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| god's gonna cut you down (seven) | |
| Auteur | Message |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: god's gonna cut you down (seven) Ven 18 Aoû - 15:18 | |
| Au final t’as toujours su que tu ne le laisserais jamais s’échapper. Le choc initial passé t’as failli abandonner. La violence ça te dégoûte, t’en retires aucun plaisir d’écraser ton poing dans les dents d’un autre. Encore moins un ado, encore moins un qui avait été chez toi. Même un connard comme ça. Quand il ignorait tes coups de fil tu te disais que tout ce qu’il avait à faire pour rester en bonne santé c’était ne pas croiser ton chemin. Rien que ça, sursis ou non, en soi c’était déjà une condamnation, la ville est trop petite, tu finirais forcément par le croiser. Mais étrangement, plus tu voyais Jael se remettre, plus tu la voyais sourire, plus la rage grandissait en toi. C’était une impression que ces horreurs resteraient impunies, ça te rendait malade de te dire que lui il était au large et qu’il pouvait juste la croiser et à nouveau lui briser les ailes. Y a un mois tu étais sur le point d’aller lui rendre visite. Puis y a eu Nur. Et étrangement ça t’a ralenti dans ton geste. Parce qu’il fallait que tu te calmes. Parce qu’il fallait que tu respires. Parce que si tu le croisais là, tout de suite, il finissait pas à l’hosto, il finissait à la morgue et toi, en prison. Alors tu as pris ton mal en patience, rongé toutes tes phalanges, noyé tes idées de meurtre. Tu t’es calmé. Et tu l’as retrouvé. Il t’a fallu dix minutes. Sa tronche on la connaît dans tous les clubs de la ville et tu es agent de sécurité, y avait rien de plus simple. Peut-être qu’il s’est cru en sécurité tous ces mois, alors que tu lui laissais juste un sursis.
C’est ce soir le soir. T’attends qu’il soit seul. C’est moins difficile que prévu, comme c’est juste le début de soirée il est pas encore trop bourré et il est tout seul dehors. La portière claque dans ton dos et tu t’approches. Tranquillement tu te poses contre le même mur que lui et tu lui tends une cigarette. Dernière offrande. « Hey Seven, long time no see. How you been ? Still using those fists to make yourself feel better than others I hear ? »
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il est gay ▹ posts envoyés : 5420 ▹ points : 58 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : miserunt 666 (av+gif) ▹ avatar : sasha trautvein ▹ signe particulier : dents en vrac et sourire pété, yeux cernés, le nez qui saigne trop souvent et les mains toujours déglinguées.
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| Sujet: Re: god's gonna cut you down (seven) Ven 18 Aoû - 15:41 | |
| Quand l'nom de Peadar s'est affiché sur son portable encore et encore il a compris – Jael a parlé forcément qu'elle a parlé. Il s'est contenté de l'ignorer.
Si Peadar voulait vraiment lui parler il avait qu'à venir le trouver. Mais il l'a jamais fait. Et Seven a oublié.
C'est loin dans son esprit, trop loin et pourtant si proche parce qu'il arrive pas à s'en débarrasser. Les pleurs de Jael sa gueule ensanglantée ; il y pense parfois, ça se superpose aux autres ça s'découpe au milieu du reste et il sait pas quoi en faire. C'est comme ses mains sur JJ, les os de Rhoan qui craquent, la carcasse de Nur qui s'ramollit.
Il arrive plus à dormir la nuit.
Alors il sort il se déchire la gueule il essaie d'oublier la douleur, celle au corps celle au cœur. Il passe tellement de temps à s'auto-détruire qu'il n'a plus le temps de s'en remettre. Des ecchymoses qui parsèment son visage ses bras son torse, le nez tout juste remis, des points à l'arcade, la pommette écorchée, les mains encore déglinguées. Il a des croûtes plein le dos – les plaies qui tentent de se refermer. Il a l'impression qu'elles le feront jamais.
Et au milieu des gens il se sent mal il étouffe il a trop chaud ou peut-être trop froid il sait pas. Dehors y a de l'agitation aussi mais c'est plus simple à gérer et il s'écarte de la foule, carcasse collée contre le mur il grimace. Dans son dos ça tire mais il reste, il se concentre sur sa respiration qui lui échappe trop souvent ces derniers temps. Il regrette juste de pas avoir embarqué son verre avec lui quand il entend la voix et les pas s'approcher de lui. « Hey Seven, long time no see. How you been ? Still using those fists to make yourself feel better than others I hear ? »
Il a même pas besoin de regarder, il sait que c'est lui. Du coin de l'œil il voit la clope qui lui est tendue mais il choisit de l'ignorer. Y a l'ombre d'un sourire qui plane sur ses lèvres mais c'est ni amusé ni sincère. C'est du cynisme à en gerber – c'est le rictus du type qui se sait condamné. « Qu'est-c'tu m'veux ? » Il sait. Mais il a pas envie de l'entendre tourner autour du pot, il a même pas envie de parler. Il veut voir combien de temps Peadar mettra avant de lui sauter à la gorge. Et quand ses yeux rencontrent les siens, y a pas de peur pas de remord pas de honte. Rien d'autre qu'une promesse d'insoumission, et une pointe de résignation. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: god's gonna cut you down (seven) Ven 18 Aoû - 15:59 | |
| Ce gamin tu l’as toujours connu avec un pète au casque, avec trop de rage dans les dents. Pas le sang chaud non, de la lave dans les veines, c’est pour ça qu’il est toujours dans cet été, ça doit brûler, ça doit faire tellement mal. Au début tu t’es dit que le flot de magma se tarirait, qu’il se calmerait, qu’il arriverait un jour à reprendre pied. Mais tu pouvais pas attendre pour toujours et tu l’as foutu dehors pour la même raison qui t’amène ici aujourd’hui. T’allais pas te cramer les mains en essayant de le retenir alors qu’il voulait juste foutre sa vie en l’air.
Il te faisait de la peine autant qu’il t’énervait le jeune Popescu mais la peine est passée, y a plus de pitié dans ton cœur. Juste du dégoût parce que c’est du gâchis. Juste du dégoût parce qu’il ne peut pas utiliser ses problèmes comme une excuse pour toutes les horreurs qu’il commet. Il a perdu tout contrôle, il est dans une spirale qui ne l’emmènera que six pieds sous terre. Alors au diable la compassion, la rétribution est inévitable, y a pas d’échappatoire. Et si les coups dans la gueule ça peut changer la trajectoire de la spirale, remettre du plomb dans le crâne, tant mieux. Mais t’en doutes et surtout t’est pas là pour ça.
Ta clope il en veut pas alors tu la remets tranquillement dans le paquet. Il a une espèce de sourire désolé. On peut en dire ce qu’on veut de cette petite merde mais il est loin d’être con. Puis il faut pas avoir un diplôme de MIT pour savoir ce qui se prépare. « Qu'est-c'tu m'veux ? » Il se battra tu n’en as pas le moindre doute, comme un animal sauvage il rendra chaque coup qu’il peut. Pas grave, t’es préparé. Il t’aura pas. « You know what. I’m here cause of what you did to Jael, and what you did to Nur. » Tu t’étires les doigts sans le regarder. C’est pas une façon détournée d’essayer de l’intimider, ça marcherait pas de toute façon. Tu vérifies juste tes articulations. « If you wanna say something say it now. »
Et tu lui laisses quelques dizaines de seconde pour ses pensées du moment. Un peu comme des derniers mots en moins définitif. Il aura plus de mal à parler dans quelques minutes, autant l’écouter maintenant. Lentement tu te décales jusqu’à lui faire face. Puis ton poing gauche s’écrase dans son abdomen, l’autre en profite pour le cueillir au visage lorsqu’il se plie sous le choc. Pour l’instant tu fais encore attention à ne pas te blesser mais tu jetteras ça par la fenêtre avec le reste je suppose.
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| Sujet: Re: god's gonna cut you down (seven) Ven 18 Aoû - 16:19 | |
| « You know what. I’m here cause of what you did to Jael, and what you did to Nur. » Pour Jael il s'y attendait ça fait un moment qu'il sait qu'il a deviné. Mais quand c'est le prénom de Nur qui résonne la surprise est palpable – ses sourcils se froncent ses yeux se remplissent de questions. Peadar connaît Nur. Peadar a deux fois plus de raisons de vouloir lui faire la peau. « Hm. T'es surtout là parce qu'elles savent pas se défendre. » Ses mots sont aussi acides que sa voix et il sait bien qu'il s'enfonce mais il en a plus rien à foutre. Quitte à être le pire des connards autant l'être jusqu'au bout, autant creuser sa tombe jusqu'à être sûr de n'plus en sortir.
Il entend les doigts craquer, il ne bouge pas.
« If you wanna say something say it now. » Ses lèvres qui s'étirent encore, ses yeux qui flambent. Il n'a pas peur, même s'il sait qu'il devrait, probablement. « Va t'faire foutre. »
L'impact est brutal. Le premier lui coupe le souffle et l'force à se plier, tandis que le second atterrit sur sa pommette déjà abîmée, lui arrachant un grognement de douleur. Bien sûr il s'attendait aux coups mais ça fait quand même un mal de chien, surtout alors que son corps n'est pas remis d'ses dernières altercations à répétition.
Pourtant il refuse de céder, refuse de s'laisser fracasser sans riposter. Même s'il est parfaitement conscient de l'avoir mérité.
Il est toujours penché en avant quand il se rue sur Peadar brusquement, l'emportant dans la brutalité du geste, le faisant ployer sous son poids. Ils s'écrasent au sol tous les deux, Peadar coincé sous sa carcasse. Il s'installe à cheval sur lui alors qu'une main vient encercler sa gorge, l'autre se crispant en un poing qui cogne sa mâchoire. Il sent ses doigts craquer parce qu'il a mal calculé son coup, parce qu'ils sont déjà trop mis à mal.
Ça suffit pas à l'arrêter. Il recommence, il y met toute sa force – et au final c'est pas grand-chose parce qu'il est épuisé, parce qu'il mange rien il dort plus, il a pas toutes ses capacités. Ça l'empêche pas de s'acharner. Il donne tout ce qu'il a, parce qu'au fond il sait que ce soir il fera pas le poids. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: god's gonna cut you down (seven) Ven 18 Aoû - 16:40 | |
| « Hm. T'es surtout là parce qu'elles savent pas se défendre. » C’est vraiment une sale petite merde. Il mérite absolument tout ce qui lui arrive, il tient à le rappeler apparemment. Y a ta mâchoire qui se crispe. Bah ouais, parce que sauter sur des gamines qui font à peine cinquante kilos et les étrangler c’est super courageux, c’est leur faute, elles ont qu’à apprendre à se battre. C’est bien connu tout ça. Tu vois bien qu’il peut pas s’en empêcher, que ces saloperies c’est tout ce qu’il sait dire, qu’il semble croire que ça sauvegarde son honneur. Sauf que son honneur on le perd en tabassant des ados et c’est pas quelques réparties qui vont changer ça. Le truc tout con c’est que si il t’énerve ça risque d’abîmer ce beau travail sur toi que tu as fait et qui va lui sauver la vie.
« Va t'faire foutre. » Logique. T’en attendais pas moins de lui. « With pleasure. » Et tu cognes.
Tu sens la chair tendre sous tes phalanges quand tu attaques à l’estomac par surprise, son corps a pas eu le temps de se contracter, de se défendre. Il doit pas avoir bouffé grand-chose sinon il aurait sans doute déjà gerbé. Un deuxième coup dans sa gueule de rat.
C’est pas encore satisfaisant.
Il te saute dessus, tu t’y attends pas, tu te laisses emporter par son poids et sa rage, il y a l’air qui quitte momentanément tes poumons. Ah il essaie de t’étrangler d’une main, ça a l’air d’être sa signature à ce petit bâtard. Dommage, t’as pas dix-sept ans, ça marche vachement moins bien sur toi. Ses droites dans ta mâchoire tu les encaisses. Ouais, ça fait mal, ça fait putain de mal, il frappe comme un détraqué, t’entends craquer les os dans sa main. Mais ça t’arrêtera pas. D’un coup d’épaule vers le haut tu le fais tanguer, tu niques son équilibre pendant une seconde. Il vacille et ça suffit à libérer une jambe.
Ton genou atterrit sur sa cage thoracique sans un bruit bien que le fracas te semble monstrueux. Y a un craquement de plus. D’un bond tu redresses ton torse, tu le saisis à la nuque et tu lui flanques un coup de coude dans le nez. Sans doute pas la première fois qu’il se le fait casser. T’as la lèvre ouverte et tu lui craches ton sang dans les yeux. Avec hargne tu le repousses pour reprendre le contrôle entier de ton corps, et les rôles sont inversés. C’est ton coude à nouveau qui fait le boulot, qu’essaie de détruire sa sale gueule. L’hémoglobine dans ta bouche elle a un goût de vengeance.
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| Sujet: Re: god's gonna cut you down (seven) Dim 20 Aoû - 21:56 | |
| « With pleasure. » Et sûrement que c'est vrai, sûrement qu'ça lui fait plaisir de cogner, lui faire payer comme un dieu en colère venu rétablir l'ordre des choses. Pourtant Seven n'ressent aucun plaisir quand son poing se lève et s'abat, quand le sang de Peadar coule sur ses doigts. Ses coups n'sont pas maîtrisés – c'est la rage qui s'exprime qu'il laisse éclater encore une fois, à croire qu'il sait faire que ça. Il a même pas envie d'frapper, il le fait par instinct il le fait parce qu'il sait qu'il n'a pas le choix, c'est qu'un foutu réflexe.
Il est désordonné, Peadar est organisé.
Son équilibre mis à mal, le genou qui explose sa cage thoracique. Il sent craquer plus qu'il ne l'entend – il est presque sûr qu'une côte vient de céder. Il gueule mais c'est rapidement étouffé par le coude qui vient s'échouer contre son nez. À peine réparé, déjà recassé. La seconde suivante il est aveuglé et tout s'enchaîne trop vite pour qu'il puisse réagir.
Le goudron, sa carcasse, la brûlure dans ses yeux le sang dans sa bouche la douleur partout partout partout.
Les coups sont puissants sur son visage et il sait que ce n'est pas un poing mais il voit toujours pas et son cerveau n'est pas en mesure d'analyser l'information. Il sent presque éclore un hématome à chaque impact et pendant un instant il tente de s'protéger, les bras levés pour faire bouclier. Ça marche pas. Peadar a trop d'force de là où il est. Alors il change de tactique, tente de faire mal pour le désarçonner. Mais ses coups manquent de force et ça non plus ça n'sert à rien, jusqu'à ce qu'il vise plus bas. Son poing qui atterrit entre les jambes de Peadar et qui s'acharne jusqu'à le sentir lâcher prise, assez pour lui permettre de se redresser. Il fait cogner son crâne contre le sien violemment mais il vise de travers et ça l'assomme presque autant que son assaillant. Il grogne, se dégage tant bien que mal, crache le trop plein d'sang accumulé dans sa bouche.
Il voit toujours flou, pourtant il repère une bouteille abandonnée à quelques centimètres de lui et il l'attrape avant d'se tourner vers Peadar. Il la fracasse contre son crâne pour le sonner à nouveau, et si c'est sûrement bien assez pour faire un mal de chien, ça n'a pas suffi pour qu'elle se brise et il devine bien qu'il sera pas en mesure d'y arriver. Un coup sur le sol y remédie et le bruit d'verre explosé continue de résonner à ses tympans alors qu'il colle sa nouvelle arme contre la gorge de Peadar. Il maîtrise pas ses gestes et la pointe s'enfonce légèrement dans sa peau – assez pour faire couler le sang.
Il s'en fout. Il lui crache dessus, et lui c'est pas pour l'aveugler.
« C'bon, t'as eu c'que tu voulais. Maintenant dégage. » La moitié d'ses syllabes sont avalées mais sa voix reste ferme et entre ses lèvres ça sonne comme un ordre. La même erreur qu'il reproduit à l'infini – celle de croire qu'il a gagné alors qu'la partie n'est pas finie. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: god's gonna cut you down (seven) Lun 21 Aoû - 0:05 | |
| Quand tes coups s’écrasent sur sa gueule peu à peu la rage te prend aux tripes. Ce n’est pas du chaos, c’est juste de la fureur, et tes bras s’abattent, toujours aussi précis, toujours ordonnés. T’as bien appris. Mais cette colère aveugle ne te fait voir que cette gueule que tu démolis et quand tu reçois le premier poing dans l’entrejambe tu ne t’y attends pas. Je dirais bien ‘‘ah le salaud, il frappe en-dessous de la ceinture’’ mais ce n’est pas comme si vous étiez dans un combat honorable. Il essaie juste de survivre le môme, d’échapper à la rétribution. T’aurais fait pareil. Quand son crâne vient saluer le tien, ça résonne d’un craquement apocalyptique, Seven a dû ressentir exactement la même chose ce con désespéré.
Au-delà de ce glas qui résonne dans ta tête tu entends le brun tâtonner, sans doute à la recherche d’une arme. Tous les deux vous vous êtes redressés et ta vision retrouve sa netteté juste le temps de le voir se jeter sur toi avec une bouteille de vodka vide. Ce n’est pas la pluie de verre à laquelle tu t’attends, faut croire que vous êtes tombés sur des alcoolos qui aimaient la bonne qualité, tu prends le choc dans le coin du crâne mais la bouteille ne se brise pas. Il n’empêche que ça fait mal cette merde et tu accuses le coup, sacrément sonné. C’est Notre-Dame dans ta tête, le son du verre qui explose contre un parpaing ce n’est qu’un son de carillon de plus le temps que tu reprennes tes esprits.
Dos au mur, tu sens les pointes acérées qui égratignent ton épiderme, font couler de malheureuses gouttes le long de ton cou. Miroir de tes gestes il te crache à la gueule, tu en frémis. « C'bon, t'as eu c'que tu voulais. Maintenant dégage. » Tu ne te demandes plus si t’avais merdé, si t’aurais pu faire un truc pour Seven, si t’aurais pu empêcher tout ça. Toutes ces pensées se noient dans le caniveau, elles ont été emportées par le déluge de la rage. Tout ça c’est peut-être un peu personnel mais c’est surtout animal. T’as pas eu ce que tu voulais. Il a pas payé. Il a pas craché ses dents sur le trottoir. Cette fois-ci il s’en sortira pas vainqueur ce petit roi de pacotille.
Ta main se saisit de son poignet et l’envoie s’écraser contre les briques où les derniers tessons s’esquintent, avant de le saisir à la gorge et de le plaquer au mur. D’un coup de genou dans l’entrejambe tu t’assures qu’il ne bouge pas, le coinçant. Ta main gauche reste à moitié écrasée contre sa gorge, lui maintenant également le menton. Sous peine d’une grande douleur il ne peut plus bouger les jambes. Quant aux bras, tu vois bien qu’il n’a plus de forces. A ta taille tu dégaines le couteau de chasse qui t’accompagne toujours. S’il savait le Popescu, que tu n’as jamais eu à t’en servir. Pas une fois. Toujours tu as trouvé une autre solution. Sans doute que ça le ferait rire, qu’il se foutrait de ta gueule. Tu dis rien, t’as même pas envie de le narguer, t’es pas là pour ça. Pas là pour l’insulter. Y a juste ta lame que tu appuies contre sa peau lentement et que tu fais courir tout le long de sa joue. Le métal laisse une tranchée pourpre sur son visage, tu vois bien que ce que tu fais c’est profond, ça laissera une cicatrice. Et t’en es heureux. Que chaque fois qu’il se regarde dans le miroir il se rappelle qu’il a payé pour ses conneries. Sauf que t’arrêtes, tu veux pas le défigurer, tu laisses tomber l’arme au sol, un son de cloche de plus. Et tu frappes. Sans plus aucune pensée, sans aucun ordre, sans aucun plan, tu frappes. Tu sens tes mains gémir sous l’effort, tu sens que demain tu pourras plus articuler aucune phalange, tu sens que t’es en train de merder. Mais tu continues, jusqu’à-ce qu’il soit à terre. Puis c’est tes jambes qui s’y mettent, coups de pieds dans le ventre, dans le dos, dans les jambes, dans la tronche. Tu t’acharnes, il l’a mérité, il a failli les tuer. La vengeance te fait l’effet d’avaler de l’acide, elle traverse ta bouche, ton œsophage, perce ta trachée. L’acidité c’est tout ce que tu respires.
Quand la réalité te rattrape t’as l’impression qu’il est mort le gamin. Sa gueule elle ressemble plus à rien. Ouais, il a payé. Mais elle est où la satisfaction ? Tout ce que tu ressens toi c’est un dégoût profond et une envie de chialer. Putain t’as toujours détesté ça la violence. Et ce soir t’as dû briser un gosse sur le pavé. Tu devais le faire. C’est tout, c’était un devoir, tu peux te justifier.
Tu lui prends son téléphone et t’appelles les secours. Tu ramasses ton couteau par terre. Tu l’essuies. Puis tu te casses, envie de gerber, comme un goût de bile sur ton palais. Il l’avait mérité.
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| Sujet: Re: god's gonna cut you down (seven) Lun 21 Aoû - 1:00 | |
| Pendant un instant il y croit – il s'dit que c'est fini l'addition est payée ils vont repartir chacun de leur côté. Putain jusqu'à la dernière seconde il y croit – il a gagné c'est fini c'est lui le roi.
La chute est brutale.
Son poignet heurte le mur trop vite trop fort et il lâche la bouteille, il sent les os grincer juste avant que l'air n'vienne à lui manquer. Les briques dans son dos et autour de sa gorge un étau, ça fait mal et la seule chose à laquelle il pense c'est la carcasse de Nur sous l'eau. À peine le temps de s'demander si c'est ce qu'elle a ressenti elle aussi, déjà il reçoit un coup entre les jambes et il gémit et il peut même pas s'insurger il a fait la même chose. Il s'en fout son esprit est ailleurs, le poids contre sa gorge est trop fort et au final il sait même plus si c'est la poigne de Peadar ou la panique ; il sait juste qu'il étouffe et il a beau ouvrir la bouche rien ne passe. S'il tient debout c'est seulement parce que l'autre le tient et il déteste ça bordel il se sent comme un pantin désarticulé entre ses mains.
Y a une lueur qui attire son regard. Il reconnaît la lame d'un couteau. Cette fois c'est l'visage de Samih qui envahit ses pensées, il revoit la folie dans ses yeux dans sa voix, il s'demande si Peadar aussi va péter les plombs.
Peadar est trop organisé pour ça. Il sent la chair de sa joue céder il sent l'hémoglobine qui s'met à couler il arrive même pas à protester. Aucun son ne lui échappe, ça tranche et il bouge même plus il s'demande si Rhoan a eu aussi mal que lui quand il a creusé une balafre dans sa joue il s'demande si c'est le karma qui vient l'punir en lui donnant une plaie miroir putain quelle ironie.
Il s'demande aussi si la prochaine étape c'est sa gorge il s'demande si Peadar va l'tuer il s'demande combien ils seront à le remarquer.
« Bah vas-y fais-le. » Sa voix est étranglée mais ses mots sont parfaitement compréhensibles et dans ses yeux ça flambe on dirait qu'il attend on dirait qu'il est prêt. Il a peur mais il tremble pas il attend, il pense que Peadar va l'faire il pense qu'il va se faire poignarder. P't'être qu'il aurait préféré.
Le couteau tinte quand il s'écrase sur le goudron dégueulasse. Le squelette de Seven tremble quand il est soudain pris d'assaut.
Les coups pleuvent trop vite trop fort il arrive pas à les parer, tout ce qu'il peut faire c'est tenter d'se protéger mais c'est pathétique, ses bras ne stoppent pas le moindre impact. Il tente de riposter mais il est déjà à bout d'forces et ses coups sont ridicules en comparaison de ceux de Peadar. Il s'agrippe à lui tire sur son t-shirt tente de le repousser. Rien n'y fait.
Il encaisse. Encore. Et encore.
Il ne fait pas de bruit. La seule chose qui résonne c'est le son d'ses os qui craquent son souffle qui s'arrête puis reprend sa carcasse qui frappe contre le mur. Il ne parle pas, ne crie pas, ne proteste pas. Aussi efficace qu'il l'a toujours été comme on lui a appris quand il était gamin – plus proche du sac de frappe que de l'être humain.
Quand ses jambes lâchent il sent ses paumes s'ouvrir sur le bitume et il tente de s'échapper alors qu'il se sait condamné. Pendant une seconde il essaie d'ramper mais il se fait cueillir par le pied de Peadar et il s'arrête net. La cacophonie reprend. Son ventre son dos ses bras ses jambes sa tête putain il est partout comment il fait pour être partout ? Il a l'impression de sentir le moindre millimètre de son squelette vibrer grincer exploser, il sent une autre côte se briser y a un pic de douleur dans sa jambe un craquement près de son épaule qui lui donne envie de hurler. Dans son dos il devine les plaies qui s'ouvrent à nouveau qui saignent qui suintent la peau qui s'déchire et qui se parera de bleu de violet là où elle n'est pas fissurée. Il ferme les yeux de toutes ses forces mais il est presque sûr que même s'il essayait il n'pourrait pas les ouvrir, y a un bourdonnement à ses oreilles et la seule chose qu'il entend c'est son cœur battre à ses tempes ; pourtant il le sent remonter le long d'sa gorge il a l'impression qu'il va gerber il va se vider. La seule chose qu'il crache c'est du sang encore et encore et il comprend pas d'où ça vient, comment il peut en avoir autant ? Ça coule déjà de partout il a l'impression d'avoir été criblé de balles il devient fontaine c'est comme s'il baignait dans son propre sang.
Peut-être qu'il va s'y noyer. Peut-être qu'il l'a mérité.
Ses muscles lâchent les uns après les autres il arrive plus à bouger tout juste à respirer, dans sa tête tout s'mélange – il voit les visages de ses victimes de ses bourreaux ils sont tous là ils sont tous dans sa tête ils sont tous venus le voir crever. Et il a mal putain, il a tellement mal qu'il sent plus rien, il sait juste que ses cellules hurlent toutes à l'agonie. L'impression de n'être qu'un amas d'os et de chair, des plaies et du sang, rien d'plus qu'un insecte qui vient de se faire écraser.
Il sait pas à quel moment ça devient noir. Il sait juste que sa dernière pensée va pour la clope qu'il a refusée. C'est p't'être elle son dernier regret.
(RP TERMINÉ) |
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