cherry oh baby

Jael x Rez

Tu as toujours eu un amour particulier pour la plage, sans vraiment savoir te l’expliquer. Tu t’y sens juste parfaitement à l’aise, en harmonie avec ce qui t’entoure. Rien ne te rend plus heureuse que sentir le sable chaud filer sous tes pieds, l’eau venir caresser tes jambes, tes sourires ne sont jamais aussi lumineux que lorsque tu peux filer sur la plage de Savannah. Alors forcément, quand Jael débarque pour te hurler d’aller à la plage, tu ne peux qu’acquiescer de toutes tes forces avant de jeter un regard implorant à Titania que tu sais qu’elle sera incapable de refuser. Ta journée n’avait pourtant pas bien commencée. Il est rare que dès le réveil, un sourire – même rêveur – n’orne pas tes lèvres, mais à peine un pied posé au sol et tu as entendu ton père crier. Hurler serait même plus exact comme mot, rugir à s’en brûler les poumons. La source de sa colère n’était autre que l’un de tes frères, comme à son habitude, même si tu ne t’es pas assez attardée pour savoir lequel avait à nouveau pu attirer ses foudres. Peut-être Serghei et son histoire avec la fille Caldwell, rien de glorieux de ce que tu en as entendu. Voir ta mère s’aplatir comme à son habitude et ne rien dire alors que le monstre qu’est ton géniteur crache son venir plus acide que jamais… tu n’as sincèrement pas pu tenir, filant à la librairie aussi vite que possible. Tu hais voir ta mère aussi faible, aussi lâche, aussi pathétique. C’est dans ce genre de ce moment que tu sais qu’il te vaut mieux fuir. Tu peux tant supporter, Rez, tant endurer, Rez, mais toi aussi tu as tes limites, au bord des larmes, au bord de l’explosion.

Jael ne pouvait mieux tomber. Tu l’accueilles les bras grands ouvertes, toutes tes barrières tombent au sol, ton souffle semble revenir dans ta poitrine. Tu poses un baiser sur ses lèvres, un autre encore, tu ne peux t’arrêter, tu ne peux pas cesser alors qu’elle te fait respirer, alors qu’elle te permet d’inspirer. « Toutes les idées ayant pour thème principal la plage sont de bonnes idées ! » Titania n’a jamais su résister à ton regard de chaton perdu, et couplé à la moue boudeuse de Jael, elle te laisser voguer loin de la librairie d’un léger geste de main. Ton sac de plage dans une main (toujours planqué derrière l’accueil, toujours parée à sauter dans ton maillot de bain) et les doigts de Jael enroulés autour des tiens, tu files en courant au travers des rues de Savannah. Vous attrapez un bus au coin d’une rue, un rire en écume au bord des lèvres, la liberté qui souffle dans vos cœurs. Pour une seconde, pour dix, vous oubliez vos soucis, vous oubliez vos douleurs. Tu n’es qu’une enfant de dix-neuf ans, une adolescente pas encore tout à fait adulte, une gosse qui veut jouer dans l’eau et sauter par-dessus les vagues. Ton sourire est brillant, mais ton regard est tremblant et ta main ne lâche jamais Jael. Vous êtes vos piliers, vos sourires infaillibles, la lumière dont chacune a besoin pour ne pas perdre espoir.

Le soleil est resplendissant sur la plage, mais pas aussi lumineux que ton regard qui s’éclaire à la vue de cette étendue d’ocre et de cyan. Tu trouves rapidement une petite cabine en bois de libre pour que tu puisses enfiler ton maillot de bain, tes cheveux qui volent au vent, et ton sourire qui ne fléchit jamais. Ta main retrouve rapidement celle de Jael et tu l’entraînes dans ta course endiablée. « La dernière à l’eau achète la glace de l’autre ! » Tu ne sais pas qui se cogne contre les vagues en première, tu t’en fiches à vrai dire, tu veux juste rire, rire et oublier, encore et encore et encore. Tes mains lâchent Jael pour la retrouver rapidement, tu éclates de rire, tes cheveux à moitié trempés. Ta prise est solide alors que ton regard se fixe dans le sien. « C’est moi qui te traîne à la plage d’habitude, pourquoi cette soudaine envie ? » Qu’est-ce qu’elle ne te dit pas, qu’est-ce qu’elle garde caché derrière ses grandes prunelles bien trop pleines ? La vie ne vous a pas épargnées, et tu veux juste qu’elle sente que tu es là, que tu sais que le monde est merdique mais que tu ne partiras pas.

cherry oh baby

Jael x Rez

Quand t’es avec Jael, t’oublie le monde extérieur, t’oublie tes soucis, t’oublie ce qui te fait mal. Quand t’es avec Jael, t’as un sourire si grand aux lèves que tes joues te font mal, mais c’est plus fort que toi. Tu te sens plus lumineuse que jamais lorsqu’elle est là avec toi, à te tenir la main, à te regarder de ses grands yeux noirs. Elle est tout ce dont tu as besoin pour te sentir mieux, meilleure cure que n’importe qui d’autre. C’est pas toujours facile avec Jael, vous n’avez pas les vies faites pour que tout soit facile, mais c’est mieux que le reste. C’est mieux que tes pensées noires, c’est mieux que ta famille qui se déchire, c’est juste… vous et c’est tout ce que tu veux. Il suffit de vous voir, dans le bus à parler d’un arc-en-ciel de couleur, sur le sable à courir comme des enfants, mille-et-un rires accrochés à vos lèvres, même vos yeux tremblent moins malgré le poids quotidien qui vous accable. La plage, t’es contente de la partager avec Jael, que ce soit votre bulle à toutes les deux, que votre monde s’y construise doucement. T’as toujours aimé ce lieu, tu te souviens encore quand Anca t’y emmenait, Ioan te portant sur son dos avant de te jeter dans l’eau, Mihail te rejoignant plus timidement, un pas après l’autre. C’est ton monde, ton petit endroit pas si secret, celui où tu te sens libre d’être une enfant à nouveau.

C’est pour ça que le sourire que tu offres à Jael est lumineux, c’est pour ça que tes joues sont aussi roses et que tes yeux brillent de milles éclats. Tu te laisses attirée contre elle, tu poses tes mains contre ses hanches, tu la sens et tu la ressens, tu t’imprègnes d’elle comme si tu n’en avais jamais assez. T’en as jamais assez avec Jael, tu découvres toujours quelque chose, tu la veux près de toi à chaque fois, tu pourrais passer chaque minute et chaque seconde avec elle que tu la réclamerais encore. T’as jamais posé de mot sur votre relation, elle non plus tu le sais, vous êtes juste vous, Rez et Jajae, liées contre le monde. Tu poses un baiser sur ses lèvres, chaste, doux, un de ces baisers que vous vous offriez par centaines. « Il fait toujours la tête Merle, c’est pas nouveau. Je l’imagine mal t’accompagner à la plage en plus, le soleil risquerait de l’offenser. » C’est pas que t’aimes pas Merle, bien au contraire, t’aurais voulu l’adorer, mais il a préféré te rejeter. Dommage pour lui, tu ne vas pas t’amuser à lui courir après. T’as mieux à faire, comme te soucier de Jael qui n’est clairement pas dans son état normal. Tes doigts glissent contre sa joue, vos pieds touchent le fond délicatement avant que tu ne vous repousses en hauteur, vous voguez au milieu de la mer, pas si loin du bord, mais dans votre petit cocon. « Tu vois, c’est pas faute de le répéter, ils ne font que nous le prouver. Boys are lame. » C’est contre aucun de tes amis garçons, ni même de tes frères, mais la vie t’a appris à te méfier des hommes. Entre ton père et l’autre, entre chaque homme alcoolisé qui a posé un pied dans ta maison et chaque chien qui t’accoste comme si tu allais tomber à genoux devant eux, ta méfiance c’est ton bouclier, c’est ta manière de te protéger, tu ne veux plus te faire blesser.

Tu glisses tes bras autour des hanches de Jael, tu vous amènes un peu plus loin, loin des oreilles et des regards. Vos pieds frôlent toujours le sol, mais les vagues vous trimballent avec joie. Ton regard est planté dans le sien, lumineux mais triste, comme toi là tout de suite. « Je te connais ma Jaja, je te connais si bien. Et je sais que quelque chose ne va pas, je sais que quelque chose te ronge de l’intérieur. Si tu veux pas en parler, tu sais que je l’accepte rien et que je ne dirai rien de plus. Mais je suis là ok ? Je suis là si t’as besoin, je suis là si tu veux, et si tu as envie de juste t’amuser dans l’eau, et d’aller manger des glaces, et de se dorer au soleil, je suis là quand même. »