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 Fear factory _ (Nanaj)

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MessageSujet: Fear factory _ (Nanaj)   Fear factory _ (Nanaj) EmptyDim 25 Mar - 17:04

Fear factory
JJ & Eanna
WORDS REMAIN

Voilà. J’y suis.
La silhouette découpée de la bâtisse menaçante s’est imprimée dans mes rétines et se télescope maintenant à cette enfilade couloirs anonymes seulement ornementés de caméras et de grilles verrouillées.
Clac. Clac.
Ce bruit rythme mon avancée jusqu’à l’échafaud au fur et à mesure que les matons ouvrent les portes. J’suis morte de trouille. J’ai peur de ce que pourra engendrer la confrontation : de tout perdre. Ou que tout soit déjà perdu justement. Mon teint habituellement blafard est carrément translucide, j’l’ai aperçu dans l’un des miroirs qui servent à surveiller les croisements de corridors. On dirait un cadavre en marche avec de grands yeux bleus perdus au milieu du visage.
Je repense à Daire qui a proposé de m’accompagner et au refus que j’lui ai opposé. J’ai pris la décision seule, alors j’y vais seule.

L’incontournable  fouille se produit enfin, sans douceur. Je sens les mains de l’employée qui me palpent sous toutes les coutures. Comme si j’avais envie d’amener quoi que ce soit qui puisse aider celui que j’viens voir. D’une voix morne elle m’indique une porte derrière elle. J’ai juste à appuyer sur la poignée pour passer de l’autre côté.
Mes nerfs se raidissent brutalement. J’ai mal aux côtes sous l’influence de la cadence de mon palpitant. J’suis sûre que le train affolé de mon pouls s’entend de loin. Je m’essuie les mains sur mon jean tout propre. J’ai fait un effort pour être jolie, aussi incongru que ce soit. Mes cheveux sont presque lissés et le col roulé que j’me suis foutue sur le dos met ma poitrine en valeur. On dirait que je me rends à un rencard. C’est pas loin remarque, mais avec mon bourreau.
J’finis par reprendre suffisamment de sang-froid pour avancer péniblement jusqu’aux rangées de chaises scellées au sol. Mes jambes sont cotonneuses. Incertaines.
« Poste quatre. » La femme laisse la place à l’un de ses collègues qui se poste à l’entrée de la pièce. Il me jette même pas un coup d’œil alors que j’ai la tenace impression d’être nue ; livrée à l’éclairage merdique des néons.
Je m’assoie. J’attends.
Je sais que l’implosion est imminente.
La nausée qui me tient l’abdomen est violente. Elle me lâche plus depuis que j’ai posé les yeux sur le panneau directionnel désignant la prison. J’suis à deux doigts de dégueuler sur la console en plastique jauni.

Clac. Clac.
Ça y est. Il est ici.
JJ débarque en silence avec la violence d’un ouragan. Mon corps se met en pilote automatique. Je le fouille minutieusement d’un regard qui doit lui brûler l’épiderme. Je note les cernes immenses qui lui mangent le regard. Les kilos perdus qui lui donnent davantage l’air d’un loup affamé. Les bleus qui s’étirent et s’estompent.
Heureusement que la vitre épaisse est là pour nous séparer.
Mon  second réflexe est de tordre la bouche en grimace de dégoût. Pour lui. Pour moi. Je m’en veux de me prendre à espérer pouvoir le toucher. D’le dévorer. Chacune de mes cellules hurlent silencieusement sous l’effet du manque. Depuis combien de temps j’ai pas respiré son odeur ? Que je l’ai pas embrassé et entendu son rire mutin ?
JJ a l’air de plus savoir rire.
Il s’assoit sans formalité et décroche le combiné. Lentement, avec l’impression d’un rêve éveillé, je l’imite. Mes lèvres s’ouvrent, mutiques. J’pensais que ce serait simple, que ce serait bien. Que je savais par où commencer et comment finir. Que tout serait terminé en un claquement de doigts et que je pourrais reprendre le cours en zigzags de mon existence en ayant au moins foutu le nez de l’homme qui me fait face avec son costume de tolard dans sa propre merde. C’est toujours facile quand le scénario se déroule dans notre esprit malade.
« Salut. »
J’réussis à éructer deux syllabes. Une petite victoire.
J’ai peur de ce qui peut franchir mes dents. Que ce soit irrémédiable. C’est c’qu’il t’a fait qui est irrémédiable. JJ t’a enlevé un enfant et en plus il s’est assuré que t’en aies jamais d’autre. Oublie pas Nana.
Ouais, c’est vrai. Je me remémore volontairement la douleur et le sang. L’impression de se vider hors de sa peau et de se répandre sur le sol dans un remugle dégueulasse. Je prends brusquement conscience que c’est lui qui se trouve en cage, pas moi. Là j’suis  du bon côté de la barrière. Et je dois déballer tout mon linge sale.
« Faut qu’on parle. » Le ton est incendiaire. Et glacial.
Clac. Clac.
Ça résonne sous mon crâne.
Cette fois-ci c’est l’bruit du calibre qu’on arme.



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JJ O'Reilly

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MessageSujet: Re: Fear factory _ (Nanaj)   Fear factory _ (Nanaj) EmptyDim 25 Mar - 17:42

O'Reilly, t'as d'la visite.
Je tourne la tête vers le gardien, aussitôt suivi par le reste de la tablée. Blanc. Je ne réagis pas. Mon regard vient se perdre dans celui de Don, désapprobateur. — O'Reilly ! Le gardien qui s'impatiente. Je me lève un peu précipitamment, les gestes incertains, le regard fuyant. Je marche sur les traces du maton, silencieux, perdu dans mes réflexions. De la visite ? Ailish peut-être ? Samih ne reviendra pas, l'autre non plus. Quant à Daire, j'ai plutôt de faibles espoirs quant au fait de la revoir un jour. Mais j'ai peut-être eu tort ? Je patiente devant la porte en attendant que tous les autres arrivent et on nous fait rentrer les uns après les autres en nous indiquant à quel box s'installer. J'avance vers le mien, le cœur serré. Et quand j'arrive devant, le temps s'arrête. Je me fige. Le regard qui vrille sur la maigre silhouette brune qui se tient assise derrière la vitre. C'est pas possible. Le palpitant qui rate un battement, ou peut-être plusieurs. Je peine à réaliser. J'ai tellement espéré que ça me semble irréel maintenant qu'elle est là, juste là. Si proche et si loin à la fois. Le regard fixé sur elle je prends place en silence, et c'est le bordel sous ma peau. J'ai l'impression de partir à la dérive. Qu'est-ce qui m'arrive ? Mes yeux finissent par quitter les siens pour faire des allées et venues sur le plexiglas qui nous sépare. Mes muscles qui se contractent, la frustration qui monte. Je voudrais faire péter la vitre, réduire l'espace qui nous sépare encore, l'attraper, la serrer, l'embrasser, fusionner. Ma respiration s'accélère ça se déconnecte un peu dans ma tête. Eanna, Eanna, Eanna. Son prénom qui tourne en boucle, comme un cri de désespoir. Je n'ai jamais été séparé d'elle aussi longtemps, je sens le manque qui grandit chaque jour. Je m'habitue à ne plus fumer de cigarettes. Je m'habitue à ne plus boire de bières. Mais je ne m'habitue pas à être loin d'elle. Dans un geste précipité je décroche le téléphone et le colle à mon oreille, le tenant à deux mains, comme un drogué en manque. Sa voix, je peux au moins avoir ça. Mon regard qui se fait suppliant, décroche vite putain. Elle finit par se mouvoir et le silence nous enveloppe. Y a juste le léger grésillement du téléphone un peu usé qui raisonne dans nos tympans. Mes yeux qui l'observent sans réaliser à quel point elle a une sale mine. Sans voir les restes de ma folie qui l'abime encore. Non, moi je ne fais que la trouver belle. Belle, toujours plus belle. Encore plus belle. — Salut. Je déglutis, je ferme les yeux une seconde à peine, soulagé. — Salut. Que je souffle tout bas, comme si j'avais peur de la brusquer et de la faire fuir. — Faut qu’on parle. J'aurais pu comprendre à son ton qu'elle n'était pas venue pour une visite de courtoisie. J'aurais pu comprendre à son regard que je n'allais pas ressortir de cette entrevue en un seul morceau. Mais comme toujours, je vois ce qui m'arrange. Et globalement, je ne vois rien. Obnubilé par mes propres pensées et mes propres envies. Comme celle, toujours plus violente, de traverser le verre qui nous sépare pour la retrouver. — Je t'ai cherchée. Que je lâche alors, c'est rapide, les mots qui fusent. — J't'ai cherchée non stop pendant des jours. Et quand j'me suis retrouvé ici, j'ai supplié Daire de t'retrouver. J'ai le souffle court. — Refais plus ça... Me refais plus peur comme ça, t'échappe plus loin de moi comme ça. Et mes yeux la couve de la même façon qu'avant, débordant d'un amour déraisonnable. Comme si tout allait bien. Comme si je n'avais pas déjà tout gâché.
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MessageSujet: Re: Fear factory _ (Nanaj)   Fear factory _ (Nanaj) EmptyDim 25 Mar - 20:33

Fear factory
JJ & Eanna
THE ONE

Évidemment c’est sans aucune gêne qu’il répond à mes injonctions. Si son salut s’entame d’une douceur assassine, il continue sur sa lancée à pleine vitesse. Affirmations. Convictions.  J’entends le manque en écho au mien dans chaque syllabe. Je l’imagine en train d’errer sur les trottoirs, le long des ruelles. La tête dans l’brouillard et les mains en sang. J’l’imagine m’appeler et se torturer l’esprit pour essayer de deviner ma planque…
Ça me fait de la peine, envers toute logique. Y a un mélange tellement parfait d’amour et de haine qui me rampent le long des nerfs, que j’ai l’impression qu’sous mon crâne mes deux hémisphères vont s’entre-dévorer. J’ai beau savoir, j’ai beau me rappeler de tous ces crash engendrés et de la souffrance qu’il a causé, j’peux pas m’empêcher de l’aimer à en crever. L’image du gosse rencontré il y a presque une décennie, celui qui se foutait des conventions ou des normes et qui répondait presque si bien à ce que j’attendais d’une moitié se télescope au visage qui me fait face.
JJ a mordu à pleines dents dans mon myocarde et refuse de lâcher prise.
Et s’il le fait j’ai peur de l’hémorragie qui suivra.
Je ferme les paupières pour arrêter de voir son expression. Elle est douloureuse mais toujours, toujours transie d’affection. Ça m’révulse.

Les lumières dansent dans le noir et j’me décide enfin à parler.
Mes prunelles s’accrochent aux siennes tout aussi claires.
« J’sais. J’ai refusé de la voir. Comme tout le reste de la bande en fait. Je vois pas ce que j’aurais à foutre avec un ramassis de connards pareils. » Sauf Sam. Qui m’a ramassé sur l’bord de la route. Même Daire au final, qui a passé son temps à se cramponner à ma trace comme un chien de chasse. Je les hais pas autant que JJ. Je les hais pas autant que moi-même.
J’me penche négligemment vers la vitre, le combiné toujours pressé contre l’oreille, le cœur toujours en cahots frénétiques.
« Tu réalises pas hein ? Ça veut pas rentrer dans ton PUTAIN DE CRÂNE ! » Les mots sont corrosifs et retentissent de plus en plus forts au fur et à mesure que l’énormité de mes paroles se frayent un chemin dans mon propre cerveau. Non JJ a toujours pas compris.
« Tu m’as bat-tue JJ. » Je détache les mots, comme si ça allait être plus facile à comprendre. Comme j’le ferais pour un gosse. « Tu m’as tapé dessus jusqu’à ce je perde le bébé et que je puisse même plus me reconnaître dans un miroir. Un mois à l’hôpital, et le délai reste raisonnable. Tu m’as fait ça, à moi. A moi alors que t’es sensé m’aimer. Est-ce que la signification d’aimer effleure au moins tes deux neurones ? »
J’veux le flinguer, c’est clair. Si j’avais une arme, si j’avais la possibilité, il serait étendu raide mort sur le carrelage dégueulasse et j’pourrais l’observer en train d’agoniser dans son propre sang.
Y a quelque chose de terrible qui enfle dans ma poitrine.
L’air passe dans ma trachée en tremblant pour essayer de contenir tout ça tant bien que mal. Mon ton s’adoucit en une froideur verglaçante.
« J’vais repartir JJ. Puis je vais jamais revenir. » Mes synapses s’emballent. J’ai la langue qui s’assèche aussi sûrement que le filtre entre elle et mes idées décousues. « Et tu sais ce qui va se passer JJ ? »
Cette fois-ci mon je sais où viser. Direct au cœur.
« Quand j’vais sortir d’ici, parce que contrairement à toi j’vais sortir, j’irais dans un bar. Je flirterai avec le premier mec venu et j’vais le sucer avec plus d’application que je l’ai jamais fait pour toi. Et après j’prendrai mon pied en pensant qu’à lui. Rien qu’à lui. Toi tu seras plus personne. Rien. »
Tout se bouscule et s’embrouille. J’ai le vertige. J’voudrais me gifler pour ce que je viens de dire. Je savais que ça allait déraper, que j’pouvais pas contenir autant sans exploser.
Je regarde JJ toujours droit dans les yeux. J’viens de lui tirer une balle dans la poitrine. Et par définition la mienne.


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MessageSujet: Re: Fear factory _ (Nanaj)   Fear factory _ (Nanaj) EmptyLun 9 Avr - 19:13

J’sais. J’ai refusé de la voir. Comme tout le reste de la bande en fait. Je vois pas ce que j’aurais à foutre avec un ramassis de connards pareils. Je tique. Sourcils qui se froncent une fraction de seconde tandis que je recule légèrement, mon dos venant se lotir contre le dossier de la chaise. La violence de sa réponse me laisse pantois, je ne m'y attendais pas et je ne comprends pas. Je demeure étrangement silencieux, comme si je pressentais la tempête qui fonce droit sur moi. Et y a toujours ce sentiment douloureux d'injustice qui me prends aux tripes : elle n'a pas le droit d'être dur avec moi, je ne le mérite pas. Elle se penche vers moi, je reste loin, la mine figée. Je n'aime pas son regard. Je n'aime pas son assurance dérangeante qui semble vouloir ronger la vitre pour mieux pouvoir m'atteindre. — Tu réalises pas hein ? Ça veut pas rentrer dans ton PUTAIN DE CRÂNE ! Elle crie et je sursaute presque, éloignant par réflexe le combiné de mon oreille. La panique me gagne. Je la sens qui monte, insidieuse. Elle nécrose tout sur son passage. Mes muscles se contractent et mon souffle s'accélère. Je serre la mâchoire, mon regard insistant qui lui déconseille d'aller plus loin sur ce terrain là. Elle n'a pas le droit. Pas ici, pas maintenant, pas alors que j'ai besoin d'elle, pas alors qu'elle me manque comme ça et que je voudrais juste tout arranger. Elle triche, elle déconne. — Tu m’as bat-tue JJ. Je me braque et déglutis lentement, la gorge serrée, ça devient difficile. Mon regard qui s'assombrit et qui prend la fuite, mon cerveau qui lutte pour ne pas analyser ses mots. Je n'ai toujours pas affronté la réalité de mon geste envers elle. Persuadé que ce n'est rien, que ce n'est pas si grave finalement, que j'ai bien fait de toute façon. Qu'il n'y avait pas d'autres options. Je deviens nerveux, ma mâchoire qui s'agite et mes narines qui se dilatent par intermittence. — Tu m’as tapé dessus jusqu’à ce je perde le bébé et que je puisse même plus me reconnaître dans un miroir. Un mois à l’hôpital, et le délai reste raisonnable. Tu m’as fait ça, à moi. A moi alors que t’es sensé m’aimer. Est-ce que la signification d’aimer effleure au moins tes deux neurones ? J'ai envie d'exploser. Mais je suis coincé ici. Alors je me contiens mais je sais que ça crève les yeux qu'en quelques phrases elle a déjà franchie toutes mes limites. Elle le sait pertinemment. Je ne sais pas assumer mes torts. Je finis par trouver la force de répondre, j'articule à peine, parle tout bas, obligé de me contenir pour ne rien laisser filtrer de la folie furieuse qui s'empare de moi. — J'ai fait ça pour nous, tu le sais. Si tu m'avais écoutée, j'aurais pas eu à régler ça moi-même. Mais arrête... Je me penche en avant, le coude qui se pose sur la petite table et l'index que je pointe dans sa direction, comme une menace silencieuse. — ...arrête de sous-entendre que j't'aime pas. Elle n'a pas le droit. Elle le sait que je l'aime, sûrement trop. Et c'est peut-être bien ça le fond du problème finalement. — J’vais repartir JJ. Puis je vais jamais revenir. Et je me sens voler en éclats. Mon regard qui se craquelle et je remballe mon index pour venir serrer mon poing. Je fournis un effort surhumain pour ne pas me mettre à hurler, sinon les gardiens vont écourter l'entretien et c'est la dernière chose que je veux. Ma poitrine se soulève de plus en plus vite, rythme effréné qui laisse à peine le temps à l'oxygène de passer. — Arrête. C'est un ordre pourtant je ne peux rien faire de mieux que le murmurer comme une supplique. Fais pas ça, m'enfonce pas, me tue pas. Reste avec moi.Et tu sais ce qui va se passer JJ ? J'veux pas savoir. Dans mon regard y a plus que le désespoir qui lui hurle de se taire. Je secoue la tête de gauche à droite, pour la dissuader de parler. Tous mes muscles se bandent, mes veines se dessinent sur mon avant-après et mon poing blêmit tant il est contracté. Mais ce n'est rien, rien du tout comparé à l'état de mon palpitant qui se tord dans tous les sens, comme pour tenter de s'échapper de ma cage thoracique avant de se prendre l'impact. Il veut fuir mais il est coincé. Coincé par l'étau qu'elle a forgé autour, pour me garder prisonnier, à sa merci. — Quand j’vais sortir d’ici, parce que contrairement à toi j’vais sortir, j’irais dans un bar. Je flirterai avec le premier mec venu et j’vais le sucer avec plus d’application que je l’ai jamais fait pour toi. Et après j’prendrai mon pied en pensant qu’à lui. Rien qu’à lui. Toi tu seras plus personne. Rien. Je tremble, les yeux écarquillés. Trois secondes de silence et brusquement je balance le téléphone contre la vitre et recule, portant mes deux poings au niveau de ma bouche. Le gardien me rappelle à l'ordre mais je ne l'écoute pas, perdu dans un tourbillon de rage et de violence. Ça me transcende, ça me fait mal. Je reste bloqué comme ça un moment, tentant de calmer le chaos qu'elle vient de libérer dans ma tête. Elle dépèce avec un malin plaisir les débris de mon myocarde, et je suis impuissant. Je finis par retrouver mon souffle et je reprends le téléphone, mon regard n'a toujours pas quitté le sien. Le combiné à nouveau collé à l'oreille, je reste muet. Moi qui parle toujours trop, je suis à cet instant incapable de trouver quoi que ce soit à rétorquer. Je finis par détourner les yeux, les siens me brûlent, et je passe mes doigts dessus, les fermant quelques instants. Quand je les rouvre, je fixe le vide, me mordillant les lèvres, songeur. Je remonte finalement jusqu'à ses billes d'acier qui tentent sans répit de me blesser. — Tu sais qu'c'est faux. Tu sais que tu vas faire tout ça juste pour me faire mal et tu pourras pas t'empêcher d'y penser. De penser à moi. Tu vas y penser tout le temps, je sortirais jamais d'ta tête. Jamais. Je ferais tout pour que ça n'arrive pas en tout cas. Je rapproche la chaise, comme si j'essayais d'instaurer plus d'intimité, le ton qui se baisse, le regard qui s'adoucit. — Tu pourras pas m'en vouloir toujours Nana. Pas vrai ?J'vais tout arranger, j'te promets. Et je retrouve mon air de gamin désespéré, animé par la sincérité de mes sentiments à son égard. — Nana... Juste un murmure tendre. — On peut tout surmonter, on se l'était promis. Dis, tu t'en souviens ?
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MessageSujet: Re: Fear factory _ (Nanaj)   Fear factory _ (Nanaj) EmptyLun 9 Avr - 23:33

Fear factory
JJ & Eanna
ON OUR KNEES

Évidemment la cible est atteinte. Je savais parfaitement ce que je risquais de déclencher. JJ exulte sa haine en s’défoulant sur le téléphone. Taper sur autre chose c’est c’qu’il sait faire de mieux de toute façon. A côté de nous les têtes se tournent, curieuses du choc contre le plastique. Dans ma cage thoracique c’est l’bordel : mon palpitant se recroqueville sur lui-même pour échapper à la douleur qui le poignarde en me hurlant de m’excuser tout de suite et lui jurer qu’il y a toujours eu que lui.
Ses yeux me cherchent. Me trouvent. Me plantent.
Y a tout qui remue chez moi.
Des os jusqu’à la peau.
Mais mon visage reste de marbre. Seul un infime tressaillement des muscles maxillaires se dessine, preuve incontestable de l’horreur qui m’habite.
« La ferme. » La séparation matérielle me procure un courage insoupçonné : ses poings hargneux peuvent pas m’atteindre. Tout ce qu’il peut faire c’est enrager derrière la vitre. Enrager et m’écouter. « J’t’ai tout donné JJ. Dix ans bordel ! Celle que j’suis aujourd’hui c’est à cause de toi ! » A cause pas grâce. Je siffle entre mes mâchoires verrouillées comme un cobra prêt à mordre. « Quand j’repense à toutes les promesses que t’as pu m’arracher... Et toi, la seule chose que t’as trouvé – comme d’habitude - c’est de tout foutre en l’air. »
Je sais que je dois quitter cet état de somnambulisme malsain à rester à ses côtés. A tout supporter et encaisser sans broncher. Je crois que j’mérite pas ça. Qu’il peut y avoir d’autres chemins. D’autres personnes.
« Tu penses pouvoir nous réparer ? Depuis ta cellule c’est ça ? »
Il sait exactement comment faire et quoi dire pour me faire vaciller. Ce masque de tendresse pure sur son visage, les deux syllabes qui roulent en douceur sur sa langue… J’suis de retour à la maison avec les coups de gueule, les rires et les longs moments à s’envoyer en l’air. Je retrouve l’adolescent, l’adulte, le repère.
Y a deux visions qui se livrent un combat féroce. Celle de JJ au pieu, juste éclairé insolemment par la lumière crade des réverbères.
T’es piquée Nana.
Et celle du bout d’son pied qui fuse et s’enfonce dans l’abdomen. Droit au but.
T’es foutue Nana.
J’suis tentée de me lever, tourner les talons et rejoindre mon nouveau chez-moi pour m’y enfermer et me mettre à pleurer. M’oublier. La facilité. Vraiment, j’suis tentée. Mais à la place j’embraye.
« J't’ai tout pardonné : les tromperies, les mensonges, tes putains de crises… J’pensais qu’au bout d’un moment tu finirais par t’ranger et que j’pourrais t’avoir rien qu’à moi. Qu’on pouvait se suffire. Mais t’as préféré t’embourber dans toute cette merde que t’affectionne tellement. »
Ma main libre dessine un cercle en englobant l’endroit sordide. Lui avec sa dégaine à chier, tellement clichée en orange. Les gens qui nous entourent tous plus glauques les uns que les autres. Et moi et ma tronche pitoyable. Un rire froid file entre mes lèvres et se mue en début de sanglots.
J'm'essuie d'un geste rageur mes cils humides. J'veux même pas lui donner ça.
« J’t’aime JJ. Mais je peux pas tout subir. »
Les mots s’étranglent dans ma trachée. Se meurent sur ma langue. Y a tellement de regrets et de reproches que je voudrais lui balancer que l’ensemble s’agglutine sans parvenir à sortir.
Le voir dans cet état là me consume sur place. Parce que je sais que derrière cette hargne sans bornes se cache un môme abandonné comme un chien. Une fêlure qui date et qui s’est agrandie jusqu’à former un gouffre béant. Il a toujours été discret JJ là-dessus. Évasif. En détournant le sujet avec une vanne sortie tout droit de sa grande gamelle. Et en dépit de mes efforts pour jeter des ponts au-dessus de l’abîme, ça a pas suffit.

J’me balance légèrement sur la chaise en plastique bon marché. J’aspire tellement à le toucher que j’en ai mal physiquement. Y a cette infime part d’esprit qui me susurre qu’en le prenant dans mes bras, qu’en l’embrassant, on pourrait faire n’importe quoi.
Précisément.
JJ a tout détruit, et sans regrets.
Moi j’en ai une montagne qui me bouffent.
Ça provoque un entre-deux délirant dans chaque atome qui m’constitue. J’ai honte de ce que je lui balance et pourtant y a un soulagement immense qui se dessine, quelque part au loin. J’sais plus comment vivre le quotidien sans lui. Mais j’peux pas faire avec non plus.
Machinalement j’enroule le cordon du téléphone autour de mon index alors que mes yeux se mettent à déborder de larmes amères. Mes doigts tremblent.
J’suis écrasée. Pulvérisée. Concassée. Vidée. Assommée. Démolie. Fracassée.
Je voudrais ne jamais être venue ici. J’voudrais avoir jamais connu JJ.
Mais comment on fait pour s’lâcher ?




Dernière édition par Eanna Gynt le Mar 10 Avr - 10:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Fear factory _ (Nanaj)   Fear factory _ (Nanaj) EmptyMar 10 Avr - 10:01

La ferme. J'ai visé juste ça me soulage, ça me rassure. J'ai raison, elle ne peut pas m'oublier comme ça. Je n'aurais pas pu encaisser sinon. J'aurais fini par démolir ce putain de plexiglas pour l'attraper, me barrer avec elle, disparaitre dans la nature sans que jamais personne ne nous rattrape. — J’t’ai tout donné JJ. Dix ans bordel ! Celle que j’suis aujourd’hui c’est à cause de toi ! Quand j’repense à toutes les promesses que t’as pu m’arracher... Et toi, la seule chose que t’as trouvé – comme d’habitude - c’est de tout foutre en l’air. Les dents qui grincent, la colère qui se propage face à ses attaques qui me blessent plus qu'elles ne le devraient. Je sais que je fous toujours tout en l'air, que je fais fuir tous les gens qui semblent tenir à moi. Je sais que je ne fais rien pour qu'on ai envie de m'aimer pour toujours. Mais j'y peux rien putain. J'y peux rien. — J't'ai tout donné aussi. Je pensais qu'elle le savait. Je pensais qu'elle était celle qui était capable de le voir justement, malgré mes travers et mon caractère. Et j'sais pas si elle  dit ça parce qu'elle est en colère ou si elle a vraiment l'impression d'avoir été la seule à s'investir dans notre histoire. Ça me tue. J'suis pas parfait, j'en ai conscience, mais putain j'ai tout donné pour elle aussi. Tout. Ça fait 10 ans que je l'aime sans relâche, 10 ans que j'suis chaque fois un peu plus fou d'elle. Qu'est-ce qu'elle veut de plus ? Des diners aux chandelles et des putain de poèmes ? Je ne comprends pas ce qu'elle me reproche. Je ne comprends pas ce que j'ai fait de mal. — Tu penses pouvoir nous réparer ? Depuis ta cellule c’est ça ? J'échappe un rire nerveux et me redresse un peu, saoulé de cette remarque minable. C'est bas ça. C'est bas et ça me donne encore plus envie de me tirer d'ici. Je me mords violemment la lèvre inférieure pour m'empêcher de craquer et de hurler, malgré l'envie qui me démange. Je prends le temps de faire redescendre un peu la pression avant de planter à nouveau mon regard dans le sien, en secouant légèrement la tête de gauche à droite. Aussi dépité d'exaspéré. — Et pourquoi pas ? C'est vrai après tout, pourquoi ce serait impossible ? — De toute façon, c'est juste 5 mois, ça va passer vite. C'est complètement faux. Chaque jour ressemble a une éternité ici pour moi. Mais j'essaye de m'en convaincre, et de la convaincre aussi. Je veux pas que ce jour soit la dernière fois que je la vois. Je veux pas qu'on se dise au revoir comme ça, séparés par une vitre sale. Ça n'peut pas se finir comme ça, je ne supporterait pas.  — J't’ai tout pardonné : les tromperies, les mensonges, tes putains de crises… J’pensais qu’au bout d’un moment tu finirais par t’ranger et que j’pourrais t’avoir rien qu’à moi. Qu’on pouvait se suffire. Mais t’as préféré t’embourber dans toute cette merde que t’affectionne tellement. J'écarquille les yeux, sidéré. La bouche entrouverte sans émettre le moindre son. Sérieusement ? C'est trop et je m'emporte à mon tour, recommençant à agiter mon index en guise de mécontentement. — Ah parce que toi t'es parfaite peut-être ? Toi tu m'as jamais trompé peut-être ? Toi tu pètes pas des plombs sans aucune raison trois fois par jour peut-être ? HEIN ?! Le ton qui monte, qui m'échappe, qui devient hors de contrôle. Et je dois me faire violence pour ne pas continuer à hurler comme un sauvage. J'ai envie de taper la vitre, j'ai envie d'attraper Eanna et de la secouer pour qu'elle arrête son délire. — Putain, essaye même pas de me faire passer pour le monstre et toi la gentille petite fille irréprochable, parce que tu sais que c'est faux. T'es la fille la plus ingérable qui existe sur cette putain de planète et j'pense pas que qui que ce soit en dehors de moi aurait été capable de te supporter et continuer à t'aimer pendant 10 ans. Et j'compte pas m'arrêter là. J'ai jamais imaginé la quitter un jour, j'ai jamais imaginé mon futur sans elle. Pour moi, c'est l'évidence même qu'on s'aimera toujours, qu'on vieillira ensemble et qu'on crèvera ensemble. On ne peut pas vivre l'un sans l'autre, pas vrai ?J’t’aime JJ. Mais je peux pas tout subir. Je la dévisage atterré, je ne sais même plus quoi dire. Je me laisse retomber dans le fond de ma chaise et laisse mon regard divaguer ailleurs, blessé. Tout est tellement plus simple quand aucune barrière ne nous sépare. Quand je peux la prendre dans mes bras et l'embrasser pour qu'elle se taise, qu'elle arrête de penser, de réfléchir. Là, tout semble être contre moi. Je reste silencieux un moment et quand je relève enfin les yeux, je la vois qui pleure. Et ça me brise. Je me jette en avant, une main qui vient se coller contre la vitre cherchant le contact. Putain de vitre. Je voudrais la traverser. — Nana, pleure pas. L'inquiétude qui brûle au fond des yeux, l'envie de sécher ses larmes, de l'aimer si fort que ça ferait partir ses douleurs. Je baisse la voix, murmures tendres. — Laisse moi une chance, je f'rais mieux c'est promis. Je f'rais tout ce que tu veux, je f'rais n'importe quoi. J'peux être mieux, mais faut que tu me laisses une chance. Nana... Je penche la tête sur le côté, suppliant en silence. Elle peut pas tout briser comme ça, elle peut pas nous laisser tomber. Elle n'a pas le droit.
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MessageSujet: Re: Fear factory _ (Nanaj)   Fear factory _ (Nanaj) EmptyMar 10 Avr - 16:55

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JJ & Eanna
OVERDOSE

J’la vois parfaitement la terrible ignition qui se répand dans sa chair. Elle enflamme les sillons bleutés de ses veines le long de son cou, ses avant-bras et ses poings raidis. Elle fait crépiter une incandescence que j’connais bien au fond de ses orbites : la fureur. Avant, j’en avais jamais peur. J’savais que c’était une composante de notre duo hautement explosif. Et j’étais pas la dernière à m’arracher les cordes vocales sur les insultes lancées à fond l’train ou bien balancer tout ce qui me tombait sous la main en espérant atteindre ma cible. J’compte plus le nombre de fois où j’ai dû racheter de la vaisselle.
Mais y a eu un changement. La bulle d’acier trempé a volé en éclat quand il s’est acharné sur le corps qu’il avait tant chéri pendant des années.
Franchissement de la ligne verte. Descente expresse pour l’purgatoire et collision avec l’horreur.

Alors quand j’le vois ici, à me menacer de son putain de doigt qui m’rappelle horriblement mon paternel, j’me dis être bien contente qu’il soit enfermé. Cinq mois de liberté. Cinq mois pour savoir s’il faut continuer ou s’tirer.
J’ai jamais connu ça. Décider de prendre le risque d’vivre sans lui. La norme c’était l’évidence. Nana et JJ. JJ et Nana. Puis avec les autres c’était facile. Un SMS laconique. Une absence cynique. Une dispute épique.
C’était simple parce qu’ils comptaient pas.
Parce que ça a toujours été JJ depuis que mon palpitant est en âge de tomber amoureux.

Et il me connait admirablement bien, pour le meilleur mais surtout pour l’pire. Pour les pertes de contrôle, les adultères et les excès. Constamment l’excès. Alors j’me doute bien qu’il a subi aussi et qu’il y aurait pas beaucoup de volontaires pour m’supporter à longueur de journée.
Il cible juste l’enfoiré.
« J’ai mes torts, ouais. J’dis pas que j’suis la nana la plus équilibrée ou la moins chiante. Je-sais-tout-ça. » Je martèle chaque mot pour m’donner du courage. J’fais ça car mon corps est en train de me trahir. De faire sa vie tout seul comme un grand. Ça s’joue à des détails qui sapent peu à peu mes défenses. A ses lèvres malmenées sous ses dents. A ses longues mains qui s’agitent. Au grondement rauque de ses cordes vocales.
J’aurais dû tirer mon coup avant d’venir.

J’suis obligée de me taire après la confession corrosive.
Tu l’aimes espèce d’idiote ? Syndrome de Stockholm avéré, t’es foutue.
Je fixe un des néons qui clignote faiblement jusqu’à ce qu’il me crame la rétine et arrête de respirer imperceptiblement. Ça a le mérite de m’calmer temporairement, assez pour articuler presque clairement. A moins que ce ne soient les mots prononcés par JJ. Des paroles que j’ai imaginé jusqu’à me les tatouer dans la matière grise pour être prête à les rejeter en bloc. Ça a manifestement servi à rien parce que j’me sens à deux doigts de basculer et d’acquiescer. On pourrait retrouver notre routine dans un peu plus de cent cinquante jours. Rester des enfants perdus le reste de notre existence, rien que tous les deux. Et s’aimer, s’aimer jusqu’à s’flinguer, un calibre sur la tempe, l’autre dans la bouche.

J’regarde d’un air absent sa paume échouée contre la vitre. J’voudrais l’embrasser ou la fracturer, au choix. A la place je reprends vainement mon brouillon d’argumentaire.
« Mais j’suis pas en train de te parler d’une connasse que t’as sauté là. Tu crois quoi, que j’pique une crise pour une de tes embrouilles de merde ? »
Je me pince l’arête du nez entre deux doigts. J’ai envie d’une clope. D’un joint. D’un rail. D’une overdose.
« J’suis pas venue pour faire la paix. » Je mets le drapeau blanc en lambeaux et l’arrose d’essence. « J’veux que t’avoues ce que t’as fait et qu’tu m’demandes pardon à genoux. »
Autant rêver, on l’sait tous les deux.
« Tu t’es pas excusé une seule fois depuis que j’suis rentrée ici. Ni depuis que Sam m’a ramassé sur le parquet. »
Je me penche jusqu’à ce que mon souffle embue le plexiglas en fronçant la ligne de mes sourcils. J’arrive à distinguer tous les détails de son grain de peau trop exsangue pour vendre une bonne santé. Ses pupilles dilatées par l’adrénaline.
J’sais plus si je cherche l’explosion ou l’implosion. P’t’être plutôt une combustion spontanée qui nous faciliterait la vie à tous les deux.


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JJ O'Reilly

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MessageSujet: Re: Fear factory _ (Nanaj)   Fear factory _ (Nanaj) EmptyJeu 12 Avr - 10:30

J’ai mes torts, ouais. J’dis pas que j’suis la nana la plus équilibrée ou la moins chiante. Je-sais-tout-ça. Si elle le sait, pourquoi elle m'emmerde alors ? Pourquoi elle me fait des reproches ? Y en a pas un pour rattraper l'autre, fin de l'histoire, on passe à autre chose. Mais elle ne veut pas. Elle ne lâche pas le morceau, comme une bête affamée qui veut tout le gibier. Ça me rend dingue. Je ne supporte pas d'avoir cette conversation dans pareilles conditions. Ça complique tout, c'est trop frustrant. J'ai plus autant d'emprise sur elle que d'habitude et ça me tue. Je peine de plus en plus à garder mon calme. A chaque fois que j'arrive à faire redescendre la pression, elle trouve les mots exacts pour tout refaire péter. J'ai l'impression que y a pas d'issues. Qu'elle a déjà refermé à clé toutes les portes qui mènent à elle. Je suis coincé. Elle se met à pleurer et ma main se pose instinctivement sur la vitre, mais elle n'y trouve pas de réponse. Reste seule sur le plexiglas. Ça me fait froid dans le dos. Et ça m'énerve. Encore plus.Mais j’suis pas en train de te parler d’une connasse que t’as sauté là. Tu crois quoi, que j’pique une crise pour une de tes embrouilles de merde ? Je réalise doucement ma faute. Je comprends que c'est allé vraiment trop loin cette fois. Mais je ne comprends pas pourquoi. Parce que mes intentions étaient bonnes, parce que je l'ai fait par amour. Alors ça ne devrait pas poser de problèmes. Je soupire et détourne le regard un instant, excédé, comme saoulé par ses paroles. Comme un ado en crise. — J’suis pas venue pour faire la paix. Je grogne. — Ouais ça va, j'avais capté. L'inquiétude au fond de mes yeux a disparue. Ne reste plus qu'un océan d'amertume. — J’veux que t’avoues ce que t’as fait et qu’tu m’demandes pardon à genoux. Tu t’es pas excusé une seule fois depuis que j’suis rentrée ici. Ni depuis que Sam m’a ramassé sur le parquet. Je manque de m'étouffer. Rire nerveux. Je la détaille, incrédule. Vraiment ? Je sais que je viens de lui dire que je ferais n'importe quoi, que je peux lui prouver que je vais devenir meilleur. Mais ça part plutôt mal. Parce que je trouve sa demande déraisonnable. Je pose mon index sur mon torse, le regard mitrailleur. — Que moi je m'excuse ? Je dis ça comme si c'était la blague de l'année. Comme si sa demande frôlait l'indécence. — Et toi alors, tu t'excuses pas ? Parce que je te signale quand même que tu m'as caché ce putain d'gosse pendant plusieurs mois. Si tu me l'avais dit tout de suite, ça ne se serait pas passé comme ça. Je recule pour finalement laisser mon dos retomber contre le dossier, toujours aussi hargneux. Pas foutu d'assumer quoi que ce soit. — Si l'gosse est mort, c'est d'ta faute. Je hausse les épaules, comme si je parlais d'un vieux manteau retrouvé au fond d'un placard miteux. — Excuse-toi et je m'excuserai. J'ai rien de mieux à lui offrir pour l'instant.
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MessageSujet: Re: Fear factory _ (Nanaj)   Fear factory _ (Nanaj) EmptyJeu 12 Avr - 17:49

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JJ & Eanna
QUEENS

L’aspect de JJ se décompose au fur et à mesure de l’énonciation de la sentence. La pseudo compassion qu’il distillait se tarit aussi sec. Ses yeux se réduisent à deux fentes brillantes tandis que des gloussements déplacés me lacèrent les tympans. Cette fois-ci y a aucune douceur dans ses paroles. Juste la violence qui affleure.
Mes phalanges se rétractent sur le combiné, les doigts tellement serrés que j’en perds toutes sensations dans les extrémités.
J’m’imagine le lui flanquer dans la gueule.
Le nez qui craque et le geyser carmin qui s’ensuivrait.
Continuer à frapper, encore et encore, jusqu’à ce que je puisse plus identifier son profil.

« Je te l’ai caché ? » Je jure sur ma tête que j’vais foutre le feu à cet endroit s’il continue. « Tu penses que j’voulais pas t’en parler ? Ou même que j’voulais tomber en cloque ? »
C’est une mauvaise blague. Une putain de mauvaise blague.
Comme si j’avais que ça à foutre de devenir maman et de m’occuper d’un chiard à plein temps pendant vingt ans. Ou de subir les douleurs de l’accouchement. Comme si Eanna Gynt avait planifié tout une machination pour lui faire un enfant dans l’dos. Comme si j’étais capable de prévoir quoique ce soit à longue échéance.
« J’avais pris aucune décision ! Et toi t’étais où pour que j’te l’dise ! Quand est-ce que t’étais pas trop bourré ou en train de te foutre sur la tronche ! T’as disparu pendant des semaines espèce de… espèce de… »
Ça veut plus sortir. Y a trop de haine qui s’entasse pêle-mêle en formant une boule malsaine au niveau d’mon diaphragme. Mes lèvres se pressent l’une contre l’autre alors que l’image détachée que j’voulais renvoyer se fendille impitoyablement.
Y a une arme de destruction massive qu’il vient de poser entre nous.
Le type s’est pratiquement volatilisé au moment où j’me suis rendue compte être enceinte. Il a déjà fallut que moi j’me fasse à l’idée avant de trouver suffisamment de courage pour essayer de lui expliquer. Mais les seuls moments où j’arrivais à l’apercevoir c’était quand il venait se glisser entre les draps au beau milieu de la nuit. J’faisais semblant de dormir alors qu’il m’attirait contre lui et sombrait presque immédiatement. J’me souviens de son corps brûlant qui finissait par m’apaiser.
Ou encore en soirée évidemment, alors qu’il y avait toutes les oreilles possibles et imaginables à portée de voix.
Alors puisque JJ était pas au courant, personne n’avait à l’être.
J’ai pas voulu te doubler.
J’respire en petits happements pour faire circuler l’oxygène. J’peux me calmer. J’peux être plus intelligente que ce merdeux.

Et là, JJ amorce l’ogive nucléaire.
Tout le sang se retire de mon visage et s’accumule dans le myocarde. Ses battements sont une abomination infinie. Y plus rien qui passe dans mon cerveau en dehors d’un brouillard rougeâtre. J’cligne des yeux, incrédule. Persuadée qu’il a pas pu dire ça avec autant de désinvolture. J’regarde à gauche et à droite pour vérifier que l’monde s’est bien arrêté de tourner, parce qu’il peut pas en être autrement.
J’ai toujours cru qu’avoir un cœur brisé était une expression à la con.
Alors comment on est sensé réagir quand le vôtre explose ?

« Va te faire foutre JJ. » La voix qui sort ressemble pas à la mienne. On dirait celle d’une vieille femme victime de consomption. « VA TE FAIRE FOUTRE !! »
Le gardien du bon côté de la barrière - mon côté - m’aboie un bref avertissement. J’daigne même pas poser un bout de cil sur lui. S’il est pas content il a qu’à me sortir de force.
J’sens que la crise d’hystérie est pas loin mais aucun pleurs ne vient ternir l’admirable fureur qui me possède.
« Regarde-moi bien O’Reilly. » J’halète, à bout de souffle, assassinée par l’amour déchu. « Regarde-moi bien parce que la prochaine fois que t’oses t'pointer devant moi j’t’accueillerai avec une putain de balle entre les deux yeux t'as compris ? »
Y a plus de pensées claires sous mon crâne, juste des cauchemars.
« Tu m’toucheras plus jamais. Ja-mais. Et j’espère que tu t’rends bien compte que t’es tout seul dans ta cage, là. » Mes coins de lèvres se contractent en sourire de désolation. « J’espère que tu vas y crever la gueule ouverte. Et si c’est pas l’cas, dis toi que ces cinq mois c’est juste un sursis. »
J’raccroche même pas et me contente de laisser tomber bruyamment le morceau de plastique devenu inutile sur la console. J’y dépose en même temps les cendres de mon organe amoureux, tout aussi vain.
J’me lève en m’cramant les rétines avec les contours nerveux de JJ.
Fin cataclysmique anticipée.
C’est pas faute d’avoir essayé.


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JJ O'Reilly

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MessageSujet: Re: Fear factory _ (Nanaj)   Fear factory _ (Nanaj) EmptyVen 13 Avr - 23:40

Je te l’ai caché ? Tu penses que j’voulais pas t’en parler ? Ou même que j’voulais tomber en cloque ? Je reste insensible à sa colère qui suinte par tous ses pores. L'indignation qui vrille dans son regard qu'elle braque sur moi, comme le chargeur d'un fusil. Je la toise, insolent. Haussement d'épaules désinvolte. — Ben ouais, p't'être, puisque tu voulais l'garder. Ça sort presque calmement, énième provocation puérile que je trouve pourtant pleine de sens. Ça ne m'étonnerais même pas d'elle finalement, me faire un enfant dans le dos ce serait bien son genre. Elle et ses lubies bizarres, je commence à avoir l'habitude. — J’avais pris aucune décision ! Et toi t’étais où pour que j’te l’dise ! Quand est-ce que t’étais pas trop bourré ou en train de te foutre sur la tronche ! T’as disparu pendant des semaines espèce de… espèce de… Le visage qui se ferme aussitôt et qui fait écho au sien. On se dévisage un instant comme deux cabots prêts à se battre à mort. Y aura pas de gagnant au milieu de tout ce sang. Elle a mon cœur et j'ai le sien, le premier qui attaque se condamne forcément au passage. Je pourrais lui dire où j'étais mais j'ai comme un regain de conscience qui me souffle de garder le secret. Que bizarrement, malgré la réussite totale de ma mission secrète on ne m'acclamera pas. Surtout pas elle. Je déglutis, obligé de grincer des dents pour m'empêcher de l'ouvrir et de déverser la vérité. Ce n'est pourtant pas l'envie qui manque. Envie de lui balancer mon venin, de lui faire mal comme est elle est en train de le faire avec moi. Que ça s'insinue dans ses veines, que ça la nécrose, qu'elle en crève ou qu'elle me supplie de lui refiler l'antidote. Je reste braqué, refusant catégoriquement d'assumer quoi que ce soit et encore moins de m'excuser. Faisant preuve d'une mauvaise foi sans limite, je lui balance toutes les choses les plus infâmes qui me passent par la tête. Et ça fait mouche. Y a un moment de suspend. Le temps qui s'arrête un instant avant de laisser le chaos s'installer, régner en maitre. — Va te faire foutre JJ. Je souris comme un con, carnassier. Comme si j'avais gagné. Gagné quoi ? J'ai tout perdu putain.VA TE FAIRE FOUTRE !! Je grimace, sa voix stridente qui agresse mes tympans. Son visage qui se transforme, elle devient furie, la crise d'hystérie qui pointe le bout de son nez. Je la connais par cœur. — Regarde-moi bien O’Reilly. Je m'exécute et m'approche du plexiglas et viens fixer mon regard dans le sien pour l'affronter, sans ciller. — Regarde-moi bien parce que la prochaine fois que t’oses t'pointer devant moi j’t’accueillerai avec une putain de balle entre les deux yeux t'as compris ? Je me mets à rire, c'est plus fort que moi. Pourtant, y a rien de drôle. Mais c'est nerveux. Ce n'est pas la première fois qu'elle me balance des menaces, mais là ça me semble un peu trop réel pour être ignoré. Je passe une main sur ma bouche, le regard qui dévie un instant dans un mouvement irrité. — Tu m’toucheras plus jamais. Ja-mais. Et j’espère que tu t’rends bien compte que t’es tout seul dans ta cage, là.J'suis pas tout seul. Que je réponds du tac au tac, refusant de la laisser m'imaginer comme la brebis galeuse du troupeau qui traine derrière les autres, abandonnée de tous. — J’espère que tu vas y crever la gueule ouverte. Et si c’est pas l’cas, dis toi que ces cinq mois c’est juste un sursis. Je viens taper du poing sur le rebord, elle a atteint mes limites et je me sens partir en lambeaux, la colère qui prend toute la place et qui bousille tout le reste. — T'es sérieuse là ? Toi tu m'menaces ? J'vais t'dire commen-... Elle a déjà relâché le combiné. Je la regarde faire, les yeux exorbités, fou de rage à l'idée d'être ignoré de la sorte. Je suis impuissant et c'est insupportable. Je me mets alors à gueuler pour qu'elle m'entende à travers la vitre. — REPREND CE PUTAIN DE TÉLÉPHONE ! Je deviens rouge, les veines qui se gonflent un peu partout, le regard fendillé qui révèle toute la folie qui se niche dans l'ombre. Je me lève brusquement, la chaise qui tombe à la renverse et je me mets à cogner la vitre. — NANA ! REPREND LE TÉLÉPHONE ESPÈCE DE SALE PETITE PUTE ! Il n'en faut pas plus pour que deux gardiens me foncent droit dessus. Ils gueulent mais je n'écoute pas. Je continue de frapper comme un forcené, je voudrais la briser cette vitre putain. Ils m'arrachent le téléphone de la main, chacun attrape un de mes bras et ils se mettent à me tirer en arrière alors que je me débats, que je me démène comme un fou furieux, mon regard qui refuse de la lâcher. — TU PEUX SUCER TOUS LES MECS D'LA PLANÈTE TU S'RAS TOUJOURS A MOI ! T'ENTENDS ? T'ES A MOI EANNA ! A MOI ! J'ignore tous les regards braqués sur moi, rien à foutre. Y a que le sien qui compte. Mais déjà je ne la vois plus et je me mets à pousser des hurlements de rage, j'ai envie de tout casser, de frapper, de faire mal, de me défouler. — LÂCHEZ-MOI LA PUTAIN D'VOS RACES ! Que je m'égosille dans le vide et l'instant d'après, on m'a sorti du parloir, la lourde porte métallique qui se referme sous mes yeux. Le son de la ferraille qui claque et l'air glacé de la prison revient courir le long de mon dos. Elle n'est plus là. Elle n'est plus là. Et j'fais quoi sans elle moi ?
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