C’est le désert dehors. C’est étrange ce silence. C’est encore plus pesant étant donné l’absence de musique du à ton portable décédé. Résultat de ta soirée chez Soan à baiser comme des sauvages. Alors forcément, t’as pas vraiment pensé à le recharger. T’avais franchement autre chose en tête. Genre, les seins foutrement parfaits de la petite brune. Ca distrait, forcément. Un léger sourire aux lèvres et les mains dans les poches, tu te diriges presque machinalement vers chez les Cadwell. Tu sais même pas vraiment pourquoi. L’envie d’emmerder Nora probablement. T’as pas eu de nouvelle d’elle depuis au moins trois jours. Et mine de rien, t’as pas vraiment l’habitude. T’observes les rues trop désertent. Pour une fin de matinée, c’est foutrement bizarre. D’habitude, c’est la folie. Des gosses de partout. Et là … pas un chat. Tu te demandes un instant si tu t’es pas réveillé dans walking dead et si des zombies vont pas te tomber dessus pour te bouffer.

Tu finis par arriver, ouvrant la porte du bas, pété depuis toujours, pour monter jusqu’au deuxième étage. Puis tu frappes avant de tenter de l’ouvrir. Sans vraiment attendre qu’on vienne le faire pour toi. Et quoi encore ? C’est presque aussi un peu chez toi cet appartement. Vu le temps que t’y passes. La porte s’ouvre un peu avant de se refermer brutalement. « qu’est-ce que tu fous putain, tu devrais pas être ici ! » Tu hausses un sourcil. Quel putain d’accueil. C’est charmant. Trois jours et on oublie le meilleur pote. Bah bravo. « Bah putain, t’es accueillante comme meuf »

« j’crois que j’ai ce foutu virus, sil. » C’est étrange. Cette … détresse dans sa voix. Bordel, ça lui va mal. Tellement mal. Nora, elle est pas comme ça. Tu fronces les sourcils cette fois. « Quel virus ? Tu veux dire que c'est vraiment walking dead ? » Tu ris doucement à ta connerie, imaginant Nora en Zombie « T’inquiètes, j’suis sur tu ferais un putain de zombie » Tu pousses une nouvelles fois sur la porte. Assez pour faire bouger Nora qui tente de la maintenir. « tu devrais rentrer chez toi. » T’en as pas l’intention. Encore moins maintenant que t’as entendu le ton de sa voix. « Arrête un peu tes conneries … » Tu pousses encore la porte jusqu’à réussir à te faufiler à l’intérieur. « Qu’est ce que tu fous ? » Elle est pale Nora. Comme si elle avait … peur. Et Nora, elle a jamais peur. C’est un vrai caïd. « C’est quoi s’bordel ? Pourquoi c’est walking dead dehors ? »

« t’as pas vu ce qu’il se passe dehors ? » Tu hausses un sourcil. Aux dernières nouvelles, ils se passaient pas grand chose dehors justement. Il se passait même rien, soyons honnête. Pas un chat à l’horizon. « Genre .. Rien ? » Peut être que c’est de ça qu’elle parle en fait. Du fait que y’a personne. C’est vrai que c’est pas vraiment normal. C’est même carrément bizarre. Mais t’as quand même du mal à croire à un walking dead virus. Vous êtes pas dans une série. Vous êtes dans la vraie vie. Pourtant, elle reprend pour exposer les faits « je sais pas, sil ! y a ce virus qui s’est propagé à tybee, ils sont confinés là-bas. y a eu des morts et de plus en plus de gens contaminés… » Tu t’attendais pas vraiment à ça, il faut l’avouer. Des morts ? Carrément ? Heureusement, t’as pas foutu les pieds à Tybee depuis un bout de temps. En même temps, qu’est ce que t’irais foutre là bas. C’est pour les touristes Tybee. « Quel genre de virus … ? » Tu commences à te dire que finalement, walking dead n’est pas si loin. Bientôt, on va chercher à te dévorer vivant. Et devenir un bon petit zombie. T’espères au moins que celui ou celle qui te bouffera sera sexy. Tu t’laisses pas bouffer par n’importe qui ! Merde quoi.

« et c’est mon tour, regarde !! » Dans un reflex, tu te recules brusquement lorsqu’elle approche son visage. Avant de finalement te rapprocher un peu pour regarder sa gueule. Tu l’observes, remarquant franchement rien de spécial. Tu hausses les sourcils avant de reculer de nouveau. « Mh… Je vois pas trop ce que je suis censé regarder » Puis tu vois pas trop pourquoi elle aurait quelque chose si tout le bordel est à Tybee. C’est pas comme si elle y allait souvent non plus. Elle est comme toi Nora. Et la seule bonne raison d’aller là bas, c’est p’tête d’aller piquer des trucs aux touristes. Mais en ce moment, c’est pas tellement la saison. Ils sont encore planqués au chaud chez eux les petits touristes. Pas sur la plage ou la promenade. « et ça, t’as vu ? je vais y passer, sil ! j’vais crever, ça y est ! » T’attrapes son bras pour qu’elle arrête de l’agiter devant tes yeux. Tu l’regardes pour une nouvelle fois te rendre à l’évidence qu’elle a que dalle. C’est juste un peu rouge parce qu’elle se gratte sous l’effet de la panique. Tu comprends pas vraiment qu’elle réagisse comme ça. Et putain t’aimes pas ça. Parce que Nora, c’est la meuf courageuse. Prête à combattre tous les dangers. Pas celle qui panique à l’idée d’être un peu rouge sur le bras. Si elle part en vrille comme ça … putain, vous êtes foutu. Alors sans mme savoir d’où te vient cet élan, tu attrapes presque brutalement son visage entre tes mains avant de lui lâcher avec une étrange autorité. « Mais putain calme toi un peu ! T’as rien là ! C’est à peine rouge, tu t’rends malade toute seule ! Puis si c’est à Tybee j’vois pas pourquoi tu serais malade ! Arrête un peu tes conneries » T’as presque l’air adulte quand tu dis ça. Avec cette vois trop sérieuse et cette façon étrange de gronder ta meilleure amie. Mais tu refuses qu’elle se foute à l’envers pour une connerie. Parce qu’elle a rien Nora. Ca serait pas possible autrement. On peut scientifiquement pas avoir autant de merde dans sa vie.

une petite dizaine de voies lactées sont mortes devant les prunelles éreintées d’un neven agité. autant de voiles d’un bleu marine qui se sont arrêtés, capturés par les toits des immeubles pour se pailleter d’étoiles sans qu’il ne refoute les pieds dans l’appartement familial, parasite qui s’est ajouté comme son frangin et sa petite sœur dans l’immeuble où séjournait nash, l’aîné adulé. neven, il n’a aucune idée de ce qu’il a bien pu se passer. il se retourne et sursaute lorsqu’il sent la présence de la future quinquagénaire, baiser épicé et rougeoyant déposé sur sa joue. il sent la texture si particulière du rouge à lèvre dépassé sur son épiderme, ne retient qu’à peine une grimace de dégoût en sentant l’odeur musquée et piquante du parfum de la femme chez qui il s’est incrusté. alors il lui fait face, cligne plusieurs fois des yeux pour s’habituer à son visage qu’il s’était empressé d’oublier. si elle n’est pas laide, de longs cheveux d’un blond solaire ruisselant contre la courbure sensuelle de son dos, les années ont néanmoins tanné sa peau. « george, tu devrais partir. » elle ronronne, mi-séduisante mi-autoritaire. il hausse les épaules, se souvient pourtant qu’elle est l’un des moyens aisés de manger à la nuit tombée. « encore un peu ? » il murmure, jouant de ses charmes pour la faire plier… mais pas ce soir. « non. mon mari revient. » phrase qui lui glace le sang. si le gamin n’a aucunement peur d’un face à face musclé, phalanges le démangeant rien qu’à l’idée, il préfère néanmoins éviter. cette femme doit lui demeurer accessible lors des froides nuits d’hiver, quitte à perdre de précieuses minutes à s’occuper charnellement d’elle. alors il avoue sa défaite, emporte les quelques affaires qu’il avait amassé dans un sac à dos et quitte son amante régulière sans un regard supplémentaire.
après de longues journées passées loin de la populace, neven est surpris de voir les rues aussi désertées. il s’attendrait presque à voir un sachet en plastique voleter sous les assauts brutaux du vent, mais rien. tellement rien que c’en est presque inquiétant. les rues sont nimbées d’un soleil timide qui tente furieusement de percer les nuages alors que le garçon s’empresse de rejoindre historic distric. il n’a prévenu personne qu’il passerait plusieurs jours sans rentrer… mais ce n’est pas le genre de la maison, de toute façon. dans la famille caldwell, ça a toujours été comme ça. et neven, il aime pas devoir rendre des comptes. neven, il est l’indépendance.
il arrive enfin à l’immeuble défoncé par les années, le palpitant battant fort contre sa cage thoracique, marche rapide effectuée non sans un certain empressement : neven, il a hâte de se débarrasser de l’odeur de cette femme, de ses empruntes, de cette marque en forme de lèvres qui s’est collée à sa joue. mais il s’arrête net à l’entrée en voyant l’air paniqué de nora et… sil.
les mâchoires serrées, il s’approche, prêt à les séparer. « mais putain calme toi un peu ! t’as rien là ! c’est à peine rouge, tu t’rends malade toute seule ! puis si c’est à Tybee j’vois pas pourquoi tu serais malade ! arrête un peu tes conneries » alors il s’éclaircit la gorge pour montrer sa présence, les sourcils froncés, les joues légèrement rougies par l’agacement. neven, il aime pas sil. sil, il a toujours essayé de faire partie des caldwell… mais neven, il le laissera jamais faire. neven, il accepte pas que le blondinet fasse parti du trafic de son aîné alors que ce dernier le lui a refusé. favoritisme qu’il ne peut décemment accepter. « c’est toi qui va t’calmer. » il gronde. d’où il parle à nora comme ça celui-là ? d’où il prend un rôle qui ne lui convient pas ? « qu’est-ce qu’il se passe ici ? » il demande, prunelles acérées fixées sur la gamine qui lui sert de sœur. nora, elle risque de gueuler… parce qu’elle est comme ça. parce que nora, c’est un bonhomme, qu’on lui parle pas comme ça sans en payer le prix. « et qu’est-ce qu’il fout là celui-là ? c’est open-bar ici ? » il lâche, sec. clairement, neven n’est pas ravi de la présence de sil, et il le fait bien sentir. « elles sont où les deux autres tantouzes ? » il finit, lassé, soupir venant s’échapper de ses lippes entrouvertes alors qu’il passe une main dans ses cheveux. les tantouzes, ce n’est rien d’autre que nash et paul. neven, il a jamais été très imaginatif pour donner des p’tits surnoms affectifs… plus pour cogner. en tout cas, neven, il panique absolument pas… et il pige rien. si ce n’est qu’il a envie de tranquillité… et qu’il sent qu’il va pouvoir l’oublier.