça te fera plaisir que Arthur entende ou regarde. Comme il préfère.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Mar 1 Aoû - 22:53 | |
| La tête tourne toujours et son corps le fait souffrir. Il ne rêve que d'une bonne clope et de dormir, mais pourquoi il faut que tout le monde se taille il ne sait où ? Rhoan se traîne jusqu'à la porte comme un loup blessé et ceux qui l'aidaient y'a une seconde semblent avoir laissé tombé. Bande de foutus ingrats. Il s'appuie contre le mur essaye en vain de ne pas sombrer, la porte ouverte il sent déjà l'odeur de la fumée, noircir ses poumons. Et puis il tourne la tête et y'a Tyfy, qui se frotte à Nur, elle a les yeux flous et lui aussi il a envie de vomir. « J'suis encore là vous savez. » Il sait qu'il est discret et qu'avec sa tendance à ne pas sortir il se fond facilement dans les murs mais quand même c'est un peu abuser. Tant pis. Il soupire. « Une seule trace dégueulasse sur le parquet et tu nettoies avec ta langue et en costume de soubrette Badjty. » Il regarde Nur mais ça a l'air d'aller, et puis lui avec sa vision biaisée il penserait toujours qu'elle est en danger. Il faut qu'il lâche du lest et elle a l'air de le penser, alors il ne les regarde même pas et tant bien que mal il descend l'escalier, s'assoit au bout le souffle coupé. Putain de merde, il pensait être totalement réparé. Arthur est là et Felix aussi ils n'ont pas l'air de s'éclater et Rhoan ça le fait sourire doucement. « J'ai la main pétée va me falloir quelqu'un pour tenir ma clope. Felix je sais que t'es volontaire, viens par ici esclave. » C'est pas quelques bandages qui vont le changer. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Mer 2 Aoû - 1:37 | |
| The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets ☾ Parmi toutes les personnes présentes, toutes celles qui se sont précipitées au chevet de Rhoan quand ils l'ont vu arriver avec l'air d'être passé sous un bus, c'est Rhoan lui-même qui se soucie de toi. Pas qu'il le montre, non, mais c'est le seul à t'intercepter. A bloquer ton avancée dans la cage d'escaliers. A te parler. Même si c'est pour te demander une clope. « J'en veux bien une c'est gentil de proposer. » T'es à court de mots pendant un instant. Tu le regardes, les yeux dans les yeux, t'essayes de lire en lui, de savoir ce qu'il a au fond des prunelles, au fond de la tête, mais t'es trop fatigué. T'as plus la force de faire quoi que ce soit. Toi le battant, toi l'éternel optimiste, t'as baissé les bras. T'en peux plus. T'as besoin d'air. T'as besoin de nicotine. T'as besoin de River et de ton appart à Seattle et de ton jumeau et des matins pluvieux à regarder des Marvel. T'as besoin de huit heures de sommeil qu'on te foute la paix qu'on t'aime qu'on te comprenne et t'es en train de péter un câble complet alors tu lui tends la foutue cigarette avant de continuer ta course vers l'extérieur. Tu dévales les marches à toute allure, une autre paire de pas se joignant à la tienne, une voix trop connue qui t'appelle. « Felix, hey, Felix ! » Insulte d'un voisin. Tu t'arrêtes pas. Tu veux pas qu'on vienne, tu veux pas qu'on s'inquiète, tu veux surtout pas qu'on voie que tu peux être faible. Parce que t'es pas faible, Felix. Ou, en tout cas, tu devrais pas l'être. T'es un rocher sur lequel les gens s'accrochent, une bouée de sauvetage, toujours là, toujours à flot. Faut que les autres sachent que tu flancheras pas, que tu les soutiendras toujours. C'est idiot mais c'est comme ça. Tu laisses pas les gens tomber. Tu déboules dans la cour un peu essoufflé mais soulagé d'avoir relâché la pression. Un peu. C'est toujours mieux que rien. La flamme de ton briquet illumine les traits de ton visage avant de s'éteindre brusquement. Tu tires une taffe, le rougeoiement des cendres le seul point de lumière dans la cour encore plongée dans le crépuscule, l'obscurité plus claire et pourtant plus sombre qui annonce l'arrivée imminente des premiers rayons du soleil. T'as le cœur qui se brise douloureusement dans ta poitrine, parce que tu t'es jamais senti aussi seul, abandonné, en manque de tout mais surtout d'affection. Tu voudrais avoir ton frère à tes côtés, entendre la voix de ta sœur, le rire de Mags, les blagues débiles de Jacob. Tu voudrais retourner à Seattle, retrouver ton cocon et le garçon que t'as tant aimé. Tu voudrais retrouver ces instants de pure insouciance, quand la vie était encore simple et belle. Moment de faiblesse vite avorté par l'arrivée d'Arthur. « C'est vrai que ça fait du bien de prendre l'air. » T'esquisses un sourire en coin, amusé, désabusé. « Ouais » que tu lâches, suivi d'un rire qui n'en est pas un, loin de là, et qui s'étouffe dans la fumée de ta cigarette. Le silence. Le calme. Les premiers rayons du soleil. Tu te sens apaisé, envahi par la nicotine et la douceur du matin. Tu fumes ta clope sans prononcer un seul mot, parce que c'est pas ton genre, parce que t'aimes pas t'étendre sur tes problèmes, sur ce qui se passe dans ta tête. Tu sais qu'Arthur crève d'envie que tu te confies à lui comme il se confie à toi, mais tu peux pas. T'es pas fait comme ça. Tu partages pas tes émotions tes doutes tes pensées ton passé. Ca le frustre, tu le sais, et ça te tue de le blesser comme ça, de lui donner l'impression que tu lui fais pas confiance. Mais t'y peux rien, c'est comme ça et va falloir qu'il apprenne à faire avec. Et puis une troisième paire de pas vous rejoint. Tu te retournes, surpris, un peu, surtout quand tu vois la tête de la personne qui vient de s'effondrer sur la dernière marche de l'escalier. Tu le dévisages sans bouger. Tu sais pas s'il faut l'approcher le soigner le consoler le laisser tranquille. T'es perplexe quant à sa venue ici, et puis tu repenses à Tyfy et Nur, et dans ta tête, ça fait clic. « J'ai la main pétée va me falloir quelqu'un pour tenir ma clope. Felix je sais que t'es volontaire, viens par ici esclave. » Rhoan qui demande de l'aide, même de cette façon, c'est assez rare pour que tu le regardes plus en détail. Il a pas l'air d'aller plus mal que tout à l'heure. Tu hausses les épaules, trop drogué par le manque de sommeil pour vraiment te soucier de cette amitié soudaine. Si Rhoan a décidé d'être sympa, tu vas pas cracher sur l'occasion. Mais est-ce que ce serait possible qu'au fond, il se soucie de toi ? Qu'il ait une petite part de lui-même qui lui hurle de faire gaffe, de regarder en profondeur, de découvrir tes failles ? Non. C'est Rhoan. Autant croire au Père Noël... n'est-ce pas ? Tu sais pas, tu t'en fous, c'est pas le moment pour ces questions existentielles. T'as le cerveau qui grille et t'as juste plus envie de penser, alors tu t'affales à ses côtés sur le béton froid dur inconfortable et tu lui allumes sa clope, la glissant entre ses lèvres. Délicatement, bien sûr. Tu restes Felix, sommeil ou pas. « Tiens, espèce de bouffon, va. » C'est beau l'amour.
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| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Mer 2 Aoû - 12:31 | |
| Sautant sur l'occasion de mettre le plus de distance possible entre Tyfy, Nur et moi je suis Félix dans la hâte, bien qu'il m'ignore royalement. Obligé de lui courir après dans les escaliers en criant son nom, presque sûr que c'est l'analogie parfaite de notre relation. Félix, attends ! Mais non, il continue, on dirait qu'il est en pleine asphyxie. T'inquiètes, moi aussi j'ai du mal à respirer quand je suis dans la même pièce que Dracula (comprenez Tyfy). Enfin, j'arrive en bas des escaliers, et j'dois bien le reconnaître, les deux étages qui me sépare des lieux du crime me font du bien, ça et la mentholée que je coince entre mes lèvres, par réflexe. Ouais. C'est tout ce qui sort de sa bouche. Ouais. Je le regarde et hausse les sourcils, je tire une longue latte, et ça sera l'erreur que j'ai commise : ne pas enchaîner directement. Car on fume une trentaine de secondes, et quand enfin j'ouvre la bouche… Qu'est-ce qui t'arrives mec ? Si c'est parce que… et je suis coupé en pleine phrase par Rhoan, qui a sans doute mis 10 heures à descendre les 37 marches avec sa gueule cabossée et ses côtes fêlées. Je lui jette un coup d'œil et je me retiens de toutes mes forces de lui demander de remonter aussi sec les escaliers. J'ai dis que je m'en occupais, je l'ai dis texto : je m'en occupe. Mais non, faut toujours qu'il s'occupe des affaires de tout le monde celui-là, avec son petit air détaché de grand brun ténébreux. Du coup je prend mon mal en patience et je prend une nouvelle taffe, le temps pour Rhoan de se laisser lourdement tomber sur les quelques marches et de se plaindre : J'ai la main pétée va me falloir quelqu'un pour tenir ma clope. J'esquisse un sourire, persuadé que c'est une blague. Ouais, bien sûr, on va faire ça. Pis aussi on va t'éventer et te faire une pédicure. Felix je sais que t'es volontaire, viens par ici esclave. Je pouffe de rire et lève les yeux au ciel, sans bouger d'un millimètre. Félix par contre, se presse aux côtés de Rhoan, et je manque de m'étouffer avec la fumée de ma cigarette. T'es sérieux ? Que je lâche sans trop y réfléchir en le voyant allumer sagement la clope de Rhoan, je glisse mon regard sur lui et cligne plusieurs fois des yeux avant d'enchaîner avec une moue admiratrice. Faudra qu'il me dise comment il fait, parce que Fanny, quand je lui donne un ordre, elle m'insulte. Nouveau silence. Je suis debout face à eux avec l'impression horrible d'être une chandelle. Je ne tiens pas une chandelle, non, j'en suis une. Et je ne comprend absolument pas pourquoi j'ai cette impression, pourquoi j'ai la même impression quand je suis avec Tyfy et Nur. Pourquoi en fait, chaque fois que je suis dans une pièce y a personne qui fait attention à moi. Cette pensée me noue la gorge et me pousse à finir ma clope au plus vite, du coup je m'étouffe sur la dernière latte, trop longue. Quand ma quinte de toux se calme, je déclare d'une petite voix avec un sourire de façade. Bah j'vois que vous avez pas b'soin d'moi. C'est lourd de reproche malgré le ton léger que j'ai voulu glisser dedans. Là j'me poste juste entre eux, en attendant qu'ils se décalent, je sais pas pourquoi je ne les contourne pas, non je veux passer au milieu, faire une sortie théâtral et qu'ils soient tous morts de culpabilité demain matin quand ils se rendront compte de la façon dont ils m'ont tous traité. Je manquerais pas de me plaindre à Bo, à Zoé, à tout le monde. Et ils peuvent tous crever pour les pancakes du dimanche. J'attends donc, me racle un peu la gorge. Félix quand t'auras envie de parler au lieu de jouer aux… comment t'as dis Rho ? … Ah ouais, "esclaves" bah, tu sais où me trouver. Je ponctue ma phrase d'un petit rire, comme pour leur dire que c'est une blague. En vrai, c'est pas une blague. Je comprend pas le problème de Félix avec moi, je sais pas pourquoi il me déteste et ça me donne presque envie de chialer. Parce que j'essaie, je lui ai tout dis : Nur, ma copine, mes problèmes de famille et même mes angoisses sur le choix de ma spécialité en médecine pour l'année prochaine. J'ai tout déballé et il persiste à ignorer mes mains tendus. Enfin, je passe entre eux, je trébuche au passage sur un blouson et suis à deux doigts de me casser la gueule, je pousse un juron et grimpe les escaliers.
Je m'arrête à la moitié, parce que je viens de comprendre que là, je suis en train de rejoindre les deux personnes que j'ai pas envie de voir. Du coup je traine les pieds. Apparemment, j'ai pas assez traîné des pieds. Parce que quand j'ouvre la porte j'ai la vision la plus horrible que je n'ai jamais eu de ma vie. Un vrai cauchemar. MAIS… PUTAIN ! Y a Tyfy en train de tripoter Nur, là juste en face de moi. Ils sont tous les deux en train de jouer à frotti frotta, j'suis quasi sûr d'avoir vu sa trique sous son jean. Laissez moi vomir, au secours, je veux mourir. Ses mains sur elle, son corps impatient, leurs baisers humides. Tout ça résonne en moi. Nur résonne en moi. Nos instants partagés, allongés sur mon lit, nos baisers volés qu'on s'est promis d'oublier. Bah non Nur, j'ai pas oublié, je te l'avais dis que je les oublierais pas, je t'avais prévenu. On a beau faire comme si l'alcool nous avait tout volé, on sait parfaitement que c'est faux. Je bloque. J'enrage. Putain pourquoi. Pourquoi c'est si dur pour elle de me céder mais que ça semble si facile avec cet autre mec ? Pourquoi elle ressent le besoin de s'afficher, tout le temps devant moi, devant les autres ? Pourquoi lui a le droit ? SÉRIEUX QUOI ! J'enchéris, parce que je sais pas quoi dire, je claque la porte derrière moi, sûr désormais d'avoir réveillé le voisinage. Je m'approche d'eux. La chambre de Nur est juste au fond du couloir, là, v'voyez, JUSTE AU FOND ! Je montre le couloir du doigt. Personne ici n'a envie de vous mater. Si vous avez des délires exhib, faites comme tout le monde, allez sur chatroulette. Je suis rouge colère, mes sourcils sont froncés et le petit air satisfait de Tyfy me crucifie de l'intérieur. Je croise les bras, et j'attend. Je n'ai même pas envie de parler à Tyfy, je me concentre sur Nur, je la regarde droit dans les yeux, faut qu'elle comprenne maintenant. Faut qu'elle comprenne qu'elle a pas le droit de me faire mal à ce point. |
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free pants ▹ posts envoyés : 1488 ▹ points : 14 ▹ pseudo : anne (a maze lie ; birds) ▹ crédits : ava by amor fati ; signa by old money ▹ avatar : nicole zimmermann ▹ signe particulier : des grands yeux noisette, la peau dorée et constellée de grains de beauté. puis les cernes qui se creusent à cause de ses heures qu'elle occupe trop
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| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Jeu 3 Aoû - 23:43 | |
| Ce sera toujours toi et moi, bébé. Le sourire tendre effleure les lèvres quand j’plonge dans ses yeux du diable. Ses façons de faire me font rire. À toujours me chercher à se rapprocher, toujours plus près. À toujours me donner envie de m’accrocher à lui. Et ça marche. Parce qu’il est là, il ne s’éloigne pas. Il vient même toujours plus près, m’attire . Alors je m’enroule à lui quand il me soulève. Croise chevilles et bras dans son dos en riant contre ses lèvres. Peut-être que je devrais y croire, le vouloir. Peut-être que je peux. Et oui finalement... J’en veux encore. La langue qui passe inconsciemment sur mes lèvres. Fais-moi vriller encore un peu. Comme là. Oui. Quand il s’accapare ma bouche et fait taire le reste. Hypnotique comme ces charmeurs de serpents, Tyfy délie mes pensées -ou n’est-ce que l’ecsta?-, il joue avec les cordes de mes faiblesses, envahit chaque relief. Et mes soupirs s’enlacent aux siens inéluctablement. Irradiation organique, composée spécialement pour me dissoudre, j’en suis persuadée. Depuis qu’il s’est incrusté dans ma vie, il a toujours eu des habitudes conquérantes, pernicieuses, vilaines tentatrices, pour des jeux à quatre mains, au détour d’un couloir ou poussés dans un placard de l’hôpital. Mais il n’a jamais été aussi gourmand que ce soir. Y a quelque chose de territorial dans sa façon de s’approprier mes hanches, de me montrer à son impatience. Et la seule chose dont j’ai envie là maintenant, c’est de lui faire plaisir. C’est de répondre à tout ce qu’il m’a donné. C’est exiger plus. Mes cuisses cèdent pour le laisser venir. Elles se resserrent aussi pour l’emprisonner tout contre moi. Le sulfure lacé à mon souffle est comme un appel à la possession quand mes doigts se noient dans ses cheveux pour tirer légèrement dessus. Putain, Nur, j'ai envie de toi. Ça pourrait m’rappeler autre chose, un autre moment. Ces quelques mots qui feraient presque mal tellement ils sont avides, surtout quand ils se superposent à l’odeur persistante de menthol. J’en grogne et plante mes doigts dans ses épaules en l’agrippant plus brutalement. Plus près. Le sang s’enflamme dans mes veines et mes hanches roulent contre son bassin. Plus près. Baiser envenimé. Tyfy l’a cherché. Tyfy l’a voulu. Son contact, sa ferveur provoque mon amnésie et bien plus. Mes dents échouent sur sa lèvre inférieur, je dérape sous son menton, retrace sa mâchoire et lèche son cou avec l’impression de me fondre dans sa peau, perdre mes repères en oubliant où est ma peau et où commence la sienne. Une seule trace dégueulasse sur le parquet et tu nettoies avec ta langue et en costume de soubrette Badjty. Oeillade à Rhoan par-dessus mon épaule. Je ne m’inquiète pas et tu ne t’inquiètes pas. C’est pas censé être ça notre deal tacite ? Auquel on ne croit qu’à moitié tous les deux ? Je ne suis pas en capacité de penser à tout ça alors que la MD et ma libido se mêlent à la partie. Et de toute façon, Rhoan s’est déjà éclipsé.
Ils pourraient remonter... Souffle chaud dans sa bouche, début d’incendie au sud de notre anatomie. J’me fais dérouter et mes mains se pressent sous son t-shirt dont j’ai malmené le tissu. Je compense, marque mes empreintes, fait rouler les muscles de son dos entre mes doigts avant qu’ils ne chutent sur ses fesses que je m’approprie d’un geste provocant, sublimé par la morsure de sa clavicule. Je devrais pourtant le retenir encore une fois. Le faire patienter. Pas ici, pas maintenant. Mais dans l’élan de nos lèvres échauffées, j’le laisse me renverser. Tyfy... Et c’est pas pour lui dire non. J’m’en sens pas capable. Le besoin de frémir, de m’abandonner, de me consacrer à lui est là, à fleur de peau, emmêlé aux rires galops et aux gémissements étouffés. La raison qui se délite avec l’indécence permise, le chaos qu’il sème au creux de mes sens assoiffés. Et cambrée sous son poids pour ne pas perdre de terrain, je cherche à combler mes mains dans le creux de son pantalon quand la voix d’Arthur claque dans l’air et me fait sursauter. MAIS… PUTAIN ! Évidemment que je freeze, le désir à bout de souffle, comme si il venait de surprendre deux adolescents en rut -ce que nous étions nous-même il y a peu. SÉRIEUX QUOI ! La porte de l’appartement suit ses mots et je foule le mouvement pour me redresser malgré le torse de l’Égyptien. Je déglutis, clairement mal à l’aise, mais mon esprit se teinte à nouveau de cette colère que je perçois presque clairement chez Artie, malgré la chimie noyant mes veines de toutes les façons possibles et imaginables par Tyfy. Et la leçon de morale d’Arthur assombrit mes iris. Il se fout de ma gueule, pas vrai ?! Combien de fois il a failli terminer son affaire avant d’avoir atteint sa précieuse chambre ? Combien de fois il a imposé ça à Bo dans l’appart ou à toute la korpo en soirée ? Tout le monde le voit faire. Tout le monde sait qu’il se fait plaisir à côté. Y a que cette cruche de Fanny qui voit rien. Et comment il ose faire une remarque quand c’est moi qui cède. J’suis pas en couple, moi. Si t’es frustré, va voir ta chère et tendre, que j’ai envie de lui dire, le regard encore plus noir flanquer dans le sien comme pour l’intimider. Ouais désolée... Au lieu de ça, je pousse doucement Tyfy à se relever. Petit souffle contrit quand je me laisse glisser sur le sol. Nouvelle règle Tyfy. En plus de ne pas avoir le droit de me baiser les samedis, interdiction de le faire dans les parties communes de l’appart’. Au micro-onde, 5h45 s’affiche. On est dimanche et tout va bien dans le meilleur des mondes. J’occulte royalement les signaux d’Arthur. Je le regretterais quand cette fameuse mémoire me reviendra. Mais pour l’heure, mon cerveau de vingt-deux piges poursuit la simplicité définissant ma relation avec Tyfy. Me prends pas plus la tête Arthur. Pas ce soir, j’suis pas en état.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Ven 4 Aoû - 7:35 | |
| Nur, le comptoir, sa peau dorée, sa langue, le goût d'alcool et d’ecstasy maison. Le goût d'autant de paradis qui font vriller ton estomac comme t'aimes bien qu'elle te rende malade. T'en oublies le spectateur qui ne rates pas l'occasion de se plaindre et te menacer. Tu lui as rien fait, tu veux bien qu'il regarde, toi. Tu veux le petit ange, salir doucement ses ailles, qu'elle sente chacune des flammes de l'enfer la brûlée. Tellement doucement, qu'elle ne réalisera qu'à peine que son âme s'est norcie à force de se frotter à ta suie, et il sera trop tard. Il est déjà trop tard, quand elle sourit, s'enroule, suit le courant de la mer morte qui la rendra statue de sel. Elle rigole même de sa morte imminente, petite ou grandiose, tu ne sais pas encore, mais t'es impatient de le savoir. Parce qu'elle en veut encore, elle en veut plus jusqu'à perdre sa tête, se perdre contre toi. Se perde en souffles arrachés, avalés comme pour te rendre plus ivre encore. Ce soir, c'est assez, ce soir elle est à toi et c'est l'heure du festin. Ses cuisses qui s'ouvrent à toi, le putain de buffet duquel tu t'approches, qui t'approchent dans un rire, alors que tu réalises qu'elle en a peut-être autant envie que toi. Ses doigts qui tire ta tignasse, la mignonne. T'as envie d'elle. De lui faire autant de mal que de bien. De lui faire une nuit longue et brûlante qu'elle n'oublieras pas le lendemain venu. Effacer tout les autres, que y'ait plus de place que pour tout. Que tu lui prennes tout, toute la nuit. Elle a ce feulement de petit chat avant de s'agripper mieux, à tes épaules et ta peau avec ses ongles. Avec ses hanches qui viennent rouler contre toi, t'aguicher, ce petit monstre qui a pris possession d'elle, que t'adores. Parce qu'avec ca dans le sang, tu pourrais la prendre là, sur le comptoir et faire une jolie surprise aux autres colocs, t'oublie presque leurs noms, leurs visages, y'a rien que les sensations de Nur sous tes doigts qui importent, ce qu'elle fait battre en toi. La guerre que tu gagnes. Ses dents sur ta lèvre, ta langue sur ses dents et ta bouche qui s'ouvre, tes mains qui serrent ses cuisses, les tordent peut-être un peu. Sa bouche sur ta gorge, les marques qu'elle laisse peut-être, le canevas qui est sensé être sien, sans pour autant vraiment l'être. Sauf qu'il l'est, à elle, lorsque tout se mélange en vous, que tu ne demandes pas mieux que te perdre sous sa peau. Tu la veux, maintenant et tu te retiens, avec tes deux mains qui montent jusqu'à son ventre, s'accroche au bouton de son jean, au anneaux de denims qui bordent ses hanches. Chanceuse de ne pas avoir mis une jupe, s'aurait été trop dangereux pour elle, trop facile. Ils pourraient remonter oui, et tu pourrais être en train de la baisé, un joli spectacle. Tu rigoles doucement, t'en as absolument rien à foutre, c'est même ça le thrill. Ses mains sur sa peau, c'est pire que d'habitude, c'est tellement bon, t'as juste envie qu'elle te la perce, t'arraches la peau lambeau après lambeau, pour en faire des guirlandes. Ton dos, ton ventre, tes fesses, t'es sur le point de flipper, vriller, envoyer balader vos vêtements, ta raison ne tient qu'à quelques fils. Surtout quand ses dents s'accrochent à l'os de ta clavicule. Parce qu'elle fini étaler sur le comptoir, avec tes mains qui redessinent ses seins qui sortent peut-être de leur écrin de tissus, c'est flou dans ta tête. Tu sais que y'a ses mains qui se faufilent contre toi, pas assez longtemps, pas assez vigoureusement. Le souffle court lorsque ton regard se pose sur Arthur, les joues rouges et le sourire aux lèvres. Oopsie. Nur se relève. Et c'est dommage, tu ne te serais pas dérangé pour Arthur. Et malgré tes yeux flous, tu la trouves belle, quand elle assassine Arthur de ses yeux noirs. Elle fait bien ça. Une mini déesse des enfers quand elle laisse ses yeux devenir aussi noir. Elle se relève, retrouve le sol et tu la lâche difficilement. Tes doigts accrocs qui courent derrière pour remonter sur l'une de ses fesses, rejoignant son dos avant de reprendre possessivement ses hanches de tes mains tandis qu'elle énonce les règles.
« Ça tombe bien, on est dimanche. » Que tu rigoles, ton sourire se relevant vers Arthur alors que tes lèvres glissent encore vers l'oreille de Nur, même si tu t'assures que tes mots sont assez loin, assez fort pour que le garçon t'entende aussi. « On va dans ta chambre, love ?. » Et tes lèvres viennent se perdre sur sa gorge, pour la faire fléchir et la pousser doucement vers la chambre. Non sans te retourner vers Arthur pour lui glisser un doux « Tu peux te joindre à nous, si tu veux.. » Un clin d'oeil au garçon. Une invitation qui n'en n'est pas une. Pas que ça te dérangerait, rien que Nur, elle est à toi et à voir la sale gueule d'Arthur, même si remplacer le balais dans son cul, par ta bite, ne lui ferait pas de mal, tu doutes que ce soit une proposition qui lui plaise. Même si, à son allure de tapette, tu ne devais pas être le premier à t'y méprendre. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Ven 4 Aoû - 22:18 | |
| The night is the hardest time to be alive and 4am knows all my secrets ☾ Y a un bruit chelou qui t'arrive aux oreilles et tu relèves les yeux pour voir Arthur en train de s'étouffer sur sa mentholée. « T'es sérieux ? » Tu le fusilles du regard, le bleu azur de tes yeux virant à l'orage. Qu'il se taise. Il peut pas juger, il comprend même pas ce qui se passe sous ses yeux. Tu fais pas office d'esclave là, mais d'aide vitale. Rhoan aurait jamais demandé de l'aide, jamais, même si sa vie en dépendait. C'est sa façon à lui de le faire, de jeter sa bouteille à la mer. Chacun son truc. Mais bien sûr Arthur peut pas le savoir, parce qu'il observe pas, il essaye pas de décortiquer ce qu'il a sous les yeux, il veut tout sur un plateau, tout écrit en noir sur blanc. Rhoan c'est des nuances de gris, on peut pas le comprendre comme ça, et c'est valable pour toutes les personnes de la coloc. Le silence revient et tu crois l'avoir calmé, tu crois avoir gagné la partie, mais non, faut qu'il s'étouffe de nouveau. Agacé, tu reposes les yeux sur lui, mais tu vois bien que, cette fois, y a un truc qui va carrément pas bien. T'as même pas le temps d'ouvrir la bouche que l'explication fuse hors de ses lèvres, venimeuse, vénéneuse. « Bah j'vois que vous avez pas b'soin d'moi. » T'as envie de gueuler c'est faux c'est faux c'est faux mais il t'en laisse même pas le temps. « Félix quand t'auras envie de parler au lieu de jouer aux… comment t'as dis Rho ? … Ah ouais, "esclaves" bah, tu sais où me trouver. » Calé entre toi et Rhoan, il rigole, mais t'es pas dupe. Personne ne l'est. Tu te sens coupable d'un coup, y a ta main qui se tend ta voix qui se projette pour le rattraper. « Arthur, attends... » Mais rien à faire. Il s'éloigne dans la cage d'escaliers après avoir failli se ramasser la tronche sur le béton et ta main retombe emplie d'air. Putain. Tu restes un moment à buguer, à guetter la dernière position d'Arthur, puis tu te repositionnes comme il faut à côté de Rhoan, votre cigarette partagée comme un calumet de la paix coincée entre tes doigts. T'as plus envie de courir après les gens, de panser de soigner de réfléchir. T'as juste envie de rester là à regarder le soleil se lever, à regarder passer la seule heure tranquille de ta vie que tu connaîtras avant un moment. « Quelle belle soirée de merde, » que tu dis en secouant les cendres du bout de ta clope avant de la porter de nouveau à tes lèvres, pour te faire envahir de fumée de nicotine de douceur et d'oubli. - Spoiler:
le premier qui fait une remarque sur fifty shades je le défonce
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Ven 11 Aoû - 21:57 | |
| Je souris tranquillement en remontant la rue, calme, serein. J'étais juste sorti pour aller ouvrir l'église à Baya, pour qu'elle puisse y passer la nuit. Et finalement, on a passé la nuit dehors, à traîner. C'est pas mon genre et je suis fatigué, mais ça en valait la peine. Je regrette simplement d'être à pieds, le courage m'abandonne au fur et à mesure que j'avance, mes jambes qui peinent à me porter, la fatigue qui m'éreinte et me fait courber le dos. Je voudrais juste m'écrouler sur mon lit dès maintenant et dormir pendant trois jours au moins. Les yeux rougit par le manque de sommeil, mais l'âme légère. Pour une fois. Après une marche interminable, je vois enfin l'immeuble se dresser dans la rue. J'accélère légèrement, impatient, pressé rien que d'imaginer la chaleur de mes draps. Mais rapidement, je distingue deux silhouettes sur les marches devant. Félix et Rhoan, en train de fumer. Je ralentis et m'arrête à leur niveau, les détaillant chacun leur tour, un peu étonné de les trouver là à une heure pareille. — Hé ben, vous êtes bien matin... Je m'interromps dès lors que les connexions se font. J'échappe un léger rire. Je vois que je ne suis pas le seul à ne pas avoir trouvé le sommeil cette nuit. Je hoche la tête, signe que j'ai compris. Et mon regard s'attarde sur Rhoan. Enfin, ce qu'il en reste. Mais là, je suis bien trop épuisé pour lui sortir mon sermon habituel. Et finalement, je m'en fiche. Je viens porter ma main au niveau de mon front, leur accordant un bref salut militaire, de façon amicale et ouvre la porte de l'immeuble. — Moi j'vais m'coucher. Bonne nuit Félix. J'me tourne vers Rhoan. — Bonne nuit Mohamed Ali. Je ricane tout en secouant la tête, légèrement dépité malgré tout. Ce mec est un foutu punching ball, je n'y comprendrais jamais rien. Il va finir par crever sous les coups de quelqu'un un de ces jours et il ne pourra pas dire qu'on ne l'avait pas prévenu. Je grimpe rapidement les escaliers, sans me douter de ce qui m'attend à l'intérieur. Je pensais y trouver du calme, mais c'est carrément l'inverse. Depuis le couloir, j'entends Arthur qui beugle et, malheureusement, ça ne m'étonne même pas. Je roule des yeux en pénétrant dans l'appartement et là, j'ai l'impression que l'apocalypse se joue sous mes yeux. C'est le bordel de partout. Arthur a l'air furieux. Nur vaseuse. Et Tyfy la colle comme un cerf en rûte paré pour se reproduire. Je me fige, surpris. Silencieux, j'observe la scène alors que tous mes boyaux se tordent violemment, me refilant un sale haut le cœur. Je croise le regard de chacun, tour à tour. Puis, lentement, je passe ma main sur mon visage, dépité. — C'pas vrai. Je secoue la tête et fais demi-tour en lâchant simplement : — J'aurais pas dû rentrer. Je referme calmement la porte, alors qu'à l'intérieur, je boue carrément. Je dévale les escaliers, refoulant la jalousie et la frustration qui me rongent à cet instant, pour rejoindre les deux idiots dehors. Sans un mot, je prends place sur les escaliers à côté de Rhoan, fixant le vide devant moi. Je profite d'un instant de silence pour finalement soupirer. — Juste une fois, j'aimerais pouvoir rentrer dans ce maudit appart' et aller y dormir dans le calme et le silence. Juste, une fois. Je pose ma tête contre le mur, les yeux mi-clos, éreinté. Puis, je désigne Rhoan d'un petit mouvement de tête, détaillant ses blessures. — Et l'autre, il est toujours vivant aussi ou faut qu'on te planque jusqu'à ce que la police arrête de te chercher ? J'suis pas d'humeur à m'inquiéter, pas cette fois. Y a l'image des lèvres de Tyfy dans la nuque de Nur qui tourne en boucle dans ma tête. Saloperie.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: nuit blanche (2B) Lun 14 Aoû - 22:03 | |
| Il s'attendait pas à ce qu'il obéisse. Mais c'est Felix après tout, Felix toujours prêt à se saigner pour les autres -littéralement. Il a des sales souvenirs qui lui remontent dans la tête, ceux de Felix et ses yeux prêts à le sauver, il a jamais pu, lui il l'a jamais laissé. Il ne dit rien, se contente de tirer sur la clope, de crever sous la fumée. Et puis Arthur qui lui fait froncer les sourcils, qui pète sa crise, qui remonte. « Fais pas ta putain de drama queen Teague », c'est trop tard il entend la porte claquer. Il soupire en même temps que Felix, et il a pas la tête à se la prendre justement, il a pas la tête à gueuler, lui aussi il aimerait juste pioncer. Il vient de se faire tabasser, son corps et son cœur en ont pris un coup et quand il repense à Seven il a encore les poings et les mâchoires qui se serrent. Alors il secoue la tête et ça lui fait encore plus mal, il se contente de taper sur l'épaule de Felix. « Ouais. » Ce soir il est trop épuisé pour faire le chat teigneux, et quand la chevelure emmêlée de Bo se dessine dans le soleil levant il sourit même un peu. Il s'attendait pas à ce qu'il reste avec eux, de toute façon lui et Bo, ils ont pas grand-chose en commun. Rhoan aime bien le faire chier, parce que Bo il est un peu coincé, un peu religieux, qu'il lui rappelle lui-même il y a énormément de temps, des années, des siècles auparavant. Quand la porte claque encore il reprend la clope de Felix de sa main valide. Ses yeux se ferment un instant et il pose sa tête sur l'épaule de Felix. Jamais de sa vie il n'aurait fait ça s'il n'était pas affaibli au point de ne pas la tenir toute seule. « Tu penses qu'on va devoir nettoyer du sang en remontant ? » Il n'a pas le temps de répondre et son visage se redresse -il espère que personne n'a vu. Bo pose son cul à côté de lui et il comprend, il sait. Rhoan il râle et il se terre dans sa chambre mais y'a beaucoup de choses qu'il comprend sans rien dire. Il comprend aussi qu'il est très heureux de ne pas avoir succombé au charme de Nur parce que putain, quel merdier ça serait. Il tend sa clope à Bo et hausse les épaules. « J't'achèterai la même marque de boules quiès que moi pour ton anniversaire. Ça marche bien. » Ca et les pilules qu'il s'enfile chaque soir, qu'il y soit obligé ou non, mais il ne le mentionne pas. Passer pour un camé ça allait au début de la coloc, maintenant il essaye de redorer son blason. Et puis son ton est calme, posé, quand il inspecte sa main bandée. « Il est toujours vivant, mais pas pour longtemps. » Légèrement psychopathe. |
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| Sujet: Re: nuit blanche (2B) | |
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