Sujet: if I ever feel better (ellie) Dim 15 Jan - 20:55
if I ever feel better
“Sometimes I believe that this less material life is our truer life, and that our vain presence on the terraqueous globe is itself the secondary or merely virtual phenomenon.”
E
lle sourit, dans le miroir. Elle sourit, cette fille, cette fille qu'Anissa ne reconnaît pas. On dirait une étrangère, on dirait quelqu'un d'autre. Mais c'est elle, elle, Anissa. Seulement, ça fait longtemps qu'elle ne s'est pas vue sourire, que ce soit sur une photographie, ou dans le reflet d'un miroir. Ça fait peut-être longtemps aussi, qu'elle ne sourit plus. Ou parfois, si, ça arrive. Elle pourrait presque compter, tellement c'est devenu rare, ses sourires sincères. Elle ne sait pas trop si ça l'attriste, Anissa, ou si au contraire, elle s'en fout. C'est peut-être le cas. De toute façon, elle s'en fout de tout. Elle se fiche de la douleur de son mari, elle ne pense qu'à la sienne. Comme si elle était la seule victime dans cette histoire, la seule blessée, la seule triste, la seule à aller mal. Mais elle n'est pas la seule, il y a lui, aussi. Mais elle s'en fout. Comme tout le reste. En ce moment, il n'y a que sa galerie d'art et cette histoire de trafic de son père qui comptent. Le reste n'importe pas. Le reste n'est pas intéressant. Elle s'en fiche du reste, tant que ça n'a pas d'influence sur son petit monde. Mais un jour, il faudrait peut-être qu'elle se réveille, Anissa. Son sourire disparaît, dans le miroir. Et puis il revient. Ce soir, elle sourira. Et ce sera peut-être pour de vrai. Ce serait bien, pour une fois. Qu'elle sourie, qu'elle soit sincère, qu'elle ne soit pas déprimée, qu'elle ne soit pas égoïste, qu'elle ne soit pas cette Anissa qu'elle est devenue, qu'elle soit comme avant, qu'elle passe un bon moment. Elle va faire un effort, elle le sait, elle le sent. Parce qu'elle en a envie, pour une fois. Pour une fois, elle sourit sincèrement, en se disant que, oui, elle va passer un bon moment. Elle ressent presque l'excitation, comme avant. L'excitation, l'enthousiasme, qu'elle ressentait toujours avant de sortir. Au moins, son humeur est un peu moins morose que d'ordinaire. Ça fait trop longtemps qu'elle n'est pas sortie, beaucoup trop pour sa santé mentale. Elle ne supporte plus son mari, elle ne supporte plus l'atmosphère qui sévit chez eux. Elle avait besoin d'air, besoin de changer d'espace, besoin de se changer les idées. Ellie est arrivée pile au bon moment, pour la tirer de son quotidien exécrable, le temps d'une soirée. Anissa la rejoindra bientôt. Alors, elle termine de se préparer, rapidement. Elle a sorti sa robe blanche, cachée dans le placard depuis trop longtemps, prenant la poussière et l'odeur du renfermé. Heureusement, elle l'a sortie depuis quelques jours, prenant le soin de la relaver pour faire s'évanouir l'odeur du temps, et de le repasser, pour faire s'évaporer les mois de captivité dans le placard. Elle s'est maquillée un peu, aussi, Anissa. Pour cacher ses cernes, comme quand elle a été à ce rendez-vous, avec cet architecte, la dernière fois. Elle ne veut pas que ça se voit, elle veut oublier l'angoisse de ses nuits, l'angoisse de ses insomnies. Elle s'est coiffée un peu, attachant rapidement ses cheveux avec une pince, avant de se dire qu'elle ne tiendrait pas, alors elle laisse simplement ses cheveux détachés. Une fois prête, elle part, se contentant d'un « j'y vais », sans même jeter un regard à celui qui partage sa vie, trop occupé à faire quelque chose dont elle se fiche éperdument. Elle prend sa voiture, et elle part. Elle part, rejoindre Ellie. Elle part passer une bonne soirée, loin de ses démons, loin de sa fatigue, loin de sa douleur. Elle les a laissés à la maison. Enfin, c'est ce qu'elle se dit. Quand Anissa arrive, elle aperçoit vite Ellie. Elle sourit presque instantanément, sans même s'en rendre compte. Elle n'a pas besoin de jouer la comédie, avec ceux qu'elle apprécie vraiment, parce qu'avec eux, elle pense un peu moins au reste, à ce qui ne va pas. « Coucou ! » Au fond, il n'y a que durant ces moments-là, qu'elle se sent vivante, Anissa. Quand elle sort, quand elle s'amuse. Quand elle est loin de chez elle.
Sortir de sa zone de confort, de son train-train quotidien, cela faisait bien longtemps qu'Ellie ne s'était pas changé les idées. Lorsqu'elle avait discuté avec Anissa, elles s'étaient mises d'accord pour se faire une soirée rien que toutes les deux. Néanmoins, Ellie avait suggéré que ce serait bien qu'elles sortent, plutôt que de privilégier une soirée à la maison. Elle avait proposé ceci sans réfléchir et voilà qu'aujourd'hui elle se retrouvait piégée, sans aucune échappatoire. Elle ne pouvait pas annuler au dernier moment, cela ne se faisait pas, surtout que dernièrement les deux femmes ne s'étaient pas beaucoup vues. Elles s'étaient croisées, mais elles avaient des vies bien chargées, donc pas réellement le temps de s'attarder pour discuter. Ellie se retrouvait donc devant sa penderie, incapable de trouver une tenue pour le soir-même. Elle mettait toujours beaucoup trop de temps à se décider, trop indécise. Pourtant, il fallait bien qu'elle se décide si elle ne voulait pas être en retard. Elle optait donc pour une robe noire, toute simple, mais légèrement décolleté. Des talons, une pochette et son perfecto et voilà qui ferait l'affaire. Elle savait très bien qu'elle n'avait pas besoin d'en faire trop et que Anissa serait tout aussi classe qu'elle. Elle s'attardait un peu plus son maquillage, mais elle laissait ses cheveux au naturel tomber en cascade dans son dos. Elle s'observait un instant devant le miroir avant d'aller prendre place sur le canapé. Elle jetait un coup d’œil à son portable pour regarder l'heure, répondant également à deux-trois textos qu'elle avait oubliés. Bien qu'elle soit moderne, Ellie ne faisait pas partie de cette génération accro au téléphone, elle ne s'en servait qu'en cas de besoin.
Elle écrasait sa cigarette dans le cendrier, attrapant ensuite ses chaussures qui se trouvaient non loin du canapé. Elle se chaussait, enfilait sa veste et voilà qu'elle partait à la conquête de cette boite où elles devaient se retrouver dans une vingtaine de minutes. Ellie ne préférait pas prendre sa voiture, déjà parce qu'elle avait plusieurs problèmes, mais aussi parce qu'elle avait l'intention de boire, ça c'était certain. Elle arpentait donc les rues, peu rassurée. Son comportement ne dévoilait rien, elle se montrait forte et sûre d'elle, d'ailleurs elle ignorait complètement les sifflements des hommes qui commentaient ses courbes et ses fesses. Encore des chiens, comme elle avait l'habitude de croiser. Elle tenait fermement son sac, se retournait plusieurs fois pour être sûre que cette bande ne l'avait pas prise en chasse. Elle s'arrêtait quelques mètres plus loin, comme figée. Ses yeux scrutaient cette ruelle dans les moindres détails, elle savait que toutes les traces avaient disparu, que c'était du passé maintenant, mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un pincement au cœur. Elle inspirait profondément, pressant ainsi le pas jusqu'à l'endroit où elle se rendait. Elle arrivait un petit peu en avance, mais il ne fallait pas plus de deux minutes pour qu'Anissa fasse son entrée, radieuse comme jamais. "Salut !"Son regard parcourait tout son corps, ses yeux, ses lèvres, sa poitrine, la courbe de ses hanches, puis ses longues jambes. Elle était divine et Ellie ne pouvait retenir son émerveillement. "Tu es superbe." qu'elle avouait, sincère. "Comment tu vas ?" Elle la serrait un instant dans ses bras. Elle avait l'air en forme, mais Ellie la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle était brisée. "Prête à faire la fête comme jamais ?" Ellie l'était, elle avait besoin de penser à autre chose et à ses côtés, c'était déjà gagné d'avance.
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Sujet: Re: if I ever feel better (ellie) Dim 22 Jan - 15:49
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“Sometimes I believe that this less material life is our truer life, and that our vain presence on the terraqueous globe is itself the secondary or merely virtual phenomenon.”
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arfois, elle essaie vainement de se souvenir d'avant. A chaque épreuve de sa vie, à chaque moment où la vie lui semblait insipide, à chaque instant où l'envie de continuer était aux abonnés absents, Anissa essayait de se souvenir d'avant. Mais « avant » est vaste, « avant » est loin. « Avant » lui semble impossible à retrouver. Trop de choses ont changé ; elle a changé. Pourtant, elle donnerait tout, parfois, pour retrouver un peu de son insouciance d'enfant. Elle donnerait énormément, d'autres fois, pour oublier l'amour et ses frasques, l'amour et ses conséquences. Elle donnerait plus encore, cette fois, pour faire disparaître sa douleur. Anissa n'a plus envie d'être une adulte. C'est trop difficile, trop compliqué, trop pénible, trop éprouvant. Elle a l'impression de ne plus avoir aucune force, Anissa. D'avoir déjà tout donné pour les autres choses, d'avoir déjà tout donné avant. Elle n'a plus assez d'amour pour son mari, ni même assez d'estime pour elle-même, contrairement aux apparences. Elle n'a plus assez de force, ni assez de volonté, pour essayer de se relever. Elle n'a plus assez d'espoir, pour l'avenir. Elle n'a plus rien. Ou plutôt, c'est ce qu'elle croit. Mais Anissa a bien plus qu'elle ne le pense. Elle aurait juste besoin d'un peu d'aide, pour le voir. Pour ouvrir les yeux. Pour lui redonner goût à la vie. Pour retrouver son amour pour la vie. Pour retrouver ses passions, pour retrouver sa vie d'avant.
En attendant, elle laisse le temps passer, les jours se succéder. Elle se trouve des choses à faire, ses « objectifs ». Elle n'essaie pas de guérir, elle essaie de survivre. Elle essaie de continuer, ou de tenir, malgré la douleur toujours lancinante. Elle se trouve des choses pour se changer les idées, ou qui l'entraînent peut-être plus encore au fond du gouffre. Au fond, elle le sait, Anissa, que son mari a raison. Elle devrait peut-être se reposer, prendre du temps pour elle. Laisser tomber, et oublier cette affaire de trafic d'oeuvres d'art, qui est en train de devenir une obsession presque malsaine, qui la détruit à petit feu, et qui pourrait s'avérer dangereuse. Sauf qu'Anissa n'en a pas conscience. L'obstination a toujours fait partie de son foutu caractère.
Elle ne se soigne pas, Anissa. Elle attend. Elle voit les heures, les jours, les mois, se succéder à la vitesse d'un escargot. Elle n'est même pas capable de se prendre en main, de décider de faire des efforts pour se sentir mieux. Elle attend que ça passe. En attendant, elle sort, la nuit. Beaucoup. Souvent. Pas toujours avec les mêmes amis, mais elle sort quand même. Ça rend fou son mari. Pourtant, elle a toujours été comme ça, Anissa. Toujours éprise de liberté, toujours à avoir ce besoin de sortir et de s'amuser, de s'oxygéner, de se changer les idées. Sauf qu'il sait qu'elle va mal, alors il n'est pas rassuré. Il a peut-être peur qu'elle fasse une connerie, un jour. C'est peut-être aussi, ce qu'elle veut lui faire croire. Elle torture, et elle le sait. Et tout au fond d'elle, elle s'en veut terriblement. Mais elle continue de sortir. Comme ce soir, avec Ellie. Anissa a besoin de ces moments-là. Ce sont les rares instants où elle se sent à peu près bien. Alors, quand elle arrive au lieu convenu avec son amie, elle sourit presque instantanément. « Pas autant que toi ! » s'exclame-t-elle, en réponse. Au fond, ça la touche. Au moins, elle n'a pas l'air d'une épave – du moins, elle l'espère, sincèrement. « Ça va. » répond-t-elle seulement d'abord, mince sourire aux lèvres. « Et toi, alors ? » Elle n'a pas envie d'évoquer cette douleur qu'elle essaie d'ignorer, et puis, de toute façon, elle ne voit pas tellement ce qu'on peut dire de plus sur ça. Elle préfère demander à Ellie comment elle va, elle. Même si Ellie a ses propres problèmes, même s'il n'est pas forcément évident qu'elle, elle se sent bien. Tout le monde ne se sent pas forcément bien. Le monde n'est pas rempli de bisounours, mais Anissa semble l'oublier quelques fois. Il n'y a pas qu'elle qui cache ce qu'elle ressent. C'est même ce que font, la plupart des gens. « Evidemment ! Toujours ! » s'exclame Anissa en réponse, son sourire s'agrandissant bien plus, cette fois. Elle laissera ses vieux démons derrière elle, ce soir. « J'ai terriblement soif, en plus. » ajoute-t-elle, un sourire en coin. Pas sûr qu'elle rentre dans un bel état. Jeff' risque de s'en arracher les cheveux. Cette pensée la fait rire, intérieurement. Cruelle avec son mari, Anissa ? C'est un euphémisme. « Et toi, prête ? Tu penses tenir le coup ? Quoique, je suppose que tu es bien entraînée, maintenant. Faut dire aussi, t'as eu un bon mentor. » la taquine-t-elle, son sourire en coin ne quittant pas son visage. Au moins, évoquer un temps où elle se sentait bien, met Anissa de bonne humeur. Elle a même envie de rire. Tout semble s'être envolé – pour l'instant. « Je plaisante. On y va ? »
Cette sortie était synonyme de renaissance pour l'étudiante. Elle n'était pas du genre à s'apitoyer sur son sort Ellie, non loin de là. Elle n'était pas la gazelle effrayée, plus maintenant, plus depuis quelques mois. Avant son agression, elle était vivante, enjouée et que restait-il à présent.. les cendres, parce qu'Ellie elle se consumait, elle devenait méfiante et apeurée par le monde qui l'entourait. Néanmoins, personne ne l'avait remarqué, elle s'efforçait de jouer son rôle comme elle avait appris à le faire. Elle était déterminée à avancer, à croquer la vie à pleine dents, mais ce n'était bien évidemment qu'un désir qu'elle semblait incapable d'assouvir. Se torturer l'esprit ne la menait à rien, mais elle ne parvenait pas à faire autrement. Elle qui aimait le danger c'était foutu dans une belle galère et maintenant il fallait en sortir, sans pouvoir compter sur qui que ce soit ou si, peut-être Derek, s'il cessait ses enfantillages.
Arrivée sur les lieux, elle glissait la main sa pochette pour attraper son paquet de cigarette. Elle s'en grillait une, recrachant furtivement la fumée de par sa bouche et son nez. Ironique d'ailleurs pour une parfaite petite interne en médecine qui tentait de sauver le monde, en refilant un cancer passif aux autres. Elle s'en contrefichait à vrai dire, c'était sa drogue, son moyen de sortir la tête de l'eau. Elle n'avait rien à prouver. Elle jouait avec ses cheveux, ses yeux balayant toutes les personnes qui ricanaient autour. Elle scrutait les tenues des femmes, parfois bien trop vulgaire, elles seraient venues nues c'était exactement la même chose. Le pire c'est qu'elles avaient dû payer une blinde pour un si petit morceau de tissu. Elle divaguait Ellie, la solitude ne lui réussissait pas. Fort heureusement, Anissa débarquait pour la sortir de ses pensées. Elle brillait. Un sourire prenait place sur son visage avant de secouer légèrement la tête pour contester sa remarque. Disons qu'elles n'étaient pas mal toutes les deux, ça éviterait bien des soucis. Ellie s'interrogeait alors sur son état, lui posant la question. Sa réponse était brève, presque fuyante et Ellie n'insistait pas, elle connaissait bien cet état d'esprit. "Bien." Répondait-elle à son tour, sans pour autant entrer dans les détails. C'était bref et surtout un mensonge, mais ça Anissa avait probablement su le lire dans son regard, malgré le sourire qu'elle arborait. Elles se comprenaient très bien toutes les deux et elles savaient parfaitement lorsqu'il ne fallait pas insister. Devant un tel engouement, Ellie était ravie. La soirée s'annonçait déjà bien et elle allait pouvoir se vider la tête, elle en avait bien besoin. "J'espère bien, parce que tu n'es pas rentrée." Faire la fête jusqu'à l'aube c'était le plan. Elle s'était reposée spécialement pour ne pas somnoler dans deux heures. "Et moi dont ! Je paye la première tournée." De toute façon, elles allaient se faire offrir des verres, l'avantage d'être une femme. "J'ai eu le meilleur mentor, donc oui je pense que ça va aller." Avouait-elle, un sourire en coin. "Et puis il y a intérêt de toute façon, sinon je vais décevoir mon mentor." Elle souriait à pleine dents, laissant échapper un léger rire. Elle attrapait le bras de son amie, pénétrant ainsi dans cette boite où résonnait déjà fortement la musique. Elle ouvrait grand les yeux, observant les moindres détails de l'endroit. Elles n'étaient pas venues dans cette boite depuis bien longtemps. "Viens." Elle attrapait vivement sa main afin de ne pas la perdre parmi la foule. Les gens dansaient et ils ne se souciaient pas du reste, Ellie comprenait. Elle l'entraînait jusqu'au bar avant de s'appuyer contre celui-ci pour passer commande. "Deux shots de tequila." Un grand sourire et voilà que le barmaid était aux anges. Elle jetait un coup d'oeil à son acolyte avant de glisser sa tête sous sa main. "Alors, quoi de neuf ?" Elle détestait cette expression et le ton qu'elle avait pris était bien moqueur. La musique était forte et l'étudiante avait dû hausser le ton pour que celle-ci puisse l'entendre. C'était l'un des points négatifs de ces endroits, c'était à rendre sourds.
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Sujet: Re: if I ever feel better (ellie) Ven 10 Fév - 15:48
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“Sometimes I believe that this less material life is our truer life, and that our vain presence on the terraqueous globe is itself the secondary or merely virtual phenomenon.”
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es jours se répètent, inlassablement, mais une part d'Anissa, se dit encore, qu'un jour, tout ira mieux. Elle en a vécu, des épreuves. Mais elle est forte, elle saura se relever. Un jour. Pas tout de suite, pas maintenant. Elle a besoin de temps, de se laisser du temps. Besoin de temps pour être malheureuse, besoin de temps pour souffrir. Besoin de temps pour évacuer le mal, pour évacuer tout ce qu'elle contient. Elle n'a pas encore le courage de laisser sortir la douleur, Anissa. Cette dépression n'existe pas, parce que son nom n'a jamais franchi les lèvres de la blonde. Elle y pense, parfois, bien sûr. Mais jamais, elle ne l'a dit. Comme si elle ne voulait pas que ce soit officiel. Elle est en dépression. C'est vrai, pourtant. Son mari le voit, pourtant. Sa sœur aussi, peut-être, quoiqu'elle n'a pas eu de nouvelles depuis longtemps – et tant mieux. Marnie tente peut-être de faire son deuil, elle-aussi. Mais Marnie n'était pas aussi proche de leur père, alors Marnie n'était pas aussi affectée pas sa mort, elle ne pouvait pas être affectée par sa mort, voilà ce que se disait Anissa, toujours enfermée dans sa grosse bulle d'égoïsme et d'égocentrisme. Anissa, elle ne pensait même plus à l'état d'esprit dans lequel pouvaient se trouver les deux personnes au monde qui devaient tenir le plus à elle. De toute façon, au fond, elle n'a jamais été vraiment proche de Marnie.
Elle est devenue un tantinet sadique. Peut-être que ça va de pair avec son égoïsme. Elle a toujours été cynique, Anissa, pourtant. La dépression-sans-nom-et-inexistante n'a fait qu'accentuer son caractère amer, que la rendre plus désagréable qu'elle ne l'a jamais été. Pourtant, elle n'est pas méchante, à l'origine, Anissa. Elle a toujours eu du mal à gérer la douleur, c'est tout. Ou plutôt, c'est trop. Mais elle n'y peut rien, si elle n'a jamais su se débrouiller avec ce sentiment compliqué. Avec des tonnes de sentiments, en fait. Quand elle va mal, elle part en vrille. La preuve. Elle repousse Jeff, et se sent attirée par d'autres. C'est mal, elle le sait. Elle s'est détestée pour ça, au début. Mais étrangement, comme rien ne va dans son couple, au lieu d'essayer d'arranger les choses, elle s'enfuie. Elle abandonne. Lâchement. Mais elle se déteste. Elle se déteste de songer aussi souvent à Casey, qui l'attire à un point fou, qui l'obsède follement, qui la hante à la folie ; en bref, Casey qui la rend complètement folle, quand Jeff ne suscite plus rien chez elle. Elle se déteste de baisser les bras pour son couple, de ne plus avoir la force de faire un effort. Elle se déteste de le blesser comme elle le fait, elle se déteste d'être ce qu'elle est. Elle le torture et se torture. Mais elle ne peut pas s'en empêcher. Elle essaie à peine de s'aider. Elle continue de sortir, de faire ce qu'elle fait d'ordinaire. C'est pas forcément bon pour elle, ou au contraire, peut-être que c'est une manière d'avancer. Elle n'en sait fichtrement rien, elle s'en fout bien. Au moins, elle s'amuse. Un peu. « Super alors ! » Elles mentent toutes deux, mais elles savent toutes deux qu'il vaut mieux ne rien demander. « Tant mieux, plus loin de la maison je suis, mieux je me porte ! » dit la blonde sur le ton de la plaisanterie, en se mettant à rire, bien que cette phrase soit pourtant criante de vérité. « D'acc', si tu y tiens. Je m'occupe de la suivante. Et après, on trouvera bien d'autres volontaires. » répond-t-elle en souriant, lorsque son amie déclare qu'elle paiera leur première tournée. Anissa aime aller en boîte, pour la musique, et sans doute plus encore, pour l'alcool. Étrangement, malgré son mal-être, elle ne boit pas plus qu'auparavant, peut-être parce que l'alcool n'a pas sur elle, l'effet tant recherché par d'autres, de faire oublier toutes les problèmes. Dans son cas, il ne fait que les lui rappeler davantage encore, quand elle finit trop ivre. « Je suis certaine que ton mentor est fier de toi, alors. Tu pourrais même lui apprendre quelques trucs, je suis sûre, parce ton mentor s'est plutôt contenté des bars, dernièrement, et n'a pas mis les pieds dans une boite de nuit, depuis... belle lurette. » Son sourire en coin demeure sur son visage, tandis qu'elle prononce ces derniers mots. « Le décevoir ? Ne t'en fais pas pour ça. » Et elle se met à rire, Anissa, alors que c'est devenu tellement rare, ces temps-ci. Et elle suit Ellie, qui l'entraîne par le bras, dans le boite, où déjà bon nombre de gens se trémoussent sur la piste de danse. Alors qu'elles arrivent au bar, Ellie leur commande deux shots de tequila. « Wow, la soirée commence bien ! » commente Anissa, avec enthousiasme. « Oh, tu sais, la routine. Je crois qu'on bat les records de conversations les plus courtes, avec Jeff'. Sinon, ma galerie d'art va ouvrir prochainement. D'ailleurs, tu pourrais venir au premier vernissage, si ça t'intéresse. » dit-elle avec un sourire sincère, éludant le sujet de son mari avec une rapidité déconcertante. De toute façon, le son est bien trop fort, pour qu'elle s'éternise à ce sujet, bien inintéressant, selon elle. « Et toi alors ? Quoi de beau ? » demande-t-elle, tandis qu'on leur sert leurs verres de tequila.
Fatiguée. Fatiguée de sourire. Fatiguée de renvoyer une image positive aux autres. Fatiguée de se montrer forte et courageuse. Fatiguée de faire semblant d'être une autre juste pour ne pas avoir à subir les regards inquisiteurs. Ellie arrivait un point de non retour, à un stade où elle ne vivait plus, elle survivait dans ce monde désormais trop étranger pour elle. Elle ne pouvait évoquer sa douleur, elle ne devait pas se montrer vulnérable, elle devait sourire, toujours sourire. Mentir aussi, ça Ellie ne le faisait que trop bien. Elle était douée dans ce domaine et sa vie était basée sur un mensonge depuis près d'un an maintenant. Elle se torturait, elle se fortifiait, mais elle se détruisait petit à petit. C'était ça sa vie maintenant. Elle ne supportait plus d'être fuyante, vigilante, de se retourner à chaque coin de rue pour s'assurer que personne ne la suivait, qu'elle était en sécurité. C'était éreintant et une véritable épreuve pour elle de garder ce lourd secret. Derek la tannait pour en parler, pour discuter des faits qui se sont produits, mais que pouvait-elle bien dire de plus ? L'avouer à Sebastian. Il la tuerait, la renierait peut-être même et ça, Ellie n'en était pas capable. Entre la férocité et l'animosité qui détruisaient la relation de ses parents, elle ne pouvait rien dire. Le silence devenait insupportable.
Aucune des deux n'osaient demander à l'autre ce qui se passe, car au fond d'elles, elles devinaient parfaitement que ce serait trop douloureux, trop gênant aussi. Elle se contentait alors de sourire, encore et toujours, d'arborer ce rictus faux et empli de haine. Ellie, elle essayait de penser à autre chose, de profiter pleinement de sa soirée, d'oublier à quel point sa vie est misérable ces derniers temps. Elle qui avait le contrôle sur toi jadis, ne maîtrise plus du tout. La remarque de Anissa est à la fois sincère et blessante. Pas pour elle, pour Jeff son mari. Être loin de sa maison, de son couple n'est jamais un bon signe, encore moins si elle est ravie que ce soit ainsi. "On ne va quand même pas payer tous nos verres." Les hommes et leur galanterie se chargeront de la faire, des sourires ravageurs, des regards intenses et le tour serait joué, comme d'habitude. "Mon mentor va assurer, elle m'a tout appris je te rappelle et puis, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas." Faire la fête n'était plus dans ses habitudes dernièrement, mais la chaleur et l'ambiance de la salle l'incitait à recommencer plus régulièrement. Ce n'était pas un crime de faire la fête et puis, elle avait vraiment besoin de se changer les idées, pas que ce soir. Ellie elle riait, elle était bien ici, bien en sa compagnie. Anissa était une partie d'elle, fragile, mais elle tenait beaucoup à elle en dépit de tout ce qui les différenciaient. Sans perdre de temps, l'étudiante commandant des verres de tequila, histoire de bien commencer la soirée. "Ce n'est que le début." Avouait-elle, le regard malsain. Anissa évoquait alors ce qui avait changé dans sa vie récemment et elle était désolée d'apprendre que son couple battait de l'aile, mais pas tant navrée pour elle. Ce qu'elle ressentait pour sa partenaire de soirée n'avait rien d'anodin et la voir dans les bras d'un homme tel que Jeff ne l'emballait pas. "Ça s'arrangera." Faisait-elle remarqué pour son couple. "Je viendrai avec grand plaisir, tu sais à quel point j'aime l'art. Je ne raterais ça pour rien au monde." Elle aimait dessiner, peindre, alors venir dans une galerie c'était loin d'être une corvée. "Il faudra juste que tu me préviennes un peu avant, que je puisse échanger ma garde si besoin." Et oui, elle ne choisissait pas vraiment ses horaires et c'était rare qu'un soir où elle prévoyait quelque chose, elle soit libre. "Je réfléchis un peu plus à ma spécialisation en ce moment, il va falloir que je me décide rapidement le moment venu. Sinon rien de spécial, je cherche un petit boulot, mais il y a pas grand chose en ce moment." Ellie galérait un peu à finir les mois, son prêt étudiant lui prenait déjà beaucoup d'argent et si elle voulait vivre, elle devait trouver quelque chose. "Si tu connais quelqu'un qui cherche du monde, pense à moi." Un petit clin d'oeil avant de boire son verre d'une traite. Elle grimaçait légèrement avant d'entrainer Anissa sur la piste de danse. Elle avait besoin de se lâcher, d'oublier. Elle n'était pas pitoyable, ni particulièrement douée, ni à l'aise, mais elle fermait les yeux et elle se laissait aller, sans se soucier du reste.
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Sujet: Re: if I ever feel better (ellie) Jeu 23 Fév - 14:24
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l lui est déjà arrivée de s'imaginer ce qu'il pourrait se passer, si elle le larguait. Elle n'en a jamais parlé à qui que ce soit, mais, oui, l'idée lui a déjà effleuré l'esprit. Mais elle n'en a pas honte. Anissa, elle a surtout honte de s'imaginer avec quelqu'un d'autre. De toute façon, elle ne peut pas se résoudre à le faire. Un jour, tout ira mieux. Vraiment ? Une part d'elle, s'accroche encore. Une part d'elle s'accroche à lui, parce qu'il est le premier, le premier qu'elle a vraiment aimé. Elle s'accroche aux souvenirs, elle s'accroche au passé. Elle s'accroche à avant, mais pas à maintenant. Peut-être que d'une certaine manière, elle a encore besoin de lui. Peut-être que d'une certaine manière, elle a besoin de savoir, qu'elle est encore aimée par quelqu'un, au moins. Elle a conscience de ses défauts, elle a conscience de ce qu'elle est, Anissa. Elle se reproche des choses, trop de choses. Mais elle ne fait rien pour changer. Elle a arrêté d'essayer. Jeff, lui, il n'abandonne pas. Jeff, lui, il reste là. Est-ce qu'elle l'aime toujours, Anissa ? Évidemment, oui. Mais d'une manière différent. Ce n'est plus comme avant. Elle ne sait pas à quel moment ça s'est terminé. Peut-être que c'est elle, qui a merdé. Peut-être que c'était foutu, bien avant la fausse-couche, bien avant qu'ils parlent d'être parents. Peut-être que c'était déjà foutu, quand il l'a larguée pour partir faire ses études. Peut-être qu'ils n'étaient pas destinés à être ensemble, contrairement à ce qu'ils disaient avant, en riant. Peut-être que ça l'était même avant de commencer. Elle ne saura jamais. Il a tellement de choses, qu'elle ne sait pas, Anissa. Et elle déteste ça. Des fois, elle aimerait écouter ses envies. Mais elle a quand même une conscience, An. Elle est capable de pas faire de conneries. De ne pas céder à ses envies. Surtout quand elle sait que ça fera du mal aux gens. Elle a réfréné un certain nombre d'attirances, au cours de sa vie. Ça fait pas d'elle quelqu'un de mauvais, ça fait d'elle quelqu'un d'humain. Il y a eu Ellie, il y a eu Casey, il y a eu l'architecte de sa nouvelle maison, il y a des gens, plein de gens. Mais quand on regarde ailleurs, c'est que quelque chose cloche, non ? Anissa, elle n'a jamais voulu admettre les failles. Elle préfère laisser couler, laisser les choses arriver, sans rien faire. Elle est lâche. Elle a peur, aussi. Peut-être. « Bien sûr que non. C'est pas drôle, sinon. » répond-elle, sourire en coin. Elle se sent plus légère, maintenant qu'elle est là. La pression est partie en même temps qu'elle quittait la maison. Ici, elle respire mieux, Anissa. Elle respire tellement mieux, quand Jeff n'est pas là, à l'étouffer avec son amour beaucoup trop protecteur. Elle préfère largement être là, avec Ellie. Avec Ellie, ça a toujours été tellement plus simple. Anissa se met d'ailleurs à rire, en entendant les mots de cette dernière. « C'est vrai. Il y a des habitudes qui ne se perdent jamais. » Jeff a toujours détesté, qu'Anissa retrouve ses vieilles habitudes. Même si, au fond, elle ne les avait jamais délaissées. Elle avait toujours aimé s'amuser, elle n'avait jamais cessé de sortir. Même au début de sa grossesse. Mais lui, il n'aime pas ça. Il est tout le temps sur son dos, de toute façon. Elle déteste qu'il lui fasse la morale, elle déteste qu'il la prenne pour une enfant. Parce qu'elle a alors l'impression, qu'il ne la prend jamais au sérieux. Qu'il ne lui fait pas confiance. Et rien ne l'énerve jamais autant, que ça. « Tant mieux ! » s'exclame la blonde, en réponse à son amie. Mais son regard se voile. Il y a quelques temps, elle n'aurait pas pu faire ça. Le souvenir de sa grossesse ayant pris fin prématurément, lui revient en plein dans la figure, soudain. Elle s'empresse alors de chasser les pensées tristes qui envahissent sa tête. Elle ne veut pas être triste, ce soir. Elle veut simplement s'amuser, passer un bon moment, avec Ellie. « On verra. » répond-elle en haussant les épaules, comme si ça n'avait pas d'importance. Comme si elle s'en foutait. C'est l'impression qu'elle donne, souvent. C'est l'impression qu'elle veut donner, surtout. Mais c'est pas vrai ; elle ne s'en fout pas, An. « Génial ! Je suis ravie que tu veuilles venir. Puis, tu pourras égayer la soirée, comme ça. J'ai peur que ce soit mortellement ennuyeux. » admet-elle en riant, bien que ce soit vrai. Elle est terrifiée par l'ouverture de la galerie, Anissa. Elle a peur que les gens soient déçus, que les gens préfèrent quand son père en était le propriétaire. Malgré toute la haine qu'elle a contre lui, une part d'elle l'admire encore. Elle a peur de ne pas égaler son père. De faire un flop. « D'accord, pas de soucis, je te tiens au courant. » D'une certaine manière, elle est rassurée, Anissa, qu'Ellie soit là. Ça lui fera au moins une personne bienveillante – elle ne compte plus Jeff parmi ces personnes. Elle ne sait même pas, si sa sœur voudra venir. L'art, ça n'a jamais été son truc. « Oh c'est génial ! Tu penses à quoi ? » demande-t-elle, sincèrement intéressée. Les mathématiues, les sciences, ça n'a jamais été son truc, mais ça ne veut pas dire qu'elle ne s'y est jamais intéressée. Elle s'intéresse à beaucoup de choses, Anissa, c'est d'ailleurs là l'une de ses grandes qualités – comme quoi, elle n'a pas que des défauts. « Je te souhaite bonne chance... je suis sûre que tu trouveras. » Elle sourit, sincère. Et une idée lui vient. « Mais... si tu veux, je peux te proposer quelque chose, à la galerie ! » s'exclame-t-elle, avec enthousiasme. Ce ne serait peut-être pas grand-chose, mais c'est toujours mieux que rien. Et puis, elle voudrait l'aider. « Ça peut toujours être un petit truc, en attendant que tu trouves quelque chose de mieux. » Elle pourrait avoir besoin d'une secrétaire, ou quelqu'un pour l'aider à organiser le vernissage, ou même pour servir des boissons aux clients. Elle est débordée, Anissa, il lui reste encore des tonnes de choses à faire, avant la ré-ouverture de la galerie. Ça la fait paniquer, même si elle ne le dit pas, à personne. Pas même à Jeff – surtout pas à Jeff. Voyant Ellie boire son verre d'un coup, Anissa l'imite quelques secondes plus tard, avant d'être entraînée par son amie vers la piste, où se déhanchent déjà plusieurs personnes. Bon sang, ça fait tellement longtemps, qu'elle n'est pas venue ici. Même les shots de tequila, ça fait longtemps qu'elle n'en a pas bu – et elle doit admettre, ça lui a manqué. Pour une fois, elle se sent vraiment libre, libre de faire tout ce qu'elle veut. Sans pression, sans limites. Juste, ce soir, elle veut profiter. Alors elle commence à bouger, au rythme de la musique. Elle chante, aussi, parce que c'est une autre chose, qu'elle adore. Elle n'a jamais eu beaucoup de mal à se lâcher en boite, elle n'a jamais eu beaucoup de mal à s'amuser. C'est dans sa nature. Elle sait être sérieuse, mais elle sait s'amuser. C'est pour ça, aussi, qu'elle n'a pas tellement de points communs avec sa sœur. Marnie, elle n'a jamais été un mentor, pour Anissa. Elle a appris toute seule, elle a tout découvert, toute seule. Et puis, après, elle a montré à Ellie. Anissa, elle a pris l'habitude de sortir avec elle, depuis des années déjà. Elles rigolent bien, ensemble. Tout en dansant, elle regarde Ellie, les yeux fermés. An la trouve presque apaisée. Elle l'observe, un peu comme avant. Avant, quand elle sortait avec son frère, mais qu'elle regardait un peu trop Ellie. Au fond, elle a toujours senti cette attirance. Elle a juste préféré la taire, comme tant d'autres. Pour ne pas faire souffrir, une nouvelle fois. Et puis, ça s'est fini, avec son frère. Et l'attirance s'est rangée dans un coin – plus ou moins. Mais elle la sent ressurgir. Alors elle s'arrache à sa contemplation, et essaie de penser à autre chose. « Faudrait vraiment qu'on sorte ensemble plus souvent ! » s'exclame Anissa, le plus fort possible, pour qu'Ellie l'entende.
Ellie elle essaye d'avancer, de songer à une vie meilleure, plus optimiste. Pourtant, elle n'y parvient pas. Elle est torturée, brisée à l'intérieur, un poisson dans l'eau qui peine à remonter à la surface. Comment peut-elle sortir ce crime de sa tête ? Cet acte odieux qui la ronge jour et nuit. Les ecchymoses sur son corps ne cessent de lui rappeler l'inévitable. Elle se dégoûte Ellie. Elle s'observe parfois, elle effleure ses bleus encore bien trop marqué par les coups. Chaque blessure lui rappelle le soir où elle a perdu toute sa dignité, toute sa crédibilité. C'est dur de faire face quand les maux peinent à quitter son esprit. Elle a honte de son corps, elle se sent abjecte, affreuse et c'est peu dire. Si Seb' apprenait ça, il serait peut-être indulgent avec elle, plus protecteur ou bien il la chasserait de sa vie comme un insecte qu'on écrase. Elle n'arrive pas à se faire à cette idée, elle ne veut pas le perdre à cause d'une monstrueuse erreur, elle a peur et rien que le fait d'y penser, son coeur palpite plus rapidement, moins sereinement. Un jour qui sait, elle lui diras, elle lui racontera toute l'histoire, ou peut-être qu'il l'apprendra dans une lettre juste après qu'elle ais mit fin à ses jours, ou bien il ne le saura jamais. Elle aimait sa vie Ellie, elle s'accrochait à ses rêves, elle riait aux éclats, elle sortait avec ses amis, mais ça c'était avant qu'elle ne devienne l'ombre d'elle-même, moins rassurée, en mille éclats de verre. Ce soir, la présence d'Anissa l'apaise, elle sourit sans se soucier du reste. Elle range ses blessures non pansées dans un coin de sa tête, elle veut vire Ellie, du moins pour le moment. Garder un secret aussi lourd ça la pèse, ça l'effraie aussi, mais elle n'a pas le choix, elle doit vivre avec. Elle a essayé d'expier ses erreurs, mais c'est peine perdue, elle n'a aucune chance de rédemption, elle n'y croit pas, elle n'y croit plus.
Elles entrent toutes les deux dans le bar, bras dessus bras dessous, un large sourire sur les lèvres, une ambiance bonne ambiance règne et Ellie est ravie. Elle commande des shooters, portant toute son attention sur la blonde qui va partager sa soirée, comme autrefois. Avant, elles sortaient beaucoup, elles s'amusaient souvent, presque toutes les semaines, mais la vie leur avait fait prendre des chemins différents et rares étaient les fois où elles trouvaient du temps pour s'amuser ensemble. Ellie ne comptait pas payer tous les verres de la soirée, Anissa non plus, c'est pour cette raison qu'elles allaient se faire inviter, draguer aussi, mais il fallait bien si elle voulait que leur petit jeu fonctionne. Elle hoche la tête à la remarque d'An', complètement du même avis qu'elle. Rien qu'à ses côtés, elle se sent plus libre, moins fichée et ça, c'est quelque chose qu'elle apprécie. Les regards sont braqués sur elles, mais pour le moment, Ellie les ignore, elle n'a d'yeux que pour Anissa ce soir, elle est venue avec elle, elle repartira avec elle, ça ne sera pas autrement. "Jamais, tu l'as dit." Même si cela fait un moment qu'elle ne s'est pas retrouvée dans un tel endroit, Anissa ne peut oublier comment ça fonctionne. Comme son amie l'a si bien dit, il y a des habitudes qui ne se perdent jamais. Elles prennent un peu des nouvelles l'une de l'autre et Anissa lui avoue que sa relation avec Jeff n'est pas au beau fixe. C'est triste pour elle, surtout après tant d'années et même si Ellie se montre réconfortante et optimiste, elle n'a jamais vraiment apprécié son mari, alors bon. Elle ne s'attarde pas sur le sujet, puisqu'il est assez délicat pour la jeune femme, du coup, celle-ci lui propose de venir à son vernissage. En tant que fan d'art, Ellie ne se voit pas refuser une telle proposition, surtout venant de la part d'Anissa. "Je suis sûre que ce sera parfait, tu es douée pour ça et puis ça me fait plaisir." Elle esquisse un petit sourire, préférant être informée quelques jours avant afin de pouvoir s'organiser. Il faut dire que l'étudiante à une vie bien remplie, déjà de par son travail, mais aussi pour ce qui est du chaos qu'est sa vie sentimentale. D'ailleurs, An' lui demande ce qu'elle compte choisir comme spécialisation. Ellie est encore indécise à ce sujet, mais elle a bien deux idées qui lui trottent l'esprit. "Et bien j'hésite fortement entre la traumatologie et la cardiologie." Elle veut être chirurgien Ellie et elle va devoir redoubler d'efforts pour réaliser son rêve, mais elle sait qu'elle en est capable, elle sait qu'elle peut y arriver. En ce qui concerne son travail, elle a confiance en elle, c'est bien la seule chose pour laquelle elle est confiante cela dit. Toutefois, pour arriver à concrétiser son rêve, elle a besoin d'un petit travail à côté, pour rembourser son prêt étudiant et poursuivre son internat, elle avoue donc à son amie qu'elle recherche quelque chose. Anissa a plus d'influence qu'elle et elle connait peut-être quelqu'un qui a besoin d'aide. Contre toute attente, elle lui propose un job à la galerie. Elle sourit immédiatement à cette annonce, comment refuser ? "Oh ça serait génial ! Tu as besoin d'une aide particulière ?" Elle serait même prête à faire le ménage s'il le fallait. "Mais ça ne te gênerait pas tu es sûre ? Parce que j'ai déjà un planning chargé et il faudrait que ça concorde avec mon emploi du temps." Elle n'est pas exigeante, juste qu'elle ne peut pas partir du boulot quand elle le souhaite, encore moins quand elle est de garde ou qu'il y a des complications. Ravie, elle avale donc son verre d'une traite, se léchant allègrement les lèvres pour ne pas laisser une goutte. Elle aime l'alcool Ellie, toute sorte, mais elle ne boit qu'occasionnellement. Elle ne peut pas opérer dans un état d'ébriété, logique. Maintenant qu'elle est lancée, elle ne tarde pas à entrainer An' sur la piste de danse. Elle aime danser, elle a besoin de se lâcher et de se vider la tête. Sur la piste, elle se déhanche au rythme de la musique, ses cheveux effleurant son visage, tandis que ses yeux restent clos, elle savoure, elle se laisse aller et au fond, ça lui a manqué de lâcher prise. Anissa est à ses côtés et elle sent son souffle se mêler au sien, elle sent sa présence et ça la rassure. Ses mots la sortent de ses pensées, tandis qu'elle ouvre de nouveau les yeux, un large sourire sur les lèvres. "Faut qu'on fasse ça tout le temps tu veux dire !" Elle observe scrupuleusement son amie, détaillant chaque parcelle de son visage, ses yeux, ses lèvres qui attirent un peu plus son attention. Elle doit se contenir, c'est mal. "Tu m'as manqué." Avoue l'étudiante. Elle est sincère, elle regrette d'avoir été éloignée d'elle aussi longtemps. "Promet-moi qu'on ne se perdra plus de vue, qu'on continuera à se voir, en dépit tout le reste." Son mentor, son modèle, sa précieuse Anissa. Il y a tellement de choses qu'elle aimerait lui dire.
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Sujet: Re: if I ever feel better (ellie) Mer 8 Mar - 20:32
if I ever feel better
“Sometimes I believe that this less material life is our truer life, and that our vain presence on the terraqueous globe is itself the secondary or merely virtual phenomenon.”
E
t si la galerie déçoit ? Et si ça ne plaît pas ? Et si elle n'est pas faite pour ça, Anissa ? Tellement de questions envahissent sa tête. Elle flippe, elle est anxieuse comme elle ne l'a jamais été. Elle ne joue pas sa vie, pourtant. Au pire, ça fera juste un flop. Mais cette galerie, au fond, c'est toute sa vie. C'est son rêve, depuis son plus jeune âge. C'est une promesse de son père, depuis toujours. Et c'est à elle, maintenant. Elle a encore du mal à y croire ; surtout, elle aurait aimé en hériter d'en d'autres circonstances. Surtout, elle aurait ne pas découvrir, ce qu'elle a découvert. C'était pas prévu, tout ça, c'était pas le deal. Y'a tout qui lui est tombé dessus, mais Anis, elle avait rien demandé. C'est peut-être pour ça, qu'elle a l'air d'être en colère, contre le monde entier. « Je sais pas... Ça m'angoisse. » avoue la blonde, un peu piteusement. « Mais merci de ta confiance, tu es adorable. Comme toujours. » Nouvel aveu. Ou peut-être pas. L'ambiguïté est-elle seulement perceptible, dans ses propos ? Elle n'en sait rien. Et puis, ce n'est même pas volontaire. Ou plutôt, si, mais disons qu'elle a arrêté d'essayer de ne pas dire ce qui ne doit pas être dit. Elle arrête les efforts, elle n'en peut plus de plaire à tout le monde – notamment à son mari. Au fond, elle se doute que c'est foutu, entre eux. C'est peut-être pour ça, qu'elle agit comme ça, avec lui. De toute façon, elle n'a plus rien à perdre. « Wow, ça m'a l'air bien compliqué, tout ça. Mais je suis sûre que tu y arriveras. Bon courage pour choisir ! T'as pas une petite préférence, quand même ? » demande-t-elle, avec un sincère intérêt. « Je t'imagine tellement dans Grey's Anatomy. » dit la blonde, avant de se mettre à rire. « Par contre, j'espère pour toi que ton Dr Mamour mourra pas, tu lui diras de faire gaffe aux camions. » ajoute-t-elle, sarcastique. « Plus sérieusement, j'ai pleuré quand il est mort dans la série. » admet-elle, prenant un air grave. L'étudiante lui dit rechercher un petit boulot. Anissa, elle pense aussitôt à lui proposer de l'aide à la galerie, parce qu'elle en a besoin. Ça la stresse, l'ouverture, alors un coup de main ne lui fera pas de mal. « J'ai besoin d'aide pour beaucouuup de choses. Du coup, ça pourrait nous arranger toutes les deux. » dit-elle, sourire aux lèvres. « J'ai besoin de serveurs, de quelqu'un pour s'occuper du site de la galerie, de quelqu'un pour le ménage, et des tonnes d'autres choses encore. J'ai toujours du travail pour mes amis, quand ils en ont besoin, ne t'en fais pas. » Elle est sincère, Anissa. Même si elle n'avait besoin de personne, elle trouverait bien quelque chose à lui proposer. Elle a les moyens de la payer – il faut dire que l'héritage n'y est pas pour rien. Elle a eu de la chance, de venir d'une famille aisée. Les petits boulots, elle en avait, quand elle faisait ses études en France, mais c'était surtout pour ne plus dépendre de ses parents. Elle voulait se débrouiller seule, même aussi loin. Mais ses parents ont toujours assuré ses arrières. « Ne t'en fais pas, ça ne me gênerait absolument pas. Je serais ravie de pouvoir t'aider. Et puis, avec ce que je te propose, les horaires seraient flexibles. Mais je peux quand même voir si j'ai des contacts qui recherchent quelqu'un, ce n'est pas un problème. À toi de voir. » Elle a parlé un peu plus fort en prononçant ces derniers mots, parce qu'avec le bruit, elle n'est pas sûre qu'Ellie entende tout. Si ça se trouve, elle n'a même pas entendu ses blagues sur Derek Shepherd. Mais la musique finit par l'emporter, elles s'envolent vers la piste de danse. Ça fait longtemps qu'elle n'a pas dansé, Anissa, ni même chanté – surtout pas chanté, même. Elle le faisait souvent, avant. Pour la première fois depuis longtemps, elle n'a pas envie de laisser ce truc, cette « dépression », l'emporter. Elle a de bons souvenirs en mémoire, de ceux qui donnent envie de vivre. Comme la musique. La musique, ça l'a toujours mise de meilleure humeur. Des fois, elle déteste même ça. Parce que parfois, elle veut juste rester en colère contre le monde entier, mais y'a la musique, qui lui change les idées. Elle a un effet bénéfique sur son humeur, souvent. Oui, elle lui donne envie de vivre. D'accomplir des milliards de choses. Des fois, c'est frustrant, aussi. Parce qu'elle a l'impression de ne rien pouvoir faire. « Tu as raison ! » Elle s'est arrachée à sa contemplation, pour lui crier à travers la musique, qu'elles devraient faire ça plus souvent. Elle doit admettre, Anissa, qu'Ellie est toujours aussi attirante. Elle pourrait la détester, pour ça. Pas pour une jalousie quelconque. Juste parce qu'elle l'attire, elle, Anissa. Anissa mariée, Anissa cassée. Il ne s'est jamais rien passé entre elles, c'est peut-être destiné à rester ainsi. De toute façon, Anissa n'a plus d'amour pour personne, elle n'a plus d'amour que pour elle-même. Égoïstement. « Toi aussi. » elle répond, à voix basse. Ellie n'entendra certainement pas, avec tout le brouhaha. Mais elle devinera, sans doute. Peut-être. Mais elle n'est pas gênée, Anissa. Au-delà de l'attirance, son amie lui a manqué. Ellie, c'est l'une de ses plus anciennes amies – l'une de celles qu'elle voit encore. Elle en a perdu bon nombre, en vingt-sept ans d'existence. Celles qu'elle ne voit plus, elle préfère se dire que c'est qu'elles n'avaient rien à faire dans sa vie. « Je te le promets. » répond-elle. Et elle est sincère. Anissa aussi, elle tient beaucoup à cette amitié. Elle serait perdue sans elle. Elle coule déjà beaucoup – imaginez-la vivre sans l'une de ses plus proches amies. « Et toi aussi. Comment je pourrais critiquer Jeff, sinon. » dit-elle en se mettant à rire, parce qu'elle n'a pas envie d'être triste. Il n'y pas grand monde, avec qui la blonde se sent libre de parler des dessous de son mariage. Elle est peut-être lunatique, cynique et profondément égoïste, mais Ziegler, ça reste un sujet à part. Qu'elle le veuille ou non.
Anissa elle est créative, elle l'a toujours été, ou du moins Ellie l'a toujours connu ainsi. Elle sait de quoi elle est capable, elle sait qu'elle est stressée pour le vernissage, ça s'entend dans sa voix, ça se lit sur visage. Ellie elle se veut rassurante, lui rappelant ainsi qu'elle n'a pas à douter de ses capacités. Il faut qu'elle reprenne confiance en elle, qu'elle prenne la relève de son père et c'est probablement ça qui l'effraie le plus. Ellie est le seul médecin de la famille, elle sait ce que c'est d'être à sa place, de ne pas vouloir décevoir les autres. Ses parents avaient foi en elle, ils l'ont soutenue et pourtant aujourd'hui, ils ne sont plus là pour lui rappeler à quel point elle a ça dans le sang, à quel point elle est faite pour être chirurgien. C'est peut-être stupide, mais depuis le divorce de ses parents, cette famille a été brisée, il n'y a plus cette convivialité qu'elle aimait tant, ces sourires encourageants, non, il n'y a plus rien, pas même un coup de fil pour savoir si elle va bien, rien. Ellie elle aurait bien besoin qu'on la rebooste parfois, mais ces paroles sont bien derrière elle à présent et elle n'a même plus le courage d'espérer un peu de réconfort de leur part. Elle passe délicatement sa main sur celle d'Anissa pour lui montrer son soutien, pour lui rappeler qu'elle est là et qu'elle ne la laissera pas tomber. "Crois-en toi." qu'elle avoue d'une voix douce, son regard planté dans le sien. Elle s'égare Ellie, elle ne peut se permettre de la fixer ainsi trop longtemps, ce n'est pas convenable. Anissa s'interroge sur son avenir, demandant alors à l'étudiante quelle spécialité elle va choisir. Ellie est dans le néant, elle hésite encore beaucoup trop à ce sujet et c'est son futur qui est en jeu, elle ne peut pas prendre cette décision à la légère, elle doit vraiment être sûre de ce qui lui plaira sur le long terme, dont elle ne se lassera pas dans dix ans. Certes, elle pourra toujours reprendre des études pour changer de spécialité, mais les études sont déjà suffisamment longues donc elle ne souhaite pas devenir chirurgien à quarante ans. "Je ne sais pas trop, la trauma était mon premier choix à la base." Puis elle a assisté à d'autres opérations de cardiologie, alors le flou à envahi sa tête, elle s'est remise en question. Elle lâche un rire à la remarque de sa partenaire de soirée. "Ah vraiment ? Je te fais penser à qui ?" Peut-être qu'un personnage de la série l'avait inspiré. Ellie est une grande fan de cette série, en même temps, quand ça évoque la médecine ça l'intéresse et puis parfois elle apprend des choses, elle s'instruit avec les cas présentés. "Encore faut-il que je trouve un Docteur Mamour, ils ne sont pas tous aussi canons que dans la série." Elle rit aux éclats Ellie, elle oublie, elle se sent bien à ses côtés. "J'ai tellement pleuré devant Grey's, mais Derek quoi !" Son rire se mêle à celui d'Anissa, alors qu'elle agite légèrement la tête, se remémorant quelques scènes de la série. Elle en a versé des larmes, ça oui.
Rapidement, elle se confie sur son idée de trouver un petit travail à côté. Elle ne compte même plus les heures qu'elle fait, mais elle a tout de même besoin d'un peu plus de revenus si elle veut vivre paisiblement. Elle n'est pas encore médecin, elle ne touche pas un salaire exorbitant, alors il lui faut quelque chose. Anissa lui propose alors un job au sein de la galerie. Ellie elle est ravie, elle ne pouvait pas rêver mieux. Qu'importe en quoi cela consiste, déjà parce qu'elle est prête à faire n'importe quoi, mais aussi parce qu'elle passerait davantage de temps aux côtés d'An et ça, cela ne peut-être que bénéfique pour elle et pour leur relation. Elles se sont perdues de vue pendant beaucoup trop de temps et il est temps que cela change, qu'elles reprennent leurs sorties comme maintenant. "Serveuse ou le ménage ça me conviendrait parfaitement, le site par contre... je manque trop de temps pour être à la pointe de la technologie." Les avancées en médecine oui, l'informatique bof. Quand Ellie va sur son ordinateur c'est pour bosser, faire des recherches en rapport avec ses études, donc elle n'est pas vraiment experte dans le domaine. "Travailler avec toi, ce serait juste parfait. Au moins tu sais connais mon mode de vie et c'est une bonne chose. Si j'arrive en retard tu sauras pourquoi." Ellie elle ne finit jamais à l'heure, ce n'est pas des horaires de bureau qu'elle a. "Bien évidemment, je te considérais comme ma patronne." Elle ne veut pas qu'elle fasse du favoritisme. Si elle a du retard ou autre, elle le rattrapera, c'est aussi simple que ça. Une fois son verre terminé, Ellie l'entraine par la main sur la piste de danse, elle évacue toute cette colère en elle en se défoulant, en dansant, en oubliant tous ses maux. Elle est heureuse Ellie, pour une fois, elle se sent maîtresse d'elle-même. Elle chantonne doucement, mais c'est à peine audible vu le volume de la musique, de toute façon, elle ne chante pas pour qu'on l'entende, elle le fait machinalement, parce qu'elle connait la chanson. Ellie elle adore la musique, de toutes les sortes. Elle peut très bien écouter les dernières nouveautés comme du Queen ou du Eminem. Elle n'est pas vraiment difficile, elle a toujours ses écouteurs sur les oreilles quand elle sort, elle se laisse transporter. Elle lit sur ses lèvres, ce qui lui décroche un sourire. Elle n'a plus envie de fermer les yeux, elle préfère de loin la contempler, même si elle ne doit pas, elle ne peut pas. Anissa est mariée et même si son couple bat de l'aile, ce n'est pas le moment pour Ellie de jeter son dévolu sur elle. Elle n'arrive pas à mettre de côté cette attirance, son regard transcende avec le sien, elle l'admire, elle la dévore, mais elle n'y peut rien Ellie, cette attirance elle ne parvient pas à la contrôler. "C'est vrai ! Le pauvre, je ne sais même pas si je dois le plaindre." Ellie elle se rapproche doucement d'elle, elle vient lui répondre près de son oreille, pour être sûre qu'elle entende ses mots. "Dommage que tu sois mariée." Elle le pense, parce qu'Anissa elle est pas heureuse dans son couple, parce que Ellie elle aimerait dépasser les limites. Cela sonne comme une proposition et au fond s'est une. Ellie se colle davantage à elle, respirant un peu plus parfum, sentant son souffle dans son cou. Elle voit bien qu'elles attirent les regards et deux femmes proches l'une de l'autre, c'est aussi un bon moyen pour obtenir des verres gratuitement, mais pas que. Elle profite un peu de la situation aussi la brunette, elle s'accroche peut-être un peu trop à l'espoir de l'avoir pour elle ne serait-ce qu'une fois, elle ne devrait pas attendre quelque chose de la sorte. "J'adore cette chanson !" qu'elle crie un peu plus fort, maintenant que son visage à plusieurs centimètres du sien. Elle secoue la tête au sens au rythme, elle s'éclate Ellie et pourtant ce n'est que le début.
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