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il est gay ▹ posts envoyés : 5420 ▹ points : 58 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : miserunt 666 (av+gif) ▹ avatar : sasha trautvein ▹ signe particulier : dents en vrac et sourire pété, yeux cernés, le nez qui saigne trop souvent et les mains toujours déglinguées.
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| Sujet: blame game (sevian) Mer 13 Juil - 16:51 | |
| Coin d'rue, fin d'soirée, Seven vide ses stocks et remplit ses poches. Les clients se succèdent alors qu'il se fume des joints, espérant vainement qu'ça pourra calmer sa rage, faire taire le brouhaha dans sa tête et apaiser l'brasier qui lui consume les tripes. Ça marche pas. Ça marche jamais et il le sait bien, la weed a jamais suffi pour l'apaiser. Il est au bord d'la crise de nerfs et ça s'voit, il tient pas en place, tellement qu'ses acolytes du moment se foutent un peu d'sa gueule. Il tourne en rond, tape du pied, bouge les mains comme s'il avait sa batterie en face de lui. Il trouve que ça pour s'tenir occupé. Il bat le rythme frénétiquement et on dirait un illuminé, mais il sait pas quoi faire d'autre pour s'empêcher d'craquer. Il est pas bien. Il a presque l'air d'un junkie en manque et c'est p't'être pas si éloigné de la vérité – c'qui manque, c'est Dam. Dam qui s'est cassée sans s'retourner, l'abandonnant comme un con sur la plage. Dam qui s'est transformée en vipère pour lui cracher à la gueule, encore et encore. Dam qui a avoué l'avoir trahi, puis qu'est partie en courant comme une putain d'lâche. Il digère pas. Il s'en remet pas. Tellement vexé, tellement blessé qu'il a riposté. Il lui a fait l'même coup qu'à Samih, mais en pire. Il a menacé la moitié des dealers d'la ville, a soudoyé le reste. Tout pour qu'elle puisse pas avoir sa came. Tout pour qu'elle soit dans l'même état de manque que lui, qu'elle souffre comme lui, qu'elle crève comme lui. Tout pour se venger. Ils se sont plus vus depuis, il s'est démerdé pour l'éviter et il a envoyé chier tout l'monde. Toute la bande. Barbra a posé la question et a récolté la tempête, Joe a fait une vanne et c'est parti en vrille, Trix a ricané et s'est faite pourrir, Jimmy l'a simplement regardé et Sev a explosé. Qu'ils aillent tous s'faire foutre. Qu'elle aille se faire foutre. Qu'elle aille fricoter avec les Kids puisque visiblement, ça la dérange pas d'leur rendre service. Il aurait jamais dû lui faire confiance, il le sait pourtant qu'il faut jamais rien confier aux drogués – les vrais, les purs et durs, les comme Dam. Faut rien leur dire parce qu'ils finissent toujours par vous trahir. Il a voulu y croire, parce qu'il s'dit qu'elle est mieux qu'les autres et qu'il a vu derrière ses pupilles dilatées. Il s'est planté. Il lui a montré où il planquait son stock et v'là le résultat, elle a pioché dedans pour en refiler à Samih. L'pire c'est que c'était même pas à lui personnellement, c'était la réserve des produits à vendre. Alors il a dû payer lui-même pour pas s'foutre dans la merde avec son boss et c'est l'pire des affronts – il a payé une dose à Samih Scully. Il a fait un cadeau au pire des bâtards, parce que Dam a jugé bon de lui balancer un sachet. Il s'vengera de l'irlandais ça fait pas un doute ; c'est même un miracle qu'il y soit pas encore allé, mais ça finira par arriver et il le sait. Mais Damian, putain. Damian a osé. Damian a merdé. Damian l'a abandonné.
Le stock a presque fini de s'écouler mais il supporte plus d'rester là, à voir défiler des putains d'camés. Il peut plus. Il la voit dans chaque fille paumée qui lui tend un billet et ça l'rend dingue, il va finir par péter les plombs et faire un carnage. C'est pas l'moment. Pas maintenant. Pas sur ces gens. Alors il s'tire, laissant tomber ses collègues qui lui demandent de venir les retrouver plus tard. Il a aucune envie de s'amuser mais il dit oui quand même, parce qu'à défaut de s'marrer il pourra au moins se foutre la tête à l'envers. Et il traîne des pieds à travers tout l'quartier, accompagné d'un nuage de fumée dont l'odeur ne trompe pas, les yeux déjà rouges mais la colère toujours palpable dans ses doigts qui tremblent. Il a besoin d'un truc plus fort. Il va prendre un truc plus fort. Il va s'défoncer jusqu'à tout oublier ; tous ces enculés de Kids, les Yobbos aussi, leur guerre merdique, sa famille, comment il s'appelle et où il habite, la couleur des yeux de Dam et la sensation d'leurs carcasses l'une contre l'autre. Il veut tout effacer, quitte à s'en niquer les neurones. Et il a presque peur qu'ça ait déjà commencé quand il arrive devant chez lui. Il sait plus combien d'bédos il a fumés, mais il sait que c'est pas assez pour halluciner. Pourtant ça peut être que ça. Y a Dam, étalée par terre devant sa porte. Ça peut pas être vrai, si ? Non. Non, c'pas possible. Il se frotte le visage et lâche un soupir quand il voit qu'elle est toujours là et qu'elle a pas bougé. Merde. C'est pas une illusion d'optique, alors. Qu'est-c'qu'elle fout là ? Qu'est-c'qu'elle lui veut ? Pourquoi elle fait semblant d'être morte ? Ça commence déjà à l'énerver, tout ça. « Arrête tes conneries. Debout, casse-toi. » Ça fait un écho avec leur dispute dans le sable, avec les derniers mots qu'il lui a adressés avant d'la regarder lui échapper. Ça fait une pique dans son myocarde mais il garde la tête haute, restant à une distance de sécurité. Il ose pas s'approcher. Il a trop peur de se cramer. « Dam putain, j'rigole pas. DÉGAGE. » Elle bouge toujours pas. Elle a visiblement décidé d'le prendre pour un con, et il va sérieusement finir par péter les plombs. « J'TE FILERAI RIEN, TIRE-TOI PUTAAAIN ! » Après tout, si elle est venue là, c'est qu'elle doit être désespérée. Il est sûr qu'elle est venue pleurer pour qu'il lui file une dose, pour qu'il ait pitié et qu'il lève la sanction. Elle peut toujours courir si elle croit qu'ça va marcher. Il cédera pas. Il a trop la rage, trop les nerfs, trop la mort dans l'âme. Il lui en veut tellement qu'il a juste envie d'savoir qu'elle souffre. Mais c'est compliqué si elle continue d'jouer au paillasson. Il perd patience et il finit par s'approcher en continuant de gueuler, parce qu'il a plus aucune envie d'la ménager. « ALLEZ MAIS LÈVE TOI, TU CASSES LES COUILLES LÀ ! » Il se baisse pour la choper et la forcer à se mettre sur ses pieds, mais il est stoppé dans son élan. Elle bouge vraiment pas. Elle a les paupières closes et le teint blême, aucune expression sur le visage. On dirait qu'elle est morte. « Merde... Dam ? » Il lui tapote la joue doucement mais elle réagit pas, elle ouvre pas les yeux. Il commence un peu à paniquer, jusqu'à ce qu'elle ait la poitrine qui se soulève, signe qu'elle respire toujours. Soulagement – au moins, elle est vivante. Juste inconsciente.
Tant bien que mal, il s'redresse et il la prend dans ses bras, pestant intérieurement parce qu'elle est trop lourde. Elle a beau être toute maigrichonne, là, c'est un poids mort. Il se bat contre la serrure quelques secondes, lâchant un flot de jurons au passage, avant d'finir par ouvrir la porte et s'engouffrer chez lui. Il pose Dam sur le pieu qui trône au milieu du studio, avec autant de délicatesse que possible – c't'à dire pas beaucoup, mais il a essayé et c'est déjà pas mal. Et maintenant, il fait quoi ? Il sait pas. Il a pas trop envie de l'emmener à l'hôpital sans savoir c'qu'elle a, ça risquerait de foutre tout l'monde dans la merde selon ce qu'ils lui trouvent. Manquerait plus qu'elle se fasse interner de force en cure de désintox ou truc du genre. Il est pas médecin mais il se dit que c'est forcément en lien avec ça, p't'être qu'elle s'est évanouie parce que son corps supportait plus le manque ? Il en sait rien. Il songe à appeler Zoe pour qu'elle vienne l'aider, et puis il se ravise. Si c'est grave, elle voudra l'emmener aux urgences et ce sera un retour à l'option numéro un. Mais en même temps, si c'est grave, il peut pas la laisser crever. Putain. C'est trop compliqué pour lui, les casse-tête comme ça. Il sait pas comment gérer la situation alors il s'met à arpenter son studio, comme s'il pouvait trouver quelque chose pour lui donner la solution. Et c'est tellement p'tit qu'il tourne juste en rond, piétinant tout c'qui traîne par terre. Faut qu'il la réveille. Faut qu'elle ouvre les yeux, sinon il va finir par devenir complètement fou. Alors il la porte à nouveau, l'emmenant jusqu'à la salle de bains. Il la fait rentrer dans la cabine de douche, manquant de tomber sur elle au passage. Elle a les jambes qui traînent dehors mais c'est pas grave, ça fera l'affaire. Et c'est sûrement pas l'idée du siècle mais à part la gifler jusqu'à ce qu'elle se réveille, il voit pas mieux qu'une bonne douche froide. Et il préfère quand même éviter d'la cogner. Alors il allume l'eau et il fout le jet sur elle, commençant par ses cuisses pour remonter jusqu'à son visage. Il a l'impression d'la voir plisser les yeux et son cœur manque un battement. « Dam ? » Il continue de l'asperger un peu et il est presque sûr qu'il l'a vue bouger, alors il lâche le pommeau et se fout à genoux pour s'approcher d'elle. Il s'fait mouiller aussi au passage, et il grogne en arrêtant l'eau, se faufilant dans la cabine à son tour pour être près d'elle. Il écarte les longues mèches brunes qui se sont collées à son front avec l'eau, glissant sa main le long de son visage jusqu'à son menton, sans la quitter des yeux. « Dam ? P'tain, tu m'entends ? » Miracle. Elle a les yeux qui s'ouvrent et il a un immense sourire de soulagement qui étire ses lèvres le temps d'une seconde. Puis il disparaît, alors que Sev s'écarte un peu d'elle, comme si l'fait qu'elle soit réveillée faisait remonter toutes les barrières hissées par leur engueulade. « Tu peux t'lever ? » Qu'il demande, sortant lui-même de la douche, ses fringues mouillées dégoulinant sur le carrelage. Il la jauge d'un air fermé, s'efforçant de n'rien laisser paraître. Mais dans l'fond, il a jamais été aussi heureux de croiser son regard. Pendant une seconde, il a cru qu'il l'avait perdue pour de bon. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: blame game (sevian) Jeu 14 Juil - 21:52 | |
| T'es là, mais pour tout dire t'es pas vraiment là. T'arpentes les rues depuis des jours, des plus miteuses aux plus somptueuses que tu connais, parce que tu cherches Mari et Cookie. Ça fait des lustres vous vous êtes pas vus, que vous avez pas fêté, qu'vous vous êtes pas éclaté. Ça fait des jours tu t'promènes, le teint terne, les cernes qui trahissent ta fatigue. C'est vrai, t'arrive plus à dormir. T'es comme un bébé à qui on aurait pas chanté sa berceuse, un gosse à qui on essaie d'changer ses habitudes pour le faire grandir. La nuit tu restes réveillée, là sur ton lit, t'es assise et tu dis rien. Tu r'gardes le vide de ton appartement, et puis tu fais d'l'insomnie. Tu vois les heures passer, t'entend tes vieux voisins baiser, tu r'gardes le soleil r'monter dans l'ciel et ça t'donne espoir qu'un jour, tu vas p't'être finir comme lui. Remonter la pente, rayonner, prendre toute la place, apporter d'la joie. Ouais, le soleil est ton but à atteindre, et sans Cookie et Mari pour t'épauler, tu y arriveras pas. C'est d'l'a faute à ce sale con de Seven, aussi. Depuis la soirée au château, où la princesse a abandonné son prince sur la plage, lui annonçant son horrible secret, son acte irréparable, sa trahison. Tu l'regrettes un peu maintenant, t'aurais du croire ses menaces, t'aurais dû t'méfier, t'aurais dû savoir. Savoir que Seven aurait pas peur d'le faire, qu'il oserait. Et qu'il répondrait pas à tes messages, pas parce que c'est un connard, mais parce que t'as merdé. Quoi qu'ça sert un connard par c'qu'il fait, ce crapaud. Tu r'penses à tout ça dans ton appartement, tu fais les cents pas, même si tu restes dans une pièce grande comme ta gueule. Tu t'ronges les ongles, tes mains tremblent, tes yeux sautent. Depuis combien de temps ? Tu sais pas, ça fait tellement longtemps t'es comme ça qu'on dirait que ça fait depuis toujours. Tas envie d't'arracher les cheveux un par un, et les sourcils, et tout ton linge, puis d'hurler à pleins poumons. Ton cœur il bat tellement fort qu'il va transpercer ta poitrine, la déchirer, comme chaque fois qu'tu repenses à ta dispute avec Sev. Tu vas péter un plomb. T'essaies de respirer, ça marche pas. T'exploses. Tu fonces dans la cuisine, tu vides les tiroirs au sol. Tu marches pieds nus à travers ces couteaux et ces fourchettes, tu vides tes armoires, tu balances tout au sol. La seule poudre que tu trouves c'est celle des assiettes brisées au sol. P'TAIN. Ça sert à rien d'rester ici, t'étouffes. Tu sors en trombe d'ton appartement, sans rien, les pieds nus. Tu dois r'trouver tes amis.
Tu sais pas trop par où commencer ta quête, d'autant plus que t'as déjà essayé plusieurs quoi. Tu décides de marcher un peu, r'tourner dans le coin où y'a le plus de dealers. Des ruelles miteuses, que personne ose fréquenter tant qu'ils sont pas dans l'même état qu'les murs des bâtisses qui longent le sol. Toi, t'es rendue à un point où tu t'en fiches. Tu fonces dans cette ruelle, tu t'enfonces dedans comme tu t'enfonces dans ta vie. Il est loin d'ton soleil remontant, dans la pénombre d'ce tunnel de la mort. Tu r'gardes partout, les gens remarquent tes pieds nus et semblent rire. P'tain, il voit pas ta détresse ? Tu t'tiens la tête entre les mains, jusqu'à temps que tu l'vois. Ce mec à qui t'a déjà demandé. Tu cours vers lui, mais il semble d'éviter. Tu fais si peur que ça ? J't'en supplie, oublie Sev et r'garde moi ! Il te dévisage, portant une attention particulière à tes pieds nus, qui sont maintenant noirs de saleté. J'peux rien pour toi, désolé. T'aurais envie d'pleurer, puis de le tuer. Sauf que c'est pas toi. 'Fin, pour le truc d'le tuer du moins. Il te pointe d'un coup d'tête derrière lui. Y'a un mec là-bas, par contre j'crois pas qu'il est fiable. Tu prends même pas la peine d'écouter ses conseils qu'tu cours vers ce mec, caché dans la pénombre, au bout du tunnel. HEY TOI! Il s'retourne, t'es essoufflée. À c'qui paraît, tu pourrais m'refiler un p'tit truc ? T'es consciente que t'as l'air désespérée, et t'es consciente que l'gars va en profiter. Sauf que toi tu veux juste profiter du moment qui va suivre, du plaisir qu'tu vas vivre. 100$ le sachet. Tu balances l'argent par sa tête et t'attrapes le sachet de Cookie qu'il te tend. P'tain qu'il est p'tit, ce sachet, mais il va être si bon. Tu t'prends une sniffe là, comme ça, en plein milieu d'la rue. T'as fait ta première ligne sur ton doigt, maladroitement, et fait de-même pour la deuxième. Sauf que là, ça va pas. Tu t'sens toute drôle, tout tourne. Tu r'marques que le gars a disparu, tu sais pas où. Tu titubes, t'as de la difficulté à marcher droite. Sauf que tes pieds ils savent où ils vont, ils savent où t'amener. Comme s'ils te ramenaient à la maison, là où tout va mieux. Tu rentres dans un bloc d'appartement, tu tombes dans les marches tellement qu'tu vois plus clair. Malgré tout, tu comprends où tout cela t'a amené. Chez lui. Celui qui t'aidera à te sentir mieux. SEV ! Tu continues d'monter les marches à genoux, on dirait qu'le monde tremble et veut t'faire chavirer. À croire qu'on veut vraiment te voir tomber. T'arrives devant sa porte, celle de ton sauveur. Tu tapes dessus, encore à genoux. SEV S'TE PLAIT ! Tu gerbes devant chez lui tellement ça t'demande de l'énergie, appeler à l'aide. Sale con. Tu t'sens tomber vers l'arrière, t'aimerais crier mais t'as plus d'force. Sev... Tu marmonnes, tes yeux s'ferment tout doucement, t'entends plus rien. C'est comme si tu t'endormais, que tu t'envolais.
Tout est noir.
De l'eau. Des gouttes qui glissent le long de ton visage, ça t'rafraîchit. T'entends ton nom, comme si ça résonnait en toi, au fond d'toi. Comme si tu t'rappelais pour retomber sur terre, comme si tu voulais t'sauver. Tout ça fait sauter tes paupières, pendant quelques minutes. Y'a des mains qui viennent flatter ton visage, le caresser pour chasser les mèches mouillées qui le recouvrent. Ça t'fait frisonner, parce que ces mains, tu les reconnaîtrais partout. Cette façon de débarrasser ton visage d'la merde qui le cache, y'a qu'une personne qui peut faire ça. Puis tu finis par les ouvrir, tes yeux. Difficilement, mais tu l'fais. T'essaies d'observer l'endroit où tu t'trouves, mais y'a que lui que tu vois. tu t'retrouves devant un Sev effrayé, un Sev qui peur, dans une pièce tu sais pas où. C'est la première fois qu'tu vois ce regard chez lui, qui t'regarde comme si tu v'nais de te faire happer par une voiture, comme s'il te pensait morte. Et ça t'fait peur du coup, parce que tu comprends rien à la situation. Tu fous quoi chez lui, alors qu'vous vous parliez plus ? Tu penses à tout ça, t'es confuse. Sauf que tu remarques son sourie. Il te sourit, rapidement et discrètement, mais il le fait. Et ça t'fait chaud au cœur, parce que ça t'rassure. Cependant d'un coup, comme si t'étais toxique, comme si t'étais un monstre, il s'écarte. Il doit s'rappeler des horribles choses qu'tu lui as balancé. Sale conne. Tu peux t'lever ? Tes yeux sont p't'être ouverts, tu t'sens encore toute drôle. T'arrives pas à bien comprendre sa phrase, comme tu cherches à comprendre la vie depuis vingt-deux ans déjà. Hmm ... que tu t'contentes de faire, sans broncher, sans être capable de dire un mot. C'est comme si parer t'épuisais trop, te d'mandait trop d'efforts. T'as comme un mauvais goût dans la bouche, qui entraîne une mauvaise sensation au niveau d'ta cage thoracique. Tu pensais qu'c'était la présence de Sev, mais t'as à peine le temps d'tourner ta tête pour éviter tes jambes que tu gerbes dans le fond d'sa douche. Tu comprends pas c'qui s'passe, y'a ton prince qui t'regarde et t'aimerais te lever, mais t'y arrives pas. Non. que tu marmonnes, en posant ta tête sur le mur de la douche. Elle est trop lourde pour qu'tu la supportes, même si elle est souvent vide de jugement et de moral. J'fais quoi ici ? Tu fermes les yeux, t'as juste envie de t'endormir, parce que tu t'sens pas bien. Pourtant, y'a Sev qui est devant toi. Et il devrait être la personne qui t'aide à t'sentir mieux, mais t'y arrives pas. Le monde à l'envers quoi. |
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| Sujet: Re: blame game (sevian) Ven 22 Juil - 3:34 | |
| C'est étrange de voir Damian comme ça. Pourtant, Sev, il était persuadé d'l'avoir déjà vue dans tous ses états ou presque. En bien, en moins bien. Dans l'euphorie, dans la déprime, dans la colère, dans la joie, dans la douleur, dans le calme. Ils passent tellement de temps scotchés ensemble qu'il en est devenu trop sûr de lui, trop persuadé d'la connaître par cœur, trop convaincu qu'ils ont plus rien à s'cacher. Faut croire qu'il s'est planté. Faut croire qu'il reste plein d'trucs qu'il soupçonne pas, plein d'choses qui lui échappent encore. Mais là, à la voir comme ça, étalée par terre, il prend du recul. Quand elle a avoué sa trahison, il s'est dit que c'était ça, l'pire truc qui pouvait leur arriver. L'pire truc qu'elle pourrait lui faire, l'pire truc qu'elle avait en stock pour lui. Sa plus belle arme, balancée droit dans sa cage thoracique ; projetée à travers sa chair, explosant ses côtes pour arriver jusqu'à son myocarde et l'empoisonner. Mais non. Non, ça c'était que dalle. Rien comparé à c'qui est en train d'se passer. Rien comparé à sa carcasse inanimée, étalée devant son perron comme un cadeau dégueulasse, accompagné d'une flaque de vomi. Pendant une seconde, il croit qu'elle est morte. Il croit qu'elle s'est étouffée dans son vomi, et qu'elle a crevé. Seule, là, par terre. Dans la crasse, dans l'angoisse. Devant chez lui – à cause de lui. C'est la panique. Il flippe. Et puis elle respire. Elle donne signe de vie et l'enclume qui semblait écraser l'cœur de Sev disparaît, remplacée par une vague de soulagement. Mais il est vite rattrapé par la réalité, obligé d'porter la princesse cabossée, qui semble pas prête de revenir parmi les conscients. Tellement qu'la peur l'assaille une seconde fois, alors qu'elle est là, étalée sur le pieu sans bouger, avec son teint cireux et ses yeux cernés. C'est sa faute. Il la regarde et il peut pas s'empêcher de s'dire que c'est sa faute, si elle est comme ça. Et ça l'fait vriller. Il a envie de péter les plombs, tout casser autour de lui et aller la secouer jusqu'à ce qu'elle se réveille. Jusqu'à ce qu'elle ouvre les yeux et qu'elle s'mette à rire, en lui balançant que c'était une blague et qu'il est trop con. Elle aurait raison. Il est con, ouais. À tourner en rond sans savoir quoi faire, sans savoir comment sortir de c'merdier et la récupérer. C'est moche, de devoir en arriver là pour s'rendre compte qu'il est allé trop loin. Qu'il aurait pas dû. Il est qui, pour lui faire un coup pareil ? Pour lui couper tout accès à la drogue ? Il est rien. Ni son boss, ni son frère, ni son mec. Rien. Rien d'plus qu'un espèce d'enfoiré, qui supporte pas d'la voir lui échapper, au point de faire un coup d'pute dans l'espoir de la contrôler. Et v'là le résultat. Il contrôle rien du tout, l'abruti. Pas même ses mâchoires qui se contractent trop fort, ses sourcils qui se froncent à lui en creuser des rides, ses doigts qui se crispent pour pas trembler. La situation lui échappe totalement et tout c'qu'il peut faire, c'est improviser en essayant de pas perdre tous ses moyens. Et c'est franchement loin d'être gagné.
Une fois dans la douche, Seven fait complètement abstraction de l'eau gelée qui l'éclabousse quand il asperge Dam. Il s'en fout, c'est pas important tout ça – tout c'qui compte c'est elle. Faut qu'elle s'réveille. Faut qu'elle revienne. Faut qu'elle soit là, avec lui. Elle a pas l'choix. Y a pas d'autre option. Et p't'être bien qu'elle le sait, p't'être bien qu'elle a senti sa détresse, qu'elle a capté son hurlement intérieur. Elle cligne des yeux et Sev a l'impression de s'remettre à respirer après une apnée qui a duré une éternité. Elle le regarde avec cet air confus, désorienté, presque effrayé. Et lui, il sourit. Parce qu'elle est là. Elle est là et y a tout qui revient en place, l'monde recommence à tourner. Et avec lui les souvenirs, l'amertume, la rancœur. Ça le heurte de plein fouet, tellement qu'il est obligé de s'éloigner, s'lever, s'échapper. Afficher un masque froid pour s'protéger. Il lui demande si elle peut s'redresser elle aussi, comme s'il était prêt à la raccompagner à la porte sans préavis, la foutre dehors maintenant qu'elle est officiellement revenue à la vie. Comme si toute son inquiétude avait laissé place à la rancune. « Hmm... » Visiblement, elle est pas encore tout à fait là. Elle a l'air encore à l'ouest, pas tout à fait consciente, un peu paumée. Plus que d'habitude, s'entend. Et il la voit tourner la tête, se plier en deux, avoir un soubresaut. Elle vomit, là, comme ça, dans le fond d'la cabine de douche. Sev fronce le nez en la regardant faire, un peu dépité qu'elle ait été obligée d'faire ça là où il se lave. Et puis il soupire, parce que t'façon, c'est pas la première fois qu'il la voit vomir. Probablement pas la dernière non plus. Ça fait partie du contrat, quand on s'partage le poison pour tripper ensemble. « Fait chier. » C'est plus pour la forme qu'autre chose. Il foutra un bout coup de jet d'eau, jusqu'à ce que tout disparaisse. Mais vu l'état d'la donzelle, elle a pas encore l'air prête à tenir sur ses pieds et avancer jusqu'à la sortie. Lui qui s'est évertué à l'éviter pendant des jours et des jours, le v'là coincé à ses côtés. « Non, » qu'elle croasse d'un air absent. Ça confirme bien ce qu'il pensait. Elle peut pas s'lever. Va falloir s'en occuper. Alors il lâche un autre soupir, prenant appui sur son lavabo avec un air vaincu. « Bon. Bah j'vais t'aider. » Il dit ça comme si c'était la pire sentence de l'univers, comme s'il venait de s'auto-condamner à mort. Sûrement qu'y a un peu de vrai là-dedans.
Dans un énième effort, il l'aide à s'mettre debout, enroulant un bras autour de sa taille et l'autre derrière ses genoux, la faisant basculer en arrière pour la porter contre lui. « J'fais quoi ici ? » Non mais elle se fout d'sa gueule, là ? Dites-lui qu'elle se fout d'sa gueule, s'il vous plaît. Du coin de l'œil, il lui lance un regard noir avant d'grincer des dents, secouant doucement la tête de gauche à droite. Il la pose à nouveau sur le lit, avec beaucoup moins de délicatesse cette fois-ci. Tant pis. Il est trop agacé pour prendre la moindre précaution. « C'est une putain d'blague ? » Il la dévisage comme s'il attendait une réponse, un frisson traversant sa colonne vertébrale. Trempé à l'eau glacée, y a ses fringues qui lui collent à la peau et qui lui foutent la chair de poule. Alors il finit par s'détourner, ôtant son t-shirt et plongeant le nez dans un tiroir à la recherche d'un truc de rechange. En vérité, c'est surtout une échappatoire. Pour plus la voir. Mais il tient pas. Il se tourne à nouveau, écartant les bras, sa colère commençant à remonter à la surface. « C'est toi qu'est venue ici. J't'ai trouvée échouée devant la porte comme une bête crevée. » Il lâche un ricanement, à mi-chemin entre le cynisme dégueulasse et l'exaspération la plus totale. Et puis il enlève son pantalon, se détournant une fois de plus de Damian. Il continue de chercher d'autres vêtements, mais il est tellement énervé qu'il se contente de les jeter par terre un par un. Alors il s'arrête, agrippant ses doigts au meuble, restant dos à la droguée. Sa droguée. « Pourquoi t'es venue là t'façon ? Tu pouvais pas aller agoniser ailleurs, hein ? » Ça pue la méchanceté. Mais c'est juste parce qu'il est blessé. Soulagé. Inquiet. Énervé. Paumé. Complètement paumé, ouais. Il chope des fringues au hasard, les enfilant rageusement – et il a l'air débile, à galérer parce qu'il est encore humide et qu'ça a du mal à passer. « PUTAIN. » Faut qu'il respire. Faut qu'il se calme, ou ça va repartir comme l'autre fois. Elle est là, certainement aussi paumée que lui, à l'regarder comme un merlan frit. Et elle a l'nez qui se met à saigner. Alors il chope le rouleau d'essuie-tout et le lui balance, pointant son visage du doigt. « Tu saignes. Garde la tête penchée en avant en attendant qu'ça passe. » Puis il passe une main dans ses cheveux, eux aussi un peu mouillés, les tirant vers l'arrière en essayant de réguler son rythme cardiaque. C'est pas super concluant. Tellement pas, qu'il s'approche d'elle d'un coup, soudainement trop près pour que ça soit politiquement correct. Il plonge ses prunelles dans les siennes et il garde le silence, l'analysant quelques secondes. Bordel. Pupilles dilatées. Nez qui saigne. Désorientation. Teint blême. Nausée. Perte de conscience. S'il croyait au début qu'elle était juste victime du manque, il voit bien que là, c'est autre chose. Elle a pris un truc. Et y a la rage qui monte aux veines de Sev, le faisant perdre tout le calme qu'il s'efforce de retrouver depuis tout à l'heure. « Tu t'es défoncée. » C'est même pas une question. Juste une constatation, prononcé sur un ton tellement sombre que ça en deviendrait presque flippant. « T'as pris quoi ? » Mais il lui laisse pas le temps d'répondre, se reculant aussi vite qu'il est arrivé, faisant un tour sur lui-même avant de l'observer à nouveau. « C'EST QUI LE CONNARD QUI T'A FOURNIE ? J'VAIS L'NIQUER. DONNE-MOI SON NOM, DAM. DONNE-LE MOI OU J'TE JURE QUE J'PÈTE UN CÂBLE. » Comme si c'était pas déjà fait. Il s'est mis à gueuler d'un coup, tellement fort que ça résonne dans les murs. Il se blâmait mais c'est même pas sa faute au final – bien sûr que si pourtant, s'il avait pas fait ça, elle aurait pas eu besoin de prendre de la merde. Mais il préfère s'dire qu'il y est pour rien. C'est plus facile à supporter. Le déni, y a rien d'mieux. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: blame game (sevian) Mar 26 Juil - 22:35 | |
| T'arrives pas à l'croire. C'est comme si t'étais un d'ses nouveaux films, de ceux qu'on voit pas venir la fin. Ceux qui nous laissent sur notre haleine, ceux qui nous donnent envie d'gueuler et tout casser. Ceux qui nous font croire une histoire, qui nous font croire à ses personnes, puis qui nous font regretter nos choix. Comme si la vie le faisait pas assez. T'as l'impression de regarder un d'ces films, de mater ce film depuis des jours. Sauf que la vérité, la triste vérité, c'est que c'est pas l'cas. C'que tu mates, c'est ta vie. Ta triste vie qui déroule devant toi, qui t'parait irréelle, qui t'parait fausse. Parce que ça t'prend par surprise, comme un coup d'poignard direct dans l'coeur : il traverse ta cage thoracique ce salaud puis t'poignarde froidement. Et là tu parles plus de c'poignard, t'es plus dans les métaphores. Tu parles de Seven. Oui, ce salaud. Celui qu'tu compares à un poignard, celui qui t'fait l'même effet parce qu'il te saigne à froid. Il t'empêche d'avoir ta dose et il sait qu'tu fais des conneries quand t'es en manque. C'est fou comment parfois, les personnes pour qui on s'prendrait une balle en plein cœur sont ceux qui appuient sur la gâchette. Ceux qu'on sauverait des tourmentes d'la mer sont ceux qui finissent par nous noyer. Parce que c'est c'qu'il fait avec toi, ce con. Ce Seven. Il t'entraîne dans l'fond pour ensuite te laisser toute seule, alors qu'il sait qu't'as peur. Et qu't'es fragile. Tout est à cause de lui, c'est à cause de lui qu't'as pris cette merde. Que t'as pris n'importe quoi, pour te sentir n'importe quand, ne serait-ce qu'un court instant. Sauf que t'as merdé. Et c'est pour ça qu't'as marché - ou plutôt titubé - jusqu'à chez Sev. Au début pour le tuer, ce connard. Lui montrer qu'il gâche ta vie avec tout c'qu'il fait. Sauf que plus tes pas s'rapprochaient d'lui, plus tu savais qu'en vérité y'avait qu'lui pour te sortir de cette merde. Autant qu'il pouvait t'y entraîner. Et puis du coup t'as gerbé devant lui, avant t'tomber dans l'noir. Comme pour lui dire, '' Hey Sev, j'suis p't'être morte par ta faute, alors voilà l'cadeau, j'te gerbe dessus. '' Pour qu'il sache c'que tu penses, pour qu'il voit c'qu'il pense.
T'as été dans l'noir un long moment. Apparemment, un long moment. Pour toi, ça n'a duré que le temps d'un clignement d'yeux. Le temps d'te replacer, le temps d'tout arranger. Sauf que t'as compris qu'ça faisait un moment quand t'as vu Sev, paniqué, penché près de toi dans cette douche. T'as vu dans ces yeux qu'il avait imaginé l'pire, qu'il t'avait cru morte et c'est un peu c'que tu recherchais. Le faire sentir mal pour c'qu'il t'infligeait. Sauf qu'il s'était redressé aussitôt, se rappelant d'ta trahison. Tu gerbes encore dan le fond de sa douche, qui est déjà assez crasse non seulement de saleté mais de toi aussi, puis tu sais qu'ça le dégoûte, parce qu'il jure comme il a l'habitude de faire. Comme il a l'habitude d'te voir gerbé, p't'être aussi parce qu'il a pas encore compris c'qui s'passe. Toi non plus d'ailleurs, c'est comme si en clignant des yeux tu t'étais réveillé dans un autre monde. T'es confuse, p'tain. Il te demande si tu peux t'lever et tu marmonnes à ton tour ta réponse, parce que c'est l'plus fort qu'tu peux parler. Écrasée dans le fond d'la douche, tu t'fais toute petite, t'essaies de pas trop t'imposer pourtant que c'est déjà fait. Bon. Bah j'vais t'aider. T'aurais envie d'lui dire de pas te toucher, d'te laisser là. Qu'il a qu'à faire comme si de rien n'était, comme si t'existais pas et qu'tu valais rien, parce que c'est clairement c'qu'il devait penser depuis votre dispute sur la plage. I te soulève en posant un bras contre ta taille et l'autre derrière tes genoux, pour te tenir près de lui. T'essaies d'le repousser tout, mais t'es trop faible et tu ressembles plus à un enfant qui gesticule qu'à une femme qui veut pas s'faire toucher par un connard. Touche-moi pas. Tu marmonnes, tu sais même pas s'il a entendu. Tu regrettes aussitôt tes paroles une fois qu'elles sont sorties, parce qu'en sentant sa chaleur à nouveau près d'toi, t'as l'impression de revivre ce moment à la plage, avant qu'tout bascule, avant qu'tout tombe à l'eau.
Ce moment qu't'appréciait prend fin alors qu'tu demandes à Sev c'que tu fais ici et qu'il te balance sur le lit comme si t'étais pas importante. Comme il t'a jeté aussi facilement loin d'lui, loin d'sa vie, loin d'votre p'tit monde que vous étiez en train d'vous créer sur cette plage. C'est une putain d'blague ? T'écoutes d'une oreille, mais t'es trop faible pour tourner la tête vers lui, le regarder dans les yeux et lui dire que c'est lui, la blague. Tu t'contentes de te recroqueviller sur le lit, te replier sur toi-même, ton linge te collant à la peau parce qu'ils sont trempés. Ta vision est encore floue, mais tu remarques du coin d'l'oeil Sev qui se change. Et si t'avais pu, si t'avais pas été aussi mal en point, t'aurais retourné ton visage un peu plus pour mieux l'voir, mieux l'admirer. Mais tu continues de cacher ton visage dans l'oreiller, gênée. C'est toi qu'est venue ici. J't'ai trouvée échouée devant la porte comme une bête crevée. Et là il émet un son, un ricanement qu'tu connais d'sa part, qui trahit son manque de patience. Tu remarques qu'il n'a plus que son caleçon sur le dos et qu'toi aussi, t'aimerais avoir la chance de te changer. De te débarrasser d'ce linge qui sent l'vomi et la mort que t'as frôlé. Tu hausses les épaules, parce que tu sais pas quoi répondre, parce que t'as pas envie. Tes paupières sont lourdes, t'as envie de dormir. Pourquoi t'es venue là t'façon ? Tu pouvais pas aller agoniser ailleurs, hein ? Là tu l'sais qu'il est en furie, ton prince. Il avait pas envie d'te sauver, ce soir. J'suis désolée. C'est tout c'que tu trouves à dire, parce que même si tu voulais l'faire sentir mal, à présent c'est toi qui l'est. Il a le don d'te faire retomber sur terre, de te faire réaliser tes enfantillages. Il échappe encore un juron en tentant d'enfiler son linge sec pendant qu'tu te retournes sur le lit. Sauf que là, tu sens un truc sur ton visage. Et tu t'redresses, réalisant qu'ton nez saigne. Comme ton cœur quand tes yeux s'posent sur Sev, il saigne. T'essaies de rattraper les gouttes dans les paumes de tes mains, parce que tu veux pas encore plus salir son appart. Mon nez... Tu saignes. Garde la tête penchée en avant en attendant qu'ça passe. Et au lieu d'voler à ton secours, il fait voler un rouleau de papier de toilette vers toi, comme s'il te disait de ramasser ta merde toute seule. Et tu restes assise là, silencieuse, épongeant ton nez et jetant les papiers humectés d'ton sang sur le plancher. Puis le v'là qui se retourne, s'approche de toi. Trop près, trop rapidement. T'as un mouvement de recul, et alors qu'il plonge ses pupilles dans les tiennes, toi t'essaies de l'éviter. Tu t'es défoncée. Et ça t'fait rire. Pourquoi ça l'surprendrait, après tout ? Il a l'air de flipper. T'as pris quoi ? Tu rigoles encore un peu. J'sais plus. Et là il s'enflamme, ça t'fait figer sur place. T'as l'impression d'être une gamine qui s'fait sermonner, t'as honte. C'EST QUI LE CONNARD QUI T'A FOURNIE ? J'VAIS L'NIQUER. DONNE-MOI SON NOM, DAM. DONNE-LE MOI OU J'TE JURE QUE J'PÈTE UN CÂBLE. Et puis il gueule. Et t'aimes pas ça. Tu sursautes, tu regardes le sol. J'sais pas ... Et là, comme si l'courage te revenait, tu lèves les yeux vers lui, tu plonges ton regard dans l'sien pour t'y perdre. C'est parce que t'étais plus là. T'éponges ton nez comme Sev épongeait ton coeur. Et tu l'regardes encore un peu. Les pupilles dilatées, le cœur ouvert, le nez qui saigne, tu plonges ton regard dans l'sien en espérant qu'il va encore v'nir te sauver.
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il est gay ▹ posts envoyés : 5420 ▹ points : 58 ▹ pseudo : marion ▹ crédits : miserunt 666 (av+gif) ▹ avatar : sasha trautvein ▹ signe particulier : dents en vrac et sourire pété, yeux cernés, le nez qui saigne trop souvent et les mains toujours déglinguées.
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| Sujet: Re: blame game (sevian) Lun 1 Aoû - 1:32 | |
| « Touche-moi pas. » Elle a beau l'marmonner entre ses dents, tellement doucement que c'est presque inaudible ; Sev a l'impression que ça claque dans l'air. Ça lui claque à la gueule et il se fige une seconde, une ombre dans le regard. Une ombre dans le cœur, qui noircit tout à l'intérieur et qui lui empoisonne les veines, lui bouche les artères comme du plomb pour empêcher son organisme de continuer à fonctionner. Ça fait mal, putain. Parce qu'il a beau s'voiler la face et s'ébaudir dans son déni absolu, dans le fond, y a une part de lui qui est lucide. Y a une p'tite voix qui est là, à lui murmurer que c'est d'sa faute. Que tout est d'sa faute, depuis le départ. Qu'il a fait de Dam l'épave qu'elle est aujourd'hui, et pas qu'à cause de sa crise de manque. Parce que si elle est en manque, c'est à cause de lui. Parce qu'il lui a coupé les vivres, oui. Mais aussi parce que c'est lui, qui l'a rendue dépendante à la base. Il se souvient encore d'la Dam du début, la gosse paumée, pourtant plus vieille que lui, au sourire plus lumineux qu'le soleil et au cœur plus gros qu'le monde. Il se souvient de l'avoir trouvée belle, dès l'instant où il a posé les yeux sur elle. C'est bien pour ça qu'elle en est rendue là, la biche égarée. Elle s'est faite piégée par le loup, les yeux explosés alors qu'il plantait ses crocs dans sa chair pour la saigner à blanc. Il l'a tirée vers le bas plutôt que de l'aider à s'relever, il l'a invitée dans son monde comme un putain de fourbe, comme un égoïste de merde qui est pas foutu de se contrôler. Comme s'il était obligé de détruire tout c'qu'il touche, tout c'qui le touche à l'intérieur. Comme s'il avait pas supporté son côté innocent, son côté enfant – cette étincelle qui s'est éteinte chez lui y a beaucoup trop longtemps, tellement que c'est à s'demander si elle a jamais existé. Pourtant, il essaie. Y a bien qu'avec elle qu'il essaie autant. Il s'retient de l'approcher quand il a juste envie de l'agripper, il s'empêche de poser les mains sur elle alors que son corps l'appelle. C'est pas lui, d'faire ça. De résister à ses envies. De s'poser des interdits sur une donzelle. Il est de ceux qui prennent et qui ne rendent rien, qui laissent des traces en posant les mains sur leurs hanches, qui encrassent le palpitant si on baisse trop la garde. Il mord, il dévore, il vole tout et il recrache en s'marrant comme un gosse détraqué, fasciné par le trouble qu'il a semé. Les plaies qu'il a creusées. Il prend, Sev, il prend et il prend et il prend, jusqu'à ne laisser rien d'autre qu'un trou béant. Mais pas avec Dam. Il veut pas. Il y arrive pas. Il ose même pas avoir le moindre geste déplacé, parce qu'il a trop peur de la casser. Parce qu'il sait qu'elle mérite mieux, tellement mieux – elle mérite d'être admirée, choyée, presque idôlatrée. Elle mérite d'être aimée, et ça, c'est un truc que Sev est sûr de jamais pouvoir lui donner. Alors il a même pas envie de céder à ses pulsions. Il lutte trop souvent pour pas l'attraper et la plaquer contre un mur, l'embrasser, l'enlacer. La baiser. Elle mérite pas d'être baisée comme il a l'habitude de l'faire. Il s'est tracé une limite tout seul, et tant pis si parfois c'est dur de résister. Il tient bon, il s'dit qu'il fait un truc bien, qu'il la protège. Quelle ironie. Il la protège de rien du tout, l'aide à se détruire à coups de drogues, agit comme un môme capricieux quand il la sent lui échapper, la regarde sombrer sans voir qu'il va finir par la tuer. Il est déjà pas capable de la protéger d'elle-même, et encore moins de lui-même. Alors imaginer la protéger du reste du monde, c'est rien d'plus qu'une vanne de mauvais goût. Amère. Comme lui alors qu'il la jette sur le lit, cramé par les mots qu'elle a prononcés.
Recroquevillée sur les draps, elle a l'air d'une bestiole blessée, abandonnée, à l'agonie. Elle bouge plus et il sent la colère qui monte, sans qu'il puisse stopper le processus. Gangrené. Dépassé. Il a jamais su faire taire la rage qui gronde toujours dans sa poitrine, ce monstre qui hurle dans ses tripes et qui s'échappe à travers les déchirures sur ses phalanges quand il cogne. Incapable de s'contrôler. Pas fichu de gérer ses émotions, et encore moins sa colère. Alors il fait même pas gaffe à l'état de Damian, il s'contente de cracher son venin, les mâchoires serrées et tous ses muscles crispés. Il a envie de hurler mais il s'retient – même si ça l'empêche pas de lui parler comme un chien. Elle en prend pour son grade et sûrement qu'c'est injuste, elle était presque morte y a pas cinq minutes, évanouie sur son palier. C'est ça, qui l'fout autant en rogne. C'est ça qui renforce son instabilité naturelle, le foutant sur une lame de rasoir, au bord du ravin. Prêt à faire le saut de l'ange et à n'plus répondre de rien. « J'suis désolée. » Ça devrait le calmer, lui faire comprendre qu'elle est trop faible pour encaisser ses conneries. Mais non. Ça marche pas. Ça a même l'effet inverse, et il se fige une seconde avant de la regarder, puis s'énerver de plus belle en essayant de se rhabiller comme un con. « J'M'EN FOUS, PUTAIN. » Et puis, elle est désolée de quoi ? Il sait même pas. Désolée d'avoir volé dans ses stocks ? Désolée que ça ait été pour le compte d'un Kids ? Désolée qu'il s'agisse du pire de tous, de Samih ? Désolée d'être une loque ? Désolée de s'être échouée devant chez lui ? Désolée de l'avoir accueilli avec trop de vomi ? Désolée de lui avoir foutu la trouille de sa vie ? Désolée de lui faire mal ? Désolée de lui donner envie de tout casser ? Désolée de l'faire crever ? Il sait pas, bordel. « Tu crois qu'être désolée ça va tout arranger ? C'est pas comme ça qu'ça marche, Dam. C'est pas parce que tu t'excuses que j'vais te filer d'la dope, sans déconner. » Comme si c'était la seule raison pour laquelle elle en viendrait à s'excuser – comme si elle était qu'une camée débile et cupide, uniquement intéressée par sa dose quotidienne. Il sait bien qu'c'est pas vrai, mais il arrive pas à s'y fier. Il arrive pas à la ménager. « Garde tes désolée pour des gens qui ont envie d'écouter ces conneries. » Et quand il pose les yeux sur elle, y a une lueur mauvaise, douloureuse, dangereuse. « T'auras qu'à dire à Sam que t'es désolée quand j'lui aurai défoncé la gueule. Vous êtes potes maintenant, non ? Tu lui files ma came, vous d'vez être comme cul et chemise. C'quoi la prochaine étape ? Tu vas lui faire une pipe ? » Il sait pas pourquoi il dit ça. Il sait bien qu'elle ferait jamais ça. Elle irait jamais baiser avec l'ennemi. Elle toucherait jamais un Kids, pas vrai ? C'qu'il peut être naïf, putain. « À moins qu'ça soit déjà fait. J'espère qu't'as avalé, histoire d'être une salope jusqu'au bout. » Il recommence. Comme chaque fois qu'il a mal, chaque fois qu'il sait pas comment faire pour supporter la souffrance qui lui vrille le cœur. Il s'transforme en arme pour se protéger, parce que l'attaque est la meilleure défense – c'est c'qu'on apprend, chez les Popescu. Tout faire pour achever son adversaire, lui faire autant mal que c'qu'il a mal, le foutre à terre pour avoir l'impression de dominer. Contrôler. Pourtant, ça a l'effet totalement inverse, là. Il souffre un peu plus à chaque syllabe qui passe la barrière de ses lèvres, comme si chaque coup porté à Dam avait un effet ricochet. Il la crève et il en crève.
« Mon nez... » Plutôt que de venir l'aider à s'essuyer, il lui lance de quoi le faire seule. Il ose plus s'approcher. Et puis il craque, s'rendant compte qu'il a faux sur toute la ligne. Qu'elle est pas dans cet état à cause du manque, que c'est pas son organisme qui réagit mal au manque de poison. Non, c'est pire que ça. C'est qu'elle a trouvé de quoi s'mettre dans le nez. Et c'était visiblement de la merde, à en juger par l'état dans lequel ça l'a mise. Il pète un câble, lui fonçant dessus pour l'observer de plus près, serrant les poings quand elle rigole comme une conne. « J'sais plus. » Elle sait même pas ce qu'elle a pris et il enrage, même si ça l'étonne pas vraiment. Il sait comment elle est, quand elle a pas sa dose. Il sait jusqu'où elle peut aller. Alors il s'met à gueuler, parce qu'il supporte pas de la voir prendre ça à la légère ; pas alors qu'elle a fini dans un état pareil. Et elle s'immobilise, baisse les yeux d'un air honteux, pendant que Sev la dévisage en attendant une réponse, qui ne vient pas. « J'sais pas... » Leurs yeux se croisent enfin et ce qu'il voit dans les siens, ça lui fait un sale pincement au cœur. Un truc qui le fait grimacer. « C'est parce que t'étais pas là. » L'temps s'arrête. Le monde tourne plus. Son myocarde se fige dans sa poitrine et il a l'impression de mourir sur sa place, jusqu'à ce qu'il inspire bruyamment. Tout s'remet en mouvement trop brutalement et il se tait. Parce qu'il sait pas quoi répondre à ça. Il sait pas quoi dire alors qu'elle laisse entendre que c'est d'sa faute. Parce que même si c'est vrai, c'est dur de l'entendre de sa bouche à elle. C'est comme si elle lui disait « merci, t'as essayé d'me tuer, t'as failli y arriver » et d'un coup, il a honte. Aucun mot ne vient, aucun son ne sort – et putain, c'est tellement rare que ça prouve à quel point elle a touché dans l'mille. Il la regarde comme un con et il la voit trembler, avant de réaliser qu'elle doit être gelée. Alors il s'détourne et c'est à nouveau une échappatoire, retournant plonger le nez dans ses tiroirs. Il choppe un sweat au hasard, déjà un peu grand pour lui ; un truc dans lequel Dam nagera sûrement. Il ose même plus la regarder, trop effrayé par l'effet que ça lui ferait, par l'impression d'avoir une lame enfoncée dans l'cœur. « Déshabille-toi. » Il a déjà eu envie d'lui dire ça, mais là, ça n'a rien de sexuel. Et puis c'est pas comme s'il l'avait jamais vue en p'tite tenue – quand on s'déchire, on a souvent chaud. De toute façon, ce serait pas la première fois qu'il l'aide à se changer parce qu'elle est en sale état. La seule différence, c'est que cette fois, elle est plutôt sobre. Lui aussi. Trop pour gérer ce merdier. Il daigne quand même lui accorder un regard, qui laisse deviner son autorité, comme pour lui faire comprendre qu'il lui laisse pas le choix et qu'elle a intérêt à s'exécuter. Et puis il disparaît dans la salle de bains, pour aller chercher une serviette – histoire qu'elle soit sèche avant d'enfiler un truc propre. Mais dans l'fond, c'est aussi pour s'éloigner d'elle une seconde, et en profiter pour se reprendre. Là, planté devant le miroir, à s'regarder en supportant difficilement son reflet. Les traces qui colorent son épiderme, comme un écho à qui il est. À c'qu'il a fait, à ce qu'il continuera de faire. Comme pour lui rappeler pourquoi il a pas l'droit de la toucher. Il a trop peur d'voir leurs horreurs respectives se mélanger. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: blame game (sevian) Jeu 4 Aoû - 20:07 | |
| Toi t'es une demeurée. Le genre de filles qui dirait merci à celui qui vient d'la voler, que t'avais pas besoin d'ce cellulaire de toute façon. Le genre de filles qui se ferait battre par son mari, mais reviendrait car elle voit encore le bon en lui, malgré les coups qu'il vient d'lui balancer. Le genre de filles qui irait s'mourir devant chez Seven alors qu'il est la raison de ton état, le poids d'sa vie. Qu'il est derrière ton état d'manque, autant de sa présence que de ta dose quotidienne. T'as toujours su qu't'étais une demeurée, mais là tu t'es vraiment éloignée de ce p'tit chantier. C'est plus le p'tit béguin timide d'une lycéenne, c'est plus cette petite chicane pour un regard lancé de travers à une autre fille. Non, là c'est quelque chose de toxique. C'est du poison qu'tu te donnes le droit de prendre. C'est un truc qui va par-dessus l’obsession, qui déborde d'effets nocifs dans ta vie. Sev et toi c'est une histoire qui mérite de s'faire coller un étiquette de Stockholm. Parce que Sev c'est l'ravisseur de ta vie, celui qui t'as volé tout c'que t'avais. Il a d'abord pris ta santé, en te donnant un peu d'poudre et tu lui as souris. Ensuite il t'a arraché ta vie en te donnant un truc pour te faire oublier et ça t'a fait rigolé, puis il a fini par partir avec ton cœur alors qu'tu le remerciais. Le remercier pour ce plaisir qu'il te procurait en te tuant à petit feu, ce plaisir qui allait t'coûter la vie bientôt, ce jeu qui n'finirait pas devant la porte de Seven la prochaine fois. Tu savais ce que cette relation amenait dans ta vie, tout le désordre qu'elle y traînait et ce poison qui t'coulait maintenant dans les veines. Mais tu revenais chaque fois, en rampant, pour t'excuser, pour en avoir un peu plus. Comme si tu comprenais pas, malgré toutes les mises en garde, malgré c'panneau rouge qui s'trouve devant lui quand tu l'vois. Parce que t'es une putain d'adepte du syndrome d'la fille qui s'attache au ravisseur d'sa vie.
Le pire dans tout ça, c'est que cette fois ça sert à rien. J'M'EN FOUS, PUTAIN. T'es revenue en rampant, t'humiliant pour le retrouver, retrouver c'qu'il donnait à ta vie. Mais te voilà, assise sur ton lit. Dans un état lamentable, l'air encore plus ridicule que d'habitude. Et puis il te hurle encore dessus et t'arrives toujours pas à l’absorber, à l'comprendre. Que ça sert à rien, qu't'aurais pu crever là devant sa porte qu'il t'aurait maudit à ton éloge funèbre. Tu baisses les yeux, tu regardes tes pieds. Comme si t'étais son chien, que tu méritais pas un meilleur statut dans sa vie. Il te crache dessus métaphoriquement, mais ça fait tout aussi mal que s'il te balançait un couteau en plein cage thoracique. Tu crois qu'être désolée ça va tout arranger ? C'est pas comme ça qu'ça marche, Dam. C'est pas parce que tu t'excuses que j'vais te filer d'la dope, sans déconner. Et il pense encore que tu viens que pour sa dope. Que pour ta dose. Comme si sa personne à lui t'amenait rien non plus à ta vie, comme si tu t'fichais lui comme il le fait avec toi en ce moment. T'aurais p't'être dû écouter Joe, l'autre jour. Sev c'est qu'un égoïste, il gâche ta vie. Et c'est pas la première fois qu'ton frérot te mettait en garde contre ce diable déguisé en ange. Mais tu l'avais pas écouté, et maintenant tu le regrettes. Garde tes désolée pour des gens qui ont envie d'écouter ces conneries. T'auras qu'à dire à Sam que t'es désolée quand j'lui aurai défoncé la gueule. Vous êtes potes maintenant, non ? Tu lui files ma came, vous d'vez être comme cul et chemise. C'quoi la prochaine étape ? Tu vas lui faire une pipe ? Est-ce là l'image qu'il se fait de toi ? D'une fille facile ? Qui fait des pipes à droite et à gauche pour avoir c'que tu veux ? Connard. Tu marmonnes entre tes lèvres, elles s'ouvrent à peine tellement qu'tu souffles ce mot. Comme si tu voulais pas qu'il t'entende, alors qu'il mériterait qu'tu lui balances un seau d'merde au visage. À moins qu'ça soit déjà fait. J'espère qu't'as avalé, histoire d'être une salope jusqu'au bout. Là, c'est la goutte de trop. Enfin, la centième des gouttes de trop qui fait déborder l'vase de tes émotions. T'es pas une violente, mais en ce moment t'aimerais le taper. Lui tirer les cheveux, lui planter un couteau dans l'dos même si tu l'as déjà fait. Et toi j'espère qu't'as bien profité d'ta baise avec Barbra avant d'me réveiller d'ma quasi-mort ! Et t'as rien trouver d'mieux à lui dire. Alors que t'aurais pu lui dire les pires atrocités, tu t'es contenté d'ça. D'une p'tite remarque par rapport à ta jalouse contre ses baises avec ta meilleure amie, plutôt que d'un coup d'poing dans l'coeur bien mérité. Tu refuses d'le regarder, de peur de gerber.
Et puis là les esprits s'calment pendant qu'ton nez saigne, probablement un débordement d'là où ton sang s'pompe. Parce qu'on peut plus appeler ça un cœur, il ressemble plus à ça après les paroles que Seven vient d'te balancer. Lui il se change pendant qu'toi t'es encore sur son lit, du sang sur ton linge mouillée. C'est en posant ton regard dans le sien qu'tu réalises que quelque chose a changé. Comme s'il regrettait c'qu'il venait de te dire, comme s'il voudrait revenir en arrière. Ou p't'être que tes paroles lui ont fait ouvrir les yeux. Que sans lui tu t'enfonces encore plus qu'avec lui, qu'ça fonctionne plus, qu'ton cerveau s'arrête. Il se plonge dans son armoire après s'être vêtue et te balance un sweat. Déshabille-toi. C'est marrant. T'as rêvé un million d'fois qu'il te dise ça. Dans son lit, ses lèvres contre ton oreille, la chair de poule qui s'montrait sur tous tes membres. Vous vous seriez accrochés au coup l'un d'l'autre, tu l'aurais laissé faire. Te toucher, te caresser, t'embrasser. Sauf que là, c'est un contexte différent. Et qu'aussitôt qu'il te dit ça, il se barre dans la salle de bain. Même pas l'temps d'te regarder, il t'a plutôt donner un ordre avant d'se retirer. Puis tu l'as encore écouté. Seule dans sa chambre, t'as commencé par retirer difficilement ton jean, qui est encore humide. Tu le balances sur sa commode. Ensuite tu retires ton chandail, et tu le lances sur le sol. Comme si tu laissais un peu ta marque partout dans sa chambre, comme si y'avait une partie d'toi en lui. Et tu te lèves du lit, parce que tu peux pas enfiler ce sweat par dessus tes sous-vêtements. T'es encore toute humide, ça arrangerait pas les choses. Alors tu marches vers la salle de bain, à moitié nue, pour agripper une serviette. Et tu te retrouves nez à nez avec Seven. Et bizarrement, tu sursautes avec ce réflexe débile de t'cacher avec tes mains. Désolé. Et tu t'corriges, tu sais qu'il veut plus d'tes excuses. Désolé d'être désolé. Et tu réalises à quel point cette situation est étrange. Pourtant, c'pas la première fois que Seven te voit presque nue. Mais c'est comme si tu voulais pas qu'il t'regarde, qu't'étais gênée d'sa présence. Comme si c'était votre première fois. J'voulais juste prendre une serviette... Et tu te faufiles discrètement derrière lui, ta peau frôlant ses vêtements, pour aller attraper ta serviette. Et tu peux pas t'empêcher d'te figer sur plage et d'le regarder à travers la glace. Parce que ça fait moins mal que d'le regarder directement dans les yeux. Parce que t'aimerais que là, en c'moment, il t'enlace et t'embrasses. Comme si ton béguin d'lycéenne faisait surface. |
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| Sujet: Re: blame game (sevian) Jeu 25 Aoû - 13:35 | |
| « Connard. » Il sait. Dam, c'est pas la première à l'dire, et ce sera sûrement pas la dernière non plus. Il est au courant, merci. Mais cette fois ça fait mal, parce que ça vient d'elle. Parce qu'il essaie, parce qu'il fait tellement d'efforts, parce qu'il lutte pour pas être aussi horrible avec elle qu'il peut l'être avec le reste du monde trop souvent. Il fait d'son mieux mais faut croire que c'est pas suffisant, faut croire qu'il en est juste pas capable. Après tout, qui d'autre qu'un connard peut faire ce qu'il lui a fait ? Qui d'autre qu'un connard peut péter les plombs à ce point et lui pourrir la vie comme ça ? Il s'revoit, ce soir là, un peu déchiré, beaucoup trop énervé. Il s'revoit arpenter les rues comme un malade, rendre visite à tous les dealers qu'il connaît. Leur ordonner de n'plus rien donner à Damian, plus jamais. Les faire flipper avec sa dégaine et sa réputation, avec ses poings qui s'lèvent trop facilement. Payer ceux qu'il pouvait pas intimider, balancer tout son fric dans cette opération dégueulasse. Se prendre pour le roi d'la rue, alors qu'il n'a jamais été que le roi des cons. Il sait pas à quoi il pensait. Il sait pas ce qu'il espérait. Il savait bien pourtant, que ça finirait mal. Il la connaît, sa Dam. Il sait comment elle devient quand elle est en manque. Il sait qu'c'est moche. Et peut-être qu'au fond, il voulait s'assurer de rester indispensable à sa vie. Peut-être qu'il avait peur qu'elle tire un trait sur lui, après leur engueulade sur la plage. Qu'elle trouve un autre dealer et qu'elle s'mette à l'ignorer, comme s'il était là que pour ça, comme s'il avait pas d'autre valeur que la came qu'il lui file à longueur de temps. Comme si elle pouvait le remplacer si facilement. Il a pris peur. Il a pris feu. Il s'est laissé consumer par c'tourbillon d'émotions et il a fait n'importe quoi, sachant pertinemment qu'elle finirait par ramper jusqu'à lui pour une dose. Sauf qu'il avait pas prévu qu'elle trouve un enfoiré qui accepte de lui vendre. Il avait pas prévu qu'elle finisse dans cet état là. Et si elle avait fait une overdose ? Et si elle avait passé l'arme à gauche ? Il aurait fait quoi, hein ? Il aurait dit quoi aux autres ? Il aurait dit quoi à lui-même ? Il aurait fait comment, pour s'relever de ça ? Il sait pas. Sûrement que Joe l'aurait buté sur place. Et sûrement qu'il l'aurait laissé faire, parce qu'il l'aurait mérité. Alors il sait qu'elle a raison quand elle le traite de connard. Il sait qu'il fait rien d'bien et il sait qu'il enfonce le clou en lui crachant toutes ces horreurs, mais il peut pas s'en empêcher. Il supporte toujours pas l'idée qu'elle ait cédé d'la drogue à Samih. Pas lui, putain. N'importe qui, mais pas lui. Pas son pire ennemi, pas celui qui veut l'voir mort, pas celui qui l'a envoyé à l'hôpital, pas celui qui l'intimide le plus même s'il l'avouera jamais. Et ça fait un mal de chien, et il va trop loin. Il lui parle comme si elle était une pute et ça l'tue, parce qu'il la voit pas comme ça. Pas elle. Jamais. Pourtant c'est un peu ce qu'il dit, et il enrage tout seul en visualisant ses propres paroles. En l'imaginant avec l'autre connard d'égyptien. Comme si c'était possible – il sait bien qu'non. Mais les images s'incrustent quand même dans son esprit et il supporte mal, au point de sous-entendre qu'elle est une salope. « Et toi j'espère qu't'as bien profité d'ta baise avec Barbra avant d'me réveiller d'ma quasi-mort ! » Quoi ? Il se fige, la dévisageant avec un air profondément paumé. Et elle vient foutre quoi là, Barbra ? Quel rapport ? À quoi elle joue, putain ? Il comprend rien. Comme s'il venait juste de s'taper Barbie, avant de ramasser le cadavre de Dam sur son palier. Tu parles, sa blondasse préférée s'est mise à l'éviter et maintenant elle veut même plus le laisser la toucher. Il sait pas trop pourquoi d'ailleurs, mais de toute manière, il la comprend rarement cette nana là. Et là, c'est Dam qu'il comprend pas. « Ouais t'inquiètes. D'ailleurs fais gaffe, t'es avachie juste là où j'l'ai baisée, il doit rester des traces. » Y a cette lueur mauvaise qu'est revenue dans son regard alors qu'il la fixe, sa colère pulsant dans l'air. Si elle veut jouer, ils peuvent jouer. Mais elle devrait pas trop s'y essayer, parce que Seven est convaincu d'gagner.
Et il finit par s'détourner, parce qu'il a trouvé que ça pour essayer de se calmer. Pour faire taire le vacarme dans sa tête alors qu'il la voit saigner du nez, alors qu'il comprend c'qui s'est vraiment passé. Il a qu'une seule envie : sortir retrouver le connard qui a osé la fournir, et le cogner. Cogner encore et encore, jusqu'à le défigurer, jusqu'à exploser sa tête sur le trottoir et sauter à pieds joints sur les restes. Parce qu'il a désobéi, parce qu'il a fait passer Seven pour un con, parce qu'il s'est cru tout permis. Et parce qu'il a fait du mal à Dam. Personne à l'droit, putain. Personne sauf lui faut croire, parce qu'il sait rien faire d'autre que ça. Mais il peut pas la laisser comme ça, il peut pas partir là, il peut pas céder à ses pulsions. Alors il lutte pour calmer sa respiration et la course de son myocarde, même si ça lui prend une énergie considérable. Il reste figé sur place un moment, et on dirait qu'il va finir par imploser. Mais ça porte ses fruits et quand il lui fait face à nouveau, il a l'air moins dangereux, même si on sent qu'la rage n'est pas bien loin. Et elle tremble et elle se gèle, enfermée dans des fringues dégueulasses, trempées, souillées. Alors il lui balance un sweat au pif et lui ordonne de se déshabiller. Puis il fuit. Parce qu'il supporte pas d'voir ça, parce qu'il a trop d'mal à se contenir, parce qu'il sait pas comment faire pour pas péter les plombs. Il s'dit qu'en allant lui chercher une serviette pour se sécher, il gagnera du temps, il reviendra apaisé. Il sait pas combien d'secondes sont passées, là, toujours planté devant le miroir d'la salle de bains, à se cramponner au lavabo pour pas envoyer son poing dans son reflet. Mais y a Dam qui débarque. En sous-vêtements, son air de biche égarée collé au visage. Et elle a ce réflexe con qui n'échappe à Seven – celui de se cacher, comme s'il avait pas déjà vu ce qu'elle est en train d'lui montrer. Il comprend pas trop pourquoi elle joue soudainement la pudique, alors qu'ils ont passé des heures à refaire le monde en sous-vêtements, complètement défoncés sur son canapé. « Désolée. » Il fronce un peu les sourcils, parce qu'il pige pas pourquoi elle s'excuse. Et il sait pas non plus ce qu'elle est venue foutre là. « Désolée d'être désolée. » C'est ridicule, putain. Comment ils en sont arrivés là ? À pas réussir à communiquer ? À pas savoir comment s'parler ? C'est sa faute ? Probablement. Il lui a tellement gueulé dessus qu'elle doit plus savoir sur quel pied danser. Il s'dit qu'elle a sûrement qu'une seule envie : se tirer. Partir, loin d'lui, aller se blottir chez Barbie ou chez Joe ou chez il sait pas quel connard. Il veut même pas savoir. Il veut pas qu'elle s'en aille. Et il sait qu'il devrait lui dire d'arrêter, que c'est à lui d'être désolé, mais il peut pas. Ça sort pas. C'est un mot qu'il sait même pas prononcer, ça. « Tais-toi. » Elle va encore croire qu'il l'agresse alors que c'est l'inverse, c'est juste qu'il sait pas s'y prendre. C'est juste qu'il sait pas comment lui dire, et ça l'rend fou, putain. Elle le rend fou. Il est juste fou.
Ils se regardent en chiens d'faïence un instant et il sent son malaise, et il sait pas quoi en faire. « J'voulais juste prendre une serviette... » Il ricane, détournant les yeux, cet air exaspéré planté sur ses traits. Alors quoi, elle pensait qu'il avait juste abandonné le front sans raison ? Qu'il était venu se tapir là pour faire un scrabble avec son reflet ? Qu'il comptait la laisser dans sa merde ? « Et tu crois que j'suis venu faire quoi, moi ? » Lui aussi, il est venu là pour ça. Faut croire qu'il a pas été assez rapide pour elle. Il sent sa silhouette le frôler, alors qu'elle tente d'aller attraper une serviette, leurs regards se croisant dans le miroir. Mais cette fois, il réagit plus vite qu'elle, lui saisissant le poignet pour l'empêcher d'atteindre son but. Il fait attention à n'pas être trop brusque, à n'pas lui faire mal. Et il fait un demi-tour pour être face à elle, finissant par la relâcher. Il chope la serviette qu'elle visait, la gardant prisonnière de ses phalanges en s'approchant pour forcer Damian à reculer. Encore et encore, jusqu'à ce qu'elle atteigne le mur derrière elle. Là, il déplie la serviette et vient la poser dans le cou d'la donzelle, frottant doucement pour éponger l'humidité. Il continue sur ses bras, observant chacun de ses gestes, la façon dont le tissu glisse contre sa peau. La façon dont il aimerait le remplacer par ses phalanges, même s'il se retient. « Pourquoi t'as fait ça ? » La question se réfère à tellement d'choses qu'il sait même pas par où commencer, et ça le frustre un peu. Il fronce les sourcils mais continue son exploration, lui essuyant le ventre doucement, soupirant en cherchant ses mots. « Pourquoi t'as filé un sachet à c't'enculé de Samih ? » Malgré lui, ses mains appuient plus fort et le tissu râpe contre la peau d'la poupée. Il s'arrête une seconde, inspire, se force à se calmer. Et puis il s'agenouille devant elle, passant la serviette sur ses chevilles pour remonter le long de ses jambes, jusqu'à ses cuisses. « Pourquoi t'es allée voir un connard pour avoir ta dose ? Il t'a filé d'la merde, putain. T'aurais pu... » Il a du mal à l'dire. « T'aurais pu crever. » Et ça fait un mal de chien, bordel. Il soupire, se relève, lui attrape les épaules doucement mais fermement. Il la fait se retourner pour qu'elle lui offre son dos, alors qu'il se met à frotter ses omoplates. « Pourquoi t'es pas venue m'demander des explications ? » C'est facile de demander, maintenant qu'elle lui tourne le dos, maintenant qu'il a plus à affronter son regard. Passant la serviette dans le bas de son dos, au creux de ses reins, il peut pas s'empêcher de poser sa main libre contre sa hanche. « Et pourquoi t'es venue là, au final ? » Après tout, elle aurait pu aller n'importe où. Dans un squat. Chez un autre Yobbo. Chez un pote au hasard. Chez n'importe qui, mais pas son bourreau. Pourtant, c'est lui qu'elle a choisi. Et il est toujours pas sûr de saisir pourquoi. |
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Invité ☽ ☾
| Sujet: Re: blame game (sevian) Lun 5 Sep - 15:57 | |
| Ouais t'inquiètes. D'ailleurs fais gaffe, t'es avachie juste là où j'l'ai baisée, il doit rester des traces. Aïe. Directe dans l'coeur, la flèche qu'il vient de te lancer. À croire qu'tu l'as p't'être mérité, ouais. À croire qu'tu l'as p't'être poussé à bout, Sev. À croire qu'tu l'as trop cherché. Et puis il se détourne, comme un coup d'vent, il vient t'ébranler comme seul lui sait l'faire. Tu t'dis que tout est d'ta faute. Ouais, t'es une vraie tarée, Dam. T'aurais jamais dû lui faire ça, à ton roi. T'aurais jamais dû fouiller dans sa cagnotte, donner d'sa richesse au plus demandant. T'es là sur son lit, et puis avec c'qu'il vient d'te balancer t'as envie de gerber. Ouais, Barbra a déjà été là, nue comme un vers. Et puis maintenant c'est à ton tour, à moitié nue dans le lit d'Sev, mais pour des raisons différentes. Des raisons qu'tu préfères oublier, des sentiments qu'tu préfères ignorer. Tu restes figée sur place, parce que c'est toujours c'te feeling que Sev de fait, et puis encore plus quand tu l'vois en colère contre toi. Tes yeux balaient la pièce du regard, ils s'imaginent tous les pires scénarios du monde quand y'a pas ton cerveau pour les empêcher. Tu regardes la commode et tu jurerais voir Sev et Barbra à poil en train d's'amuser, ou bien encore sur le plancher en train d'batifoler. Tiens, y'a ce mur aussi, combien d'fois Sev doit l'avoir pris pour s'amuser avec sa barbie. Tout ça t'donne envie d'gerber, t'as des nausées tout simplement à les imaginer s'amuser. Sauf qu'tu préfères secouer ta tête pour tout oublier, essayer t'réveiller ton cerveau pour qu'il vienne se résonner, te résonner. Sauf qu'il se cache toujours, celui-là. Tu l'cherches et tu l'trouves pas, à croire que t'en as pas.
Tu finis par quitter sa chambre, autant dégoutté par les visions d'horreur d'leurs ébats sexuels que par le fait qu't'es toute trempe. Sauf que tu t'attendais pas à tomber sur Sev dans la salle de bain. Tu pensais qu'il t'avait planté là, encore une fois. Tu pensais qu'il était parti, qu'il te laissait l'temps de te changer et de déguerpir d'son antre avant de t'oublier à nouveau. Alors tu sursautes, t'essaies d'te cacher et ce réflexe est probablement la chose la plus stupide que tu es fait. Après celle de presque crevée devant la porte d'son appartement, ouais. Tu t'excuses. Tout l'temps et pour rien, tu t'excuses. Tu sais bien qu'il déteste quand tu fais ça. Parce que même si t'essaies d'te faire pardonner tu finis toujours par recommencer, c'est l'histoire de ta vie. Tais-toi. Tu baisses les yeux parce que t'oses pas le regarder, parce que t'as honte. Tu t'faufiles derrière lui pour aller attraper une serviette, expliquant par le même fait ton geste. Sauf qu'il a pas finit d'te taper dessus, ce con. Il a pas finit d'te faire passer pour une tarée, pour la paumée du groupe. Et tu crois que j'suis venu faire quoi, moi ? Tu t'figes sur place, parce que t'aimes pas quand on te parle comme ça. T'aimes pas la violence, autant verbale que physique. À chaque parole qu'il te lance t'as l'impression qu'il te frappe et tu revois La Proprio avec la face plein d'sang. Puis ça t'fait peur, parce que tu te dis que bientôt ça pourrait être toi. Encore plus si tu t'laisses marcher sur les pieds comme tu le fais, en ce moment. Alors tu prends ton courage entre tes deux mains, mais tu évites son regard parce que c'est trop douloureux. J'pensais que t'étais parti. Encore. Ouais, encore, Seven. Parce que tu finis toujours par l'abandonner, ta petite Dam. T'es fière de ta réplique, t'es fière de t'être tenue debout devant lui. T'as l'impression d'être la reine du monde maintenant, du moins d'avoir repris l'pouvoir dans le tien. T'essaies d'pas trop le montrer mais t'as cette fierté dans les yeux, cette lueur dans ta pupille alors qu'tu t'approches de l'armoire où ses serviettes traînent.
Sauf que t'as p't'être crié victoire un peu trop tôt.
Tu sens une main saisir ton poignet, avec une force pas trop brusque, mais qui t'laisse pas le choix de te retourner. Tu te retrouves face à face avec Seven et là tu peux pas t'empêcher d'le regarder dans les yeux, tu peux pas faire autrement. Et puis il te force à reculer, jusqu'à c'que tu sentes le mur derrière toi et qu'tu puisses plus rien faire. Y'a rien de violent dans c'qu'il fait, au contraire. Même si au début t'avais peur, sentant sa main te retenir, le fait d'le voir attraper la serviette te rassure. Parce qu'il est pas assez con pour t'étouffer avec, quand même. Il se contente d'la poser dans ton coup et tout à coup, tu t'figes. Il te regarde pas, à croire qu'maintenant c'est lui qui ose pas. Mais toi, tu l'quittes pas des yeux. Tu le regardes t'éponger à nouveau d'toutes tes saletés, tes douleurs. Tu sens le bout d'tissu glisser le long d'tes bras et l'espace d'un moment, t'aurais aimé qu'ça soit la chaleur de sa peau qui t'touche plutôt qu'ce bout de coton. Pourquoi t'as fait ça ? Tu te pinces les lèvres, parce que tu sais pas quoi dire. Parce que tu sais pas de quoi il parle. D'avoir refiler du stock à Samih ? D'avoir presque crevée devant sa porte ? Tu t'mords la lèvre parce que tu veux pas parler, parce que tu veux plus gaffer. Il descend la serviette au niveau d'ton ventre et ça t'fait frisonner, t'espères qu'il sent pas les papillons qui sont en train d'y voler. Pourquoi t'as filé un sachet à c't'enculé de Samih ? Tu vois bien qu'ça le frustre parce qu'il frotte un peu plus fort, il t'râpe la peau comme le cœur et il s'arrête une fraction d'secondes pour respirer. Toi, ça t'donne le temps de parler. De t'expliquer. J'avais peur. Ta voix s'brise, on dirait celle d'une gamine et t'as les yeux qui deviennent humides. À croire qu'cette rencontre avec Samih t'a vraiment perturbé. Tu le revois dans cette même salle de bain, en train d'crier et tout casser. Et tu rappelles comment t'avais peur, peur de mourir, peur qu'il te frappe. Tu te pinces les lèvres pour retenir tes larmes alors que Sev se penche pour essuyer tes chevilles et remonter le long de tes cuisses. Tu restes là, tu bouges pas. P't'être parce que t'aimes ça, le sentir aussi proche de toi. Pourquoi t'es allée voir un connard pour avoir ta dose ? Il t'a filé d'la merde, putain. T'aurais pu... Dis-le. Cette phrase qui vous fait autant peur l'un que l'autre. T'aurais pu crever. T'as même pas le temps de répondre qu'il t'attrape par les épaules et te force à te retourner pour frotter tes omoplates. Maintenant qu'vous êtes dos à dos, c'est plus facile pour lui d'te demander comme pour toi d'laisser tes larmes couler. Pourquoi t'es pas venue m'demander des explications ? Parce que tu m'aurais pas écouté... T'as la force de parler parce que t'as plus à le regarder. Y'a une larme qui perle sur ta joue et qui s'écrase sur ton épaule, c'qui te fait te demander si Seven va aussi l'éponger, celle-là. Sa main qui se pose sur ta hanche te fait frisonner à nouveau et tu t'mords la lèvre, sentent une deuxième larme perler sur ta joue. Et pourquoi t'es venue là, au final ? Tu te retournes pour lui faire face. Vos corps sont à quelques centimètres l'un de l'autre, vos soufflent se mêlent tellement vos visages sont prêts. Tu t'mords la lèvre, tu essuies du revers de ta main les deux larmes espiègles qui t'ont pas écouté. T'arrives pas à le regarder dans les yeux à la base, mais tu finis pas y plonger. Parce que tu y replonges toujours, parce que Sev a ce don d'te faire retomber chaque fois. Haussement d'épaules, petite grimace en coin. J'sais pas. Oui, tu sais. Parce que y'a nulle part d'autre que je voudrais être. |
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| Sujet: Re: blame game (sevian) Dim 18 Sep - 21:11 | |
| « J'pensais que t'étais parti. Encore. » Ça sent l'reproche et l'amertume, ça fait l'effet d'un boulet d'canon et Sev le reçoit en pleine gueule. Touché. Coulé. Ça fait mal et ça saigne, il sent le trou s'creuser au creux d'sa poitrine, s'agrandir, se propager comme une épidémie en lui. Il pige bien ce qu'elle sous-entend, Dam. Et l'pire c'est qu'elle a raison. Il fait que partir pour mieux revenir, à croire qu'il sait faire que ça depuis toujours. À croire qu'le môme d'une dizaine d'années n'a jamais changé. Celui qui fuguait encore et encore, chaque fois que c'était trop, chaque fois qu'il arrivait plus à respirer. Celui qui s'barrait sans un mot, sans rien d'plus que ses fringues sur le dos, à disparaître dans les méandres de Savannah ou du patelin d'à côté. Et puis il rentrait au bercail la mine défaite, des bleus partout mais surtout au cœur, avec une seule envie : repartir. Il a fait ça toute son enfance, toute son adolescence – pourquoi s'arrêter ? Certes, il fugue plus comme il le faisait, y a plus d'intérêt puisqu'il vit seul. Maintenant il fuit la vie, il fuit les gens. C'est un pas en avant puis trois en arrière, il s'attache puis il envoie chier, il prend peur, il crie, il cogne, il insulte et il s'renferme derrière ses poings serrés. Il essaie d'fuir sa famille mais ils finissent toujours par le rattraper, les bons comme les mauvais. Il fait marche avant puis marche arrière avec les Yobbos, parfois c'est sa meute pour laquelle il sort les crocs, parfois il s'dispute avec chacun d'entre eux pour s'décharger de tous ses maux. Il déteste aussi fort qu'il aime, il frappe avec la même hargne qu'il embrasse, et il s'embrase sur place. Bien sûr que Damian n'fait pas exception. Bien sûr qu'elle aussi, elle subit la force de ses coups d'sang comme des coups d'feu ; il la crible de balles puis il essaie d'boucher les trous avec des pansements. Forcément ça marche pas, et il voit pas qu'il fait plus de mal que de bien. À lui montrer ses meilleures facettes – celles qu'elle fait ressortir du plus profond d'son être, celles en qui personne ne croit sauf peut-être Anca. À retrouver des bribes de son innocence à ses côtés, à être encore mieux que quand il plane. Mais l'équilibre est bancal et tout s'écroule comme un château d'cartes, il remplace les sourires par des cris et c'est l'déluge, et tout s'effondre, et le monstre gronde. C'est toujours la même rengaine. Il lui fait mal, il se fait mal, il pète la bulle dans laquelle ils se terrent à coups d'poudre magique. Et sans ça, ils sont quoi ? S'il lui apportait pas des sachets pour s'faire pardonner, s'il l'avait pas rendue accro à lui grâce au poison, s'ils partageaient pas leur addiction ? Ils sont quoi, sans tout ça ? Sans les artifices, sans la came, sans les drames ? Il sait pas. Il sait déjà pas c'qu'ils sont avec tout ça, mais sans, ça lui fait peur. Sans, il s'dit qu'elle a pas besoin de lui. Parce qu'elle vaut tellement mieux qu'ça – c'est juste qu'elle le voit pas. Suffirait qu'elle ouvre les yeux pour voir qu'il lui sert pas à grand-chose à part s'détruire le corps et le cœur, et après, il ferait quoi ? Sans se l'avouer, ça l'fait flipper. Alors il la devance. Il casse tout avant qu'ça soit trop, avant qu'il fasse comme elle : devenir accro. Il s'voile la face en se convaincant qu'il l'est pas déjà, qu'il a le contrôle. Et il tient à l'garder, mais tout ce qu'il a trouvé, c'est cette mascarde. Ces allers-retours incessant, ces explosions sans queue ni tête. Parce qu'au moins, là, c'est lui qui gère. C'est lui qui construit l'plus beau des châteaux d'sable, juste pour finir par sauter dessus à pieds joints. Avant que la marée n'vienne. Avant qu'elle l'emporte. Avant qu'elle le condamne à crever dans les profondeurs. Avant qu'elle lui crève le cœur.
Électrochoc. Elle s'approche, tente de le contourner, d'attraper une serviette. Il la stoppe dans son élan. Il prend l'dessus et il la sent se figer sous ses doigts, mais ça l'arrête pas. Les yeux dans les yeux, elle recule alors qu'il avance, et il la coince contre un mur. Il la prend au piège. Et soudain, elle lui paraît minuscule. Dépouillée d'ses fringues, le teint pâle et la peau humide, ses grands yeux cernés de noir, ses cheveux tout emmêlés. Elle est belle, putain. Elle est la plus belle chose sur laquelle il a posé les yeux. Le sauvage s'radoucit face à la poupée, l'armure tombe petit à petit et il fait tout pour se calmer. Il veut plus gueuler. Il veut plus s'tuer. Il se fait aussi doux que possible même si la fermeté d'ses gestes quand il l'essuie ne trompe pas ; il sait pas être délicat. Ça l'empêche pas de faire au mieux, de l'envelopper d'ses meilleures intentions, d'essayer d'la réparer sous ses doigts. Les questions fusent sans qu'il soit foutu de s'en empêcher, et il les laisse finalement glisser sans chercher à les retenir. Il veut savoir. Il veut comprendre. Il veut qu'elle avoue pourquoi elle l'a trahi, pourquoi elle a fait des conneries, pourquoi elle a atterri ici. Et même s'il essaie de faire bonne figure, son sang bout dès lors qu'il prononce le nom de Samih. « J'avais peur. » Il s'arrête. Son regard s'plonge dans le sien et il voit l'humidité dans ses iris. Ses muscles se crispent, ses poings se serrent, sa gorge se noue. Il a envie d'se téléporter chez l'autre connard et d'le dégommer. Le massacrer, pour avoir osé malmener Dam, pour avoir causé un tel affront. « J'vais l'défoncer. » Et ça sonne comme une promesse, comme le seul serment qu'il est capable de tenir. Il le fera. Elle sait qu'il le fera. La haine suinte de tous ses pores le temps d'une seconde, mais contrairement à d'habitude, il se contient. Il veut pas céder à la rage qui le ronge. Samih n'est pas là – il le laissera pas gâcher cette réconciliation amorcée. Alors il ravale sa soif de vengeance, son besoin d'violence. Il efface tout et il prend une grande inspiration, luttant pour pas imploser. Faut qu'il change de sujet. Les interrogations continuent d'couler sur ses lèvres comme les gouttes qu'il éponge sur la peau de Dam, et c'est un nouveau coup en plein dans l'mille quand elle répond. « Parce que tu m'aurais pas écoutée... » Il voudrait s'insurger. S'foutre en rogne une fois de plus et lui beugler qu'elle dit n'importe quoi, qu'elle a même pas essayé, que c'est elle qui a merdé et qu'il espère qu'elle s'en mord les doigts. Mais il le fait pas. Dans l'fond, il sait bien qu'elle a raison. Il écoute jamais personne. Et ça fait mal d'entendre Damian le dire, ça fait mal de voir qu'elle connaît ces aspects de lui ; les pires. Il voit la larme qui s'écrase sur son épaule et il grince des dents, parce que ça l'énerve. Parce qu'elle pleure pour lui. À cause de lui. Parce que c'est sa faute et qu'il supporte pas d'voir ça. Alors sa main libre vient s'poser contre la peau de Dam, et il essuie la larme du bout d'son pouce, pour faire comme si elle avait jamais été là. Mais elle finit par s'retourner pour lui faire face, et c'est encore pire. Y a deux sillons sur ses joues et elle les essuie rapidement, mais il les a vus. Et il a une ombre dans les yeux, quand ils rencontrent les siens. Il comprend vraiment pas pourquoi elle venue là. C'est clairement pas lui, le meilleur choix. « J'sais pas. Parce que y'a nulle part d'autre que je voudrais être. » Faut croire qu'elle est maso. P't'être bien qu'il aime s'faire brûler les ailes, l'oiseau.
Y a un silence. Il sait plus quoi dire. Il sait pas comment réagir. Y a tellement d'trucs qui tournent dans sa tête mais qui veulent pas sortir, bloqués au fond d'sa trachée, comme une barrière qui l'empêche de respirer. Pourtant y a son souffle qui se mêle à celui de Dam, leurs visages trop proches, leurs corps qui se frôlent et s'effleurent. Il a l'impression que les battements d'son cœur résonnent dans la pièce – ou alors c'est celui de Damian ? Il sait même plus, tout s'confond, tout s'mélange et c'est le bordel. Il arrive plus à détacher ses prunelles des siennes et il a même pas la force de bouger, même pas l'envie de reculer. Il devrait. Il devrait putain, il peut pas être aussi près, il va finir par cramer. Mais c'trop tard. Il a déjà l'impression d'être brûlé par sa présence, par la chaleur qui émane de son corps et son souffle, par tout ce qu'il lit au fond d'ses yeux. Ça bouillonne dans ses veines, ça bouillonne dans sa tête. Il entre en fusion et il s'perd dans le chaos. Il perd tous ses moyens. Il perd le contrôle. Il réfléchit plus à rien. Et sans prévenir, il fond sur elle. Ses lèvres viennent happer les siennes, d'abord brutalement, coincées entre ses dents. C'est teinté du brasier qui l'anime constamment. Et puis il lâche la serviette et vient caler ses deux mains sur les joues de Dam, son corps se collant au sien. Et puis il l'embrasse. Vraiment. Ses lèvres s'meuvent doucement mais fermement, approfondissant le baiser, jusqu'à avoir l'impression d'imploser. Sa brutalité est adoucie par tout c'qui transpire sur le bout d'sa langue, par toutes les émotions contenues qui s'déversent entre leurs lèvres scellées. Il l'embrasse comme si sa vie en dépendait, comme si y avait plus qu'elle qui comptait. Il l'embrasse jusqu'à plus pouvoir respirer. Jusqu'à devoir se séparer d'elle pour reprendre son souffle, collant son front au sien, ses doigts caressant sa joue tranquillement. Mais ça dure que quelques secondes. Parce que déjà, il redescend sur Terre, et l'retour à la réalité est brutal. Il s'rend compte du geste qu'il vient d'avoir, de tout ce qu'il lui a laissé entrevoir. Ça l'fait paniquer parce qu'il a l'impression d'être soudain fragile face à elle, de lui en avoir trop montré, de lui avoir trop donné. Comme si tout c'qu'il ressent à son égard avait éclaté au grand jour, alors qu'il s'évertue à tout refouler. Il peut pas. Il peut pas faire ça. C'est trop mais c'est pas assez – c'est juste un putain de baiser. Pour s'couvrir, faudrait qu'il la baise. Là. Comme ça. Comme il le fait avec Barbra. Mais c'est pas c'qu'il veut non plus. Il a franchi la ligne, fallait s'arrêter avant, et maintenant il est coincé. Il s'détache d'elle d'un coup, rompant tout contact physique, ne la regardant même pas. Il peut pas assumer ça. Tellement pas qu'il lui échappe, se détournant d'elle sans un mot. Il attrape le sweat qu'il lui a sorti précédemment et le lui jette à la tronche, sans plus d'cérémonie. « Enfile ça j't'ai dit. » Sa voix est aussi dure que froide, comme une putain d'lame enfoncée dans la chair. Il est paumé. Assailli par tout ce qu'il s'efforce à contenir depuis si longtemps – ça fait un raz-de-marée dans sa cage thoracique. Et comme chaque fois qu'il se prend ses propres émotions en pleine gueule, il sait pas le gérer. Alors il devient con. « J'ai pas envie qu'tu reviennes crever sur mon palier, donc j'dirai aux gars qu'ils peuvent recommencer à t'vendre. » Il dit ça comme si elle était forcée d'leur demander à eux, comme si lui n'était même pas une option. C'est pas l'cas, en vrai. Il estime qu'elle est pardonnée. « Mais t'avises pas d'me refaire ce coup-là. » Pourtant il fait bien pire, lui. Il la prend puis il la jette, jouant au connard pour pas montrer qu'il est qu'un gosse apeuré. Elle a raison Dam, il sait rien faire d'autre que la laisser tomber. C'est à cause de lui, qu'ils arrêtent pas d'se crasher. |
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| Sujet: Re: blame game (sevian) | |
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