if you were church, i get on my knees ; y’avait vio. mais c’est toujours vio qui prend. vio qui transforme les éclats de rose bleue sur ses pommettes en galaxie. vio qui dit que ses veines ne pulsent que pour devenir un titan. vio il crache du sang quand il mange, il éclate ses phalanges contre celles du daron, hurlant comme un loup à l’agonie quand il rentre la queue entre les jambes. il prend, il prend vio, il prend tout ce qui passe. il a pris les blâmes, il a bouffé les coups, il a saigné pour deux, il a pleuré pour mille. vio prend pour que nell survive. il a pris la fuite aussi, avec sous le bras, la gamine rousse qui lui sert de frangine. remontant le cours de l’arno et les lacs d’italie. il n’a jamais dit ce qu’il avait laissé derrière lui. mais quand il l’évoque, doucement, ça pue le cadavre et l’allumette calcinée.

    la collision de nos peaux ; le souvenir se trace à l’encre bleue nuit, des phalanges jusqu’aux cuisses. vio inscrit chaque nuit sur le satin de son épiderme les douloureuses règles qu’il lui faut respecter, les accords primordiaux qu’ils ont lié. nell a la mémoire qui flanche et les souvenirs en cavale. elle ne se souvient de rien, du jour au lendemain — c’est donc sur son corps qu’on appose les indélébiles piliers de son existence. fresque mémorable quand tombe le rideau pourpre de ses fringues usées, les tatouages foisonnent en un indéchiffrable code qu’elle seule s’amuse à décoder quand l’aube, mère capricieuse, pénètre dans leur palais-caravansérail.