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| t'aime ça éplucher des patates (alars) | event | |
| Auteur | Message |
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rebelle ▹ posts envoyés : 604 ▹ points : 6 ▹ pseudo : zoé (baalsamine) ▹ crédits : XERXES & anesidora & marion pour l'aes ▹ avatar : sky ferreira ▹ signe particulier : les cernes permanantes sous les yeux - souffre de schlerose en plaque
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| Sujet: t'aime ça éplucher des patates (alars) | event Mer 5 Juil - 18:52 | |
| Elle avait perdu son client dans la foule, trop de monde, trop de gens, des rires et l’alcool qui coule à flot autour d’elle. Elle avait perdu son client, et peut être son téléphone aussi. Oups, pardon, le rendez-vous est terminé et y a plus qu’elle dans la rue, débarrassée du gars trop collant, trop insistant. Tant pis si elle sera pas payé, c’est pas comme si elle avait envie de lui tenir la jambe toute la soirée. Surtout pas quand les rues de Savannah s’enflamment et la musique résonne de partout. Elle est légère Alice, dans sa jolie robe noire et son jupon qui lui donne l’impression d’être une princesse. Cadeau d’un autre client, plus régulier, moins chiant. Faut bien avoir des avantages dans le métier, trouver de quoi s’habiller. Elle est joueuse Alice, le maquillage de jeune fille sur le visage et les jambes découvertes, manquerait plus que la tiare sur sa tête et l’image serait parfaite. Punk & glam, mélange des deux, le rouge presque noir sur les lèvres comme un appel à l’excès. Elle aime bien Alice, jouer à la poupée de temps en temps, changer sin image de décharge ambulante, chasser le violet de dessous ses yeux pour faire semblant que tout va bien rien qu’une soirée. Psss, adieu le blues, elle veut plus de toi, tu reviendras demain promis, mais ce soir elle a envie de danser. Alors c’est ce qu’elle fait Alice, elle se mêle à la foule attrape une bouteille sur table oubliée, sort sa cigarette et continue d’avancer. City Market, le quartier rock d’après les papiers et d’après la musique. Pas très rock tout ça et les simulacres de Metallica qui s‘égosillent sur scène pour finir avec du Taylor Swift. Son père s’en retournerait dans sa tombe s’il voyait ça, même s’il n’était pas mort. Ptêtre qu’il crèverait et qu’en suite il sortirait de sa tombe puis y retournerait. Un truc plus logique pour le paternel d’Alice. Elle s’apprête à changer d’endroit quand un bar animé attire son regard Concours Karaoke qu’il y a écrit en néon sur la vitrine, et ça clignote de partout, comme un phare dans la nuit. Faut pas lui dire deux fois à Alice, surtout quand y a marqué en dessous Grand Prix à la clé. Elle a jamais dit non à un grand prix Alice. Jamais. Alors ni une ni deux elle entre dans le bar, se renseigne sur les modalités, sur le prix qui est une surprise, qu’il faut participer. Bien. Elle est sur la princesse qu’on lui demande, sans doute parce que y a une population un peu trop condensée de barbu à moto, ceux qui ont la veste en cuir même en été. A la place Alice hausse les épaules, choisit sa chanson sous l’œil intéressé de l’organisateur et va s’installer au bar en attendant que le show commence. Un gars qui lui offre un vers, qu’elle accepte avec un sourire avant de faire semblant d’écouter, les yeux rivés sur la scène, comme pour évaluer la concurrence. Y a que des hommes, ou presque, une autre blonde platine qui chantera surement du Evanescence, vu la couleur de son corset et des clous qu’elle porte aux poignets. Parfait. Y a l’alcool qui monte un peu, juste un peu, de quoi lui rougir légèrement les joues et détendre son sourire. Elle a le cœur qui bat Alice, comme avant chaque combat, et quand le présentateur monte sur scène elle est parée. Elle va tout bousiller. Parce qu’ils ne la connaissent pas, parce qu’ils ne savent pas ce qu’elle à gagner et ce qu’elle à perdre à chaque fois qu’elle monte sur les planches. Ils ne connaissent rien ici, pas même une personne pour reconnaitre Hellebore des soirées déjantées après les concerts de STELLARR 505. Mais elle est bien décidée à leur montrer. Du bout des lèvres elle remercie son cavalier fantôme et le verre offert, ptetre dans une autre vie elle l’aurait embrassé, aurait écrit son numéro sur du papier. Mais pas ce soir. Pas maintenant. Le présentateur fait son blabla nasillard, elle roulerait presque les yeux au ciel si elle n’était pas concentré. Concentration qui s’évapore quand le fameux Grand Prix est révélé. Un épluche légume robot, du genre toute nouvelle génération, généreusement offert par les sponsors de la soirée. Beurk. Ridicule. Qui dans ce bar à envie de gagner ça ? Et pourtant. Pourtant y a la flamme dans le regard des gens, y a le désire pour la boite en carton scintillante, l’envie de le tester sur les patates ou les concombres, de passer un peu plus du côté huppé de Savannah. Tout ça pour quoi ? Pour un épluche carotte. Putain. Elle rigole Alice et on la regarde mal. Pas sa faute si c’est comique tout ça. Tant pis, elle gagnera pour la gloire, et l’épluche légume ptêtre qu’elle revendra. Une journée de salaire au moins que ça doit valoir, c’est pas négligeable, surtout quand les factures d’hôpital s’accumulent. Bref. Ca y est le show commence. Elle est troisième, ou quatrième si le gars avant elle ne se désiste pas. Faut dire qu’il a l’air d’avoir envie de gerber et Alice se proposerait bien de l’aider : petit coup de coude dans le ventre et il rendrait son diner sans rechigner. Mais elle reste en file, bien droite dans sa jolie robe à froufrou, lisse les paillettes qui ornent son décolleté. Elle écoute ceux qui passent avant, ridicules, moches, sonnent faux. Tant mieux tant mieux. Elle a ses chances Alice, elle en est persuadée. Alors quand c’est à elle, elle n’hésite pas. Elle laisse Alice aux vestiaires pour devenir Hellebore, la foutue nana enragée, celle qui hurle à s’en faire péter les cordes vocales sur scène aux côtés de Rhoan et Moe. Sauf que ce soir elle est toute seule, et que ce soir elle a décidé de changer. Ce soir c’est un tribut à son papa, c’est un tribut à elle aussi. « Bonsoir, je m’appelle Alice. C’est mon père qui a choisi mon prénom vous savez, beaucoup trop de gens pensent que c’est Alice, pour Alice au pays des merveilles. Mais non. » elle blague Alice, joue avec le publique, illumine la scène avec son sourire. « Mon père pensait avoir un garçon. Un vrai. Un dur. Ptêtre que si j’en avait été un je porterais un blouson comme vous. Il adore la moto mon père. » Elle mime l’accélération, le bruit des pneus. « Enfin passons. Il voulait l’appeler Alice ce garçon. Comme qui ? Un garçon nommé Alice ? C’est bizarre hein ? » elle secoue la tête, fait voler ses mèches décolorées autour de son joli visage fatigué. « Tout ça pour dire, j’espère que vous aimez Alice Cooper. Parce que je vais vous empoisonner ce soir » Et le jeu de mot pourri qu’elle arrive à placer, les sifflements de la foule, ceux qui rigolent ou ceux qui huent. Elle s’en fout Alice, elle va leur montrer. Alors quand la musique se lance, elle disparait Alice, elle fond avec le rythme, balance les paroles qu’elle connait sur le bout des doigts. Elle chante Alice, pas vraiment juste mais après tout Cooper non plus, alors ça ne choque pas. Mais elle donne tout Alice, joue avec le publique, ondule, séduit. Elle a la voix rauque qui vient racler les cœurs, le sourire mordant et le regard vainqueur. Y a ses yeux qui fixent le suivant à passer désolé bébé je crois que j’ai gagné. Du moins elle veut lui faire croire, vieille technique de psychologie inversée, un serpent face à sa proie. Et quand la chanson se termine, Alice s’incline devant les applaudissement, révérence qui fait voler une fois de plus son jupon de tulle et elle saute hors de la scène, tendant le micro au gars qui passe après. « Bonne chance » le baiser qui vient se ficher sur sa joue un peu creusée, trace de lèvres en rouge et noires imprimées. Elle t’as marqué.
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| Sujet: Re: t'aime ça éplucher des patates (alars) | event Mer 19 Juil - 15:38 | |
| « Alleeez arrête de faire la gueule, j'te promets qu'on va s'amuser. » Et vas-y que j'traîne des pieds et que j'te fusille du regard, putain ce qu'il me fatigue quand il s'y met. Peu importe ce que je dis, ce que je fais, ce soir j'arrive pas à le dérider. En vrai il se déride jamais vraiment Abel, mais parfois j'arrive à en tirer quelque chose. Là il a pas envie. J'crois qu'il me maudit pour l'avoir traîné ici parce qu'y a du monde partout, on se fait bousculer tous les cinq mètres et y a des débiles bourrés dans tous les coins. J'sais bien qu'il aime pas ça, mais une telle animation à Savannah ça s'refuse pas. On allait pas rester enfermés comme des cons pendant que toute la ville s'en donne à cœur joie. Il aurait préféré je crois ; une bonne assiette pâtes-ketchup, lui moi et les volets fermés. Tant pis. Maintenant qu'on est là, on reste. C'est pas sa tronche de six pieds d'long qui va y changer quelque chose et il le sait, de toute manière ça change pas grand-chose, il sourit jamais. Mais j'fais plus attention à tout ça moi, j'lui attrape le poignet et j'le force à me suivre entre les gens, j'arrive même à chourer une bière pour lui coller entre les doigts. Peut-être que ça le détendra.
J'sais pas trop ce qui s'est passé. J'sais pas s'il faut blâmer le monde, ceux qui marchent pas droit ou mes pas trop rapides. Je l'ai lâché, ou peut-être que c'était lui, j'en sais rien j'ai pas senti. J'sais juste que je me retourne, et il est plus là.
J'ai perdu Abel. Il va m'tuer. Ou juste me faire la gueule pour l'éternité.
J'appelle son prénom mais y a tellement de bruit partout que ma voix se fait avaler, et j'ai beau chercher son adorable face de chieur, j'le trouve pas. J'le trouve pas et j'crois que je panique un peu, parce que je sais comment il est quand y a une foule pareille. Alors je sors mon portable et j'vois que j'ai plus de batterie et franchement je sais pas ce que j'ai fait pour mériter ça. J'reviens sur mes pas, je l'appelle, je le cherche. J'le trouve toujours pas.
J'suis déjà en train de réfléchir à mes dernières volontés quand j'vois un bar bondé, et je sais pas trop pourquoi j'entre. Peut-être qu'ils auront un téléphone à disposition ou que quelqu'un a un chargeur, peut-être que je trouverai une bonne âme pour me sortir de ce mauvais pas. Quand j'me retrouve face à quelques types attablés j'comprends pas trop, et j'crois qu'eux non plus. Y a quiproquo. « Ton prénom. » J'le regarde, il me regarde, je suis toujours aussi paumé. « Hein ? Euh vous avez un téléphone ? » J'le vois écrire je sais pas quoi sur sa feuille et je crois qu'il m'écoute vraiment pas. « Eh ben tu seras Larry, ça t'va bien. Allez Larry, va boire un coup avant l'concours. » J'sais pas où je suis tombé et j'crois qu'au fond je m'en fous, j'ai juste envie de retrouver Abel avant qu'il pète les plombs. « D'accord mais vous avez un téléphone ? » J'ai pas trop envie de le contrarier, à mon avis il fait trois fois mon poids – en même temps c'est pas bien dur, même Abel est plus costaud que moi. Il soupire, me demande une chanson, je réponds un truc au pif parce que j'm'en fous et il me fait signe d'aller au bar.
J'me retrouve avec un combiné qui sonne dans le vide et une pinte de bière sortie de nulle part. J'atterris sur le répondeur et j'sais pas s'il fait exprès ou s'il a pas entendu sonner, soit il est paumé au milieu des gens à maudire toute ma famille jusqu'aux prochaines générations, soit il a trouvé moyen d'se tirer et il s'est planqué quelque part pour faire exactement la même chose. Un jour il va me jeter un sort vaudou, et j'aurai même pas le droit d'me plaindre. « Ouais, euh, c'est moi, j'suis dans un bar, t'es où ? Ça fait deux heures que j'te cherche, s'te plaît rappelle. » Je m'apprête à raccrocher et puis j'me ravise, collant à nouveau le combiné contre mon oreille. « Pas sur mon portable, j'ai plus de batterie. Sur ce numéro, j'vais rester là un peu pour voir si tu rappelles. Et puis sinon bah rendez-vous au motel dans genre une heure. J'suis désolé ok ? J'espère que ça va, promis je t'achète une pizza pour m'faire pardonner. »
Il va vraiment m'tuer.
On s'fait appeler vers la scène et j'mets un moment à comprendre que j'suis dans le lot – ils appellent Larry putain c'est un prénom de loser. Concrètement j'me fais pousser jusque là-bas, j'ai pas trop le choix. Et j'me sens un peu perdu pendant qu'un type parle d'un concours de karaoké mais il attire mon attention quand il mentionne un grand prix à gagner. Si je le remporte, peut-être qu'Abel sera moins fâché. C'est ça ma porte de sortie alors soudain j'me concentre et j'dois dire que je m'attends à tout, sauf à un épluche-légume robot dernière génération. J'éclate de rire parce que c'est forcément une blague, maintenant il va annoncer le vrai prix. Genre cent dollars ou un voyage aux Galápagos – je sais même pas où c'est mais j'suis sûr que les riches vont là-bas.
C'est pas une blague. Et tout le monde a l'air de le vouloir, ce truc. Quand j'vois la boîte, je le veux aussi. P't'être que je pourrais le revendre. Non, mieux. J'pourrais l'offrir à Abel. J'imagine sa tête d'ici et je recommence à rire, et même si je sais que je risque de me le prendre dans la tronche, ça en vaudra la peine. Avec un peu de chance il essaiera de s'en servir pour nous cuisiner un truc bon avec des légumes. Comme des frites, ça c'est un bon plan.
Soudain j'oublie un peu le reste et j'me mets en condition, à écouter tous les participants avant moi. C'est assez drôle au final, parce que la plupart de ces mecs pourraient m'écraser avec leur petit doigt, mais quand ils chantent on dirait Donnie le prof de maths qui a voulu sortir s'amuser samedi soir. J'me marre à chaque prestation mais j'essaie de rester discret, à mordre mon poing en contrôlant ma respiration. J'crois que la fille avant moi m'a cramé mais elle dit rien, et pendant qu'elle regarde pas, moi je la regarde. Faut dire que c'est la plus jolie du bar – ça aussi c'est pas compliqué vu la population qui nous entoure. Et puis son jupon en tulle est vraiment trop classe.
Quand c'est son tour elle fait tout un speech et j'dois avouer qu'elle est drôle, surtout avec son imitation de moto foireuse. On dirait une môme de cinq ans, j'adore. Et quand elle annonce qu'elle va chanter Alice Cooper, c'est comme si elle m'avait lancé une flèche en plein cœur. J'écoute avec attention et clairement, c'est la meilleure de tous ceux qui sont passés jusqu'ici. Elle chante pas très juste mais elle vit vraiment le truc et c'est communicatif, j'ai presque envie d'la rejoindre sur scène pour danser. J'me retiens. Et comme j'suis bon joueur, j'applaudis aussi fort que le reste de la salle quand elle a fini. Pourtant j'ai pas loupé les regards qu'elle m'a lancé, ceux qui narguent et qui défient, comme si elle avait déjà gagné. Si j'étais dans l'jury, c'est à elle que je donnerais le prix. Mais comme c'est pas le cas, j'espère bien le récolter pour moi.
« Bonne chance. » Y a le micro qui passe de sa main à la mienne, ses lèvres qui rencontrent ma joue. Je sais qu'elle a laissé une trace de rouge à lèvres et j'peux pas m'empêcher d'afficher un sourire de con, mes yeux dans les siens. « Pas besoin d'chance, j'y vais au talent. » Je mens mais ça m'empêche pas de lui adresser un clin d'œil alors que je grimpe sur la scène à mon tour. J'en vois qui rigolent et je sais que ma dégaine fait tache, parce que j'suis trop maigre, parce que j'ai l'air d'un ado attardé avec mon t-shirt trop grand et ma casquette à l'envers. Ils vont voir.
« Bon alors mon père m'a appelé Lars, pas Larry, mais l'hommage est moins classe qu'Alice Cooper donc passons. » Ça fait moins envie quand c'est en l'honneur d'un connard de facho connu en taule, tout ça. « En jupe j'suis moins sexy qu'Alice mais eh, j'parle moins qu'elle c'est déjà ça. » J'en entends rigoler dans l'assemblée et j'risque un regard vers elle, lui envoyant un baiser fictif avec toute l'insolence du monde. Puis y a les notes de What par Rob Zombie qui démarrent et j'me laisse emporter, parce que j'ai beau n'pas savoir chanter, la musique ça m'fait vibrer. J'me déchaîne comme une rockstar et j'crois que certains se marrent, j'crois que d'autres bougent la tête en rythme. Au final j'en ai rien à foutre, je donne tout c'que j'ai même si c'est pas grand chose, et quand ça se termine j'suis en sueur, j'ai lancé ma casquette dans la foule et j'me dis que j'ai loupé ma vocation. Manque plus qu'une groupie qui me lance sa culotte et le tableau est complet. J'attends mais rien ne vient, tant pis, je salue quand même l'assemblée en lançant d'autres baisers dans l'vide, j'en fais des tonnes pour les faire rire – ça marche pas trop mal.
Quand j'descends de la scène, mon premier réflexe c'est de foncer vers Alice. Je colle mes lèvres contre sa joue en miroir de ce qu'elle a fait un peu plus tôt, et puis j'lui adresse mon sourire le plus large. « Ça c'est le lot de consolation, tu sais, vu que j'vais clairement gagner. » Je la contourne pour aller retrouver la pinte que j'ai pas fini tout à l'heure et pendant que j'la vide, j'entends que les résultats vont être annoncés. J'abandonne tout et j'attrape Alice au passage, ma main dans la sienne et j'la traîne dans mon sillage jusqu'à la scène. J'suis sûr que c'est l'un de nous deux qui va gagner. Si c'est elle, j'essaierai de lui faire lâcher l'épluche-légumes parce que j'ai vraiment envie d'le ramener. Si c'est moi, tout Savannah sera au courant de ma victoire. En attendant j'me penche vers elle, mes lèvres frôlant son oreille alors que j'ai le regard vrillé sur l'animateur. « Prête à perdre, miss Cooper ? » Ils font du suspens et j'trouve ça foutrement inutile, je trépigne, on dirait un enfant. Les gens acclament, la tension monte. Le type commence son annonce.
C'est.. ni elle, ni moi. La nana en corset lâche un cri de joie alors qu'on lance son nom et elle grimpe sur la scène, bras levé, l'index et le p'tit doigt en l'air. Je suis scandalisé. J'regarde Alice, puis la gagnante, puis Alice, puis l'animateur, puis Alice. « Mais ? » J'espère qu'elle le vit aussi mal que moi. « On est d'accord que c'est n'importe quoi c'résultat ? » J'écarte les bras et les laisse retomber mollement, sourcils froncés, l'air indigné. S'ils annoncent pas une erreur dans les résultats, j'vais faire une opération commando pour me barrer avec le grand prix. J'ai une ménagère désespérée à choyer, merde. |
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| Sujet: Re: t'aime ça éplucher des patates (alars) | event Mer 16 Aoû - 14:18 | |
| Pas besoin d'chance, j'y vais au talent. Le talent ça suffira pas qu’elle a envie de lui répondre quand il la dépasse, sourire de gosse au visage et maladresse d’échalas quand il se dresse sur la scène. Il est grand putain. Et il fait tellement tâche dans le décor. Il est pas rock, il est pas punk, il a la casquette à l’envers du genre, petit blanc qui essaye d’imiter les MC de Detroit. Elle rigole Alice, croise les doigts sur sa poitrine, sourcils levés elle détourne pas les yeux de la scène. Parce que quelque chose lui dit que derrière l’asperge se cache un truc. Ou alors c’est juste un débile. Mais elle espère vraiment que ça sera la première option. Bon alors mon père m'a appelé Lars, pas Larry, mais l'hommage est moins classe qu'Alice Cooper donc passons. Ca lui tire un sourire. Un petit sourire. Un sourire encouragé par les restes d’adrénaline. C’est rare de la voir sourire Alice, et pourtant elle le fait. Juste un peu. En jupe j'suis moins sexy qu'Alice mais eh, j'parle moins qu'elle c'est déjà ça. Connard, cette fois ci elle rigole franchement lançant un doigt d’honneur à qui veut la défier du regard et tourne les talons pour retourner s’installer au bar, la bière remplacée par un verre de vodka-soda un truc pour commencer à tuer ses neurones quand elle aura décidé. Les premières notes sonnent et Alice peut pas s’empêcher de secouer la tête. Sérieusement ? Rob Zombie ? Pas mauvais comme choix, surtout vu qu’il sait visiblement pas vraiment chanter, ça va bien avec sa voix. Puis le principal c’est pas de chanter juste en karaoke. C’est d’y mettre la passion. Et il la met la passion. Elle se laisse happer Alice, se prend même à chanter sur les refrains parce que c’est facile. Puis finalement la musique s’arrête, y a les gens qui applaudissent et lui qui reprend son souffle, son foutu sourire toujours collé sur son visage. Ptin c’est quoi ce sourire de gamin, elle voudrait le lui faire avaler, et en même temps ça lui donne envie d’essayer. Alice vide son verre, se prépare à se lever pour aller le féliciter mais c’est lui qui vient à elle, comme une flèche, il plaque ses lèvres sur sa joue et Alice le regard incrédule. vraiment ? Ça c'est le lot de consolation, tu sais, vu que j'vais clairement gagner. Putain. Ce qu’il est con, elle cache son sourire et s’essuie la joue du revers de la main avant de répondre. « T’as de l’espoir mon chou, t’as loupé au moins une note sur deux, c’était presque ça » poison pas vraiment sincère, c’est juste une pique pour appuyer la rivalité. Viens danser Lars, elle est prête à batailler. Elle le regarde la dépasser, attraper sa bière pour la boire. Sérieusement. Elle croirait presque à une caméra cachée. Puis y a le présentateur qui annonce que les résultats vont avoir lieu, Alice qui se redresse pour se rendre devant la scène mais déjà y a Larry – non Lars – qui l’attrape par la main et la tire derrière lui. « Hey ! » lâche moi, mais elle ne se débat pas. Elle se contente de le suivre finalement, pour s’installer à côté de lui. Prête à perdre, miss Cooper ? Qu’il lui murmure à l’oreille, intenable comme un enfant la veille de noël. Alice se retourne vers lui pour le dévisager, lui et sa gueule un peu cassée. « Plutôt toi t’es prêt à perdre mister Larry ? » clin d’œil, sourire mesquin, elle sait parfaitement que ça se joue entre lui et elle et qu’elle espère fortement que ça soit elle parce que Lars semble être le genre insupportable quand il gagne au monopoly, alors un concours de karaoke. Pitié.
Roulement de tambour insoutenable, faut croire que l’impatience de son voisin la contamine parce qu’Alice se retrouve à tordre ses mains, les yeux rivés sur l’enveloppe noire que tient le présentateur. Allez quoi, juste une fois, putain, juste une fois. Mais ? Ouais. Mais. Putain. La blonde en corset trop serré qui les dépasse pour grimper sur la scène et Alice qui se contente de fixer le vide, trop choquée pour parler. On est d'accord que c'est n'importe quoi c'résultat ? La voix de Lars qui la ramène sur terre et Alice qui secoue la tête. « Oui. Totalement n’importe quoi. Tout ça pour des gros seins, si j’avais su j’aurais mis un corset aussi » elle bombe le torse imite la blonde stupide en levant la main en l’air, main en signe rock&roll et la langue sortie façon KISS. « Toi désolé t’étais foutu d’avance par contre » qu’elle reprend en tapotant le torse de Lars. Pas une once de graisse, il aurait rien rendu en corset. L’avantage des filles avec des courbes, c’est qu’au moins elles ont de quoi remplir tout ça. Mauvaise perdante à son tour de tirer Lars vers le bar, elle commande quatre shots de tequila et en fait glisser deux à son compagnon d’infortune. « A l’Amérique capitaliste et aux jury qu’il faut sucer pour gagner » pas vraiment prude Alice, faut croire que son filtre elle l’a laissé tomber quand elle a commencé à déconner. Elle lève son verre en l’air, le fait tinter contre celui de Lars et le vide d’un coup. Premier shot. La nuit risque d’être longue.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: t'aime ça éplucher des patates (alars) | event Ven 1 Sep - 13:13 | |
| « T’as de l’espoir mon chou, t’as loupé au moins une note sur deux, c’était presque ça. » Je sais qu'elle a raison et j'crois qu'elle sait que je m'en fous. Elle chantait pas totalement juste non plus et ça l'a pas empêchée d'être géniale – j'suis sûrement pas au même niveau mais j'ai fait rire l'assemblée alors j'me dis que ça peut pas être mauvais. De toute façon je l'écoute qu'à moitié, j'oublie la blonde décolorée pour celle qui bulle dans mon verre mais au final j'reviens vite à la première. Y a les résultats qui vont être annoncés et je l'agrippe, elle proteste, je m'en fous. « Hey ! » Trop tard, on est déjà au pied de la scène et je souris comme un con, persuadé que j'vais gagner. Ou qu'au pire, c'est elle qui sera sacrée reine de la soirée. J'veux pas perdre mais ça serait une défaite admirable alors cette idée me dérange pas tellement.
« Plutôt toi t’es prêt à perdre mister Larry ? » Elle me fait un clin d'œil et j'me marre à moitié. Si on avait été à une soirée duo, j'me serais mis avec elle sans hésiter, on aurait fait fureur j'le sais.
Mais c'est une soirée tout seul et je gagne pas. Alice non plus.
J'suis indigné et j'crois qu'Alice est aussi déçue que moi, tant mieux ça m'évite d'avoir l'air ridicule. « Oui. Totalement n’importe quoi. Tout ça pour des gros seins, si j’avais su j’aurais mis un corset aussi. » J'la vois imiter la gagnante et je recommence à rire pendant qu'elle me tapote le torse d'un air presque dépité. « Toi désolée t’étais foutu d’avance par contre. » J'fais semblant d'être vexé, la bouche en O et une main plaquée sur mon cœur. « Tu sais pas, peut-être que j'serais même plus sexy que toi. » La vérité c'est qu'elle a raison, j'ai que la peau sur les os alors j'ai pas de quoi remplir un corset. La blonde si, et j'comprends pourquoi elle a gagné si on a voté pour son décolleté. « Faut quand même avouer que son corset à elle rend vachement bien. » J'peux pas m'empêcher de regarder, aussi pensif qu'admiratif. Et puis y a la main d'Alice sur mon poignet qui m'ramène à la réalité, sous mes yeux y a plus de décolleté, juste les verres qu'elle a commandés.
Des shots de tequila, rien qu'ça. « À l’Amérique capitaliste et aux jurys qu’il faut sucer pour gagner. » J'ai d'la chance, je crois que je suis vraiment tombé sur la fille la plus cool de la soirée. J'lève mon verre comme elle, visage fendu d'un large sourire. « Aux décolletés fournis et au système qui nous a bien enculés. » Y a pas franchement de rapport mais on s'en fout, j'sais qu'elle a compris l'idée et qu'elle est sûrement d'accord. De toute façon pas l'temps de réfléchir, nos verres claquent et ma gorge brûle.
Ce qui m'emmerde le plus c'est pas d'avoir perdu, c'est qu'au final j'le voulais vraiment moi, leur épluche-légumes. Et si y a bien un truc que j'ai appris, c'est qu'il est jamais trop tard. Mon regard se pose sur le grand prix qui est exposé sur la scène en attendant que la gagnante le récupère, et je l'entends presque me hurler de venir le dérober. J'le veux, ce truc à la con.
« Eh. » Je donne un coup de coude à Alice, une étincelle dans l'fond des yeux quand je les plonge dans les siens. « Tu veux être ma James Bond girl ? » J'me remets à sourire comme un gosse et j'fais bouger mes sourcils d'un air espiègle, comme si j'essayais de l'amadouer. C'est sûrement inutile, j'pense qu'Alice c'est pas le genre à se laisser embobiner. Tant pis ça coûte rien d'essayer. « On est d'accord que les résultats sont truqués, et j'sais pas toi, mais j'pense que le grand prix nous revient de droit. Du coup si on le prend c'est pas vraiment du vol, c'est juste rétablir l'ordre des choses, tout ça. » Je hausse les épaules comme si j'faisais qu'énoncer des évidences, et je lance une énième œillade au super cadeau que j'voulais offrir à Abel. Quand j'me tourne vers Alice à nouveau, j'attrape mon deuxième shot et je le lève dans sa direction. « Tu m'suis ? » Même si elle dit non, je tenterai ma chance. J'crois que ça se voit dans mon sourire qui pue l'insolence. |
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| Sujet: Re: t'aime ça éplucher des patates (alars) | event Jeu 28 Sep - 21:45 | |
| C’est une histoire stupide, c’est juste un soir où on pose des masques, on joue à chat perché plutôt que d’affronter le vrai. Lars, elle, ce foutu éplucheur de patate et la ville qui a un goût de fête. Y a les mots qui filent un peu trop vite, l’adrénaline qui ne retombe pas, elle communique plus qu’elle ne voudrait. Plus qu’elle n’a l’habitude. Lars elle le connait pas pourtant, ce mec immense, trop maigre, allure d’ado raté qui n’a jamais souhaité grandir. Son contraire en somme. Pourtant ce soir elle a pas envie de le repousser, ptêtre même que c’est elle qui vient le provoquer. A voir. Faut dire qu’il est marrant Lars, il tire un sourire à Alice, chose bien trop rare pour ceux qui la connaissent, un sourire heureux, chaleureux, pas un de ses sourires usés qu’elle balance à tour de bras. Tu sais pas, peut-être que j'serais même plus sexy que toi. Sans doute pas. En corset elle poutre tout. Faut dire qu’elle a de quoi remplir le corsage, là où Lars n’a même pas une once de graisse. « Donc tu trouve que je suis sexy ? » qu’elle reprend néanmoins, aguicheuse, un peu, juste un peu. Pour rire. Elle veut rire ce soir. Elle veut planer. « Faudra que tu me montre ça, j’aimerais bien évaluer ton charme quand tu seras ensaucissonné dans du faux cuir » promesse en l’air, en vrai ça la ferait terriblement marrer, elle l’imagine pavaner, sans doute qu’il en serait capable le gosse. Faut quand même avouer que son corset à elle rend vachement bien. Non il rend moche. Elle est vulgaire, bimbo, blondasse. Mais pas dans le genre blondasse qu’Alice aime. Non. Vraiment pas. Barbie s’essaye au rock. Tricheuse, contrefaçon. « T’es bien un mec » et les yeux qu’elle lève au ciel avant de l’entrainer avec elle. Elle va lui montrer que y a plus marrant que des foutus seins siliconés. Mais c’est comme ça que l’Amérique marche maintenant, rien qu’à voir la clientèle dans le salon de sa mère. C’est gerbant. J’en profite pour glisser quelques plaintes dans mon toast, son verre qui claque contre le mien et ses mots qui m’arrachent un nouveau rire. Plus sarcastique cette fois. Aux décolletés fournis et au système qui nous a bien enculés. Toujours la faute du système. Système de merde que sa mère et sa tante ont préféré à celui du Mexique. Remarque, pas sûr qu’elle aurait préféré grandir là-bas. Cul-sec et l’alcool qui brûle la gorge. Ca l’emmène autre part le temps d’un instant, encore, toujours. Eh. Retour sur Terre, atterrissage brutal. Alice qui papillonne un peu, dévisage son complice d’une soirée, lui qui déjà semble reprendre du poil de la bête. Tu veux être ma James Bond girl ? « Pardon ? » là c’est plus fort qu’elle, l’incrédulité et l’incompréhension. Il veut quoi le Larry ? Pis avec sa danse des sourcils il a l’air d’un con. On est d'accord que les résultats sont truqués, et j'sais pas toi, mais j'pense que le grand prix nous revient de droit. Du coup si on le prend c'est pas vraiment du vol, c'est juste rétablir l'ordre des choses, tout ça. Ah. James Bond girl dans ce sens là ? Tout ça pour quoi ? Un épluche patate ultra ergonomique ? Alice regarde un instant Lars, la scène, l’épluche légume, et la bimbo qui se pavane. Tu m'suis ? Pas de réponse. Elle sort son téléphone et pianote un sms à Rhoan. Il a toujours réponse à tout dans ce genre de situation. Tout ça pour un joujou débile ? Elle pourra même pas l’utiliser en plus. « Disons que j’en suis. On fait comment une fois qu’on a récupéré le truc ? » elle se rapproche un peu, très sérieuse. « J’veux dire, on part sur une garde alternée où on finit ça comme des vrai avec un duel mort subite ? » parce que pas question de l’aider à le voler pour du vent. C’est son téléphone qui vibre qui la fait baisser les yeux un instant, la réponse de Rhoan et le sourire qui grandit. Dans quoi est-ce qu’elle est en train de se fourrer hein ? Excellente question. «Oh et. Si on fait ça Larry. C’est toi la James Bond girl ok ? Je suis pas du genre à jouer les seconds rôle » menteuse, menteuse, menteuse. Mais juste pour ce soir. Rien que pour ce soir. Et déjà elle tend la main vers Lars pour savoir s’il accepte ses conditions.
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: t'aime ça éplucher des patates (alars) | event Jeu 5 Oct - 15:54 | |
| « Donc tu trouves que je suis sexy ? » J'le vois son air espiègle, la lueur aguicheuse dans l'fond de ses yeux. Et ça m'fait sourire et je hausse les épaules comme si c'était l'évidence même. « Bah ouais. » La subtilité c'est pas mon fort ça ne l'a jamais été – c'est sûrement pour ça que j'suis moins bon séducteur qu'Abel. Il a une belle gueule et l'air mystérieux, moi j'suis qu'un con qui parle trop fort. « Fais pas genre tu l'savais pas, j'y crois pas une seule seconde. » Elle est agréable à regarder Alice, j'suis sûr qu'elle le sait. J'suis amateur de belles choses que voulez-vous, surtout quand elles ont l'air un peu déchirées un peu cabossées, les trucs neufs et lisses c'est pas c'qui me plaît. Je préfère quand c'est écorché dans les coins, voire même un peu sale.
« Faudra que tu me montres ça, j’aimerais bien évaluer ton charme quand tu seras ensaucissonné dans du faux cuir. » J'me mets à rire, mes yeux dans les siens et je copie l'insolence qui suinte par tous ses pores. « Ben dis donc, on s'connaît même pas et tu veux déjà m'voir enfiler du cuir rien que pour toi ? T'es sûre que tu veux pas m'payer un resto d'abord, pour faire ça bien ? » Peut-être que j'me fous d'elle peut-être qu'y un peu de vrai, de toute façon elle saura jamais. C'est elle qui s'est lancée sur ce terrain maintenant va falloir assumer ; si on me lance j'sais plus m'arrêter. Un peu comme quand mes yeux sont happés par le décolleté de l'usurpatrice qui a gagné. « T’es bien un mec. » Encore une fois ça m'fait hausser les épaules, parce que j'vois où elle veut en venir et que j'en ai rien à foutre. « Et alors ? Y a pas qu'les mecs qui matent, un bon décolleté ça fait toujours sensation pour tout l'monde. » Ou presque tout l'monde.
Mais toutes ces histoires de seins c'est vite oublié, moi c'est pas ça qui m'intéresse le plus ici. C'est l'épluche-légumes.
C'est tellement important que ça frôle le ridicule mais je m'en fous, je le veux. Avec ou sans Alice, je l'aurai. Même si à choisir, j'préfère qu'elle soit là pour m'aider.
Elle sort son portable et j'sais pas trop ce qu'elle fout là-dessus, elle cherche peut-être un guide sur les James Bond girls allez savoir. « Disons que j’en suis. On fait comment une fois qu’on a récupéré le truc ? » Je fronce les sourcils sans comprendre, alors qu'elle affiche une mine affreusement sérieuse. C'est presque flippant. « J’veux dire, on part sur une garde alternée ou on finit ça comme des vrais avec un duel mort subite ? » Oh, elle parle de ça. J'me rends compte que j'avais pas évalué toutes les données et sur le coup j'sais pas quoi lui répondre. Lèvres closes et l'air pensif, j'regarde l'épluche-légumes, j'la regarde, puis lui, puis elle, puis lui. « Euhhhh... » Je réfléchis une seconde, et puis j'me force à retrouver un peu plus d'éloquence. « Garde alternée ? J'ai pas trop envie d'faire un duel avec toi. Et j'ai vraiment besoin d'ce truc, c'est une surprise pour ma desperate housewife attitrée. » Si Abel m'entendait, j'crois qu'il ferait la gueule. Ou qu'il m'arracherait ma casquette pour la déchiqueter. Ou qu'il m'enverrait des putains de cailloux dans la tronche.
Une chance qu'il soit pas là, donc.
« En plus, est-c'que toi tu sais t'en servir ? Est-c'que tu vas t'en servir ? » J'sais pas pourquoi, j'ai du mal à l'imaginer cuisiner. « Parce que sinon, on fait un autre deal. C'est moi qui l'garde, mais on partage les profits. J'te mènerai des parts de bouffe. » Mais si j'fais ça faudra pas qu'Abel le sache, sinon il va encore gueuler parce que j'file des trucs à des inconnus alors qu'on galère déjà pour nous deux. Mais merde j'ai envie, et puis c'est pas une inconnue. J'sais son prénom, c'est déjà plus que d'habitude. Moi ça m'suffit – ma proposition est sérieuse, même si j'ai toujours mon sourire de con.
Elle recommence à zieuter son portable et j'vois son sourire qui s'élargit. J'sais pas à qui elle parle, mais on dirait qu'elle est de plus en plus proche d'accepter ma proposition. « Tu demandes la permission à ton père ou ? » Bien sûr j'me fous de sa gueule – j'pense pas qu'elle soit du genre à demander la permission à qui que ce soit. « Oh et. Si on fait ça Larry. C’est toi la James Bond girl ok ? Je suis pas du genre à jouer les seconds rôles. » Encore une fois, j'me marre. « Pas d'problème, madame Bond. » J'en ai rien à foutre moi, elle peut me demander d'être qui elle veut tant qu'elle accepte de m'aider dans ma mission. Elle tend la main et j'me fais pas prier, je la serre dans une poignée presque sérieuse, comme le feraient des business men accomplis. « Bon, du coup j'propose que tu fasses diversion pendant que j'vole le truc. T'es plus jolie que moi ça marchera mieux. » C'est le plan le moins réfléchi du monde j'le sais, mais j'suis sûr que j'peux me démerder. Et peut-être aussi que les pintes et les shots commencent à se faire sentir. Ça expliquerait le flou artistique de mon sourire. |
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