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 that's where you're wrong (michael)

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MessageSujet: that's where you're wrong (michael)   that's where you're wrong (michael) EmptyMar 27 Sep - 18:47

that's where you're wrong.





solveig trouve que le front de mer a quelque chose d’apaisant. alors, de temps en temps, elle vient s’y poser pour fumer des clopes et respirer le grand air. la nuit est en train de tomber doucement, et sol elle se dit que c’est vraiment la fin de l’été. la fin de cet été qui marque son arrivée à Savannah avec yeva. si elle devait dresser un premier bilan, il serait plutôt mitigé. d’une part parce qu’elle trouve que cette ville est morte, et d’autre part parce qu’elle y a quand même rencontré des gens attachants. alors certes sa relation avec sa sœur est toujours très tendue, mais elle pense quand même pouvoir trouver sa place ici, chose qu’elle ne s’est jamais imaginée dans sa ville natale de Floride. peut-être parce que y a trop de souvenirs douloureux. de questionnements qui resteront sans réponse. le premier étant qui je suis vraiment ? vaste question. elle écrase sa clope par terre, et elle va s’asseoir sur un banc qui surplombe la jetée. sol, elle fait souvent ça, se poser quelque part pour observer les gens. c’est complètement con, mais elle pourrait y passer des heures. elle sort son paquet de cigarettes, et elle hésite à s’en griller une autre. elle trouve qu’elle fume beaucoup trop en ce moment. avant, elle fumait pour passer le temps, en attendant le bus, ou en rentrant chez elle le soir. petit à petit, ça devient une vraie dépendance, et sol, elle aime pas être dépendante à quoi que ce soit. du coup, elle range fissa fissa son paquet dans son sac, mais elle sort son briquet et elle joue avec entre ses mains. pour passer le temps, lui occuper l’esprit et l’empêcher de venir tirer sur une clope. elle l’aime bien son briquet, parce qu’elle l’a chopé dans le tabac à côté tout à l’heure. une autre de ses addictions, voler des petites conneries de temps en temps. des briquets aux vernis à ongles dans les magasins, en passant par des figurines ou des bouquins chez les chez qui elle va. c’est presque devenu instinctif pour elle de prendre ce qu’elle aime sans demander la permission. et y a toujours ce petit côté excitant, celui de pas se faire prendre, même si ça lui est arrivée déjà plusieurs fois. dont une fois où junior est venu l’aider à se sortir du pétrin et désormais elle a une dette envers lui. évidemment, il a saisi l’occasion et il lui a demandé de se faire passer pour sa copine devant la meuf qu’il kiff, ou un truc dans le genre. en vérité, elle a pas cherché à l’écouter attentivement, elle veut juste supprimer la dette qu’elle a. et comme par hasard, en pensant à lui, elle croit l’apercevoir au bout de la jetée. elle se lève pour mieux voir, mais elle se dit que la probabilité est quand même assez mince. « junior ? » qu’elle lance pas vraiment sûre d’elle. alors elle décide de s’approcher pour en avoir le cœur net. dans le même temps le type se retourne et pose les yeux sur elle, alors elle se rend compte que c’est pas junior. que c’est son frère. michael. et si elle arrive à faire la distinction c’est parce que junior la regarde jamais comme michael le fait. et pourtant ils se sont pas rencontrés de nombreuses fois, parce que sol elle passe pas tout son temps avec junior et sa petite bande. mais elle peut lire l’animosité dans son regard à michael. et elle comprend pas pourquoi. quoi que… sol c’est rarement la fille souriante et agréable. elle est d’un naturel plutôt réservé, parfois froide et hautaine, surtout quand elle ne connaît pas. son attitude déplait souvent, et c’est apparemment le cas avec lui. mais là c’est trop tard pour faire demi-tour, pour faire comme si elle ne l’avait pas vu. « ah non, michael ? » on peut sentir une certaine déception dans sa voix, elle pose quand même la question, alors qu’elle en est plutôt certaine. c’est son instinct qui parle. et du coup elle malmène encore plus son briquet entre ses doigts parce qu’elle tient plus, elle a une furieuse envie de fumer. elle sait pas quoi dire, ou quoi faire. solveig, elle est pas très douée pour les relations humaines. c’est plutôt une fille solitaire. « j’tai confondu avec ton frère. » elle dit alors que c’est une évidence. mais elle a besoin de meubler la conversation, juste parce qu’elle est pas à l’aise. « en plus je pensais à lui, c’est bizarre. » elle vient ajouter une nouvelle fois sans trop savoir pourquoi. dans le fond, solveig elle sait pas vraiment ce que junior a dit sur son compte, s’il a même pris la peine d’expliquer réellement le lien qui les unissait tous les deux. d’après ce qu’on dit, les jumeaux partagent tout, alors elle se dit qu’il doit savoir, et qu’il la prend pas pour sa véritable copine. en attendant, elle reste plantée là, en tripotant toujours nerveusement son briquet.
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Michael Healy

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MessageSujet: Re: that's where you're wrong (michael)   that's where you're wrong (michael) EmptyDim 9 Oct - 20:13

Fallait briser tout ça. Cette putain de routine. Fallait le faire.

J'vais sortir du foyer aujourd'hui, promis. J'vais faire un truc cool. Un truc marrant. J'vais aller vers la jetée, là où on aimait se baigner, même en pleine nuit, même un plein hiver. J'vais rigoler et ça sera pas du fake. J'te le promet Bee.

Qu'il avait écrit sur son calepin, il avait souligné deux ou trois fois la dernière phrase, comme pour lui apporter tout l'impact possible. Comme pour le être sûr de tenir sa promesse. D'ailleurs, il n'avait pas tardé, il avait quitté la chambre aussitôt, une vieille veste en jean par dessus un sweat manches longues sur le dos, son paquet de cigarettes et rien d'autre. Il avait essayé de ne pas penser à cette boule au fond de son bide qui lui pesait chaque fois qu'il sortait de l'atmosphère douillette et protectrice de sa chambre au foyer. Il avait le regard planté dans le sol pour éviter tout ceux des autres. Ceux qui ne le voyaient quasiment jamais sortir du foyer, on bien seulement pour aller dans la salle de bain, la cuisine, les chiottes ou fumer assit sur les quelques marches du perron. Il aurait aimé être invisible à l'heure actuelle, il aurait tellement voulu pouvoir se faufiler loin d'ici sans supporter ces regards qui dégoulinaient de pitié et de condescendance. Il en avait presque les larmes aux yeux Michael, il avait l'impression de se faire lapider sur place. Chaque fois qu'il était parmi les vivants parmi ceux qui ne se traînaient pas comme une sorte d'être ni mort ni en vie. Parce que c'est ce qu'il était, lui. Une ombre. Rien qu'une ombre. Et une fois la nuit tombée, il n'y avait plus rien.

J'suis désolé. J'ai essayé. Vraiment essayé. Mais c'est pas drôle, rien ne l'est sans toi.

Qu'il griffonna sur son calepin avant de le fermer et de le ranger dans la poche de sa veste. Il n'avait plus envie de lui écrire, il n'avait plus envie de lui parler. Il lui en voulait en fait. De ne pas être là. Elle devrait l'être si elle n'avait pas été si conne pour se faire faucher par une putain de voiture. Sérieusement. Bon, si Michael avait de telles pensées, faut dire qu'il était bourré. Un peu, juste un peu. Beaucoup. Il balança sans la moindre considération environnementale la canette vide dans l'eau, et la regarda flotter et dériver au large. Allez, casses-toi petite canette; Casses-toi. Il ouvrit une nouvelle dans la foulée en même temps qu'il fumait une cigarette. Il resta un moment là, assis face à cette eau glacée. Il soupira et c'est après une bonne rasade de bière qu'il se leva, tituba et commença à vouloir faire quelques pas. Il heurta un jogger tardif, ne s’excusa pas, et tituba plus loin. Et là, il tomba sur elle. A quelques mètres seulement. Elle était là, brune et belle, dans la pénombre qui tombait. Elle était là. Son cœur se serra complètement, il se ratatina dans sa poitrine. Merde, fait chier, merde. Il se retourna dans la hâte pour s’enfuir le plus loin possible d’ici et d’elle, de ce pincement au cœur qu’elle lui procurait à chaque fois. junior ? Qu'il entendit dans son dos. Ca le fit trembler. Il se stoppa dans sa course folle pour échapper à ce regard qui le happait chaque fois qu'il tombait dedans. Il ferma les yeux, dos à elle. Il tira une dernière fois sur sa clope et l'envoya plus loin et se retourna dans la hâte, en reversant un peu de bière au passage. Mauvaise pioche. rectifia-t-il, mauvais. Avant, en temps normal, il se fichait bien qu'on le prenne pour Junior. ca arrivait fréquemment, et il ne s'en vexait jamais. Parfois même il répondait "oui" parce que Junior ou lui, ça revenait au même. Aujourd'hui, il détestait ça. Comment pouvait-on le confondre avec lui ? Junior, ce grand et merveilleux petit génie des maths, ce type qui ne passait pas son temps à boire de la bière ou à pleurer dans une chambre qui n'était pas la sienne. Hein comment ? d'ailleurs, dès que Solveig l'eut en face d'elle, elle se reprit d'elle-même. ah non, michael ? Il haussa les sourcils d'un air évident. Bah oui, si ce n'était pas Junior, c'était forcément lui. Au moins, elle se souvenait de son prénom, c'était déjà ça. Ils ne s'étaient pas croisés souvent, mais ce peu de fois avaient complètement retourné Michael. Depuis il l'évitait comme une mauvaise grippe. Parce que c'était ce qu'elle était : un saleté de maladie qui s'insinuait dans ses vaisseaux et foutait en l'air sa mécanique. Solveig était belle. Voilà son plus grand souci. Elle était belle, et il avait remarqué combien elle était belle. C'était la première fois depuis des semaines que ça lui arrivait et il avait vécu ça comme la plus terrible des expériences. Il s'était sentie tellement coupable quand, le soir, ses pensées avaient divagué sur cette femme, cette inconnue avec qui Junior prétendait sortir.. Arg ! Junior. Lui qui, d'un coup, se tapait 10 nanas en même temps. Une jalousie extrême envahissait Michael chaque fois qu'il pensait à ça. Chaque fois qu'il pensait à Solveig et son frère... arg ! Voilà qu'ils se regardaient, Michael gardait un silence sinistre. Il continuait de boire en la regarder se perdre dans ses excuses, ou expliquer qu'elle pensait justement à Junior. Hein ? Elle pensait à lui? le soir ? En regardant l'océan ? Les mains de Michael se serrèrent autour de la canette de bière, ce qui froissa légèrement la taule. Cool. Ca fendit l'air. Il continua à la regarder. Il la détestait de rester imprimée dans ses pensées. Il la détestait car il avait l'impression de fauter, il avait l'impression qu'il n'avait pas le droit de voir les autres filles. Pendant des années il n'y prêtait même plus attention tant il était aveuglé par Bee. Après sa mort, c'était pire. Homme, femme, oiseaux, tous étaient flous, invisibles, comme dans une autre dimension. Et puis Solveig, bah Solveig il l'avait remarqué, voilà tout. Et il détestait ça. Si bien qu'il était toujours obligé de l'envoyer chier deux fois plus que les autres, de marquer cette différence pour rendre évident le fait qu'elle n'était rien, RIEN. Et tu te disais quoi sur mon cher frère ? oups. Ca avait débordé de ses lèvres. Il avait voulu ravalé ce vomi de jalousie qu'il venait de balancer, mais rien à faire. Il avait bien prononcé cette phrase à voix haute, et c'était trop tard. La bière aidant, il ajouta même : Faut que j'vous rappelle que vous faites semblant de sortir ensemble tous les deux ? J'sais pas dans quel délire égocentrique il est encore mais bon, te fais pas trop de film non plus. Junior est pas disponible. Qu'il soit officiellement en couple ou pas, ça ne faisait aucune différence. Junior n'était pas disponible non. Michael refusait qu'il soit avec qui que ce soit. C'était trop tôt, trop douloureux. Et puis il ne voulait pas qu'il soit avec Solveig, un point c'est tout. Il ne s'était pas véritablement rendu compte à quel point il avait eu l'air d'un fou furieux en sortant ça aussi agressivement, mais tant pis. Il prit une nouvelle gorgée de bière pour se donner du courage.
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MessageSujet: Re: that's where you're wrong (michael)   that's where you're wrong (michael) EmptyDim 23 Oct - 18:24

that's where you're wrong.






le "mauvaise pioche" qu’il lui lance d’un ton acerbe ne la désarçonne pas. quand elle vient rectifier son erreur, il hausse les sourcils d’un air entendu, comme si c’était l’évidence même. elle prend le temps de le détailler un instant. elle remarque immédiatement la canette de bière qu’il tient en main, et comprend que ça ne doit pas être sa première. il la froisse légèrement du bout des doigts, et ça produit un son lourd, tout aussi pesant que l’ambiance qui règne entre eux. son mouvement est nerveux, colérique, presque, parce qu’elle vient de dire qu’elle pensait justement à junior. il lâche un "cool" froid, neutre, qui montre à quel point il considère avec peu d’intérêt ses paroles. michael n’est apparemment pas disposé à parler, ça ne l’intéresse visiblement pas. de toute façon, solveig n’est pas forcément la fille qui bavarder de tout et de rien au détour d’une ruelle. elle peut juste lui dire bonjour, passer son chemin. espérer ne plus le croiser, parce qu’il est bizarre. encore plus bizarre que junior. elle connaît rien d’eux, et elle en vient à se demander si elle a envie d’en savoir plus. ça fait pas longtemps qu’elle est à Savannah, et mine de rien, elle aurait bien aimé rencontrer des gens avec qui traîner. en dehors d’ivy, ou de ioan. sous ses airs de je n’ai besoin de personne, y a quand même des moments où elle se sent seule, voire terriblement seule. elle l’avouera jamais mais elle est bien contente de vivre avec yeva. juste parce qu’elle sait que quand elle va rentrer chez elle, elle ne va pas trouver une maison vide. elle sort de ses pensées quand michael lui demande ce qu’elle disait à propos de junior. elle saisit pas directement le sens de sa question, mais elle y décèle clairement une attaque.  « juste que… » elle commence à répondre, mais il lui coupe la parole pour ajouter quelque chose. elle est surprise par la teneur de ses paroles. il la provoque. sale con. déjà, il est au courant de la nature factice de leur relation. et il tacle à la fois son frère, mais aussi solveig. comment ça se faire de fausses idées ?  « t’as absolument rien compris » elle lâche du tac au tac. solveig c’est pas le genre de fille à se laisser faire. c’est pas non plus le genre à attaquer directement. mais quand on la titille, elle est obligée de se défendre. quitte à parfois avoir des mots durs, qui viennent chercher exprès à faire du mal. de faire sortir le venin qu’elle a en elle, qu’elle a besoin de déverser sur les autres pour se sentir mieux dans sa peau. c’est profondément stupide, et le pire dans tout ça, c’est qu’elle en a conscience au moment même où les mots sortent de sa bouche.  « et puis d’abord pourquoi tu te permets de parler pour lui ? » comme elle l’a dit précédemment, il a rien compris, parce qu’elle est pas du tout intéressée par junior. ce qu’il existe entre eux, c’est une dette. rien de plus. mais elle aime pas le ton qu’il emploie. cette façon de la considérer comme une pauvre fille qui se berce d’illusions pour un type avec lequel elle n’aurait aucune chance. pour commencer, elle pense mériter bien mieux que junior, et ensuite, elle a relativement assez confiance en elle pour  être capable de séduire un mec qui lui plairait vraiment. alors juste pour le faire enrager un peu, elle préfère laisser une ambigüité, ne pas répondre directement qu’elle en a rien à carrer de son jumeau, qu’il peut bien faire ce qu’il veut avec qui il veut, ce n’est pas son problème. elle s’arrête de jouer avec son briquet un moment. elle sait pertinemment que venir le chercher alors qu’il a probablement bu un peu trop, c’est pas la meilleure idée. pourtant, y a un truc qui la pousse à continuer dans cette voie. appelez ça mesquinerie ou ennui.  « c’est à croire que t’es jaloux ; que t’as peur qu’on te pique ton frère. vous avez plus dix ans, faut savoir se détacher un peu tu sais. » et elle lance ça avec plus de méchanceté qu’elle ne l’aurait voulu, parce que dans le fond, elle est aussi extrêmement jalouse de la relation qui peut les unir. tout simplement parce qu’elle n’a personne sur qui compter comme ça. yeva, c’est sa sœur, sa famille. mais même si elles font tous les efforts possibles et imaginables, elles n’auront jamais le même type de lien. pas avec leur passé. pas avec tous ses non-dits qui règnent entre elles. la famille pour elle c’est une douleur constante. elle en a une, mais elle s’y est jamais sentie à sa place. et y a toujours une partie d’elle qui a envie de retrouver sa mère, son père. de connaître ses origines, sa véritable histoire. peut-être qu’elle aussi elle a des frères et sœurs, pourquoi pas une jumelle. elle en sait rien après tout. et cette ignorance la consume d’ailleurs chaque jour un peu plus.
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Michael Healy

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MessageSujet: Re: that's where you're wrong (michael)   that's where you're wrong (michael) EmptySam 26 Nov - 19:14

Elle ne comprenait pas Solveig, comment le pourrait-elle aussi ? Elle ne savait pas le maelström qui agitait ses entrailles, les tordait dans tous les sens et lui donnait la simple envie de se poignarder lui même le ventre pour faire cesser tout ça. Elle ne savait quelles images tournaient en boucle dans sa tête, imprimées à l'intérieur de son crâne, d'une violence extrême. Elle ne savait pas non plus que cette torture, il se l'infligeait en grande partie lui-même. Il y pensait, tout le temps, écrivait à Bee, tout le temps, il ne faisait rien de ses journées à part ressasser cette nuit-là, la revivre mille fois dans ses cauchemar. Et à chaque seconde où il ne pensait pas à elle, à Bee, la culpabilité dévorait sa chair. Elle était morte, à cause de lui. N'était-ce pas normal qu'il passe le restant de sa misérable petite existence sans envergure à penser à elle et à ce qui aurait pu être, ce qui ne sera jamais ? Une partie de lui voulait s'infliger cette punition. Une partie de lui ne voulait plus voir la vie, comme un genre d'hommage. L'autre partie n'était tout simplement pas prête. Mais y avait une autre part, une infime petite part de lui, qui pensait parfois, tard le soir, à Solveig. Et qui la regardait de cette façon-là aujourd'hui. Cette petite part de lui, il voulait l'arracher à son âme et la faire brûler d'oser penser à une autre femme. Oser briser sa promesse qu'il s'était faite à lui-même. Alors, non, elle ne comprenait pas Solveig. Elle ne comprenait pas pourquoi il avait un ton aussi cassant avec elle, un regard aussi dur. C'était ridicule, car au-delà de l'attirance physique, Solveig et lui ne partageait pas grand chose, il ne la connaissait même pas assez pour s'intéresser sérieusement à elle. Mais toute l'énergie qu'il mettait à combattre une simple attirance était démesurée et rendait toute cette histoire encore plus gênante. T’as absolument rien compris. Elle lui répondit avec une voix agressive, comme un animal qui grognerait après s'être fait attaqué. Le Michael, un peu plus ivre qu'il ne l'aurait voulu, ne pu s'empêcher de répondre la chose la plus puérile du monde : Bah ouais, c'pas moi le petit génie, c'est Junior ! Puérile, vraiment. On ne faisait pas mieux dans le genre de remarque acerbe et inutile qui a pour seul et unique but de faire remarquer combien Junior se prenait pour Einstein et combien lui était mis sur la touche. C’est vrai qu’il y avait un décalage entre les deux hommes. Et même s’il s’était installé après la mort de Bee, surtout, au moment où Junior avait commencé à se faire des nouveaux amis, à faire des nouvelles manigances, sans consulter Michael avant, ça avait vraiment dérapé. Il lui en voulait, bien sûr. Il lui en voulait de ne pas avoir arrêté de vivre, autant qu’il était heureux que ça soit le cas. Bien sûr qu’une part de lui voulait que Junior vive libre, dans la rue, rencontre du monde, profite de chaque journée. Mais c’était sa part la plus égoïste qui le voulait encore sous son joug, cette part qui voulait qu’il soit triste, et misérable, pour que lui puisse se sentir un peu plus fort qu’il ne l’était. Et, de la même manière qu’une petite partie de Michael pensait à Solveig, -parfois- et, cette même part détestait leur espèce d’arrangement à deux balles. Il craignait que son frère n’assouvisse ce que l’inconscient de Michael voulait. Comme ça avait été le cas avec Ellie, il fut un temps. Parce que les filles préféraient toujours Junior, tout le monde préférait Junior. C’était lui le gentil, le sensible, le type intelligent. Michael avait perdu la seule chose qu’on appréciait chez lui. Son humour et sa spontanéité avaient été noyé sous les litres d’alcool qu’il s’enfilait. Comment pourrait-on le choisir aujourd’hui, à côté de Junior ? Enfin, Michael vida d’une traite sa cannette qu’il jeta ensuite au loin. Sans la moindre considération écologique. Et, « puisqu’il ne comprenait rien » il demanda d’un air tout aussi mauvais : Mais je t’en pries, éclaire-moi Solveig, explique moi, on sait jamais, peut-être que j’pourrais comprendre. avec une ironique extrême il lui fit son plus beau sourire et plongea sa main dans sa poche pour en sortir un paquet de cigarette. Et puis d’abord pourquoi tu te permets de parler pour lui ? Il arqua un sourcil. On ne lui avait jamais fait une telle remarque, et il ne l’apprécia pas du tout. Après avoir terminé d’une traite sa bière il lança la cannette au loin, la mâchoire serrée. Et elle comment elle se permettait de dire quoi que ce soit sur sa relation avec Junior ? Michael savait qu’ils n’avaient pas une relation normale tous les deux. Les seize premières années de leur vie, ils avaient été collés à la glue, ils étaient eux deux contre le reste du monde, et plus précisément contre leurs parents fanatiques. Ils étaient un seul et même être qui se baladait dans deux corps distincts. Tantôt Michael était Michael, tantôt il était Junior. Ils échangeaient d’identité constamment, pour s’amuser au départ, et puis pour survivre. Michael encaissait les coups mieux que son frangin, et puis une sorte d’instinct de protection le poussait à écarter Junior de la main punitive de leur père dès qu’il le pouvait. Et il regrettait de ne pas avoir pu le faire plus souvent. Et puis, même en étant séparé, après le départ du domicile familiale, Michael ne s’était jamais senti seul. Comme si Junior continuait d’éclairer ses pas avec sa bienveillance et son amour. Puis ils s’étaient retrouvés, tout avait retrouvé sa place, et ils avaient recommencé à vivre la même vie, dans deux corps différents, partager la même fille, le même squat, la même philosophie un peu bancale de la liberté. Alors Michael avait gagné le droit de parler à la place de Junior. En fait, il n’avait pas besoin de le gagner, il l’avait depuis toujours ce droit. Parce que Junior c’était lui, et lui c’était Junior. Et même si ces dernières semaines, mois, n’avaient pas été tellement dans ce sens, Michael se raccrochait de toutes ses maigres force à cette idée. Car si Junior était quelqu’un sans Michael. Michael n’était rien sans Junior. Rien. J’le sais, c’est tout. Qu’il n’est pas disponible, s’entend. Il le savait mieux que personne, car la personne qui l’empêchait d’être disponible, c’était lui. Et Bee. C’était l’amour que Michael portait toujours pour leur ex-petite-amie qui empêchait Junior d’aller de l’avant. Egoïstement, Michael voulait que son jumeau attende qu’il soit prêt pour faire quoi que ce soit d’autre, avec qui que ce soit d’autre. Pourquoi, t’espérais un truc avec lui peut-être ? demanda-t-il avec tout le dédain possible. Et, faut l’avouer, une petite pointe d’intérêt. Espérait-elle que Junior se prenne à leur propre jeu et qu’ils se passent réellement quelque chose entre eux ? Cette pensée tordit le bide de Michael qui alluma enfin la cigarette qu’il avait sortit un peu plus tôt. Il tira une très longue taffe, la clope coincée entre les phalanges proximales comme un vieil alcoolique. C’est à croire que t’es jaloux ; que t’as peur qu’on te pique ton frère. vous avez plus dix ans, faut savoir se détacher un peu tu sais. Il lui lança un regard noir. Elle, sa tronche renfermée et ses lèvres pincées. Elle était en colère, ce qui la rendait encore plus jolie. Elle avait cet air boudeur, mais pas méchant, même si elle essayait de l’être. Une part de Michael voulait calmer le jeu, définitivement séduit, mais l’autre part revint, plus virulente encore, coupable de s’être laissé charmer de cette façon. Il répliqua : Wahou, mais quelle logique implacable ! En plus d’être belle t’es vraiment l’intelligence incarnée toi. ça lui avait échappé, il pria Dieu qu’elle ne relève pas. Et pour l’en empêcher, il ajouta de ce pas : Si tu crois que t’es capable de te mettre entre Junior et moi, c’est toi qui a rien compris. Faut que j’te remette à ta place encore une fois ou quoi ? Tel le gamin de trois ans et demi qui tire les cheveux de la petite fille qui lui plait, Michael avait lancé ça avec une méchanceté inouïe.
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MessageSujet: Re: that's where you're wrong (michael)   that's where you're wrong (michael) EmptyDim 18 Déc - 13:19

that's where you're wrong.




solveig c’est plutôt un caractère calme et discret. elle ne se laisse pas emporter, elle est mesurée parce qu’elle déteste qu’on puisse deviner ses émotions. solveig c’est plutôt la froideur tant dans l’attitude que dans les mots. elle le prouve encore aujourd’hui, face à michael, elle lui dit qu’il n’a rien compris et il rétorque avec ironie que c’est son jumeau le génie, pas lui. ça pue la jalousie, elle le sait, parce que c’est un sentiment qu’elle ne connaît que trop bien. envieuse, elle l’est bien trop souvent. de la vie policée de certains, de leur capacité à attirer le positif alors qu’elle a l’impression de s’embourber un peu plus chaque jour dans sa vie. sans avoir la possibilité de se dégager. elle lève les yeux au ciel d’une façon peu discrète, elle commence à s’agacer vraiment de son attitude de mec blasé. on dirait qu’il porte tout le poids du monde sur ses épaules, et qu’il a besoin de montrer à tout le monde ô combien il est misérable. c’est faible. et solveig elle n’aime pas les faibles. elle n’aime pas les gens qui exposent leur vulnérabilité aux yeux de tous. michael jette sa cannette de bière au loin et solveig le regarde agir d’un air dédaigneux. ça illustre qu’il n’a aucun respect pour rien. puis il lui demande d’expliquer, car s’il n’a pas compris, elle doit être en mesure de fournir une explication. elle ne sait pas quoi répondre. elle pourrait tout bonnement dire la vérité, si seulement elle n’était pas aussi ridicule. d’un autre côté, elle ne voit pas pourquoi elle devrait lui donner des explications. elle ne lui doit rien à michael, sa dette est envers junior. aux dernières nouvelles ils sont deux personnes distinctes, alors si jamais il souhaite des éclaircissements qu’il se tourne vers son frère. elle l’observe chercher un paquet de cigarettes dans sa poche, c’est dans ces moments-là qu’elle préférerait ne jamais avoir commencé à fumer, tout simplement parce qu’elle crève d’envie de lui en demander une. mais jamais elle ne pourra s’abaisser à ça, elle ne veut rien lui demander, pas même une simple clope. elle lui demande pourquoi il se permet de parler pour junior et elle voit qu’il est surpris par cette question. pourtant, son raisonnement est logique. michael et junior, elle ne les connaît pas bien, elle a pas forcément envie d’apprendre à les connaître plus que ça d’ailleurs, mais ça l’interroge quand même. leur relation a l’air particulière, voire un peu malsaine et si ça la fascine d’un côté, de l’autre elle préférerait rester en dehors de leurs histoires et de leurs tragédies. l’argumentaire de michael est pauvre, il est pris au dépourvu et ne se donne pas la peine d’expliciter ses propos outre mesure. et puis finalement l’attaque du pauvre, retourner la question, dévier le sujet pour tenter de la mettre mal à l’aise. il lui demande si elle espérait quelque chose. avec junior. « ça te regarde pas. » qu’elle répond assez froidement. si tant est qu’elle était intéressée, elle ne lui aurait de toute façon pas confié. il a pas envie de le lâcher son frère, pas même à une fille. c’est de la possessivité, purement et simplement. c’est assez difficile à comprendre pour elle. dans ses relations avec les autres elle est évanescente solveig. elle lui fait remarquer ; sa jalousie. son attitude puérile de gamin qui veut pas qu’on lui pique son jouet. parce que finalement solveig pense que le problème il est là, cette dépendance, cet attachement entre les deux garçons et pour michael, peut-être la peur de le perdre. la jalousie ça vient de là, de la peur de se faire abandonner par autrui. il lui lance un regard mauvais auquel elle répond par un faible sourire, juste pour l’ennuyer encore plus. il répond avec ironie, encore une fois. et elle tique quand il dit qu’elle est aussi belle qu’intelligente. justement parce qu’elle ne sait pas s’il le pense ou pas. elle devrait s’en fiche de son avis, mais solveig sait aussi que son physique est une de ses seules armes, elle sait qu’elle est jolie, elle sait qu’elle peut en jouer. alors qu’il tourne ça en ridicule ne lui plaît pas, pas du tout. elle n’a pas le temps de répondre quoi que ce soit qu’il reprend la parole pour l’accuser de vouloir se mettre entre junior et lui. en plus d’être un pathétique petit ivrogne le voilà totalement parano. c’est qu’il en tient une bonne couche michael. et puis la dernière phrase se veut menaçante, et solveig relève la tête pour planter son regard dans le sien. « pardon ? me remettre à ma place ? mais tu te prends pour qui michael ? » elle ne hausse pas vraiment le ton, c’est pas de l’énervement, mais plutôt de l’indignation. elle ne va pas le laisser lui parler ainsi. solveig elle a aussi sa fierté, mal placée parfois, elle le reconnaît tout à fait, mais pas là. « regarde-toi sérieusement, t’es pathétique avec ta canette de bière et ta clope. » elle le jauge de haut en bas. elle ne dirait pas qu’il est repoussant, mais ça se voit qu’il ne fait absolument aucun effort pour être présentable. il a envie de s’afficher aux yeux de tous, de jouer le mec paumé. si ça lui fait plaisir OK. en ce qui la concerne elle n’a rien demandé alors il ferait mieux de ne pas la pousser trop loin, parce qu’elle aussi peut jouer. « je comprends pourquoi ton frère s’éloigne de toi. » elle lâche finalement sans même savoir si c’est vrai ou pas. elle s’en fout solveig, elle veut juste mettre son grain de sel là où elle soupçonne qu’il y a un potentiel problème. si c’est faux, ça le ferait psychoter encore plus, et si c’est vrai elle tape dans le mille pour le blesser. « c’est pas une fille qui va se mettre en vous deux, c’est toi qu’il cherche à repousser. » elle ajoute juste pour le plaisir d’en rajouter une couche. « pose-toi les bonnes questions. »
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Michael Healy

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MessageSujet: Re: that's where you're wrong (michael)   that's where you're wrong (michael) EmptySam 21 Jan - 20:18

Comment osait-elle ? Comment pouvait-elle penser une seule seconde avoir le droit de prononcer ces quelques mots ? ça te regarde pas. Qu'elle marmonna, mauvaise. Tous les muscles de Michael se contractèrent quand il entendit ça. Les mots s'insinuèrent dans ses synapses et ce fut tous ses neurones qui clignotaient, alerte, alerte. Avec sa canette de bière et son air mauvais, sa clope fumante entre les doigts, ses cheveux sales qui bouclaient minablement et sa peau terne, ses cernes, son air débraillé. Oui tout ça à la fois toisa Solveig de la plus rude des façons, car elle venait de faire le pire affront qu'on pouvait faire à Michael. Et l'entièreté de son être maladivement malheureux et qui voulait le faire ressentir à la Terre entière en voulait à Solveig ne tirer sur l'ambulance. Si ça regarde Junior, ça me regarde aussi, enfonce-toi ça dans le crâne. Profondément, aurait-il voulu rajouter. Histoire qu'il n'ait plus jamais à le répéter. Fallait que je vous dise, aussi, que tout ceci n'avait pas seulement à voir avec Junior. Faut préciser que ça avait aussi à voir avec le fait qu'elle refusait de répondre quand il sous entendait qu'elle était intéressée par le deuxième Healy. Et quand on ne répond pas, c'est souvent parce qu'on ne veut pas avouer la vérité. En même temps, pourquoi ne serait-elle pas intéressée par Junior ? Malgré les apparences, Michael aimait et admirait autant son frère qu'il était humainement possible de le faire. Il ne l'avait jamais montré pourtant, parce qu'il préférait garder cette assurance et cette ascendant qu'il avait sur lui. Mais Junior était le bon jumeau. Le plus intelligent, le plus beau, le plus généreux, le plus gentil, le plus malin... Junior avait toutes ces qualités que Michael n'avait pas et n'aurait jamais. Toutes ces qualités qu'il avait souvent envié en silence, avant de les palier avec une bonne dose d'égocentrisme, de cynisme et de mauvais caractère. Quand ils étaient plus jeunes, c'était souvent comme ça : Michael se faisait tous les amis, parce qu'il était marrant, fun, et un brin rebelle. Mais c'est vers Junior qu'on finissait toujours par se tourner, c'est Junior qu'on aimait vraiment. Car c'était lui qui avait bon coeur. Alors ouais, pourquoi Solveig ne serait pas intéressée par lui ? S'il fallait faire un choix, Michael ne se choisirait même pas. Et comme souvent dans ces cas-là, il commença à devenir désagréable, les trop nombreuses bières avalées ce soir-là n'aidait pas. Il avait l'alcool mauvais. pardon ? me remettre à ma place ? mais tu te prends pour qui michael ? Il la considéra avec un dédain non dissimulé. C'était une tête de con, Michael, et ça il n'avait jamais essayé de s'en cacher. Il soutenait les regards et il avait la tête plus dure que du béton. Il avait bien été obligé d'être comme ça, de s'endurcir, de prendre tout au millième degré ou simplement, répondre avec cette nonchalance qui lui était propre. Il ne se prenait pour personne, il était écorché par la vie. Il n'avait que vingt-quatre ans,  il était un gamin, un bébé et le monde l'avait transformé en cet espèce de déchet humain qui vagabondait d'un banc public à un autre, buvait trop de bière dérobée dans les magasins et dormait avec des anciens criminels dans un foyer de réinsertion. Comme si, vivre avec d'autres criminels sous la garde d'une vieille dame aimante allait vous apprendre à vivre mieux et à ne pas buter votre prochain pour lutter contre ce mal-être qui vous colle au cul depuis le jour de votre naissance. regarde-toi sérieusement, t’es pathétique avec ta canette de bière et ta clope. Michael émit un petit rire et perdit son regard vers l'océan noir de la nuit. Il tira sur sa cigarette, laissa la fumée descendre au fond de sa gorge. Ses yeux luisaient, l'océan calme se reflétait dans ses prunelles. Il était pathétique, ouais. Tout le monde le lui disait. On aurait dit que cet adjectif avait été inventé pour lui. Pathétique, nom masculin : mec qui est tellement désespéré que ça en devient contagieux. Il inspire la condescendance et la pitié. Oh, wahou, pathétique, sérieux ? Qu'il déclara, toujours en regardant l'océan. Ce ne fut qu'après avoir expiré la fumée de sa cigarette qu'il tourna lentement la tête vers Solveig. Il la fixait, si profondément qu'il allait se noyer à nouveau. Ce n'était pas qu'il voulait qu'elle le trouve pathétique, c'était simplement que c'était inévitable et qu'il était devenu hermétique à ce genre d'insulte. Mon Dieu, je ne m'en rendais pas compte. Merci de m'avoir ouvert les yeux. Tes paroles m'ont transpercé le coeur, je vais totalement changer de vie et me reprendre en main. le trait était tellement exagéré que ça crevait les yeux qu'il était cynique. De toute façon, il avait pris sa petite voix du parfait connard de service et son air candide emprunté à Junior, soit dit en passant. Air enfantin qu'il perdit la seconde d'après, après avoir reprit une taffe sur sa cigarette et froncé les sourcils. Sérieusement, tu crois que j'en ai quelque chose à foutre que tu sois la centième personne à me trouver pathétique ? Clairement pas. Sauf que Solveig, c'était quand même un peu différent des autres. Il y avait ces papillons au fond de son bide. Il la trouvait jolie, trop à son goût et on ne veut jamais avoir l'air d'un idiot devant une fille jolie. Mais ça elle ne devrait jamais l'apprendre. je comprends pourquoi ton frère s’éloigne de toi. qu'elle répondit, en dernier recours. Coup fatal, en plein dans le coeur. Michael se stoppa et la foudroya du regard, il aurait voulu la faire exploser si ça avait été possible. Au moins, il ne se sentirait pas aussi mal quand il la voyait et mieux que tout, il ne l'entendrait plus parler. Au lieu de ça, il balança sa clope et, sans prévenir il la poussa violemment en arrière. Ah ouais ? Tu comprends que dalle ma pauvre ! Tu comprends pas que j'te trouve belle à crever ? parfois plus belle que Bee ? Alors ferme-la avant de dire un truc que tu pourrais regretter. Parfois je nous imagine, tous les deux et j'ai envie de crever après ça. De me planter un couteau dans le bide et d'y faire ressortir mes entrailles. c’est pas une fille qui va se mettre en vous deux, c’est toi qu’il cherche à repousser. Le sang de Michael ne fit qu'un tour. Il serra les poings si fort, tellement fort. Il voulait l'empêcher d'exister, dans son crâne mais aussi physiquement. Parce qu'elle foutait le bordel dans sa tête et il ne se sentait jamais autant misérable qu'après l'avoir croisé. pose-toi les bonnes questions. Ni une, ni deux, Michael la poussa à nouveau en arrière. Avec tellement de violence cette fois, qu'elle tomba sur le sol. Ses oreilles bourdonnaient, il avait le tournis, il était bourré et incroyablement malheureux. Là il s'approcha d'elle et se pencha légèrement. REGARDE HEIN, regarde à quel point je suis pathétique Solveig. Il avait envie de chialer. Parle plus jamais de Junior et moi comme ça, où tu vas vraiment, vraiment me trouver encore plus pathétique. Il était blessé par tout ce qu'elle avait dit. Sans savoir si c'était parce que ses paroles résonnaient trop bien en lui, ou parce que c'était elle qui les avaient prononcées.
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MessageSujet: Re: that's where you're wrong (michael)   that's where you're wrong (michael) EmptySam 25 Fév - 10:42

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partir. elle aurait dû tout simplement tourner les talons. l’abandonner à son sort, ne pas entrer dans son jeu. c’est lui qui est venu piquer en premier. reprendre sa haine, exposer sa jalousie et son mal-être. pourtant, elle reste, prête à l’affronter. répliquer pour piquer à son tour. tenter de provoquer. jusqu’où ? aucune idée. dans le fond, solveig a dû mal avec les limites. quand elle se sera lassée sans doute. mais elle s’ennuie parfois tellement qu’elle peut aller très loin. elle reporte son attention sur michael quand celui-ci déclare que tout ce qui concerne junior le concerne aussi. elle lâche un rire moqueur. son attachement à son frère aurait pu être mignon, s’il n’en devenait pas flippant. solveig a toujours entendu dire que les jumeaux avaient un lien particulier, mais elle n’aurait jamais qu’il pouvait atteindre un tel niveau de possessivité. elle choisit de pas répondre mais il ne s’arrête pas là. il vient provoquer sa fierté, et ça, sol a bien dû mal à l’accepter. elle le jauge d’un air dédaigneux et lui fait remarquer qu’il est pathétique, car concrètement aucun autre mot ne pourrait le décrire mieux en cet instant. avec ses yeux vitreux qui illustrent les ravages de l’alcool et sa clope au bec tel le clochard du coin. sa réponse ne l’étonne pas. on dirait presque qu’il en fier. fier que les gens le qualifie de pathétique, de pauvre type. solveig est plutôt surprise par sa réaction, il ironise la situation. une nouvelle fois il choisit de la prendre de haut, de la faire passer pour cette fille qui ne sort que des évidences, des banalités. mais dans le fond, solveig elle est sûre qu’il est touché, qu’il n’est pas aussi cynique qu’il veut bien le prétendre. il a le regard fuyant, perdu dans l’océan qui les surplombe. premier signe qu’il est peut-être affecté par les paroles qu’elle vient de prononcer. « oui, je crois que t’en as quelque chose à foutre » elle réplique bien que la question soit parfaitement rhétorique. « sinon explique-moi pourquoi tu ressentirais le besoin de te prendre une murge tout seul dans ton coin ? » elle lance pour le faire rager un peu plus. et aussi parce qu’elle connaît ça, cette faiblesse de s’abandonner à l’alcool ou à la drogue pour se sentir mieux. le petit rail de cocaïne qui va permettre d’être plus joyeux, de supporter la journée, la soirée. l’adrénaline, les muscles qui se détendent, et le cerveau qui fait une pause. cette sensation de bien être qui dure quelques heures. un peu de répit pour faire taire tous les sentiments qui l’envahissent, les angoisses qu’elle voudrait refouler. puis elle décide de porter un dernier coup à son adversaire. si le sujet junior est si sensible, elle va l’exploiter autant que faire se peut. c’est avec un certain vice qu’elle prononce ces paroles, bien consciente de son attitude perverse, cette volonté de blesser qui la fait frémir. il s’arrête une seconde avant de jeter sa clope et de la saisir pour la pousser violemment en arrière. il lui fait mal, et elle sait qu’elle lui a fait du mal. elle étouffe un cri de surprise. elle manque de tomber, et tente doucement de retrouver l’équilibre. elle aurait voulu répondre quelque chose, ou bien faire quelque chose. comme prendre ses jambes à son cou, parce que clairement michael vient de péter un câble. au lieu de quoi il vient s’égosiller sur le fait qu’elle ne comprend rien, et qu’elle devrait bien se taire avant de dire quelque chose qu’elle pourrait regretter. or, si solveig ne fait pas la fière, il y a cette force inexplicable qui la pousse à répondre. elle a bien conscience qu’il est devenu incontrôlable, qu’il peut s’en prendre à elle physiquement, qu’il est bien plus fort qu’elle. solveig la filiforme, la brindille, toute en longueur. pourtant, elle déverse son venin, et lui fait comprendre que c’est son attitude qui fera fuir junior. elle n’en sait rien dans le fond, elle lui a lancé ses paroles juste dans le but de lui faire du mal, pour lui rendre la pareille. lui fait regretter d’avoir levé la main sur elle, sans avoir conscience que ce qu’elle vient de faire va lui coûter plus cher. il s’approche une nouvelle fois d’elle et la pousse encore, et même si cette fois, sol n’est pas vraiment surprise, il y met tellement de force qu’elle tombe à terre, sur les fesses, tentant de ne pas s’étaler de tout son long en posant son avant bras sur le sol. elle pousse à nouveau un cri de douleur, et reste sur le sol. et dans le fond, elle se fout bien de ce qui pourrait se passer par la suite. il pourrait la tabasser, là tout de suite, maintenant, elle n’en aurait absolument rien à foutre. peut-être même qu’elle le mériterait. « t’es qu’un salaud. » qu’elle lui lance alors qu’il s’approche d’elle pour lui hurler au visage de ne plus jamais oser parler de junior et lui. elle aussi se retient pour ne pas pleurer. pour ne pas craquer. mais solveig sait bien retenir, se contenir. elle a fait ça toute sa vie. alors elle soutient son regard, malgré une douleur à son coude, malgré la douleur de son fessier. ça dure quelques secondes. « t’es content c’est bon ? » elle fait en tentant de se relever. elle n’y arrive pas si simplement, le choc contre le sol a été violent. une fois qu’elle est debout elle remonte la manche de sa veste pour regarder l’étendue des dégâts. une légère brûlure avec un peu de sang. « t’approches plus jamais de moi michael, t’as compris ? » elle lui lance avec autant de dédain que possible. « je veux plus jamais voir ta tronche, t’es qu’un salaud. » elle ne cesse de répéter cette insulte. salaud, et lâche. « j’te jure que tu vas le regretter. » qu’elle lance sans avoir la moindre idée derrière la tête. c’est simplement pour ne pas perdre la face, pour ne pas s’avouer totalement vaincue alors qu’elle est perdue solveig, qu’elle a un peu peur aussi. même si elle refuse de se l’avouer. qu’elle n’ose même pas faire un pas, de peur que ses jambes lâchent. « casse-toi. » qu’elle dit en dernier recours. elle soutient toujours son regard d’alcoolique, et dans le fond elle espère que cette histoire va s’arrêter là.
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MessageSujet: Re: that's where you're wrong (michael)   that's where you're wrong (michael) EmptyLun 20 Mar - 17:24

Oui, je crois que t’en as quelque chose à foutre. Son coeur loupa un battement. Est-ce qu'elle savait ? Est-ce que c'était si évident que ça ? Est-ce que ce qu'il ressentait pour elle, cette attirance coupable, sautait aux yeux de tout le monde ? Il n'aurait pas pu imaginer pire configuration. Il se sentait se décomposer de l'intérieur et cherchait déjà tous les contres arguments qu'il pourrait lui sortir si jamais elle révélait haut et fort qu'elle savait pertinemment qu'il la trouvait attirante. Merde, merde, merde ! Non, il ne pouvait pas. La seule chose dont il avait le droit de penser c'était combien Bee lui manquait, mais certainement pas fantasmer sur une autre fille, ça c'était interdit. Jamais il ne s'autoriserait cela, plus jamais. Heureusement, elle enchaîna rapidement, et coupa court à sa paranoïa à deux balles. Sinon explique-moi pourquoi tu ressentirais le besoin de te prendre une murge tout seul dans ton coin ? Elle parlait du fait qu'il en avait rien à foutre qu'elle le trouve pathétique, qu'il en avait rien à foutre de tout le monde. Cela calma l'emballement de son coeur, il y eut une seconde de silence où il se contenta de la regarder avec trop peu de considération. Oh, si tu savais. Toi, jolie brune, parfaite, et insoumise. Si tu savais vraiment pourquoi il se murge tout seul dans son coin. D'une voix dégoulinante de haine, il répondit alors : Tu crois vraiment que mon plus gros problème dans la vie c'est ce que tu penses de moi ? Il se fichait d'elle, il s'en fichait vous entendez ? Il n'en avait clairement rien à foutre de ce qu'elle pensait, et si ce n'était pas le cas, il le crierait encore plus fort pour s'en persuader. Comment osait-elle prétendre être si importante pour lui? Comment osait-elle penser que tout ce que les gens pensaient étaient plus grave que la disparition de Bee ? Hein ? Michael n'arrivait même plus à réfléchir correctement, embrouillé par l'alcool, cette attirance qu'il n'expliquait pas et son désir de lui faire fermer sa gueule. Et tout ça, mélangé dans son esprit embrumé, finit par le pousser à bout. Il explosa et le jeta sur elle pour la pousser sur le sol. Il n'avait jamais été un type particulièrement violent, pas avec les femmes. Il se contentait de sortir de grandes phrases cassantes plutôt qu'utiliser ses poings. Mais il y avait quelque chose lui vrillait quand il était face à elle. Car il était en colère, contre lui. Il se sentait incroyablement coupable qu'elle lui plaise. Et la colère contre lui-même il n'avait jamais su la gérer. T’es qu’un salaud. S'égosilla-t-elle à même le sol. Michael ne cilla pas, il se contentait de la regarder sans la moindre expression sur son visage lessivé. Il savait bien qu'il avait passé les bornes, mais tant mieux. Tout ce qui pouvait l'éloigner d'elle était bénéfique pour lui. Qu'elle le haïsse, cela ferait peut-être taire ses pensées coupables. T’es content c’est bon ? Cracha-t-elle en tentant vainement de se relever. Michael ne lui porta évidemment pas une main secourable et se contenta de la regarder retomber lourdement sur le sol en grimaçant. D'une voix narquoise, répondit alors : Pas encore, j'commence. Il se voulait menaçant, il voulait tuer dans l'œuf la moindre petite parcelle de sympathie qu'il avait pu avoir l'un pour l'autre. Ne laisser que du ressentiment, ainsi, plus jamais elle ne viendrait hanter son esprit, elle et son visage parfait. Quand enfin elle réussit à se relever, elle regarda sur ses bras les marques de leur altercation. Michael ne se sentait pas coupable, devrait-il ? Il n'en savait rien. Des brûlures, des blessures, le cœur qui saigne, il connaissait. Il avait mal à en crever, mal comme jamais elle ne pourrait avoir mal et comme jamais il ne pourrait l'expliquer. Et, dans une démarche tout à fait égocentrique, il était incapable d'avoir pitié de la douleur des autres, car personne ne pourrait jamais comprendre la sienne. Il aimait que les autres soient aussi mal que lui, ainsi était-il peut-être moins seul. Voilà pourquoi ça le détruisait tellement de voir Junior avancer, sortir avec d'autres filles, se faire de nouveau ami. Comment son propre frère jumeau pouvait-il ne pas le comprendre ? Lui qui avait perdu Bee autant que lui ? Cette pensée lui glaça le sang. Mais Solveig le ramena bien vite à l'instant présent. T’approches plus jamais de moi Michael, t’as compris ? Un sourire moqueur fendit son visage. Comme si j'en avais l'intention ! Ca lui était arrivé de vouloir la voir, comme ça, un tiers de seconde, avant d'abandonner tout de suite l'idée. Si elle prenait la décision pour deux, ça ne serait que plus facile. Je veux plus jamais voir ta tronche, t’es qu’un salaud. Ça lui convenait parfaitement. Lui non plus n’avait pas envie de la voir, plus jamais, il se sentait dix fois plus mal après ça, à chaque fois. J’te jure que tu vas le regretter. Il aurait aimé rester aussi énervé qu’il n’était cinq secondes plus tôt mais en réalité ses yeux ne transpirait que de tristesse. Non il ne le regretterait pas, c’était la bonne chose à faire. Pour lui, pour elle.Une partie de lui voulait continuer sur sa lancée, le menacer davantage, lui faire peur une bonne fois pour toute, mais soudain interdit, fatigué, il se contenta de la regarder d’un air vide. Si tu l’dis. Indifférent. De toute façon, que pourrait-il encore lui arriver ? Rien de pire. Quand on est au fond du trou, on dit souvent qu’on ne peut que remonter. Non, il y a une deuxième option, celle de se laisser mourir dans cet endroit sombre et morbide et d’attendre, indifférent. Casse-toi. Ordonna-t-elle, à lui qui détestait qu’on lui dise quoi faire. Mais il ne releva même pas. Il haussa les épaules et tourna les talons, sans même s’excuser sans même chercher à se faire pardonner. Il ne voulait plus la voir, voilà tout.
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