le mois de décembre était passé bien trop vite. noël approchait déjà à grand pas, ainsi que l’anniversaire de riley. ace, il redoute un peu cette période. il a essayé de pas vraiment y penser, et de laisser venir les choses. pour la première fois depuis quatre mois ils vont être séparés. pas pendant une petite journée, pas seulement pendant quelques heures, mais bien pour plusieurs jours. ça lui fait bizarre de se dire que demain, quand il va rentrer du travail, y’aura personne qui l’attendra. qu’il va trouver leur apparemment vide, qu’il devra se faire à manger pour lui uniquement et qu’il finira par aller se coucher dans un lit vide. en soit, ça ne relève pas de l’exploit de se séparer quelques jours. ils peuvent vivre l’un sans l’autre malgré leur relation fusionnelle. le problème c’est le timing ; noël et son anniversaire. ça l’embête à plusieurs titres, déjà parce que noël est un moment de l’année qu’elle adore riley, elle redevient une enfant avec des étoiles plein les yeux et chaque année c’est pareil, elle veut absolument décorer leur appartement, leur faire vivre la magie de noël. ensuite, c’est aussi son anniversaire, et ace il voulait être présent, la surprendre comme elle a su le faire pour lui. mais voilà, il a promis de passer les fêtes avec sa famille. or, il ne sait pas encore se dédoubler pour être à deux endroits à la fois. alors il dû choisir, et il a donc renoncé à passer noël et son anniversaire avec elle. du coup, riley elle s’apprête à regagner Chattanooga sans lui. il la laisse partir à contre cœur, il a pas envie qu’elle soit seule là-bas. pas quand il sait que son ex traîne toujours dans le coin, et bien qu’il sache que sa famille veille sur elle, ace il est tellement protecteur avec elle qu’il n’a pas vraiment confiance. au final toute cette histoire lui prend la tête, et il hâte que tout revienne à la normale, que les fêtes passent et qu’ils reprennent leur petit train train quotidien. surtout que les choses n’ont pas nécessairement été faciles au court du mois dernier. il a mis pas mal de temps à se remettre de ses blessures après l’ouragan et effectivement son temps d’inactivité a été une véritable torture pour lui. à cela s’est ajouté le fait qu’ils ont accueilli madalina, et si en soit ace n’a rien contre ça, c’est aussi venu perturber leur quotidien. alors il essaie de se changer les idées, de penser à autre chose. il a passé beaucoup de temps à la galerie, histoire de régler tous les détails avant son départ en vacances, comme ça, le moment venu, il n’aura qu’à prendre la route direction Charlotte. il traîne un peu, et du coup il est en retard chez le kiné pour la rééducation de son épaule. ensuite, il passe à la salle, car il n’a pas encore repris en main tous les entrainements, mais il passe pour dire bonnes fêtes. forcément, il papote, et il ne voit pas que l’heure tourne. ou alors peut-être qu’il fait exprès de prendre son temps ? que finalement il n’a pas envie de rentrer, parce qu’il n’a pas envie de lui dire au revoir ? c’est repousser l’inévitable. alors il prend la direction de son appartement, parce qu’à un moment donné il faut bien faire preuve de courage et affronter les choses déplaisantes. il se sent pas particulièrement de bonne humeur, la fatigue n’aidant pas non plus. il a juste envie d’aller se coucher, et de voir les jours défiler le plus rapidement possible. quand il rentre, il trouve riley enroulée dans son plaid devant la télé. elle prend même pas la peine de venir lui dire bonjour, et rien que ça c’est étrange. soit elle s’est endormie, soit elle boude. au choix. il vérifie pas tout de suite, il préfère aller poser ses affaires dans leur chambre, et il remarque évidemment qu’elle a terminé de faire ses bagages. bizarrement ça le rend amer, un peu en colère aussi, et il comprend pas vraiment pourquoi. « riley ? » il lance en guise de bonsoir alors qu’il revient au salon. son instinct lui dit qu’elle est parfaitement éveillée, mais qu’elle préfère l’ignorer pour une raison encore inconnue. « y a un truc à manger ou pas ? » il demande ensuite, parce que c’est comme ça en général quand il rentre tard. riley elle est attentionnée, elle lui prépare toujours un petit truc. mais il obtient pas de réponse. « tu dors ? » il questionne finalement, même s’il se doute de la réponse. en fait, il a une assez mauvaise impression.

en guise de salutation il reçoit une petite attaque de la part de riley. il est un peu surpris, parce qu’il considère pas avoir fait beaucoup plus de bruit que d’habitude. et là il comprend qu’il a affaire à la riley boudeuse, qu’elle n’a pas répondu plus tôt exprès et qu’elle attendait de toute évidence qu’ace vienne la voir. et puis elle déclare qu’il n’y a rien à manger parce qu’elle l’attendait et que du coup elle a l’appétit coupé. ace il a pas fait attention que sa remarque peut paraître un peu machiste sur les bords, et ce n’était pas son intention de reléguer riley au rôle de simple cuisinière. c’est juste qu’il aime bien rentrer et mettre les pieds sous la table, et il pensait qu’elle aimait aussi faire ça pour lui. il s’avance près du canapé bien qu’elle n’ait pas daignée se lever pour venir le voir, ce qui est aussi assez étrange. en général ils se disent bonsoir avec un bisou, au minimum. elle se redresse pour pouvoir le regarder, et il voit bien que son visage est fermé. elle lui lance une pique, comme quoi il aurait quand même pu lui demander comme elle allait avant de s’inquiéter pour son estomac. même si elle n’a pas tort, ace il apprécie pas trop le ton qu’elle emploie pour lui faire la remarque. ce n’est pas un de ses élèves, il n’a pas besoin qu’on lui fasse la leçon. et puis finalement elle lui fait remarquer qu’il est rentré tard. c’est donc ça le problème ; le fait qu’il ne soit pas rentré plus tôt. elle fait sa petite tête boudeuse, et il peut pas s’empêcher de sourire. « sérieusement tu boudes pour ça ? » il lance sur le ton de plaisanterie. il sait qu’il a traîné plus que les autres jours, mais en général riley elle lui fait pas de remarques. « on avait un truc de prévu ? » il demande alors parce qu’il se dit que peut-être il a zappé quelque chose d’important. sans quoi, il ne comprend pas trop sa réaction. en plus, elle sait bien que les deux derniers mois ont été difficiles pour lui, cet hyperactif qui a dû limiter ses activités, ses déplacements. maintenant qu’il recommence à aller bien, il profite aussi pour bouger et passer du temps hors de leur appartement. clairement ce soir c’est juste qu’il avait envie de repousser le moment fatidique des aux revoir. mais c’est pas comme s’il pouvait lui dire franchement. déjà parce qu’il se sent bien coupable d’avoir choisi sa famille au lieu de riley et aussi parce qu’il se trouve pathétique de se sentir coupable pour cette raison. en plus, il a jamais vraiment été courageux quand il s’agit d’exprimer ce qu’il ressent. il préfère taire certaines choses, retenir certains sentiments. faire part à riley de tout le bordel dans sa tête ne lui semble pas être une bonne solution, lui, il préfère être sous pression et attendre que le moment passe. « j’ai pas vu le temps passer, j’avais du boulot... et puis j’suis passé à la salle. » et il préfère s’arrêter là pour les explications. déjà il en donne, c’est pas mal. jusqu’à preuve du contraire il n’a rien fait de mal. « je pensais pas que t’allais m’attendre. » bon si, ace il sait bien que riley va l’attendre, mais ce qu’il essaie de dire, c’est qu’il ne pensait pas qu’elle l’attendrait vraiment, genre au point que ça lui coupe l’appétit de ne pas le voir rentrer. c’est un peu de la mauvaise foi pour le coup, et il le sait bien. mais il a peu d’argument en sa faveur, et puisqu’il n’est pas disposé à lui dire la vérité, il faut bien qu’il trouve une parade pour se défendre un minimum. il espère simplement qu’elle ne va pas trop insister, parce que même si une bonne partie de leur soirée est bouffée, c’est quand même leur dernière soirée ensemble. alors si riley pouvait faire preuve de clémence, et bien ça l’arrangerait bien.

la bonne nouvelle c’est qu’il n’a pas oublié un rendez-vous avec elle, en témoigne le signe négatif de tête qu’elle fait pour répondre à sa question. le soulagement se lit sur son visage, et puis il enchaine et il essaie de se sortir de cette situation délicate comme il peut. ace ce n’est pas un menteur, il est plutôt franc en général. c’est une qualité dont il est assez fier d’ailleurs, sauf qu’avec riley – et c’est assez paradoxal – il n’y arrive pas toujours. ça veut pas dire qu’il lui ment sciemment, pour tenter de lui cacher des choses, c’est juste que les paroles ne sortent pas comme il voudrait. y a toujours cette crainte de faire un faux pas, de dire quelque chose de mal qui pourrait venir tout gâcher, et puis y a aussi cette foutue peur de dire les choses qui touchent, les choses importantes qui pourraient le rendre encore plus vulnérable qu’il ne l’est déjà. alors il tente de s’expliquer comme il peut. et il ne ment pas, il omet simplement de dire pourquoi il n’avait pas franchement envie de rentrer. riley est pas emballée par ses justifications, elle répond avec ironie. il a bien compris qu’elle était soulée par son attitude légèrement désinvolte. et puis elle vient confirmer ce qu’il sait déjà : elle boude. quand elle boude, riley peut se montrer soit extrêmement bon enfant, et dans ce cas-là c’est plutôt attendrissant, soit carrément renfermée et c’est un peu moins marrant. ace il a encore un espoir que ça soit la première solution. espoir qui ne dure malheureusement pas bien longtemps quand il entend la suite de ses propos. au début, il y a cru. elle voulait juste qu’il passe leur dernière soirée à deux, et il ouvre la bouche pour formuler une réponse, lui dire que lui aussi il avait envie de ça, mais elle n’achève pas sa phrase ici. il faut qu’elle ajoute qu’il préfère passer du temps à la salle d’un ton relativement mauvais. et puis cette façon qu’elle a de prononcer les choses, comme si la salle était une autre femme et qu’il l’aurait trompé avec. cette marque de possessivité aurait pu l’amuser, mais pas ce soir, parce qu’il a pas vraiment envie d’entendre ses reproches. c’est le genre de soir où il a juste envie de se poser, de l’enlacer et de ne pas parler, de ne pas penser, de ne pas tergiverser. elle reprend la parole pour ajouter qu’en plus la première chose qu’il demande c’est si elle a fait à manger... ok, pour le coup elle marque un point ce n’était pas la meilleure entrée en matière. il se contente de hausser les épaules. « bah écoute d’habitude tu le fais, je pensais pas que ça te dérangeait finalement. » il répond en l’ayant tout de même un peu mauvaise. ace il n’aime pas avoir tort, il aime avoir le dernier mot. riley aussi. et ça pose problème parfois. comme là, tout de suite maintenant, parce qu’il sait qu’aucun des deux ne va plier, et c’est totalement ridicule. mais ils sont comme ça. il veut bien lui concéder que ses paroles ont été maladroites, mais il n’a pas pensé à mal. surtout qu’elle dit ne pas être contente, mais il ne sait pas vraiment ce qu’elle attend de lui au final. des excuses ? la faute commise n’en vaut sans doute pas le prix. « et c’est pas que la salle a plus besoin de moi que toi, c’est juste que j’avais envie d’être là-bas. » encore une fois il mesure pas vraiment la portée de ses paroles. il ne souhaite pas sous-entendre qu’il n’avait pas envie d’être ici, chez eux. il indique seulement avoir suivi son envie au moment présent. « et puis franchement si quand je rentre c’est que pour entendre des reproches, super merci elle est sympa ta dernière soirée ici. » il lève le pouce pour marquer davantage ses propos. il a conscience d’aller un peu trop loin, que tout ce qu’il dit n’est pas justifié, et qu’il va probablement s’en mordre les doigts... il le sait, et pourtant il n’arrive pas à se taire. il comprend pas tellement d’où vient cette colère qui le pousse à agir de la sorte. mais c’est le sentiment ; la colère. contre cette stupide dernière soirée à deux, contre ses stupides vacances de noël. contre elle, qui part demain, qui le laisse ici seul, et contre lui de se montrer aussi con avec elle, parce qu’elle ne mérite pas qu’il se montre grognon à son égard.

elle ne lui reproche pas le fond, mais davantage la forme. il comprend où elle veut en venir, il aurait dû venir lui dire bonjour, l’embrasser, lui caresser les cheveux, bref lui montrer qu’il est content de rentrer et de la retrouver. et il l’est. même si cette soirée il avait envie de l’éviter, parce qu’il se doutait bien que l’ambiance allait être pesante, comme si un couperet allait venir s’abattre sur leurs têtes. c’est cette échéance qui le met de mauvais poil. ace, il est rarement de mauvaise composition, c’est un gars plutôt facile à vivre parce qu’il ne se prend pas la tête. riley, c’est la mignonnerie, toujours attentionnée, attentive, désireuse de faire plaisir aux autres. alors évidemment les disputes entre eux ce n’est pas quelque chose d’habituel. ils ont leurs moments où ils ne sont pas d’accord, mais ça se règle toujours assez facilement. y a jamais vraiment eu de gros conflits, que ça soit depuis le début de leur colocation ou depuis qu’ils forment un couple. ce soir c’est différent, ils sont tous les deux dans une zone grise, ils ne savent pas à quoi s’attendre pour les jours à venir. pour ace qui aime avoir le contrôle des choses, c’est assez déroutant. de ce fait, il a cherché à s’évader en traînant à la salle de sport avec ses copains, histoire de penser à autre chose. c’est ce qu’il tente d’expliquer à riley, avec des mots mal choisis, parce qu’il reste néanmoins impulsif. et il ajoute en plus qu’il n’a pas envie de passer sa soirée à écouter ses reproches. elle ne répond pas tout de suite, elle a l’air assez surprise de son comportement. c’est vrai qu’il ne l’a jamais habitué à ça, quand bien même il n’a pas toujours été agréable au court de ces derniers mois à cause de sa blessure à l’épaule. elle lâche un oh confus, et puis finalement elle reprend la parole. les mots sont choisis pour toucher, le faire culpabiliser, regretter les paroles qu’il vient d’avoir. forcément ça marche. l’ironie qu’elle manie avec aisance le pousse à culpabiliser davantage, à se sentir minable de lui parler ainsi. elle est loin d’être une copine horrible parce qu’elle veut passer du temps avec lui, elle est loin d’être égoïste aussi. et puis on en revient à cette histoire de bouffe, et elle se lève d’un bon et se dirige à la cuisine. et il a envie de l’arrêter, de lui dire que c’est pas nécessaire, de la prendre dans ses bras, de lui dire qu’il regrette et qu’il a pas envie que les choses dérapent davantage. mais l’ouragan riley est déjà lancée. il sait pas trop s’il doit la suivre ou simplement la laisser se calmer. il reste un instant dans le salon, et puis il suit sa trace. il la voit monter sur le meuble de la cuisine pour attraper un paquet de pâte, d’ordinaire elle l’aurait juste appelé pour qu’il le fasse, mais ce soir c’est tout sauf une soirée ordinaire. c’est sans compter la maladresse légendaire de riley, faut qu’elle vienne se brûler la main sur la plaque à induction. il s’approche d’elle aussi vite qu’il peut, mais elle le recale directement en lui lançant un ça va qu’il interprète comme un reste loin de moi. et ace il aime pas qu’elle le repousse, ça meurtri à la fois son cœur et son égo. il la regarde passer sa main sous l’eau froide, et il décide de quand même s’approcher, parce que c’est pas son mètre cinquante-six qui va l’effrayer. et puis ce sont ces mots qu’elle prononce ensuite, qu’elle voulait juste passer la soirée avec lui. il ne sait pas quoi répondre, il reste sans voix. une, deux, trois secondes et puis... « tu pourrais faire attention quand même ! non parce que vraiment... » le ton est froid, presque dur mais il achève pas sa phrase, elle reste bloquée au fond de sa gorge. parce que vraiment à partir de demain il sera plus là pour la protéger, pour veiller sur elle, à sa sécurité et à son bonheur. et ça vient renforcer sa colère, il a pas envie de la laisser partir, riley c’est son bien le plus précieux, et ça le rend malade de la laisser partir, rentrer dans le Tennessee alors que cet ex y vit encore et qu’elle est pas capable de faire cuire des pâtes sans risquer de finir à l’hosto. « je t’ai pas demandé de faire ça pour moi. » et il s’écarte, il arrête les plaques, il vide le contenu de la maudite casserole et il la met dans l’égouttoir. « putain riley comment on fait si t’es pas capable de prendre soin de toi ? »

est-ce que c’est vraiment comme ça qu’il la voit ? comme incapable de faire correctement attention à elle. non. évidemment que non. mais ace il est possessif et terriblement protecteur. il a envie d’être cette personne qui veillera toujours sur elle, qui la protégera de tous les dangers. alors ça lui déplait de l’abandonner, même si c’est juste pour quelques jours. il ne veut pas qu’il lui arrive un truc, même si c’est un truc en carton comme se casser un ongle. quand il voit qu’elle ne peut même pas attraper un fichu paquet de pâtes sans se faire mal, il vrille. c’est tout la fragilité de riley qui lui saute aux yeux. il n’a pas envie de la blesser, c’est pas son intention. ace, il cherche rarement à faire du mal les gens, ce n’est pas son caractère. il est juste en colère. et cette colère ne le fait pas paraître sous son meilleur jour. la voix de riley se brise au fur et à mesure de sa phrase, et il se rend compte qu’il l’a touchée. le fait qu’elle craque, ça n’arrange pas les choses. il déteste la voir pleurer, mais ça lui prouve aussi combien elle est frêle, à fleur de peau. il ne répond pas à la question, et riley reprend la parole. elle veut s’affirmer, lui prouver qu’elle n’est pas cette petite poupée de porcelaine qui a besoin qu’on veille sur elle. qu’elle est comme elle est, maladroite, mais que ça ne signifie pas qu’elle ne peut pas s’occuper d’elle, seule. qu’en plus elle ne rentre que chez ses parents, que ce n’est pas le bout du monde. petit à petit les larmes commencent à couler, et évidemment face à ce spectacle désolant, il ne trouve plus les mots. il s’en veut. il est la raison pour laquelle elle pleure, pour laquelle elle a de la peine. or, c’est tout ce qu’il ne veut pas, lui faire du mal, la blesser ou pire la heurter. c’est ce qu’il redoutait aussi ; cette peur qui le rongeait, tout gâcher entre eux. puis elle dit qu’elle n’a pas besoin d’un super héros, juste de son copain, et que même dans ce rôle là il a échoué parce qu’il n’a pas été présent quand elle en avait besoin. elle tente d’envoyer valser ses larmes d’un revers de main, avant de s’excuser et de quitter la pièce. pour se réparer. toute seule. sans son aide à lui. il reste planté là comme un con, et il se sent très très con. alors il se demande quoi faire : si la suivre est une bonne idée, s’il ne vaut pas mieux aller faire un tour dehors, prendre l’air et revenir quand ses idées seront plus claires... il se passe la main sur le visage, respire et bon coup et prend la direction de la salle de bains où elle se trouve. « et moi alors ? » il lance sans préambule. « je suis comme je suis aussi riley. tu peux pas me demander de pas m’inquiéter pour toi, de pas vouloir te protéger, c’est pas possible. tu peux pas me dire que tu trouves ça sexy quand je me bats pour toi mais que ça l’est moins quand je vrille parce que tu vas tranquillement retrouver ton agresseur dans un café... » c’est petit de revenir sur des choses passées, il le sait, mais il le fait quand même. et si elle ne comprend pas qu’il est comme ça parce qu’il aime, alors c’est un autre embarras. « et dans le même temps tu peux pas me reprocher de pas être là... parce que finalement c’est quoi le problème ? je suis trop ou pas assez là hein dis moi ? » y a toutes ces questions qui lui viennent en tête, et il se sent complètement perdu. riley, elle lui fait perdre la raison. à tous les niveaux. y a qu’elle qui lui fait perdre le contrôle, elle a un énorme pouvoir sur lui, sûrement qu’elle ne doit pas en avoir conscience. « et puis merde, on en parle que du fait que tu retournes chez tes parents et qu’il sera là ? et je suis censé ne pas m’en faire pour toi ? » il rétorque passablement agacé qu’elle refuse de voir l’éléphant au beau milieu de la pièce. la famille c’est essentiel pour riley au même titre que ça l’est pour lui et ça il ne le remet pas en cause. c’est juste qu’il vit au quotidien avec elle, qu’il peut sentir quand elle est moins bien. ça se manifeste par son envie d’avoir plus d’attention, d’avoir du mal à trouver le sommeil... des petites choses comme ça qu’il a su remarquer au fil du temps. il veut pas qu’elle parte, il a juste envie de lui demander de rester, de pas s’en aller, de pas partir sans lui. oui, en fait il veut qu’elle se montre égoïste et qu’elle le supplie de partir avec elle. et il sera incapable de lui dire non. parce que y a très peu de choses qu’il se sent en capacité de lui refuser.

généralement quand on répond à une question par une autre question c’est qu’on a peu d’arguments à fournir. alors quand riley l’interroge, ace se dit qu’elle n’a pas la réponse, et que par conséquent, elle comprend les raisons de son inquiétude. mais qu’elle ne peut simplement pas faire autrement que de regagner le Tennessee, car, comme elle le dit si bien, c’est Noël, la fête familiale par excellence. sa seule réponse à lui est d’hausser les épaules. il ne lui demandera jamais de ne pas y aller, en revanche, il aimerait qu’elle lui demande de l’accompagner. or, riley ne l’a jamais fait, et il sait que c’est parce qu’elle respecte la décision qu’il a prise mais finalement ça l’embête énormément. riley poursuit finalement son discours et tente sûrement de le rassurer en affirmant qu’elle ne l’a pas croisé depuis trois ans, et qu’il n’y a donc pas de raison pour que ça arrive prochainement. il voudrait que ses paroles le rassure, mais ça ne calme pas son angoisse bien qu’elle ait complètement raison ; elle ne doit pas vivre avec cette peur au ventre. ensuite, elle revient sur ce qu’il a dit plus tôt. elle le trouve injuste et il lâche un rire jaune. et il tique quand elle dit qu’il la trouve incapable de prendre soin d’elle. ace reconnaît que riley est maladroite, qu’il peut la taquiner à ce propos, mais jamais il ne dira qu’elle n’est pas autonome. et puis honnêtement, non seulement riley sait prendre soin d’elle, mais elle prend aussi très bien soin de lui. en tout cas, les reproches continuent de pleuvoir, et même s’il essaie de ne pas le montrer ça l’affecte. il n’a pas l’impression de la traiter comme une enfant, ni même de la surprotéger. c’est dans son caractère d’être naturellement protecteur et il ne pensait pas que ça l’ennuyait à ce point. « j’pensais pas que... » il essaie de formuler un début de phrase automatiquement interrompu par riley qui, concentrée sur sa blessure, ne l’entend pas. elle revient sur le fait qu’elle doit rentrer et qu’il ne l’a pas assez soutenue. parce que c’est difficile pour elle d’y retourner malgré sa volonté de tourner définitivement la page sur son histoire douloureuse. et encore une fois riley s’amuse à le mettre K.O à coup de critiques. il sent nul, affreusement nul, il a toujours pensé qu’il était un copain minable et que c’était sans doute pour ça qu’il arrivait pas à garder une copine très longtemps. là, il comprend totalement pourquoi quand riley l’assomme à coups de mots. sa seule volonté, passer la soirée avec lui, il n’a pas su la respecter, alors qu’en soit ce n’était pas si difficile que ça à réaliser. qu’elle part demain et ils ne trouvent rien d’autre à faire que se disputer. et puis elle demande ce qu’elle a fait de mal. « rien. » il répond, parce que c’est tout simplement la vérité. et il ne sait pas quoi ajouter, par où commencer pour tenter de se justifier. alors il marque une pause, il la regarde se débrouiller difficilement avec sa bande. d’une main ce n’est pas simple. mais désormais il a peur de l’aider, après tout ce qu’elle vient de lui balancer à la tronche c’est plutôt légitime non ? il l’interroge du regard, un moment afin de savoir s’il peut s’approcher. il a l’impression d’y lire un signe positif alors il quitte l’embrasure de la porte et il l’aide à mettre sa bande. et en deux secondes c’est plié et il ajoute « je dis pas que t’es pas capable, c’est juste que c’est plus facile de faire les choses à deux. » parce que c’est ainsi qu’il voit riley, comme sa partenaire, son allié. « enfin faut croire que c’est ma vision des choses. » et il ne trouve pas vraiment quoi dire d’autre, parce qu’il est franchement blessé dans son orgueil. il peut pas justifier le fait de ne pas être rentré plus tôt, parce qu’il admet aussi que ça fait un moment qu’ils n’ont pas passé du temps ensemble comme avant. au début. à cause de l’ouragan, de sa blessure, de madalina... il n’a pas d’excuse. la seule chose qu’il trouve à faire c’est de venir essuyer les dernières larmes de riley qui coulent sur son visage, parce que c’est toujours aussi dur pour lui de la voir triste et peinée. il sait aussi que c’est le moment approprié pour s’excuser, mais ace il n’est pas doué pour ça. « j’ai besoin de prendre l’air. » il lâche finalement. il en a marre de parler, parce qu’il en a marre de se faire sermonner. il prend la direction du balcon, il sort pour se changer les idées. il s’en fout d’avoir froid parce qu’il n’a pas de manteau, de bonnet, ni d’écharpe, il s’en fout aussi de risquer d’attraper une pneumonie. il a juste besoin de calmer ses nerfs, d’essayer de penser à autre chose qu’à cette vilaine sensation qui s’est emparée de lui ; celle de se sentir totalement impuissant face à la situation.

il a besoin de souffler, de s’évader. c’est prendre la fuite d’une certaine manière, c’est aussi faire preuve de lâcheté pour la deuxième fois aujourd’hui. ne pas vouloir rentrer pour éviter une soirée pénible, à faire semblant de ne pas être affecté par ce que pourrait être demain et puis fuir la discussion parce qu’on est blessé des propos tenus. ils ont la chance d’avoir un balcon qu’ils n’utilisent plus vraiment, l’hiver s’étant installé doucement. ace il en fait son refuge, pour réfléchir. la confrontation ne lui fait pas peur, mais il sait aussi que c’est un faux calme et qu’il peut s’emporter pour pas grand chose. c’est pour ça que parfois il préfère s’en aller, pour s’apaiser. et là, dehors, dans le froid, il pense plus vraiment. il est comme anesthésié et ça lui fait du bien parce qu’il redescend un peu en pression, et il remet les choses en perspective. il ne sait pas combien de temps s’écoule avant d’entendre la porte derrière lui s’ouvrir. il comprend que riley a décidé de le rejoindre. elle avance vers lui, et se place dans son dos en passant les bras autour de sa taille. il bouge pas, parce qu’il comprend pas ce qui la pousse à venir le voir. d’abord elle dit qu’il va attraper froid, et ça ne le fait même pas réagir. il sent qu’elle s’est collée à lui, qu’elle l’étreint. et bizarrement ça le réconforte. c’est tout con, mais ça lui fait du bien de sentir qu’elle est là, présente, qu’elle lui témoigne de l’affection. alors qu’il sent ses petits bras se resserrer autour de lui, elle l’interroge pour savoir s’il boude. il soupire, ce n’est pas vraiment le terme approprié. « non, ça c’est toi. » il lance en ne prenant même pas la peine de se retourner. ace, il ne boude pas. il est en colère. depuis le début c’est ça en fait. l’expression de sa colère qu’il n’arrive pas à gérer, parce que ça touche à riley et quand les choses sont relatives à elle, il ne sait plus se contrôler. il n’est même pas énervé contre elle, à la base il était simplement ennuyé par toute cette histoire, le fait qu’elle parte demain, qu’il la laisse retourner là-bas seule. dorénavant, il est aussi blessé par les propos qu’elle a pu tenir, de cette vision qu’elle a de lui. « je suis juste en colère. » et pour la première fois ce soir il ose lui fait part de ce qu’il ressent, ça lui coûte, parce qu’il n’est pas comme ça, à parler de sa peine, de sa douleur, de ses sentiments. « pas contre toi... c’est juste que la situation elle m’échappe et que j’aime pas ça. » tout ne se passe pas comme il le voudrait, et ace il déteste ça. ce sentiment d’impuissance, de ne pas avoir toutes les cartes en main. il a plus tellement envie de s’expliquer, il a pas envie de lui dire que ses mots l’ont blessé, de se rabaisser parce qu’il trouve son attitude à son égard minable. ace il a beaucoup de fierté, ce n’est pas facile pour lui d’entendre un tas de reproches qu’il juge par ailleurs injustifiés. alors même s’il est soulagé que riley vienne le voir, qu’elle prenne sur elle pour vérifier qu’il ne fasse pas la tête, et bien il ne peut pas tout oublier en claquant des doigts. même si, lui aussi, a envie de la brase dans ses bras, de la serrer fort contre lui, parce que finalement c’est peut-être tout ce dont il a besoin pour se sentir heureux. « je ne sais plus quoi te dire riley. » et il veut pas être froid, il veut pas mettre de la distance entre eux, et inconsciemment il le fait peut-être un peu, parce qu’il peut pas l’appeler par un surnom, parce qu’il peut pas la taquiner comme il le fait d’ordinaire, parce qu’il peut même pas se retourner pour l’enlacer. y a juste ses mains qui viennent se poser sur les siennes. c’est tout ce qu’il est en capacité de lui donner. et dans sa tête c’est le bordel, encore et toujours. leurs explications n’ont pas suffit à le raisonner, à lui faire penser autrement. « je crois qu’on se comprend pas. » et c’est avec de la peine qu’il lâche cette phrase, c’est la première fois qu’il a l’impression de ne pas être sur la même longueur d’onde qu’elle. c’est pénible et douloureux. « je ne sais pas ce que t’attends de moi. »

ace a vraiment l’impression que la situation lui échappe. pour plusieurs raisons. d’une part, parce qu’il déteste la tournure des choses actuellement, il n’aime pas qu’ils se disputent, qu’ils se reprochent des choses chacun à tour de rôle pour essayer de garder la face sans vraiment accepter leurs torts respectifs. d’autre part, il n’oublie pas ce qui lui ronge les sangs depuis plusieurs jours maintenant, à savoir son départ à Chattanooga, le fait qu’il sera loin d’elle pendant un laps de temps qu’il juge bien trop long à son goût, qu’il loupera Noël et son anniversaire avec elle et qu’en plus de ça il ne pourra pas veiller sur sa personne alors que son ex traîne dans les parages. ce sont toutes ces petites choses bout à bout qui le font cogiter, et quand ace réfléchit trop, il s’agace. et puis y a cette communication qui ne se fait pas, cette impression de répéter toujours les mêmes choses sans être compris par l’autre. alors il lui dit ne plus avoir les mots. en tout cas, il n’a plus la force d’essayer de lui faire comprendre ce qu’il ressent, tout simplement parce que ce n’est pas naturel pour lui. il aimerait mieux qu’elle puisse lire en lui comme dans un livre ouvert pour qu’il ne doive pas mettre des mots sur ce qu’il éprouve. il en arrive finalement à ce triste constat, ils n’arrivent plus à se comprendre. et c’est un fait, leurs récepteurs sont brouillés. peut-être qu’ils ont juste besoin d’un moment, pour réfléchir, se poser. c’est d’ailleurs pour ça qu’il est venu ici en premier lieu. l’air frais qui souffle sur son visage lui permet de prendre un certain recul, de retrouver un calme. ça s’entend dans sa façon de s’adresser à elle, il est beaucoup plus détendu. pourtant, il ne s’autorise pas à la prendre tout simplement dans ses bras parce qu’il a dû mal à passer à autre chose. ace est fier, très fier, trop fier. il en arrive finalement à lui redemander une nouvelle fois ce qu’elle attend de lui. parce qu’il entend, mais il ne comprend pas. il a la désagréable impression qu’elle lui demande de changer, d’être un autre. un type un peu moins jaloux et possessif, et surtout beaucoup moins protecteur. ça le blesse qu’elle ait envie de le voir différent, lui jamais il lui demanderait de changer. riley il l’aime maladroite, têtue, et boudeuse, avec ses qualités comme ses défauts. il pensait que ça allait dans les deux sens. elle rétorque qu’elle veut juste qu’il soit là. il a envie de dire qu’il est là, parce que c’est vrai, ace il a toujours été là pour elle. délicatement, elle desserre son emprise autour de sa taille, et il sent qu’elle lui met une couverture sur ses épaules. mais il préfère ne pas se retourner, et garder cette distance et cette froideur, parce qu’il ne peut pas faire semblant, il ne sait pas faire ça. elle ajoute que s’il la cherche, il la trouvera dans la chambre. et il ne répond pas. il la laisse quitter les lieux sans un mot de plus. il déteste la décevoir, lui faire de la peine. dans les moments comme ça il a simplement envie de ravaler sa fierté pour courir la retrouver, lui dire qu’ils n’ont pas besoin de se disputer parce qu’ils s’aiment et que ça devrait juste être suffisant. mais ace il n’est plus sur de rien, c’est la première fois qu’il se retrouve dans cette situation. à être en conflit avec sa copine et à vraiment mal le vivre, à être triste et vide. et puis il sent que ses doigts commencent à s’engourdir sur la rambarde du balcon qu’il n’a pas lâché depuis qu’il s’est posté là pour guetter l’horizon. il réalise qu’il a froid, qu’il est à la limite de grelotter malgré le plaide de riley toujours posé sur ses épaules. ainsi, il décide de rentrer à l’intérieur et effectivement, le salon est vide et il constate que la porte de leur chambre est fermée. il dépose le plaide sur le canapé après avoir éteint la télé, et se demande s’il doit aller la retrouver. encore une fois, il ne sait pas ce qu’il va trouver à lui dire. et il ne peut pas simplement se glisser sous la couette et éteindre la lumière, l’ignorer royalement alors qu’elle sera là, dans leur lit, à quelques centimètres de lui. alors il décide d’abord de se réchauffer. il prend la direction de la salle de bains et se faufile sous la douche. il laisse l’eau chaude couler sur son corps et le détendre un peu comme si tous les soucis pouvaient glisser sur lui. quand il sort, et après s’être habillé avec ce qui lui sert de vêtements d’intérieur, il hésite une nouvelle fois sur la conduite à adopter. c’est sans grande conviction qu’il s’approche de la porte de leur chambre, et qu’il pose la main sur la poignée. doit-il la presser ou bien faire demi-tour ? il pourrait très bien se poser sur le canapé, allumer la télé et s’endormir devant. de ce fait, il lui donnerait tout l’espace nécessaire dont ils ont manifestement besoin ce soir. mais y a un truc qui le pousse quand même à ouvrir la porte, et à vérifier si elle s’est endormie ou non. et il la trouve en boule au milieu du lit qui serre un oreiller entre ses bras, les sanglots la secouant toujours. c’est probablement la pire image qu’il a jamais eu sous les yeux. il s’en veut de la faire pleurer, parce qu’il est indéniable qu’elle pleure à cause de lui. c’est un spectacle qui affaiblit son cœur, qui le rend tout mou, fragile, à deux doigts de se briser. même si les mots ne veulent pas sortir, il ne peut pas rester sans rien faire. c’est le plus naturellement du monde qu’il la rejoint sur le lit, qu’il se colle à elle, et qu’il fait passer son bras autour de sa taille. « smetti di piangere amore » il ne s’est pas forcé à trouver les mots en italien, un peu comme si lui demander d’arrêter de pleurer dans cette langue pouvait venir restaurer leur lien amoché. « je suis là. »

cette soirée ne peut définitivement pas être pire. ace ne sait pas à quoi s'attendre en ouvrant la porte de la chambre. très sincèrement, il espère qu'elle s'est endormie. alors certes cela ça aurait eu un goût amer, puisqu'il n'aurait même pas pu lui dire bonne nuit, lui dire qu'elle allait lui manquer et qu'il avait déjà hâte de la retrouver... mais au moins ça aurait évité de la retrouver en sanglots. ce ne sont plus les petites larmes de tout à l'heure, c'est un véritable torrent qui l'agite. la culpabilité atteint alors son paroxysme et il est impossible pour lui de ne pas réagir, de ne pas venir s'installer à ses côtés et de tenter de la réconforter en l'étreignant. il ne pense même pas au fait qu'elle pourrait l'envoyer balader car il reste tout de même la cause de tous ses malheurs. son cerveau arrête de se triturer les méninges et il parle simplement avec son cœur, il ne veut plus la voir pleurer. il veut la rassurer, lui montrer qu'il est là. et qu'il répond finalement à ce qu'elle demande depuis tout à l'heure. évidemment que ses paroles n'ont pas un effet instantané et que riley continue de sangloter bruyamment pendant quelques secondes. elle en profite aussi pour chasser l'oreiller qu'elle tenait pour qu'il puisse la tenir fermement, qu'ils soient encore plus proches. ce geste le rassure, elle attendait visiblement qu'il vienne la consoler. elle a toujours eu besoin d'affection et d'attention. ça ne l'a jamais gêné de lui en donner, alors qu'il n'est pas du genre tactile. mais il sait répondre à ses sollicitations. dans une phrase entrecoupée par des spasmes elle lui demande s'il ne va pas la quitter et ace il a dû mal à intégrer qu'elle lui pose vraiment cette question. jamais ça ne lui a traversé l'esprit. autant il reconnaît avoir été frileux quant à l'idée de se mettre en couple avec elle au début, qu'il a longtemps hésité avant de totalement s'abandonner mais depuis qu'il est avec elle il compte tout faire pour la garder le plus longtemps possible à ses côtés. c'est pourquoi il peut parfois se montrer excessif avec elle, parce que ce qu'il ressent pour elle c'est fort et difficile à gérer. il n'a pas encore acquis cette maturité d'aimer comme un grand et pas comme un enfant. riley ne lui laisse pas le temps d'articuler une réponse qu'elle se dégage de son emprise et se tourne vers lui. elle évite son regard et vient directement enfouir son visage dans sa nuque. alors il la resserre dans dans ses bras, parce que non, il ne compte pas la laisser filer où que ce soit. elle reprend la parole en ayant encore une fois à construire une phrase normale. tout ça pour bêtement lui demander s'il ne regrette pas de l'avoir dans sa vie. il aurait pu sourire face à toutes ces questions parce qu'elle est attendrissante riley, très attachante aussi. et puis surtout très fragile, peu sure d'elle donc elle a vraiment besoin que la personne qui partage sa vie veille sur elle, la rassure, calme ses angoisses et ses peurs. ace l'a compris très vite, même quand ils étaient simplement colocataires. déjà à cette époque, il essayait d'assurer ce rôle, dans une moindre mesure c'est vrai. il ne connaissait pas son histoire, il ne pouvait pas s'imaginer qu'elle avait été malmenée par la vie. même si elle ne s'en rend pas compte, elle fait preuve d'un sacré courage pour tout recommencer, pour accorder de nouveau sa confiance à un homme. à prendre une nouvelle fois un risque. ace il est flatté d'être cet homme, et il fait tout pour essayer de se montrer digne de ce gage de confiance. « t'es à moi jte l'ai déjà dit et je te garde. y a rien que je regrette. » mis à part cette soirée et son attitude médiocre. par contre, il ne regrette pas d'avoir craqué pour elle, de se laisser consumer chaque jour pour ce fol amour qu'il éprouve pour elle. il laisse ses mains glisser dans ses cheveux et il les caresse doucement, parce que c'est juste leur habitude à tous les deux et que ça a aussi tendance à la calmer. « tu vas me manquer. » il ajoute même si c'est un peu pathétique de l'avouer alors qu'ils vont se revoir dans quelques jours. mais riley c'est son quotidien depuis quatre ans. c'est rare qu'ils ne se voient pas pendant plusieurs jours. ace rentre rarement chez ses parents et il ne part pas très souvent en vacances. même Thanksgiving ils l'ont fêté ensemble bien qu'ils aient eu d'autres convives à table. ils sont fusionnels, c'est ainsi qu'ils fonctionnent, ils peuvent pas se voiler la face. « j'avais juste pas envie de te dire au revoir mais j'aurais dû être là. » il tente de justifier son comportement, même s'il ne l'explique pas clairement. il a plus une once de colère en lui parce qu'elle est vaine et que ce qui est important à ses yeux c'est riley, son bien-être. alors il dépose les armes trop fatigué pour continuer à se battre.

il l’entend à peine son "toi aussi" étouffé au creux de sa nuque, pourtant ça lui fait chaud au cœur. ace se sent particulièrement ridicule parfois, d’être un amoureux transis mais riley est pareille, alors n’a plus de scrupules à être dans son monde du moment qu’elle en fait partie. il tente tout de même de reconnaître ses torts, et avoue qu’il aurait dû être présent ce soir au lieu de tenter d’esquiver cette soirée gênante. riley s’est dégagée de son cou pour approuver ses paroles, hocher docilement la tête sans ajouter quoi que ce soit. il l’en remercie d’ailleurs, de ne pas enfoncer le clou davantage, parce qu’il se sent déjà suffisamment minable comme ça. c’est encore pire maintenant qu’il voit ses yeux rouges et gonflés à cause des pleurs. et même s’il a l’impression d’avoir retrouvé une certaine paix intérieure quand ils sont enlacés de la sorte, ace n’oublie pas qu’ils se sont fait du mal ce soir. cette pensée le gêne, lui laisse une sale impression et l’envie d’aller se terrer dans un trou. la dernière chose dont il a envie c’est la blesser, et il a lamentablement échoué. il revient à la réalité quand riley se décide à parler, beaucoup plus posément que tout à l’heure, pour déclarer qu’elle n’aime pas quand il est loin. automatiquement il pense à la façon dont il l’a mise de côté sur le balcon. il n’a pas eu besoin d’être méchant pour la tenir à l’écart, mais parfois ace a aussi besoin de se tempérer seul. de prendre quelques minutes pour réfléchir pour faire le point. à avoir une relation aussi connectée il comprend que ça puisse être difficile à vivre pour riley. quand il s’éloigne ce n’est pas pour la blesser, au contre c’est pour la préserver. ace sait qu’il est maladroit avec les mots, et qu’il n’arrive pas toujours à exprimer ce qu’il pense vraiment, encore plus lorsqu’il est sous pression. tourner les talons peut alors sembler lâche, mais ça reste utile pour ne pas regretter des paroles ou des actes. quand elle reprend la parole pour dire que ce n’est que quelques jours de séparation qui les attende, il comprend qu’en fait, elle voulait simplement parler de leur séparation physique. et encore, ils auraient pu se trouver sur des fuseaux horaires différents, parce que tout compte fait Charlotte et Chattanooga ce n’est pas si loin que. alors effectivement, lui non plus n’aime pas quand riley est loin de lui, il faut cependant finir par accepter la fatalité et se dire qu’ainsi ils seront encore plus heureux de se retrouver. d’ailleurs, c’est ce qu’elle vient ajouter, car oui, quelques jours chacun de leur côté ne vont pas les tuer. puis elle s’interrompt brutalement, et ace il se demande à quoi elle pense. peut-être qu’elle a trouvé la solution magique à tous leurs problèmes ? il y croit dur comme fer, avec un optimisme naïf jusqu’à ce qu’elle vienne ajouter qu’ils ne se sont pas embrassés ce soir. elle fait ce constat en en étant sincèrement dérangée, comme s’ils avaient omis de faire quelque chose d’important, de vital. il ne peut pas s’empêcher de sourire, elle est mignonne sa copine. elle déborde tellement d’amour qu’il se dit qu’elle va finir par se noyer, et qu’elle va l’entrainer dans sa chute. « et c’est très grave hein ? » il lui lance avec un air entendu, mais aussi parce qu’il aime bien l’embêter riley. il sait aussi que le sous-entendu de cette phrase c’est qu’elle veut l’embrasser, qu’il l’embrasse plutôt. suggérer pour qu’il s’y plie. sans quoi elle aurait tout simplement pu venir trouver ses lèvres, elle connaît le chemin après tout. ace ne rechigne pourtant pas à la tâche, c’est pourquoi il approche son visage du sien pour poser ses lèvres contre les siennes. dernier signe de leur réconciliation. ça réchauffe tout son corps de sentir qu’elle lui rend son baiser avec la même intensité que la sienne. malgré tout rien a changé. il s’arrête tout en gardant son visage proche du sien, front contre front, paupières closes. « tu sais qu’il va falloir t’habituer au manque. » il lui souffle avec humour avant de reprendre là où il s’est arrêté, parce que la vérité c’est qu’il va devoir s’y faire aussi. autant en profiter pendant qu’il le peut encore. trouver ses lèvres, faire glisser ses mains dans son dos, passer sous ses vêtements pour être peau contre peau, la sentir frissonner à ce contact et puis aller trouver sa langue aussi, parce qu’il ne sait pas résister à la tentation ace. il ne sait pas résister à riley. et puis finalement il se stoppe, il arrête car il juge en avoir assez profité pour le moment. il se dit simplement qu’il est très con d’avoir loupé une soirée qui aurait simplement pu se résumer à ça. eux, dans leur bulle, qui se cajolent, s’enlacent et s’embrassent. il a besoin d’un moment pour atterrir, revenir sur Terre. c’est jamais anodin un baiser avec riley, c’est pas juste un bisou, c’est toujours une aventure. puis le pragmatisme et le concret finissent par réapparaitre. et le ton se veut plus amer. « tout est prêt pour demain ? »

l’embrasser c’est facile, il a aucune réticence à le faire malgré ce qui vient de se passer. ace ne sait pas faire semblant, ni feindre. quand quelque chose lui déplait, il a dû mal à passer outre, à ne pas verbaliser ce qu’il a sur le cœur quitte à avoir des paroles blessantes. après les mots échangés, il ne pensait pas retrouver riley et simplement la prendre dans ses bras pour la consoler. mais il est faible face à ce petit bout de femme. il oublie d’être têtu et fier. à la place il devient doux et patient. même si de base il possède ces deux qualités, elles prennent rarement le pas sur sa fierté. il se laisse aller parce que finalement, il en crevait aussi d’envie ; la prendre dans ses bras, sentir son odeur, poser ses lèvres contre les siennes et glisser ses mains dans son dos. la sentir proche de lui le rassure. il a quand même cette peur de la perdre. elle lui a reproché de la prendre pour acquise à cause d’une phrase malheureuse, mais c’est tout le contraire. il imagine parfois le vide qu’il y aurait dans sa vie sans elle, parce qu’elle a su s’y glisser de façon si furtive, qu’il a encore du mal à imaginer à quel point elle pourrait lui manquer. c’est aussi pour ça qu’il consent à passer outre cette dispute, à la ranger dans un coin quitte à en reparler plus tard quand les choses se seront apaisées. ace veut en plus se rattraper d’avoir été blessant, de l’avoir fait pleurer, mais aussi d’avoir mis de côté le fait qu’elle parte demain parce qu’il n’avait pas envie de lui dire au revoir. il tente de s’intéresser et lui demande si elle a terminé de préparer ses affaires. riley lui répond que globalement tout est prêt, à part les choses de dernière nécessité. il affiche une moue volontairement boudeuse. elle frotte son nez contre le sien et ajoute qu’elle ne voulait pas finir de faire ses bagages devant lui, comme si elle voulait le protéger. elle complète en précisant qu’il ne l’aurait pas laissé faire sans l’embêter, et il rit, car c’est vrai. effectivement peut-être qu’elle aurait oublié la moitié des choses, mais peut-être qu’à cause de ça elle serait rentrée plus vite. il tique quand elle parle de ses chaussons. il les trouve affreux, et ça ne changera probablement jamais, mais s’il lui fait remarquer c’est surtout pour l’agacer. ace s’en fiche pas mal des petites excentricités de riley, ça fait même partie de son charme. « tu sais que rien ne m’empêche de déballer toutes tes affaires maintenant juste pour te forcer à rester ici. » il rétorque pour rire. il ne le fera pas, même s’il en est totalement capable. il préfère néanmoins jouer la carte de l’humour parce que c’est encore un sujet sensible entre eux. ses mains quittent son dos et riley joint le geste à la parole pour mimer combien ace va lui manquer. il sourit franchement, il aime entendre qu’elle va se sentir en manque. de lui, d’eux. qu’il ne se retrouve pas tout seul à déjà se languir de leurs retrouvailles. « c’est le minimum ça j’espère. » même dans ces moments, ace a du mal à être sérieux. c’est un peu une façade de rire, de tourner les choses en dérision, pour se protéger aussi un peu. riley va lui manquer aussi, c’est évident. « et d’ailleurs... » il commence en se dégageant de son étreinte pour quitter le lit, puis il se dirige vers l’armoire et fouille tout en bas, au beau milieu du fouillis de ses affaires de sport. il en sort un paquet de forme rectangulaire et de taille moyenne. « j’hésitais mais je veux que tu aies un cadeau de moi au pied de ton sapin. » il comptait lui donner tous ses cadeaux en même temps, au moment où ils se retrouveraient. et puis il se dit finalement qu’elle pensera à lui le 24 au soir, à défaut d’être ensemble. surtout qu’il ne considère pas vraiment ce présent comme un véritable cadeau. c’est juste une petite attention. il contient simplement une photo d’eux dans un joli cadre. cliché pris Thanksgiving de cette année. c’est un contact de la galerie qui lui a tiré et l’a fait encadrer. et il s’est dit que ça pouvait être sympa qu’elle l’ait. encore plus s’ils sont loin tous les deux. « et comme je sais que la patience n’est pas ta qualité principale, peut-être que tu peux l’ouvrir maintenant... enfin, voilà c’est comme tu veux. » il lui tend le paquet, l’air un peu gêné, parce qu’il attend sa réaction. ace il se considère vraiment nul pour faire des cadeaux, il a toujours l’impression de tomber à côté, et de ne pas faire plaisir. avec riley, la pression est multipliée par dix. son avis compte énormément pour lui, et il n’a pas envie de la décevoir. et surtout, il est novice dans ce genre d’exercice, alors évidemment il a peur de faire fausse route. en attendant qu’elle prenne sa décision, il décide de venir s’asseoir sur le bord du lit.

trouver les parfaits cadeaux pour riley n'a pas été chose facile. le pire dans tout ça c’est qu'il a dû marquer le coup à la fois pour Noël et son anniversaire. même si les autres années il a toujours eu une attention pour elle à cette période, c'est totalement différent désormais. il a cette envie de lui faire plaisir mais aussi de la surprendre, au moins un peu. pour être à sa hauteur et aussi pour rattraper le fait qu'il ne pourra être présent le jour J. il lui tend alors le premier cadeau et l'autorise à l'ouvrir. elle n'y croit pas vraiment au début et elle demande confirmation. alors il hoche la tête afin de répondre positivement. il la regarde toucher le paquet, sans doute qu'elle essaie de deviner ce que c'est. elle l'interroge pour savoir s'il n'y a pas d'autres paquets cachés dans leur appartement. ça le fait sourire, elle est vraiment trop curieuse et impatiente, du coup c’est assez simple de l’embêter. néanmoins, ace est prévoyant et il a tout planifier pour pas se louper. connaissant riley, il a décidé de planquer son plus gros cadeau à la galerie pour être sur qu'elle ne tombera pas dessus chez eux. « tu peux toujours fouiner si ça t'amuse. » il répond en restant assez vague exprès. il est quand même un peu anxieux quand il voit ses doigts s'agiter pour défaire le paquet. elle découvre ensuite le cadeau et il a l'impression qu'elle est contente. la photo c'est quelque chose qui le touche particulièrement alors évidemment lui en offrir une d'eux ce n'est pas anodin venant de sa part. surtout qu’il a lui-même pris le cliché, de ce fait il considère que c’est particulier. il observe riley admirer la photo et elle vient lui confier qu'elle aime son sourire dessus. ce n'est pas la première fois qu'elle le complimente là-dessus et ça le fait sourire encore plus, un peu par provocation peut-être. « c'est plutôt la fille à côté qui est canon. » impossible de nier l’évidence : elle est sacrément jolie sa copine. et en plus de ça elle n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour l’être. riley, il l’a toujours trouvée belle, il s’en est jamais vraiment caché non plus. c’était plutôt un argument pour se vanter auprès de ses copains, tous n’ont pas la chance de vivre avec une fille aussi sympa à regarder. elle le remercie, et il a l’impression qu’elle est sincère, genre vraiment heureuse de ce petit cadeau qui finalement n’est qu’un prélude. une façon d’attendre le moment fatidique. riley pose le cadre sur la table de chevet et s’avance vers lui pour l’embrasser rapidement. elle se dégage et reprend la parole pour lui signifier que son sapin il se trouve ici, que sa maison c’est là, avec lui. ça, il le sait bien. même si parfois il a pas vraiment l’impression de vivre avec elle comme un couple. pas dans le sens où ils se comportent encore comme des colocataires, mais juste parce que ça lui fait encore un peu bizarre qu’ils aient changé de statut et que maintenant c’est vraiment leur appartement à tous les deux. y a plus de séparation ; c’est leur chez eux, leur petit nid douillet à tous les deux. et ça tient peut-être au fait qu’ils n’ont absolument rien changé à la disposition des choses. comme le fait par exemple qu’elle dorme dans sa chambre à lui, mais qu’il n’y a pas un seul élément de décoration qui la rappelle elle. « si c’est ça qui t’inquiètes, tu trouveras aussi des cadeaux sous notre sapin à ton retour » il réplique et ça le fait marrer de lui dire ça, parce qu’on en revient toujours à son impatience, et au fait qu’il ne tient plus non plus pour une fois, et qu’il a envie de la retrouver pour fêter Noël et son anniversaire. il ajoute plus sérieusement « je sais bien qu’ici c’est chez toi. chez nous. » il se reprend aussitôt, comme par crainte de commettre une nouvelle maladresse. « mais faut croire que je me suis pas encore totalement habitué à tout ça. » il hausse les épaules, c’est un simple constat. c’est vrai que les choses sont finalement allées assez vite entre eux une fois qu’ils ont su dépasser leur blocage émotionnel respectif. et ace il est épanoui dans la relation qu’ils vivent actuellement, mais force est de constater aussi qu’il a quand même toujours un peu de mal à réaliser qu’ils sont ensemble. « en tout cas une chose est sûre, je veux vraiment pas m’habituer à nos disputes. » c’est volontairement lancé sur le ton de l’humour, mais il est très sérieux. il a pas forcément envie de reparler des choses malheureuses, c’est juste qu’il veut bien qu’elle comprenne qu’il n’est pas fier des événements de ce soir. il attrape sa main blessée qu’il vient examiner même si avec le bandage qu’il a fait on ne peut pas vraiment observer l’état de la brûlure. « ça va mieux ? » il demande tant pour sa brûlure que globalement, après tout ce qui s’est finalement passé entre eux.

c'est étrange comme des choses qui peuvent vous sembler déplaisantes peuvent au fil du temps devenir relativement amusantes. ace n'est pas le genre de personne qui est à l'aise avec l'idée de faire un cadeau. sauf peut-être pour sa sœur car il la connaît parfaitement. mais il doit avouer que malgré les difficultés rencontrées, il a pris un certain plaisir à se creuser la tête pour riley. il aime surtout sous-entendre qu'elle a encore plein de choses qui l'attendent. il la voit rougir peu et il s'en amuse car elle ne sait pas encore ce qu'il a prévu de lui offrir. pourtant, elle lui dit déjà qu’il ne fallait pas, c'est assez étrange comme commentaire et puis surtout ça lui fout une pression supplémentaire, car ace il appréhende beaucoup sa réaction de peur de la décevoir. il peut pas s'empêcher d'avoir en tête son anniversaire à lui, son plus bel anniversaire parce que tout ce qu'elle lui avait préparé était tombé dans le mille. et il rêve que d’une chose c'est lui rendre la pareille. seulement, il commence déjà avec un sacré handicap : il ne sera même pas là physiquement pour lui souhaiter un joyeux anniversaire. maladroitement il tente d'expliquer sa vision de leur couple et il perçoit bien qu’elle ne comprend pas tout mais qu'elle préfère ne pas insister. il a pas franchement envie de s'étendre là-dessus car au final ce n'est pas important. puis elle acquiesce, les disputes ce n’est pas leur truc. ace n’a pas peur de dire les choses, riley non plus. c’est pas pour autant qu’ils doivent en arriver à ce point-là. surtout à cause d’évènements qui finalement ne sont pas de leur faute. il a pas envie que ça recommence, parce que voir riley dans cet état lui fait de la peine. il ne veut pas être la cause de ses pleurs, lui il a juste envie d’être celui qui la console quand ça ne va pas. alors il demande comment elle va. si elle se sent mieux. elle ne pleure plus, ses spasmes se sont calmés. il a l’impression de l’avoir retrouvé. vraiment retrouvé. il a pas envie que cette soirée laisse des traces sur leur façon d’être à tous les deux. il a pas envie que ça modifie leur relation en quoi que ce soit. elle répond oui sans être vraiment certaine. elle décide de faire un trait d’humour et ajoute que le cadeau a aidé à lui remonter le moral. c’était peut-être aussi le but qu’il voulait atteindre en lui offrant maintenant. à la base il avait pensé à lui donner demain matin, à la dernière minute... juste pour la faire languir un peu. riley lui demande s’il va réussir à s’habituer à eux. il est surpris de la question, car il a certainement dû mal s’exprimer tout à l’heure. ensuite, elle réaffirme qu’elle est là, même si elle s’en va demain. et ça, il n’en a jamais douté. elle se rapproche pour poser sa tête contre son épaule. elle lui promet qu’il s’arrangeront mieux l’année prochaine, et il rit faiblement. la seule solution qu’il voit c’est de réunir leurs deux familles ; mais il a pas envie de lancer cette proposition parce qu’il se sent pas près à évoquer l’idée. ça lui fout d’ailleurs un coup de stress d’imaginer ses parents rencontrer ceux de riley. il préfère donc répondre à ses interrogations. « c’est pas que je suis pas habitué à nous. c’est juste que... en fait je crois que le truc c’est que c’est tellement... naturel toi et moi. j’veux dire rien a changé finalement. et j’avais peur de ça alors qu’en fait... » il cherche ses mots. ace il a beaucoup de difficultés à dire ce qu’il ressent, à exprimer sa pensée. « mais j’aime ça. » il conclut finalement. ce qui compte c’est qu’il se sent bien, et même si parfois il a dû mal à se dire qu’elle est sa copine. la fille qui l’aime, et à qui il l’a dit sans en rougir, sans en avoir honte. il a l’impression que les choses sont à leur place quand il est avec elle, c’est assez fou de se sentir aussi bien avec quelqu’un. « et puis l’année prochaine... oui on trouvera bien une solution. » il préfère rester vague et il admet volontiers que cette réponse est totalement inutile. toutes les années ne pourront pas se ressembler, clairement il ne va pas le supporter bien longtemps. le fait de ne pas avoir le contrôle sur la situation. il fait passer son bras autour de ses épaules pour la coller tout contre lui. « en attendant, laisse-moi profiter encore un peu de toi. » et il a pas besoin de grand chose, juste de savoir qu’elle est là. il a juste besoin d’une étreinte, d’un câlin, d’un geste tendre avec elle.