Sujet: Jouons comme Wendy et Peter Pan▲ Nara Mer 14 Juin - 14:14
These are the times of dreamy quietude, when beholding the tranquil beauty and brilliancy of the ocean's skin, one forgets the tiger heart that pants beneath it; and would not willingly remember, that this velvet paw but conceals a remorseless fang.
Some people care too much. I think it's called love
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Sujet: Re: Jouons comme Wendy et Peter Pan▲ Nara Dim 18 Juin - 7:05
la nuit. malgré l’heure tardive, t’avais suivi le regard clair et légèrement trop malicieux de nate au bout de la ville. marcher les rues sombres, la brise légère du clair de lune pour vous accompagner. l’air grognon. renfrogné. les cheveux en bataille, à peine réveillée. rien que des vêtements enfilés les uns par dessus les autres, et ce vieux blouson que tu traînes avec toi depuis la nuit des temps. troué. sali. cette veste qui avait perdu de sa couleur avec le temps. c’était rien, t’y faisais à peine attention de toute façon. t’avais jeté l’oreiller sur nate un peu plus d’une fois en espérant qu’il finisse par te laisser dormir. t’étais pas d’humeur pour ses jeux insensés et t’avais fini par laisser sil, de l’autre côté du lit, pour t’éclipser avec lui. parce que nate gagnait toujours. avec son sourire maudit et son regard damné. quoi que t’y fasses, tu pouvais jamais y résister, jamais, et c’était bien ça qui te perdrait. ta seule faiblesse, c’était lui. eux. et il en profitait chaque fois qu’il le pouvait, tâchant que t’étais rien d’autre qu’humaine, comme toutes les autres. un peu trop attachée à ce que t’avais de plus précieux.
il te fallu un peu plus de temps que nécessaire pour te rendre compte que c’était ça, la surprise qu’il t’avais promise quelques jours plus tôt. et étonnamment, ça ne faisait que serrer un peu plus ton estomac. de crainte. presque de mésaventure. t’aimes pas les surprises, tu détestes. et pourtant, nate s’évertuait à vouloir te faire changer d’avis. pensait que s’il t’en faisait une, aussi travaillée soit-elle, rien ne pourrait mal se passer. idiot. nate vivait la plupart du temps sur un nuage, à des années lumières de ton monde à toi. ton monde noir et sombre. mais nate s’en fichait presque tout autant, et c’est ce qui rendait toute insulte, complainte, tout mécontentement inutile. avec nate, y avait qu’à se laisser glisser. c’est pas toi qui décide avec nate, parce que nate fait seulement ce que bon lui semble. nate, t’as toujours pensé qu’il venait pas de la même planète que vous. si l’un de vous devait être le fils du facteur, c’était certainement lui. trop différent. trop heureux, sans doute. tout ce que tu peinais à parvenir à comprendre. mais c’était tout ce qui faisait sa beauté, à nate. nate, il scintille dans la nuit comme la plus belle des étoiles. ta propre galaxie. celle dans laquelle tu gravites, parfois sans trop savoir où aller. celle à laquelle tu te raccroches, encore plus fort qu’à la vie, parce que nate est trop précieux pour ce monde. trop fragile. avec nate, t’as ce besoin de protection encore plus vif que pour tes deux autres frères, parce que nate ne s’en remettrait pas. s’il arrivait quelque chose, nate ne s’en remettrait pas et c’est bien ce qui t’effraie le plus. nash, néo. même toi. vous vous en remettez toujours. mais pas nate. nate, il a besoin de voir la beauté du monde pour se sentir bien. nate, il a besoin de croire que tout ira bien, c’est certainement la seule chose qui lui donne envie de se lever le matin. et c’est sans doute tout aussi bien la seule chose qui t’empêche de vouloir briser ses espoirs. de lui faire croire que tu peux partager les siens, parfois, quand l’un comme l’autre savez que ce n’est pas la vérité. alors tu bougonnes toute seule, de ton côté, en cette matinée à peine éveillée. le jour n’est même pas encore levé. il pointe à l’horizon, à travers le ciel qui s’éclaircit juste un peu. et tu t’accroches à ton chocolat chaud pour éviter de retomber dans le sommeil. ou bien de geler sur place. et tu fronces un peu les sourcils, quand tu le vois revenir vers toi, brandissant ses tickets à travers la gare presque déserte. qu’est-ce que c’est ? t’essayes de les attraper, d’y jeter un coup d’oeil de plus près, en vain. ils t’échappent à quelques centimètres à peine. saleté. tu lances un regard à demi-noir, ça manque un peu d’enthousiasme. mais tu hausses quand même un sourcil à sa remarque, à l’idée que ça prenne toute la journée. toute la journée, loin de cette ville moisie. et quelque part, peut-être bien que y a une étincelle d’excitation qui se réveille au fond de ton estomac. tu vas enfin me dire où tu m’emmènes ou j’vais devoir user de la force ? y a le poing qui rencontre son épaule comme une menace de ce qui pourrait arriver. et puis la vague idée qui te traverse l’esprit, d’abandonner tout pour la journée. les emmerdes. et même le smoking dog. t’imagine la gueule de nash en se rendant compte que tu viendras pas. qu’il devra gérer le bar à bout de bras, à trop compter sur toi pour faire tourner l’endroit, et ça te rend étonnamment joyeuse. peut-être qu’il se rendra compte qu’il a besoin de toi. que quoi qu’il dise, tu fais partie de ce bar autant que lui. alors tu te redresses soudainement, le torse un peu bombé. fière. t’as pas de sac à dos, toi, qu’est-ce que t’aurais dû y mettre de toute façon ? nate veut pas te dire où vous allez. et même si ça t’agace, peut être bien que t’es prête à faire l’impasse.
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Sujet: Re: Jouons comme Wendy et Peter Pan▲ Nara Ven 23 Juin - 18:38
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Sujet: Re: Jouons comme Wendy et Peter Pan▲ Nara Dim 9 Juil - 20:03
il n’en disait rien. motus et bouche cousue répétait la voix de gamin dans sa tête. des paroles jamais vraiment lancées en l’air, quand les deux gamins, de la terre plein des doigts, de la crasse jusqu’au jean tâché et troué, se le promettaient. et là, c’était pareil. ce n’était peut-être pas une promesse, c’était rien d’autre qu’une technique pour gagner un peu de temps, repousser le moment fatidique où le voile de la surprise se soulèverait. mais ça n’en restait pas moins l’un de ces moments où malgré tout ce que tu faisais pour lui tirer les vers du nez, il n’en avait que faire. préférant en rire, moquerie douce et terriblement agaçante, plutôt que de lâcher le morceau. un coup à l’épaule, et le sourire du gamin naïf planté sur les lèvres. à l’instant même où il te fit signe pour le suivre à l’intérieur de la rame, t’étais presque certaine que rien n’aurait pu vous arrêter. trois heures ? ça a intérêt à valoir le coup. mais malgré tout, le mystère s’épaissit. où est-ce qu’il pouvait bien t’emmener ? le champ de vos possibilités était plutôt restreint, il l’avait toujours été. pour les caldwell, y avait jamais rien eu d’autre qu’ici. savannah. cette ville et ces gens. étouffants. insupportables. détestables. et pourtant, vous y aviez survécu, depuis vingt ans et plus encore. sans jamais essayer de s’en enfuir, pas même une seule fois. où est-ce que vous pourriez aller, de toute façon ? y avait pas grand chose qui vous attendait, de l’autre côté. elle était là, toute l’ironie de la situation. ne penser qu’à partir tout en sachant qu’il n’y aura jamais rien de mieux pour vous que savannah, georgia. cette même raison qui t’empêchait de détacher des yeux du paysage qui défilait à toute vitesse, à l’extérieur, sous la lumière qui s'éveille doucement. tout le temps. ça sonne comme un aveu, longtemps caché. retenu. enfoui. pas toi ? parce que tout le monde le sait, que t’as pas ta place ici. que tu rêves d’un ailleurs où on te foutrait la paix, mais que tu risquerais de bien trop t’y ennuyer, où que tu sois. parce qu’ils ne seraient pas là. parce que rien ne ressemblerait de ce à quoi tu connais déjà, et que t’as beau dire ce que tu veux, nora, t’es bien trop effrayée à l’idée de te retrouver seule. sans eux. tu pourrais braver les tempêtes et les ouragans, les raz-de-marée et les cyclones, tu pourrais survivre aux flammes et à la destruction s’il le fallait, du moment qu’ils étaient là. sans eux, rien n’avait plus d’importance. parce que t’es pas nora sans les caldwell derrière toi. mais nate ? est-ce qu’il aurait sa place ailleurs, lui ? est-ce qu’il resterait ici, en sachant que tu n’es plus là ? nate, c’est différent. t’as souvent l’impression qu’il n’a besoin de personne, pas même de toi. qu’il pourrait s’en sortir, quoi qu’il fasse. rien ne semble aussi difficile, pour nate. parce qu’il avait cette capacité inouïe à rendre les choses plus simples d’un simple toucher du doigt. d’un regard un peu attendri, il changeait la face du monde. tout ce que tu détestais disparaissait soudainement, sous ses yeux, et là était son pouvoir magique. si je m’en allais, tu viendrais avec moi ? et les deux bulles admiratives quittent un instant le paysage pour se poser sur lui, sans trop comprendre pourquoi. sûrement parce qu’il y a la vague d’inquiétude, de pudeur qui serre ton estomac. parce que tu connais déjà la réponse, en partie en tout cas. c’est exactement comme la dernière fois, au bar. quand nate est coincé entre vous tous, sans trop parvenir à réussir à rassembler tout le monde. mais nate, tu sais bien qu’il quittera jamais son monde. alors tu poses la question tout en connaissant déjà la réponse, et sans doute que tu aurais dû te retenir de la poser. parce que ce sera sans doute trop difficile d’entendre la réponse. qu’il te dise que si tu pars, ce sera sans lui. que si tu veux le garder, il faudra rester. être coincée, ici. pour toute la vie. ou bien peut-être seulement pour un temps, avant de découvrir les terres méconnues, effrayantes. de l’autre côté ? t’y avais jamais vraiment pensé. partir, c’est bien. mais jamais trop loin. nate, il a les yeux plus gros que lui, l’esprit ouvert sur le reste du monde. nate, il voit tout ce que tu ignores, les terres, les océans. les continents, les autres gens, ceux auxquels tu ne penses jamais. est-ce qu’il sait, nate, ce qui l’attend, de l’autre côté ? on a jamais été nulle part, avant. tu sais pas pourquoi t’as besoin de le lui rappeler. peut-être pour dire que c’est trop loin, que t’es pas sûre de pouvoir, prendre un avion alors que tu l’as jamais fait avant. mais peut-être bien que tu peux tester, s’il est à tes côtés.
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Sujet: Re: Jouons comme Wendy et Peter Pan▲ Nara Sam 19 Aoû - 1:47
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Sujet: Re: Jouons comme Wendy et Peter Pan▲ Nara Lun 21 Aoû - 1:50
voguer vers l’aventure. sans savoir où aller. sans prévoir chaque moment. partir et ne pas regarder derrière. combien de fois t’en as rêvé ? aujourd’hui ça n’a plus rien d’un rêve, c’est réel. ce n’est peut-être qu’une journée, mais c’est une journée loin de tout. loin des autres. loin de ceux qui te bouffent. loin de ce qui te ronge et t’es peut-être pas encore bien réveillée nora, mais tu crois peut-être que c’est ça le paradis. nate et puis c’est tout. nate que tu suivrais au bout du monde les yeux fermés, sans même y réfléchir à deux fois. peut-être en râlant un peu, parce que pour une fois t’es pas en contrôle de la situation. pour une fois c’est pas toi qui décide. mais avec nate, c’est pas si grave. t’es incapable d’offrir ta confiance à qui que ce soit mais en nate, tu places toute la tienne. en nate tu crois comme en personne d’autre, parce que c’est le seul qui t’as jamais déçue. jamais trompée. jamais abandonnée. nate il est toujours là, le roc nécessaire à ton espace vital. nate il est là, comme l’élément le plus important de ta galaxie, l’étoile qui brille le plus. et t’as besoin de lui comme t’as besoin de personne d’autre. pas égoïstement. pas salement. pas malsainement. t’as besoin de lui pour te rappeler que tout est pas si sombre que tu le crois, pour t’aider à t’envoler un peu, quand tout devient trop noir, trop glauque. t’as besoin de ses rêves pour éveiller les tiens, besoin de son innocence pour rappeler la tienne. besoin de croire qu’il a raison, parfois. que y a d’autres choses qui vous attendent, un jour, pas trop loin. autre chose que tout ce que vous avez vécu jusqu’à maintenant. j’te ferais jamais ça. c’est branlant entre tes lèvres. ça tremble, comme le menton, comme les yeux, comme tout l’être qui ne sait pas trop ce qu’il raconte. ça provoque un frisson, le long de l’échine, de t’entendre dire des choses que t’avais jamais dites avant. dont t’es même pas sûre de pouvoir les respecter. mais tu les dis quand même, parce qu’à cet instant y a rien de plus sûr. tu sacrifierai tout les yeux fermés pour nate. parce que de vos quatre gueules cassées et désespérées, c’est la seule qui mérite de s’en sortir. la seule qui mérite de sortir la tête de l’eau. j’te promets que j’essayerai. si je pars, c’est que j’ai vraiment plus le choix. et y a ta main qui attrape la sienne comme pour sceller tes mots. comme pour prouver que tu fais pas de promesses en l’air, jamais. t’es pas comme tous les autres. ce que tu dis, tu fais. et tu reviendras jamais en arrière. c’est ce que tu serais prête à faire, pour lui. sacrifier ton seul échappatoire. ta seule tentative au bonheur. parce que t’es pas sûre de ce que t’y trouveras, là-bas. et la reine des enfers ne se sent jamais bien ailleurs que chez elle. mais nate, lui ? il a besoin de tout ça. besoin de toi, et d’eux. ensemble. pas déchirés. et si tu peux pas lui offrir ça, tu peux au moins tenter d’offrir le reste. c’est pas grand chose. mais c’est tout ce que t’as. ta présence. un sourire de temps en temps. et des rêves à n’en plus se réveiller. y a le silence qui revient un peu. les mots qui pèsent sur le coeur, chancelants, maladroits. est-ce que tu devrais le dire ? peut-être pas. ça t’empêche pas de le faire quand même, de mettre sur le doigt sur une vérité criante que vous avez toujours gardée tue jusqu’à maintenant. j’veux pas que tu deviennes comme nous. tristes. malheureux. c’est pas des choses dont vous parlez souvent. vous n’en parlez même jamais, préférant rires de ceux qui s’imagine un jour pouvoir être heureux. y a pas de choix pour vous, pas d’alternative. y a que cette vie au fond des rues malsaines pour vous bercer. y a que le bas-monde pour vous couver, quand tout le reste devient trop difficile. là d’où vous venez. mais y a ton palpitant qui se déchire un peu quand tu penses à l’idée que nate puisse devenir comme le reste d’entre vous. aussi cynique que nash. aussi violent que george. ou bien aussi méprisant que toi. non, ça, tu veux pas. nate, il est pas comme vous. et tu feras tout ce que tu peux pour préserver ça. pour que jamais qui que ce soit touche à tout ce qui est si beau chez lui. y a ta main qui sert un peu plus fort la sienne, quand t’hoches la tête en réponse à sa question. y a tes yeux qui jettent un oeil aux poings serrés entre eux, les doigts entremêlés. comme quand vous étiez gamins et que tu pensais que nate était ton amoureux, que si tu devais te marier avec quelqu’un un jour, ce serait avec lui. la douceur des enfants qui n’y connaissent rien s’entrechoque avec l’amertume des nouveaux jours, de ceux qui ne prévoient jamais rien de bon. ouais, c’est parfait. tout ce qui lui permet de rêver encore un peu. parce que tu sais pas trop ce que vous réserve le futur. ici, là-bas. seuls ou ensemble. mais t’es bien sûre d’une chose : tant qu’il est là, tout le reste ira bien.