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 sous le spectre des sens – michael

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Ninel Kida

Ninel Kida
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MessageSujet: sous le spectre des sens – michael   sous le spectre des sens – michael EmptyJeu 5 Jan - 12:12


Un peu perdue dans ce monde trop amer et scintillant qu’elle hésite à rêver - en profiter jusqu'à disparaître, jusqu'à ce qu'il tombe en miettes parce que tout s'efface toujours. Parfum aigre-doux égaré sur le bout des doigts - des fragrances de tristesse et de mélancolie sur les pointes de ses yeux ; l'incompréhension qui la suit comme la peste et cette sensation d'être extraterrestre, ce manque profond de tout ce qui lui semble cher et familier ; un poids, une anesthésie, impression étouffante d’être trop marquée par l’absence - si compliquée Iris qu’elle seule peut suivre le flot de ses pensées, précieuse Iris un peu ailleurs, oiseau voyageur insaisissable qui préférerait brûler son corps icare, l’écarteler au lieu de le voir se noyer. Et parfois... non, souvent, elle aspire à quelques désillusions fabuleuses et fabulations frauduleuses ; elle ne sait pas faire son deuil, coincée dans son présent qui n'est que l'avenir greffé à sa peau sans grande considération ; elle a du mal à aller de l'avant, détourner les billes éclatées que sont ses pensées, et elle n'a pas peur d'être seule ou isolée. Parce que tu ne le seras jamais vraiment, pourrait lui murmurer son fantôme de soeur. Elle aimerait presque y croire quand elle erre encore une fois.
À nouveau ici, à deux pas du plateau de tournage où Jeff dirige son monde. À nouveau là pour le voir, pénétrer ce monde. Mais quand elle l’a vu rire, avec ce cynisme qui le caractérise, pour lequel elle a un faible, à côté de cette fille qui a la même taille, la même couleur de cheveux qu’elle... Iris a pris peur. Elle s’est recroquevillée, rétractée comme du papier mouillé, comme une poupée de papier fichue. Elle a fui, les jambes lourdes, retenue par un autre courant. L’ombre de Sarah flottant sur ses talons. Le corps zigzague, dézingué, déglingué par la nausée kidnappant ses tripes -non son coeur. Sueurs froides coulant le long de sa colonne vertébrale, comme un animal sauvage se faisant les griffes sur son dos. Panique qui hurle, cherche à étendre ses ailes, prisonnière de sa peau élastique, elle voudrait s’échapper, mais Iris ne la laisse pas faire, lutte pour la paralyser sous la porcelaine quitte à s’asphyxier. Le nuage réticent dérive difficilement sur terre, ses pieds titubant dans une vieille ritournelle, un ancien ballet classique qu’on lui aurait enseigné à l’époque. Et ses petits pas évanescents la conduisent inconsciemment vers cette chambre partagée. Personne. Son pouls trace son chemin plus vite que son cerveau. Sa respiration se coupe ou tranche ses poumons au couteau, ça l’étrangle. Et pourtant, elle hésite à rentrer plus. Michael va croire qu’elle vient le voir uniquement pour bâillonner ses crises de panique comme les deux dernières fois qu’elle a échoué là. Mais c’est pas ça. Elle a jamais voulu ça. Même si elle sait qu’il ne dira rien, comprenant trop bien la peine et l’angoisse qui scellent ses lèvres et fait parler son coeur lapidé en silence. Hear it like you feel it play. Iris, éthérée, tangue tout de même vers le lit une place de Michael qui fait face à son jumeau tout aussi abandonné. Peut-être qu’elle aura reprit des forces avant que l’un d’eux ne reviennent. Mais les murs vides arrivent eux aussi à l’oppresser, la bousculer. Heures fragiles comme du verre. L’esprit désordonné, en friche, déserté, se rebouchant avec du coton, de la glace, des ronces et des fraises sauvages. C’est toujours ce vide, ce trou noir qui l’engloutit, écarte ses yeux plus largement pour l’aveugler encore plus qu’avant. Et ses muscles tremblent faiblement quand elle s’assoit sur le bord du lit. Mini-spasmes qu’elle a de plus en plus de mal à retenir alors que ça la déchire de l’intérieur. Ça veut encore sortir, ça veut toujours sortir. Et elle a froid, si froid, toujours froid, encore plus froid. Alors elle se laisse renverser contre le matelas, roule près du mur en béton et enfonce son visage dans l’oreiller, s’y accroche, s’y agrippe comme si sa vie en dépendait, et pourtant... C’est ça, étouffe-toi. Éteins tout. Pour qu’elle ne te hante plus. Pour que tes sentiments ne te hante plus non plus. Comme ça tu la verras pas partout, croyant un instant que le mauvais rêve touche finalement à sa fin. Comme ça tu t’en voudras pas de tenter d’approcher Jeff malgré tout en te servant d’elle comme excuse. Elle s’déteste tellement d’se sentir si bousillée dans ces moments-là. Mais c’est bien fait tout ça. La culpabilité a bien raison. Elle le sait. Faut juste que son corps l’accepte autant que sa tête. Encore quelques secondes, quelques minutes. Et ça ira, ça ira, ça va s’effacer, s’enfoncer.
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Michael Healy

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MessageSujet: Re: sous le spectre des sens – michael   sous le spectre des sens – michael EmptyJeu 9 Fév - 14:27

Bee,
Faut que je te raconte. J'ai rencontré ta soeur. Je ne t'en veux pas de me l'avoir caché, après tout, je ne t'avais pas parlé de Jr. Elle te cherche, faut que tu le saches. Elle croit que tu es en vie, seulement perdue quelque part. Elle croit qu'on te retrouvera, elle et moi. Parce que j'ai pas pu lui dire la vérité. J'ai pas pu lu dire qu'elle te reverra jamais. J'ai pas pu lui dire non plus qui tu étais pour moi, pour Junior. Qui on était tous les trois. J'peux pas.
Tu le sais, j'imagine, mais ta soeur te ressemble. On dirait toi.
Les mêmes cheveux, les mêmes yeux, le même sourire.
Quand elle me parle, elle a la même voix que toi.
Je suis désolé, vraiment désolé de lui avoir menti. Mais j'ai pas pu lui raconté ce qui s'est passé.
Et je voulais pas qu'elle s'en aille.
J'voudrais que tu me pardonnes, mais c'est impossible, je sais. T'es morte. Tout ça, ce putain de cahier, toutes ces lettres, ce sont que de la conneries, un jeu, une blague.
Putain.


Il lâcha son crayon à papier et se redressa sur sa chaise. Et merde, les larmes avaient encore envahi ses joues. Un rire pathétique s'échappa de ses lèvres. Il finit par se passe une main dans ses boucles, puis sur son visage pour essuyer le sel qui traçait des sillons. Il se leva brusquement de sa chaise, tituba sur un mètre. Depuis tout ce temps, ça avait évolué, il ne s'endormait plus en criant, il acceptait de sortir de chez lui, il avait même accepté d'entendre parler des histoires de filles de Junior. Et puis, d’un coup, il était submergé. D’un coup la peine le paralysait complètement et il repartait dans d’anciens schémas, ceux qui nécessitent beaucoup de bières. Rencontrer Betty, toute cette histoire avec Anca… Tout ça l’avait complètement retourné. Comme si, chaque fois qu’il voulait faire un pas en avant, un pieu le clouait à terre. Il hésitait à appeler Junior, essayer, pour une fois, de s’inspirer de lui et de sa bonne humeur, de son air de tenir le coup, quoi qu’il puisse se passer. Mais en voyant les cadavres de canettes de bière partout autour de lui, il était presque sûr d’avoir droit à une morale désespérante si Junior venait ici. Et il n’avait vraiment pas envie de ranger. Au lieu de ça, il se laissa lourdement tomber sur son lit une place, sur le flanc, une jambe dans le vide, un bras ballant. Il ne regardait rien en particulier. Simplement le coin de la pièce, la commode. Son regard était vague, flou et sa tête tournait affreusement. Il se rendait malade, à chaque fois. Il buvait trop, sans apprécier plus que ça l’état dans lequel il se trouvait. Mais ça l'anesthésiait. Ca le rendait amorphe.

Sans trop savoir combien de temps s'etait écoulé, il ouvrit à nouveau les yeux et la lumière avait descendu dans le ciel. Pris d'une soudaine gerbe, il roula jusqu'à l'extrémité de son lit et posa pieds à terre pour se relever non sans tituber. Il avança jusqu'à la porte les mains devant lui pour parer une éventuelle chute. En face, il rejoignit la salle de main et s'échoua contre le lavabo, il aggripa de ses doigts l'émail et vomit une bonne dose d'alcool en gémissant. En se rinçant il tomba nez à nez avec son reflet, ses cernes violacées, son teint pâle, ses lèvres bleues et sa barbe mal rasée. Qui aujourd'hui pourrait le reconnaitre ? Qui pourrait le confondre avec Junior ? Il n'était qu'une ombre, ni morte ni vivante, coincée ici. Il posa sa main sur le miroir froid pendant que l'eau qui coulait couvrait la rage qui crépitait en lui, emportait tout avec elle. Quand ses jambes tremblantes ne purent plus le soutenir il s'asseya sur le sol sans trop savoir ce qu'il attendait. A nouveau, le temps s'écoula trop vite.

Il trouva la force de se relever malgré sa tête douloureuse et traversa le couleur pour rejoindre sa chambre. La porte était entrouverte et dans la pénombre se dessinait une silhouette sur le lit. Sans doute un autre résident qui s'était trompé de chambre. Fous le camp de suite ! marmonna-t-il d'une voix pâteuse. Elle ne bougea pas d'un pouce, recroquevillée. Michael s'approcha en se tenant au mur. dégages j'ai dis... à mi-parcours il se stoppa. Iris. Elle venait quand la douleur était trop forte. Elle venait quand elle se sentait tellement mal qu’elle avait l’impression de contaminer les autres, les murs et le plancher. Elle venait quand personne d’autre ne pouvait comprendre sa peine. Iris était aussi endeuillée que lui, aussi malheureuse et elle non plus ne pouvait pas aller de l’avant. Elle non plus n’en avait aucune envie. Michael la considéra longuement. Recroquevillée sur le lit, paralysée par le chagrin. Il reconnaissait parfaitement cet état, il n'y a pas si longtemps il était dans le meme chaque fois qu'il fermait les yeux. Quand tout autour de vous n'est plus qu'un néant sans fin, quand vous avez l'impression d'être dans un train à grande vitesse et que vous ne rêvez que d'une chose, sauter quitte à vous faire déchiqueter au passage. Il ne bougeait plus. Il se sentait tellement mal lui même qu'il ne savait pas comment l'aider. Mais chose rare, il en avait envie. Peut être parce que d'une certaine manière il se sentait proche d'elle, proche de sa douleur et que l'aider, ça l'aidait aussi. Il ferma les yeux et s'approcha du bord du lit. Iris, allez, calme-toi. il regarda autour de lui, désespérement à la recherche d'eau. Boire la calmerait ne serait-ce que parce qu'elle se concentrerait sur autre chose que sa peine. Mais il n'avait rien, que de la bière. Il soupira et retourna son regard sur elle. Elle avait les yeux clos, si fort. Il savait ce qu'elle voulait. Il savait qu'elle voulait les rouvrir, et se rendre compte que tout cela n'etait qu'un mauvais rêve. Il savait à quel point elle le désirait. Ne tenant plus très bien accroupi il se posa sur ses fesses, le dos contre la table de chevet, le regard dans le vide. Ca va pas trop moi non plus. confia-t-il. Ainsi ils pourraient jouer à leur jeu préféré, celui de s'enfermer tous les deux dans cette bulle de chagrin où personne ne pouvait ni les comprendre, ni les juger. Junior me dit qu'il faut que ça passe, tu sais, comme si j'avais le contrôle là-dessus. sourire ironique. Il jeta un coup d'oeil à Iris et leva le bras pour attraper sur la table de chevet une cannette de bière. Il l'ouvrit. Il se sentait toujours nauséeux mais c'etait devenu une sorte d'automatisme. Il but une gorgée et enfin, tendit à Iris la cannette. Tiens, prends en un peu ca va te calmer. ils ne se tiraient pas vers le haut tous les deux, ils se contentaient de se maintenir en vie.
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Ninel Kida

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MessageSujet: Re: sous le spectre des sens – michael   sous le spectre des sens – michael EmptyDim 5 Mar - 19:15


Elle pleure pas Iris. Elle pleure jamais. Ou du moins plus depuis ce jour-là. Un mois après le décès de Sarah, ils s’étaient rendus sur sa tombe. C’est la première fois qu’elle a vu sa mère pleurer. Son père, lui, se donnait toujours une contenance en fixant droit devant. Depuis ce jour-là, elle n’a eu qu’une seule ligne de conduite : ne rien dire, ne rien montrer. Elle avait vu leur chagrin -ce fut la seule et dernière fois d’ailleurs- mais il n’était pas question qu’elle leur montre le sien. Elle les avait vu en peine, jamais elle ne devrait être le sujet d’une nouvelle souffrance pour eux. Elle ne demanderait rien. Tout irait toujours bien. Et surtout, il fallait qu’elle grandisse vite. Mais ça c’était sur le papier. Ça l’empêche pas d’arrêter de manger ou d’se faire vomir. Ça l’empêche pas de leur dire non qu’ils veulent la pousser à reprendre des études pour ne pas foutre en l’air leur héritage. Peut-être parce que tout ça, c’est contradictoire. Depuis que Sarah n’est plus, ils se sont tous préoccupés d’eux. Ses parents. “Comme ça doit être douloureux pour vos parents.” Sa peine, à elle, elle n’existe pas. Ou seulement ici. Entre les quatre murs de la chambre de Michael. Là où elle laisse s’échapper un peu de la douleur d’avoir été amputée. Et ça la rend malade de devoir toujours commencer par le drame, le chagrin quand elle doit parler de Sarah.Si au moins on lui demandait de parler de sa vie au lieu de parler de sa mort. Parce que Sarah, c’était tout le contraire de la souffrance. Alors c’est pour ça aussi qu’Iris ne dit plus grand chose. De toute façon, il arrive un temps où on n’a plus le droit d’en parler. Petit à petit, vide et silence se retrouvent à la même adresse. Plus personne n’a envie d’entendre. Michael, lui, n’a pas posé ces putain de questions, toujours les mêmes. “Depuis quand ?” Quelle importance, depuis quand ? Son absence sans fond, c’est maintenant. Ici. Tout le temps. Les gens pensent que la douleur est plus difficile à supporter si elle est “fraîche”. Ils se trompent. Et ils ne se rendent pas compte. Qu’on s’adapte à eux, tout le temps. Elle a appris à se taire, à mentir, à s’isoler, Iris. Parce que le bonheur des autres, elle sait pas quoi en faire quand il la brûle de l’intérieur. C’est pour ça qu’elle répond quand la voix de Michael surgit au milieu du cauchemar. “Iris, allez, calme-toi.” Le fantôme opprimant s’évapore tout doucement comme un brouillard en fuite. Il y avait la lune blanche et le soleil noir. C’était les jours gris.Ca va pas trop moi non plus.” Elle ouvre les yeux sur ces mots qui font écho. Ses muscles rétractent leurs griffes et elle libère l’oreiller de son emprise étouffante, avant de se tourner vers lui. “Junior me dit qu'il faut que ça passe, tu sais, comme si j'avais le contrôle là-dessus.” Regard rivé sur la silhouette usée de Michael. Elle se redresse et s’avance à genoux sur le rebord du lit qu’elle s’est appropriée. C’est sûr que ça va pas trop non plus. Mais elle répond à son sourire ironique de la même façon. Miroir. Un soupir las s’échappe de sa poitrine. Elle se frotte ses yeux qui ne pleurent jamais. “Tiens, prends en un peu ca va te calmer.” Elle observe la cannette, sceptique, avant de s’en emparer. “Tu sais que j’bois pas d’alcool...” Son nez s’approche de la bière et son visage se froisse en une grimace de léger dégoût à cause de l’odeur. “Ça pue.” Pourtant, ça sent comme ça un peu partout dans la chambre. Mais ça ne l’avait pas dérangé jusque-là. Finalement, ça ne la dérange pas plus que ça. Parce qu’elle en boit quand même la seconde qui suit. Et ses traits confirment qu’elle n’aime pas ça. Mais elle continue. Nouvelles gorgées. L’ironie d’essayer de noyer la détresse par la bière, alors qu’elle devrait peut-être essayer l’eau d’une piscine. “J’crois pas que ça passera. Il veut juste que tu fasses comme lui. Que t’acceptes.C’est le rejet, la culpabilité, la colère face à tout ça qui lui fait de la peine. C’est cette absence qu’il refuse lui aussi. La cannette lui revient. Elle devrait lui dire d’arrêter de boire, que c’est pas bon pour lui, mais elle a pas l’droit. Si ça la soulageait elle aussi, elle voudrait pas arrêter non plus. Iris se laisse retomber sur le matelas, recroquevillée sur le côté au bord du lit, près de lui, le bras dans le vide comme ses yeux sur Michael. “Tu crois qu’il fait comment ton frère ?” Frisson sur ce dernier mot qui lui écorche la langue comme du papier de verre le ferait. Elle arrive tout de même à être jalouse de lui qui a encore son frère. Pathétique, pathétique. Désolée. Qu’elle ne dit pas en réclamant la cannette une nouvelle fois. “Est-ce que tu lui en veux d’avancer ?” Elle, elle lui en voudrait certainement. Ils sont c’qu’ils sont après tout.
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MessageSujet: Re: sous le spectre des sens – michael   sous le spectre des sens – michael EmptyLun 3 Avr - 9:07

Au son de sa voix, quand il s'adressa directement à elle, il sentit qu'il captait enfin son attention à travers le brouillard immense du chagrin qui l'enveloppait complètement. Elle ouvrit ses grands yeux pour le regarder. On dit souvent que les yeux sont les fenêtres de l'âme, ou ce genre de connerie. Quand on regardait Iris, on ne pouvait qu'approuver. Elle n'aurait pas pu mieux porter son nom, avec des yeux comme les siens. Michael s'y perdit, dans cet océan tourmenté, ses pupilles écorchées par la peine qui débordait de ses cils. Il n'était pas question de larme, car parfois, quand ça fait trop mal, le corps ne suit même plus. Il se tord sous la pression et vous laisse avec ce grand vide à l'intérieur. Michael ne savait pas quoi faire pour l'aider, car il ne savait pas comment s'aider lui-même. Il lui proposa donc le seul remède qu'il l'aidait un minimum, l'alcool. Elle le regarda, et c'était presque de l'amusement : Tu sais que j’bois pas d’alcool... Michael haussa les épaules d'un air indifférent. Il le savait peut-être, il ne s'y intéressait pas tellement. Personne ne boit d'alcool juste parce qu'il en aime le goût. Vous avez déjà goûté du whisky pur vous ? Les bourgeois qui estime que c'est délicieux ne font que se donner un genre, c'est dégueulasse dans tous les cas. On boit pour détendre son esprit, et si Michael avait la possibilité de s'injecter de l'alcool directement dans le cerveau ou dans les veines, il le ferait illico. Il ne se ravisa donc pas, et Iris s'empara de la canette, glissant au passage à quel point ça puait cette boisson. Sourire en coin. C'était ce que Junior disait sans arrêt, qu'il schlinguait l'alcool. On s'y habitue. assura-t-il. Il ne sentait même plus l'odeur qui lui collait à la peau. Il ne savait pas si c'était ce qui avait finit par la convaincre, mais elle en prit une large gorgée, puis une autre, non sans une grimace d'enfant devant des épinards sur le visage. Michael la regarda en silence. Il avait commencé à boire de l'alcool (hors le vin à l'église) en arrivant dans la rue. Parce qu'on trouve plus aisément une bouteille de pinard que d'eau quand on vit dehors. Et puis, ça réchauffe. Depuis la mort de Bee, depuis qu'il vivait là, il pouvait avoir de l'eau quand bon lui semblait et il n'avait pas besoin de se réchauffer. Il avait besoin de survivre, voilà tout.

J’crois pas que ça passera. Il veut juste que tu fasses comme lui. Que t’acceptes. Lâcha-t-elle enfin, comme si la bière lui avait enfin donné le courage d'aborder le sujet. Il arrêta de la regarder. Il ne savait même pas si Junior avait accepté sa mort, sans doute que non, on ne peut pas accepter. Comment ça serait possible ? Accepter que sa vie ne sera plus jamais aussi belle qu'elle ne l'a été, que le bonheur s'était évaporé, qu'il ne reviendrait jamais. Que Bee était belle, jeune, pleine de vie et soudain, qu'une voiture l'avait fauché et que c'était la fin de tout. Non, on ne peut pas accepter la mort d'une fille comme Bee. La sienne, pourquoi pas. Mais celle de Bee, non. Elle était de ces gens, si solaire, si lumineux qu'ils répandent la joie partout où ils passent, c'est contagieux. Le monde devait avoir une Bee. Tu crois qu’il fait comment ton frère ? Il n'entendit pas vraiment le frisson dans sa voix, à Iris. La soeur qu'Iris avait perdu n'était pas comparable au jumeau qu'il avait encore. Junior était lui, il était Junior. S'il se perdait l'un et l'autre, ils en mourraient, assurément. Car l'un ne peut pas vivre dans un monde où l'autre n'existe pas, c'était comme ça, voilà tout. Même si la mort de Bee les avait séparé tous les deux, si radicalement que c'était à peine croyable. Comment il faisait Junior ? Il n'en savait foutre rien. J'crois pas... j'crois pas qu'il accepte vraiment. Déclara-t-il d'une petite voix. J'pense juste qu'il est dans le déni. Sur ce point, j'suis quasi sûr d'être plus avancé que lui. Il refuse de voir la vérité, et ça finira par lui péter à la gueule, comme ça l'a fait avec moi. Junior faisait trop comme si tout continuait, comme si de rien n'était, pour que ça ne cache pas quelque chose. Il se sentait investi d'une mission divine : celle d'aider Michael. Jusqu'à oublier sa propre peine. Elle viendrait lui fouetter le visage à un moment où à un autre. Et alors, ça serait la fin.

Michael prit une nouvelle canette, vu qu'Iris avait gardé celle qu'il lui avait tendu. Et là, il l'enjamba tout simplement pour venir s'allonger çà côté d'elle. C'était un lit une place, alors ils étaient collés l'un à l'autre, blotti contre leurs deuils. Adossé contre le mur, il fixait son bureau, juste en face, le cahier encore ouvert sur des pages et des pages de lamentation, il ouvrit la canette, le pschit rassurant l'apaisa un petit peu, pendant qu'Iris posait une question qu'il s'était posé lui-même des tonnes de fois. Est-ce qu'il en voulait à Junior ? De ne pas porter le deuil comme lui le faisait. Il avala sa salive, puis une gorgée de bière. Il était encore fébrile, fragile, à bout de forces. Je... je sais pas. Il aimait Junior, de toute son âme, et c'était dur de se dire qu'au fond, il le détestait aussi. Sûrement. avoua-t-il tout de même. Il ne comprenait pas, et c'est ce qui l'énervait le plus. Lui, Michael, qui avait toujours été le leader des deux. Il ne comprenait pas comment son frère avançait sans elle, et sans lui. Comment tout continuait dans ce monde, alors que lui avait arrêté de tourner rond. Comme s'il ne dépendait plus de la gravité, mais qu'il était simplement là, à regarder la Terre tourner sans le faire avec elle. Elle était la femme de ma vie, tu sais. Et... et j'pensais qu'elle était aussi celle de Junior mais.. Ces autres, ces nanas qui n'arrêtaient pas d'occuper l'esprit de Junior, c'était ça qui l'énervait le plus. Qu'il puisse la remplacer comme ça, dans son coeur et dans sa tête. Il a des nanas, il couche avec des autres, il veut sortir avec d'autres... On était une équipe, lui, moi et elle... J'comprend pas qu'il puisse passer à autre chose avec d'autres meufs, comme ça... Lui était hanté par une simple et unique nuit avec Anca, Junior couchait régulièrement avec d'autres filles... Comment c'était possible ? Comment ne pouvait-il pas se sentir coupable ? Combien de temps faut-il attendre avant que la culpabilité s'en aille ? Et quand bien même, Michael n'avait plus envie d'une autre, plus jamais. Il soupira, reprit une gorgée de bière.

Là il jeta un coup d'oeil aux cheveux fins et emmêlés d'Iris, à ses côté. Il était la seule à qui il acceptait de se confier si librement, mais elel était également la seule qu'il voulait voir aller mieux. C'était étrange, l'aider elle c'était comme s'aider lui-même. On peut parler de ta soeur. Tu peux me raconter ce que tu veux sur elle, un truc banal même. c'était sans doute ce qui lu imanquait le plus, à lui. Ne plus pouvoir parler de Bee, avec personne. Ne plus pouvoir rappeler à quel point elle était exceptionnelle, à quel point c'était génial de sortir avec elle. Car elle n'existait plus que dans des souvenirs terribles, douloureux, violents. On parle jamais d'elle, de Bee, avec Junior. Juste pour se rappeler mutuellement qu'elle est morte. Et ça me tue. Alors, tu peux raconter un truc joyeux... au lieu de.. tu sais, te concentrer sur le fait qu'elle te manque. C'était presque sensé, comme conseil.
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