Sujet: Just can't leave you alone ( Jalevix ) Lun 31 Juil - 21:46
Dernière édition par Jacob Nejem le Mar 19 Sep - 12:34, édité 1 fois
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Sujet: Re: Just can't leave you alone ( Jalevix ) Mar 1 Aoû - 21:12
Friends are a strange, volatile, contradictory, yet sticky phenomenon ☾ Il fait un temps sublime dehors, alors t'as décidé de pousser le vice jusqu'à aller te balader à City Market. C'est un peu loin juste pour aller faire les courses, mais tant pis, t'as envie de te faire plaisir, de profiter de la vie et de l'agitation, d'en prendre plein les yeux. De te baigner dans la foule humaine de Savannah, de sentir la vie autour de toi, de sentir que t'es pas seul. Les mains dans les poches et le sourire aux lèvres, comme à ton habitude, tu prends ton temps. T'absorbes la vitalité du quartier comme une éponge. Tu sens même un début d'inspiration titiller le bout de tes doigts. T'es tellement dans ton truc Felix que t'entends pas une voix familière t'appeler. Hurler ton prénom. Mais la deuxième fois, oui. Tu crois rêver. Tu crois halluciner. T'y crois pas, en fait, tout simplement. Tu te retournes, tu cherches, tu fouilles des yeux la foule qui t'entoure. Et puis tu le vois. Jacob qui saute, qui gesticule, qui court vers toi et qui t'enveloppe dans une accolade sans que t'aies le temps de dire ouf. T'en reviens pas. T'es sous le choc. « Bordel, ça fait du bien de te voir ! » Tu le regardes bêtement, sans vraiment comprendre, sans vraiment percuter ce qui se passe sous tes yeux. C'est bien lui. C'est bien ton meilleur ami, cheveux en bataille, cernes sous les yeux et sourire de gamin heureux qui cache tellement de blessures. Les mêmes que toi, mais, dans ta tête de dérangé au complexe de héros surdéveloppé, beaucoup plus profondes. Ca sera toujours plus profond. Toujours plus grave, toujours plus important, toujours au premier plan. Toi t'as besoin de personne. Tu te traînes, tu t'en sors, tu te mens. Les autres ont besoin de toi. T'es leur rocher, leur bouée dans la tempête, tu peux pas flancher. Mais Jacob il sait. Jacob il sait que c'est faux, il sait que t'as besoin de lui et de ton jumeau. Il sait que tu survivrais pas sans eux, que c'est eux qui te sauvent plus que tu ne les sauves d'eux-mêmes. C'est les seuls que t'autoriseras à approcher de ta carcasse d'animal blessé, les seuls qui pourront te voir les larmes aux yeux et les armes aux pieds, prêt à te rendre à la vie. « Normalement c'est à cet instant que tu réponds : "Oh mais moi aussi vieux ! Trop content de te voir !" » Tu secoues la tête, tu sors de ta trance. Y a comme une urgence dans tes gestes, dans tes pensées, et tu te retrouves à le serrer, fort, comme s'il allait s'envoler. Tu veux plus le lâcher, jamais. « Tu m'as manqué ptit con. » T'arrêtes de le serrer parce que c'est bizarre, c'est étrange, c'est inhabituel. Puis tu l'étouffes aussi, un peu. « Toi, t'as des explications à me faire », que tu dis, croisant les bras devant ta poitrine. Mais y a ton sourire qui te bouffe le visage, qui trahit la joie intérieure intense que tu ressens en plongeant tes yeux dans les siens si sombres, si familiers. Ils t'avaient manqué. Il t'avait manqué.
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Sujet: Re: Just can't leave you alone ( Jalevix ) Dim 13 Aoû - 3:05
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Sujet: Re: Just can't leave you alone ( Jalevix ) Sam 2 Sep - 23:18
Friends are a strange, volatile, contradictory, yet sticky phenomenon ☾ Il hausse les épaules, sourire mutin et yeux au ciel. « On pouvait pas te laisser seul. Tu ferais quoi sans nous, hein ? » Tu ris. « Franchement, je sais pas. » C'est vrai. Tu sais pas ce que tu ferais sans eux, dans une nouvelle ville un nouveau monde une nouvelle vie. Mais peut-être que t'aurais été mieux sans eux, au fond. T'aurais vraiment pu te retrouver tout seul, recommencer à zéro, oublier les épisodes un peu trop durs de ces dernières années. Peut-être que ça vous aurait fait du bien de vous éloigner un peu les uns des autres, pour respirer, changer d'air. Pour évoluer, grandir, vivre. Pour oublier, surtout. T'as besoin de tourner la page, mais peut-être que fuir était pas la solution. C'est pas en changeant de ville que tu changeras, toi. « Levi est là aussi. On s'est pris un appartement dans le secteur. Tu veux venir voir ? Oh, à moins que t'avait déjà un truc de prévu ? » Tu te détestes. Tu détestes ce sentiment de soulagement intense qui t'envahit quand il te donne une possibilité d'échappatoire. Je suis désolé, je suis pressé. Comme quand on veut faire dégager le mec de Greenpeace qui nous alpague dans la rue pour signer une pétition pour sauver les derniers ours polaires. Mais c'est ton meilleur ami. C'est ton complice ton binôme ton mousquetaire ton frère. Tu te hais de penser ça, de penser le laisser tomber le laisser rentrer bredouille. Le laisser croire qu'il est rien qu'il compte pas que tu veux pas de lui dans ta vie. Même si c'est confus dans ton esprit, même si tu comprends pas trop ce sentiment diffus de rancœur envers celui que tu connais depuis tout petit, tu forces un sourire, et tu te rends compte qu'il est pas si difficile, pas si compliqué, pas si hypocrite. T'as envie de les revoir, de t'assurer que rien a changé que tout est normal. Tu veux retrouver ta vie d'avant, ta bulle de sécurité, ne serait-ce que pour quelques minutes. T'aviseras après. « Non non, j'ai rien à faire, je me baladais juste. Vas-y, je te suis. » C'est étrange, c'est perturbant, tu sais plus où t'en es tu perds pied. Mais tu le montres pas. Jamais.
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Sujet: Re: Just can't leave you alone ( Jalevix ) Dim 3 Sep - 14:56
Posant son sac sur le canapé, Levi soupira longuement. La journée avait été longue, les procédures pour retrouver le niveau de vie qu’ils avaient connus sur Seattle n’était pas si simple que ça. Même s’il n’allait jamais l’avouer, vivre avec Jacob n’était pas simple non plus. Le jeune homme était parfois en souffrance, ne l’avouait pas souvent et ce n’était pas vraiment auprès de l’ainé Hart qu’il trouvait un certain réconfort. Levi, ce n’était pas forcément son truc, l’affection ou les mots qui réconfortaient. Du coup, ce soir, alors qu’il venait de rentrer de la salle de sport, tout de même pas si loin de l’appartement, il attendait que son colocataire ne rentre avec les courses. Il n’était même pas encore douché, et avait préféré lâcher son sac plein d’affaires humides de sa transpiration pour se vautrer sur le canapé, le ventre à l’air. Il irait à la douche dans quelques minutes. Cinq, peut-être. Le temps de regarder la météo pour la semaine. Fermant les yeux alors que la météo s’annonçait particulièrement clémente pour les cinq prochains jours, il soupira de nouveau.
Leur venue à Savannah était encore toute récente. Les cartons avaient été défaits assez rapidement, mais c’était principalement parce qu’ils n’en avaient pas pris beaucoup. Les meubles avaient été achetés et livrés à la va-vite, et ils seraient probablement envoyé à la benne à leur déménagement, puisqu’ils les avaient cloués. Le désavantage du contreplaqué à usage unique. C’était une belle métaphore de leur vie ici, en fait. Même si c’était pour faire plaisir, même si c’était pour retrouver son frère, parti sans vraiment prévenir, au fond Levi ne voyait pas sa vie s’éterniser dans cette ville. Déjà parce qu’il faisait horriblement chaud, même durant les nuits. Ensuite parce qu’ils étaient bien évidemment beaucoup plus loin de la frontière canadienne, et divers produits commençaient déjà à lui manquer. Bien sûr, ils pourraient se faire livrer. Mais ce n’était pas vraiment ça le problème. Il y avait un fond de mélancolie, un désir de revenir à une époque révolue et qui n’avait jamais existé que durant ses nuits les plus paisibles. Et justement, il commençait à songer que la nuit qu’ils allaient passer n’allait pas forcément être plaisante s’il ne faisait pas un effort hygiénique pour les narines sensibles de Jacob. Soupirant une nouvelle fois, il rouvrit les yeux et se dirigeât sur la douche, poussant du pied le sac de linge vers la salle de bain. La laverie était en bas de la rue et il allait devoir y aller relativement tard, mais il s’en foutait. Au mieux, il jouerait sur son tel à un nouveau jeu. Un truc de géolocalisation, il en avait entendu parler un peu dans les journaux. Se déssapant prestement, il se mit sous l’eau sans la régler davantage. Un jet frais lui tomba sur la nuque, le faisant frissonner et pester. Mais sa main ne descendit pas pour changer le thermostat. Se frottant de sa main, il passât un peu de savon sur ses aisselles avant de se rincer et de sortir de la cabine. Passant une serviette autour de sa taille et s’ébouriffant les cheveux, il entendit la porte d’entrée ouvrir et se refermer.
« – Je suis dans la salle de bain, Jake. J’arrive. »
Rabattant ses cheveux en arrière, serviette toujours sur ses reins, il sortit de la salle de bain en faisant à peine gare à s’il n’allait pas laisser une trainée d’eau derrière lui. Pas son genre non plus d’être très précautionneux, le Levi. En revanche, la vue qu’il offrit dans le salon n’était pas celle qu’il avait prévue. Parce que Jacob n’était pas rentré seul. Il y avait aussi son frère avec lui. Son jumeau. Son adelphe. Sa moitié.
« – Felix. Je… bienvenue chez nous. Ça va ? »
Au moins il n’avait pas enchaîné plus loin sur les banalités d’usage comme la météo.
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Sujet: Re: Just can't leave you alone ( Jalevix ) Mar 19 Sep - 12:47
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Sujet: Re: Just can't leave you alone ( Jalevix ) Sam 7 Oct - 23:26
Au fond, Levi n’en voulait pas à Jacob. Il ne pouvait pas reprocher à l’un de ses amis les plus proches d’avoir fait venir son frère jumeau à l’appartement. Ça faisait partie de ces petites et très rares choses qu’il ne pouvait pas vraiment reprocher. Après, lorsque le petit-frère allait passer le seuil de la porte pour rentrer chez lui, il allait y en avoir un qui se prendrait un savon mémorable. M’enfin, merde quoi. Passer un coup de fil, envoyer un sms ? Peut-être recevoir son frère dans une tenue un peu différente que simplement en serviette, avec l’appart’ qui puait et sans préparation mentale préalable ? Levi serrait des dents, mais il était quand même un peu contrarié. C’était typique de cette tête de linotte. Peut-être vivre un peu léger, mais au fond pas forcément. Et peu importait, à la longue. Bougonnant dans sa barbe et maudissant l’affable Jacob qui s’afférait à faire le majordome à Felix, Levi s’en retournât à la salle de bain. Ôtant la serviette d’autour de sa taille pour terminer de se sécher les cheveux, il se posa devant le miroir et s’examina. Il avait l’air un peu fatigué, avec de légers cernes qui soulignaient ses iris claires. Il avait perdu un peu de poids depuis la dernière fois qu’il avait vu son frère, et en avait repris ailleurs, se forgeant une musculature, encore fine, qui en jetait un peu de différence avec son adelphe. Ça et le fait qu’il ne portait toujours aucun tatouage sur le corps, là où Felix arborait de vibrants et assez récents tatouages, de ce qu’il en savait. Peut-être même en avait-il d’autres. Cela viendrait peut-être sur le fil de la discussion. Peut-être. Se passant la main sur son menton impeccablement rasé de ce matin, il opina et se passa de l’eau fraîche sur le visage, avant de s’essuyer en frottant un peu, dans le vain espoir de se donner une meilleure mine et d’effacer le peu de colère qui subsistait dans ses traits. Se tournant vers ses affaires, il vit un débardeur rayé avec un short assez ample, qu’il enfila avant de se passer un peu de déodorant et de sortir, poussant du pied son sac d’affaires vers un coin de sa chambre et tirant le drap pour couvrir le matelas. Ça donnait un air à peu près présentable de sa chambre, au moins. Au final, il prenait pas mal de précautions, mais c’était surtout pour ne pas accaparer l’attention de son frère et se concentrer sur lui. Parce que c’était la raison principale de leur venue dans ce bout de la Côte Est, quand même. Et de ce qu’il en avait brièvement vu, Felix n’avait pas trop changé. Ni en mal, mais pas non plus en très bien. Il avait pris des couleurs, mais c’était assez normal, quand même ! Ils étaient beaucoup plus au sud maintenant. Alors qu’il pleuvait assez facilement à Seattle, ici ce n’était pas le même cinéma. Retournant vers la salle de vie, il retrouvât les deux compères, et s’installât à leurs côtés, croisant les bras et écoutant leur conversation, pour suivre et s’insérer sans trop se faire remarquer. C’était son truc, ne pas se faire remarquer. Pourtant, avec son gabarit et sa petite gueule d’ange, une fois rasé, ce n’était pas si simple que ça.