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 entre chiens et loup (nash)

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MessageSujet: entre chiens et loup (nash)   entre chiens et loup (nash) EmptyMer 26 Avr - 2:59



comme à son habitude,
izia avait un peu trop fumé
et comme à son habitude,
elle se perdait dans ces nuits qui l’abimaient.

elle avait partagé ses joints avec une fille du coin, puis, à la nuit tombée, elle était partie en direction du port. ce soir-là, son âme était solitaire. y avait la brise légère qui caressait sa chevelure et qui faisait voler les pans de son maigre gilet. elle marchait, marchait, marchait, attirée par le parfum salé des effluves marines. comme une envie d'errer, sans nulle part où aller. puis, quand les pêcheurs avaient finalement rangé leurs filets et que le silence devenait total, c'est à ce moment qu'izia profitait de cette solitude pour s’asseoir au bord du quai. elle se tenait là, les bras ballants, jambes dans le vide, à regarder ce ciel trop grand. mais ce soir-là, y avait pas d'étoiles. juste le ciel noir, avec la pleine lune qui illuminait les carcasses inanimées des bateaux qui tanguaient sur les flots. danse sinistre dans cette nuit infinie, les minutes qui devenaient éternité, moment hors espace-temps. sauf que ce soir-là, y avait encore des bruits sourds de rires étouffés qui provenaient de derrière un hangar. les rues derrière la jetée n'étaient pas vides, et ça, ça l'agaçait, izia. d'habitude, elle aurait voulu les faire taire, ces gens trop bruyants, mais y avait ses pensées qui s'embrouillaient à cause de l'herbe qu'elle avait fumée, qui l'avait fait presque voler aussi haut que les mouettes, cette même herbe qui la faisait planer en même temps que de faire taire sa colère. elle avait pris la décision de les rejoindre, insouciante du danger que ça pouvait représenter. donc elle activait ses pas vers les deux gars appuyés contre les briques de l'entrepôt. elle visualisait pas très bien qui ils étaient, ce qu'ils faisaient, ni c'qui se passait à cause de l'obscurité qui recouvrait son champ de vision. mais elle était à peine arrivée à leur hauteur que déjà, un des gars se précipita vers elle pour la plaquer contre le mur, l'arrière de son crane qui cogna le béton dur, et lui qui resserrait l'étreinte de ses doigts autour du cou de la fille. elle avait même pas eu le temps de crier, ça s'était passée trop rapidement pour qu'elle puisse comprendre c'qui était en train de lui arriver. tant bien que mal, elle se démenait pour s'échapper de sa poigne, mais y avait son cerveau qui semblait déconnecté de la réalité.

- putain, tu m'fais mal, qu'elle tentait de dire entre deux suffocations. mais le gars la laissait pas partir, il criait des choses incompréhensibles et ça résonnait dans la tête de la jeune fille. y avait aussi son palpitant qui cognait fort dans sa poitrine, qui allait presque exploser, et le bras du gars qui lui écorchait la gorge, et elle qui fermait fort les yeux pour attendre la suite mais ça venait pas. alors elle s'est dit que y avait encore une chance de gagner (tendre naïveté), et même si elle avait jamais appris à se battre, elle savait encore se débattre. un coup de pied bien placé dans l'entrejambe, et le gars la lâcha brusquement. elle essaya de s'enfuir, avant de se prendre une droite bien placée par le deuxième gars derrière qui avait pas encore bougé, et rapidement elle s'écroula sur le sol, légèrement assommée par la force du coup. ça lui avait tordu l'estomac, retourné les tripes, mais son corps voulait toujours pas se laisser dompter. une petite plainte aiguë s'échappait de sa bouche quand elle essayait de se remettre sur pieds, mais elle restait silencieuse, voulait pas leur adresser la parole au risque de se faire encore taper. elle restait plantée là, assise par terre, comme si ses jambes étaient trop lourdes pour se mettre à courir, mais ça tombait bien parce que les gars avaient l'air de s'être calmés. elle avait aucune idée de pourquoi ils avaient cessé, ni de pourquoi ils avaient commencé. la seule chose qu'elle percevait, c'était les rires grinçants et leur sourire arrogant. ils s'étaient remis à parler, d'une voix basse comme pour se protéger de l’œil inquisiteur de l'adolescente, comme s'ils avaient quelque chose à cacher. ils avaient l'air un peu paniqués aussi, parce qu'ils jetaient des coups d’œil anxieux vers les alentours.

du rouge coulait de sa lèvre inférieure. c'était pas une blessure de guerre, juste celle d'une gamine apeurée qui s'était faite un peu amochée. elle avait du mal à déglutir aussi, à cause de cette douleur à la trachée. y avait la honte qui comprimait ses poumons, qui l'empêchait de respirer. mais elle bougeait pas. elle voulait simplement attendre l'aube pour que sa lumière vienne cicatriser sa plaie, et qu'elle efface le souvenir de cette nuit agitée. et même si elle voulait leur parler, leur demander de s'expliquer, elle était comme paralysée. le silence de sa bouche contre le vacarme de sa tête. elle se demandait juste comment elle allait pouvoir s'en sortir, si à un moment ils allaient se décider à partir ou si les coups allaient reprendre sans qu'elle ne puisse s'y opposer.
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Nash Caldwell

Nash Caldwell
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MessageSujet: Re: entre chiens et loup (nash)   entre chiens et loup (nash) EmptyJeu 27 Avr - 1:10

il est tard. trop tard pour arpenter les rues pour tout être humain normalement constitué. trop tard pour foncer déterminé jusqu'à l'autre bout de la ville. trop tard pour s'énerver et maudire le monde entier. pourtant, t'es là, mâchoire crispée, les mains dans les poches, capuche sur la tête baissée à regarder défiler le bitume que tes pieds ne cessent de fouler. ombre parmi les ombres que rien ne saurait arrêter. tu préférerais être au bar à cracher indéfiniment sur les derniers piliers de comptoir qui te tiennent la jambe, au mieux chez toi à entendre ta frangine te répéter à quel point tu peux être le pire des connards. n'importe où, sauf ici. ici, dans la nuit noire et le brouillard du port. entre les chats de gouttière qui renversent les poubelles et les badauds pas très réglo. t'es même pas certain de trouver quelqu'un à l'arrivée. depuis tes derniers messages rageurs pour convenir de ce rendez-vous, silence radio. il n'y a que les flics venus rôder dans le coin pour savoir que la nuance de tes menaces n'a percuté aucun neurone fonctionnel chez personne. pas même un semblant. des semaines que ça fait la une des fais divers de la ville. délinquance juvénile mal organisée, armes au poing pour des petits crimes à peine maîtrisés. rien de grave en soi. l'apanage habituel des voyous du coin. sauf que t'es pas blanc dans l'affaire. aucun des dogs ne l'est. et, si jamais ces petits cons venaient à se faire attraper, t'es presque certain qu'ils n'hésiteraient pas à tout balancer. les gosses parlent trop et vous, vous risquez gros. alors, même si ça t'emmerde profondément de pointer le nez dans ce coin paumé, t'aurais pas été serein en sachant quelques centaines de dollars dans la nature et des idiots se prenant pour des cowboys en liberté.  il en va de ta responsabilité et par soucis de fierté de ne pas laisser ta frangine avoir raison, t'as pas vraiment eu le choix. nora, elle a jamais cru en toi. depuis le début, elle a toujours refusé, critiqué, douté pour réduire à néant le peu d'ambition que tu pouvais avoir. ce besoin viscéral de faire le maximum pour nourrir la tribu, pour maintenir le smoking à flot, quitte à trainer dans le pas net. la seule chose que t'as appris à faire. ça ne coûte rien d'essayer, seulement quelques clopes et une demie heure à marcher dans le vent glacial qui te cisaille la peau pour aiguiser un peu plus ton impatience. t'es fatigué, nerveux et loin d'être rassuré. ils ont le sang chaud, la gâchette facile et la connerie lourde. l'envie de refaire le monde en criant à l'anarchie, quelques balles dans les poches et l'impulsivité dévorante. un peu comme toi. un peu comme tu l'étais. un temps révolu depuis, maintenant que tu as compris que tout fini par se savoir, que tout fini par se payer. mais, tu n'as plus le droit à l'erreur. tu ne l'as jamais vraiment eu. pour ces responsabilités confiées et indésirables que t'aurais voulu pouvoir rejeter. pour ces trois gosses qui comptent sur toi quand toi-même tu te reposes trop sur eux. c'est pour eux que tu es là ce soir à te geler les miches en arpentant les quais. pour ne pas les voir t'être arrachés par la faute de deux idiots qui n'ont pas encore compris qu'ils suivaient la mauvaise route. deux crétins trop jeunes pour se trouver là ce soir. deux gamins dont le lait maternel coule encore du coin de leur bouche, à l'avenir encore trop incertain pour le voir voler en éclat contre le métal froid des glocks mal gérés. deux mômes que tu ne tardes pas à voir se dessiner dans la pénombre du port abandonné. ou trois. un trio de silhouettes qui se bousculent et parlent trop fort. instinctivement, t'accélèrent le pas, aux augets. plissant les yeux dans la nuit, tu reconnais vaguement les principaux concernés. la troisième ombre, un peu moins jusqu'à ce que des courbes féminines apparaissent et disparaissent. mauvaise droite encaissée qui lui vaut de s'échouer contre le béton lorsque t'arrives finalement à leur niveau. tu regardes le spectacle d'un oeil désapprobateur, la langue claquant contre le palet pour amorcer ta sortie de la pénombre. ils ont ce sourire carnassier et trop fière planté sur le visage. celui qui voudrait t'impressionner mais, qui ne t'atteint finalement pas. ostensiblement tu les ignores pour t'approcher de la gamine et lui tendre la main. quoi qu'elle ait pu faire, elle mérite sans doute pas de se faire traiter de la sorte.  viens, lève-toi. t'as le ton sec et dur alors que tu te penches pour la relever de force. poids plume qui joue les pantins désarticulés entre tes doigts pendant que tu essuies d'un revers de la main les remarques désagréables de tes homologues. c'est de ces moments où t'es tout sauf fière d'appartenir à ce genre de cons. finalement, t'as pas de mal à la remettre sur ses pieds, prêt à t'inquiéter de savoir si malgré tout ça va, quand soudainement tu vois son visage percer dans quelques lueurs. traits familiers qui font naître le réflexe immédiat de la relâcher pour t'en éloigner. comme si sa simple vue avait pu t'irriter la cornée. tu sers les dents, ravale ta politesse pour te refermer presque instantanément. putain mais, t'as rien à foutre ici. que tu lâches finalement, plus mauvais que jamais. izia. petit brin de jeune fille qu'il t'arrive souvent de vouloir cogner pour lui faire ravaler sa curiosité et ses envies de danger. dans le fond, t'es même plus étonné que ces deux débiles se soient chargés d'elle. ce qui te surprend plus, c'est de la savoir ici alors qu'elle aurait probablement mieux à faire au fond de son lit. vous déconnez les mecs… tu soupires agacé, reportant enfin ton attention sur les principaux intéressés comme si elle n'était déjà plus là. d'accord, elle a le don d'être agaçante, irritante, crispante. mais, dans le fond, c'est encore une gosse. jeune et paumée que le danger a pas encore eu le temps de faner. alors, même si tu n'es pas le plus humain des hommes, tu ne cautionnes pas pour autant. par principes ou jalousie, il n'y a que toi que tu estimes en droit de la bousculer quand t'es d'humeur. à tout autre moment hormis ce soir. alors, tu t'éloignes pour rejoindre les gars, pressé d'en finir avec ces cauchemars ambulants. d'un coup qui ne manque pas d'agilité, tu attrapes le plus bavard du groupe par la nuque pour le traîner à ta suite comme un chien galeux. tu n'oublies pas de lancer un dernier regard menaçant à la gamine pour la dissuader de trop s'attarder dans les environs et surtout pas de vous écouter. les loups sont de sortie ce soir, crocs acérés et la faim à combler et de toute la meute, c'est probablement toi l'alpha. un rôle de dominant que tu t'empresses de rappeler en gratifiant le gogole que tu tiens entre les mains, d'un coup derrière la tête. tu amorces doucement la conversation, refusant de les laisser en placer une avoir terminée ta digressions.  tu ne veux pas perdre ton temps entre explications foireuses et excuses bidons. les raisons de leur connerie, ça te passe au-dessus de la tête. tout ce que tu veux, c’est t’assurer qu’ils ne recommenceront pas ou à défaut, qu’ils s’arrangent pour faire un minimum preuve d’intelligence. ça semble trop abstrait à les écouter parler, à tel point que tu te mords la langue d’avoir été assez stupide pour leur faire confiance la dernière fois. probablement qu’un restant de poudre t’a anesthésié les neurones ce jour là, parce que l’esprit clair, t’aurais jamais signé pour ça. alors, tu en vas de grands gestes pour exposer tes arguments, appuyer tes menaces. tu réclames ta paye et fixes tes conditions en oubliant de prêter attention à leurs supplications. les minutes s’étirent et s’étalent, ta patience finissant par s’user à mesure que tu les écoutes parler. t’as la ferme impression qu’ils te prennent pour un con. doucement mais, surement. un demeuré de plus qu’ils s’appliquent à vouloir embrouiller pour sauver leur peau. alors, tu finis par hausser le ton dans la nuit, définitivement agacé. instinctivement, tu envoies ton poing rencontré le menton du plus costaud, pas du tout effrayé à l’idée d’avoir les deux à mater. t’as besoin d’extérioriser la collège qui te pèse. l’accumulation excessive de tension pour la journée. ce flot indéfinissable d’emmerdements qui t’épuisent. geste suicide qui, finalement, fonctionne. que de la gueule. à peine assommé, tu l’entends supplier de garder sagement le second coup en préparation. t’obtempères sagement, récupérant tes clopes dans ta poche pour t’occuper les mains à autre choses et finalement entendre ce que tu attendais. narquois, tu souris en soufflant les premières volutes de ta blonde quand tu les vois se décider à allonger la monnaie. une liasse de billets verts que tu te charges bien vite de fourrer au fond de ta poche pour être sûr de ne pas les voir s'envoler. quelques derniers mots échangés sous le couvert d'une tension palpable plus tard, tu les regardes s'éloigner pour mettre un terme à ces négociations musclées. tu le regretteras tôt ou tard. demain ou dans un mois, quand t'auras fini par les oublier. peut importe. tu peux repartir les poches pleines et l'esprit vaguement serein. ou presque. lorsque que tu te retournes pour prendre la direction du retour, t'aperçois le même minois un peu amoché qui te fixe un peu plus loin. t'as ce soupire un peu las alors que tu prends sa direction, quelques peu soucieux de savoir ce qui peut bien l'avoir fait échouée ici. ils t'ont pas trop secoué ? rhétorique que tu lances en approchant, désignant du menton sa lèvres bien amochée. tu pouffes légèrement de rire, moqueur malgré tout. ça ne lui va pas de se frotter à petite racaille du coin. elle ferait mieux de retrouver ses copines prudes et timides plutôt que de se cacher derrières des allures de fausse tigresse qui ne lui vont pas au teint. pourquoi t’es pas chez toi comme une gamine normale ? tu retrouves ton sérieux le temps d’une question pour la dévisager le regard suspicieux. normale. c’est tout ce qu’elle n’est pas et ne sera probablement jamais. normale. c’est justement le fait qu’elle ne le soit pas qui lui donne autant d’attraits. une saveur amer et piquante qui a toujours eu le don d’aiguiser ta curiosité. cet infime détail qui te maintient encore là, devant elle alors qu’aprioris, t’aurais déjà pu t’éclipser toi aussi.  
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MessageSujet: Re: entre chiens et loup (nash)   entre chiens et loup (nash) EmptyDim 30 Avr - 3:11



y a les murs qui tanguent et la terre qui tourne trop vite pour qu'izia en suive le rythme. elle est encore sonnée, reste allongée par terre à cause de cette douleur qui la terrassait. cet avant goût d'une violence jusque-là inconnue. parce qu'elle s'était jamais faite agressée, toujours protégée par ce quelque-chose indéfinissable, ce truc qui faisait qu'on venait d'abord lui parler au lieu de la taper. c'était pour ça qu'elle s'était approchée des mecs cette nuit, inconsciente du danger, sans ne jamais se demander s'il existait réellement. mais elle est encore clouée au sol alors qu'une voix, plus grave que celles qu'elle a entendu jusqu'à présent, vient lui ordonner de se lever, avec une intonation qui ne lui laissait pas vraiment le choix. elle tend la main vers l'homme qui s'est approché, mais sitôt qu'elle lève la tête en sa direction, ses doigts se crispent autour des siens. nash. brusque retour à la réalité. les ongles manucurés de la gamine viennent se planter dans son poignet, au même moment où lui la reconnaît et où il en profite pour se détacher de cette emprise. elle a cette mine désabusée pendant que lui la dévisage, visiblement pas ravi de la voir ici. sans prendre la peine de lui répondre, elle lui tourne brusquement le dos en signe d'indifférence. mais la seule qui peut se trahir, ici, c'est elle-même, à force de se cacher sous des faux semblants qui ne trompent personne. parce qu'en réalité, ça y est, elle le sait, elle est bloquée. après tout, qu'est-ce qu'il fout ici lui aussi ? nash, c'était bien le dernier qu'izia aurait voulu croisé dans son état actuel. vu qu'avec lui, elle s'évertue depuis toujours à vouloir jouer les grandes, lui prouver qu'elle est prête à tout pour un peu de danger, lui prouver qu'elle fait partie de ces filles qui savent écraser pour mieux avancer. comment garder sa crédibilité, alors qu'en vérité, elle sait même pas comment riposter quand elle se fait agresser ? certes, elle a toujours su répliquer quand y a des gens qui viennent la faire chier, grâce à une répartie assassine ou des insultes bien placées. mais jamais elle n'a eu le besoin d'en venir aux mains. et à force d'y penser, à cette faiblesse qui l'agaçait, y a ses pensées qui se bousculent dans un vacarme qui pulse contre ses tempes. et à ce moment là, elle a comme une envie de crier. contre lui, contre cette nuit, cette foutue nuit qui lui a donné ce petit côté brisé que nash ne pourra plus oublier. d'ailleurs, où il était parti ? le regard de la gamine balaie les alentours, pour le voir une centaine de mètres plus loin avec les deux gars qu'elle ne connaissait pas. et grâce à la faible lueur des réverbères, elle comprend vite que c'est à leur tour de prendre des coups. et là, y a tout qui s'embrouille à nouveau dans la tête d'izia. pourquoi nash était parti avec eux ? est-ce qu'il les connaissait ? non, c'est pas possible. sinon, pourquoi il les aurait cogné ? parce qu'ils s'en étaient pris à elle ? non, c'est pas possible non plus, pas venant de lui. ça l'aurait plutôt arrangé, parce qu'elle le sait, que nash apprécie pas sa curiosité concernant ses activités hors du bar. mais peut-être que ces deux mecs là en font partie, de ce business étrange, de ces affaires un peu louches que nash s'obstine à cacher ? elle voudrait les rejoindre pour s'en assurer, mais ses pieds lui interdisent de bouger. et y a son cœur qui cogne fort aussi, à l'idée de venir vers nash dans ces moments où elle sait qu'il ne vaut mieux pas l'approcher. après tout, elle est insolente mais pas suicidaire, pas au point de vouloir se prendre à nouveau un coup qu'elle ne saurait supporter. parce que nash savait se montrer violent, comme il était en train de le prouver, et même si elle n'en avait encore jamais fait les frais, elle ne pouvait l'ignorer.

- ils t'ont pas trop secoué ? question qui la surprend et l'arrache de ses pensées. elle se tourne vers nash, lui adressant un regard placide, comme pour le convaincre de sa réponse. - j'avais pas besoin d'toi. c'est le mensonge provoqué par une fierté écorchée. le cœur qui crie va-t'en mais ses yeux qui lui supplie silencieusement de rester. elle aimerait juste qu'il oublie, comme elle aimerait oublier le souvenir de cette nuit. et elle veut pas non plus l'admettre, que nash c'est comme son phare dans cette nuit noire. parce que même si on peut encore discerner la lueur de ses prunelles à travers le brouillard, on s'aperçoit rapidement qu'elle est plus vraiment elle-même, juste l'ombre d'elle-même, à cause de l'épais nuage qui vient atténuer les rayons de lumière qu'elle porte en elle. y a aussi ses yeux qui se teintent d'un voile flou, et ça picote, mais pourtant la gamine elle sait plus trop comment pleurer, et après tout, c'est pas vraiment la tristesse qui lui va bien. - et puis j'me demande c'que t'en as à foutre surtout. elle essuie d'un revers de manche les perles de son regard, pour le poser avec insistance sur nash. mais au fur et à mesure qu'elle le voit avancer, elle recule un peu comme pour pas le laisser l'atteindre avec sa mine prétentieuse, son sourire au dessus de tous les autres et son air faussement protecteur. - pourquoi t’es pas chez toi comme une gamine normale ? mais malgré tout ça, son visage reste impassible, totalement hermétique, et y a izia qui essaie de le déchiffrer sans y parvenir - et toi, pourquoi t'es pas à ton bar comme un serveur minable ? c'est connu, l'attaque est la meilleure des défenses. alors pour se protéger de son œil inquisiteur, vaut mieux jouer sur la corde sensible, celle qui fait bondir nash quand elle feint de se tromper sur son statut. autant essayer dès maintenant de conserver un peu de crédibilité, pour revenir dans le jeu avec plus de facilité. son assurance aussi fausse que le sourire qu'elle lui adresse. elle se dirige vers le bord du port pour retrouver sa position d'avant, assise sur le quai, comme pour se persuader que rien ne s'était passé. elle en profite pour tenter de se rouler une clope, de ses doigts tremblants. mais quand le tabac s'échappe de la feuille pour atterrir sur le bitume, tous ses efforts sont réduits à néant. - t'as pas une clope s'te plaît ? la voix rauque à outrance, comme pour pas qu'il oublie qu'elle est encore un peu abîmée, comme pour lui rappeler ce qu'il venait de se passer avant d'arriver. elle sait qu'il a toujours un paquet qui traîne au fond des poches, et que vu l'état dans lequel elle est, ce serait cruel de lui refuser. après tout, les deux partagent le même intérêt pour les cigarettes destructrices, sauf que là, c'était pas la nicotine qui l'étouffait, c'était sa fierté. - qu'est-ce que t'en as fait, de ces enfoirés ? une faible étincelle dans sa pupille qui vient attiser la curiosité de son œil. la voix est hésitante mais la rancœur devient trop grande pour que nash se passe d'explications, et ça, elle sait que ça allait l'emmerder. - c'est des mecs qui t'aident pour ton p'tit business pourri ? mensonge. pas si pourri que ça, vu comment elle a l'air d'être intéressée. mais elle se dit que valait mieux faire profil bas, assez longtemps pour que l’agacement face à sa curiosité lui brouille ses pensées.
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Nash Caldwell

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MessageSujet: Re: entre chiens et loup (nash)   entre chiens et loup (nash) EmptyDim 30 Avr - 15:11

elle est toujours là, encrée à la même place où tu l'avais laissée. poupée de chiffon à la peau pâle et pure qui tranche avec la noirceur des environs. elle n'a rien à faire ici. qu'importe sa fascination déraisonnable pour les abysses de l'humanité. elle n'est pas à sa place. elle aurait dû prendre la tangente. ravaler ses amours tordus pour l'obscurité et retourner raisonnablement soigner sa curiosité au contact de son existence adolescente. oublier la tempête de cette nuit au creux de son lit, dans ses confessions d'amis. elle aurait dû être ailleurs à fuir ces sauvages, à fuir sa propre peur mais, certainement plus ici. finalement, elle te surprendra toujours. j'avais pas besoin d'toi. forcément. tu lèves les yeux au ciel, peu convaincu par sa mine imperturbable qu'elle tente d'afficher et cette froideur avec laquelle elle s'adresse à toi. aucune illusion. si sauveur tu ne te revendiqueras pas ce soir, ça serait de mauvaise foi d'admettre que sans toi, elle aurait pu s'en sortir. pour t'faire casser la gueule ? non… je vois ça. que tu t'empresses de répondre, évidemment moqueur. tu le vois ce surplus de fierté qui suinte de ses mots. la même qu'elle tentait de ramasser miette par miette lorsque tu es arrivé. celle bafouée par ces deux sombres idiots et qu'avec un peu plus de motivation tu prendrais plaisir à finir de réduire en morceaux. tu n'en fais rien, pourtant. persuadé qu'avec une telle rencontre elle ait pu enfin entraver quelque chose à la leçon que depuis longtemps tu essayes de lui insuffler. celle qui dit qu'elle n'a rien à envier à ta propre vie, et pour preuve. elle est secouée. l'assurance qui lui va si bien d'habitude, envolée. ce n'est plus que l'ombre vague d'une gamine d'ordinaire inébranlable. pour une fois, peut-être, elle revêt cette fragilité qui colle à son âge. adolescente submergée. et puis j'me demande c'que t'en as à foutre surtout. probablement rien. tu hausses les épaules avec nonchalance, détournant respectueusement le regard de sur sa soudaine sensibilité qui t'écœure plus qu'elle ne te touche véritablement. c'est vrai après tout. t'en as rien à foutre. c'est par unique soucis de politesse que tu le demandes. peut-être aussi parce que ce soir, tu voudrais qu'il se termine sur une note un peu plus douce qu'il à commencé. mais, ce qu'elle en pense, ce qu'elle en éprouve, ça ne t'atteint pas. la seule chose qui te préoccupe au milieu de tout ça, c'est la raison de sa présence. alors, tu finis par amorcer la conversation qui t'avouerais enfin ce pourquoi elle est là. comme ça. totalement déphasée à errer sur des territoires qui ne sont de toute évidence pas les siens. et toi, pourquoi t'es pas à ton bar comme un serveur minable ? ça fait mouche. parfait rempart auquel tu ne pensais pas te heurter, elle en arrive à te stopper dans ta progression. loin toi l'envie d'être des plus agréables avec elle mais là, il en va de ta propre fierté qu'elle prend plaisir à venir chatouiller. t'as jamais vraiment eu l'envergure de ce patron que tu prétends être. vingt cinq ans à peine, la tête trop remplie par tout un tas d'autres préoccupations qui t'arrachent tout le sérieux de ce rôle. non, t'es pas le gars responsable qu'il aurait fallu que tu sois pour que la crédibilité te suive. t'es seulement un gamin devenu adulte trop tôt. balancé entre ses ambitions beaucoup trop grandes et ses obligations beaucoup trop pesantes. tu n'es que l'illusion d'un homme qui se prétend fière et adulte alors qu'il n'y a que l'angoisse pour t'habiter et l'incertitude pour demeurer. t'es rien, nash. seulement le minable qu'elle prend tant plaisir à pointer du doigt. l'abruti aux rêves gâchés, à la paternité forcée. l'idiot qui se croit encore capable d'y arriver et qui fait tout pour se sauver.  il n’y a que les habitués du bistrot qui savent. que les piliers de comptoir pour connaître. particulièrement ceux qui ont déjà embrassé tes poings pour avoir osé s’adresser à toi de cette façon. il n’y a qu’eux pour entrevoir le pale reflet de celui que tu prétends être. ce chien fou à la tête d’une meute de clébards tout aussi galeux que toi. il n’y a que ce microcosme qui gravite autour de toi qui devine toute la sinuosité qui en découle. elle, elle n’en sait rien mais, elle en dit trop. suffisamment pour titiller ta vexation et te faire reculer dans tes retranchements. pour rien. c’est lâché sans un souffle irrité et résigné alors que tu reportes ton oeil sévère sur le dédain de son sourire. une esquisse moqueuse qui pourrait suffire à te décourager. la ponctuation acide qui pourrait suffire à te décider de t’en aller. rentrer chez toi comme c’était prévu. la laisser là sur son rebord de quai sans plus t’en soucier. il n’y a rien qui retient, au contraire, tout qui te force à partir. mais, lorsque tu lances un regard en direction de la ville qu’il te tarde de retrouver, la vibration enrouée de sa voix te rappelle à l’ordre. t'as pas une clope s'te plaît ? t’hésites un instant, cherchant prétexte à lui refuser ce qu’elle a demandé par simple soucis de contradiction. un rejet qui ne vient pas, faute de cette infime pitié qui te hurle intérieurement de te montrer un minimum généreux. pour une fois. alors, tu râles en sourdine, récupérant ton paquet de blondes pour en récupérer deux. deux, que tu prends la peine d’allumer avant de les séparer au profit de votre tabagisme respectif, t’avançant jusqu’à elle pour lui délivrer la sienne. qu'est-ce que t'en as fait, de ces enfoirés ?  tu restes là à la toiser de toute ta hauteur. rageusement, tu te crames les bronches à coup de nicotine pour palier à cette nervosité qu'elle attise un peu plus avec ses rhétoriques emmerdantes. c'est des mecs qui t'aident pour ton p'tit business pourri ? c'est l'interrogation de trop, celle qui vient percuter la corde sensible de ta patience sans aucune hésitation. putain arrête avec tes saloperies de questions. tu soupires sèchement, balançant ta tête d'un côté à l'autre pour balayer l'idée même de soulager sa curiosité. tu râles, révolté de te sentir ainsi coincé. parce que même à prétendre qu'il n'en est rien, qu'elle n'en sait rien, elle en a probablement trop vu. peut-être même entendu. t'en sais rien dans le fond, tu ne préfères même  pas savoir. c'est personne… que tu reprends, peu convaincu par tes propres arguments. intérieurement, tu fouilles ton encéphale fulminant à la recherche d'une répartie qui sauve. un semblant, au moins. juste deux mecs que j'ai probablement empêché de te tuer. peut-être même pire. va savoir. leurs limites tu ne les connais pas distinctement mais, de ce que tu en connais, elles sont faibles. aussi peu solides que les tiennes. fauves instables et incontrôlables capables d'avaler chairs et os pour être sûr de ne rien laisser.  et, toi tu sais que les gamines comme elle, tu passes dessus avec l'intarissable volonté de les briser. tu peux pas juste te contenter d'dire merci ? rhétorique amère que tu lances en pliant les genoux pour prendre la peine de te mettre à son niveau. elle ne dira pas merci. jamais. c'est pas son genre et plus con encore, ça serait admettre que tu l'as aidé. qu'elle avait besoin de toi. de toi ou un autre, peu importe. elle ne remerciera jamais. surtout pas toi. j'aurais dû les laisser continuer, c'est tellement plus bandant de t'entendre crier parce que t'as peur… ça t'agace. tellement que tu t'engages sur la pente abrupte de cette colère nocive qui annihile tout filtre. au fil de ta digression, tes doigts viennent s'accrocher autour de son menton que tu ramènes sèchement vers toi. il y a ce mépris évident qui suinte de tes babines retroussées. ce mépris qui la dévisage avec cette lourde volonté de faire croire que tu n'es pas intéressé, que tout ce qu'elle peut bien en penser ça passe sur toi sans même te frôler. tu perds fils, jusqu'à te rappeler que derrière tous ses atouts, elle est surtout très chiante. trop chiante.  …au lieu de te planquer derrière tes faux airs de dure à cuire. le ton étrangement calme, menaces douces et chaude qui se pressent en coulisses. la pulpe de ton pouce remonte doucement jusqu'à la plaie encore ouverte de sa lèvre, alors que tes obsidiennes feignent de s'en soucier. à peine. pas assez pour te retenir d'appuyer franchement sur l'ecchymose désignée et enclencher cette bombe à retardement qui toujours se tient entre vous. tu trompes personne. que tu conclus en repoussant définitivement son visage pour ne plus avoir à le regarder. une indifférence frappante que tu finis de surligner te détournant pour t'asseoir à distance respectable pour jeter un coup d'oeil à ton portable et l'heure qui se fait tard. oui, il est trop tard pour s'écorcher la patience sur une enfant aussi têtue que toi. trop tard pour gâcher sa vie en jouant trop près du feu. trop tard, peut-être, pour qu'elle comprenne enfin dans quel piège elle s'est jetée.  



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MessageSujet: Re: entre chiens et loup (nash)   entre chiens et loup (nash) EmptyVen 5 Mai - 1:38



y a la remarque de nash qui se veut blessante, qui est sortie si vite que la gamine a même pas eu l'temps de la contrer. elle est vexée, et ça il le sait, il le sent, et il en joue. pour retrouver un peu de sa crédibilité, elle aussi lui lance la seule répartie qu'il peut bien lui rester, maigre répartie qui se révèle être plus efficace que c'qu'elle pouvait bien penser. peut être trop même, parce qu'il semble vouloir se tirer aussi vite qu'il est arrivé. et au moment où il lui tourne le dos pour se barrer doucement, elle a l'impression d'être clouée au sol. l'envie de crier, non nash, tu va pas te tirer maintenant alors que ça a même pas commencé. du coup, elle arrive à le retenir avec une question conne, et ça semble marcher, il s'poste debout à côté d'elle alors qu'elle s’assoit sur le bitume. un peu apaisée qu'il veuille bien rester là, y a quand même le sang qui bout dans ses veines, elle a pas les idées claires, la môme, elle s'demande comment cette galère va se finir, et si en fin de compte, ça va pas mal tourner, cette provocation débile. parce que si c'est facile de jouer au plus con avec lui, parce qu'avec lui c'est toujours fait c'que j'dis, pas c'que j'fais. mais nash c'est aussi les coups de sang, les coups de poings, et ça elle le sait. elle a déjà goûté aux premiers, mais les deuxièmes, elle les connaît pas vraiment. c'est comme une menace qui pourrait l'effrayer, mais izia, elle fait pas trop gaffe à ces choses-là. elle s'dit que ça arrivera jamais, et puis que cette nuit-là, avec son état, si l'envie lui prenait, il allait s'dire qu'elle avait pas besoin de ça. alors elle s'permet un peu tout, ne met pas un frain à sa curiosité,  lui pose quelques questions qui attendent une réponse claire, précise, détaillée. mais y a rien qui vient. - putain arrête avec tes saloperies de questions. décevant. elle répond pas, s'enferme dans un silence passager, hausse le menton pour laisser ses yeux s'poser sur le visage de nash. tiraillée par ce sentiment, cette envie d'être ailleurs, juste pour arrêter d'le voir. d'le voir lui, son petit sourire con qui s'croit au dessus des autres, arrêter d'entendre l'intonation de sa voix qui a pas changé depuis qu'elle le connaît. et y a son regard moqueur aussi, quand il aborde la question du danger potentiel qu'aurait pu représenter ses agresseurs, avec ses yeux qui ont l'air de dire « tu vois gamine, j'te l'avais dit qu'ta place elle est pas ici ». et si elle avait pas cette fierté qui avait besoin d'être redorée, ni cet esprit de contradiction inné, elle l'aurait certainement écouté. et qu'elle le fasse pas, ça l'agace, nash. - tu peux pas juste te contenter d'dire merci ? dire merci à quoi ? ah si, p't'être, merci pour la clope. mais c'est tout. elle s'empresse d'ailleurs de tirer de grosses lattes dessus, prenant soin de s'enfumer les poumons. et puis, pourquoi dire merci ? ça lui suffisait pas, toutes ces fois où elle lui a répété « s'il te plaît, emmène-moi avec toi » ? il a pas l'air de comprendre que pour izia, y a que lui qui est capable de lui faire découvrir le monde de la nuit. enfin, celui qu'elle connaît pas encore, celui avec plus de danger, plus d'adrénaline. parce qu'elle en a marre de marcher sagement dans les nuits noires. son frère n'accepterait jamais d'lui faire découvrir ce monde, celui qui autrefois était le sien. et elle se doute bien que nash il en fait partie, de ce monde-là. donc nash, vraiment, y a que toi. regarde-toi, on pourrait presque croire que t'as le monde à tes pieds. enfin même si c'est peut-être pas vrai, c'est ce qu'elle pense, izia. et il lui faudra un bon bout de temps pour que son cerveau se reconnecte à la réalité. elle a cette admiration pour toi, qu'elle prend soin d'étouffer, et ça, ça lui tord l'estomac de pas vouloir l'avouer. mais quand toi, tu t'obstines à vouloir la faire arrêter son délire tordu de gamine paumée, ça marche pas, nash. c'est un peu comme vouloir la rose sans les épines, et ça, c'est pas possible. et puis, c'est connu, y a rien qui peut s'opposer à la nuit. et quitte à vouloir en découvrir les mystères, autant être en bonne compagnie, non ? mais lui, il a pas trop l'air d'accord avec ça. il s'accroupit pour se mettre à son niveau, avant de lui tirer son menton brusquement vers lui. étreinte étrange, au gout amer. y a un frisson qui lui parcourt l'échine, se demande ce qu'il va faire. et pendant qu'elle soutient son regard, plus hautain que jamais, y a ses doigts qui parcoure son visage, elle le laisse faire. mais elle lui montre clairement qu'il peut aller se faire voir, lui et ses conseils inutiles. - j'aurais dû les laisser continuer, c'est tellement plus bandant de t'entendre crier parce que t'as peur… au lieu de te planquer derrière tes faux airs de dure à cuire. - tu comprends rien, putain, qu'elle proteste la voix encore un peu cassée. elle l'assassine du regard et s'contente de le repousser alors qu'au même moment, il presse résolument son pouce sur sa blessure encore ouverte. elle laisse échapper un cri, avant de se lever brusquement pour s'écarter de son étreinte. il lui a fait mal, ce con. plaie qui avait pas eu le temps de cicatriser, réveil de la douleur qui venait à peine de se calmer. poupée fêlée, mais pas encore brisée. y a le palpitant qui s'affole, une envie de hurler qu'elle s'empresse d'étouffer. faut pas lui montrer, à nash, et si lui aussi décide de jouer sur la corde sensible, elle va pas non plus s'en priver. - pourquoi tu veux que j'ferme ma gueule, en fait ? tu l'sais très bien qu'ça arrivera jamais. et d'un coup, elle était revenue son assurance, son petit air arrogant. - tu fais l'mec qui a tout vu, tout vécu, mais tu veux savoir, nash ? si t'as ce visage de mec qui pense tout contrôler, c'est juste pour mieux cacher ta médiocrité. revenu aussi, ce regard trop provoquant, ce regard de gamine incendiaire un peu vulgaire. - tu veux p't'être me frapper toi-même aussi ? comme ça, en me faisant encore taper, peut être que cette fois au moins, tu seras sûr de bander ? terrain interdit qu'elle hésite pas à venir piétiner. - et j'suis plus une gamine putain, tu vas le comprendre quand ? j'pourrais très bien te le montrer ce soir-là, tout de suite maintenant, en plus comme ça tu les aurais tes remerciements ? y a rien de classe, rien d'élégant. elle sait que c'est un terrain difficile à aborder, qui le fait souvent dérailler, comme un peu tout ce qu'elle lui dit d'ailleurs. parce que quand elle avance trop, y a nash qui recule toujours quand elle en vient à parler de ça. il fait toujours ça, ça a l'air de l'occuper, de lui mettre des putains de chaines aux pieds pour qu'elle se résigne à pas trop avancer. mais ça l'amuse aussi, à izia. parce que quand il veut trop fuir, elle essaie de l'allumer avec quelques propositions indécentes. et même si ça lui plait pas, au moins ça lui permet de capter assez son attention pour qu'il soit obligé d'écouter ses demandes incessantes. - mais j’suis pas sûre que ce soit c’que tu veux réellement. ça s'rait beaucoup plus facile si t'acceptais de m'emmener avec toi dans ces trucs que tu veux tant cacher, moi j’demande que ça.  et elle comprend vraiment pas pourquoi il s'entête à refuser. non, vraiment, il comprend pas lui non plus, que maintenant qu'elle sait qu'il fait des trucs un peu douteux, elle a besoin de savoir ce que c'est. elle a pas cette notion de danger, izia, elle se dit que s'il existe c'est bien pour qu'il soit partagé. presque une enfant sans peur, sans terreur, hormis peut-être celle d'oubliée, d'être mise de côté. et elle continue, elle s'arrête pas de parler, elle a juste ce grand espoir de se faire écouter. - à force, ça pourrait même donner un genre de truc à la bonnie and clyde, mais revisité t'sais. puisqu'on s'rait pas amoureux et qu'on s'ferait pas tuer à la fin du film. y a sa bonne humeur qui revient petit à petit, comme si elle venait d'oublier c'qu'il s'était passé. elle fait à peine attention à la réaction de nash, puisqu'elle est trop obnubilée par ce délire de gamine qui venait contraster avec ce à quoi elle aspirait. elle rit un peu, s'approchant rapidement de lui pour venir lui dérober la fin de cigarette pendante à ses lèvres. elle en tire la dernière bouffée puis vient l'écraser sous sa semelle, lui dévoilant légèrement son collant un peu effilé à cause de son aventure passée. c'est un peu comme du rentre-dedans, rien de bien méchant. trop outrageuse pour qu'elle soit prit au sérieux. mais elle sait que ça a le don de l'agacer. y a trop de détermination dans ses pupilles pour qu'il puisse l'ignorer, et y a ce petit sourire en coin arboré fièrement, comme pour le prévenir qu'elle allait pas le lacher tant que lui n'allait pas céder.
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Nash Caldwell

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MessageSujet: Re: entre chiens et loup (nash)   entre chiens et loup (nash) EmptyDim 7 Mai - 16:13

et, sa réponse ne se fait pas attendre. tu comprends rien, putain. elle te repousse farouchement en protestant sous le contact de tes doigts sans doute trop intrusifs. mais toi, tu t’en fiches. que ça soit au sujet de tes leçons de morales ou pour tout autre chose, elle trouve toujours le moyen de râler et d’aller à l’encontre. comme si finalement, elle s’était bloqué dans cette mauvaise spirale qui la vouait à s’accrocher un peu plus à mesure que tu la repousses. sangsue persistante dont tu ne parviendrais pas à te débarrasser malgré toute ta volonté. y’a ce faible espoir qu’elle ai finalement compris qui pointe le bout de son nez lorsqu’elle se redresse pour t’échapper. t’y crois. pour une fois, tu entrevois presque le bout de ce tunnel interminable dans lequel elle t’a embarqué dès le premier instant où elle s’est présentée à toi. en vain. pourquoi tu veux que j'ferme ma gueule, en fait ? tu l'sais très bien qu'ça arrivera jamais. doucement, tu relèves les yeux vers elle, esquissant ce misérable sourire mesquin, ravit de l’avoir suffisamment poussée dans ses retranchement pour qu’elle retrouve cet air dédaigneux qui lui va cent fois mieux au teint que celui de la gamine paumée. tu fais l'mec qui a tout vu, tout vécu, mais tu veux savoir, nash ? si t'as ce visage de mec qui pense tout contrôler, c'est juste pour mieux cacher ta médiocrité. y’a ce sifflement qui t’échappe instinctivement à ses mots-couteaux. ça pique. tu te bidonnes discrètement, nerveusement, encaissant mal l’offense intérieurement. un uppercut lancé direct en plein dans le mille. même une gifle aurait moins bousculée ta fierté. pour autant, t’en montre rien. tu restes planqué derrière ta superbe caustique pour ne pas lui laisser la moindre chance de percevoir la faille qu’elle a su si bien trouver. pour ne pas l’encourager en donnant de quoi continuer sur la pente abrupte des attaques trop bien placées. elle ne sait rien de toi hormis ce que tu veux bien lui laisser voir. elle ne connait rien de toi hormis ce que tu veux bien lui laisser croire. t’as encore la conscience tranquille de prétendre qu’elle parle sans se douter. tu veux p't'être me frapper toi-même aussi ? comme ça, en me faisant encore taper, peut être que cette fois au moins, tu seras sûr de bander ? et j'suis plus une gamine putain, tu vas le comprendre quand ? j'pourrais très bien te le montrer ce soir-là, tout de suite maintenant, en plus comme ça tu les aurais tes remerciements ? la pupille brillante d’un intérêt curieux, tu la dévisages pour sonder le fin fond de sa pensée. tu quêtes la faille derrière son impertinence provocante. l’infime miette qui voudrait bien dire qu’elle n’en pense pas un mot. qu’elle n’y croit pas. qu’elle n’en veut pas. l’insignifiant fragment de vérité qui viendrait surpasser ses mots et lui donner un semblant d’esprit. ce qu’elle peut être conne quand elle s’y met.  mais, toi, t’es encore plus con. parce que t’as pas encore appris à scinder corps et esprit. et elle, elle trouve toujours le mot pour faire mouche, le sourire pour attiser l’intérêt, l’attitude pour aiguiser l’ivresse. elle trouve toujours la parade pour captiver, subjuguer et enchaîner. mais j’suis pas sûre que ce soit c’que tu veux réellement. ça s'rait beaucoup plus facile si t'acceptais de m'emmener avec toi dans ces trucs que tu veux tant cacher, moi j’demande que ça. non, c’est pas ce tu veux. tentant ou pas, t’es loin de voir là l’idée du siècle. y’a ce semblant de raison qui s’éveille pour te décourager malgré la curiosité qu’elle soulève. à l’instar même de cette colère tapie qui voudrait lui faire ravaler sa langue dans un corps à corps punitif que tu fantasmes trop souvent pour que ça ne te frôle qu’à moitié. elle a beau être ce condensé d’arrogance séduisant, aphrodisiaque après lequel tu cours sans cesse. izia, c’est surtout le piège dissimulé derrière un minois encore trop poupin pour se frotter à toi. c’est surtout le poison venimeux d’un désir voué à l’échec. un jeu dangereux trop fragile et incertain pour que tu t’y laisses prendre avec autant de facilité. finalement, c’est surtout la bêtise humaine qui parle toujours beaucoup trop. à force, ça pourrait même donner un genre de truc à la bonnie and clyde, mais revisité t'sais. puisqu'on s'rait pas amoureux et qu'on s'ferait pas tuer à la fin du film. c’est instinctif mais, tu te mets à rire en te relevant enfin. un rire lourd et convulsif que tu ne parviens pas à ravaler malgré tout le sérieux de l’affaire. dans le fond, t’aimerais ne pas en rire. c’est cynique et tragique. après tout ce temps, tu ne pensais pas qu’elle aie pu à ce point atteindre les méandres de la bêtises. pour toi, c’était un jeu, comme tout ce qu’elle fait, comme tout ce qui la compose. une misérable blague qu’un jour elle prendrait le temps de balayer d’un revers de sagesse. hélas il n’en est rien. tu le vois, placardé sur sa mine soudainement trop ravie. tu l’entends dans ce rire léger qu’elle laisse finalement s’échapper. tu le sens, derrière cette confiance qui semble l’avoir gagnée. celle-là même qui te vole ta sèche comme si tout lui était permis. la même qui dévoile ostensiblement ses jambes d’un naturel déconcertant. machinalement, tes yeux s’en vont gratter la voûte étoilée dans un réflexe agacé. tu vois… c’est ça ton problème. tu soupires légèrement pour calmer les soubresauts sporadiques de ton fou rire et retrouver un minimum de constance malgré tout. t’es pas bonnie, je suis pas clyde, cette saloperie de vie, c’est pas un film ni un conte de fée, paillettes et chocolats. si tu tombes, tu te relèves pas une fois que le rideau se baisse et t’as aucune garantis de pas crever avant la fin. peu à peu, le sérieux revient. déterminé à lui ouvrir les yeux sur la sombre connerie qu’elle déballe depuis tout à l’heure sans en mesurer la moindre nuance. tu finis même par planter tes obsidiennes menaçantes dans les siennes, pour être sûr d’en capter tout l’intérêt. j’ai pas tout vu, tout vécu tu vois… mais le peu, je sais que j’aurais saisis la moindre chance de m’en passer et aspirer à une existence moins merdique si j’avais pu. tu l’as dis… pour que ça soit moins médiocre. et, tu comprends que la colère, l’agressivité, la sévérité, n’y changeront rien. alors, le ton faussement calme, tu t’adoucies volontairement en cherchant à distiller ta morale sans l’effrayer. tu te planques derrière cette fausse humilité, cette misérabilité que tu voudrais capable de déclencher un tant soit peu d’empathie chez elle. tu joues la carte du pathos en espérant qu’à supposer le pire elle ravale ses ardeurs d’adrénaline. moi j’ai pas eu le choix mais, toi tu l’as. y’a cet air grave et quelque peu triste que tu revêt à la perfection pour te faire plus manipulateur que jamais. douceur fugace vouée à l’apprivoiser en réduisant sa méfiance et instaurer un semblant de confiance. tu te fais enjôleur et bienveillant sans hésiter à pousser le vice pour emprunter la même voie malsaine qu’elle s’applique toujours à suivre avec toi. celle du charme. tranquillement, la distance se réduit entre vous alors que tu te rapproches pour déposer ta main sur sa joue. un geste hypocritement tendre malgré toute la conviction dont tu peux témoigner. tu veux vraiment me prouver que t’es plus une gamine ? rhétorique souriante que tu lances en faisant glisser tes doigts le long de sa joue jusqu’à son épaule, puis son bras. ton regard se soustrait malicieusement au sien pour entamer le détail de sa silhouette en jouant les intéressés jusqu’à venir anéantir tout écart. en refermant tes bras autour d’elle, tu te fais prédateur capturant sa proie. loup prêt à dévorer l’agneau derrière on sourire carnassier. pour autant, même si ton regard trahis une lueur fébrile, même si tes mains aventureuses partent à la conquête de sa chute de reins pour la presser un peu plus contre toi. il n’en est rien. c’est un tout autre scénario qui se déroule dans ta tête, à l’opposée infinie de ce que tu prétends. alors arrête de t’cacher derrière ton cul en pensant que ça fera de toi une grande parce que ouais, ça clairement, ça donne tout sauf envie. lourdement, tu refermes ta poigne autour de ses fesses pour appuyer la menace insidieuse qui se cache derrière tes mots toujours trop suaves pour ce qu’ils annoncent. c’est mauvais et acide, plus désireux de charmer mais, plutôt d’être craint. qu’elle puisse saisir enfin que le jeu auquel elle se livre ne lui donne aucune crédibilité. elle hume de trop loin les embruns fougueux de la jeunesse frustrée que ça en devient écoeurant. tu retrouves ce mépris dégoulinant rien qu’à imaginer qu’elle puisse te voir comme le guide spirituel d’un univers dont elle devrait s’éloigner plutôt que de l’envier. chaque jours, tu lutes pour te racheter une conscience, une morale, un semblant de dignité. pour te convaincre que même toi, tu pourrais prétendre à mieux, pour te convaincre que malgré cette inévitable fatalité qui fait de toi un raté, t’auras quand même tout fait pour essayer. alors non, tu refuses qu’elle ternisse tout par la simple force de ses caprices mal domptés. tu refuses qu’elle fasse de toi le responsable de ses envies égoïstes de soufre et d’abîmes. une femme saurait s’respecter un minimum et être capable d’entrevoir que tout ça, c’est qu’un tas de conneries qui lui apporteront rien de bien. elle serait surtout capable de se la fermer au lieu de balancer autant de merdes à la minute. un murmure grondant que tu lâches au creux même de son oreille en ravalant toute espèce de patience. irrité et agacé, tu soupires durement en relâchant finalement ton emprise pour la toiser avec une aversion non dissimulée. intérieurement, tu te flagelles de lui trouver encore quelque chose d’attachant et surtout d’attirant. le plus médiocre que vous deux, ce n’est certainement pas toi. pas ce soir. maintenant remballe tes grands discours que je te ramène. à moins que mademoiselle - je suis grande foutez moi la paix - izia, préfère rentrer toute seule ? que tu grondes, déterminé à clore la discussion. tu te détournes ensuite, levant théâtralement le bras pour lui ouvrir la route vers la sortie. férocement, tu soutiens son regard, déterminé à ne pas lui laisser la moindre occasion de discuter une fois de plus ta décision. si elle sait se montrer bornée, tu peux l’être tout autant, si ce n’est plus. tu ne flancheras pas. pas ce soir en tout cas.
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MessageSujet: Re: entre chiens et loup (nash)   entre chiens et loup (nash) EmptyLun 8 Mai - 23:54


il a pas l’air convaincu, nash. qui pourrait l'être, en même temps ? c'est comme si elle nageait en plein délire, la gamine. trop obnubilée par le souvenir de ce film qu’elle n’arrêtait pas de regarder dans son enfance. pendant cette période, fallait bien se rattacher à quelque chose. et c'est tombé sur ça. comment lui en vouloir, après tout ? vouloir se rapporter au peu de souvenirs qui la berçaient au lieu de la briser. même si en y réflechissant bien, c’est pas cohérent, trop paradoxal. pourquoi rêver d'une vie de criminelle quand y avait tout qui lui tombait sous la dent sans même éprouver le besoin de demander ? mais malgré ça, cest quand même ce qui explique certainement pourquoi elle se trouve dans cette situation aujourd'hui. ce qui explique pourquoi elle se tient devant nash, pourquoi elle se donne tant de mal pour qu’il accepte de la suivre dans son délire malsain. en se répétant, pourvu qu'il cède. pourvu qu'il cède pour qu’elle puisse enfin danser parmi les ombres, se perdre dans leur obscurité épaisse qu'elle croit réconfortante. elle se dit que y a que ça qui pourrait la combler. et qu'il dise non, c'est frustrant. pire, qu’il lui rie au nez, se foute ouvertement de sa gueule quand elle aborde cette possibilité, c'est vexant. à ce moment là, elle regrette de pas parler le même langage que lui. celui de la violence, celui des coups. elle se dit que ça aurait pu être sa seule chance pour lui faire comprendre qu’elle était prête à bousculer pour avoir ce qu’elle désirait. – tu vois… c’est ça ton problème. et elle se fout de tout c’qu'il peut bien penser. il est mal placé pour parler, celui-là. elle aimerait bien répliquer, mais elle a à peine le temps de réfléchir à c’qu’elle veut dire qu’il continue sa leçon de vie. - t’es pas bonnie, je suis pas clyde, cette saloperie de vie, c’est pas un film ni un conte de fée, paillettes et chocolats. si tu tombes, tu te relèves pas une fois que le rideau se baisse et t’as aucune garantie de pas crever avant la fin. j’ai pas tout vu, tout vécu tu vois… mais le peu, je sais que j’aurais saisis la moindre chance de m’en passer et aspirer à une existence moins merdique si j’avais pu. tu l’as dis… pour que ça soit moins médiocre. lèvres scellées, mine désabusée. putain, comment il arrive à rester intéressant avec un discours aussi chiant ? elle sent que ça prend une mauvaise tournure, et elle veut pas de ça, izia. elle voudrait aussi s’empêcher d’afficher ce sourire caustique, mais c’est plus fort qu’elle. le grand point d'interrogation, c'est surtout comment il peut arriver à garder ce sérieux imperturbable alors que ce qu’il est en train de dire ne lui ressemble absolument pas ? il a jamais vraiment fait dans l'intellectuel. elle arrive pas à percevoir là ou il voudrait en venir, en jouant la carte du mec compréhensif. la vérité, c’est que son air condescendant la répugne au plus haut point. - moi j’ai pas eu le choix mais, toi tu l’as. de mieux en mieux. elle se retrouve incapable de mettre des mots sur cette situation. ce qu’il était en train de dire, c’était du vent, des phrases toutes préparées pour essayer de la convaincre du mieux qu’il le pouvait. et c’est encore plus inutile et pathétique que jamais. mais elle continue de se taire, le laissant continuer son numéro à peine crédible. c’est vraiment pas normal, qu’elle se dit. elle se doute que y a quelque chose qui se trame, sans arriver à desceller la vérité. c’est qu’il commence presque à devenir bon dans son rôle. et il se rapproche d'elle comme pour mieux lui prouver. mais y a l’esprit de contradiction de la gamine qui la pousse à reculer d’un pas quand il vient à elle, celui-là même qui la pousse à penser qu’il revêt le rôle du mec sensible pour mieux la contrôler, quand il sera trop tard pour faire marche arrière. et si il a toujours tenu à cracher sur la confiance qu’elle pouvait potentiellement lui accorder, c’est pas maintenant qu’elle allait la lui donner. mais nash lui laisse aucun temps de répit, aucun temps de repos pour son cerveau au bord de l'implosion, trop torturé par ce qui est en train de se passer. il continue son monologue en lui posant une question évidente à laquelle elle ne prend pas le temps de répondre. et il enchaine, sans qu’elle ait le temps de protester. son bras vient s’immiscer dans le vide qui les séparait jusque là. elle suit des yeux le mouvement de sa main sur sa peau ; caresse tiède, presque réconfortante. y a les pupilles de la gamine qui s’éclairent presque aussitôt et le palpitant qui s’affole. c’est vrai que c’est surprenant, quand on a aucun moyen de décision. et ça lui plait pas forcément, parce qu'elle sait pas comment s'y opposer, ni comment riposter. y a tout qui se passe dans un silence lourd de sens. et il s’arrête pas là, venant l’entourer de ses bras. et elle qui arrive toujours pas à relier les deux bouts, à faire la connexion. les paumes de la fille viennent se plaquer contre son torse, comme un rempart qui bloque sa tentative de rapprochement. pas efficace, parce qu'ils sont bien collés l'un à l'autre. et nash qui hésite pas à venir briser cette glace sans équivoque aucune. alors arrête de t’cacher derrière ton cul en pensant que ça fera de toi une grande parce que ouais, ça clairement, ça donne tout sauf envie. y a ses mains qui s’attardent trop sur la courbure de ses reins puis y a les caresses qui deviennent pincements, ses ongles rageurs qui s’incrustent dans la chair de ses fesses. - PUTAIN NASH, tu joues à quoi ? elle crie et essaie de se débattre en le repoussant de la maigre force de ses bras, en vain. pas qu’elle soit douillette non, mais quitte à ce qu'elle se fasse toucher le cul, elle aimerait qu'il le fasse d’une manière plus agréable. mais il la lâche pas, l’oblige à rester pour qu’elle puisse mieux comprendre la teneur de ses menaces murmurés contre son oreille. putain, que c’est humiliant. c’qu’elle redoutait est arrivé finalement. tout ça à cause d’une faute d’inattention qui lui a laissé le temps de trop s’approcher. y a l’angoisse qui monte comme une boule dans sa gorge, puis qui se transforme en colère au moment où elle se retrouve propulsée loin de lui. enfin. – la délicatesse, on te l’a jamais apprise connard ? ça sort des tripes. mais en voyant ses prunelles noires, elle sait très bien qu’il allait pas venir s'excuser. ni lui ressortir les beaux discours comme il l’avait fait quelques minutes plus tôt. et tant mieux. elle espère que ça se finisse par des insultes, par une conversation trop grossière pour qu’elle puisse mener à quelque chose de sensé. et au moins, ça se rapprocherait nettement plus des rapports qu’ils ont l’habitude d’avoir. pas de mains au cul, pas de faux semblants. juste leur obstination exacerbée et la volonté de faire plier l’autre le premier. maintenant remballe tes grands discours que je te ramène. à moins que mademoiselle - je suis grande foutez moi la paix - izia, préfère rentrer toute seule ? et si elle ne se lasse jamais de ce jeu, nash quant à lui semble abdiquer. mes grands discours ? tu t’fous d’ma gueule ou quoi ? elle donne une claque sur la main qu’il vient de tendre comme pour l'inviter à prendre le chemin du retour. c’est toi qui m’faisait ton baratin à deux balles tout à l’heure. d’ailleurs, tu cherchais quoi ? à m’faire pleurer ? c'est à ce moment là qu'elle comprend, malheureusement trop tard, que lui rire au nez aurait été la meilleure des choses à faire. mais en y réfléchissant encore, elle se dit qu’elle sait même plus quoi penser, comment discerner le vrai du faux de sa manipulation. savoir si elle était encore présente ou pas. et elle regrette, izia. elle regrette de se poser ces questions. de lui accorder de l’importance, de la crédibilité, de lui montrer qu’il peut contrôler ses humeurs comme bon lui semble. fallait trouver un moyen rapide de se libérer du piège qu'elle sentait se refermer autour d'elle. la vérité c’est que ça te rend encore plus pitoyable que tu ne l’étais. mensonge pur et dur, répondant à la simple pulsion d’attaquer avant qu’elle ne le soit elle-même. son jeu est beaucoup moins subtil que celui auquel nash s’était livré, et ça se voit, avec son assurance brisée et son sourire trop fièrement arboré. avec l’ouragan de ses pupilles contrastant avec ses cernes violacées.  et non caldwell, j’vais pas rentrer d’la nuit. après, libre à toi si toi t’en as envie, j’comprends qu’tu veuilles retrouver ton lit si cette nuit t’a un peu trop bousculé. mais si y a une chose qu’on peut pas lui enlever, c’est que le rôle de la peste arrogante est encore celui qui lui convient le mieux.  c’est à se demander comment elle peut dire ça, avec cette facilité déconcertante, alors qu'elle venait de se faire cogner quelques minutes plus tôt. et elle espère de tout cœur que cette énième provocation fera renaître son envie de rester. et pour en être sûre, elle décide d’user de la même technique que la première fois. mais avant d’partir prend au moins la peine de me redonner une clope. l’appel de la nicotine, encore. et sans attendre sa réaction, elle se faufile près de lui, tâtonnant à la hâte le haut de ses cuisses pour essayer de reconnaître le paquet de cigarettes de ses doigts. et si ça peut le déranger parce qu’elle se rapproche trop de ses parties intimes à son goût, tant mieux. après tout, il avait pas non plus demandé la permission. putain il est où j’le trouve pas, c'est à se demander qu'est-ce que tu fous dans tes poches sérieusement.


Dernière édition par Izia Sampson le Dim 21 Mai - 1:32, édité 1 fois
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Nash Caldwell

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MessageSujet: Re: entre chiens et loup (nash)   entre chiens et loup (nash) EmptyVen 19 Mai - 9:26

le piège s’est dévoilé. derrière ton sourire, tes canines acérées qui pointent la connerie farouche de cette gamine aux aspirations trop sordides pour son espèce. la pitié disparaît au profit de la sévérité. tu deviens celui qui ne comprend pas, refuse et exècre. celui qui condamne parce que rien de tout ça n’a de sens. ni ses arguments tantôt trop certains, tantôt trop conciliants, tantôt ridiculement idiots, ni ses parades séductrices qui voudraient faire de toi un vulgaire chien près à tendre la patte pour n’importe quoi. tu es moins abruti que ça et tu pensais qu’elle le serait tout autant. mais, non. tu te retrouves forcé de te heurter à ce mur de convictions inébranlables qu’elle a dressé tout autour d’elle. remparts qu’aucun siège porteur de raison ne saurait voir plier. elle est butée. extrêmement décidée. le seul avantage qu’il te reste, c’est qu’elle n’a pas encore entrevu que tu pouvais l’être aussi. voire encore plus. tu as l’avantage de la sagesse contradictoire. l’expérience du vice qui n’a plus aucun secret pour toi. tu as l’avantage de savoir que rien de ce qu’elle espère, de ce qu’elle attend ne lui sera délivré comme elle le croit. PUTAIN NASH, tu joues à quoi ? protestation que tu entends à peine, qui t’atteignent encore moins. malgré sa tentative désespérée de t’échapper, elle t’encourage à refermer aveuglément ta prise. tu voudrais qu’elle comprenne au lieu de fuir pour nier l’évidence. celle qui dit que tu as raison, que tu sais mieux qu’elle ce qui l’attend. en vain. c’est comme si toute tentative de ta part se retrouvait immédiatement refoulée. comme si tout ce qui la constituait était fait pour se montrer hermétique à tous les refus émanants de toi. c’est usant et frustrant. assez pour te pousser à renoncer et lui rendre sa liberté, écoeuré de savoir qu’autant de démonstration n’aura pas eu raison de sa détermination. la délicatesse, on te l’a jamais apprise connard ? dans d’autres circonstances, tu en aurais probablement ris. comme ça, simplement pour la blague. délicatesse et toi, vous ne vous êtes jamais compris, pas même rencontré. pas plus que toi la politesse. c’est instinctif. aboiement sec qui reproche autant qu’elle, à la volonté tacite de lui faire ravaler son arrogance. tu n’es certainement pas plus poli qu’elle, loin de là même mais, tu as au moins ce semblant de respect pour tes ainés et même ceux que tu ne connais pas vraiment. c’est peut-être ça qui t’insupporte le plus. cette facilité déconcertante avec laquelle elle s’est immiscée dans ton quotidien comme si elle en avait fait toujours parti. ces jugements foireux qu’elle porte sur toi comme si elle te connaissait, comme si elle savait tout de toi. sauf, qu’elle n’en sait pas le quart et qu’à agir aussi farouchement, elle ne donne pas l’envie d’y changer quoi que ce soit. la volonté te manque, seule réside cette envie, ce besoin, presque, de t’en débarrasser pour la soirée. ce n’est toujours pas par politesse que tu lui proposes de la ramener, d’ailleurs. uniquement dans le but de soulager ta conscience en t’assurant de ne pas la laisser à la merci d’un autre bien plus malveillant que toi. mes grands discours ? tu t’fous d’ma gueule ou quoi ? peine perdue. tu soupires lorsque sa main tape la tienne comme pour refuser. si tu pensais pouvoir mettre un terme à tout ça rapidement, c’est raté. c’est toi qui m’faisait ton baratin à deux balles tout à l’heure. d’ailleurs, tu cherchais quoi ? à m’faire pleurer ? rhétorique surfaite qui s’amuse dangereusement de ta patience. tu l’as compris, ta digression s’est relevée inutile, de toute évidence. dans le cas contraire, vous n’en seriez pas là. elle gonflée par l’agacement et toi, lassé d’avoir encore à supporter ses verbiages incessants. la vérité c’est que ça te rend encore plus pitoyable que tu ne l’étais. tu souffles, moqueur, les yeux levés au ciel. si tu t’en amuses en apparences, intérieurement, tu fulmines contre cet adjectif qui frôle de trop prêt le vrai. tu es pitoyable et tu le sais. chaque jours qui se lève te le rappel. chaque erreur que tu commets, s’en charge aussi. la moindre seconde de ta vie se rythme au grès de ces relents misérables que tu dégages. mais, qui est-elle pour l’affirmer ? personne, certainement pas la mieux placée pour te juger. c’est le même sentiment qu’elle t’inspire lorsqu’elle s’acharne contre toi. la pitié pour une enfant trop pure qui n’attend plus que de se laisser consumer. ça t’aura au moins inspiré quelque chose. que tu finis par lâcher, ravalant de force rage et colère pour ne pas flancher et lui faire regretter son arrogance. dans le fond, ce que tu lui inspires, tu t’en fiches pas mal. c’est la fierté qui gronde en sourdine, attendant l’impact de trop pour déborder à force d’être trop provoquée. et non caldwell, j’vais pas rentrer d’la nuit. après, libre à toi si toi t’en as envie, j’comprends qu’tu veuilles retrouver ton lit si cette nuit t’a un peu trop bousculé. doucement, tu sers les dents jusqu’à mordre tes joues pour palier à tes instincts destructeurs qu’elle ravive comme d’un rien. tu voudrais partir oui. juste pour ne plus avoir à faire face à son impertinence inébranlable. ses mots poisons savamment bien choisi qui t’écorchent. pourtant, tu restes planté là avec la ferme intention d’y rester. soucis de contradiction qui ne veut pas se voir lui donner raison en capitulant le premier. ça serait tellement plus simple qu’elle abdique sagement comme n’importe quelle autre gamine l’aurait fait. mais, pas izia. mais avant d’partir prend au moins la peine de me redonner une clope. non, pas izia. sans gêne qui se permet d’encore exiger beaucoup trop de toi. ce n’est pas cette demande qui t’embête. une clope de plus ou de moins, ça n’y changera probablement rien. c’est ce culot monstre qui t’assomme. mais en quel honneur ? que tu finis par répondre, planqué derrière ce rire nerveux qui tente d’esquiver ce qu’elle a demandé sans inspirer la moindre envie d’y répondre. par la même, tu te dandines pour essayer d'échapper à l’inquisition de ses mains dangereusement trop intrusives à ton goût. putain il est où j’le trouve pas, c'est à se demander qu'est-ce que tu fous dans tes poches sérieusement. à ce point soufflé qu’elle se montre autant désinvolte, tu restes pantois. ta tentative d’esquive tombe à l’eau alors que tu te soumets à contre coeur sous sa détermination, non sans oublier de soupirer. certes, quelque part ça t’amuse mais, ça t’épuise aussi. tu es lassé d’avoir à te débattre continuellement face à elle. et, cet instant précis en est l’évidence. ah non, c’est pas le bon paquet que tu touches là. blague à part que tu laisses s’échapper en te marrant rien qu’à l’idée qu’elle puisse frôler de trop près la limite autorisée. tu pourrais rester des heures comme ça à attendre qu’elle se lasse tout autant que toi. seulement pour la voir batailler et s’accrocher à sa volonté au même titre qu’elle s’accroche à toi pour d’obscures raisons. tu aurais pu, oui, jusqu’à ce qu’elle mette le doigt sur un trésor autre tellement bien gardé dans les tréfonds de tes poches que tu l’avais presque oublié. cette liasse trop précieuse qui s’y cache et toutes les questions qu’elle soulèvent. bon va s’y tu me saoules. c’est instinctif. réflexe défensif qui te pousses à rattraper son poignet un peu durement pour la stopper dans ses investigations avant qu’il ne soit trop tard. ça te regarde pas ce que je peux foutre dans mes poches. naturellement, tu retrouves ta sévérité alors que tu tires sur son bras d’un coup sec pour être certain de capter toute son attention. en fait, y’a rien de ce qui me concerne qui t’regarde. rien. purement et strictement rien. malgré tout ce qu’elle a l’air de penser. malgré le fait qu’elle semble l’avoir oublié. tu ne lui dois rien. ni justifications, ni explications, ni même une quelconque considération. t’es pas ma mère, t’es pas ma soeur, encore moins ma meuf. il y a ce temps d’arrêt qui te fais réfléchir à ce que tu viens de dire alors que tu te détournes d’elle en relâchant vivement ton emprise pour retrouver une certaine distance quand finalement tu retrouves la force d’en rire. même elles me font moins chier putain ! que tu finis par ajouter en lui jetant un regard entre étonnement et désillusion. elles, sachant que plus de la moitié est plus ou moins inexistante dans ta vie. il n’y a que nora qui peut se montrer aussi envahissante, irritante, frustrante. c’en est presque devenu naturel autant que nécessaire et même si souvent elle te fait plonger dans une colère aussi intense, tu ne peux pas luter. contrairement à elle dont le désavantage certain est celui de n’être rien pour toi. rien de plus que cette gosse arrogante un peu trop présente dans ta vie quand elle n’a rien à y faire. si j’suis si pitoyable, pourquoi tu perds ton temps avec moi ? pourquoi tu te trouves pas un autre con qui voudra bien se charger de ton cas ? ça court les rues après tout, t’en as trouvé deux ce soir et t’as même pas été fichue d’en profiter… rhétorique confuse déballée comme ça pour tenter de percer sa logique, persuadé que peut-être la réponse se trouve sous tes yeux de puis le début. mais, rien. tu la dévisages avec insistance, incapable de mettre un semblant de rationalité sur ces attentes. pitoyable, alors pourquoi s’acharner ? pourquoi jouer les sangsues insatiables au-près de toi ? et, soudainement, ça t’apparaît. dans un soupire narquois tu finis par soumettre l’évidence. ou peut-être qu’ils étaient encore plus pitoyables que moi ? alors t’as pas voulu te mettre à genoux du coup tu t’es fait jetée. tu retrouves ton rire méprisant en mimant grassement une branlette surjouée. en fait, tu sais même pas ce qu’elle fichait avec eux. quel hasard l’a conduite jusqu’ici. quels vices elle aurait été capable d’enlacer ce soir pour frôler du bout des doigts ce qu’elle cherche tant à approcher. peut-être que dans le fond, ce n’est même pas ce qu’elle attendait. peut-être que, finalement, c’est autre chose qu’elle cherchait. mais, tout ce que tu vois, c’est les apparences foireuses derrière lesquelles elle prend trop plaisir à se planquer. et, ça te désespère, inévitablement. jusqu’où t’irais pas pour avoir ce que tu veux putain… tout ce qu’il te reste, c’est le dégoût aux bords des lèvres. ce rictus écoeuré qui la dévisage avec un presque semblant de pitié. dans un énième soupire, tu finis par récupérer tes clopes pour t’en séparer d’une à contre coeur. de tout ce qu’elle demande ce soir, c’est le seul sacrifice auquel tu te sens prêt à accéder. c'est la seule et dernière chose qu’elle pourra exiger de toi.  
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MessageSujet: Re: entre chiens et loup (nash)   entre chiens et loup (nash) EmptyDim 21 Mai - 22:51


c'est nash qui se permet à nouveau de lui faire la leçon et c'est izia qui se braque. décidément. il a un problème avec ces histoires de politesse. tu veux refaire mon éducation ou quoi ? elle voudrait lui rappeler que c'était lui qui lui avait mis la main au cul sans lui laisser d'autre choix que d'accepter, et que lui aussi avait des choses à revoir de ce côté là. et ça, elle voudrait lui dire mais elle y arrive pas, izia, y a les mots qui restent sur le bord des lèvres sans qu'elle puisse les recracher aussi sèchement que lui le fait. c'est alors le silence qui s'installe pour marquer un temps d'arrêt ; avant que nash propose réellement de tout arrêter pour la raccompagner. et elle lève les yeux au ciel, parce que ça l’écœure qu'il veuille se tirer à ce moment-là. alors qu'elle venait juste de lancer une bouteille à la mer et qu'ses questions restaient encore sans réponse. et il semble décidé à la faire partir alors elle se dit que pour l'obliger à rester, faut encore riposter. c'est permanent. jeu qui n'a de cesse que leur éloignement. que quand la distance s'fait trop grande entre eux et qu'ils arrivent plus à s'entendre. alors elle choisit de l'attaquer un peu, pour pas changer, juste pour mieux se protéger. mais nash réplique pas, il s'contente de balancer deux mots à la volée sans chercher plus loin. c'est la conversation qu'il semble esquiver sans aucun remord hormis peut-être celui de s'être pointé ici. parce qu'elle sent son énervement, la gamine, elle sait qu'il est sur le point de craquer. que y a de la rage refoulée qui attend d'exploser. il est loin le temps où nash se la jouait protecteur et compréhensif, il a pas réussi à garder ce rôle bien longtemps. et pour le contrer, elle continue de parler, izia, c'est son flux incessant de paroles contre le silence de son interlocuteur. et elle s'arrête pas parce que ça a l'air de le faire rester alors qu'il voulait partir, du coup, y a le sourire trop fier qui reste pendu à ses lèvres. elle le jauge un peu du regard avant de venir fouiller ses poches pour tenter d'attraper la cigarette qu'elle désirait. mais en quel honneur ? le mien, ça suffira. c'est l'assurance qu'on devine à travers son ton moqueur. elle s'approche difficilement pendant que lui se laisse finalement manipuler à contre cœur. la blague douteuse de nash à laquelle elle prend soin de ne pas répondre tout en montrant qu'elle n'est pas ignorée quand ses mains s'attardent au niveau des coutures de sa poche droite. mais elle trouve rien d'intéressant de ce côté là, alors elle s'attaque à celle du côté opposé. mais nash en décide autrement, la repousse violemment alors que sa main venait à peine de commencer son exploration. bon va s’y tu me saoules. c'est pas un sourire qui se dessine sur le visage de la gamine, juste un rictus provoqué par son effronterie qu'il refoule à nouveau. la peau fine de son avant bras qui se retrouve comprimée par l'emprise trop sèche de ses doigts, et elle qui se retrouve contrainte à se tortiller sous la douleur alors que lui continue d'insister. elle reste muette, encore interloquée de son attitude pendant que les reproches continuent de fuser. en fait, y’a rien de ce qui me concerne qui t’regarde. t’es pas ma mère, t’es pas ma soeur, encore moins ma meuf. réplique cinglante alors qu'il la bouscule à nouveau en la laissant s'éloigner. elle pousse un soupir de soulagement en venant frotter son bras encore rougi. on est au moins d'accord sur ça. et c'est dans ces moments là qu'elle se réjouit de l'absence d'une quelconque attache qui aurait pu les lier. qu'elle se réjouit de la facilité qu'elle aurait de partir et s'effacer de sa vie sans jamais rien lui devoir. parce qu'au fond, elle le sait que y a qu'elle qui vient le chercher. que y a que elle qui vient pour le questionner sur le sens de sa vie, le sens de son existence, puisque c'est ce à quoi elle tend. et c'est évident que son départ ne serait qu'un soulagement. si j’suis si pitoyable, pourquoi tu perds ton temps avec moi ? pourquoi tu te trouves pas un autre con qui voudra bien se charger de ton cas ? ça court les rues après tout, t’en as trouvé deux ce soir et t’as même pas été fichue d’en profiter. ses mots qui visent juste. ça fait mal. un peu. mais pas assez pour l'arrêter. y a le regard dur de nash qui la plante dans une réalité qu'elle n'a pas envisagée jusque-là. c'est parce que tu sais bien que y a que toi nash. faible papillonnement de cils pour mieux cacher la confusion dans laquelle elle se trouve, parce qu'elle sait pas vraiment quoi penser de ce qu'il venait de dire. de tout ça, de lui surtout. pourquoi il était là ? comment il s'était retrouvé jusqu'ici ? il avait rien voulu dire. et elle doute que ce soit juste pour venir la tirer de la situation dans laquelle elle s'était fourrée. et comment il a pu deviner que ces deux mecs étaient ce qu'elle recherchait ? ça veut dire qu'il les connaît ? elle a pas le temps d'y penser que son ton arrogant s'élève à nouveau. ou peut-être qu’ils étaient encore plus pitoyables que moi ? alors t’as pas voulu te mettre à genoux du coup tu t’es fait jetée. c'est douloureux. attaquer pour mieux briser. le tonnerre qui électrifie sans prévenir. la fragilité ébranlée d'une facilité déconcertante. qui fait d'elle un pantin qui plie selon ses humeurs en s'efforçant de ne pas céder. c'est sa dignité qui lui échappe et qui part en fumée sans qu'elle puisse l'en empêcher. et malgré toute sa bonne volonté, elle peut pas le contrer, pas faute d'essayer. et quand elle le voit faire ses mimiques rabaissantes, elle le repousse violemment pour le faire arrêter. arrête ça gros con. y a ses poings qui se serrent, et elle voudrait cogner, l'insulter de tous les noms. avec ce désir d'humilier comme lui l'a fait. pourtant, elle s'en fout d'habitude. elle peut s'faire traiter de n'importe quoi, ça ne l'atteint pas. mais venant de nash, ça passe pas. jusqu’où t’irais pas pour avoir ce que tu veux putain… c'est les mots comme des lames de rasoir qui viennent un peu plus entailler le cœur. celui qui cogne encore de fureur dans sa poitrine. mais elle n'en laisse rien paraître. même, elle ne fait rien. laisse ses pieds plantés dans le goudron en se contentant de le fusiller du regard. arrête de m'confondre avec les trainées qu'tu dois certainement baiser. le ton d'sa voix qui diminue considérablement. c'est lâché dans un souffle fatigué. fatigué de tout ça. elle s'attendait pas à ça. ne sait plus vraiment comment ils ont pu en arriver là. et quand il lui tend la cigarette, elle s'empresse de lui arracher des mains avant de lui tourner le dos en s'éloignant de quelques pas. elle lève un peu les yeux au ciel. y a pas d'étoiles, cette nuit. tant mieux, ça leur évitera de tomber aussi bas qu'eux. à masquer les reproches derrière des paroles lourdes de sens. et d'un coup, c'est plus nash qui lui fait peur, c'est juste elle qui s'fait peur toute seule. peur de cette désillusion qui vient resserrer le cœur et resserrer les rêves. celle qui la pousse à insister auprès de lui pour qu'il vienne leur redonner un peu d’intérêt. c'est ironique, tout compte fait. et même si elle voudrait qu'la conversation s'apaise, elle lâchera pas, et le fera pas tant qu'il lui aura pas dit un semblant de vérité qui viendrait l'éclairer. et toi ? jusqu'où t'irais pas pour que j'arrête de t'faire chier ? c'est une question désespérée pour qu'elle sache enfin à quoi s'attendre si jamais nash venait à la laisser entrer dans le monde qu'il côtoyait. elle réajuste sa jupe et passe sa main dans ses cheveux un peu ébouriffés après cette agitation nocturne. vient chercher le briquet dans la poche de son gilet pour allumer la clope qu'il lui a cédé. tire la première taffe qu'elle vient recracher près de son visage avec un air dédaigneux. pas celui du défi, non. juste un peu d'insolence qui vient regonfler son assurance. et y a l'océan de ses yeux, qui se détache de l'obscurité, et qui contraste avec la noirceur des prunelles du garçon face à elle. fais gaffe au fait, j'pourrais porter plainte pour attouchement sexuel, sur mineur en plus. tu crois qu'les flics apprécierait d'savoir ça ? un rire qui s'élève faiblement, le sourire taquin qui déchire son visage poupin. ce visage de gamine qu'elle accentue pour mieux appuyer ses propos, pour essayer de récupérer la crédibilité qu'il avait détruit par ses simples paroles. ils doivent probablement avoir d'autres trucs sur ton cas en plus. à ta place j'm'y risquerais pas... c'est une phrase qu'elle laisse en suspend parce qu'elle prend conscience qu'elle raconte de la merde, izia. qu'est-ce qu'elle peut bien comprendre ou même savoir à la justice américaine ? et plus particulièrement celle de savannah ? à supposer que y en ait une d'abord. parce qu'ici, ce qu'elle voit surtout, c'est la loi du plus fort. y a son écorchure à la lèvre et son bras encore endolori qui le lui rappelle. c'est pas grand chose, mais si ça lui arrive à elle, qui sait c'que les autres peuvent récolter. tu penses qu'ils sont au courant de quoi ? ça pourrait avoir un rapport avec c'que tu caches dans tes poches ? elle veut reporter l'attention sur son comportement intriguant dès qu'elle a frôlé de trop près une chose qu'elle n'a pas pu identifier. un sourire curieux vient creuser ses pommettes rosées par la fraicheur de l'endroit. c'est la volonté de la gamine inarrêtable qui parait sans faille.
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MessageSujet: Re: entre chiens et loup (nash)   entre chiens et loup (nash) EmptyJeu 25 Mai - 10:33

un claquement de doigt et tout dérape. comme souvent. trop souvent. avec le temps, attendre un quelconque équilibre entre vous est devenu un luxe que vous ne pourriez pas vous permettre. il y a elle et toi, jouant les équilibriste sur la corde sensible d'un désaccord constant. un jeu malsain à celui qui obtiendra le dernier mot, à celui qui flanchera le dernier. mais, ce jeu, quand il n'a pas le don de t'agacer, il arrive parfois qu'il en devienne amusant. trop rarement. tu veux refaire mon éducation ou quoi ? certainement pas. tu t'y casserais les dents au moins autant que sur tes paires. et, c'est là toute la difficulté de l'exercice. dans ce noeud indéfectible de contraires, elle leur ressemble trop. elle te ressemble trop. homologue au féminin avec quelques années en moins et qui pourtant s'inscrit sur le même axe désastreux. l'ambition nocive pour cette quête absurde de courir après des chimères trop scabreuses. pourtant, elle aurait tout pour espérer mieux. elle aurait tout pour attendre mieux de la vie. mieux que de se noyer dans le vice. mieux que de vouloir se frotter au plus misérable des travers. cette obsession insolente pour la débauche en est devenue tellement absurde que tu ne le comprends plus. ce qui faisait d'elle une curiosité, l'a rendue plus insignifiante qu'elle ne l'avait jamais été. plus insupportable, aussi. elle est chiante, izia. quand elle parle trop. quand elle ose trop. quand elle se permet d'agir comme si tout lui était dû. mais, tu ne lui dois rien. pourtant, tu arrives encore à rester là, à attendre qu'elle renonce à ses caprices pour devenir la gamine modèle qu'elle aurait dû être. tu restes là, à attendre de la voir se ressaisir pour changer d'ambition. mais, ça n'arrive jamais. scénario devenu bien trop prévisible à force de le voir se dérouler. il n'y a que jeu d'oppositions pour recommencer. jeu de provocations pour continuer. le mien, ça suffira. tu t'étouffes légèrement face à ce culot monstre qui ne s'use jamais. celui qui la pousse à s'accrocher à toi pour t'arracher encore au moins une chose avant de te laisser partir. comme si c'était trop lui demander de te laisser tranquille. une fois. une misérable fois où ni colère, ni mépris ne viendrait entacher votre conversation. mais, ça non plus ça n'arrive jamais. même quand tu penses frôler de près l'espoir infime que ce puisse être différent. ça n'arrive pas. un geste, un mot et tout s'effondre. la patience s'envole et glace vient de nouveau se glisser entre vous pour vous maintenir à distance dans ce désaccord qui vous va si bien. peut-être qu'il n'y a rien d'autre à attendre de vous. peut-être qu'il n'y a rien d'autre à attendre d'elle. elle dont la détermination ne failli jamais malgré tous tes efforts. cette fois c'en est trop. tu vois le danger arriver au galop lorsque tu te rappelles la raison de ta venue. celle-là même qui brûle le fond de ces poches qu'elle s'obstine à investir. alors, la valse des reproches recommence. si jusqu'ici tu pouvais encore les muer sagement pour t'éviter de glisser de trop sur la pente abrupte de l'agacement, cette fois tu arrives au bout de la bande d'arrêt d'urgence. et, tu le sais, rien n'y changera. c'est parce que tu sais bien que y a que toi nash. ni ses mots, ni ses oeillades grossièrement provoquées pour peut-être te faire changer d'avis. tu n'en vois rien. tout ce que tu vois c'est cette facilité déconcertante avec laquelle elle te prend pour un con. un con qui n'a rien demandé alors qu'une centaine d'autres se feraient un plaisir de la faire plonger comme elle l'attend, sans même avoir besoin de le réclamer. la ferme c'est bon. tu n'es qu'un misérable pion sur l'échiquier du vice. un parmi tant d'autres et il a fallu qu'elle tombe sur toi. le seul qui à défaut de pouvoir s'en sortir lui-même serait prêt à tout pour voir les autres aspirer à mieux. le seul qui à défaut de pouvoir racheter son âme, préfère encore sauver celle des autres. elle aurait pu, pourtant. en charmant les autres avec la même ferveur dont elle peut user avec toi, elle aurait pu. mais, elle a échoué. comme elle échoue sans cesse avec toi. pourquoi ? tu n'en sais rien mais, c'est un prétexte comme un autre pour tenter de bousculer un peu plus son horrible fierté qu'elle agite si facilement sous ton nez. arrête ça gros con. et, ça marche. attaque facile qui fait vaciller la flamme de son assurance. sans plus l'attendre, tu trouves la faille. celle qu'elle a rendu invisible en l'affichant de trop. c'était là, sous tes yeux depuis le début et même si tu te sens con de ne pas l'avoir trouvé avant, tu es d'autant plus fière maintenant que tu sais où la trouver. arrête de m'confondre avec les trainées qu'tu dois certainement baiser. - oh ça risquerait pas t'inquiète. que tu réponds du tac au tac noyé dans ton rire. intérieurement, tu jubiles de la voir se décomposer petit à petit. tu jubiles d'avoir enfin trouver les mots qui la touchent, la vérité qui la blesse. tu jubiles de pouvoir reprendre le dessus et de la voir irrévocablement se refermer quand jusqu'ici c'est elle qui menait la danse. désormais, c'est elle qui fuit, c'est elle qui plie. princesse déchue qui s'éloigne maintenant qu'elle est trop déçue. et, tu pourrais partir pour ne plus assister à ce spectacle pitoyable. tu pourrais partir maintenant que s'entrouvre cette unique perspective de fuite. pourtant, tu n'en fais rien. c'est mieux de voir se dessiner sous tes yeux le mal que tu peux lui faire.  c’est mieux de continuer à te marrer maintenant que tu sais qu’elle n’est pas aussi infaillible qu’il n’y paraît. c’est mieux de rester là, en attendant de trouver une énième réplique cinglante qui finirait de l’achever. et toi ? jusqu'où t'irais pas pour que j'arrête de t'faire chier ? mais, c’est elle qui relance les hostilités. perplexe, il n’y a que le silence que tu trouves à lui donner en réponse. jusqu’où t’irais ? sans savoir pourquoi, tu n’y as jamais pensé. parce qu’elle aurait dû se lasser toute seule à force de temps. parce qu’elle aurait dû comprendre toute seule qu’elle n’avait rien à y gagner là dedans. alors, non. tu n’as pas de réponse à lui offrir là, tout de suite, pour satisfaire sa curiosité injustifiée. tu n’as pas non plus d’autre réponse à lui donner lorsqu’elle te provoque ostensiblement. le nez plissé sous l’agression de la fumée tu la dévisages, perplexe. elle est trop sûre d’elle soudainement. trop sûre d’elle pour que toi-même tu puisses l’être encore. fais gaffe au fait, j'pourrais porter plainte pour attouchement sexuel, sur mineur en plus. tu crois qu'les flics apprécierait d'savoir ça ? ça ne fait qu’un tour dans ta tête. comme si le sol venait de s’ouvrir sous tes pieds, tout se met à chanceler autour de toi. le sang se glace dans tes veines quand le mélange hostile de peur et de colère se met à bourdonner dans ta tête. c’est instinctif mais, tu grognes en sourdine, planqué derrière ton sourire, les dents serrées pour ne rien en montrer. salope. si tu la savais capable de beaucoup, jamais tu ne t’es risqué à envisager cette possibilité. pourtant, c’est là. sans jamais l’avoir voulu, sans jamais l’avoir cherché, elle a tissé sa toile autour de toi pour te piéger. et, ton innocence serait bien dérisoire à côté de sa parole.  tu as la tête du parfait coupable. délinquant irréprochable au casier plus long que ton propre bras, pour des années à semer le trouble autour de toi. la moindre accusation de ce type suffirait à te mettre à l’ombre pour des années que tu n’oses même pas compter. ils doivent probablement avoir d'autres trucs sur ton cas en plus. à ta place j'm'y risquerais pas… le regard fuyant, tu repasses mentalement les fragiles possibilités qui s’offrent à toi pour te sortir de là. rien. rien d’assez raisonnable. rien d’assez sérieux. rien qui vaille la peine que tu prennes ce risque. tu es coincé et même si tu as encore la force de ne rien en montrer, tu commences sérieusement à t’inquiéter. tu penses qu'ils sont au courant de quoi ? ça pourrait avoir un rapport avec c'que tu caches dans tes poches ? tu perds pied. acculé comme jamais au bas de cette montagne de culpabilité qui te précède, tu deviens fou. fou de rage. fou de cette injustice qui voudrait te rendre coupable de ce que tu t’es tant borné à éviter malgré l’obscure supplice de cette dangereuse tentation. tu deviens fou à en oublier d’être raisonnable une seconde de plus. à quoi bon te débattre éternellement quand sa détermination semble encore plus insurmontable que la tienne. pourtant, elle est toujours là. venin qui irradie sous la peau. morsure fatale qui annihile toute sagesse pour devenir magma. étau farouche qui se referme autour de sa gorge sans une once de pitié pour tenter de te raisonner. tu ne veux plus l’entendre cracher son poison. tu ne veux plus la voir sourire avec autant de facilité. tu ne veux plus la laisser se rire de toi en toute impunité. alors tu t’enroules autour de sa gorge en oubliant de craindre ce qu’il pourrait lui en coûter. dans le fond, ça n’a plus d’importance. n’essaye même pas de jouer à ce jeu là avec moi, petite pute.  feulement menaçant qui s’étouffe dans ta rage. ton regard féroce se plante dans les siens mais, tu ne la vois plus elle. tu vois seulement le danger qui t’attend si par malheur il lui prenait d’aller au bout de ses propres menaces. si ta conscience demeure tranquille pour ce qu’elle te reproche, elle tremble quand à tout le reste qu’elle n’a pas encore eu le temps d’apercevoir. ces crimes cachés qui te feraient perdre plus qu’une question d’années. ta famille et tout le reste aussi. sinon, je te donnerais de quoi pleurnicher vraiment devant les flics et cette fois j’irais jusqu’au bout. si c’est doux, étrangement calme pour le sérieux qui s’y cache, tes gestes le sont moins. tes doigts se referment un peu plus quand ton autre main s’aventure sous sa jupe pour narguer de trop près l’écueil de sa féminité. il y a ce sourire carnassier incrusté sur tes lèvres. le trop fière, le trop sûr. celui qui voudrait prétendre qu’à ce jeu, tu es sûr de gagner. mais, non. tu bluffes uniquement dans le seul but de la prendre à son propre piège. si elle ose, tu en es capable aussi. puisque t’as peur que je te confonde avec des trainées, je te traiterais encore pire qu’elles… un murmure sinistre abandonné lâchement au creux de son oreille avant de stopper l’investigation déraisonnablement trop intime de tes doigts pour les glisser sèchement dans ses cheveux jusqu’à saisir sa nuque. en même temps, tu relâches l’étreinte capricieuse autour de son cou pour attraper son menton avant que l’idée de ne t’échapper ne la frôle de trop près. t’es rien izia. t’es que dalle dans tout ça, tu comprends ? le calme s’envole maintenant que ton petit jeu de mise en garde s’achève. elle n’est rien, non. juste une misérable miette tombée dans un macrocosme qui s'apprête à la dévorer sans la moindre hésitation. et, pour une fois qu'à défaut de tout détruire autour de toi tu t'appliques à préserver le peu pas encore définitivement gâché, ça se retourne contre toi. paradoxe stupide qui te fait t'en mordre les doigts plus que tu ne l'aurais pensé. tu te doutes même pas une seconde de ce que tu as sous les yeux tellement t'es conne. tu ris. tellement persuadé d'être assez préservé derrière tes petits secrets, tu te crois intouchable. elle entrevoit seulement des brides. des petits bouts de puzzle qu'elle n'assemblera jamais ensemble. pas sans ton aide. cette aide que tu ne lui donneras pas. pas comme ça parce que tu sais que tu n'en tirerais rien de plus que des problèmes encore plus épineux que ceux que tu traînes déjà comme un boulet accrochés à la patte. le plus raisonnable serait encore de t'éloigner d'elle, de l'éloigner de toi. et, à défaut de pouvoir le faire définitivement, tu te contentes juste de lui rendre cette semi-liberté dont tu la prives entre tes mains. et tu sais quoi ? je suis sûr que t'as même pas encore été capable de deviner parce que dans le fond tu flippes de le découvrir. plus que sûr, tu en as la conviction. si elle avait le moindre doute tangible, elle n'aurait pas besoin de quelconques menaces pour abuser de son chantage. parce que cette fois, enfin, tu commences à entrevoir jusqu'où elle serait capable d'aller. cette fois, enfin, tu comprends qu'il n'y a aucune limite qui ne saurait vous arrêter. mais tente, va s'y, puisque tu y tiens tellement. prouve moi que j'ai tort et peut-être que je te donnerais ce que tu veux. un soupire faussement serein. faussement parce que malgré la conviction dans laquelle tu baignes, peut-être qu'elle en sait plus qu'elle ne l'a toujours laissé penser. peut-être qu'à cet instant, tu t'es toi-même jeté dans le piège que tu voulais tant éviter.


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MessageSujet: Re: entre chiens et loup (nash)   entre chiens et loup (nash) EmptyMer 28 Juin - 23:48


« La ferme c'est bon. » L'hostilité constante qui aurait pu la décider d'arrêter, arrêter de s'accrocher à ce à quoi elle aspirait, arrêter de s'accrocher à cette vie et surtout arrêter de s'accrocher à lui. Parce qu'avec lui, ça stagne, ça avance pas, toujours un pas en avant pour en faire trois derrière. Lui indéchiffrable et elle si vulnérable. Ses mots qui la tuent, à cause de cette flamme qu'il détenait et pour laquelle elle s'était trop entichée. Papillon qui voit ses ailes partir en fumée, qui n'arrive plus à s'échapper. Coincée dans un bourbier qu'elle n'arriverait certainement plus à démêler. Et elle se dit que maintenant aurait été le bon moment pour partir et s'enfuir, mais elle bouge pas. Elle reste là, avec l'envie de se racheter une crédibilité

(mauvaise idée)

puisque le peu qu'il en restait se fait à nouveau piétiner. « Oh ça risquerait pas t'inquiètes. » La gamine qui arrache une grimace en entendant son rire. C'est un peu plus vexant, un peu plus humiliant, parce qu'elle sait que c'est pas un compliment. Alors à fleur de peau, elle préfère s'éloigner pour ne plus lui laisser l'opportunité de la blesser encore. Rester un peu dans l'ombre, pas très longtemps, juste assez pour se remettre sur pied. Mais elle se retourne et il est toujours là, il s'tient encore là. Elle voudrait lui demander pourquoi, lui poser la question comme s'il s'agissait d'une simple banalité. Elle aurait pu mais c'était simple, trop simple, alors que la conversation ne l'est plus - parce qu'il faut prendre le temps de chercher et d'aiguiser les mots comme on aiguise la lame d'un couteau pour enfin décider de là où il va se planter. Et y a Nash qui prend trop de plaisir à dominer ce jeu alors qu'elle n'arrive même plus à le maitriser, perdant pied mais voulant tout de même stopper sa lancée. Alors l'insolence de la gamine revient en même temps que ses pensées absurdes

(mauvaise idée)

qu'elle ne tarde pas à exposer. La police, le commissariat, tout ça. Pour elle, c'est une menace qui n'aboutira jamais, balancée sans réfléchir ; qu'une accusation sans grande preuve et sans grande portée. Mais visiblement, c'est un chantage dont elle ne comprend pas l'ampleur. Une bombe posée sans s'attendre à tout les dégâts que ça allait causer. Elle aurait du s'en douter, sauf que ça a pas fait le tour de son cerveau étriqué. Elle a pas compris, mais ça crève les yeux pourtant. L'étiquette du mauvais garçon collée sur le visage de Nash, la bête écartée de la société parce qu'elle a trop dévié - la bouteille de gaz prête à exploser. Ouais, elle aurait du s'inquiéter de son regard enflammé et de son sourire carnassier. Elle a à peine eu le temps d'le remarquer que déjà une main se referme sur sa gorge et vient annihiler toute volonté de continuer. « N’essaye même pas de jouer à ce jeu là avec moi, petite pute. » L'insulte devenue insignifiante face à ce qu'il lui infligeait. La douleur ravivée de sa gorge déjà blessée par le même traitement quelque temps auparavant. Elle étouffe, il l'étouffe et elle arrive plus à respirer parce que c'est encore plus difficile de le faire avec une gorge comprimée et des poumons goudronnés. Alors elle se hisse sur la pointe des pieds pour tenter de se soulager, et elle a envie de crier, de lui demander pourquoi, pourquoi connard, pourquoi tu fais ça ; l'envie de lui hurler d'arrêter et qu'y a d'autres moyens qui existent pour lui faire ravaler son audace et ses mots trop rapidement prononcés. C'est la colère qui voudrait hurler mais qui s'arrête au niveau de ses lèvres closes, le palpitant qui cogne et qui résonne sur ses tempes. « Sinon, je te donnerais de quoi pleurnicher vraiment devant les flics et cette fois j’irais jusqu’au bout. » Truc dément qui la fait vriller. Putain, que c'est rabaissant, et elle sait pas si c'est la douleur physique ou celle morale qui fait le plus mal. Elle sait pas c'qu'il cherche quand elle sent sa jupe trop serrée remonter le long de sa cuisse mais elle comprend trop vite

(mauvaise idée)

quand ses doigts viennent explorer des parcelles de peau jusque là ignorés. Les prunelles qui s'écorchent quand il commence à effleurer les contours de son intimité, orgueil blessé quand il vient bafouer sa féminité. Contact rapide qui la révulse aussitôt. C'est moche et elle voudrait lui cracher à la gueule, bien trop dégoûtée par ce jeu déloyal. « Puisque t’as peur que je te confonde avec des trainées, je te traiterais encore pire qu’elles… » menace faiblement prononcée mais au gout amer de vérité. Il vient juste de lui prouver, et c'est à ce moment qu'elle ne sait plus vraiment si elle a envie de perdre ou de gagner. Parce que dans ce cas, la défaite serait facile à justifier, n'est-ce pas ? Mais non, il peut pas. Il peut pas faire ça. Puis soudain, une bouffée d'air vient lui brûler la trachée ; pas le temps de respirer une deuxième fois qu'elle est à nouveau contrainte par les doigts de Nash qui se resserrent autour de sa nuque et son menton tenu fermement. « T’es rien Izia. T’es que dalle dans tout ça, tu comprends ? » Non. Non elle comprend pas, puis elle veut plus chercher. C'est ignoble la façon dont il veut la briser comme si rien de tout ça n'avait été assez. Elle se sent faible, incapable de répondre, parce qu'il a raison, terriblement raison et qu'c'est dur à accepter, que cette frustration ne sera jamais apaisée. Et bien plus que tout, elle voudrait l'insulter, mais c'est les cris impuissants qui meurent dans sa gorge. « Et toi, tu t'sens fier d'avoir fait ça ? » C'est la seule réplique sans grande consistance qu'elle a pu trouver. Elle veut pas continuer d'le provoquer, parce qu'elle a peur. Peur de son regard fou et peur qu'il ose répondre que oui, il l'était, peur de ses réactions et peur qu'il veuille recommencer, peur de lui et peur de son sourire sans couleur. « Lâche-moi putain. » Même si elle en a marre de se faire bousculer, elle trouve plus la force de lutter, le repousse faiblement d'une main avant qu'il vienne finalement la lâcher. Il lui en faut pas plus pour s'éloigner rapidement de quelques mètres, dans le simple but de se rassurer et avec l'espoir d'instaurer une distance de sécurité qu'il serait obligé de respecter. « Et tu sais quoi ? Je suis sûr que t'as même pas encore été capable de deviner parce que dans le fond tu flippes de le découvrir. » La provocation qui lui donne l'illusion de quelque chose qu'elle effleure à peine. Alors que c'est là putain, juste là - que la réponse qu'elle cherche est au creux de la poche de Nash et qu'il lui suffirait de tendre la main pour s'en approcher. Elle en est persuadée mais reste figée par la violence passée, celle qui a annihilé toute envie de se rebeller. Et le fin sourire accroché à ses lèvres, ça la fait rager, parce qu'elle sait que ses propos n'ont de vérité que celle qu'il veut bien donner. Qu'elle sait que c'est lui qui, au fond, flipperait vraiment si elle réussissait à deviner. « Mais tente, va s'y, puisque tu y tiens tellement. Prouve moi que j'ai tort et peut-être que je te donnerais ce que tu veux. » Et Izia, elle se retrouve un peu noyée par son flot incessant de paroles qui lui laisse l'esprit embrumé, par ces signaux contradictoires qui la laisse gorge nouée et lèvres scellées. Elle ne sait plus s'il se fait agresseur ou protecteur, et elle se dit qu'il serait temps de nager à contre-courant avant de se faire emporter entièrement. Qu'il serait temps de l'écouter, finalement,

(mauvaise idée)

et de lui prouver qu'elle sait relever le défi qu'il vient de lui lancer. Alors sans lui laisser le temps de riposter, sa main vient se frayer un chemin vers l'ouverture de sa poche pour en sortir le contenu si bien protégé. Mais son geste maladroit lui vaut seulement la sensation de tenir dans la main un papier froissé. Elle s'écarte un peu pour mieux l'examiner. « Un billet, sérieusement ? C'est ça que tu voulais tant me cacher ? » Sa voix tremble presque autant que ses mains, encore étonnée de cet effort qui n'a pas été récompensé comme elle espérait. Alors elle lui tend le papier en retour, sans poser plus de questions, bien trop désabusée par cette découverte qui lui semble insignifiante. « Tiens, j'ai pas besoin de ça moi. Et vu c'que j'ai trouvé, pas la peine de t'énerver. J'mattendais à mieux. Bref. Bonne soirée, j'y vais. » Sans plus d'explications, elle tourne les talons. Parce qu'elle se dit que ça sert à rien de continuer, que s'acharner ne ferait que mieux la briser. Et dans sa voix, la déception qu'elle ne sait réprimer et la colère qu'elle ne sait expliquer. Certainement à cause de tous ses efforts qui lui paraissent inutiles, certainement à cause de lui et de cette nuit.
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