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 hurt. (felix)

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MessageSujet: hurt. (felix)   hurt. (felix) EmptyLun 24 Juil - 6:22

deux jours que c’est arrivé. deux jours passés dans le noir, à broyer du noir. à ne vouloir voir personne. deux jours à ruminer sur ton sort et à penser au plan d’attaque, de revanche. c’est sûrement pas très intelligent. mais t’acceptes pas de rester comme ça, impuissante. blessée. y a ces entailles un peu partout sur le visage. l’arcade recousue comme chez le boucher, parce que sil n’est pas très doué. y a cet hématome énorme longeant le flanc, chaque nuit un peu plus violacé encore. c’est comme si ça ne s’arrêtait pas. y a cette côte qui te cause du soucis, fêlée sans doute. tu sais pas trop, tu sais juste qu’elle t’empêche de prendre ton souffle correctement, qu’elle te laisse comme une loque. faible. et plutôt mourir que de laisser quelqu’un te voir dans cet état. alors quand la douleur s’infiltre une fois de plus comme une centaine de petites lames insérées entre tes côtes, tu décides que c’en est assez. que tu vas quitter l’appartement de soan pour quelques heures, laisser sil en plan s’il te cherche. mais ça te fait beaucoup trop mal pour être supportable et il faut en finir vite avant que ça ne finisse par te rendre dingue et que tu ne t’arraches cette côte de tes propres mains. y a pas beaucoup d’endroits où tu pourrais aller. l’hôpital ? hors de question. t’es bien loin d’avoir la somme nécessaire pour te payer ce genre de soin, sans penser aux heures d’attentes à passer dans une salle d’attente avec une vingtaine d’autres estropiés plus ridicules les uns que les autres, tout ça pour se laisser tripoter par un incapable qui vous chargera dix briques pour une heure passée sous un bistouris. y comme une vague d’angoisse qui te prend la gorge et qui te noue l’estomac quand tu te retrouves dans l’enceinte pourtant, paniquée à l’idée de se retrouver parmi les morts. mais tu passes ton chemin, tête baissée et doigts crispés autour d’un sac en bandoulière qui a sans doute vécu son temps. tu marches jusqu’au seul endroit qui ne te paraît pas trop insensé - bien que totalement irritable : le dispensaire. peut-être encore pire que l’hôpital en lui-même, bien qu’il s’agisse du seul endroit où l’on pourra te remettre d’aplomb, sans trop de coûts. alors la réceptionniste ne bataille qu’une vingtaine de minutes pendant lesquelles tu lui fais les gros yeux, en demandant expressément le nom de l’un de leurs internes. le seul que t’accepterais de laisser t’approcher dans un cas pareil. et aux deux heures d’attente qu’il aura fallu endurer, s’ajoutant à la troisième pour avoir fait un caprice et attendre qu’il se libère, tu finis enfin dans l’une des cabines, déjà lassée d’avoir à attendre les pieds pendus sur le lit d’hôpital. malgré la douleur lancinante qui t’empêche jusqu’à marcher correctement, t’es déjà en train de farfouiller un peu partout, à foutre dans tes poches tout ce qui pourrait te servir - compresses, pansements, désinfectant. tu remplis tes poches sans aucune pitié ni honte, parce que tu seras bien incapable de te permettre d’acheter tout ça, et que les stocks partent plus vite qu’on ne l’imagine quand tu passes la moitié de ton temps à recoudre tes imbéciles de frères. à tel point que tu sursautes comme une enfant prise sur le fait quand il passe enfin le rideau pour te soulager de tes peines. t’as les mains pleines de matériel quand tu lances pourtant un j’étais dans le coin grognon, pour pas avouer l’horrible vérité. non, nora caldwell garde le menton bien haut, avoue jamais qu’elle est comme toutes les autres. humaine. tu diras rien ? tu te sens pourtant le besoin de demander, tes yeux retrouvant les siens avec inquiétude, quand tu finis par reposer les quelques trucs sur le plateau. il manquerait plus que tu te fasses jeter dehors et qu’il te reste plus qu’à crever sur le trottoir. ça, ce serait vraiment le combo gagnant.
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MessageSujet: Re: hurt. (felix)   hurt. (felix) EmptyJeu 27 Juil - 15:58


A person is, among all else, a material thing, easily torn and not easily mended ☾ Le dispensaire, t'aimes pas trop ça. Pas du tout, en fait. Dans ta tête, c'est même pire que les gardes de nuit aux urgences. Parce que y a tellement de crasse, de malheur, de désespoir, tellement de gamins au destin brisé, de rêveurs aux idéaux avortés. Ca te fait mal, ça te fend le cœur, alors tu comptes pas tes heures, tu passes de lit en lit de chambre en chambre de patient en patient, avec pour seules armes ton cœur grand comme le monde et ton sourire à faire crever d'amour un gangster. T'essayes d'alléger leurs peines, de les soigner du mieux que tu peux. Tu débordes d'affection pour ces âmes abîmées, ces êtres échoués qui n'attendent que d'être sauvés. Tu donnerais absolument tout pour voir une lueur d'espoir se rallumer dans les yeux de quelqu'un, enfant vieillard clodo prostituée peu importe, ils ont tous la même valeur à tes yeux. Ce sont tous des humains avec une vie, des sentiments, des émotions, des proches. Ce sont tous des êtres doués de pensée, capables de respirer, de bouger, de parler. T'as toujours trouvé ça fascinant, beau à en chialer. T'es trop sensible Felix, avec ton âme d'artiste et ton cœur d'enfant, tu mets trop d'énergie dans un boulot qui te tue déjà à petit feu.

Tu repousses une énième paire de rideaux bleus hideux pour te retrouver nez-à-nez avec une brune dont tu connais trop bien les traits abîmés. « Nora ? » Prise en flagrant délit, elle sursaute et se retourne vers toi, le regard orageux et l'allure de bouledogue prêt à en découdre. Quand elle voit que c'est toi, elle se calme, son visage retrouvant son masque éternellement boudeur auquel t'as fini par t'habituer. « J’étais dans le coin. » Tu croises les bras et hoches la tête. Oui, c'est cela. Tu lui lances un regard qui lui fait comprendre que tu vois à travers ses mensonges et son air d'ours mal léché. Elle le sait, de toute façon, elle est pas conne, elle sait comment tu fonctionnes, elle sait que tu sais, que tu la connais trop bien, qu'elle a beau mentir pour conserver son honneur, t'es pas dupe. Alors tu dis rien. Tu lui laisses sa fierté ridicule, son menton levé en l'air comme un doigt d'honneur à la vie. Tu poses pas de questions, parce qu'elle aime pas ça, parce que y en a pas besoin. Tu juges pas, tu demandes pas de comptes, tu dis rien. Elle repose d'elle-même les affaires qu'elle était en train de subtiliser et tu lui lances un sourire reconnaissant. T'aurais eu du mal à expliquer cette baisse soudaine dans les stocks à ton supérieur. « Tu diras rien ? » Tes yeux s'écarquillent sous l'effet de la surprise. C'est la première fois qu'elle se montre vulnérable, qu'elle avoue une faiblesse, une peur. T'as pas de mots pendant quelques secondes, trop choqué qu'elle ait finalement assez confiance en toi pour fissurer son armure. « Je... Bien sûr que non, j'dirai rien, tu l'sais bien. Allez, montre-moi c'que t'as cette fois. » Et tu t'approches d'elle comme si de rien n'était, comme si c'était normal qu'elle soit couverte d'hématomes de cicatrices de points de suture mal foutus.

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MessageSujet: Re: hurt. (felix)   hurt. (felix) EmptySam 29 Juil - 23:27

il a l’air surpris de te voir felix. il devrait pas, tu viens plus souvent que ce qu’il faudrait. beaucoup plus souvent que ce que t’aimerais, en tout cas. ou bien serait-ce le fait de te prendre la main dans le sac ? les mains pleines de tout un tas de matériel qui pourrait te servir ? ouais, c’est sans doute ça. tu sais pas trop. mais t’as pas le choix que de tout reposer, maintenant. un peu grognon parce que c’est maintenant qu’il décide de se pointer alors que ça fait des heures que tu l’attends. maintenant, pile poil où tu refaisais ton stock de désinfectant pour les cent prochaines années. heureusement qu’il est pas entré quelques secondes plus tôt, t’aurais même pas pu remplir tes poches. mais il est là maintenant, et il promet de rien dire sur ta petite bêtise. bien. hochement de tête assuré, pour reprendre du poil de la bête. t’as plutôt intérêt. y a les sourcils froncés qui coulent jusqu’à lui, comme pour paraître menaçante. les membres tendus d’avoir laissé entrapercevoir un morceau d’humanité. mais tu te reprends vite nora, sûrement un peu trop parce que y la lame imaginaire qui s’enfonce à nouveau entre tes côtés quand tu tires sur ta veste par simple geste d’orgueil. comme pour prouver que t’as pas besoin d’aide, pas besoin de lui, ni même besoin de personne. que t’es là de ton propre gré, parce que tu l’as décidé. pas parce que t’as passé la dernière soirée incapable de dormir, que t’es prête à étrangler le premier qui viendrait te faire un peu trop chier alors que tu restes éveillée par le grand pouvoir du café. tu gardes la face en tout temps quand tu reviens t’asseoir sur le lit d’hôpital, non sans une certaine difficulté. c’est rien du tout. le menton bien haut, l’air de dire nora caldwell ne flanchera pas. comme si t’en avais vu des pires que ça, et c’est sûrement vrai. parce que tu passes tes journées dehors, à te battre avec le premier con venu. parce que t’es le garçon déguisé en fille, celle qu’on emmerde pas à moins d’en payer le prix. et si cette fois c’est plutôt toi qui paye le prix, t’as au moins la fierté de pouvoir te dire que tu t’es pas laissée faire. que t’as rendu tous les coups, même quand ça servait à rien, même quand t’étais déjà désignée perdante avant même de n’avoir commencé. mais y a rien de juste dans ton monde nora, y a que les gros rats qui peuplent vos rues, que les connards qui se pensent au-dessus de vous. enfants des bas mondes. abandonnés. laissés pour compte. vous vous laisserez pas faire. vous crierez au monde entier que vous l’emmerdez s’il le faut. tout, du moment qu’on ne vous oublie pas. tout, du moment que vous laissez une trace, aussi laide soit-elle. pas de répit pour les gens comme toi, y a qu’à se battre jusqu’à tomber sur plus fort que vous, jusqu’à y laisser sa peau. pas ce soir, nora. pas ce soir. attention. et tu peux pas t’empêcher de couiner un peu quand tu le vois s’approcher de la blessure, du gros hématome qui s’est formé sur ton flanc. toi-même t’es incapable d’y voir clair là-dedans. c’est trop douloureux pour que tu puisses pencher la tête et admirer l’étendue des dégâts. tu sais pas à quoi ça ressemble vraiment, si y a besoin d’autres points. et si tu sais que felix pourrait savoir un peu mieux que toi, t’es quand même réticente à le laisser s’approcher et poser la main sur toi, comme à chaque fois. pas que ça m’fasse mal, hein. j’ai juste pas envie que tu me casses une côte ou un truc du genre. et puis tu te reprends à nouveau, comme à chaque fois que tu penses laisser passer quelque chose. y a le regard suspicieux qui le quitte pas d’une seconde, analysant le moindre de ses mouvements. prête à sauter du lit et t’barrer en mode ninja s’il le faut. et puis tu le vois qui s’approche. encore. et encore. encore un peu et tu crois bien que ta mâchoire pourrait se briser elle aussi sous la force que tu lui imposes. mais tu bronches pas. pas même lorsque t’as enfin l’impression après une éternité qu’il pose enfin le doigt sur la plaie et que c’est pire que tout. bon, t’en as pour longtemps ? ça sonne un peu agressif. impatient. mais tu peux pas t’en empêcher, ça t’échappe sous le coup de la douleur. et de la colère. parce que même s’il a pas le choix, il te fait mal. et tu l’insultes peut-être de tous les noms dans ton esprit en espérant qu’en un claquement de doigt, tout soit enfin terminé.

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MessageSujet: Re: hurt. (felix)   hurt. (felix) EmptyJeu 3 Aoû - 23:15


A person is, among all else, a material thing, easily torn and not easily mended ☾ Elle hoche la tête, sérieuse comme une gamine qui se prend pour une grande personne, qui te fait promettre de ne rien dire sans quoi elle te frappera avec ses petits poings pleins de rage et de douleur. « Bien. T’as plutôt intérêt. » Tu diras rien, tu le sais, elle le sait. Tu balanceras pas tu la laisseras pas tomber parce que c'est ta Nora et que t'essayes tant bien que de mal de la protéger, à ta façon. Y a plein de non-dits, y a plein de masques et de jeux et de faux semblants dans votre relation. Mais vous le savez très bien, et vous savez même très bien lire entre les lignes. Tu sais que c'est une façade dont elle a besoin, sa fierté son menton levé sa veste resserrée malgré la douleur qui perce dans ses yeux quand elle se rassoit. Alors tu dis rien, tu te contentes de la regarder quelques secondes dans les yeux pour t'assurer que tu peux t'approcher, et tu te positionne à ses côtés. « Attention. » Elle gémit, chaton blessé sur le lit d'hôpital, et t'esquisses un mouvement de recul avant même de l'avoir touchée. Tes sourcils se froncent, ton regard se voile, t'as peur que ce soit plus grave que ce qu'elle laisse entendre, que ce qu'elle laisse paraître. Parce que Nora elle est passée maîtresse dans l'art de maquiller la douleur, et même si tu vois le plus souvent à travers, parfois t'as des doutes. « Pas que ça m’fasse mal, hein. J’ai juste pas envie que tu me casses une côte ou un truc du genre. » Tu lèves les yeux au ciel. « T'as déjà plusieurs côtes de fêlées à mon avis, que je te touche ou pas, ça changera pas grand-chose. Enfin, si, si tu me laisses te toucher, j'peux te soigner. » Tu replonges tes yeux clairs dans les siens. « Et puis c'est pas comme si j'étais une brute non plus, tu me connais non ? Alors laisses-toi faire. » Quand tu poses enfin les doigts sur la plaie pour mieux l'inspecter, tu sens la tension de la jeune femme quelques secondes avant qu'elle n'explose. « Bon, t’en as pour longtemps ? » Tu perds patience Felix, t'as le cerveau qui bouillonne les yeux qui papillonnent le cœur qui lâche, et tu craques. « Putain Nora tu vas me laisser faire mon boulot oui ou merde ? T'es venue ici pour te faire soigner. » Et avant qu'elle n'ait le temps de protester, tu continues sur ta lancée : « On le sait tout les deux, passe-moi le mensonge. Donc t'arrêtes, tu te tiens tranquille, et tu me laisses faire. Tu verras, ça passera beaucoup plus vite comme ça. » T'es énervé, t'as l'air sombre et orageux des mauvais jours où il faut pas t'emmerder. Mais ta colère, ton énervement, ce ne sont que les fruits de l'inquiétude. Et de toute façon, comme l'orage, ça s'évaporera vite.
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MessageSujet: Re: hurt. (felix)   hurt. (felix) EmptyVen 4 Aoû - 0:17

t’es là, assise sur ce pauvre lit d’hôpital comme une vulgaire patiente. les yeux lançants des éclairs, parsemés de douleur, l’estomac au bord des lèvres. la douleur est telle que tu pourrais renvoyer ton dernier repas sur le plateau de travail de felix et t’es pas certain que ni lui, ni toi, n’apprécierez le geste. alors tu te contentes de serrer les dents, comme une grande fille, le t-shirt soulevé sur les hématomes pour le laisser s’approcher. et t’oses pas regarder toi non, tu te contentes de fermer les yeux, la tête tournée de l’autre côté comme si les minutes allaient soudainement défiler plus vite. comme si dès que tu les rouvriras, felix aura terminé et ce sera fini, tu pourras t’en aller. t’as jamais aimé regarder les blessures même si toute ta vie t’as été en charge de les soigner. les points de suture mal fermés ou les blessures mal cicatrisées, y a des marques laissées sur le corps de tes frères qui auraient pu s’en aller si t’y avais fait un peu plus attention. mais tu sais pas toi, tu sais rien, tu sais à peine poser une compresse sur le visage de quelqu’un sans lui décoller la tête au passage. t’as ni le toucher doux ni la volonté de te montrer tendre, parce que tu sais pas comment faire et qu’on t’as jamais appris. mais c’est comme ça nora, y a des gens qui naissent avec, d’autres sans. certains qui naissent pour ça et t’es persuadée que felix fait partie ceux-là, de ceux qui dédient leur vie aux autres sans jamais atten rien en retour. c’est stupide. felix, il va se faire rouler dessus, se laisser amadouer par les mauvaises personnes. felix est trop gentil, parfois ça te tiraille les tripes rien que de penser que des gens comme toi pourraient lui faire du mal. pas du mal comme toi, des bleus au corps, des coups qui s’en iront. non, tu parles des autres blessures, de celles de l’âmes, de celles qui ne s’effacent jamais, qui laisseront une marque pour toute la vie, à pas se montrer assez prudent. est-ce qu’il pourrait le supporter, felix ? tu crois souvent que non, quand il est comme ça, quand il recule à peine t’entend-t-il grogner, pour s’assurer que t’as pas mal. mais y a d’autres fois, quand il s’énerve comme ça sous tes yeux, quand tu vas trop loin et qu’il explose parce que t’es chiante, y a des fois comme ça où tu penses bien qu’il pourrait s’en sortir oui. ces fois-là où tu te redresses immédiatement, comme prise d’un hoquet de surpris, où tu le regardes avec les yeux ronds, incapable de rétorquer quoi que ce soit de censé, ces réparties qui te sont propres et qui feraient fuir même le plus rôdé des humoristes. quand il te prend au dépourvu à pas se laisser faire, et que tu trouves rien d’autre à faire que de le laisser se calmer sans rien rétorquer d’autre qu’un ok ça va, t’emballe pas bougonné tout bas. nora caldwell n’a rien à dire, une première. tu te contentes de reprendre ta position inconfortable alors que tu grimaces quand tu le sens à nouveau poser ses doigts sur la plaie chaude. tu te décides à être docile, rien qu’une fois, peut-être que ton calvaire sera plus vite terminé comme ça. mais tu te sens fébrile rien que de penser à ce qu’il te fait, là, alors que t’as le regard détourné. si la plaie est béante, s’il plonge les doigts dedans comme la fois où t’as plongé les tiens dans la fesse de sil pour récupérer la foutue balle qu’il a réussi à se faire tirer dans le cul. y a tes mains tremblantes, au souvenir écoeurant, à la pensée inquiète de pas savoir ce qu’il se passe à l’intérieur de toi. pourquoi c’est pas comme d’habitude, un peu de whisky, quelques points fermés à la va-vite, une cicatrice pour le restant de tes jours. alors tu finis par rouvrir les yeux, une seconde fois, rien que pour t’assurer que tu vas pas tomber dans les pommes. y a un regard coulant qui glisse jusqu’à lui, les yeux qui tentent de déceler la moindre émotion sur son visage concentré. ça fait longtemps qu’il fait ça, felix ? t’as pas la moindre idée de pourquoi qui que ce soit se lancerait dans une carrière pareille, mais faut croire que y a des gens plus sensés que toi, nora. sensés, ou stupide. au choix. raconte-moi une histoire felix. dis-moi pourquoi t’es là, pourquoi tu me vires pas. dis-moi que t’as envie de sauver le monde, le rendre un peu plus beau. raconte-moi n’importe quoi, du moment que tu pars pas.
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MessageSujet: Re: hurt. (felix)   hurt. (felix) EmptyDim 6 Aoû - 14:25


A person is, among all else, a material thing, easily torn and not easily mended ☾ Ta patience flambe et tu réagis au quart de tour, comme d'habitude, les flammes léchant ta gentillesse ordinaire comme du papier. Tu t'enflammes trop vite trop fort et ça fait peur à Nora, enfin tu crois, parce qu'elle dit plus rien. Nora Caldwell est sans voix, sans mots, sans répartie. Si t'avais pas été aussi énervé, t'aurais sûrement souri, l'euphorie de la victoire claire sur ton visage, dans le coin de tes lèvres le pétillement de tes yeux. Mais y a la rage et l'impuissance et la frustration qui te crament le cœur et t'arrives juste à fixer ton regard brûlant sur la plaie de la brune. « Ok ça va, t’emballe pas. » Tu respires un bon coup, tu réponds pas tu la regardes même pas pour savoir si ça va. Tu retrouves ta concentration au prix d'un effort surhumain, et une fois que tes doigts sont de nouveau près de la blessure, c'est comme si toute trace de ton emportement de tout à l'heure s'était évaporée. T'es comme ça Felix, prompt à t'emballer mais tellement rapide à pardonner. T'es comme une allumette. Tu t'enflammes vite mais jamais pour très longtemps. Tu fronces les sourcils, toute ton attention sur la chair sous tes doigts. Tu remarques même pas qu'elle te fixe qu'elle te détaille et que malgré tout elle est pas rassurée. Tu te retournes, enfiles tes gants stérilisés, choisis tes outils avec forte réflexion. Du désinfectant un anesthésique local des ciseaux de la lumière pour y voir plus clair. T'as le cœur bien accroché mais même toi tu dois avouer que la plaie est particulièrement moche. Tu rapproches ton tabouret et tu te penches dessus, pris dans ton monde dans ta bulle impersonnelle. « Raconte-moi une histoire Felix. » Tu relèves pas la tête, trop concentré, mais y a ton cœur qui se serre dans ta cage thoracique. Elle a l'air si infantile, si vulnérable comme ça. Je connais pas d'histoires que t'as envie de répondre, et c'est vrai, t'en connais pas. T'as pas d'imagination pour créer des choses de toutes pièces, t'as pas des talents de conteur pour faire rêver avec ta voix et tes mots qui tissent une toile autour de ceux qui t'écoutent. Mais t'as envie de lui faire plaisir, d'alléger sa peine, de l'aider à penser à autre chose. Alors tu racontes la seule histoire que tu connais. Celle de ta vie. « Il était une fois un petit garçon, avec un jumeau qui se mettait toujours dans des emmerdes pas possibles. Il revenait toujours à la maison avec du sang sur les vêtements et des bleus sur le visage. Mais il voulait faire le gros dur et il refusait qu'on le soigne, qu'on le plaigne. Il se battait pour les autres, parce qu'il pensait que c'était comme ça qu'il fallait faire, parce qu'il pensait qu'il faisait bien. Il s'attaquait à bien plus gros que lui, mais tant pis, au moins il sauvait les plus faibles. Mais du coup, personne ne pouvait le sauver, lui. Sauf ce petit garçon, son jumeau. Et ce petit garçon, il s'est dit, si je soigne mon jumeau, je le sauve un peu aussi, en quelque sorte. Alors il a décidé qu'il soignerait tous ceux qui croiseraient son chemin, tous ceux qui auraient besoin de lui. » Tes mains travaillent pendant que ta voix la calme que ton histoire coule de tes lèvres plus facilement que jamais, parce que dit comme ça, ça perd toute notion de personnalité d'intimité. « Il veut tous les sauver et il laissera jamais personne tomber. » Surtout pas toi, Nora. T'as trop besoin de moi.
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MessageSujet: Re: hurt. (felix)   hurt. (felix) EmptyDim 13 Aoû - 6:27

raconte-moi une histoire felix. ça sonne comme une enfant. comme une putain de fille qui ne parviendrait pas à trouver le sommeil. une pleurnicheuse qu’il faudrait consoler, une capricieuse à apaiser. mais c’est toi nora, capricieuse. à vouloir tout faire pour oublier la situation dans laquelle tu t’es foutue. à exiger des mots qui transportent pour éviter de penser à la douleur. à toi. à ce que t’es devenue, cette fille paumée au milieu du champ de bataille. mais c’est plus fort que toi, tu penses quand même aux blessures, aux marques qu’elles laisseront sur ton abdomen, peut-être sur ton visage. tu penses à l’aiguille qui troue ta peau, ça rend tes mains tremblantes, tes jambes flageolantes et ça te file la gerbe comme pas possible. c’est pas si grave, pourtant. tu t’en sortiras. et la vision du sang n’a rien d’inhabituel quand tu passes tes soirées à recoudre n’importe lesquels de ces abrutis de frère, de sil, qui se foutrait une fois de plus dans les emmerdes. sur toi, c’est différent, parce que t’es pas invincible comme tu le penses pourtant si fort. t’es amochée, comme tous les autres. et ça fait froncer tes sourcils un peu durement, ça fait grogner un peu à la prochaine douleur lancinante de l’aiguille rencontrant tes côtes. alors tu te concentres un peu plus, les paupières fermées le plus possible comme pour ne pas voir ce qu’il se passe sous tes yeux. et tu te contentes d’écouter, cette histoire du gamin qui ressemble un peu à felix. ça te transporte un peu. beaucoup. mais tu peux pas t’empêcher de te dire que son innocence l’aidera jamais à grand chose. elle lui fera toujours plus de mal que de bien, parce que c’est ce que font les gens naïfs, ils tombent toujours de haut. souvent de trop haut. c’est faux. ça sort presque trop vite, trop dur aussi. le rêve et la réalité, une dualité qui ne s’entend pas. c’est ainsi que ça fonctionne entre felix et toi. il te fait t’envoler quelques temps et toi, t’es toujours là pour le ramener sur terre. il peut pas tous les sauver. non il peut pas, personne peut. ni lui, ni toi. et plus vite il s’en rend compte, mieux ce sera pour lui. parce que t’as vu beaucoup de choses dans les yeux de felix mais tu crois que la déception est ce qu’il fait le plus mal. t’es pas bien sûre qu’il puisse s’en remettre. felix est pas taillé pour ça, il est pas comme toi. toi tu le sais, tu l’as vu tous les jours, dans ton monde de crasse et d’emmerdes. mais lui, est-ce qu’il connait le poids de ces choses là ? est-ce qu’il sait que ça vous quitte jamais vraiment ? que c’est un truc avec lequel il devra vivre, toute la vie. et ça te serre le coeur de t’en rendre compte. parce que si pour vous c’est trop tard, t’aimes bien penser que certaines âmes devraient rester pures. mais jamais trop. à un moment il y arrivera pas et il s’en remettra pas. tu sais bien que c’est pas ce qu’il veut entendre. que t’es trop dure pour lui, que tu reviens de trop loin. peut-être que tu le dis pour le préparer, pour qu’il s’y attende, quand ça arrivera. si felix est soleil, tu es orage, peut-être pas ce qu’il aimerait. mais tu lui laisses pas le choix, tu te poses sur son épaule comme un corbeau néfaste. comme celle qui préfère créer la douleur maintenant pour mieux l’apprivoiser plus tard. parce que si felix sauve le monde, oui, qui est-ce qui le sauvera ?
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MessageSujet: Re: hurt. (felix)   hurt. (felix) EmptyDim 3 Sep - 14:42


A person is, among all else, a material thing, easily torn and not easily mended ☾ Elle se détend un peu, juste assez pour te faciliter le travail, juste assez pour se laisser porter ailleurs par le son de ta voix. Mais t'as à peine fini ta phrase qu'un « c'est faux » jaillit de ses lèvres. Surpris, tu suspends ton geste et relève des yeux éberlués vers les siens. Elle te regarde pas, mais tu sens que ses yeux noirs percent des trous dans le plafond dans les néons blafards au-dessus d'elle. Tu la vois vibrer d'une colère sourde, d'une douleur à peine contenue. Une tension électrique vient d'envahir la pièce et t'es pas sûr de vouloir bouger. De vouloir déchaîner l'orage. « Il peut pas tous les sauver. A un moment il y arrivera pas et il s’en remettra pas. » T'as le cœur qui se serre les sourcils qui se froncent le regard qui s'assombrit. Parce qu'elle a raison. T'as pas pu sauver Rhoan, t'as pas pu sauver Mags, t'as pas pu sauver River. Pour d'eux d'entre eux c'est encore temps, pour l'autre, c'est trop tard. Et ça te détruit tous les jours. T'as beau savoir que tu pouvais rien y faire de toute façon, que t'es pas Ironman que t'as pas d'armure ni de pouvoirs supersoniques, tu culpabilises d'avoir survécu alors que sa vie à elle s'est finie. Tu baisses les yeux vers la plaie, lèvres scellées contre des mots que tu sais que tu vas regretter. Pourtant ils s'échappent quand même. « C'est déjà fait. C'est déjà arrivé qu'il puisse pas sauver quelqu'un. » Ca sort doucement, comme un murmure un secret, toujours à la troisième personne même si vous savez tous les deux que tu parles de toi-même. C'est plus facile de jouer un rôle de prétendre que c'est une histoire que c'est arrivé à quelqu'un d'autre. On s'éloigne plus facilement de la douleur et des mauvais souvenirs.
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MessageSujet: Re: hurt. (felix)   hurt. (felix) EmptyLun 11 Sep - 4:38

c’est stupide. des révélations qui n’en sont pas vraiment. des non-dits pour ne dévoiler aucun noms, une histoire inventée pour raconter la vérité. tu comprends mieux que personne, les stratagèmes utilisés pour ne pas avoir à se dévoiler. mais felix ne dupe personne. certainement pas lui, et certainement pas toi non plus. et ça te met en colère de savoir ça. en colère contre toi. en colère contre lui, de ne pas être assez préparé. pas assez fort pour supporter tout ça. parce que s’il subit ce que toi t’as subi, qu’est-ce qu’il lui arrivera ? s’il subit ce que tout le monde subit, est-ce qu’il saura l’affronter, felix ? t’as les mots durs pour le préparer. pour lui dire ce qui l’attend, pour qu’il ait moins mal, quand ça lui arrivera. si tu ne lui dis pas, qui le fera ? mais t’avais pas besoin d’en arriver là. peut-être que tu t’es trompée à son sujet. y a sa déclaration qui retombe dans le silence le plus profond, à croire que tu ne l’as pas entendue. mais y a le regard qui retrouve son visage et qui ne le quitte plus. qui le détaille avec insistance, presque à le dévisager. ça tourne dans ta tête, comme une mauvaise mélodie. c’est déjà arrivé qu’il ne puisse pas sauver quelqu’un. et tu sais pas si c’est dans la façon de le dire, si c’est dans son regard qui t’évite, si c’est même dans son ton à la fois sombre et insouciant. mais y a quelque chose dans cet instant figé dans le temps qui frappe contre ta poitrine, aussi fort que si ça t’étais arrivée à toi. y a quelque chose qui résonne en canon dans sa tête comme dans la sienne, sans que tu ne parviennes à mettre le doigt dessus exactement. tout ce dont t’essayais de le protéger sans y paraître, est déjà arrivé. et tu sais pas trop ce que ça te fait. tu pensais que felix était l’un des seuls êtres un peu naïfs, à qui la vie n’avait jamais rien fait d’autre que sourire. tu pensais qu’il n’avait rien vu, qu’il ne connaissait rien. peut-être qu’il en connaît tout autant que toi finalement. peut-être plus encore, qu’est-ce que t’en sais toi ? tu le connais pas felix, pas vraiment. mais ça déclenche un raz-de-marée violent à l’intérieur, l’eau trouble s’infiltrant par tous les pores. ça noie tout, absolument tout. ça détruit et ça ne laisse rien que le néant. vidée et fatiguée, comme si tu portais son poids. comme si tu le comprenais un peu. comme si t’aurais fait n’importe quoi pour que ça ne lui arrive pas. pour pas qu’il vive ça. comme toi. qu’est-ce qu’il a fait alors ? tu le demandes presque innocemment, vous entêtant à utiliser des stratagèmes, à vous servir des non-dits pour pas vraiment parler de ce qu’il se passe dans cette salle. pour pas vous mettre à nu, toi autant que lui. et si t’as envie de savoir la suite, si t’as presque ce besoin de savoir que tout est bien allé après ça, t’as quand même le malaise de la situation, de ces deux êtres qui savent de qui ils parlent tout en évitant d’en parler vraiment. t’as quand même la gêne de vous dévoiler, au milieu de ce huit-clos, les membres qui se crispent un peu, le regard qui se détournent un peu. mais l’esprit toujours occupé, ces mots que tu repassent en boucle sans jamais pouvoir les retirer. le coeur alourdi, un peu plus, et ta main qui enserre fort la sienne, avant qu’il ne la reporte à ta côte. y a plus de regard échangé, ni quoi que ce soit à y redire. si felix raconte à quelqu’un que t’as fait ça tu le tueras.
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