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banana-split on me ▹ posts envoyés : 2817 ▹ points : 51 ▹ pseudo : mathie (miserunt) ▹ crédits : moi (ava + gif) & tumblr ▹ avatar : yuri pleskun ▹ signe particulier : regard fendillé, la folie qui crame au fond de son regard, la gueule toujours un peu cassée et l'allure dézinguée.
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| Sujet: déraillement. (nanaj) Dim 12 Mar - 15:06 | |
| J'monte les marches de l'escalier quatre à quatre, accroché à la rampe, sans vraiment faire attention. Je suis comme en pilote automatique, mes pensées sont ailleurs. J'ai la tête pleine ces derniers temps, parce que je me suis enlisé dans trop d'histoires et ça me bouffe tout mon temps et mon énergie. J'ai la tête et le corps déglingué, à cause des restes de ma baston avec Seven. Enfin, si on peut encore appeler ça comme ça. Ça s'était plutôt apparenté à une sorte de mise à mort. J'suis dévisagé tellement il a cogné, tellement il s'est acharné. Mais c'est rien, ça. C'est rien du tout. C'est rien que des bleus et de la peau écorchée. Rien que des bosses et des creux. C'est passager, ça s'effacera, j'ai l'habitude. J'ai déjà pris des raclées plus sévère que celle-là. Suffit de voir à quoi je ressemble quand je ressors d'une altercation avec Joe. Tant que j'suis encore capable de marcher, j'estime que y a pas de quoi s'inquiéter, que ce n'est pas grand chose. En revanche, ce soir là, Seven a foutu mon estime à terre et elle ne s'est jamais relevée. Y a trop de choses qui pèsent sur ma conscience. La honte, l'humiliation. Cette horrible sensation d'avoir été souillé jusqu'au plus profond de mon âme. Il l'a eu, sa putain de vengeance. Mais le problème, c'est que je ne peux pas le laisser avoir le dernier mot. Jamais. Alors ça fait des jours que je cogite, pour savoir comment je pourrais me venger. Parce que cogner sur Anca, ça ne suffit pas. Ça ne suffit plus. Tout ça, c'est allé trop loin. Il est allé trop loin. Et je dois trouver quelque chose de nouveau pour reprendre le dessus, reprendre la main dans ce duel bestial. Deux animaux enragés, clairement prêt à luter jusqu'à ce que l'un d'entre nous y laisse sa peau. Y a plus de règles, plus de limites. Tout est permis.
Je rentre dans le loft dans un grand fracas, claquant la porte derrière moi, la mine sombre, les sourcils froncés. Ça se repère à dix kilomètres que je ne suis pas d'humeur. A dire vrai, depuis ce soir-là, je ne le suis pas. Je fais sans cesse la gueule, je suis plus irritable que jamais. Je m'emporte pour un oui ou pour un non, j'agresse tout le monde, rien ne me satisfait jamais et je ne passe pas beaucoup de temps avec les kids. Pas beaucoup de temps avec Nana. Mais je n'y arrive pas, je n'y arrive plus. J'ai l'impression qu'il suffira qu'elle plante son regard dans le mien pour tout découvrir, tout deviner. Et ça, non, ça c'est pas possible. Alors je la fuis, comme un lâche et je l'envoie chier dès qu'elle s'approche. Je joue aux abonnés absent et je découche bien plus souvent qu'avant. Je passe la plupart de mon temps auprès d'Anca, parce que d'une certaine façon, ça m'aide à apaiser la colère fulgurante qui me ronge de l'intérieur. Chaque jour qui passe, chaque jour où elle m'aime un peu plus est comme une nouvelle victoire, une nouvelle vengeance, encore plus délicieuse que la veille. Et en ce moment, y a que ça qui m'aide à tenir. A y voir clair encore à peu près. A ne pas sombrer, à ne pas complètement dérailler. Et puis, elle veut tellement se rattraper de m'avoir trompé avec Micha qu'elle est aux petits soins pour moi et j'ai besoin de ça. Besoin de sentir que j'ai cette ascendance sur quelqu'un. Que tous mes désirs pourraient être exaucés d'un simple claquement de doigts. Alors qu'avec Nana, ça risquerait de dégénérer. Elle foutrait le feu aux poudres et j'exploserais en un rien de temps. Je le sais, je nous connais. On est pas foutu de s'aimer dans le calme, c'est pas notre truc. Et justement, en parlant de Nana, elle est là. Assise sur le canapé du salon, ce vieux canapé tout défoncé, recouvert d'un tas de fluides dégueulasses. Je ne lui adresse pas un regard, rien, je me contente de retirer mes chaussures rapidement en lâchant un bref - 'Lut. Même pas foutu de lâcher un mot entier. Sans rien lui offrir d'autre, je me dirige dans la cuisine et ouvre la porte du frigidaire pour y récupérer une bière. Putain ? PUTAIN. Elles sont où ? Elles sont où ces putains d'bières ?! Je fouille tout le frigo, me retourne même pour vérifier la table et tous les plans de travail, mais rien. Y a plus de bières. Et aussitôt, je vois rouge. Aussitôt, y a tout qui s'embrase. - PUTAIN MAIS PUTAIN J'EN AI RAS L'CUL ! Je me mets à ouvrir et fermer la portière du frigo de façon violente, secouant l'engin au passage, m'acharnant dessus et rapidement tout son contenu se retrouve ébranlé. Y a tout qui tombe, les bocaux qui s'explosent et au final, j'arrache à moitié la porte déjà pas très solide. - PUTAIN D'MERDE ! Je relâche tout, envoie mon pied contre dans un dernier mouvement de rage et fait demi-tour, abandonnant le carnage sans un regard. Je fonce dans la chambre à la recherche de quelques billets, quelques pièces, n'importe quoi, mais il me faut de la thune pour aller m'acheter mon pack. Je retourne toute la pièce. Fringues, matelas, placards, tout y passe. - NANA PUTAIN OU TU PLANQUES LA THUNE ? Elle doit bien en avoir, j'suis sûre qu'elle en a. J'suis sûre que cette conne planque des billets quelque part, pour s'en servir dans mon dos, pour aller s'payer des coups quand elle veut aller pécho dans les bars, cette sale garce. J'arrive finalement à la table de nuit du côté de Nana, j'ouvre le tiroir, fouille dedans à la hâte, mais c'est le bordel. Je perds patience, l'arrache du meuble et le retourne sur le lit pour vider son contenu. J'éparpille le tout, jusqu'à tomber sur ce que je pense être un thermomètre dans un premier temps. - Eww ! Que je grimace par réflexe, me demandant bien ce qu'elle peut foutre avec ça dans un tiroir. Et puis, le petit écran dessus m'interpelle. Je me calme sensiblement, souffle et attrape l'objet pour le détailler de plus près. Il me faut quelque secondes pour comprendre. Putain. Putain. PUTAIN. Mon cœur rate un battement. Non pas ça putain, pas ça. Tout mais pas ça. J'ai pas le temps de gérer une merde pareille. Je relève la tête, attirée par un mouvement du côté de la porte de la chambre, alors qu'Eanna vient d'y entrer. Je me fige, la fusille du regard avant de brandir l'objet dans sa direction. - C'est quoi, ça ? Je finis par m'approcher d'elle à grandes enjambées, la colère se diffusant à nouveau de partout dans mon corps, dans ma tête. Le sang battant jusque dans mes tempes, en pleine ébullition. Je lui agrippe le bras, violemment et je me mets à le serrer fort. Très fort, trop fort. Mais je ne contrôle rien, plus rien. Je lui colle l'objet sous le nez. - Ça veut dire quoi la p'tite barre là, HEIN ? T'es enceinte ? DEPUIS QUAND ?! DEPUIS QUAND TU LE SAIS ? Elle a plutôt intérêt de me dire qu'elle le sait depuis dix minutes, ou sinon je crois que je vais péter un plomb. Je me mords la lèvre inférieure, le regard furieux, retenant très difficilement l'envie de tout envoyer voler par la fenêtre, Nana comprise. Putain, si ça s'trouve c'est même pas moi le père. Et cette idée, mon dieu cette idée, ça me ravage. Parce qu'elle est à moi Nana et que je ne supporte déjà pas l'idée qu'une autre queue vienne la visiter, que d'autres mains viennent la toucher, alors qu'elle puisse avoir un morceau d'un autre mec, là, grandissant dans son corps, c'est pas tenable. J'peux pas. Ça me fait trembler de rage, y a toute cette jalousie qui m'habite et qui ressurgit brutalement. Je jette l'objet à terre et l'écrase violemment avec mon pied, dans un accès de fureur puis je me mets à la trainer hors de la chambre, puissant, autoritaire. - J't'emmène à l'hôpital pour qu'on s'débarrasse de ce machin. Ouais, cette horreur qui grandit dans son ventre. Dont je ne veux pas. Dont on ne veut pas. Parce que ouais, elle peut pas en vouloir, pas vrai ? Elle attendait sûrement que je rentre là pour m'en parler et me dire qu'elle veut avorter. Le plus vite possible. Parce que y a pas d'autres options qui se présentent à nous. Y aura pas d'enfants entre nous, ni aujourd'hui ni demain. Jamais. Parce que je la partagerais jamais. Avec personne. Pas même notre propre progéniture. Elle et moi, simplement. Toujours. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: déraillement. (nanaj) Lun 13 Mar - 18:28 | |
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c'est calme. trop calme. le silence est tellement envahissant que des voix prennent place dans ta tête pour faire l'animation. le vide s'installe partout. les kids semblent disparaître un à un du loft et toi t'es encore là. tu te fais bouffer par ce manque qui devient envahissant. le vacarme des soirées prises de têtes te manques cruellement, comme si on t'avais arraché une partie de toi. tu t'occupes comme tu peux, tu vois n'importe qui et fait n'importe quoi. tu essaies tant bien que mal de faire disparaître le temps, de faire comme s'il ne comptait pas. rien y fait. il passe douloureusement, emportant avec lui ce qui te faisais sourire. laissant un goût fade au fil de ta vie que tu vois défiler sans pouvoir y mettre ton grain de sel. tu pourrais tout balancer, abandonner et te barrer mais t'as quand même pas fait tout ça pour rien et retourner chez papa après tout ce temps. tu t'ai pas foutu dans une telle merde pour t'en sortir aujourd'hui. tu peux pas partir. tu veux pas partir. parce qu'il y a JJ. parce que tu sais plus quoi faire avec lui mais que l'abandonner c'est pas la bonne solution. peut-être qu'au moins ça le ferait tiquer, peut-être qu'il resterait comme un con s'il venait à se rendre que t'es plus là. mais dans l'fond tu l'fais pas parce que tu sais très bien que tu céderas la première. c'est pas toi qui va lui manquer, qu'est-ce qu'il en a foutre, il passe sa vie dehors et t'es à peu prêt certaine qu'il y a quelqu'un d'autre. pas ces putes qu'il prend et jette aussitôt qu'il les a sauté. non y a autre chose. y a une personne. tu le sais parce que tout semble différent et qu'en plus il fait tout pour pas croiser ton chemin. et toi tu la joues sécurité, parce que c'est plus confortable de se laisser croire qu'il n'y a rien. trouver des preuves reviendrait à rendre ça réel et t'en as pas envie. c'est douloureux de l'imaginer, y donner un sens, là, maintenant ? ça serait comme un suicide intérieur. t'as pas le force pour affronter ça, pas avec ce qui se trame en toi. t'es même pas foutu de trouver un moyen de le garder pour toi, qu'est-ce que tu veux te battre contre une personne à qui il a décidé d'accorder plus de temps. autant jouer la facilité et ignorer la douleur qui se dessine en toi. c'est petit, c'est pas ton genre, mais c'est toutes ces choses qui t'arrivent et semblent hors de contrôle. hors de tout, insaisissable.
'Lut. y a ta poitrine qui se resserre au son de sa voix. t'aurais dû te douter qu'il ne pouvait s'agir de personne d'autre que lui. la porte qui claque et la démarche agacée alors que ses pompes érafles le sol bousillé. tu prends pas la peine de répondre. t'en as même pas la force, si tu ouvres la bouche, tu vas te noyer dans tes émotions. d'toute façon il est de mauvaise humeur, tu peux le sentir à 10km. t'as pas envie de t'frotter à lui, puis il est que de passage. tu le connais par cœur et tu sais aussi qu'il va se mettre en rogne parce que sam a fini les dernières bières avec max. PUTAIN MAIS PUTAIN J'EN AI RAS L'CUL ! merci les gars, de ne jamais remplir le frigo une fois vidée et de laisser nana en prendre plein la gueule parce que JJ n'est pas content. PUTAIN D'MERDE ! tu souffles, mordant tes lèvres pour ne pas l'envoyer chier parce que ce ni le moment pour toi, ni pour lui. tu sais pas ce qui se passe dans sa tête ni dans sa vie parce qu'il t'as gentiment exclue de celle-ci mais visiblement c'est pas la joie. ça te fais mal de rien pouvoir faire, de pas avoir l'autorisation de lutter à ses côtés. oui vous prenez tout le temps la tête pour rien, se casser la gueule à la première occasion c'est votre dada. mais putain tu peux rien faire, t'es totalement impuissante face au mal qui le ronge. tu le regardes se mutiler sans pouvoir l'aider à trouver une solution. tout ça parce que c'est une putain de tête de mule qui ne veut pas abaisser sa fierté pendant 10sec pour qu'on vienne lui tendre la main. ça t'énerves tellement. tu te sens inutile comme tu l'as jamais été, même si tu sers pas à grand chose tu montres au moins l'exemple à ne pas suivre d'ordinaire. mais là, rien. il te regarde même pas en face. dans l'fond tu sais pas si c'est pas ça l'pire. la confiance qui semble s'être envolée.
NANA PUTAIN OU TU PLANQUES LA THUNE ? ah. visiblement il te trouves encore une utilité. parce que bon oui forcément, monsieur il peut pas gagner sa propre thunes pendant qu'il passe son temps à baiser ! tu t'en fou tellement de cet argent sale qui s'amasse dans les poches de tout le monde ici. mais là ça te fait chier, qu'il te prenne en compte juste pour ça, comme si c'était un enfant dont tu avais besoin de t'occuper. tu souffles et tu finis finalement par te détacher du vieux canap' délabré. tu sais comment ça se passe quand JJ trouve pas ce qu'il veut. tu fais preuve de toute la mauvaise volonté nécessaire pour te traîner jusqu'à la chambre, t'as pas envie de l'affronter aujourd'hui, y a pas que lui qui n'est pas d'humeur. Eww ! NON ! putain non. pas ça ! tu t'en mords déjà les doigts, resserrant instinctivement tes bras autours de ton ventre. pourquoi ? pas là ! pas maintenant ! C'est quoi, ça ? y a ses yeux qui te fusillent, mauvais quart d'heure en vue. c'est plus fort que toi, t'aimes pas qu'on empiète sur tes plates bandes et c'est vraiment pas le bon moment pour parler de ça. t'as pas envie ! c'est rien ! rends le moi ! timbre un peu sec pour quelqu'un qui ne veut pas voir une guerre éclater. c'est plus fort que toi, tu peux pas t'empêcher de te nourrir de la haine qui l'habite, jouant l'éponge avec ses émotions qui font échos aux tiennes. le rapprochement est violent, la proximité douloureuse alors que ses doigts s'enroulent autours de tes bras. Ça veut dire quoi la p'tite barre là, HEIN ? T'es enceinte ? DEPUIS QUAND ?! DEPUIS QUAND TU LE SAIS ? tu peux pas faire face à toute cette rage, t'es plus toute seule pour te dire que tu t'en fou au point de finir dans un sale état. tu détournes la tête, t'as pas envie d'avouer ce que tu caches depuis trop longtemps. CA VEUT RIEN DIRE JT'AI DIT ! tu culpabilises d'avoir rien dit, d'avoir gardé ça pour toi, tout ce temps mais c'était quoi tes autres options ? t'as jamais eu l'occasion de lui avouer. alors quoi, il fallait que t'ailles te faire tripoter la chatte toute seule parce que vous vous protégez pas et que vous avez merdé ? t'es pas la seule fautive dans l'histoire pourquoi ça serait à toi d'en assumer l'entière responsabilité. J't'emmène à l'hôpital pour qu'on s'débarrasse de ce machin. NON. tu te débats avec violence, t'en as marre qu'il te dise quoi faire alors que c'est le premier a envoyer chier le monde quand il a une idée en tête. t'en voulais pas de ce gamin ! t'as jamais voulu tomber enceinte et aujourd'hui tu t'y accroches plus que jamais. parce que c'est une partie de lui et qu'il peut pas vouloir s'en débarrasser avec autant de ferveur ! parce que t'as cette sensation atroce de le voir disparaître de ta vie, de s'en aller doucement alors t'as pas envie de te priver de la seule chose qu'il va te rester de lui. tu m'emmènes nulle part ! cette fois-ci, il choisira pas pour toi ! t'as décidé de garder ce qui se passe de ton ventre, c'est pas lui qui va y mettre un terme ! toute façon ils pourront rien faire là bas ! c'est trop tard ! maintenant qui s'est fait son nid, il va y rester puis il va grandir. c'est frustrant de se dire que ça ne sera plus JJ et nana à tout jamais parce qu'il se le sont promis, parce que tu as promis autant que lui. mais y a un nouveau pion qui s'est glissé dans la partie et tu peux définitivement pas le renier. ça fait trois mois JJ .. trois putain de mois.. trois mois que tu dégueules tous les matins. trois mois que t'as envie de chialer pour rien. trois mois que t'as envie de lui demander j'fais quoi en espérant que lui, il aura la réponse que tu attends. trois putain de mois que tu te poses plus de questions que tu ne t'en ai jamais posé. ça fait trois mois et lui il a rien vu. parce qu'il te parles plus, parce qu'il ne te regarde plus, parce que tu l'as perdu. y a tout qui a basculé depuis cette nuit dont il se refuse à te dire quoi que ce soit. c'est plus le même et toi, tu sais pas quoi faire pour l'aider parce qu'il veut rien venant de toi. alors oui, c'est le comble de l'ignorance et peut-être que t'aurais dû lui dire mais y a jamais eu le bon moment. et putain, il a fallut qu'il tombe sur ce test. tu recules vers ta planque qui n'en ai pas une pour prendre l'argent. qu'il aille acheter son pack de bière, qu'il rentre pas de la nuit parce qu'il aura trop à réfléchir. qu'il fasse ce qu'il veut, il peut même aller baiser sa sale chienne ! prends ta thunes et barres toi ! y a plus rien à faire ! aveu douloureux. pourtant il faut dire ce qui est. y a plus rien à faire maintenant. toute façon tu veux rien faire pour changer ce qui va arriver. tu continueras à dégueuler tous les matins, chialer pour rien. tu te poseras toujours toutes ces questions sur cet avenir incertain dont tu ne rêves pas et pourtant il arrive. avec ou sans lui et cette pensée, te broies le corps.
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| Sujet: Re: déraillement. (nanaj) Sam 25 Mar - 19:36 | |
| - C'est rien ! Rends le moi ! Rien ? RIEN ? Ça n'a pas l'air d'être rien, non ! C'est tout l'inverse même. Si ce n'était rien, si ce n'était pas exactement ce que je pense que c'est, elle se mettrait pas à beugler elle aussi. Elle ne serait pas en colère et elle ne voudrait pas que je lui rende. Si ce n'était rien, elle s'en foutrait. Et clairement, elle ne s'en fout pas. Alors, ça me fait vriller un peu plus. Elle me prend pour un con, c'est ça ? Elle croit que je sais pas reconnaître un putain de test de grossesse ? Elle pense que je vais la croire comme ça, sur parole, parce que j'suis trop con, parce que je l'aime trop ? Ben qu'elle aille se faire foutre. Qu'ils aillent tous se faire foutre, tous ces enfoirés qui me prennent pour un dégénéré, un décérébré. Je brandis le bras en l'air pour pas qu'elle récupère l'objet de son délit et je la capture au passage, furieux. Elle n'va pas me fuir maintenant, elle ne va pas échapper à la désagréable discussion qui s'annonce. On va régler nos comptes, que ça lui plaise ou non. Alors je crie plus fort qu'elle, je tempête et j'exige des explications, des réponses. J'ai le droit de savoir merde, elle n'a pas le choix. Elle doit me dire, tout me dire. C'est comme ça. Mais elle veut pas. Elle fait de la résistance. Elle détourne la tête, prenant la tangente face à mon regard inquisiteur. - CA VEUT RIEN DIRE JT'AI DIT ! Je vois rouge, je fulmine. - MAIS PUTAIN ARRÊTE D'ME MENTIR MERDE ! J'suis au bord de l'explosion, le sang qui boue sous la peau, le corps en alerte parce que ça cogne trop fort dans ma poitrine. Toute cette colère qui déborde et qui engloutit tout sur son passage. Je voudrais pouvoir la forcer à me parler, là, sur le champs. Prononcer une formule magique qui lui délierait la langue, afin de mettre fin à mes questions, parce que l'impatience se fait sentir. Elle dévore tout, elle me ronge, elle me fait perdre la tête. Comme un gamin capricieux, je veux savoir, tout de suite. Et je ne peux pas accepter son refus. C'est comme une trahison, comme une humiliation. Elle me tient tête effrontément alors qu'elle ne devrait pas. J'suis le premier concerné par ce qui se passe dans son ventre, putain. A moins que j'sois pas le père et que ce soit pour ça qu'elle ne veuille rien dire. Qu'elle veuille me tenir à l'écart. Non. Non ça s'peut pas. J'refuse. Je. refuse.
Alors je décide de prendre les choses en main. On va se débarrasser de l'indésirable, parce qu'il n'a pas le droit d'exister. Je n'en veux pas, on n'en veut pas, il doit disparaitre. Comme s'il n'avait jamais existé. Ce machin, ce truc, cette chose qui s'accapare Eanna alors qu'elle est mienne. Tout à moi, rien qu'à moi. J'partage pas. Pas même avec un petit bout de moi-même. Et puis je ne veux pas la voir déformée par cet alien grandissant, qui viendra étirer sa peau, gonfler son ventre, et lui mettre l'humeur en vrac. Non, Nana elle doit rester belle et jeune comme ça, pour toujours. Et on crèvera avant d'être vieux et laids, j'en ai décidé ainsi, y a pas d'autres plans possibles et j'lui demande pas son avis. Mais visiblement, elle a décidé de ne rien écouter. Elle se débat et m'échappe, laissant ma main vide, brûlante, les veines qui ressortent, tâchées par la folie qui m'habite. - Tu m'emmènes nulle part ! Je pivote pour lui faire face, hors de moi. - PUTAIN ! Que j'échappe, fâché, frustré. Elle a décidée de m'emmerder jusqu'au bout. De n'en faire qu'à sa tête. - J'te demande pas ton avis, ON Y VA ! J'fais un pas vers elle pour l'attraper à nouveau mais elle recule et m'esquive, ne faisant qu'empirer mon état déjà très mauvais. Je la toise, la fusille du regard, les lèvres serrées, pincées, le visage rougit par la hargne. Putain, putain, mais à quoi elle joue ? Qu'est-ce qu'elle fout ? Elle veut que je perde le contrôle, c'est ça ? Ils ont décidé de tous me pourrir la vie ? De me rendre dingue ? De me pousser à bout ? Elle va y arriver, putain, elle est à deux doigts d'y arriver. J'sens la noirceur de mon âme se diffuser de partout, tout encrasser, me faire perdre toute humanité. - Ça fait trois mois JJ .. trois putain de mois.. Attend, attend, quoi ? Je me fige, je me bloque, je fronce les sourcils, dubitatif, perplexe. Quoi ? Non. Non, non. C'n'est pas possible. Je la dévisage sans comprendre, ahuris. TROIS PUTAIN DE MOIS ? Et même là, j'suis pas foutue de me remettre en question. Incapable de me dire que ça fait trois mois et que je n'ai rien vu. Non, tout ce qui me vient à l'esprit, c'est qu'elle le sait depuis trois mois et qu'elle ne m'a rien dit. Qu'elle m'a menti, qu'elle me l'a caché. Complètement abasourdis, je reste pantois, incapable de réagir. J'ai l'impression que le sol se dérobe sous mes pieds, que toute l'humanité se fout clairement de ma gueule et c'est insupportable. Je sens que je me braque, que je ferme la porte aux émotions, à la raison. Y a plus que cette haine aveuglante qui m'anime. Et je sais déjà que ça va mal finir. Mais je m'en fous. Je m'en fous totalement. Elle l'a mérité, elle l'a cherché, ce qui va lui arriver. Ce sera bien fait pour elle. Fallait pas jouer à ça avec moi, fallait pas m'cacher ça.
- Prends ta thunes et barres toi ! y a plus rien à faire ! Je redescends lentement, je me reconnecte avec mon corps. Plus rien à faire ? PLUS RIEN A FAIRE ? C'est ce qu'on va voir. Je ne prends pas l'argent qu'elle me tend, non. Là, perché devant elle, je lui retourne une gifle monumentale, à vous décrocher la mâchoire. - TU ME DIS PAS NON PUTAIN ! TU M'TIENS PAS TÊTE COMME ÇA ! J'en ai marre, je n'en peux plus, de tous ces gens qui pensent mieux valoir que moi. Qui pensent que je ne compte pas, qu'on s'en fout de moi, qu'on peut faire sa vie sans me demander mon avis. J'en ai marre de ne rien contrôler, de subir. Alors je vais rétablir la balance. C'est moi qui décide, c'est moi qui domine, c'est moi qui contrôle tout ce que j'ai envie de contrôler, elle comprise. De ma main gauche, je lui attrape le visage, enfonçant mes doigts dans ses joues, profondément, jusqu'à sentir ses dents écorcher ses chaires. - C'est moi qui décide, putain, c'est MOI, qui, décide ! Je hurle à en perdre la voix, complètement noyé dans ma folie, dans ma fureur. Et là, sans prévenir, y a mon poing droit qui vient violemment s'enfoncer dans son ventre une première fois. Je libère son visage et un deuxième coup part dans son abdomen. Puis un troisième, un quatrième, jusqu'à ce qu'elle s'écroule au sol. - Y A PLUS RIEN A FAIRE, HEIN ? HEIN ?! PUTAIN ! Je déraille, je perds la tête, les yeux exorbités, les pupilles éclatées. Je ne suis plus qu'une boule de rage, incapable de me rendre compte que j'suis en train de bousiller quelqu'un que j'aime. Et je ne m'arrête pas là. Je profite du fait qu'elle soit allongée par terre pour continuer à frapper son ventre, avec mon pied ce coup-là, enragé. - J'AI DIT QUE TU LE GARDAIS PAS, ALORS, TU LE GARDES PAS ! Je continue, encore et encore, sans prêter attention au filet de sang qui s'échappe de sa bouche. Cette bouche que je chéris tant. Je continue, le sang battant jusque dans mes tempes, brouhaha infernal dans ma tête, assourdissant, gros bordel. Je ne capte plus rien, ni le temps qui s'écoule, ni les gémissements de Nana, ni où je suis, rien. La colère, rien que la colère, nourricière, terrifiante, exaltante.
Et puis, Nana qui ne bouge plus. Je ralentis, épuisé, haletant. Je m'arrête, je chancèle, je passe une main sur mon front perlant de sueur. Je souffle, bruyamment et je contemple mon œuvre. C'est le carnage sous mes yeux. Son pantalon trempé, tâché d'un liquide épais. Je me laisse tomber à genoux à côté d'elle et j'attrape son visage. - Hey, Nana, reste avec moi. Je viens essuyer le sang qui perle sur ses joues. - Nana, c'est ta faute, j'avais pas l'choix. Tu sais que j't'aime, hein ? Je reprends mon souffle et mes esprits, difficilement. A côté de la plaque, encore sous l'effet de l'adrénaline. Incapable d'organiser mes pensées, percutant à peine l'horreur que je viens de commettre. - Nana, on s'était promis, toi et moi, personne d'autre. J'devais honorer ma promesse, ok ? J'ai fait ça pour nous. J'sais plus ce que je dis, ce que je raconte, l'aberration de mes propos. J'suis perdu, embrouillé, incapable de ressentir quoi que ce soit pour l'instant. Ni inquiétude, ni culpabilité. Convaincu de la légitimité de mon acte. Convaincu d'avoir raison, d'avoir bien fait. Convaincu d'avoir agit par amour, convaincu que c'est pardonnable, normal. Qu'elle va comprendre. Que tout va bien se passer. Qu'elle va continuer à m'aimer, qu'on va reprendre le cours des choses normalement. Je sais plus putain, je sais pas. Je comprends rien. Je comprends rien. Et j'crois que j'ai peur. Je sais pas pourquoi, je sais pas de quoi. Mais ouais, j'ai peur. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: déraillement. (nanaj) Dim 2 Avr - 1:05 | |
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t'as le sang qui bout. y a ton palpitant qui s'excite, t'as envie de lui en foutre plein la gueule. c'est qu'un putain d'emmerdeur et t'as pas envie qu'il te fasse chier la maintenant ! c'est tout sauf le moment putain. tu vois rouge parce que toi aussi t'as envie de lui en mettre plein la tronche, de lui dire qu'après tout s'il a rien vu c'est juste SA faute ! comme si ça se voyait pas que t'avais pris des kilos en plus, comme si ça se voyait pas que ton ventre prenait des airs bouffie alors que tu bouffes rien. qu'il aille se faire foutre avec ses menaces à deux balles, t'y es pour rien si c'est un aveugle. s'il a plus envie de toi, pourquoi il se contente pas de te larguer comme il sait si bien le faire. blesser les gens en se croyant plus fort, putain c'est tout lui ça. lui qui sait tout mieux que tout le monde. lui qui croit tout savoir alors qu'il sait rien putain. TU SAIS RIEN JJ !! rien du tout, trop occupé par sa petite personne et ses petites chiennes à sauter. MAIS PUTAIN ARRÊTE D'ME MENTIR MERDE ! ah parce que maintenant il faut tout se dire ? c'est une blague de mauvais goût c'est ça ? genre, ils vont enfin être sincère l'un avec l'autre. t'as limite envie de lui rire à la figure avec ses ordres à la con qu'il sera le premier à pas respecter. tu le sais tu le connais par cœur. QU'EST CE CA PEUT TE FOUTRE ? T'ES LE PREMIER A RACONTER DES CRACS et au final t'es pas mieux que lui à vouloir gueuler plus fort. ça va servir à rien en plus mais c'est plus fort que toi. vous savez pas faire les choses de façon simple, non il faut toujours des hurlements, de la casse et des coups. pourtant y a la peur qui filtre à travers tes pores, tu peux pas la jouer solo avec ce qui se trame dans ton bidon. et tu luttes, parce qu'il peut pas choisir tout le temps pour toi, pas pour ça. c'est ta vie, ton corps, t'en fait c'que tu veux et il à pas à te parler ni te prendre comme ça en s'imaginant que c'est le roi. t'es pas une putain de meuf qu'on prend comme ça et avec qui on fait c'qu'on veut ! il peut pas niquer tes rêves et tes envies comme ça juste parce qu'il est pas content et que monsieur veut pas entendre ce que toi t'as à dire ! merde à la fin. tu te débats parce que c'est toi, sauvagerie instantanée parce que tu saurais pas te contenir alors qu'il te pousse à bout. c'est donnant, donnant, mauvaise énergie qui grossit au fil des secondes et il va se passer quelque chose de grave. tu le ressens au plus profond de toi, ça te terrifie et tu refuses de lâcher l'affaire. tu vas pas tuer ce pauvre gosse qui grandit alors qu'il a rien demandé de tout ça, lui. PUTAIN ! tu la perçois la frustration, l'agacement qui se lie au fond de ses yeux. tu pourrais pleurer, supplier qu'il arrête parce que tu veux pas l'voir en colère. tu veux pas qu'il soit encore plus mal qu'il ne l'est mais il veut même pas d'explications. J'te demande pas ton avis, ON Y VA ! tu veux pas l'sien non plus ! qu'il aille se faire foutre, t'iras pas, tu vas pas bouger de cette putain de piaule ! s'il est pas content qu'il se barre ! putain il peut pas juste aller se bourrer la gueule comme d'hab et qu'il arrête de te brouiller les ovaires ! t'as même pas conscience de tes mouvements, y a ton humeur qui s’agrippe à celle de JJ et y a un sacré mélange molotov qui se prépare à l'intérieur de ta petite personne. tu t'en mords les lèvres, le foudroyant du regard et balançant les billets logés entre tes doigts comme si tu les jetais à une prostituée. t'façon tu veux rien faire pour changer la situation, t'as décidé de le garder, tu vas pas aller t'faire charcuter pour son bon plaisir. poings serrés, palpitant qui prend de la vitesse et cogne contre ta poitrine tel une furie au fur et à mesure qu'il se rapproche de toi et ça manque pas. le coup part et il fait mal, ouvrant ta lèvre laissant l’hémoglobine parfumer ta langue. TU ME DIS PAS NON PUTAIN ! TU M'TIENS PAS TÊTE COMME ÇA ! tu le regardes avec haine, c'est qu'un putain de connard et toi t'es qu'une pauvre idiote encore terrée dans ce trou à rat alors que t'aurais dû t'barrer d'puis bien longtemps. t'aurais dû, tous les laisser dans leur merde et faire ta vie. et la mâchoire serrée tu peux pas t'empêcher de lui cracher à la gueule, partager les dégâts qu'il à causé pour qu'il s'imprègne du goût du sang. goût qu'il ne connait que trop bien. VA TE FAIRE FOUTRE JJ ! qu'il aille crever ! qu'il te batte si ça lui fait plaisir, c'est qu'un crevard, tu lui rendras cette misère tôt ou tard, il va pas s'en tirer comme ça ! c'est qu'une bataille et la guerre, elle vient tout juste de commencer avec ses doigts qui s'enfoncent dans ta mâchoire. la chair subissant la morsure des dents qui s'attaque lentement à la surface, la lacérant gentiment. C'est moi qui décide, putain, c'est MOI, qui, décide ! si seulement ! il n'a jamais été question de toi JJ ! comme si tout lui était dû ! mais putain qu'il aille se faire foutre royalement ! comme si hurler plus fort aller y changer quelque chose. tu boues t'en peux plus, t'as envie de cogner toi aussi mais t'aurais trop peur des répercussions déjà sanglantes alors que l'oeuvre n'est pas même à son apogée. et parce que tu le connais par cœur tu t'y attends, à la suite. mais pas à ce coup mal placé entre tes côtes qui t'arrache un gémissement comme si on te poignardais avec violence et c'est de l'instinct. pure folie, mais le coup de tête part sans prévenir. tu vas pas le laisser faire. t'es à moitié abasourdie par ton geste, contre attaque malsaine qui te vaut un autre coup dans le ventre. plus douloureux que le premier, plus puissant parce que l'énervement devient hargne. chaque geste prend plus d'ampleur et c'est même pas ça le plus douloureux. tu pourrais te faire tabasser par n'importe qui, tu pourrais t'faire crever par un inconnu dans la rue mais putain pas lui, pas JJ ! il va pas sérieusement t'faire ça, à toi ? et y a plus le temps de la réflexions les coups s’enchaînent et t'as beau te débattre, lui foutre une droite pour calmer les choses, y a tes genoux qui heurtent le sol parce que tu vaut rien. parce que t'as même pas la force de le ralentir parce qu'au delà de la souffrance physique, il vient de détruire tout ce qui avait à l'intérieur. y a les larmes de souffrance qui se mêle au sang, laissant un goût salé sur tes lèvres. Y A PLUS RIEN A FAIRE, HEIN ? HEIN ?! PUTAIN ! sa voix qui résonne comme un lointain écho. arrêtes.. tu craches du sang, tu sais pas trop d'où il provient, t'as l'impression qu'tu vas t'étouffer avec tellement il submerge tes poumons. tu t'roules sur le côté, réunissant toute la volonté nécessaire pour hurler une dernière fois, pour lui dire d'aller s'faire foutre. STOP ! ARREEEETTES PUTAIN ! et tu craches tout le sang qui t’empêche d'respirer correctement, oubliant les coups devenus trop puissants pour lutter. si seulement t'avais pris un peu soin de toi. si seulement t'avais bouffé entre ses dernières 48 heures, peut-être que t'aurais pu faire quelque chose, peut-être que t'aurais pu lui en foutre un bon entre les jambes, histoire d'le mettre à genoux et d'le calmer. tout ça c'est que des idées, de l'imagination pourrie qui vaut rien et tes pensées qui t'amènent ailleurs parce que tout ça devient beaucoup trop sanglant. J'AI DIT QUE TU LE GARDAIS PAS, ALORS, TU LE GARDES PAS ! t'entends plus rien, t'as juste cette sensation de vide. de départ. il est plus là. la position de fœtus devient ton bouclier, tu sais même plus si t'es dans ton corps, tu sens plus la douleur et pourtant tu sais que tu l'as perdu. y a quelque chose qui s'est décroché en toi. et cette sensation de chaleur entre tes jambes. tu sais même pas si t'agonises, t'arrives plus à réfléchir. ça te déchire les entrailles, y a les coups qui s'abattent encore mais tu les sens plus. martyre de ton propre corps souillé. les larmes roulent, inconscientes sur tes joues. t'es la prisonnière de ton propre cadavre, impossible de bouger, comme si ton corps avait opté pour le mode off. un sifflement qui te nique les oreilles et te donne mal à la tête, tu t'es perdu. tu sais même pas où tu es. ça te rappelle les bons vieux souvenirs enfouis après tes doses. quand tu ne savais plus réellement si tu faisais encore ou non partie de ce monde. Hey, Nana, reste avec moi. y a sa voix, lointaine, c'est du charabia que t'arrives même pas à décrypter. ça te dégoutte, t'as le cœur au bord des lèvres et tu serais presque prête à le lui rendre si t'avais la force de gerber. y a rien qui est clair, tu nages en eaux troubles, tu cherches même pas la lumière pour te sortir de là. tu veux juste crever la maintenant. qu'il en finisse avec toi pour que tu n'ai plus à revivre ce moment, pour que tu puisses oublier toute cette souffrance. pour qu'il n'y ai pas de trou béant grossissant de jour en jour. espace vide qui te remémorera ta perte. t'en aura d'autre peut-être, un jour ou plus tard. un petit être fragile à serrer dans tes bras et tu le protégeras des bâtards de l'espèce de JJ, qui eux détruisent tout sans demander la permission. il te dégoutte. Nana, c'est ta faute, j'avais pas l'choix. Tu sais que j't'aime, hein ? Nana, on s'était promis, toi et moi, personne d'autre. J'devais honorer ma promesse, ok ? J'ai fait ça pour nous. ses mots viennent te heurter avec violence et les hauts le cœur prennent le dessus sur le reste. bousculant ton être par une force inconnu, invitant ainsi le liquide à regagner la sortie. ébranlant tout ce qui construit ton corps, t'arrachant un cris de douleur avant que tu t'écroules à nouveau, vidée de toute force. va .. cre-ver ! que t'arrives à articuler entre deux toussotements. ça te brûle la poitrine tout ça et y a les larmes qui viennent embuer tes yeux, te rendant aveugle de toutes réactions lisibles sur son visage. t'as jamais rien fait pour nous ! tu balbuties ou tu murmures, tu sais même pas si c'que tu dis est audible. tu veux juste qu'il prenne ses clics et ses clacs et qu'il te laisse crever. t'façon c'est c'qu'il veut, qu'tu crèves comme ça, comme une moins que rien. parce que y a jamais eu de nana et de JJ au final, y a toujours eu que jemmy encore et encore. alors ses excuses à vomir, il peut s'les garder, il voudrait pas qu'tu lui dégueules tes sentiments à la figure, hein ? comme s'il avait fait quoi qu'ce soit pour vous. comme s'il avait fait quoi qu'ce soit pour toi si ce n'est te briser un peu plus chaque jour alors que tu tombais débilement amoureuse. t'as la haine, et même pas contre lui, parce que c'est ta faute. y a jamais eu de nous, y a toujours eu que lui.
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| Sujet: Re: déraillement. (nanaj) Mer 12 Avr - 21:18 | |
| - QU'EST CE CA PEUT TE FOUTRE ? T'ES LE PREMIER A RACONTER DES CRACS ! Ouais, p't'être bien que c'est vrai, mais c'est différent. J'ai jamais eu de gosse dans son dos putain. Elle peut pas me mentir sur ça, elle peut pas me cacher ça, elle n'a pas le droit. C'est trop important. Parce que ça change tout. Nos autres mensonges on s'en fout, c'n'est pas important. Les autres filles, les autres mecs et les mensonges qu'on se racontent pour faire semblant d'être fidèles. On s'en fout parce qu'on sait tous les deux que c'est faux et que ça nous convient comme ça. Même si ça me rend fou quand j'sais qu'elle va se glisser dans d'autres draps, d'autres bras. J'arrive à passer outre, parce que je sais que j'ai son cœur entre mes mains. Qu'elle reviendra toujours vers moi, qu'elle sera toujours à moi. Et réciproquement, même si je l'avoue peu souvent. Mais ça ? ÇA putain, non. J'peux pas accepter. Elle peut pas faire comme si c'était un mensonge comme les autres. Je passe mes mains sur mon crâne, avec la violente envie de lui hurler dessus, de toutes mes forces, jusqu'à faire fondre sa peau, jusqu'à faire couler le sang de partout. Si y a que comme ça qu'elle comprend, je le ferais. Je me briserais la voix, la gorge, les poumons et le cœur pour qu'elle comprenne. J'en veux pas de ce gamin et j'ai mon mot à dire puisque c'est aussi le mien. C'est pas parce qu'il est dans son ventre à elle, que je ne peux pas donner mon avis. C'est pas parce qu'il est dans son ventre à elle, qu'elle aura le dernier mot. Certainement pas. Alors je m'égosille, je beugle et je finis par frapper. Parce que c'est trop pour moi, y a trop de choses qui se bousculent dans ma tête et je n'arrive plus à gérer. Je perds pieds progressivement, je glisse sur cette pente mauvaise qui va nous conduire à notre perte. A tous les trois. Je la vois qui se profile à l'horizon, la tempête. La tornade. Et elle va tout détruire sur son passage, mon instinct le sait. Mon corps le sait. Il vibre de haut en bas, et ça fait trembler mon squelette qui raisonne et qui me vrille les tympans. Et lorsqu'elle me crache au visage, ça ne s'arrange pas. J'esquisse un mouvement de recul et essuie rapidement sa salive rougeâtre avec le revers de ma manche, à peine écœuré. Faut dire que sa salive j'ai eu le temps d'y goûter plus de mille fois déjà. Non, ce qui me dégoûte, c'est la symbolique du geste. Faut dire que je la connais bien, je pense mon temps à cracher à la gueule des gens. Et ça me fout en rogne, encore plus. Toujours plus. Comme s'il n'y avait jamais de limite. Comme si ça pouvait toujours empirer. - VA TE FAIRE FOUTRE JJ ! Et son cri c'est comme un électrochoc sur moi. Un foutu stimuli qui me fait réagir au quart de tour. Je me jette sur elle, les crocs dehors. - TA GUEULE EANNA ! Que je rugi avant d'abattre mon premier coup dans son abdomen. Y a qu'elle pour me foutre dans un état de rage transcendantale pareil. Parce que je l'aime trop, trop fort, trop violemment, trop tout. Je l'aime trop, putain. Et ça me fait perdre toutes notions du monde qui m'entoure, plus capable de rationaliser, déjà que c'est pas trop mon fort habituellement. J'ai le cœur qui cogne dans la poitrine, animé par une passion dévastatrice qui me fait encore bien plus mal que mes coups sur elle. Ça brûle tout à l'intérieur, j'me consume sous ses braises infernales et bientôt elle fera d'moi un tas de cendres qui s'éparpillera à ses pieds, au gré du vent de ses humeurs.
Sa tête vient heurter la mienne, me forçant à reculer d'un pas pendant que j'échappe un râle mécontent. Elle cogne fort, putain, elle est aussi enragée que moi. Lionne blessée prête à donner sa vie pour protéger son petit. Notre, petit. Cette idée me révulse et me brise. Non, y aura pas de petit putain. Elle et moi, toujours. Rien qu'elle et moi. Alors je reviens à la charge, sans réaliser que j'abime celle que j'aime et que je tue la chaire de ma chaire. J'avais jamais été aussi loin avec elle. J'ai toujours été un peu brusque, un peu brutal. Faut dire que la douceur c'est pas mon fort. Mais je l'avais jamais cognée salement comme ça. Comme je le fais avec les autres. Et pourtant, je ne parviens plus à m'arrêter. Malgré sa défense, malgré les droites et tous les mouvements qu'elle fait pour m'échapper. Elle finit par tomber au sol et je m'acharne encore plus, transporté par un sentiment de puissance terrifiant et exaltant. C'est terrible, mais j'ai l'impression de la posséder encore plus. Je ne vois pas qu'à chaque nouveau coup que je lui porte, je fissure un peu plus les fondations de notre amour. Et bientôt, y a tout qui va s'écrouler, mais j'suis aveuglé par ma folie, par ma colère, par ma jalousie insensée. Comment on peut expliquer à quelqu'un qu'on le frappe par amour ? Qu'on le détruit parce qu'on l'aime démesurément ? Qu'on est prêt à tuer son propre sang pour garder cet amour intact ? Comment on explique qu'on est prêt à faire le pire pour quelqu'un ? Ça me semble si évident à moi. Et j'attendrais d'elle qu'elle fasse de même. Qu'elle soit prête à tuer Samih pour me prouver à quel point elle m'aime. Pourtant, une partie de moi sait que ça ne fonctionne pas comme ça. Que j'suis mal et que j'aggrave un peu plus mon cas à chaque seconde qui passe. Pourtant, je demeure inarrêtable. Insatisfait. Et ses cris ne suffisent pas à m'arrêter, à me faire redescendre. Il m'en faut plus, encore plus putain. Et m'a rage n'est étanchée que lorsqu'elle se retrouve inerte au sol, dégueulassée par son propre sang, par ma décadence.
Elle est repliée sur elle-même, les yeux mi-clos, immobile. Je sais qu'elle est encore vivante parce que son corps tremble faiblement, comme si elle avait froid, trop froid. Et je m'accroupis à ses côtés, je me penche au-dessus d'elle, subitement délicat et soucieux de son état. Même si je ne réalise toujours pas ce que je viens de faire. J'peux pas réaliser, j'peux pas comprendre, parce que je suis convaincu d'avoir bien agit. D'avoir fait ce qu'il fallait faire. D'avoir sauvé notre couple, notre avenir. Ce putain d'avenir que je ne peux pas envisager sans elle. Je glisse mes mains sous son crâne et la soulève doucement, avec une tendresse sortie de nulle part, qui n'a pas sa place au milieu de ce charnier, pour venir la poser sur mes genoux. Je veux la serrer contre moi, de toutes mes forces, pour faire partir son mal et ses douleurs. Pour qu'elle comprenne que je l'aime, que je suis là, que ça va aller. Mais j'ose à peine la bouger, j'ai l'impression qu'elle va se briser en mille morceaux à chacun de mes gestes. Et j'vois pas que c'est déjà trop tard, qu'elle est déjà cassée de partout à l'intérieur. Que le mal est fait et que j'pourrais pas la réparer, malgré tout ce que je crois, malgré l'immensité et la force de mes sentiments pour elle. Y a plus rien à faire et j'le vois toujours pas. Je ne vois jamais rien. Mais je me retrouve à la lâcher brusquement lorsqu'elle se met à vomir. - Putain, Nana.. ! Que je râle à mi-voix, comme si c'était de sa faute. Par chance, elle a vomi du côté opposé à moi et j'me retrouve épargné par le liquide acide, teinté de rouge. J'me retrouve à genoux à côté d'elle, pantois, j'sais plus quoi faire. Y a un décalage entre ce que je vois et ce que je parviens à assimiler. Mes yeux voient bien qu'il faudrait que j'appelle les urgences, que je fasse quelque chose. Mais mon cerveau reste hermétique à l'information, convaincu que ce n'est pas si grave. Que ça va aller. Une bonne douche, une bonne nuit de repos et tout ira pour le mieux. - Va .. cre-ver ! Et mon désarroi fout le camp sur le champ, laissant place à l'agacement. Je fronce les sourcils et la dévisage, stupéfait, contrarié. - Quoi ?! Que je proteste, comme si ses mots n'avaient aucun sens pour moi, qu'ils n'étaient pas appropriés avec la situation. Putain, j'suis tellement à la ramasse. Y a ses larmes qui redoublent et moi j'comprends de moins en moins. Pourquoi elle pleure comme ça putain ? J'ai pas cogné si fort. Et puis, c'est pas si grave. - T'as jamais rien fait pour nous ! Je me fige et mon sang se glace. J'écarquille les yeux et reste bloqué comme ça quelques centièmes de seconde avant de hurler. - ATTEND, QUOI ? La colère revient à la charge, elle n'a jamais sa dose celle-là. Pas foutue de rester silencieuse pendant quelques heures. Elle rôde toujours dans le coin, jamais loin, toujours prête à bondir et à s'emparer de moi. - MOI JE FAIS RIEN POUR NOUS ? TU T'FOUS D'MA GUEULE ? Ses mots me font mal et me vexe. Comment elle peut dire ça ? Comment elle peut penser un truc pareil ? J'fais tout pour nous putain ! TOUT ! J'me donne corps et âme pour elle, qu'est-ce qu'elle veut de plus ? J'comprends plus rien. Et la rage me crame, mes envies de violence reviennent me sauter à la gorge. Mes muscles qui se contractent et sans que je ne puisse rien faire contre, y a mon poing qui s'abat sur son visage inondé. - C'EST COMME ÇA QU'TU ME REMERCIES DE TOUT C'QUE J'FAIS POUR NOUS ? POUR TOI ?! Encore un coup d'poing. - T'ES VRAIMENT LA PIRE DES PUTES ! Un troisième, un quatrième, un cinquième. J'exulte de rage. - POURQUOI TU M'FAIS ÇA HEIN ? J'me sens trahi, abandonné et ça fait un mal de chien. Ça comprime tout dans ma poitrine et j'ai l'impression que chaque inspiration est comme une bouffée d'acide qui vient tout faire fondre à l'intérieur. - Pourquoi tu mens Nana ?! Je la secoue, désespéré. - J't'aime moi putain, j'fais tout pour nous.. ! Ma colère mute en profonde détresse et mon corps redevient calme. Je la relâche sur le carrelage et mes épaules s'affaissent, comme éprouvées par un poids énorme. Bien trop grand pour moi. Je ferme les yeux une seconde, passant mes doigts ensanglantés sur mon visage sans capter les trainées de sang que j'y laisse. Pourquoi les gens que j'aime finissent toujours par m'tourner le dos ? Pourquoi ils voient jamais tout c'que je fais pour eux ? Ils finissent tous par retourner leur veste. Par m'abandonner. Tous. J'veux pas putain, j'veux pas que l'histoire se répète. - Nana.. Vaine supplique que je murmure, la voix éraillée, brisée par la peur et le chagrin. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: déraillement. (nanaj) Sam 22 Avr - 0:55 | |
| et si. et s'il y avait un si dans tout ça. si tu lui avais dit plus tôt. si t'avais eu le courage de lui avouer ? si t'avais pris sa tête dans tes bras et embrassé chaque parcelle de sa peau. si tu lui avais dis : JJ je suis enceinte, je suis enceinte de toi. on va avoir un bébé, tous les deux. on va avoir cette putain de vie rien qu'à nous. tu sais cette vie dont vous avez tant parlé quand il faisait nuit noire. quand vous étiez totalement bourrés, que vous aviez fait l'amour comme des sauvages et que vous aviez laissé vivre quelques mécontentement. JJ j'attend un enfant de toi. on va être trois. est-ce que c'était égoïste d'oser imaginer ce bonheur, est-ce que c'était égoïste de penser que lui aussi aller être heureux comme toi d'apprendre cette nouvelle ? est-ce qu'il aurait pu en être ne serait-ce qu'autrement. pas de batailles. pas de hurlements. TA GUEULE EANNA ! pas de coups alors que tu le fracasses avec tes mots sans pitié. M'DIS PAS D'LA FERM.. ça part, ça s’enchaîne. tu cognes comme tu peux, te posant même pas la question de savoir si c'est lui ou son cœur que tu vas blesser. et si c'était les deux ? cet acharnement constant qui à pour but de se détruire jusqu'à ce que l'un des deux cèdes. tu sais plus faire le tri avec tes sentiments, emmêlés. joyeux bordel. triste réalité. et elle fait mal cette réalité. elle te fait mal cette petite pute qui s'acharne avec violence. tu comptes plus les coups, tu vois plus rien et la douleur est si importante qu'elle t'anesthésie doucement. et pourtant ton corps lui il lutte, il se laisse pas abattre. putain mais crève ! crève sale corps de merde. meurs tu entends, meurs s'il te plait. douleur absurde. guerre qui semble interminable quand tout se bouscule à l'intérieur. y a ton palpitant qui saigne, rongé par le mal qui l'envahit, bouffant toutes les traces de bonheur. il persiste pourtant, il persiste à croire que JJ et toi c'est pour la vie, que JJ il peut pas t'faire de mal parce qu'il t'aime et qu'il pourrait crever pour toi. il pourrait tellement crever pour toi que là, c'est toi qu'il crève. les méninges qui renvoient une piqûre de rappel sur la situation. réveilles toi putain ! et comme tu réagis plus c'est ton corps qui prend l'dessus. faut bien que quelqu'un s'occupe de la misérable chose que tu es. tu sais même pas d'où ça sort. Putain, Nana.. ! t'as ce putain de goût métallique dans la bouche. ça t'aide pas a t'sentir mieux, t'as envie d'remettre ça mais tu peux pas. tu peux pas parce que les mots de JJ te heurtent et tu préfères mourir plutôt que de continuer à l'écouter. alors ouais la violence sort de ta bouche. tout c'qui semble impossible avec toi, tu lui souhaites. et puisque visiblement il a pas bien compris tu répètes. va crever ouais va crever JJ. y a pas que lui qui aime foutre des idées de merde dans la tête des gens. tu pourrais pas vivre sans lui, tu le pourras jamais. tu veux pas, c'est inimaginable mais la haine est trop présente pour qu'il en soit autrement. t'es pas cette fille romantique. il en voulait pas de cette fille là, l'amoureuse transit prête à tout. alors t'es la connasse quand même prête à tout. celle qui a peur de rien, même pas de lui balancer c'que tu penses pas. t'as envie d'lui faire mal comme il t'fais mal. JJ et les coups ça sert à rien. y a rien qui l'atteint parce qu'il est hors de son corps, parce que c'est JJ, parce que c'est comme ça putain. et la maintenant t'as tellement envie de crever, t'as la haine et pourtant à l'intérieur ça se déchire. tu sais plus où t'en es. alors quoi, c'est ça l'amour ? aimer l'autre tellement qu'on est prêt à s'faire crever ? comme ça y aura rien d'autre après ? alors c'est ça le résumé de ta vie ? tout perdre et en finir seule ? quitte à tout perdre, rien à foutre. vas le heurter avec tes putains de mots tranchants comme la lame d'un rasoir. fais le baver, montre lui qu'elle salope tu peux être quand on te fait mal. pourquoi y aurait que les autres qui y auraient le droit après tout. lui aussi, il peut bien prendre un peu. prendre toute la laideur qui s'cache au fond d'toi. ATTEND, QUOI ? tu commences à obtenir c'que tu veux. putain qu'elle salope tu fais. t'es la pire des nana et comme la pute que tu es, t'peux pas t'empêcher d’étirer tes lèvres, laissant les fissures s'agrandirent. mais tu le veux ce sourire. tu veux lui offrir ce putain de sourire. histoire d'le fracasser un peu plus. histoire d'lui montrer qu'il peut pas t'affecter parce que tu le laisseras pas gagner. il peut pas s'octroyer la victoire à chaque combat, c'est trop injuste. c'est une putain de disgrâce. alors ouais tu lui souris, du sang plein les dents et la gueule défoncée. t'es qu'un sale égoïste. et tu craches tes poumons, noyés dans ton propre sang. putain c'est tellement nerveux que tu t'mets à rire. alors ça y est tu vas crever ? c'est flou autours de toi mais tu la sens à 10 milles lieux la violence qui émane de son âme. elle t'étrangle gentiment sans même t'effleurer. MOI JE FAIS RIEN POUR NOUS ? TU T'FOUS D'MA GUEULE ? c'est sa voix qui le trahit constamment. ce tremblement quand il est pas sûr, quand il se perd bouffé par ce qu'il est. et le résultat est là. son poing qui s'abat à nouveau sur ton visage déjà bien abîmé. t'as mal et t'oses même plus te relever, t'as même pas envie en fait. C'EST COMME ÇA QU'TU ME REMERCIES DE TOUT C'QUE J'FAIS POUR NOUS ? POUR TOI ?! elle semble si loin sa voix. il hurle dans tes oreilles et tu l'entends plus, abasourdie par les coups. par les craquements de tes os qui cèdent sous les coups, derniers combats. tu pourras même pas lui dire adieu. t'arrives plus à respirer, le sang qui obstrue tous tes pores. t'es entrain de te crever toute seule au final. tu te noies dans ton putain de sang. tu vois plus rien, tu ressens plus rien. enfin non. ça c'est faux. tu souffres le martyre et tu te demandes pourquoi c'est si long, pour le chemin vers la mort semble interminable. et la seule chose que tu t'demandes, c'est pourquoi. pourquoi ? pourquoi quoi nana ? tu le sais même pas, c'est juste flou. est-ce que c'est fini ? T'ES VRAIMENT LA PIRE DES PUTES ! encore sa voix. toujours cette voix. c'est elle qui te retient, qui te retient en vie. c'est sa putain de voix qui vient hurler à tes oreilles que t'es la pire des putes. le déchirement est d'autant plus intense. POURQUOI TU M'FAIS ÇA HEIN ? parce que tu l'aimes. parce que tu voulais le protéger, parce que tu pensais avoir choisie la bonne option et avoir fais les choses bien.. la bonne réponse est : pour te faire mal. pour te faire mal comme tu m'fais mal et parce que j'arrive pas à t'en vouloir alors que tu détruits tout ce qui compte pour moi ? nous. tout ça. tous ses rêves de merde que tu aurais dû laisser au placard pour éviter ce massacre. Pourquoi tu mens Nana ?! parce que c'est plus simple de mourir en te détestant, c'est plus facile de lâcher prise comme ça. tu comprends ? va pas croire que jt'abandonne, j'pourrais jamais faire ça et que je t'aime à en crever JJ. je me laisse abattre parce que jt'aime et je vois le malheur au fond d'toi. cette douleur que j'arrive pas à soigner parce que moi même j'en souffre. j'te suis plus d'aucune utilité mon amour, alors je meurs parce que c'est mieux comme ça. c'est mieux pour nous, pour oublier tout ça, pour oublier tout c'qu'on aura pas. parce qu'on est trop con pour se satisfaire de ce bonheur insuffisant. J't'aime moi putain, j'fais tout pour nous.. ! moi aussi je t'aime. je t'aime comme j'ai jamais aimé personne. et le plus douloureux c'est qu'tu pourras même pas lui dire parce que c'est ton corps inerte qu'il tient dans ses bras. les coups se sont arrêtés mais le mal est fait. les larmes roulent encore le long de la peau, s'emmêlant au liquide rougeâtre qui se déverse dans toute la pièce. y a le glas qui résonne. enfin. ça sonne comme une délivrance. pourtant le bip des ambulances et les lumières qui dansent, t'y auras pas droit. ça s'termine là pour lui et toi. ça s'termine sur ton prénom qu'il susurre avec tout cet amour qui t'achève une bonne fois pour toute. c'était pas le fait de cogner le plus douloureux au final. c'est d'savoir que tout ça c'est de l'amour. amour que tu ne pourras plus rendre en retour.
Nana..
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Rest In Prison ▹ posts envoyés : 1934 ▹ points : 23 ▹ pseudo : fitotime ▹ crédits : dude (avatar) tumblr (gifs) beerus (code signa) soad, white stripes (textes) ▹ avatar : rami malek ▹ signe particulier : des yeux de magicarpe
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| Sujet: Re: déraillement. (nanaj) Jeu 27 Avr - 11:23 | |
| La colère fut d'abord vive. Transcendante. Ça lui avait fendu les organes avec tant de violence que tout son être en tremblait. Il voyait flou, rouge. Il avait le regard injecté de haine. Il avait perdu le contrôle. Comme ça arrivait parfois. En fait non, pire que les autres fois. Quand il avait repris la pleine possession de ses moyens, il était à mi-chemin entre chez Trixia et chez les Kids. Il avait mal partout, sans savoir pourquoi. Ses phalanges étaient abîmées et ses joues salées. Il s'essuya le visage, sans savoir ce qu'il avait fait. Non, ce que l'autre avait fait. L'autre lui. Celui qui intervient quand il n'en est plus capable. Sa reprise de conscience avait des allures de gueule de bois. La colère vive du début s'était transformée en douleur diffuse, paralysante. Il mit quelques minutes à reprendre le contrôle de ses membres et de terminer à pied le chemin qui le séparait de l'appartement aménagé où vivait sa famille. Famille, putain quel drôle de mot pour qualifier ces gamins perturbés qu'il avait ramassé ici et là. Famille, il se tuait à y croire. Parce que sans eux, il n'en avait plus. Ni parents, ni soeur. Il avait fédéré autour de lui des gosses aussi seuls que lui. Mais jusqu'où allait leur loyauté ? Samih crèverait pour n'importe lequel d'entre eux, en serait-il de même dans l'autre sens ? Tout le monde s'accordait à dire qu'il n'avait rien d'un chef de meute. Ni le charisme ni le respect qui l'entourait. Alors pourquoi continuaient-il à le suivre ? L'avait-il déjà suivi ? Car si c'était le cas, pourquoi JJ, celui en qui il avait le plus confiance, son bras droit, pourquoi ce JJ là aurait-il fait une chose pareille ? Rien que d’y penser, il sentait la colère revenir, étouffante. Et la voix de l’autre dans sa tête, au quotidien comme un bourdonnement lointain, revenir sonner et faire exploser ses tympans.
Le voici en bas du bâtiment en briques rouges d’Historic District avec une sorte d’appréhension au creux du bide. Il jeta la cigarette qu’il venait de s’allumer et plongea la main dans la poche de son jean pour en retirer une petite boite orangée de médicament dérobés. Il en fit tomber deux dans sa paume et les avala la seconde qui suivi. Il en aurait besoin. Sinon, il perdrait à nouveau le contrôle et il ne voulait rien louper de ses explications avec JJ. Dis plutôt que t’as peur que j’le bute. Sam ferma les yeux en sentant les deux cachets descendre le long de son œsophage. Il attendit quelques minutes, pour se donner le maximum de chance pour que la morphine ait fait effet quand il rejoindra le dernier étage de cet immeuble désaffecté. JJ était là, certainement. La caisse l’était en tout cas, et ce type ne se déplaçait quasiment jamais autrement, il aurait trop peur que quelqu’un d’autre en profite, en bon petit égoïste qu’il était. Soudain bloqué, Sam s’interdisait la confrontation. Comment tu peux, après tout ce que t’as appris, vouloir le protéger ? Véritable débat intérieur. Pour dire la vérité, il n’en savait rien. JJ était un pilier chez les Kids, et sans pilier ils finiraient par éclater. S’ils éclataient, Sam se retrouverait tout seul. Instinct de survie oblige, il était bloqué sur place.
Par on ne sait quel miracle, il reprit du mouvement. Peut-être que la voix qui hurlait dans sa tête l’avait convaincu. Peut-être que les opiacés commençaient à le détendre. L’un ou l’autre. D’un pas d’une extrême lenteur il gravissait les escaliers sombres et tortueux de ce vieil immeuble. Quand il arriverait à l’appartement, tout aurait changé. Il serait obligé de réagir. Et quand il le faisait, ça ne présageait jamais rien de bon.
Des pas. Dans l’escalier. Des petits pas pressés. Sam se stoppa dans sa course, la main solidement accrochée à la rampe. Il savait. L’autre savait. Il avala sa salive, birfurqua pour tomber sur JJ, en plein milieu des escaliers. SAM ?! Son regard grave se planta dans celui de JJ. Soudain, une grande vague de colère emporta tout. Pourquoi t’es si pressé ducon ? C’est Trixia qui t’a prévenu le temps qu’on arrive que t’étais dans une merde noire ? Sam resta silencieux une seconde, une de trop. JJ reprit aussitôt du mouvement et dévala les quelques marches qui les séparaient. J'dois y aller, j'rentre pas ce soir, j'sais pas quand j'rentre en fait. Ok, ok. NON pas ok. Ce mec a baisé l’amour de ta vie, t’a menti, trahi et tout ce que tu veux. C’est pas ok. Sans qu’il ne contrôle quoi que ce soit, la main ferme de Samih s’accrocha à l’avant-bras de JJ alors que celui-ci tentait de le contourner. Va falloir qu’on parle. Lâcha-t-il froidement, bien que JJ n’écoutait pas. Mais il n’eut même pas le temps de s’expliquer que son regard globuleux fut attiré par les mains ensanglantées de JJ. Il le lâcha dans la foulée, comme s’il était contagieux. À qui était ce sang putain ? Qu’est-ce que JJ avait encore fait ? Il croisa les yeux d’enfants de JJ, ces yeux qui disent qu’il a fait une énorme connerie dont il ne veut pas assumer les conséquences. Qu’est-ce que… Mais JJ avait déjà disparu.
Quand il arriva au loft, un silence de mort planait. Vraiment, de mort. L’ambiance glaciale le paralysa une seconde avant qu’il ne referme la porte derrière lui et se dirige dans la cuisine avec une drôle de sensation dans le fond du bide. L’autre savait déjà, vraisemblablement. Cet inconscient qui devinait tout ce que Sam ignorait encore. Celui qui ne se voilait pas la face et qui hurlait dans son crâne que quelque chose clochait. Que JJ avait déboulé dans les escaliers avec du sang sur les mains et qu’un cadavre était sans doute planqué dans le frigo. Par sécurité, il l’ouvrit, le frigo. La porte brinquebalante failli lui rester dans les mains. Mais pas de membres humain découpés au couteau à beurre. Il se contenta de prendre une bière. Et fit le tour de l’appartement.
Ce ne fut qu’une fois arrivée dans la chambre d’Eanna et JJ qu’il se figea complètement, assaillit par la douloureuse impression de déjà vu. Eanna gisait là, inerte, couverte de sang, le visage tuméfié. Un quart de seconde, c’est Assia qu’il vit là. Exactement dans le même état qu’il l’avait retrouvé, des mois auparavant. La bière lui échappa des mains et le bruit de verre brisé le ramena à lui. Il se jeta sur sa petite soeur, Eanna et commença à la secouer dans tous les sens. Nana, hey, Eanna, réveille-toi. RÉVEILLE-TOI ! Rien n’avait de sens, rien ne semblait cohérent, et dans sa tête les idées s’entrechoquaient sans qu’il ne veuille vraiment les expliquer. Que Nana et JJ se tapent dessus, ça n’avait jamais posé de problème à personne. C’était déjà le cas, depuis longtemps. Ils se hurlaient des insanités au visage, ils se donnaient des coups et ça n’allait pas plus loin que ça. Eanna, aussi casse-couilles qu’elle était, était également la caution de JJ, son ancre qui l’empêchait de dériver complètement. JJ ne ferait jamais de mal à Eanna, pas vraiment. N’est-ce pas ? J’sais, pas regarde la situation en face. Sam leva les yeux devant lui, comme si la voix était devant, extérieure à son corps, et qu’elle observait la scène de plus loin, avec un point de vue pragmatique. Son cœur battait à tout rompre, et Nana ne réagissait toujours pas. Le corps de Sam tremblait. Allez, putain, réveille-toi je t’en supplies. Eanna, tu m’entends ? Pitié, pitié… Enfin, un éclair de vie la traversa. La pression redescendit dans un coup, il prit une grande inspiration et essaya de capter son regard, se mettant juste au dessus d’elle avec son air de poisson déconfit. C’est Sam, t’es avec moi ? Eanna, dis-moi ce qui s’est passé. Dis-le moi. Elle ne pouvait vraisemblablement pas. Il en profita pour détailler son corps brisé, tout comme elle semblait l’être de l’intérieur. Le sang qui coulait sur ses cuisses, et un mélange de colère au fond de ses yeux, dernier lambeau de vie qui lui restait. [i]T’as vraiment besoin de demander pour savoir ce qui s’est passé ?C’est JJ ? C’est lui qui t’a fait ça ? Demanda-t-il d’une voix brisée. Le silence suffoquant servait de réponse. Sam se recula une seconde avant de se pencher sur elle pour la prendre dans ses bras et la soulever du sol. J’t’emmène tout d’suite à l’hôpital. Finit-il par conclure pendant que le sang battait dans ses veines si fort qu’il avait l’impression de défaillir. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: déraillement. (nanaj) Ven 28 Avr - 1:13 | |
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l'air est soudainement glacial quand ses pas s'éloignent. un frisson se dessine sur ton échine et l'air s'engouffre dans tes poumons une dernière fois. le silence s'élève et tu te retrouves bloquée entre terre et ciel. entre le réel et le factice.la scène s'repasse en boucle sous tes yeux et tu t'demandes comment vous avez pu en arriver là. tu t'relèves, poursuivant JJ, attrapant sa main pour qu'il se retourne, pour qu'il te regarde droit dans les yeux. il s'arrête pas et t'en as le souffle coupé. t'essaies encore une fois, parce que t'es butée et qu'il est hors de question qu'tu lâches l'affaire. tu t'retrouves bloquée. le seuil de la porte semble infranchissable. t'es captive de cette chambre où gis ton cadavre. PUTAIN JJ REVIENS !! mais il ne t'entend pas. il ne t'entend plus. tu t'retournes et tu comprends. t'es pas réelle, c'est pas toi, c'est ton esprit qui s'fou réellement de toi. ton corps il est là. à terre. t'as envie de crier à l'aide mais qui pourrait bien t'entendre. t'es inconsciente. est-ce que t'es morte ? putain non c'est pas possible, tu peux pas avoir réellement crevé ? quand tu pensais à c'que ça s'termine, à crever pour qu'ça aille plus vite, tu l'voulais pas vraiment. putain tu veux pas mourir maintenant, pas comme ça. PUTAIN RÉVEILLE TOI MERDE ! tu t'bats contre toi même, contre tes envies de fin et celle de poursuivre cette vie peut importe la douleur qui va s'ensuivre. tu fais les 100 pas, cherchant une solution à ce cauchemar, c'est pas réel. faut que je me réveille, faut que je me réveille. putain réveille toi ! c'est pas possible. tu t'laisses tomber à terre, entourant tes genoux de tes bras pour t'réchauffer ou réfléchir. trouves une solution, fais quelque chose.
les bruits d'pas, te sortes de cette torpeur dans laquelle tu t'es fourrée. putain sam. c'est sam. SAM ! il t'entend pas bien sûr, qu'est-ce que tu veux entendre un cadavre hein ? pourtant il faut bien qu'tu trouves un moyen d'attirer son attention, il a forcément croisé JJ, il sait forcément qu'un truc pas normal se trame ici. putain allez mec, fait un effort. t'y as cru pendant 30sec en voyant son regard s'perdre dans tout l'appart. l'appel du frigo triomphe toujours. putain, frigo d'merde, pack de bière de merde. kids de merde ! tu pestes. il va quand même pas s'installer sur le canapé sans rien voir, il va forcément passer devant la chambre, il va forcément tourner le regard et voir ton corps ensanglanté ! il tourne en rond dans l'appart et la panique monte en toi. tu peux rien faire, tu peux même pas hurler. aide moi sam, j'ai besoin que tu me vois. je t'en supplies j'ai b'soin de toi là maintenant ! et il s'retrouve face à toi, t'as un raté. même si c'est techniquement impossible parce que t'es genre un fantôme. pendant 5 sec la situation prend un penchant mystico-cool. putain faut tellement que tu te souviennes de ça, personne te croiras mais tu t'en fou. le verre s'éclate au contact du sol et ça t'sors de tes conneries à 2 dollars. t'as vaguement l'impression que ça a eu le même effet sur sam. il s'jette dans la chambre, il s'jette sur toi, puis sur toi. ton vrai toi. Nana, hey, Eanna, réveille-toi. RÉVEILLE-TOI ! il secoue ton corps comme si t'étais un prunier. t'as envie d'lui dire pas trop fort, que t'es déjà dans un sale état et que t'as pas besoin qu'il t'amoche un peu plus. tu peux pas. t'assiste à la scène impuissante, t'plantant face à lui, espérant secrètement qu'il puisse faire quelque chose. tu regardes ton corps avant d'plonger dans les yeux de sam. t'es pas la meuf la plus cool avec lui, tu t'en veux un peu maintenant. ça t'fais mal de le voir dans cet état face à toi. tu t'contentes de poser ta main sur son épaule comme si ça allait le consoler et il t'regardes droit dans les yeux. et ton cœur s'arrête. Allez, putain, réveille-toi je t’en supplies. Eanna, tu m’entends ? Pitié, pitié… tout devient à nouveau flou. ya un bourdonnement dans tes oreilles qui t'donnes l'impression que ta tête va exploser. t'as l'corps en lambeau, l'cœur à l'agonie. et la voix de sam qui s'faufile. tu l'entends sans réellement l'entendre. tu captes pas vraiment ce qu'il veut que tu lui dises, sa voix n'est rien d'autre qu'un bruit sourd mais tu perçois le son inquiet. ça te transperce, ça passe partout à travers toi, comme quand t'es en soirée, trop près des baffles et que tu sens ton corps vibrer au rythme des basses. C’est Sam, t’es avec moi ? Eanna, dis-moi ce qui s’est passé. Dis-le moi. ça va trop vite pour toi, tu sais plus trop où t'en es. tu croises son regard et c'est plus réel que jamais. t'as envie d'toucher son visage pour vérifier si tout ça est bien frais mais t'es comme qui dirait accroché au sol. sa.. sam. t'as besoin d'prononcer son prénom, le son fuite à peine à travers tes lèvres, obstrué par le sang qui jonche encore dans ta bouche. tu clignes des yeux comme pour rendre ta vision plus clair, pour le rendre plus réel. t'as peur d'avoir les paupières closes, t'as peur d'le voir à nouveau disparaître et de retourner à l'enfer qui s'tramait en ton fort intérieur. am. tu persistes à vouloir prononcer son nom. C’est JJ ? C’est lui qui t’a fait ça ? tu peux pas lui répondre. tu peux pas, parce que c'était pas JJ. il aurait jamais fait ça, il ne t'aurait jamais fait ça. tu secoues la tête, enfin c'est c'que tu penses parce que de l'extérieur tu bouge pas d'un millimètre. t'es figée dans l'temps. tu bouges vaguement les lèvres, mais encore une fois pas un son ne sort. et tu espères qu'il comprendra, qu'il lui en voudra pas, pas jusqu'à lui faire trop d'mal. il s'recules un instant pour venir enrouler ses bras autours de toi. une grimace accrochée au visage, la douleur qui terrasse tout ton être. tu t'agrippes à lui comme tu peux, craintive de voir ton corps lâcher à tout moment. tu voudrais tellement pouvoir lui expliquer, l'prévenir que ce qu'il va apprendre, c'est pas beau. qu'il t'en voudras probablement à toi aussi d'avoir joué à la con et ne rien avoir dit à personne. t'as pas envie qu'il comprenne le pourquoi au fond. t'as pas envie qu'il découvre que le sang qui inonde tes vêtements c'est celui du fœtus qui s'lovait dans ton ventre. tu t'caches dans sa nuque, pleurant à chaudes larmes parce que c'est tout ce dont tu es capable. J’t’emmène tout d’suite à l’hôpital. t'as pas envie d'y aller, t'as pas envie qu'on te dissèque du regard et qu'on te rues de questions. t'aimerais pouvoir le repousser, lui dire de t'laisser là mais t'en à pas envie. il te tiens chaud et y a son souffle sur toi qui t'apaise. les battements d'son cœur trop rapide qui réanime doucement l'tien. pour une fois tu vas l'écouter sans chouiner, sans faire ta gamine capricieuse. tu vas t'contenter de suivre sa décision, t'façon t'as pas l'choix. tu t'accroches un peu plus à ses épaules, tirant sur tes bras affaiblis, déchirant tes muscles intercostaux un peu plus. couinant face à la douleur qui s'propage. courage. tout ça, ça s'ra bientôt plus qu'un cauchemar. il s'en ira comme les autres pour hanter ceux qui ont plus de chance que toi.
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| Sujet: Re: déraillement. (nanaj) | |
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