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 si j'arrêtais de faire semblant (casher)

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Caïn Devaux

Caïn Devaux
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MessageSujet: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyVen 19 Mai - 21:56

Ce soir ça sera le verre de trop. Encore. Encore. Ce soir ça serra le verre de trop, pour oublier, pour effacer. Pour se purger. D’elle, des relents de son retour et le regard vorace qu’a déjà bouffé la moitié de son âme reconstituée. Ce soir ça sera le verre de trop, mais sans illusion pour le berner cette fois ci. Non. Parce que ce soir il sera pas seul, il fera plus la même erreur, pas question. Rdv dans 20mn comme d’hab. Le sms envoyé alors qu’il termine son tatouage à l’arrière du mollet de son client. Des lignes courbes qui s’entrelacent, s’entremêlent, et l’esprit qui divague, qui rajoute des détails là où il n’était pas censé en avoir. Tant pis, c’est mieux comme ça, il travaille bien mieux quand il est inspiré par la peur. Le client lui avait demandé un loup, il aura de l’abstrait, tant pis pour lui, il savait ce dans quoi il s’engageait en venant ici. J’avais demandé un loup « Les loups c’est surfaits, tu verras dans dix ans tu me remerciera, tu te demanderas encore comment interpréter ça alors que ton loup il sera crevé depuis longtemps » c’est la voix un peu sèche, la fatigue nerveuse qui semble poindre. « Ecoute si ça ne te plait vraiment dans une semaine tu reviens me voir, je couvre ça et ça sera un loup. Ok ? » Ouais…Putain mais j’avais demandé un loup « Oui oui c’est ça, un loup. Tu passe cette pommade dessus deux fois par jour pas plus, pas de bain, pas d’exposition au soleil et tu reviens dans une semaine pour vérifier la cicatrisation. »  Ca souffle les derniers mots du jeune homme et sans attendre Caïn le sort de son bureau pour lui indiquer le comptoir où attend sagement Gavroche pour encaisser les dernières transactions de la journée. Vite de l’air. Il a besoin de sortir de cette cage, il a l’impression d’étouffer. Alors sans attendre il attrape ses clés, enfile ses lunettes et sort de la boutique sans même prendre le temps de dire au revoir. S’il reste une seconde de plus ici, il a le sentiment que sa peau va se mettre à brûler et que tout prendra le feu avec lui, sauf qu’une fois l’incendie passé, il s’en voudra terriblement. Alors il se sauve, le pas rapide et le cerveau qui se met en veilleuse pendant le temps du trajet. Pas besoin de réfléchir pour ça, il sait où il doit aller, depuis le temps qu’il fait des aller-retour entre le bar, la poubelle et chez lui, le pas droit à l’aller, périlleux au retour.
Il finit par entrer dans le bar, salue les habitués comme toujours avant de s’installer à une table pas trop loin du comptoir. Pas n’importe quelle table. Sa table. Et celle d’Asher depuis qu’ils se sont battu un soir, épaule contre épaule, contre une bande d’attardés encore plus bourrés qu’eux. A croire que l’alcool et le sang a toujours été un moyen de se lier depuis la nuit des temps. Primaire, bestiale, mais terriblement efficace. Caïn lève la main pour appeler le serveur et commande deux rangées de shot, une pour lui, une pour Asher, pas question de commencer à faire semblant en buvant de la bière. Non. Ce soir ils vont boire. Boire jusqu’à l’oublis, jusqu’à vomir leurs tripes dans le caniveau d’en face. Boire pour oublier, pour s’éloigner de ces rapaces qui piétines leurs cœurs, qui picorent leur âmes, qui les font chuter au fond du gouffre sans vraiment le voir. Un shot. Tequila. Pourquoi faire semblant. Deux shot. Trois shot. Et l’acidité dans la bouche, le sel sur la langue, tout son corps qui frissonne alors qu’il enchaine trop vite, trop fort, en attendant son ami. Parce que Caïn n’est pas patient. Pas ce soir. Il a l’impression qu’il va se faire rattraper s’il arrête de courir. Et il ne veut surtout pas qu’on la lui arrache, sa foutue liberté.

Il en vient à son quatrième short quand Asher s’installe en face de lui. Caïn relève ses lunettes sur sa tête pour le dévisager avant de lui adresser un sourire moquer. « Putain Bloomberg, t’as une de ces tronches, à croire que c’est toi qui fuit le soleil, pas moi » ouais. Ils doivent former un beau tableau tous les deux, avec leurs cernes et les joues creusées par la fatigue. Sans le quitter des yeux, il fait glisser quatre petits verres dans sa direction l’incitant d’un geste de la tête. « Bois t’as du retard à rattraper, t’es tellement lent que j’en ai eu assez de t’attendre »  mensonge, mensonge. Mais Caïn n’a pas envie d’assumer ce soir. Il a juste envie de boire ce putain verre de trop.
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Asher Bloomberg

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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptySam 20 Mai - 22:55



Caïn & Asher
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Swann. Ça a commencé par le prénom, lâché au détour d’une conversation. Ça a continué lorsqu’Elena a compris de qui il s’agissait, lorsqu’elle a posé des questions, trop ou pas assez, lorsqu’elle a parlé, parlé, parlé sans laisser à Asher une chance d’expliquer l’inexplicable, d’expliquer la trahison, d’expliquer son sentimentalisme merdique qui l’oblige à prendre les gens sous son aile. D’expliquer qu’il considère Caïn comme son plus proche ami mais que Swann est importante, à sa manière, qu’elle est seule, qu’elle a besoin de gens pour l’entourer et pour pas se tirer une balle. Y a pas grand-chose à expliquer, dans la loyauté débectante du flic, pas grand-chose à justifier si ce n’est son besoin viscéral de tirer les gens de la merde dans laquelle ils se trouvent. Toujours ce syndrome du sauveur, toujours ces putains de réflexes d’archange, à déployer ses ailes imaginaires et soulever les corps, les sortir de la boue dans laquelle ils s’enlisent, les nettoyer et les repose là, les deux pieds sur terre, en espérant qu’ils se cassent pas la gueule. Elle comprend pas, Elena. Elle comprend pas qu’elle aussi, elle a bénéficié de ça, qu’elle aussi elle est une gosse paumée qu’il a récupérée, qu’y a juste les sentiments qui sont différents, l’amour qui pulse dans ses veines et qui le fragilise, qui le rend incapable de l’engueuler, incapable de lui expliquer, incapable d’être stoïque alors qu’elle lui aboie dessus. Il explose finalement à son tour, essaie de se justifier, hurle lorsqu’il s’aperçoit qu’elle ne l’écoute pas, qu’ils se sont lancés dans un putain de dialogue de sourds qui n’aboutira à rien. Au bout d’une heure, elle se barre avec le téléphone, elle se barre et claque la porte et lui, il se laisse tomber sur le canapé, le corps agité de soubresauts, en larmes, fou de rage, dingue de tristesse, la tête dans les mains. Il reste là quelques secondes ou quelques minutes, quarante, cinquante, avant de s’apercevoir qu’il est déjà dix heures du soir et qu’il devait voir Caïn, qu’il peut clairement pas y aller dans cet état, qu’il peut pas y aller du tout. Mais y a Elena qui a fugué avec son portable et qui est partie dieu sait où, et sa gorge trop sèche réclame un remontant, vite, un truc fort et amer, un truc qui brûle, qui lui foute le feu à l’œsophage, qui lui fasse mal dans tout le corps pour qu’il oublie que son cœur est en morceaux.
Il sait pas comment il fait. Comment il se lève, comment il prend son blouson, comment il trouve le chemin du bar, parce qu’il meurt de fatigue mais qu’il ne pourrait pas dormir même s’il le voulait, parce que ses jambes sont flageolantes mais qu’elles le portent quand même jusqu’à leur repère, jusqu’à leur table, jusqu’à Caïn, et quand il s’effondre sur la chaise, il l’écoute à peine. Y a les mots qui sortent des lèvres de son ami mais qui n’arrivent pas jusqu’à ses oreilles parce qu’il ne pense qu’à Elena, à leur dispute, à leurs larmes, à la porte d’entrée qu’elle a presque cassée en partant, aux secondes pendant lesquelles il s’est demandé s’il devait lui courir après ou la laisser partir. La laisser partir, définitivement. Y a plus rien à dire, plus rien à faire, Caïn pousse les quatre shots de téquila vers lui et Asher les descend cul-sec, un par un, laissant échapper une grimace après le dernier verre alors que c’est loin de lui suffire, alors qu’il en faudra beaucoup plus pour cautériser la plaie béante de son âme. « Je t’emprunte ça », il souffle en attrapant son téléphone qui traine à côté des verres vides, alors qu’il se lève et s’éloigne de quelques pas, trouve son prénom tout en haut du répertoire et appuie sur appeler, porte l’appareil à son oreille jusqu’à entendre Elena, elle souffle Caïn, la voix pleine de peine, évidemment. « Lena, c’est moi, s’il te plait, dis-moi où tu- ». Il a pas le temps de finir, y a trois bips qui résonnent de l’autre côté, trois bips et rien d’autre après, trois bips et quand il regarde de nouveau l’écran, il comprend qu’elle a raccroché, parce que c’était lui, parce que c’était pas Caïn, il comprend ça et son cerveau se coupe, se met en mode automatique, ne réagit plus à aucun stimuli extérieur, même aux gens qui le bousculent parce qu’il est en plein milieu du passage. Il commande d’autres shots au bar, revient vers son ami et pose le téléphone sur la table. « Merci ». Y a pas à le remercier, en fait. Il aurait préféré ne pas savoir. Ne pas se rendre compte qu’elle le déteste, qu’elle ne veut plus lui parler, qu’ils ne sont plus ensemble, que c’est aussi simple que ça, aussi clair, aussi limpide. Ils sont plus ensemble et ça cogne dans sa tête, plus ensemble et il frotte ses yeux du plat des paumes avant de secouer la tête, profitant de l’arrivée de la commande pour rattraper un verre et le boire aussi vite que les quatre précédents. Celui-là pique plus, celui-là agace, celui-là commence à rendre sa vue moins nette, ses gestes moins précis. Celui-là lui colle une boule dans la gorge, un truc de la taille d’une balle de tennis, un truc qu’il arrive pas à faire passer même en essayant de l’avaler. « On devait causer d’Elena, je crois », il commence, comme si de rien n’était mais la conviction en moins, parce qu’il n’y a pas l’entrain, l’humour, le cynisme du Asher habituel, parce qu’il n’y a que la tristesse et que Caïn le connait trop pour ne pas comprendre que c’est grave, que c’est lourd, que c’est douloureux. « On peut changer de sujet, s’il te plait ? Etant donné qu’elle s’est barrée avec mon téléphone et qu’elle refuse de me parler ? » Il regarde enfin Caïn. Ça fait plusieurs minutes qu’il est là, plusieurs minutes qu’il a pas osé poser les yeux sur lui. Peut-être parce qu’il a peur, peut-être parce qu’il a honte, peut-être les deux. Il aurait dû l’écouter, il aurait pas dû s’attacher à Elena, l’embrasser, faire l’amour avec elle et réitérer, il aurait dû la virer de son appartement le jour où elle avait forcé la serrure, le jour où elle s’était pointée sur son paillasson et où elle avait absolument tout démoli. « On n’est plus ensemble. Tu vois, t’as plus de soucis à te faire pour elle ». C’est ironique, quand on y pense, parce qu’Asher est brisé, parce qu’il ne cherche même pas à le cacher, parce que ça ressort par la moindre de ses veines et dans la plus infime inflexion de sa voix, parce que ça se voit dans ses mains qui tremblent avant de reprendre un shot et de le boire en une gorgée, et il tousse un peu parce que c’est pas raisonnable, parce que c’est mauvais, parce qu’il va regretter demain s’il se réveille, s’il crève pas d’un coma éthylique. Il pince les lèvres, baisse les yeux. Y a ses doigts qui jouent avec le petit verre, s’amusent à le soulever et le reposer, parce que ça le distrait l’espace d’un instant et aussi, un peu, parce qu’il a du mal à retenir les larmes qui se pressent à la lisière de ses yeux et qui coulent déjà sur ses joues, silencieusement.
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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyLun 22 Mai - 16:49

Les verres disparaissent en un instant, un, deux, trois, quatre, Asher les aligne à une vitesse qui arrache un sifflement admiratif à Caïn. Comme quoi, ils en ont besoin tous les deux. Il s’apprête à saluer l’effort quand Asher le coupe avant même qu’il n’ai ouvert la bouche, attrapant son téléphone Je t’emprunte ça et Asher disparait déjà, laissant Caïn et ses phrases mortes avant d’avoir prononcé. Il hausse les épaules alors que son ami ne peut plus le voir et se laisse aller sur le dossier, le regard dans le vide. Y a ce foutu sentiment que tout se casse la gueule autour de lui qui ne le lâche pas, ses yeux qui dérivent sur la brune au bar et il se demande un instant si de loin ça ne serait pas Bambi qui décide elle aussi de faire n’importe quoi. Il ne comprend plus grand-chose Caïn. Ouais. Il ne comprend plus grand-chose à tout ce qui se passe autour de lui. Y a les doigts qui tremblent légèrement quand il tire de sa poche son paquet de cigarette pour placer un bâton de nicotine entre ses lèvres. Il voudrait accélérer le temps, que l’alcool efface complètement la douleur sourde qui lui poignarde le cœur depuis quelques jours maintenant. Merci Il sursaute quand Asher s’installe de nouveau face à lui. « De rien » qu’il marmonne, la cigarette au bec, cherchant à l’allumer avec son briquet. Quand la flamme sort enfin il relève la tête pour dévisager son ami et la tronche qu’il tire en dit long sur son état mental. Pas besoin d’être psychique pour savoir que ça va pas, et si on fait le calcul, la réponse est juste là, sur le bout de la langue. On devait causer d’Elena, je crois Bingo. C’est pas si compliqué que ça. Caïn hausse un sourcil, l’encourageant à continuer, parce qu’il voit bien qu’Asher n’a pas fini, qu’il va encore parler. Lena. Lena et Asher, Asher et Lena, et la façon dont il avait appris la chose. Encore une fois pas besoin de tirer les cartes pour savoir que leur relation était plus ou moins voué à l’échec dans 99,99% des cas. Mais Caïn était un utopiste et il croyait à ces foutus 0,01%. Il y avait cru pour lui, et malgré son échec, il ne pouvait espérer qu’Asher serait le bon pour Lena. Qu’il réussirait à la tirer de son marasme dégueulasse de mélancholie dans lequel elle s’enfonce depuis bien trop longtemps. Sauf que Lena semblait avoir eu raison d’Asher. Foutue Lena. Foutu Asher. Bon sang, ce qu’il détestait ça.
On peut changer de sujet, s’il te plait ? Etant donné qu’elle s’est barrée avec mon téléphone et qu’elle refuse de me parler ? Et Asher lève finalement les yeux pour le regarder. Y a trop de choses à lire dans ce regard. Trop de chose pour l’ignorer. Caïn soupire doucement avant d’hocher la tête. « Compris. On change de sujet » oui. Ce soir ils sont là pour boire, pour oublier ces foutus sujets justement. Pas pour se lamenter sur l’état foireux de leur cœur.
On n’est plus ensemble. Tu vois, t’as plus de soucis à te faire pour elle. Il ne répond rien. Pas tout de suite. Attrape un shot commandé par Asher pour le vider à son tour. L’alcool lui pique la gorge et la cigarette après ça a un goût âcre dans sa bouche. Tant pis, il ne fume pas pour le bon gout, mais pour le pseudo calme que ça apporte à ses nerfs. Tu parles. « Je me faisais pas du soucis pour elle à vrai dire. Enfin si un peu, comme toujours » Parce qu’il passe au moins une heure par jour à se demander si Lena va sauter aujourd’hui, si elle est encore envie, si demain elle ne voudra pas crever définitivement. Parce qu’elle est là, continuellement dans son esprit, à arpenter les méandres de son cerveau, présente, présente, présente. Elle est là, à côté de Merle, à côté de Bambi, à côté de Robin ou encore de Serena. Elle est là à côté de ces nouvelles personnes qui semblent se rajouter encore et encore, Rhoan ou bien Lenny, tous ces gamins paumés qu’il voudrait pouvoir sauver. « C’est plus pour toi que je me faisais du soucis Asher » Parce que les personnes comme Lena, on a beau les aimer du fond de notre cœur, elles sont toxiques et finissent toujours par entrainer des gens dans leur chute. Dommages collatéraux qu’on appelle ça. Tu parles. « Mais on a dit qu’on parlait pas de ça ce soir non ? Tu ne parles pas d’Elena, de ta rupture, de ton envie de pleurer… » nouveau verre vidé, retourné, aligné avec les autres. « Et moi je ne te parle pas de mon ex réapparue après trop d’années de silence » Caïn tire sa chaise pour s’installer à côté d’Asher et passe un bras autour de l’épaule de son ami, l’attirant à lui. « Ce soir on boit. On rigole. On tape des guignoles qui nous font chier. On est entre mecs ce soirs ok ? On laisse les nanas au placard rien que pour quelques heures » Il termine sa cigarette et l’écrase dans le cendrier avant de faire glisser le dernier verre de la rangée à Asher, levant le sien devant lui « Parce que ce soir, elles peuvent bien aller se faire voir » même si c’est pas vraiment vrai, même si dans son cœur il croit pas, que y a toujours Swann gravé à même ses os, qu’il voudrait hurler son prénom là maintenant. Alors il fait juste semblant, fait tinter son verre contre celui de son ami et vide le sien, la tête en arrière. Cul sec.
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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyMar 23 Mai - 20:04



Caïn & Asher
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Ça faisait deux jours qu’il était arrivé lorsqu’il a rencontré Caïn.
Il pensait pas vraiment à grand-chose à l’époque, Asher, il avait la tête trop creuse et le cœur trop abimé, l’âme en vrac, les sentiments en morceaux, il avait les mains trop vides et les mots taris à force de trop avoir été prononcés, il avait pas suffisamment de rêves, pas suffisamment de promesses dans la bouche. Il avait pas vraiment de souhait de futur, ne voulait peut-être pas connaître l’avenir, ne voulait pas vraiment voir le jour se lever une nouvelle fois, il était fatigué, fatigué, fatigué, chaque jour ressemblant à une sempiternelle torture, fatigué et ça cognait dans sa tête, fatigué et ça lui brouillait la vue, et il avait loupé Caïn, au début. Il l’avait loupé parce qu’il était assis à part, parce qu’il avait ces tatouages de partout et cet air patibulaire, parce qu’il avait l’air de ne pas vouloir qu’on l’accoste, qu’on l’approche, qu’on l’apprivoise. C’est un animal sauvage, Caïn, dans le fond, comme l’est Asher, comme le sont tous les hommes lorsqu’ils ne se connaissent pas. C’est un animal sauvage et ils se sont domestiqués à leur façon, doucement, subtilement, parfois avec maladresse, ils se sont appris comme on apprend à lire, à compter, à faire du vélo, d’une manière profondément ancrée dans leurs gestes et leurs mots et leurs regards, d’une manière qui fait que leur relation ne ressemble à aucune autre. C’est ce qui rend les choses difficiles parfois, souvent même, c’est ce qui les rend si dures à appréhender sans se prendre un mur en pleine tronche, sans tomber d’un gratte-ciel, sans que le cœur loupe trop de battements et s’arrête au final, tachycardie fatale. Y a quelque chose de poétique dans la manière qu’a Caïn de lui dire de changer de sujet, dans sa façon de déplacer sa chaise pour s’installer à côté de lui, quelque chose de touchant parce qu’Asher n’a pas l’habitude qu’on s’intéresse à ses sentiments, qu’on l’écoute, qu’on l’aide, parce que c’est trop souvent lui qui rafistole les autres, qui leur colle des rustines partout où y a des trous pour empêcher que l’eau ne s’infiltre et ne les fasse couler. Y a que Minnie qui fasse ça pour lui, un peu, Minnie vers qui s’envolent ses pensées un instant, juste le temps de lui faire comprendre qu’il est trop con, qu’il aurait dû courir vers elle avant Elena, qu’il aurait dû dire quelque chose lorsqu’il avait cru comprendre que ses sentiments n’étaient pas qu’amicaux. Il ne serait pas là s’il avait choisi Minnie, pas là à écouter Caïn lui dire des conneries, pas là à comprendre à moitié les mots qu’il prononce et à retomber brutalement sur terre, les jambes pétées par le choc contre le bitume, pas là à l’entendre évoquer Swann en étant totalement impuissant. Elle a raison, Elena, quelque part, quand elle sous-entend qu’il l’a trahi, et c’est douloureux, comme un truc planté un plein cœur, parce qu’il s’en rend compte, parce qu’il le comprend, parce qu’il l’assimile et le digère, parce que l’ex de l’un de ses meilleurs potes est planquée chez lui depuis des mois et qu’il n’a absolument rien dit, parce qu’il a pris un bain à poil avec elle et qu’il n’a même pas pris la peine de se demander si c’était correct ou pas. Parce que même s’il essaie de se convaincre du contraire, y a une partie de lui qui a trahi Caïn en ne lui révélant pas tout, en arrondissant les angles, en appelant Swann « ma coloc » alors qu’il savait pertinemment ce qu’elle était avant d’être ça. Y a le bras de Caïn qui s’enroule autour de ses épaules et il perd pied, Asher, y a la culpabilité qui lui bouffe des bouts de ventricule, qui lui serre l’estomac, y a l’angoisse de perdre Caïn comme il vient de perdre Elena et il ignore s’il y survivrait, en réalité. « Caïn », il murmure tout bas, parce qu’il réfléchit encore trop, parce que l’alcool n’a pas encore fait effet, et qu’y a une partie de lui qu’aurait envie de tout lui balancer, Swann qui crèche chez lui et qui l’a déjà vu à poil, qu’est déjà venue dans son lit quand ça n’allait pas, quand elle pouvait pas dormir parce que les fantômes du passé ressurgissaient et la maintenaient en éveil. « A propos de ça », il continue, c’est même pas des mots prononcés à voix haute, c’est plutôt un râle, un geignement, mais il a pas le temps d’en placer une parce que son ami parle à nouveau et quelque part, il se dit que c’est mieux. Mieux s’ils changent vraiment de sujet, mieux s’ils ne parlent pas de Swann, mieux si Asher ferme sa gueule, s’il laisse son honnêteté de côté et se contente d’être avec Caïn, ce soir, d’être avec lui et de ne pas penser à tous les problèmes qui les rongent. Il suit son ami lorsqu’il trinque, lorsque leurs verres tintent l’un contre l’autre, lorsqu’ils les vident encore cul-sec.
Ça commence à faire mal, faut l’avouer. Ça commence à faire mal et Asher plisse les yeux, grimace, agrippe un instant la main de Caïn qui pend par-dessus son épaule. C’est pas récent, Caïn et lui, lui et Caïn, pas récent parce qu’à chaque fois qu’Asher titube, il se raccroche à lui, parce qu’à chaque fois qu’il tombe, c’est sa main qui le rattrape, parce qu’à chaque mur et chaque obstacle, c’est lui qui l’aide à passer par-dessus, un pied après l’autre, quitte à grimper un peu, quitte à faire de l’escalade. Y a quelque chose chez lui de terriblement rassurant, quelque chose qui lui murmure que c’est la maison, que c’est familier et tendre et étonnamment bienveillant. Il a ce bleu au cœur, celui laissé par Samuel et tous ceux qui l’ont abandonné, celui sur lequel le tatoué a fixé son encre pour ne plus laisser un seul espace vide, pour combler tout ce qui avait besoin de l’être, il a ce bleu au cœur qui disparaît un peu lorsqu’il plante ses yeux dans ceux de Caïn. Ses doigts hésitent à lâcher la main malgré l’image que ça renvoie d’eux, malgré les regards rapidement braqués sur leur table, parce que le contact de son ami le rassure, parce qu’il lui fait du bien, parce qu’y a trop de larmes dans ses yeux, des larmes qui ne demandent qu’à couler, parce que Caïn lui colle une boule dans la gorge mais qu’il a un besoin irrépressible d’être proche de lui, ce soir plus que jamais. « T’y crois vraiment ? » Y a pas d’animosité dans sa voix, juste une question. Parce que lui, il le gobe pas, ça, le on laisse les nanas au placard. Faudrait aussi qu’ils laissent leurs cœurs pour ça, faudrait qu’ils laissent leurs sentiments, et Asher n’a jamais été bon pour ça, jamais été bon pour oublier ce qu’il ressent, pour faire taire son cœur, pour lui coudre les lèvres quand il ne demande qu’à hurler. Ouais, il le gobe pas, et il admire Caïn parce qu’il semble croire à ce qu’il dit, parce qu’il parait presque sûr quand il le regarde dans le blanc des yeux, quand il chope ses pupilles, quand il finit par oser un sourire triste. Y aurait des trucs à lui dire, des choses à lui avouer, y aurait des tabous à lever, des histoires à raconter, mais ils sont interrompus. « Hé, vous vous lâchez le dard, les pédales ? » C’est une voix qu’appartient à un type qui se dirige vers eux, une espèce de grand gorille avec des bras comme des barriques et des cheveux blonds un peu bouclés, une tronche à vomir et un sourire de connard imprimé sur ses lèvres. Y a peu de choses qui font dérailler Asher, peu de choses qui le poussent à bout, et il est tellement calme lorsqu’il lâche enfin la main de Caïn, tellement calme lorsqu’il se lève, tellement calme lorsqu’il s’approche du colosse, tellement calme qu’on croirait qu’il ne va absolument rien lui faire. Sauf que le coup part. Sauf qu’il part droit dans la mâchoire du mec, et qu’il réplique presque immédiatement, à trois reprises. Il secoue la tête, Asher, glisse sa langue sur sa lèvre fendue, là où un peu de sang coule, et il rit dans son souffle, il rit parce qu’il se sent vivant quand il se bat, bêtement, parce qu’il se sent extatique quand l’hémoglobine lui taquine les papilles. « C’est tout ce que t’as à donner, chéri ? J'croyais que j'étais une pédale ? » Et le poing s’abat de nouveau sur la mâchoire du type, tout comme le genou qui enchaine et vient se caler au niveau de l’entrejambe, lui arrachant un sourire satisfait lorsque l’affreux personnage se plie en deux, les mains sur les couilles comme pour les empêcher de tomber. « Tu vas pas m’laisser faire tout le boulot tout seul, trésor ? », il souffle en tournant la tête vers Caïn, et il semble tellement espiègle, tellement vivant qu’on ne devinerait presque pas que quelques secondes plus tôt, il pleurait.

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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyVen 26 Mai - 22:36

Caïn Mais Caïn n’entend pas. Il n’entend plus vraiment. Ou peut-être qu’il ne veut pas entendre. Parce que le ton d’Asher signifie qu’il a quelque chose à lui avouer et Caïn a assez de révélation pour moment. A propos de ça Non il n’entend rien. Peut être aussi parce qu’Asher fait en sorte que ça soit incompréhensible, qu’avec l’alcool qui commence à faire effet y a les tympans qui refusent de fonctionner correctement. Puis faut dire qu’il est lancé Caïn. Il est lancé dans ses idées, comme quoi la soirée leur appartient à eux deux et rien qu’à eux, qu’ils ont laissé leurs ennuis au vestiaire et que y a que la joie et l’adrénaline qui viendra faire pomper leurs cœurs. Y a les mots qui sortent trop vite de sa bouche et le bras qui se passe autour de l’épaule d’Asher. Ils ont cette proximité qui n’a pas besoin d’explication et quand Asher lui prend la main, Caïn resserre doucement ses doigts autour des siens. Il s’en fiche des regards, il s’en fiche de ce que ça peut donner comme image dans ce bar paumé trop fermé d’esprit dans un quartier pourri. Il s’en fiche parce que pour l’instant y a toute la détresse d’Asher qui l’accable et il sait qu’en tenant sa main il arrivera à éponger un peu de cette douleur. Alors il serre, il donne le peu de chaleur corporelle qu’il peut offrir à Asher, il lui offre son sourire le plus sincère, sans moquerie habituelle. Juste un sourire.
T’y crois vraiment ? Il ne détourne pas le regard, pour soutenir Asher surement, pour l’empêcher de craquer quand tout en lui hurle souffrance. « Bien sûr que j’y crois. Tu sous-estime le pouvoir de la vodka. D’ailleurs après ça on passe aux choses sérieuses » putain, ce que ça va piquer demain, mais au moins avec la gueule de bois ils auront autre chose à penser que ces foutues nana. Parce que non. Il n’y croit pas vraiment. Mais il préfère mentir pour la soirée, faire semblant de supporter pour qu’Asher le suive et s’extirpe de ses pensées moroses. Et quand son ami lui offre enfin un premier sourire, Caïn commence à se dire qu’ils sont sur la bonne voie, que quelques blagues pourries et souvenirs de leurs premières rencontres et ils finiront debout sur la table à entonner des chansons aux paroles similaires à du yaourt. Il s’apprête à parler quand soudain un gars décide de tout faire foirer. Hé, vous vous lâchez le dard, les pédales ? Et merde. Caïn ouvre la bouche pour répliquer mais c’est Asher qui réagit le premier. Caïn regarde son ami se lever et il sait déjà ce qui va se passer. Il pourrait le retenir. Il pourrait. Pourtant il ne le fait pas. Il se contente de croiser les bras en soupirant, les yeux braqués sur le dos d’Asher. Ce dernier s’avance vers le blond et sans attendre lui envoie son poing dans le visage. Bam. Puis c’est au tour de l’autre de répondre et il n’y va pas vraiment de main morte. Un coup, deux coups, trois coups. Le sang qui commence à couler des lèvres d’Asher et Caïn qui ne peut s’empêcher de soupirer. Parce qu’il sait déjà comment ça va se terminer. C’est tout ce que t’as à donner, chéri ? J'croyais que j'étais une pédale ? Ca lui arrache un petit rire et quand Asher bouge de nouveau, Caïn serre les dents, presque par sympathie pour le blond, avant de se rappeler des insultes prononcés. Tout compte fait surement qu’il le mérite de se faire taper comme ça. Le truc c’est qu’Asher voit pas que ça commence à bouger dans la salle, surement un pote du débile blond qui décide qu’il ne peut pas laisser son ami se faire maitriser par une pédale. Bon sang ce qu’il avait toujours détesté ce mot barbare. Ca et tous les autres mots pour discriminer les gens différents de la norme. Tu vas pas m’laisser faire tout le boulot tout seul, trésor Asher et son sourire, Asher et la vie qui semble soudain pulser dans ses yeux. « Non je m’en voudrais de te priver de ton quart d’heure roulage de mécanique » clin d’œil, baiser envoyé dans l’air il croise les jambes, surveillant du regard le pote du blond qui commence à arriver à leurs niveau. Ce dernier se saisit d’une chaise et là Caïn se dit que c’est le moment de bouger. « Et merde, c’est reparti » il pose sa veste sur sa chaise et ses lunettes sur la table et en quelques enjambées il rejoint le nouvel arrivant pour lui arracher la chaise des mains et la lui fracasser contre la hanche. « Hey coco on t’a jamais appris à suivre les règles ? Un contre un, juste les poings, comme des vrais. » et le sourire moqueur qui s’étale sur son visage avant d’enfoncer son poing dans le nez de son opposant.
La violence il n’avait jamais aimé. Jusqu’au départ de Swann. Quand elle était partie, ça avait débloqué une partie de son esprit, comme un coffre secret resté enfermé depuis trop longtemps. Contrôle de la colère à ce qu’il parait, ces soirées où il rentrait les poings en sang et le nez cassé au grand désarroi de Bambi. Ouais. Il était devenu violent à cause de Swann. Parce que le sang lui permettait d’exprimer la colère sourde qui grondait continuellement en lui. Injustice, injustice. Alors quand il se faisait fracasser et qu’il fracassait en retour, y avait ce sentiment de se vider, de cracher le poison qui lui pourrissait les veines depuis trop longtemps. Ouais. La violence il n’avait jamais aimé. Mais plus maintenant.
Et puis y avait eu Asher. Asher et ses poings, Asher qui le couvre, Asher le frère d’armes, à se prendre des coups pour lui quand Caïn ne regarde pas. Asher qui se bat, et Caïn aussi. D’ailleurs il profite d’un instant de répit pour observer son ami toujours aux prises avec son blond. « Hey Asher, l’abime pas trop, ça serait con que tu doives t’arrêter toi-même tu crois pas ? » rire stupide qui se meurt quand son opposant lui écrase son poing contre la mâchoire. Il sent ses dents trembler et grincer. Et ça le fait rire. Sans attendre Caïn réplique, le frappe deux fois avant de le plaquer contre le comptoir. « Ecoute tu commence à me casser les couilles sévères ok ? On a compris tous les deux que je gagnais donc tu va me foutre la paix et aller terminer ta bière comme un grand hein ? » Et pour marquer la fin, Caïn lui assène un coup de boule fracassant qui leur laissent une marque rougeâtre sur leurs fronts à tous les deux. L’homme titube avant de tourner le dos en grommelant pour retrouver sa place et Caïn lève le pouce avant de regarder le patron derrière son var « Hey Fred, on a rien cassé cette fois » sauf peut-être la chaise en petits morceaux par terre mais bon, on passera. Il s’adosse au fameux comptoir pour dévisager Asher avant de reprendre, la voix légèrement cassée et dans la bouche le fameux goût ferrique. « Bon grand-mère tu te dépêche on avait dit qu’on passait à la vodka après ça ! » Et déjà y a plus de Swann ou d’Elena dans son crâne. Y ‘Asher le visage en sang et le sourire qui fait mal. Y a qu’Asher et leur putain de connexion qui fait que ça marche à chaque fois. Peut-être trop cette fois.
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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptySam 27 Mai - 22:09



Caïn & Asher
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Tout n’est qu’un jeu, depuis qu’il connaît Caïn. Leurs escapades nocturnes, leurs soirées de picole à confondre les verres, à mélanger les liqueurs, à plus savoir s’ils ont trop bu ou pas assez, à s’en foutre complètement, leurs bastons de merde qui se déclenchent toujours pour des conneries, leurs débats à trois centimes sur qui pisse – littéralement – le plus loin. Preuve à l’appui, parfois. Tout n’est qu’un jeu sauf leur complicité déroutante, sauf les regards qu’ils s’échangent lorsque le feu est trop proche, lorsque l’adrénaline pulse dans les veines d’Asher en mini décharges électriques, lorsqu’elle s’empare de tout son corps et que Caïn le rejoint, s’attaque au pote du type qu’il est en train de démolir. Il entend les poings s’abattre, vaguement, ne se retourne pas pour voir si son ami se prend des coups, parce qu’il est trop occupé à les esquiver lui-même. Malgré la concentration dont Asher fait preuve, y a ses lèvres qui se tordent quand Caïn plaisante, sa bouche qui échappe un rire, y a ses fossettes qui se creusent dans ses joues jusqu’à lui faire mal et ses poings qui se resserrent, là où violence et excitation se mélangent. Y a de l’insolence dans son regard, dans sa posture, alors que le mec se redresse, attrape une bouteille à proximité et qu’Asher lance, taquin : « quoi, t’arrives pas à me battre à mains nues ? T’as pas entendu mon ami ? Utiliser un objet, c’est déloyal » Il a son rire qui éclate alors qu’il attrape la main de l’ivrogne juste avant que le verre ne se brise sur sa tête, juste avant que le coup ne soit vraiment porté. Pédale, qu’il disait. Il a raison, putain, et Asher se marre, de nouveau, pendant qu’il accule le mec contre le comptoir, juste à côté de Caïn qui vient de s’y adosser pour continuer son barathon tout seul. Il a raison parce qu’Asher est une pédale au sens le plus propre qui soit, au sens premier, il est une pédale qu’a craqué pour Samuel alors qu’il était fiancé, une pédale qui s’est convaincu que c’était mal, que c’était pas admis, pas possible, parce que trop de gens utilisaient ce terme, pédale, parce que son propre père lui avait lancé le sobriquet entre le fromage et le dessert, une fois, et parce que ça avait définitivement marqué la fin des relations cordiales qu’il entretenait jadis avec les membres de sa famille. C’est une pédale, Asher, et il tord un peu plus le poignet de son assaillant, s’approche de son visage jusqu’à ce que leurs lèvres se touchent, murmure tout contre elles : « tu sais, je crois que ta violence envers les homosexuels est simplement un moyen d’extérioriser toutes les fois où t’as eu envie de sucer des bites mais où tu l’as refoulé ». C’est délectable de voir la moue débectée du type, c’est succulent de pouvoir coller son bassin au sien et de tordre un peu plus son poignet, jusqu’à ce qu’il hurle de douleur. Il a pas bien entendu, l’abruti, il a pas compris qu’Asher est flic et qu’il a pas besoin de beaucoup plus pour l’envoyer passer la nuit derrière les barreaux, en dégrisement, sans qu’on ne remette en cause sa décision. On lui fera pas souffler dans le ballon, à lui. Rien à foutre qu’il soit en état d’ébriété, rien à foutre qu’il commence à ne plus voir très clair et que son jugement soit complètement partial. Il aurait pas dû l’insulter, il aurait pas dû s’aventurer sur ce terrain-là. « Tu me mets un whisky, Fred, s’teuplait », il commande l’air de rien, toujours collé au mec, sourire au coin des lèvres. Lorsque le verre arrive, il l’attrape de sa main libre et le descend cul-sec, yeux plantés au plafond, avant de le reposer dans un claquement et d’attraper le visage du blond en pince entre son index et son pouce, la rage au bout des doigts et le souffle lourd d’alcool. « J’espère que ça sera pas trop dur d’assumer une défaite contre un pédé », il murmure à quelques millimètres de ses lèvres, avant d’attraper son entrejambe et de resserrer violemment ses doigts sur son petit soldat, lui arrachant un cri de douleur. Il recule, Asher, petit air satisfait sur le visage, alors que le type s’éloigne, forcé d’avouer sa défaite de la manière la plus crue qui soit, les mains serrées sur sa masculinité qui doit clairement plus avoir la même gueule. S’il avait plus d’empathie pour les salauds, il aurait mal aussi, par pure solidarité, mais il l’a cherché, putain, il l’a cherché à partir du moment où il lui a rappelé la pire période de sa vie, à partir du moment où l’insulte a été balancée sans autre introduction, sans préliminaire, à sec comme le pire rapport qui soit.
Il chope un tabouret, comme si de rien n’était, s’assied à côté de Caïn. Y a tous les regards qui sont braqués sur eux mais il pourrait pas s’en foutre davantage, ça pulse trop dans ses tempes et dans son cœur, ça claque trop vite sous sa peau, sous ses dermatoglyphes qui portent encore les empreintes du combat, la crasse de l’autre débile et son propre sang. Il tourne les yeux vers Caïn, remarque qu’il n’a pas été épargné lui non plus. C’est leur lot, après tout, ça fait des mois, des années maintenant qu’ils ont pris cette habitude, les phalanges qui frappent aux mauvais endroits et la peau qui se marque de bleu. C’est pas souvent, mais suffisamment pour qu’ils n’en tiennent plus compte, pour que ça ne les préoccupe plus. « Les enfoirés, putain », il souffle alors qu’il s’étire, sourire trop marqué sur ses lèvres. C’est toujours ça, après une bagarre, toujours la même chose, l’excitation qui raidit ses membres, le cœur qui manque de lâcher, la bouche qui goûte le fer, le sang, le mélange de tequila et de whisky. Y a plus d'Elena, y a plus de Swann. Y a plus qu'eux et le goût de la baston qui les prend aux tripes. Il rit, Asher, commande leur vodka avec un petit geste de la main. « J’avais vraiment besoin de ça, Caïn, si tu savais comme j’ai la trique. » Il expire un gémissement de satisfaction suite à ces mots, un souffle d’extase, et ça résonne dans le bar, ça les aide pas à passer inaperçus, surtout quand il éclate de rire et tapote sur la table un peu nerveusement en attendant la vodka. Ça sera le verre de trop, définitivement.

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Caïn Devaux

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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyDim 28 Mai - 1:24

Ça pulse dans son cœur, dans son sang, l’adrénaline qui monte sévère et tout qui devient trop clair autour de lui. C’est le rythme cardiaque qui s’affole, les muscles qui se tendent, le sang qui empli sa bouche après les coups portés. Il frappe Caïn. Il frappe parce que ce soir y a que ça de vrai. Ca et Asher. Que ce soir y a les sentiments qui s’évadent et y a la rage qui revient au galopt. Elle déchire tout la rage, cette putain d’injustice, les hurlements qu’il aurait voulu pousser ce soir là, face à Swann. Il a trop enfermé en lui Caïn. Beaucoup trop. Alors il frappe pour faire sortir le trop plein, cette bouillie noire qui lui empoisonne l’esprit. Il frappe. Se fait frapper. Entend Asher frapper / se faire frapper. C’est comme une valse à quatre, un truc entre eux, deux couples mais pas le bon cavalier. Suffirait d’échanger, Asher contre la brute qu’il cogne, et peut être que tout irait mieux.
Il cogne, puis tout se calme. Comme ça. Enfin pas vraiment. Dans son crâne y a toujours cette tempête. Mais une tempête sourde cette fois ci. Quand son adversaire l’abandonne, surement trop sonné et qu’il ne reste plus qu’Asher et son partenaire. Asher qui déraille surement un peu. Non. Beaucoup. Asher et ses rires, Asher et ses sourires, Asher qui semble reprendre couleur au fur et à mesure que son corps promet des ecchymoses au réveil. Et il joue Asher, comme un chat avec sa proie, il la fait rouler entre ses pattes, le provoque du bout des lèvres, se colle contre lui d’une manière trop sensuelle pour être innocente. Ca le fait rire Caïn. Ca le fait rire et ça fait surement rire Fred aussi, et beaucoup trop de gens dans ce bar qui sont habitués à leurs déboires de tous les soirs, et surement qui n’aiment pas trop les cons homophobes qui viennent parfois trouver refuge ici. Le pauvre con, il connait pas Asher murmure le barman en secouant la tête et Caïn ne peut qu’approuver. Ouais. Il connait pas Asher. Il connait pas Asher comme Caïn connait Asher. Et toutes ces soirées à s’épancher sur leurs douleurs respectives, à se perdre pour mieux se retrouver. Comme ce soir. Tu me mets un whisky, Fred, s’teuplait « Hey on avait dit vodka ! tu joue pas le jeu ! » grogne Caïn pendant qu’Asher attend sa commande, son blond toujours collé. Insupportable gamin qu’il a envie de lui dire, de lui rappeler, mais Asher ne lui laisse pas le temps que déjà il se concentre sur sa pauvre victime et Caïn se retrouve à râler dans le vent. « Bah moi je vais prendre un Sex on the Beach alors Fred. Et avec un parasol steuplé » parce qu’on manque toujours de parasol et qu’il n’a jamais eu peur du ridicule et qu’il a toujours apprécié les cocktails frivoles comme ce dernier. C’est lui qui avait appris à Fred à les faire d’ailleurs, histoire de s’assurer d’en avoir toujours un de prêt quand il venait cuver au comptoir. A croire que le rouge dans son verre et le parasol pailleté pouvait gommer toutes les plaies.
Les enfoirés, putain et Caïn qui réceptionne son verre, la paille entre les dents et le sourire stupide quand il regarde son ami qui se laisse tomber à ses côtés. « ouais les enfoirés. Mais ça fait du bien. A croire que c’était prévu. Avoue tout. Tu l’as payé pour te provoquer ? » il se moque, il se marre, manque d’avaler de travers son cocktail trop sucré et s’arrête un instant pour respirer. Putain quel con. Mais la stupidité des gens l’étonne toujours. Leur esprit trop étroit aussi. Ca le rend triste, bien trop souvent, parce qu’il pense aux gamins comme Merle ou bien Gavroche qui sont trop différents et qui se retrouvent dans des spirales trop souvent létales. Ouais. C’est à cause des blonds stupides comme ce soir que ces gosses finissent par se flinguer, faute de trouver une alternative plus supportable. Pour ce soir ils se sont battu. Mais c’est pas ça qui les aidera. Mais juste pour ce soir, il a l’impression d’avoir l’esprit tranquille.
Asher finit par commander leurs deux vodka et Caïn soupire en agitant son verre sous les yeux du brun « j’ai déjà commencé puisque t’es un lâcheur » mais pas grave, il enchainera avec, histoire de pas prendre de retard, de pas se faire devancer par Asher. Ca serait con pas vrai ? Et puis y a déjà les doigts qui commencent à picoter, la vue qui se trouble légèrement. Il se sent partir, un peu, lentement, comme un décollage en douceur dans un biplace. J’avais vraiment besoin de ça, Caïn, si tu savais comme j’ai la trique. Et le soupire. Merde. Cette fois ci il s’étouffe. Cette fois ci il s’étouffe parce que y a quelque chose qui résonne dans cette phrase. Dans ce soupir. C’est le mélange de l’alcool, de l’adrénaline et d’Asher. C’est le mélange des trois qu’est trop explosif, qui part sans prévenir. Il tousse, tousse encore avant de se mettre à rire, rire qui ne s’arrête pas, rire qui ne s’arrête plus. Rire de joie parce qu’il a réussi à faire passer Asher d’un état proche du suicide mental à un Asher monté sur ressort, prêt à bouffer le monde. Il finit par lui tapoter sur l’épaule avant de secouer la tête, la respiration saccadée qui finit par se calmer petit à petit. « Au moins je sais comment t’allumer. C’est toujours bon à savoir » clin d’œil, il se perd un instant dans le regard d’Asher, dans le feu de joie qu’il peut y lire, feu qui éloigne tout le reste au loin. Sa main qui s’accroche à son épaule finalement, qui serre un peu plus que d’habitude, comme un foutu besoin de se retenir à lui pour pas tomber. Merde. C’est que l’entendre causer de ça, ça à finit par l’exciter aussi et que c’était pas vraiment prévu tout ça. Alors il se remet à rire et attrape son verre de la main libre, paille entre les lèvres il recommence à siroter son foutu cocktail de gonzesse, sourire stupide aux lèvres.
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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyDim 28 Mai - 22:24



Caïn & Asher
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Ça ressemble à une putain de pièce de théâtre, et ils ont les rôles principaux. Y a quelque chose d’ironique quand Caïn demande s’il a payé personne pour les agresser, parce que c’est vrai que ça tombe terriblement bien, c’est vrai qu’il n’aurait pas pu y avoir de meilleur moment pour casser des gueules d’homophobes, c’est vrai que l’espace d’un instant, ça lui fait oublier la plaie béante au milieu de sa poitrine. Il rit, Asher, hausse les épaules. « J’ai rien payé du tout, tu me connais. Maintenant, on peut aller brancher des sympathisants de Trump, si tu veux » et il sourit à pleines dents, extatique, survolté, dans un état qu’il ne connait que rarement, un mélange d’alcool, de baston et de Caïn, de tout ce qui bout à l’intérieur de lui quand il pense au tatoué, quand il s’aperçoit que c’est grâce à lui que ses pieds touchent le sol et que sa tête part dans les nuages. Même Minnie lui fait pas ça, même Minnie n’a pas cette odeur de familier, de tequila, de poussière et de cendres, ce parfum de sang, de victoire et de conquête. C’est pas seulement figuré quand il dit qu’il a la gaule, Asher. C’est le résultat de trop de coups dans la mâchoire, trop d’esquives, trop d’attention pour tendre l’oreille, pour être sûr que son ami prendrait pas un uppercut fatal, qu’il se retrouverait pas à terre, c’est le résultat de plusieurs minutes de combat et du climax quand il a chopé les parties génitales de l’autre entre ses mains. C’est mieux que des préliminaires, c’est mieux que la plus chaude des strip-teaseuses, c’est mieux qu’un bain chaud en fin de journée, et y aurait de quoi s’inquiéter en réalité, y aurait de quoi craindre ce désir de violence, y aurait de quoi frémir à l’idée que ça puisse le faire bander. Ça fait partie de sa dualité, du chiasme de sa personnalité, le flic qui s’éprend d’une voleuse, le fiancé qui tombe dans les bras de son témoin, le pacifiste qui jouit quand il tabasse quelqu’un. Il ferme un instant les paupières et expire parce que ça calme le feu dans son bas-ventre, parce que ça l’aide à reprendre ses esprits, parce que ça lui permet de se focaliser sur le rire de Caïn même si ça n’aide pas vraiment, même s’il a l’impression qu’il est dans le même état que lui, et il a juste le temps d’attraper sa vodka et de la descendre d’un trait avant que son ami ne parle et ne remette tout en question, avant qu’il ne se prenne une gerbe de sentiments en pleine tronche. Et les doigts qu’attrapent son épaule et refusent d’en décoller. Merde. Il peut pas dire qu’il a jamais pensé à Caïn, parce qu’y a pas que sa gueule, y a sa dégaine, y a sa voix, y a sa personnalité incroyable et son rire, putain, son rire. Y a beaucoup trop de trucs en fait, des choses agréables et d’autres moins, notamment le fait qu’il lui rappelle Samuel, sous bien des aspects, parce qu’il a la même gouaille et le même penchant pour le risque, parce qu’il est aussi solitaire que lui mais qu’il sait s’entourer d’autres personnes pour pas se sentir trop isolé, parce qu’il a la même aptitude à tout lui faire comprendre en un seul regard, et quand Asher tourne de nouveau la tête vers lui, y a son cœur qui loupe un battement. Merde merde merde. Il sent le regard de Fred sur eux, indiscrétion ultime. Y aurait mille façons de partager un moment comme ça, mille façons et il fallait qu’ils soient entourés par beaucoup trop de monde, par beaucoup trop de regards. Il jouerait pas avec lui Caïn, hein ? Il se foutrait pas de sa gueule juste parce qu’il sait qu’il est bisexuel ? Il le ferait ? Putain, il sait pas, c’est comme un jeu d’échecs contre quelqu’un qui n’a jamais appris, c’est pas prévisible, c’est trop difficile à déchiffrer. Y a une partie de lui qui aimerait lui faire confiance, l’autre qui gueule de pas bouger, surtout pas bouger, ou juste dodeliner un peu parce que la vodka commence à taper, par-dessus la téquila et le whisky.
« Tu me fais goûter ? » C’est lancé l’air de rien, au bout de quelques secondes d’un silence trop pesant. C’est comme si l’univers reprenait sa course, comme si la terre tournait de nouveau. Sauf que non, c’est surtout un prétexte pour détourner l’attention des spectateurs indésirables. Ça marche. Y a Fred qui se barre un peu plus loin pour servir quelqu’un d’autre, et au moment où Caïn lâche sa paille pour lui tendre son verre, il harponne sa nuque et s’empare de sa bouche. Ouais, goûter, il aurait pu trouver une tournure de phrase plus explicite. Goûter sur tes lèvres, par exemple. Pas sûr qu’il l’aurait laissé faire, s’il avait su. C’est pas le moment d’y penser de toute façon, parce qu’Asher a le cœur au bord de la tachycardie, toujours ce foutu feu au calbut, la lippe entrouverte sur sa langue inquisitrice et sa main libre glissée sur la cuisse de Caïn. Ça dure pas plus de cinq secondes et il est persuadé, quand il recule enfin, que tout le monde les regarde. Bingo. Y a peut-être qu’une seule personne qui n’a pas les yeux rivés sur Caïn à ce moment précis, et c’est Asher, parce que la honte le dévore soudain, parce qu’il se répète un mot en boucle dans la tête, merde merde merde merde merde, et il attend pas que le rouge lui soit monté aux joues pour descendre du tabouret. « J’vais pisser », court, net et précis, alors qu’il s’éloigne pour aller aux toilettes. S'il s'écoutait, il resterait, peut-être même qu'il coucherait avec Caïn, que ça esquinterait même pas leur amitié. C'est pas ça. C'est les souvenirs, c'est la douleur, c'est le mauvais côté du fil vers lequel il penche toujours dangereusement. Y a tout qui revient, une vague de sentiments terrifiants, déchirants, y a Samuel et les soirées à se dire qu’ils allaient tout avouer, y a la fois où on les a surpris et où il a cru mourir de peur, y a l’insulte balancée par son père, y a la Porsche bousillée dans l’allée. Tout ce qui l’a poussé, au final, à quitter New-York pour Savannah, à tout abandonner pour refaire exactement la même erreur. Et y a Elena. C’est la goutte d’eau, et il arrive à peine à retenir ses larmes jusqu’à une cabine, jusqu’au loquet qu’il ferme derrière lui avant d’appuyer son dos contre la porte, le souffle court, la vue trouble. Les larmes coulent silencieusement alors que son poing se serre et s’abat en très légers coups contre le métal froid et écaillé.

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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyLun 5 Juin - 12:39

C’est du rire, c’est de l’alcool, c’est des blagues à la limite du politiquement correct mais au fond, rien à foutre des règles de bien séances quand y autant d’alcool dans le corps. Ou quand y en a pas un gramme d’ailleurs. Parce que c’est juste eux, et ça sera toujours comme ça. Toujours. Quoi qu’il puisse se passer. Pas vrai ? Ouais. Peut être. Qui sait. Caïn se vente trop souvent de pouvoir lire le futur alors que le sien reste incertain. Flou. Indécryptable.
Il a la mâchoire qui brûle, le nez qui grince, les dents qui saturent et comme un con il sirote son cocktail, la paille entre les dents et le sourire stupide sur le visage. Il a la main qui brûle, celle collée sur l’épaule d’Asher, parce qu’en cet instant y a plus grand-chose entre eux. Y a juste ce lien étrange qui vibre, tinte, résonne dans l’air. Ce lien qui fait que y a pas grand-chose qui intéresse Caïn en dehors d’Asher, ce lien qui fait qu’il hésite entre rigoler pour balancer une énième connerie comme il vient de le faire ou juste se reculer avant que les choses n’empirent. Ou s’améliorent. Parce qu’il va y avoir du changement. Il le sent. Peut-être mauvais devin, mais excellent empathe, parait que c’est nécessaire pour réussir dans son métier.
Tu me fais goûter ? Bien sur qu’il lui fait goûter. Bien sur qu’il se sépare de sa paille rose et de son joli verre avec son parasol pour le tendre à Asher. Bien sur. Il partage tout Caïn. Il partage trop. Ca le perdra un jour. Mais pas maintenant. Parce que c’est pas son verre qu’Asher vient emprunter. C’est ses lèvres. Merde. Parce qu’il faut pas plus à Caïn. Pas plus pour basculer. C’est les lèvres qui s’entrouvrent, avides, c’est le ventre qui se tord brûlant, c’est la main d’Asher sur sa cuisse et puis sa langue. Putain. Merde. C’était pas prévu tout ça. C’était pas prévu. Mais y a que quelques secondes de réflexion avant que Caïn envoi tout bouler. Il a jamais été très doué avec les conséquences Caïn, préférant l’acte à la pensée, surtout quand il a autant bu avant et que la personne en face de lui résonne autant au creux de sa cage thoracique.
Il a faim Caïn. De ça, de lui , de tout. Il a faim de cette chaleur qui gomme les choses trop douloureuses, il a faim de ce calme qui s’installe mais qui pars trop vite dès qu’Asher se recule, se lève, se carapate. J’vais pisser. Et y a plus que Caïn aux milieux des regards, Caïn qui soupire doucement avant de poser sa tête sur le comptoir. « Tu vois Fred, l’alcool c’est mal. » mais qui dit que sans alcool ils n’y seraient pas arrivés aussi ? Un jour ou l’autre ? Parce que quelque chose dans ce baiser sonnait étrangement juste.
Il n’est pas exclusif Caïn. Il ne croit pas en la possession du corps. Il croit en la possession de l’âme. Il peut partager, il peut se partager, en centaines, en millier, pour tous ces corps contre lesquels il a envie de se fracasser. Mais son âme n’appartient qu’à Elle. Et ça pour toujours. Enfin supposément. Parce que y a Bambi dans l’équation et que les choses deviennent trop compliqués. Mais son corps c’est différent. C’est comme ce baiser avec Nadja, c’est comme ces caresses avec Serena, c’est comme le feu qui crame avec Asher. Encore, encore, encore, se perdre pour oublier, pour efface, pour communier. Voila. Communier.
Caïn attrape son verre avant de le vider cul sec, le sucre qui roule sur la langue, l’arôme fruité qui envahit son palais, et il se redresse, s’essuyant les mains sur son pantalon. « Bon bah moi aussi j’vais pisser alors » tu parles. Qui est dupe dans ce putain de bar. Pas grand monde. Mais actuellement il n’en a strictement rien à foutre. Il n’en a jamais rien eu à foutre de toute façon. Et sans attendre il se dirige vers les toilettes, le pas encore assez stable pour ne pas zigzaguer.

Bien sur qu’Asher n’est pas entrain de pisser. Il est pas con Caïn et il connait son ami. Il commence à vraiment le connaitre. Et il sait qu’il doit surement être terré dans une des cabines, en train de s’en vouloir comme pas possible pour ce qui vient de se passer. Il est comme ça Asher, du genre à se flageller perpétuellement. Trop sensible, trop fragile. Justice comme arcane gravée dans le cœur, à ne pas en douter. Alors sans bruit Caïn s’installe dans la cabine côtoyant celle de son ami.
Il reste là peut être une minute, assis sur les toilettes, à écouter les bruits qui les entourent, la respiration saccadée d’Asher, les larmes silencieuses qu’il ressent quand même. Il reste là avant de décider qu’il a assez attendu et commence à grimper sur les toilettes pour passer sa tête par-dessus la cloison. « Tu mens » . Les bras tremblants, il se hisse par-dessus la cloison, l’enjambe avant se gameller lamentablement sur le sol des toilettes, à moitié sur Asher, à moitié dans la cuvette, bref, un méli-melo de corps et de bêtises. « Putain j’ai plus 20 ans ça se voit » qu’il grogne en se redressant, massant son front endoloris. « Et que j’ai déjà trop bu aussi » Comme si c’était pas évident. « tu m’aurais pas ouvert de toute façon » qu’il finit par murmurer en regardant Asher dans les yeux, comme pour justifier son arrivée fracassante.
Caïn se rapproche un peu et s’installe face à Asher, posant doucement une main sur sa joue pour effacer les larmes qui coulent encore. « Tu vois tu mens. T’es pas en train de pisser » il caresse doucement sa paupière de la pulpe de son pouce avant de le prendre dans ses bras, posant la tête d’Asher contre son torse. « J’ai dis quoi tout à l’heure Asher ? Ce soir tu laisses les autres de côté, y a rien ok ? Y a que nous, y a pas de regrets, pas de putains de larmes » c’est murmuré tout bas comme pour l’apaiser. Il fait pareil qu’avec les autres, tous ces gens cassés qu’il se prend à collectionner. Et peut être que ce soir il se rend enfin compte qu’Asher en fait parti. Peut être même qu’il trône au sommet.
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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyLun 5 Juin - 13:16



Caïn & Asher
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Boule dans le bide, envie de vomir au bout des lèvres. Il a trop bu, mais il a envie de se saouler encore, Asher. Il voudrait boire jusqu’à ne plus savoir comment il s’appelle, jusqu’à oublier le chemin de son appartement, jusqu’à occulter les minutes précédentes, ses lèvres sur celles de Caïn, son bide en vrac, la main sur sa cuisse qui arrivait presque à deviner sa peau sous le jean. Il entend que quelqu’un entre dans les toilettes et il sait que c’est lui, avant même qu’il ne prenne place dans la cabine d’à côté, avant même qu’il ne surgisse au-dessus de lui pour lui dire qu’il ment. « Bien sûr que je mens », il répond d’ailleurs en essuyant ses joues du plat de ses paumes, bien sûr, il a jamais su faire que ça Asher, les mots à la dérobée, les actes qu’il ne pense pas, les compliments sans intention. Bien sûr qu’il ment parce que ce n’est pas un simple baiser, parce que ça touche à Caïn, à eux, à plein d’autres choses qui rentrent en ligne de compte, parce que c’était une impulsion mais que ce n’était pas que ça, c’était d’autres choses, des toujours et des jamais, des promesses sans lendemains. Bien sûr qu’il ment, parce qu’il ne veut pas dire à Caïn qu’il pense à Elena, parce qu’il ne veut pas non plus avouer qu’il pense à lui aussi, un peu, parfois, tout le temps, qu’il pense à lui et ses blagues merdeuses, lui et son cynisme, lui et ses regards qui montrent qu’il le comprend mieux que quiconque. Il escalade la cabine, se viande, se rattrape à lui comme il peut et profite qu’Asher l’aide à le redresser. C’est peut-être son rôle, après tout, aider Caïn à se remettre sur ses pattes. Même lui peut sentir qu’ils puent l’alcool, qu’ils tiennent plus tellement droit, qu’ils tanguent un peu. Et il prétend qu’il ne lui aurait pas ouvert. Petit rire dans son souffle fiévreux, les larmes toujours au bord des yeux. Il lui dit de jolies choses, Caïn, des choses auxquelles il refuse de croire mais qu’il écoute malgré tout, parce que soi-disant il n’y aurait qu’eux ce soir, pas d’Elena, pas de Swann, pas de Bambi, eux eux eux, et ça tambourine, eux eux eux et il ferme un peu les yeux, respire profondément parce que son pull sent son odeur et que ça le trouble, parce que ça remue des trucs en lui qu’il essaie de taire mais que l’alcool désinhibe lentement. Ce serait facile d’être en colère après Caïn parce que ce qu’il dit est stupide, parce que les filles sont toujours là quelque part et qu’ils ne peuvent pas les ignorer simplement en le souhaitant, parce que c’est comme foutre un pansement sur un moignon, ça change rien, ça fait pas moins mal, ça désinfecte que dalle, ça permet juste de pas trop voir la plaie purulente, de pas gerber en s’apercevant qu’elle ne se résorbe pas. Y a pas beaucoup à en dire, mais ça pulse à l’intérieur du cerveau d’Asher, ça se mélange et ça lui plante un couteau dans le cœur, parce qu’il a le je t’aime au bout des lèvres mais qu’il n’est pas pour Caïn, qu’il est pour Elena. Sauf que Caïn a raison. Ce soir, c’est eux. Et le cœur d’Asher connait un nouveau loupé, alors qu’il se soulève dans sa cage thoracique.
Il soupire, Asher, le souffle chargé d’alcool, de ces soupirs trop lourds de sens qu’il faudrait analyser scientifiquement pour véritablement les comprendre. « Caïn », il murmure en redressant la tête. Il est beau son prénom, putain, il est beau et simple et complexe, il est unique et tellement différent. Il lui correspond si bien, si fondamentalement bien, qu’y a son cœur qui se soulève alors que leurs yeux se rencontrent de nouveau. « J’ai trop bu aussi. » C’est rien de le dire, putain. Il laisse aller son dos contre la porte, les jambes légèrement fléchies, la tête posée contre le métal et le regard vers le plafond. Y a pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’il est cuit, qu’il est clairement pas en état de tenir une conversation sérieuse, parce qu’il y a ses joues qui sont légèrement roses, ses cheveux qui collent à ses tempes et son front, parce qu’il y a son attitude trop proche, trop tactile, bien loin du Asher qui reste le plus éloigné possible des autres. Il expire, un rire au bout du souffle alors qu’il ferme les yeux. Y a presque un gémissement qui sort de ses lèvres, quelque chose entre gène et plaisir, une façon d’exprimer ce que les mots ne peuvent pas dire. « Putain j’ai envie de toi. » Il ne le regarde toujours pas, resserre son poing gauche pour le faire cogner de nouveau contre la porte, quelques petits coups. Il est impuissant à cet instant, impuissant, faible, désemparé. « J’suis désolé, tu disais quelque chose mais j’ai pas tout écouté, je crois. » Ou il a pas voulu comprendre, au choix. Y a sa main libre qui fait un petit geste, l’air de dire tant pis, tant pis si j’suis une bite sur pattes Caïn, j’ai juste bu, j’fais pas exprès. Il soupire, penche légèrement la tête sur le côté, rouvre enfin les paupières sur son ami. Il a la gueule de travers, Caïn. C’est pas Samuel qu’était trop beau, trop propre, trop parfait, c’est pas Samuel et ses cheveux blonds et ses yeux couleur de mer, c’est pas Samuel et sa tête de plus, grand et athlétique, c’est pas Samuel. C’est autre chose. C’est moins, et c’est plus aussi. « J’ai envie de toi. J’ai besoin de toi » Il détache les syllabes, plante son regard dans celui de Caïn. Y a une larme qui coule sur sa joue et il l’essuie sans détourner le regard, sans sanglot qui l’accompagne. « Alors je sais que c’est sans doute pas le meilleur endroit pour ça, mais dis-moi que tu le penses quand tu dis qu’il n’y a que nous ce soir. Dis-moi que c’est pas juste un truc que tu te dis parce que les filles qu’on aime nous ont brisé le cœur. » Il finit sa phrase dans un soupir, y a tout qui gigote trop dans sa tête, qui l’empêche de penser clairement, la peur que tout ne soit qu’une illusion, qu’il soit le seul à vouloir ça, même s’il a le souvenir fantôme des lèvres de Caïn ouvertes sur les siennes et de la réponse explicite au baiser qu’il lui avait donné. Y a sa main qui cherche celle de son ami, la trouve, l’attrape, y a ses yeux qui dardent ses lèvres, y a la passion qui se presse aux portes de son palpitant. Et y a la peur de l’abandon, douloureuse et brutale, qui vient se coller au creux de sa gorge, qui irradie jusque dans son bide et qui ne le lâche pas, comme ses doigts qui se resserrent sur ceux de Caïn pour l’intimer de ne surtout pas le perdre de vue.

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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyLun 5 Juin - 15:32

C’est le bordel dans son cerveau, c’est le bordel dans son ventre, c’est le bordel dans tout son corps. C’est la chaleur en même temps que la glace, le palpitant qui décolle, qui s’envole et les deux corps qui se fracassent dans cette cabine trop étroite des toilettes. C’est Caïn et Asher, c’est Asher et Caïn, c’est la douleur de la chute, les bleus qui fleuriront demain sur son corps effilé. Y a l’alcool qui monte trop vite, qui envoie bouler tous les restes lamentables de son inhibition et ses mains qui viennent chercher le corps d’Asher, sa peau, brûlante sous la pulpe de ses doigts. Il a mal au cœur Asher, ça se voit dans ses yeux, dans la tristesse qui émane de lui par tous les pores de son corps. Putain ce qu’il voudrait l’effacer cette tristesse, parce qu’Asher n’a pas le droit. Asher c’est censé être le soleil et pas la lune, les rires et non larmes, la joie et non l’amertume. Asher c’est pas censé être ça, cet être prostré dans son coin, à même le sol et le visage trop blême. Merde à la fin.
Alors il a les mots qui partent trop vites Caïn, la bouche qui s’active quand son cerveau se glace, il parle pour briser les dernières barrières, lui expliquer que ce soir y a qu’eux deux et que même s’il sait qu’il le regrettera pertinemment demain, du moins sous un certain angle, il a l’impression qu’il va imploser s’il ne continue pas de parler. Caïn C’est lui oui. Et le cœur qui rate un battement quand Asher relève la tête pour le dévisager. Putain ce qu’ils sont faits. Putain. Mais s’ils n’avaient pas autant bu, est-ce qu’il y aurait la même chose ? La même étincelle prête à tout embraser ? Oui ? Non ? Qui sait. Il n’avait jamais pensé à Asher de cette façon, comme le plus souvent il ne pense à personne de cette façon. Quand ça se présente il prend, il absorbe, il avale l’énergie corporelle qu’on lui offre avec avidité. Mais rarement il n’en rêve. J’ai trop bu aussi. « Bien sur que t’as trop bu » répond Caïn, secouant la tête, sourire moqueur au bout des lèvres. Ils ont bu tous les deux, terriblement et trop, comme toujours. Ils ont le sang qui sèche sur le visage et l’alcool qui brûle dans les veines. C’est leur putain de tradition quand ça va pas. Sauf que ce soir c’est différent. Sauf que ce soir y a le truc en plus dans le regard d’Asher qui donne envie à Caïn de se liquéfier sur place. Y a la boule indistincte qui se forme dans ventre et qui refuse de partir, y a tous ses nerfs qui hurlent et supplient à l’unisson. Putain j’ai envie de toi. les nerfs qui craquent, qui se fissurent, qui s‘effilochent, y a plus beaucoup de contrôle là-dedans. Presque plus rien, quelques poussières. J’suis désolé, tu disais quelque chose mais j’ai pas tout écouté, je crois. C’est au tour de Caïn de ne plus vraiment écouter. C’est au tour de Caïn de juste hocher la tête pendant qu’il se concentre sur ce visage qu’il pensait connaitre par cœur. J’ai envie de toi. J’ai besoin de toi et ça résonne de partout, contre ses os, dans son crâne comme un echo. Alors je sais que c’est sans doute pas le meilleur endroit pour ça, mais dis-moi que tu le penses quand tu dis qu’il n’y a que nous ce soir. Dis-moi que c’est pas juste un truc que tu te dis parce que les filles qu’on aime nous ont brisé le cœur. Y a la main d’Asher qui vient capturer la sienne, et Caïn qui répond presque immédiatement. Il se redresse pour s’installer à califourchon sur les cuisses d’Asher, les doigts ancrés à ceux de son ami, pendant qu’il se presse contre lui pour écraser la distance qui prend soudain trop de place. C’est pas vraiment doux, c’est pas vraiment délicat. Y a juste le putain de besoin et le corps qui réclame. Il l’embrasse. Il l’embrasse avec avidité, les dents qui s’entrechoquent, la main libre qui vient attirer le visage d’Asher contre lui. Il l’embrasse, mordille sa lèvre avant de reculer un peu, la respiration saccadée. « Si je te dis d’arrêter de parler ? D’arrêter de penser ? » Il est sérieux Caïn. Il est putain de sérieux. Il a la tête qui tourne mais pas assez encore, y a tout son corps qui demande plus, chaque parcelle de sa peau qui veux s’embraser. « Moi aussi j’ai envie de toi Asher, alors s’il te plait laisse-moi être égoïste juste ce soir et crois moi. » Y a les doigts qui viennent effleurer la cuisse du brun, le regard qui ne bouge pas, qui ne dévide pas quand il remonte à l’intérieur de la cuisse d’Asher. « Y a que nous deux dans les putains de toilettes du bar de Fred » et le rire qui lui échappe, incontrôlé, le sourire qui vient attiser celui d’Asher. Et de nouveau et il revient l’embrasser. Plus doucement cette fois, avec délicatesse, comme pour lui faire comprendre qu’il ne ment pas, que c’est juste pas un besoin primaire à combler, qu’il en crève lui aussi. Putain.
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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyLun 5 Juin - 18:08



Caïn & Asher
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Ses yeux disent ce que ses lèvres n’arrivent plus à prononcer. T’es beau, Caïn. T’es beau quand tu me regardes de cette façon, quand tu rapproches ton corps du mien, quand tu fais décoller mon palpitant qui est déjà quelque part dans la stratosphère. T’es beau quand t’as pas peur, ou que tu ne le montres pas, quand t’as le courage de me faire face et d’assumer tes sentiments, t’es beau même si tu penserais quels sentiments si je le disais à voix haute, t’es beau quand tu me demandes de me taire, d’arrêter de réfléchir, parce que je pense trop, c’est vrai, parce que je suis un cérébral et que c’est pas de ma faute, j’ai été conditionné, élevé comme ça, j’ai pas laissé suffisamment de place à l’impulsion dans ma vie et quand je l’ai fait, ça a toujours mal fini. Ce serait trop, de dire ça. Ce serait trop parce qu’ils n’ont pas l’habitude, parce qu’ils se confient rarement, parce qu’ils ne vivent qu’en gestes et en regards, ce soir plus que jamais. Ce serait trop parce que la réaction d’Asher parle pour lui, parce qu’il tremble un peu lorsque Caïn vient se caler sur ses genoux, parce qu’il place une main au creux de ses reins, parce qu’il répond à son baiser avec la même avidité mordante, dents contre dents et lèvres agacées, parce qu’il a le souffle court lorsque Caïn recule et qu’il rattrape un court instant sa lippe, dans l’espoir de le garder un peu contre lui. Son ami parle, et il sait pas s’il l’écoute. Il sait qu’il comprend ce qu’il veut dire, qu’il l’assimile, qu’il perçoit certains mots et l’envie réciproque qu’il exprime à voix haute, qu’il lui montre en l’embrassant de nouveau. Ça tambourine dans sa tête, contre sa cage thoracique, ça murmure le prénom de Caïn en boucle. Y a plus une seule parcelle de lui qui pense à Elena. C’est bien, il croit, c’est bien parce que ça fait moins mal, parce que plus l’alcool s’insinue dans ses veines et moins il pense aux conséquences, à la culpabilité qui les étreindra sûrement au petit matin, plus il reste là dans ces chiottes crasseux et moins il pense à hier, à aujourd’hui, à demain. Les lèvres de Caïn sont tendres, maintenant, loin de la violence brute d’il y a quelques minutes, et il leur répond avec la même douceur, comme s’il avait peur de lui faire du mal, comme s’il ne le voulait surtout pas. C’est un simple baiser mais y a des choses qui passent entre leurs langues, des chagrins murmurés au coin du feu et des excuses, d’avance, pour ce qu’il se passera lorsqu’ils auront regagné toute sobriété, y a de la tendresse et du désespoir, y a jamais de pitié ni de douleur. C’est bon de l’embrasser, c’est bon et doux et naturel, et plus ça va, plus Asher se dit qu’ils l’auraient fait même s’ils n’avaient pas bu, qu’ils auraient fini dans la même situation. C’est pas vraiment normal et il le sait, c’est pas vraiment sage et il refuse de le comprendre. Y a Elena, Swann, Bambi, les trois prénoms qui reviennent en boucle, les personnes qui gravitent autour d’eux, trop près. En vérité, y a pas d’eux, y a pas de futur pour eux, y a pas de vie commune à envisager ni d’enfants à rêver, ni de longues discussions au pieu, ni de petit-déjeuner avec la belle famille. Ni rien. Y a que dalle. Caïn, c’est son bras droit, son ami, son confident, c’est son compagnon d’infortune et de beuverie, c’est son frère d’armes. C’est beaucoup trop de choses, ou pas assez. Y a rien. C’est pas la main qui se glisse lentement sous son t-shirt qui va le faire mentir, ni les doigts qui déboutonnent son jean. C’est pas non plus les phalanges qui écartent l’élastique de son caleçon ni ses lèvres qui se détachent pour voler un baiser au creux de son cou. Merde.
« Caïn. » Putain, il lui avait dit de plus parler. Il doit vraiment être con, Asher. Con ou borné, quelque chose entre les deux. Il l’entoure de son bras libre, laisse son autre main contre son bas-ventre et le visage enfoncé dans son cou. Je t’aime, ça pointe dans sa voix. Je t’aime et il ne le pense même pas comme le disent les amoureux, parce que ça n’aurait aucun sens maintenant, dans ces circonstances. Mais il l’aime. Y a pas beaucoup de personnes à qui il puisse murmurer ces mots. Maxine, Jael, Elena, Minnie. Caïn. « J’ai pas envie de faire l’amour avec toi dans deux mètres carrés, sur un carrelage qui sent la pisse », il murmure. Ça perd de son romantisme d’un coup, mais c’est vrai, c’est dégueulasse ici et il compte pas mettre leur égarement sur le dos de l’alcool. Ils sont pas encore ivres au point de ne pas voir que c’est crade, que ça empeste, que ça leur soulèvera le cœur à la seconde où leurs corps s’apercevront qu’ils ont ingéré beaucoup trop de boissons et qu’il faut bien que ça ressorte par un côté. « Merde, je réfléchis trop, encore », et y a un rire qui se perd contre la peau de Caïn, le souffle du flic qui vient frapper sa clavicule. « Juste. T’es trop important pour ça. Pour ne pas donner de l’importance à ce qu’on s’apprête à faire. » Il recule le visage, l’observe, la main vissée aux omoplates du tatoué, le pouce explorant doucement sa peau trop douce et trop chaude, caresse tendre au bout des dermatoglyphes. Y a son nez qui vient se frotter à celui de Caïn, les yeux à demi clos, et la bouche qui happe de nouveau sa jumelle, geste devenu automatique même si ça ne fait que quelques minutes qu’ils le pratiquent. C’est facile avec Caïn, facile de se perdre dans l’amour qu’il évoque et dans la douceur qui les caractérise, facile d’aimer ça autant qu’il aime son ami, autant qu’il le chérit comme la plus précieuse de ses possessions. Il tremble un peu, Asher, échappe un rire dans leur baiser, laisse ses phalanges esquintées glisser le long de l’échine de son ami, resserrer un peu l’étreinte de son bras. S’il le serre trop fort, c’est parce qu’il a peur de le perdre, il pense. Il pense pas d’ailleurs, il est sûr. Y a pas beaucoup de choses qui font vibrer Asher, qui le nourrissent. Son carburant principal, c’est ressentir l’amour et le donner. Y a pas meilleur partenaire que son plus proche ami, il pense en soupirant, laissant ses lèvres trainer contre la mâchoire du tatoué. « Mais je le veux, sincèrement. Ailleurs. Quelque part. Sois égoïste avec moi », il demande, il supplie presque, alors qu’il dépose une cascade de baisers contre son cou, le long de sa carotide. Sois égoïste. Aime-moi.

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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptySam 10 Juin - 18:57

Caïn. Encore, encore, et la voix d’Asher qui l’appelle, comme pour essayer de le faire redescendre. Trop tard. Beaucoup trop tard. Y a quelque chose qui a été franchi, là, dans ce bar devant tout le monde. Ouais. Y a quelque chose qui a changé, une limite qui avait été dessinée et qui aujourd’hui se retrouve effacée. Asher. Et le cœur qui fait presque trop mal quand il sent le visage de son ami dans son cou, la chaleur de ses doigts, de sa main contre lui. Il voudrait qu’il n’y ai plus rien, juste leur peaux en contact et qu’on en arrête avec l’agonie. Parce qu’au fond c’est comme ça qu’il se sent, comme si chaque effleurement mettait son corps à feu. J’ai pas envie de faire l’amour avec toi dans deux mètres carrés, sur un carrelage qui sent la pisse. Soit raisonnable Caïn. Fais pas le con Caïn. Arrête toi Caïn. Parce qu’il sait au fond qu’Asher à raison. Que s’ils font ça maintenant, comme ça, y aura pas de retour en arrière. Est-ce que c’est ça le souvenir qu’ils veulent garder ? L’urgence de l’instant et le regret dégueulasse et envahissant ? Il sait pas Caïn. Il sait plus. Il se sent perdu, terriblement perdu. Et c’est comme ça depuis que Swann a quitté la maison, depuis plus de dix ans qu’il nage dans le noir complet sans savoir où aller, quoi faire, comment se poser. Il avait cru trouver du répit à Savannah, avec Madame, avec Bambi. Putain. Bambi. Merde. Bambi. Et les yeux sombres de la biche qui reviennent le hanter comme trop souvent quand il se perd le soir, Bambi qu’il voudrait aimer du mieux qu’il peut mais qu’il n’arrive qu’à blesser. Bambi, Bambi, Bambi. Et puis Asher. Il a la même douceur dans le regard Asher. Les mêmes prunelles sombres et la même putain de pureté. Tellement pur, bien trop pour lui, il a l’impression de tout dégueulasser avec ses envies, ses exigences. Son putain d‘égoïsme. Merde, je réfléchis trop, encore Et le rire qui finit de l’achever. Il a envie de chialer. Merde. C’est à son tour de flancher, de faiblir, de se retrouver prisonnier d’une conscience stupide. Juste. T’es trop important pour ça. Pour ne pas donner de l’importance à ce qu’on s’apprête à faire. Et Asher qui se recule, Asher qui le touche, la douceur du geste, leurs nez qui se frôlent. Asher, Asher, Asher. Qui prend soudain trop de place, qui emplit toute la cabine, tout l’espace. Il pourrait en faire une overdose d’Asher en cet instant. Ouais. Putain de drogué, putain de camé. Ce besoin viscéral de la chaleur humaine, c’est pas de l’amour. C’est plus de l’amour. Ou juste la dose qu’il faut. C’est autre chose ; C’est différent. C’est la collision de deux âmes qui vaut bien plus qu’un coup tiré vite fait bien fait dans les chiottes.
Mais je le veux, sincèrement. Ailleurs. Quelque part. Sois égoïste avec moi Asher et ses baisers, Asher et ses supplications. Asher qui lui tire presque un gémissement quand il vient jouer au vampire le long de sa gorge. Merde. Il dit beaucoup trop de fois merde. Et le désire qui bouillonne dans son bas ventre, et la respiration qui devient trop rapide. Il serre les poings Caïn, les ongles qui s’enfoncent dans sa chaire, comme une piqûre pour se contrôler, pour ne pas craquer là tout de suite et tout faire foirer. « D’accord, d’accord » putain t’as gagné . Et Caïn qui se saisit de son visage de nouveau, dépose un baiser puis deux avant de se relever. « Tu me rejoins dehors. » Y a la voix pressée, les jambes qui tanguent en peu quand il déverrouille la porte de la cabine pour sortir. Il ne le regarde pas, il ne le regarde plus, il se contente de sortir de là, de retourner au bar et de vider le dernier verre qui trône sur le comptoir. « Faut croire qu’on est plus tout jeune Fred » les billets qui glissent sur le bois, le regard du barman qui semble hurler qui est-ce que tu crois tromper. Les autres peut être, lui-même surement. Les lunettes sur les yeux et il sort dehors avant d’allumer une clope en attendant qu’Asher le rejoigne. Il fait flou dehors. Et surement noir. Trop noir. Mais pour Caïn y a trop de lumière. La faute au brun qui le rejoint. Sans attendre il lui fait signe de le suivre et s’enfonce dans la nuit.
Y a le silence qui arrive même pas à cacher ses pensées. Et le cerveau de Caïn qui bouillonne pendant qu’il cherche les clés pour ouvrir l’entrée de service du Troisième Œil. Il sait pas pourquoi. Il sait pas ce qu’il fout là. Ni encore moins ce qu’Asher fout là. Il sait plus. Ou peut-être qu’il fait semblant de rien écouter. C’est pas la première fois qu’il fait ça, qu’il amène quelqu’un dans son bureau pour autre chose qu’une séance. Pas la première fois mais c’est rare. Bien trop rare pour que ça soit anodin, bien trop rare pour que son visage s’adoucisse quand il allume la lumière et qu’il referme derrière eux. « Tu connais pas besoin de faire visiter je suppose » et l’impression d’être une collégienne qui fait entrer son petit ami plus âgé à la barbe de ses parents. Y a le palpitant qui s’affole encore, encore, encore, et Caïn qui fouille dans son placard pour en sortir une bouteille de vodka. Comme si ça suffisait pas. Foutu courage liquide. Il en avale une grande rasade à même le goulot avant de la poser sur son bureau. « On fout quoi là Asher. » parce que c’est à son tour de demander, c’est à son tour d’être guidé, parce qu’il se sent tellement vulnérable en cet instant qu’il se sent sur le point de se briser.
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Asher Bloomberg

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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyLun 19 Juin - 20:38



Caïn & Asher
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D’accord. Tu d’vrais pas, Caïn. Tu d’vrais me dire d’aller dessaouler ailleurs, tu d’vrais me raccompagner chez moi et m’aider à grimper dans mon lit, tu d’vrais me tenir une bassine pour que je gerbe dedans et tu devrais embrasser mon front avant de quitter l’appartement. M’apporter un café demain, à la limite, pendant que je prierais pour que tu tombes pas sur Swann. Tu d’vrais pas acquiescer quand je te propose d’aller ailleurs. Tu d’vrais pas quitter les chiottes et me dire de venir. Y a le poids de la solitude qui pèse sur la poitrine d’Asher, d’un coup, lorsque Caïn le quitte pour aller dehors, y a les muscles qui tremblent quand il se redresse, quand il manque de retomber et qu’il appuie son dos contre la cabine pour tenir sur ses pattes. Son cœur bat à trois-cents à l’heure et quand il est sûr que son ami ne peut plus l’entendre, il reprend son souffle, déglutit, expire douloureusement l’air qui a rempli ses poumons depuis que Caïn l’a embrassé. Faut évacuer cet oxygène, il a pas l’habitude, pas depuis des années, pas depuis Sam, pas depuis la dernière fois qu’il a vraiment aimé, qu’il a aimé à tout plaquer, à tout foutre en l’air. Elena. Le prénom fait écho à ses pensées. Faut pas. Faut pas qu’elle vienne et qu’elle fasse tout déconner, pas encore, pas alors qu’il va un peu mieux, qu’il essaie d’oublier le coup de fil et l’absence de réponse, qu’il tente d’occulter le vide sidéral qu’elle a laissé quand elle s’est barrée. Soupir, paupières fermées, perles de sueur qui coulent de son front, s’échappent de ses pores sans lui demander la permission. Il se hait. La hait. Il hait les quelques secondes qu’il passe à réfléchir, à peser le pour et le contre, à penser un peu trop à sa squatteuse, au désastre qu’elle a causé. Elle voulait lui brûler la peau, elle a allumé un feu de forêt. Et puis il se bouge, il veut pas moisir ici, surtout pas si Caïn l’attend dehors. Caïn, Caïn, Caïn, il ouvre le robinet et se passe un coup d’eau sur le visage, t’as pas intérêt à foirer ça Bloomberg, il se rabâche alors qu’il ouvre ses yeux sur son reflet. Putain de gueule d’ivrogne, les joues rouges et les lèvres blêmes, les yeux vitreux, y a encore des gens pour croire qu’il est sobre, là ? Il l’est pas, même s’il l’est encore trop. Il réfléchit à plein de trucs auxquels il devrait pas penser s’il avait deux grammes de plus dans le sang, il pense à demain et à hier, il pense à tout ce qui va changer après aujourd’hui, à la métamorphose déjà amorcée, foutus papillons ivres.
Et les regards qui sont tous braqués sur lui quand il sort des chiottes. Evidemment. Celui de Fred est le plus inquisiteur de tous. Il est pas crédule, c’est sûr, il les a trop vus croiser le fer, il a trop entendu l’accent cajun et l’accent britannique proférer mille-et-une insultes à quiconque osant se mesurer à eux. Il a compris ce qui les lie, peut-être même avant qu’ils captent, avant que l’ampoule clignote dans leurs boîtes crâniennes. « J’te paierai la prochaine fois », il lance à la dérobée sans lui accorder un seul regard, certain que Caïn a déjà déposé quelques biftons sur le comptoir. L’entrée du bar est son seul et unique but, celui qui annihile tous les autres. Y a rien qui compte plus que Caïn qui l’attend sagement, la clope au bec, et il aurait pu croire qu’il l’abandonnerait mais non, y a un truc dans ses tripes qui lui répète en boucle qu’il pourrait pas le trahir, jamais. Jamais, dis, Caïn ? Même avec Elena, même avec Swann, même avec Bambi ? Jamais ? Tu sais ce que ça coûte, un cœur brisé, non ? Tu sais ce que ça fait, quand on plante une aiguille dans le ventricule et qu’on le triture jusqu’à ce que mort s’ensuive ? Pas de réponse derrière le verre de ses lunettes. Asher se contente de sourire un peu avant de lui emboîter le pas, regard détourné pour cacher la tristesse qui se voit un peu trop dans ses fossettes.

Le Troisième Œil. Il déteste Tybee Island, Asher, mais dieu qu’il aime cet endroit. Sans doute parce qu’il y a Caïn, peut-être aussi parce qu’il y a un mysticisme qui l’attire toujours ici, lui le terre à terre, lui qui préfère le pragmatisme à l’irrationnel. Il ne se laisse pas aller à croire aux étoiles, Asher, à penser qu’il y a un destin, qu’il y a un sort, qu’il y a une manière de savoir de quoi demain sera fait. Peut-être que Caïn l’a senti. Il lui a jamais proposé de lui tirer les cartes, n’a jamais vraiment parlé de ça avec lui. Ça a quelque chose de vexant, un peu, pour quelqu’un comme Asher qui éprouve facilement de la jalousie lorsqu’il aime, et il l’aime, évidemment qu’il l’aime, il l’aime et ça cogne comme pas possible, ça lui en ferait mal, ça l’assied sur un coin de bureau, énorme uppercut dans l’abdomen. Il n’en montre rien, y a ses mains qui sont crispées sur le bord pour pas montrer ce qu’elles taisent. Il peut pas s’en douter, Caïn, si ? On va opter pour la nonchalance, à défaut d’être vraiment à l’aise. « J’aimerais bien que tu me tatoues un jour », il murmure, les yeux se posant sur tous les ustensiles qui envahissent la pièce. C’est vraiment son repère, à Caïn, ça lui ressemble terriblement, aussi sombre et fouillis et délicieusement confortable. C’est la maison, y a pas de doute. « Ce que tu veux. Tu me connais assez pour me faire quelque chose qui me corresponde. » Il le connait assez ? Il connait l’histoire d’y a trois ans, il sait que Swann crèche chez lui, il est au courant qu’y a son palpitant qui se fissure quand il pense à Elena et qu’il y peut rien, rien du tout ? Rien n’est moins sûr, et quand Caïn parle de nouveau, il montre que le doute est partagé. Y a un silence qui s’installe, parce qu’Asher regarde ses pieds, parce qu’il respire un peu trop vite, parce qu’il cherche quoi dire mais qu’il ne trouve pas. C’est une putain de bonne question en vérité, qu’est-ce qu’on fout, parce que ouais, qu’est-ce qu’ils foutent à se bourrer la gueule et s’embrasser et vouloir baiser au Troisième Œil alors que tous les voyants sont au rouge, alors que tout indique que c’est une mauvaise idée ? « J’sais pas », il finit par répondre, pas plus courageux pour oser enfin le regarder. J’sais pas Caïn, me demande pas. J’sais pas parce que j’fais n’importe quoi, parce que j’oublie comment il faut agir pour être quelqu’un de bien, parce que je détruis ceux qui m’approchent et que t’en fais partie. « J’suppose que », et il réfléchit parce qu’il sait pas où aller à partir de là, quoi dire, quoi faire, y a sa salive qui se fait bruyamment la malle dans sa gorge et sa tête qu’il penche un peu sur le côté, toujours les yeux sur les godasses, « on a plus envie d’avoir mal. » C’est simple, brut, vrai. Il relève la tête, l’observe, curieux de savoir ce qu’il en pense aussi, même si ça fait mal, même s’il déteste le rejet. Y a ses yeux qui semblent l’autoriser, y a sa bouche qui finit par le faire. « Tu peux l’dire si tu penses que c’est une connerie, Caïn. C’est pas parce que j’en ai envie que tu dois le vouloir aussi. » Il sourit un peu, d’un sourire triste dont il a le secret, Asher. On lui a déjà dit, mais ses mystères finiront par le bouffer, et y en a une tonne qui se cache derrière son regard, derrière son sourire. « Je pense qu’on a juste besoin de quelqu’un qui va pas nous lâcher, et qui nous aime. J’te lâcherai pas. » Et je t’aime, ça se comprend implicitement, même si y a ses yeux qui dévient de nouveau vers le sol.

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Caïn Devaux

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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyMer 28 Juin - 20:16

J’aimerais bien que tu me tatoues un jour Et le sourire de Caïn qui s‘agrandit parce qu’il aime entendre les gens qui lui son proche dire ça. Il se sent briller à chaque fois, parce que le tatouage c’est quelque chose de différent, c’est pas comme les cartes, c’est accepter de recevoir une partie de l’âme de Caïn dans sa chaire, quelque chose d’extrêmement personnel à ses yeux. Il est pas comme les autres artistes stupides, qui tatouent des putains de dauphins et des fleurs dégueulasses en ajoutant des effets aquarelle. Non. Il est pas comme ça. Il a cette démangeaison au bout des doigts, les idées qui fusent constamment quand il aime une personne trop fort, Serena, Bambi, Asher. Asher. « C’est prévu » depuis un moment, depuis longtemps en fait, il avait même pas demandé son avis au brun. C’était prévu, point final. Il hausse les épaules sourire amusé sur les lèvres, le corps pas très stable pour rester réellement droit. Ce que tu veux. Tu me connais assez pour me faire quelque chose qui me corresponde. Peut être. Peut être pas. Il a des idées, toujours, mais rien de précis qui se forme dans sa tête, le flou avant le décisif. « Je fais ce que je veux de toute façon en tatouage » diva, foutue diva et ses caprices de star. « Mais personne n’est jamais déçu » et ça c’est la vérité, même ceux mécontents au début, qui reviennent pour s’excuser, que maintenant ils comprennent son choix et que finalement c’est parfait. « On en reparlera sobre. Bourré c’est jamais une bonne idée, je serais capable de sortir mon dermographe et demain tu me tueras en voyant l’horreur que j’aurais fait. » Il rigole, il rigole encore et encore, parce que son corps est couvert d’erreurs, de nuits bourrées à faire des paris stupides, à inscrire des idioties sur sa peau, dans sa chaire, des idioties qui lui rappellent avant, quand tout était mieux, à l’école de danse.
Alors il boit Caïn, laisse l’alcool effacer les derniers souvenirs, ceux qui restaient accrochés avec insistance à son cerveau. Il boit pour cacher le doute, pour cacher la peur, pour cacher la fragilité. Ca fait trop longtemps qu’il a pas mis son cœur à nu comme ça, trop longtemps qu’il a pas ressenti quelque chose qui aurait pu donner une myriade de sentiments si la situation n’était pas celle là.On fait quoi là, parce qu’il a l’impression de foncer droit dans le mur avec Asher sur la place du passager. Pourtant ils sont grands, ils sont adultes, combien de fois qu’ils le passent à le répéter aux autres pour se faire écouter. Mais ce soir Caïn a l’impression d’avoir seize ans de nouveau, le cœur et le corps trop jeune, y a plus de prison, y a plus d’étaux. J’sais pas .Putain dis pas ça Asher. Dis pas ça, qu’il a envie de répondre. J’suppose que - on a plus envie d’avoir mal. y a l’hésitation dans sa voix, comme quelque chose qu’il a resassé encore et encore dans son crâne mais qu’il ne maitrise pas encore. Caïn l’écoute, les yeux rivés sur lui, sur son visage et la façon qu’il a de bouger la tête quand il parle. Tu peux l’dire si tu penses que c’est une connerie, Caïn. C’est pas parce que j’en ai envie que tu dois le vouloir aussi. Il secoue la tête Caïn. « Non c’est pas une connerie » loin de là, très loin de là. Parce qu’il pense pareil, mais qu’il n’a ptêtre pas le courage de le dire. Du moins pas jusqu’à maintenant. Jusqu’à ce qu’Asher lui offre ce sourire triste à vous déchirer le cœur, jusqu’à ce qu’Asher balance tout ça, dans le vide laissé par Caïn. Je pense qu’on a juste besoin de quelqu’un qui va pas nous lâcher, et qui nous aime. J’te lâcherai pas. Et les mots qui frappent droit dans la poitrine, Caïn qui se rapproche un peu, maladroit dans son ivresse. Il a juste les pulsions Caïn, et le sang qui bat à tout rompre dans ses tempes. Il doit avoir l’air ridicule Caïn. Mais là tout de suite il s’en fout un peu. C’est Asher contre e mur qu’il pousse doucement, Asher qu’il caresse du bout des doigts, avant de chercher de nouveau ses lèvres pour l’embrasser. Ptêtre que y a plus besoin de parler, qu’ils ont tous dit et que Caïn a juste besoin de lui prouver qu’il est prêt. « Regarde moi » qu’il lui murmure tout bas, pour le forcer à relever les yeux, à arrêter de fixer le foutu sol. Il a les mains qui se baladent Caïn, sur le torse, le long des côtes, curieux, il explore les plis du tissus avant de poser son front contre celui d’Asher, souffles qui se mélange, et le sourire gamin qui nait sur ses lèvres. « T’as pas l’impression d’être de retour au lycée » quand on fait le mur avec le coup de cœur, quand on flirt dans la chambre en espérant que les parents n’entendront rien, quand on grimpe sur l’arbre pour quitter la maison au petit matin. Il a le cœur qui bat aussi vite Caïn, ptêtre même un peu plus à cause de l’alcool ou à cause d’Asher. Qui sait.
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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyJeu 29 Juin - 19:39



Caïn & Asher
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Il lui pend au coin du pif, le rejet, dur et brutal. Ce serait peut-être mieux, il n’en a pas l’habitude, ça le secouerait, ça lui remettrait les idées en place, ça lui apprendrait à ne pas se taper n’importe qui et surtout pas Caïn. Et pourtant, y a tout son corps qui se languit de lui alors qu’il est à quelques mètres seulement, tous ses muscles qui se tendent, sa peau qui frissonne, ses yeux qui n’osent pas se relever pour ne pas se paumer complètement dans la contemplation du grand brun décharné. La situation est douloureusement semblable à trois ans plus tôt, à Sam et lui à poil dans le même lit, à Scarlett et la crise qu’elle avait pétée à juste titre. Ça y ressemblera demain, après-demain, quand Lena ou Bambi ou Swann apprendront qu’il s’est passé quelque chose, parce que comme toutes les choses qui ont de l’importance, ça ne restera pas secret. Y a la culpabilité qui mord les joues d’Asher, les rougit un peu, la culpabilité et pas l’alcool, pas vraiment. Il ne devrait pas être là alors qu’il est amoureux d’Elena, il ne devrait pas en avoir envie alors qu’il pleurait à peine une heure plus tôt, il ne devrait pas imaginer Caïn nu alors qu’il mate toujours ses baskets, mais c’est pourtant le cas. Y a une part de lui qui se dit qu’y a peut-être un soupçon de vengeance dans sa trahison, qu’y a peut-être une envie de tourner la page sans passer le deuil, mais c’est pire, c’est bien pire, il le sait à la façon dont son cœur s’emballe alors que son pote lui dit qu’il a tort, que ce n’est pas une connerie. Bien sûr que ce n’est pas une connerie. Y a un creux dans son cœur et une certitude qui se fait sa place, progressivement, bête et sournoise, celle qui lui souffle que ce n’est pas un coup d’un soir, qu’il y a trop de sentiments derrière, trop d’envies et de désir et de réelle affection, trop de soirées passées à se battre avec des gros bras et trop de verres de vodka descendus. « Caïn », il souffle alors qu’il s’apprête à relever les yeux après avoir parlé, parce qu’il ne le lâchera pas mais qu’il ne s’accrochera pas à lui non plus s’il ne veut rien de tout ça. Caïn, et le murmure se perd contre le torse de son ami qui est soudain très près, trop près, qui le pousse contre le mur dans un geste moitié romantique, moitié violent, les doigts frôlant ses côtes et la bouche soudain sur la sienne, lui filant des papillons dans le bide et une gaule comme pas permis, des choses qu’ils peuvent s’avouer parce qu’ils n’ont plus quinze ans, parce qu’ils ne sont plus puceaux, parce qu’ils ont vécu trop de merdes pour ne pas se dire la vérité sans détours. Il lui dit de le regarder, Caïn, et Asher s’exécute comme à chaque fois qu’il entend sa voix, comme à chaque fois qu’elle l’appelle. Y a quelque chose d’impérieux et de doux dans la manière qu’il a de lui parler, et il sait pourquoi, Asher. Il sait que Caïn ne supporte pas la misère humaine, sait qu’il n’est qu’un énième clébard de bord de route qu’il recueille. Il en a croisés, des gens comme lui, des pas-tout-à-fait-adultes paumés dans leurs vies, qui ne font que des conneries, qui ne sèment que le chaos. Peut-être aucun comme Asher, cela dit, avec la vie qui vibre dans son corps entier mais cette envie d’en finir, même rengaine lancinante, toujours trop proche du bord du gouffre avec l’envie de sauter et de s’écraser la cervelle au sol. Il se demande, Asher, s’il en connait beaucoup, des comme lui, des qui seraient prêts à renoncer à la vie par simple lassitude, par ennui, par honte aussi. Alors oui, quand il lui dit de le regarder, il le fait. Y a que ses yeux qui l’empêchent encore de faire le grand saut. Ses yeux, et ses traits d’esprit. Ouais, ils sont de retour au lycée, à quelques détails près. « Pitié, dis-moi que tu n’es pas une future reine du bal qui me demande de l’accompagner à la soirée de fin d’année mais qui va finir par sucer l’un des mecs de l’équipe de foot dans les toilettes. » Il rit doucement, l’observe. « C'est une histoire vraie. » Il a pas eu que des moments heureux, Asher, loin de là. C’était pas triste non plus, pour peu qu’on aime le caviar, le champagne, les fêtes aux derniers étages des plus grands immeubles new-yorkais, ce n’était pas triste non plus lorsqu’on était habitué. C’était juste normal. Mais avec le recul, c’est une vie de merde. On n’apprend pas les vraies valeurs, le vrai travail, le vrai amour. C’est un monde de faux semblants et de requins, où les petits poissons se font bouffer. Et s’il a survécu là-bas aussi longtemps, c’est peut-être qu’il n’est pas aussi innocent qu’on ne le pense. « J’avais mauvais goût, au lycée. Je t’aurais pas vu. Et si je t’avais vu comme je te vois maintenant, j’aurais rien dit » il souffle, glisse sur le jean de Caïn, les doigts dangereusement proches de la ceinture. On est con quand on a seize ans, à vouloir faire rentrer les gens dans des cases, à pas avouer qu’on aime les filles et les mecs par peur d’être insulté, d’être montré du doigt. « Mais si c’était une question rhétorique et que tu voulais me demander si j’avais le cœur qui bat à deux-cent à l’heure et des insectes plein les tripes, alors ouais. » Y a ses lèvres qui rattrapent celles de son pote, lentement, les doigts qui déboutonnent son jean, encore. Deuxième fois de la soirée. On compte encore, après ? On compte encore quand le décor devient trouble, que tout tangue dangereusement, qu’y a une boule qui se forme au fond de l’estomac, le vomissement qui pointe. Ta gueule, ventre, ils ont juste besoin d’un moment, ils pourront gerber dans une petite heure. « Tu me rends dingue. » Et les larmes qui lui montent aux yeux alors qu’il enfouit son visage dans le cou de Caïn, dessine ses tatouages du bout de la langue et des dents. Il le rend dingue et ça le rend triste, Asher, ça le rend triste parce que les sentiments s’affolent, parce qu’il ne les comprend plus, parce qu’être ici est ce qu’il souhaite le plus au monde mais qu’il a peur de la chute, qu’il a peur du lendemain, qu’il a peur de la solitude et de la fin. Il est pas prêt à dire au revoir aux sentiments qu’il découvre ce soir.
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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyMer 26 Juil - 20:01

Caïn Ca frôle dans son oreille, cette voix qui le brûle, et dans son corps ça trésaille. C’est pas normal, c’est pas comme ça, et pourtant y a le cœur qui bat, les idées qui s’embrouillent et les mains qui se perdent. Vagabondes. Caïn, comme un echo, comme un soupire, soupire qu’il voudrait imiter alors qu’il se colle à Asher, alors qu’il essaye de déconner. Yeux dans les yeux et le rire qui meurt à peine envoler. Y a trop de sensations, trop de sentiments, il se sent trop à l’étroit dans son corps, et son âme qu’a besoin de s’envoler. Il l’embrasse un peu, beaucoup, il l’embrasse et recommence, conneries au bout de la langue ptêtre pour rendre ça moins prétentieux. Et ça fait rire Asher. Bon sang ce qu’il est heureux d’entendre rire Asher. Il pourrait tout donner pour le voir sourire contre son mur, plutôt que chialer sur le carrelage souillé des toilettes. C’est mieux comme ça, c’est plus juste, c’est plus correcte. Pitié, dis-moi que tu n’es pas une future reine du bal qui me demande de l’accompagner à la soirée de fin d’année mais qui va finir par sucer l’un des mecs de l’équipe de foot dans les toilettes. ils sont proche, front contre front, et Caïn qui explose de rire quand il entend son ami parler. C'est une histoire vraie. Malheureusement elle sonne trop vraie pour être fausse et Caïn qui secoue la tête soupirant doucement. « Non. Promis. J’ai jamais aimé les footballeurs. Par contre reine du bal je peux rien promettre, parait que je suis en tête des pronostic » il raconte n’importe quoi Caïn, débite des conneries plus vite que son ombre et c’est comme ça depuis trop longtemps. C’est juste lui et sa bouche stupide, lui et son cerveau déglingué parce que c’est plus facile de rigoler que de pleurer. Foutu Pierrot, foutu clown triste et le sourire qu’il peint en permanence. Ou presque. Mais pas ce soir. Surtout pas ce soir.
J’avais mauvais goût, au lycée. Je t’aurais pas vu. Et si je t’avais vu comme je te vois maintenant, j’aurais rien dit. Et ses doigts sur son jean qui glissent au fil de ses mots, le sourie de Caïn qui s’étire et son souffle qui se fait plus lourd. Il connait la suite Caïn ou du moins il l’imagine. « J’étais pas non plus comme ça au lycée tu sais, ptêtre que tu m’aurais vu » non. Qui est-ce qu’il pense tromper en balançant une connerie pareille. Il était exactement comme maintenant, les tatouages en moins et le cœur qui battait à cent à l’heure, le rythme de la vie donné par son Cygne préféré. Bon sang ce que parfois ça lui manque le lycée, c’est années de folie et tout qui se mélange, la danse, l’amour, la découverte. C’était New York après la Louisiane, c’était les planches après le Bayou, c’était la famille de nouveau après le deuil. « Non je déconne, j’avais juste moins de chemise à carreaux et plus de peau blanche. Par contre surement que moi jt’aurais vu » même s’il n’aurait pas accroché son regard de la même façon, même s’il aurait surement juste rigolé, donnant un coup de coude à Swann pour qu’elle regarde le brun passer. Il se perd un peu dans ses pensées, Swann qui danse un instant sur les rebord de sa conscience, Swann qu’il efface d’un coup de main quand Asher reprend. Mais si c’était une question rhétorique et que tu voulais me demander si j’avais le cœur qui bat à deux-cent à l’heure et des insectes plein les tripes, alors ouais. Ouais ; C’était ça qu’il voulait dire. Ou un truc dans ce genre. Bien niaiseux, bien stupide, bien ridicule au possible. Mais c’était ça. Et quand il s’apprête à répondre y a Asher qui l’embrasse de nouveau et soudain c’est plus possible de son concentrer sur des mots, bien plus simple de le faire sur des gestes. Il sent ses doigts qui déboutonnent son pantalon et sans doute qu’il fait pareil, il sait plus vraiment, y a le cerveau qui se met sur pause et le corps qui prend le dessus.
Tu me rends dingue. Y a les larmes dans le creux de son coup et la détresse dans l’aveux d’Asher. Pourquoi ça lui déboite le cœur comme ça ? Pourquoi est-ce que ça lui donne envie de le consoler, de le protéger. Il est grand pourtant Asher. Il est grand. Plus grand que lui. Mais y a cette faiblesse qui fait ressortir le gamin, le gosse qu’a jamais vraiment su aimer ou être aimé. « Hey. Pleure pas. Pleure pas. » il s’écarte un peu, attrape son visage entre ses mains, embrasse les larmes, encore, encore. C’est salé, c’est triste, c’est beau. Il a les doigts qui glissent sous son t-shirt qui le débarrassent de son haut alors que ses lèvres glissent le long du coup, de l’épaule, sur le torse. « C’est pas grave tu sais, c’est des trucs qu’on contrôle pas. Qu’on contrôlera jamais » qu’il murmure contre sa peau, descend un peu le long de son ventre, les mains qui terminent de le débarrasser de son pantalon. Il remonte doucement avant de le serrer contre lui un peu plus fort, les mains qui se perdent dans ses cheveux, le cœur qui dérape pour la millième fois de la soirée. « T’as le droit de ressentir ça. » qu’il lui murmure tout bas, comme on rassure un enfant, qu’on lui dit que ça va aller, qu’il peut sauter, qu’on sera là pour le rattraper. Promis juré. « Tu me rend dingue aussi Asher, et je le regretterais pas » jamais, ou peut être demain quand l’alcool se sera dissipé. Mais pour le moment il est confiant. Il a les doigts qui glissent le long du dos et de nouveau il recommence à l’embrasser, encore un peu plus. Ils sont envahissant ces doigts, à la conquête de chaque parcelle de peau, de relief des os le long de la colonne vertébrale. Pourtant il s’arrêtent à la limite, le regarde de Caïn dans celui d’Asher, comme l’autorisation à continuer.
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Asher Bloomberg

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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyMer 26 Juil - 23:40



Caïn & Asher
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Ça lui semble facile de croire Caïn lorsqu’il lui murmure qu’il ne faut pas pleurer, mais il n’est pas comme ça, Asher. Il n’est pas du genre à écouter ce qu’on lui dit, pas du genre à croire les belles paroles mielleuses que l’on sert pour faire croire que tout va bien. Tout ne va pas bien. C’est la merde avec Lena, c’est la merde avec les gosses, ça sera bientôt la merde avec Swann. Et avant tout, c’est la merde au fond de ses entrailles, au creux de son cœur, c’est la merde dans sa tête et il n’a pas d’autre moyen d’extérioriser ses sentiments qu’en pleurant. Sauf qu’il ne peut pas continuer, parce qu’il sent les tissus glisser, son t-shirt en premier, les mains qui se promènent, qui font leur chemin sur sa peau. Ça sera ta faute, Caïn, si j’ai le cœur brisé à la fin du voyage, ta faute si je continue de pleurer malgré ton interdiction. Ta faute, et celle de tes foutues lèvres. Ses lèvres qui sillonnent son épiderme, qui le marquent, doucement, comme une caresse. Il n’est pas violent, jamais, il n’est pas brutal. Y a juste ses lèvres qui font la course jusqu’à son nombril, lui filent des frissons le long de sa colonne vertébrale. Il lui coupe le souffle, à ce rythme il va finir par crever d’asphyxie. Mais il remonte et tout va bien, tout va bien parce qu’il le serre dans ses bras et qu’Asher lui rend son étreinte, cent fois, mille fois plus fort, la joue contre sa mâchoire et les larmes qui continuent de couler lentement, qui ne s’arrêtent plus, les lèvres pincées pour ne pas sourire à l’envers, pour ne pas lui montrer qu’il y a son cœur qui se craquèle. Mais tout va bien, oui, tout va bien et il se le répète, tout va bien parce que Caïn lui dit que ce n’est pas grave et qu’il a envie de le croire. C’est pas souvent qu’il fait confiance à ceux qui lui disent de ne pas avoir peur, de ne pas être triste, parce qu’il aime penser qu’il est le seul à pouvoir contrôler et comprendre ses sentiments. Il n’a jamais vraiment obéi, Asher, n’a jamais été un petit chien bien dressé, quelqu’un que l’on mène à la baguette. C’est un électron libre, tout le temps, pour tout. C’est un électron libre et c’est peut-être ce qui l’amène à consentir aux mots de Caïn, à les assimiler, les digérer. Être d’accord, finalement, quand les barrières cèdent enfin, quand les larmes s’évaporent sous ses baisers. Il est à poil, il pense, presque, y a plus que son caleçon et toutes les fringues de son ami, soudain trop encombrantes. « J’suis pas certain d’avoir le droit, mais je le ressens quand même », il murmure pour toute réponse, je le ressens, l’amour, je le ressens, le besoin d’être près de lui, de le bouffer des yeux et des lèvres. « Je te fais confiance. » C’est beaucoup pour lui, de dire ça, de se révéler de cette façon, de mettre son cœur à nu. C’est comme une autorisation de lui faire du mal, comme un permis de détruire, mais il lui octroie parce qu’il sait qu’il ne s’en servira pas, qu’il ne le blessera jamais. Ou juste un peu. Beaucoup. Terriblement. Quand il choisira Swann, quand il choisira Bambi, quand il suivra l’une des voies toutes tracées qui se déroulent à ses pieds. Asher n’a pas de plan de vie, lui. Il était avec Elena cinq heures plus tôt, il sera avec quelqu’un d’autre demain. La dernière fois qu’il s’est mis en tête de rester avec quelqu’un, ça ne s’est pas bien passé, ça a fini avec deux cœurs brisés et trop de sanglots, trop d’alcool, trop de regrets. Y a rien de tout ça, là. Y aura rien de tout ça. Ou du moins, Caïn n’en saura rien, et ça lui suffit.

« J’te fais confiance », il répète machinalement, comme pour le graver une bonne fois pour toutes dans sa tête. Ses mains font le même chemin que leurs jumelles, virent le t-shirt et le jean, finissent par se débarrasser du dernier vêtement qu’il porte lui-même. C’est con, il hésite pas quand il se fout à poil, mais il a un instant de gène, de trouble, comme si Caïn allait soudain lui dire que ce n’est qu’une blague, qu’il ne veut pas vraiment de tout ça, comme si ça allait se retourner contre lui dès qu’il laisserait tomber sa garde. C’est ce qu’il s’est passé, l’autre fois. C’est ce qu’il s’est passé quand il y a eu Samuel, quand il y a eu Elena. Le piège finit toujours par se refermer sur lui, même si ça se fait parfois à retardement. Il a la seule réaction logique, du coup : foutre Caïn à poil aussi, doucement, comme on dévoile un cadeau. Il est toujours assez délicat, Asher, assez doux et précautionneux, pudique malgré ce que l’on pourrait penser. Ses yeux ne s’attardent pas sous la ceinture, restent plantés dans ceux de son ami, dans son putain de regard déroutant, ses deux billes qui jouent au clair-obscur, qui le font totalement chavirer, s’écraser contre les rochers. « Bon », il souffle nerveusement, se relève pour faire totalement face au cajun. « Tu as déjà », il commence, se ravise, relève quand même le ton de sa voix en fin de phrase pour laisser penser qu’il s’agit d’une question. Il n’a pas vraiment peur, lui, parce qu’il sait que quand les sentiments sont là, rien n’est terrifiant, rien n’est brutal, mais il craint que Caïn n’ait cette appréhension, lui. Il sait pas, en réalité, s’il a déjà couché avec un autre homme, si ça lui est déjà venu à l’esprit avant ce soir. Sûrement. La plupart des mecs lui auraient foutu leur poing sur la gueule, dans une situation similaire. Pas Caïn, jamais Caïn. Il pose ses lèvres sur les siennes, d’abord tendre et ensuite violent, d’une violence douce, pas sauvage, une violence qui montre simplement à quel point il le désire. Il ne bouge pas, Asher, reste docilement contre le mur, Caïn attiré contre lui, pris dans ses filets, au moins pour ce soir. Y a le désir qui bouillonne dans son bas-ventre, qui s’insinue timidement entre eux, qui prend bientôt trop de place. Y a le souffle lourd, les doigts qui effleurent le bas du dos, soulèvent un peu le corps fin de son ami, l’invitent à se serrer davantage contre lui. Les automatismes reviennent, ridicules parce qu’il n’a pas fait ça depuis une éternité, parce qu’il n’a fait ça qu’avec Samuel. Mais les corps s’apprennent trop vite, trop facilement. Debout contre un pan de mur, ils tanguent, respirent un peu trop fort. Ça dure une éternité, ça dure une poignée de secondes. C’est jamais assez long quand le corps déborde de sentiments. C’est jamais assez long, et Asher reste dans les bras de Caïn un moment, le souffle coupé, la nuque humide, lèvres scellées entre elles, contre les siennes. Y a des moments dont il ne se rappelle plus, après. Comment ils atterrissent sur la petite banquette qui fait le coin de la pièce, comment ils se retrouvent à faire de nouveau l’amour, à passer la moitié de la nuit enlacés, à s’embrasser. Au bout d’un moment, Asher s’endort, quand les paupières deviennent trop lourdes. Il s’endort et ne se réveille que quelques heures plus tard, aux premiers rayons du soleil. Il se réveille et n’est plus saoul, n’est pas totalement conscient. Il tourne la tête vers Caïn, se souvient. Il sait pas s’il regrettera, lui, ça l’amuse plus qu’autre chose. Il aura le temps d’être triste plus tard, s’il lui dit qu’il ne veut pas en parler, qu’il ne veut pas réitérer. Y a la culpabilité d’avoir trahi Lena qui lui lacère les côtes et, en même temps, les sentiments pour son ami qui se déchaînent, qui prennent toute la place, l’envahissent totalement. Il se redresse un peu sur la banquette, sent le cajun bouger. Il s’en voudrait presque de le réveiller comme ça, mais c’est même pas le cas. Il plante son regard dans le sien, vole un baiser sur ses lèvres trop pâles, et murmure à son attention : « tatoue-moi »

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MessageSujet: Re: si j'arrêtais de faire semblant (casher)   si j'arrêtais de faire semblant (casher) EmptyLun 7 Aoû - 17:36

J’suis pas certain d’avoir le droit, mais je le ressens quand même Depuis quand on n’a pas le droit, depuis quand on doit se bâillonner dans ses sentiments ? Depuis quand faut tirer un trait sur ce que le cœur et le corps gueulent à plein poumons. Ca lui fait mal Caïn, d’entendre ça. Ca lui fait mal de voir Asher comme ça, Asher dans sa cage qui même la porte ouverte n’arrive pas à s’envoler. C’est con parce que Caïn serait surement un des premiers à le comprendre, à savoir que oui, y a des choses qu’on ne peut pas. Bambi et les yeux de la biche, le cœur qui dérape quand elle se glisse contre lui. Swann et ses yeux de braises, le retour dans un bar et le cœur qui meurt une nouvelle foi pour un simple regard. Asher et ses yeux coupables, Elena et tout le reste à côté et cette putain de culpabilité. On peut pas, on a pas le droit. Et pourtant. Pourtant. Caïn il en a trop eu des barrières toute sa vie, des barrières posées et imposées, des barrières pour se cacher. Il en a assez Caïn c’est trop maintenant. Je te fais confiance. Comme une balle dans le cœur, parce que c’est rare qu’on accepte de lui faire confiance, parce que les gens s’arrêtent trop souvent au devant, aux apparences, et que la confiance s’étiole. Mais pas ce soir. J’te fais confiance qu’il répète encore comme pour souligner la chose, et les mains d’Asher qui deviennent baladeuses, qui le déshabillent à son tour comme pour corriger l’injustice. Caïn ne répond rien il se contente juste de regarder son ami, imprimer chaque expression, chaque sourire manqué, chaque soupire dans son cerveau.
Bon et maintenant ? Y a le rire qui veut sortir mais que Caïn retient, y a les mains qui viennent se poser sur la peau d’Asher comme pour pas chuter, y a leurs regards qui se mélangent, l’incertitude qu’il lit dans celui de son ami. Tu as déjà « Oui » parce que ça sert à quoi de mentir à ce moment là ? Parce qu’au fond ça n’a jamais été un secret, parce qu’il y a les hommes et les femmes, il y a l’entre deux aussi et tous ces spectres de possibilité. Il y a l’âme dans un corps et au final l’enveloppe qui n’importe que peu. Parce qu’il a ce besoin Caïn, celui qui gronde quand il est seul, quand la peau est froide, quand le cœur est lourd. Il a ce besoin trop souvent, celui qui rend Bambi si triste, celui qui le rend si décadent. C’est pas sa faute pourtant, il fait des efforts, mais ça marche jamais vraiment.
Puis y a les lèvres d’Asher contre les siennes, y a le besoin qui fait voler les doutes. C’est doux, c’est dur, c’est violent ou délicat, un peu de tout mélangé, et trop de choses réprimées qui font surface. Il frissonne sous les caresses d’Asher, soupire sous ses baisers, rigole quand ils se retrouvent un peu partout, éparpillés dans une pièce qui n’est pas faite pour ça. Il a l’impression d’avoir seize de nouveau, quand il mord l’épaule d’Asher pour ne pas chuter. Rester avec moi, me lâche pas. Il se perd Caïn, encore et encore, il se perd avec Asher et c’est ça qu’est bon. Ca efface tout, rien qu’un instant. C’est pas un remède miracle mais ça fonctionne, placebo contre la douleur, le désir et le plaisir, puis Asher.

Il sait plus trop Caïn, comment ils ont atterrit là, sur cette banquette avec Asher dans ses bras qui s’endort alors que lui cherche à rester encore un peu dans la torpeur, ne pas laisser la réalité grimper de nouveau. Va-t-en la réalité il en veut pas Caïn. Non. Oh non. Il en veut pas. Il veut pas penser au reste, aux autres. Il se contente de rester là, les yeux ouverts et le corps qui désaoule lentement mais surement, Asher qui respire paisiblement contre lui. C’est pas si mal pourtant. C’est pas si mal.
Il finit par chuter Caïn, ferme les yeux au petit matin, quand les quelques rayons de soleil rebelles traversent les rideaux. Il finit par chuter parce qu’il ne tient plus.
Puis y a du bruit, des mouvements à côté de lui, sommeil fragile brisé et Caïn qui rouvre les yeux avec la certitude que cette journée ne sera pas des plus agréables. Le mal de crâne et la fatigue combinée. Ptêtre qu’il travaillera pas, ptêtre qu’il trainera juste dans les pattes des autres, comme la loque qu’il est. Puis il tourne la tête et y a Asher qui remplit son champ de vision. Asher qui vient l’embrasser et Caïn qui émerge complétement. Ah c’est vrai. Oui. C’est vrai. Asher et son regard de gamin au réveil, Asher qui brûle contre lui. Est-ce qu’il regrette maintenant qu’il voit plus claire ? Peut être. Un peu. Ca viendra quand il croisera Elena ou Bambi. Ca viendra. Mais pour le moment il préfère oublier. tatoue-moi Là ? Comme ça ? Y a le rire qui s’échappe et Caïn qui secoue la tête avant de déposer à son tour un baiser sur les lèvres d’Asher. « Pas tout de suite love c’est pas le moment » pourtant y a les envies qui fourmillent, le besoin de se saisir du dermographe pour encrer la peau du brun. « Ca se passe pas comme ça, c’est poison tout ça » l’encre indélébile qui reste à jamais, qui marque quelque chose qu’Asher regrettera peut être quand il sera vraiment réveillé. Il veut pas être complice de ça Caïn. Il sait qu’Asher sera surement blessé de son refus, alors doucement il l’attire contre lui, glisse ses mains le long de son torse pour l’empêcher de fuir. « Je te dirais quand ça sera le bon moment » qu’il lui murmure tout bas avant de venir déposer un baiser sur sa tempe, puis sur sa joue, sa mâchoire et son cou.
« T’es obligé de travailler ? » qu’il vient lui chuchoter au creux de l’oreille, sourire gamin et l’idée qui germe. Tant qu’ils ne quittent pas cette pièce qu’est-ce qui peut se passer pas vrai ? Allez viens on n’y va pas, on reste la journée sous les draps. pour se protéger quelques heures encore, avant de décider s’il faut chialer ou pas.
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