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 que la paix rest in peace (ryan)

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MessageSujet: que la paix rest in peace (ryan)   que la paix rest in peace (ryan) EmptySam 2 Sep - 17:13

J'vais l'avoir ce bâtard. J'vais lui pourrir la vie jusqu'à ce qu'il en devienne dingue, à en piquer des crises à s'taper la tête contre les murs à s'faire interner. J'vais lui faire la misère jusqu'à ce qu'il décide de s'barrer sans se retourner, jusqu'à être sûr de plus jamais croiser sa sale gueule en ville. J'aurais sa santé mentale et si j'l'ai pas alors j'aurais sa peau. J'm'en fous. Je gagnerai.

C'est ridicule de haïr quelqu'un à ce point quand on lui a jamais adressé la parole, j'le sais. C'est pas mon genre pourtant – j'déteste pas les gens. J'déteste personne sauf ceux qui le méritent, ceux qui ont pas de face pas d'âme, ceux qui ont rien pour les excuser.

Comme lui, là. Ce skinhead à la con, ce fils de pute qui s'assume qui est fier qu'on devrait lapider sur la place publique. J'sais qu'il a un nom, je l'ai vu sur sa boîte aux lettres, je l'ai retenu enregistré mémorisé. Pourtant j'veux pas y penser. Si j'utilise son prénom j'le rends humain et ça j'peux pas, il mérite pas. Il est pas humain il est moins que rien, il est juste un connard dégénéré, un sale type qui sème sa crasse partout où il va, un danger public qu'on laisse en liberté. Il m'a rien fait. Mais il a fait à des centaines d'autres, j'ai pas besoin d'le connaître pour le savoir, j'ai même pas besoin de vérifier. Combien il a martyrisés pour leurs origines leur couleur leur simple existence ? Combien il a rabaissés malmenés traumatisés ? J'veux même pas savoir le nombre, rien que d'y penser j'ai envie d'gerber.

J'ai envie d'gerber parce qu'il me rappelle ce que je connais déjà trop bien – il me rappelle d'où je viens. Il est comme eux comme tout ce qui a bercé mon enfance et j'sais pas pourquoi je l'ai dans le collimateur comme ça, j'sais pas pourquoi j'en ai fait ma cible. J'veux pas vraiment savoir. J'veux juste qu'il paie.

J'lui fais payer tous les jours, à chaque nouveau coup foireux, à chaque obstacle que je dresse sur sa route. J'me demande ce que ça lui fait. J'me demande s'il cherche l'enfoiré qui lui pourrit la vie ou s'il se dit juste que c'est le karma, si ça l'enrage ou s'il en a rien à foutre. Parfois j'ai envie d'aller le voir, lui cracher à la gueule, lui dire que c'est moi. Mais face à lui j'sais bien que je ferais pas le poids alors je reste dans l'ombre et je continue, j'crois que je m'arrêterai jamais j'y arrive pas. J'pensais que je me lasserais mais toujours pas, la colère c'est un foutu carburant je savais pas. J'pourrais faire ça pour l'éternité je crois. Jusqu'à ce qu'il prie pour qu'on lui foute la paix, jusqu'à ce qu'il supplie qu'on le lave de ses péchés. Moi j'le ferai pas. J'ai pas de pitié pour ce type, j'ai rien du tout. Rien d'autre que d'la haine un peu dérangeante, trop enivrante. C'est mon plaisir coupable, même Abel est pas au courant. J'ai pas envie qu'il sache – j'ai déjà du mal à me l'avouer à moi-même. J'ai que du mépris pour le comportement auquel j'me réduis, mais j'peux pas m'en empêcher. J'essaie même plus de lutter.

J'le vois. Il est sorti et pour moi c'est le feu vert, capuche sur la tête et mains dans les poches j'me faufile dans l'immeuble. C'est vieux c'est délabré c'est crasseux. Ça lui va bien, j'trouve. Je sais à quel étage il vit, je sais quel numéro. Je sais tout et sûrement que ça devrait m'inquiéter, mais j'arrive pas à penser à tout ça. J'suis trop focalisé sur la rage qu'il m'inspire et quand j'arrive devant sa porte j'ai pas un seul remord. J'pourrais faire ça bien, crocheter la serrure et m'infiltrer discrètement. Mais j'ai jamais appris et j'veux pas perdre mon temps pour lui – pourtant c'est déjà ce que je fais depuis des semaines, quelle ironie.

La porte grince, le pied de biche vibre, mes muscles se tendent. Ça m'prend plusieurs minutes et une bonne dose de mes maigres forces, mais j'finis par y arriver. Ça craque ça cède ça s'ouvre, j'ai le champ libre. J'me faufile et je referme la porte derrière moi, mais forcément ça tient plus, tant pis faudra juste que j'sois rapide. Puis vu l'état général de l'immeuble, je pense même pas que ça se remarquera.

Quand j'me tourne pour observer où je suis tombé, je m'attends à un taudis, un truc aussi crasseux que l'extérieur – aussi dégueulasse que lui. J'attends les odeurs de pourri les déchets partout les cafards qui traînent. Mais y a rien. C'est propre, ça l'est même plus que là où j'crèche avec Abel. Ça va pas avec toute l'image que j'me suis faite de lui, ça va pas avec l'horreur qui est imprimée sur sa face avec la noirceur qui s'niche dans son cœur. Ça va pas. J'aime pas ça.

Mais j'me laisse pas démonter, j'suis venu ici pour une raison et j'vais m'y tenir, rien à foutre s'il correspond pas à l'espèce de troll repoussant que j'ai imaginé. J'avance jusqu'au salon d'un air suspicieux, mes yeux qui scannent tout c'qui m'entoure, chaque millimètre carré chaque détail. Et j'sais pas pourquoi ça me met autant en colère, j'sais pas pourquoi j'suis si contrarié que tout ça ne colle pas avec ce qu'il cache à l'intérieur. C'est trop lisse, ça va pas à un salaud pareil. J'suis pris d'un accès de rage et je donne un coup de pied dans le meuble le plus proche, laissant une trace sur le bois. Je recommence sur celui d'à côté, encore et encore jusqu'à faire un trou avec mes rangers. J'attrape le pied de biche qui m'a servi à entrer et j'avance jusqu'à la télé, aussi enragé que déterminé. J'donne un coup, un seul. L'écran se brise et bascule en arrière, ça s'fracasse contre le sol et j'ai jamais été aussi satisfait de casser des trucs.

C'est là que j'les entends. Les bruits de pas.
C'est trop tard quand je lève la tête, il est déjà là.

Il me regarde. Je le regarde. Il me regarde. Je regarde derrière lui et j'essaie d'évaluer mes chances de le doubler pour me tirer en courant. Mais je passerai pas j'le sais, j'suis fin mais j'suis trop grand et il m'attrapera sans mal. J'pourrais aussi lui balancer le pied de biche dans la gueule – putain j'en ai envie – mais j'ai encore assez de barrières pour pas faire une bêtise pareille. Il me reste qu'une solution : jouer au con.

« Oh euh salut, c'est vous qu'habitez là ? » J'prends un air un peu niais, sourire mal foutu et voix un peu aigüe. « Désolé pour l'dérangement hein, c'est qu'j'ai perdu mon chat j'suis sûr qu'il est chez vous. » J'sais bien que mon mensonge ne vaut rien mais de toute façon rien de c'que j'aurais pu sortir aurait marché. Comment on explique une entrée par effraction et une envie de tout saccager ? J'ai pas d'excuse potable alors j'opte pour un truc qui n'a pas de sens, parce que souvent plus c'est gros plus ça passe. Suffit que je fasse le type dérangé et p't'être que ça marchera, p't'être qu'il se dira que je suis juste un cinglé qui s'est paumé. « J'vais continuer d'chercher, vous embêtez pas pour moi surtout ! » Et j'me baisse en faisant mine de regarder sous le canapé, à appeler Croquette dans le vide parce qu'avec le stress j'ai pas trouvé mieux comme nom. J'me force à pas le regarder parce que j'ai trop peur qu'il puisse voir la haine au fond d'mes yeux, ça casserait toute ma couverture de type neuneu. Il me fera pas de mal si j'ai l'air inoffensif, pas vrai ? Il va pas taper sur un débile, si ?

J'oublie juste que le pied de biche reste fermement serré entre mes doigts et qu'on peut déjà voir quelques dégâts. J'fais mine de chercher un chat qui n'existe pas mais tous mes sens sont tournés vers lui, j'le regarde pas pourtant je vois que lui et j'essaie d'évaluer les risques. S'il me saute à la gorge, j'fais quoi ? Je sais pas. Putain il devrait même pas être là, j'crois qu'à la loterie d'la vie j'ai tiré le pire des karmas.
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Ryan Ziegler

Ryan Ziegler
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MessageSujet: Re: que la paix rest in peace (ryan)   que la paix rest in peace (ryan) EmptyDim 3 Sep - 22:16

il fait faim. une bonne grosse faim que même le maxi best of avec supplément du mcdo serait incapable d'en venir à bout. il fait faim. sacrée faim de gueule de bois qui voudrait pouvoir tout engloutir et l'univers avec. dalle intergalactique qui donne presque à fantasmer plus sur une bouchée délicieusement huilée de la bouffe crasseuse vendue au fast-food du coin que sur la descente de reins d'une poule de bar. ouais, c'est exactement ça. l'idée de manger est devenue carrément plus bandante que n'importe quoi d'autre. manger mais, pas ce qui traîne dans les placards. pas cette bouffe insipide vendue à prix défiants toutes concurrences. ces boîtes que même le plus affamé des clébards refuserait d'avaler au risque de perdre toute dignité. ces pâtes qui s'assimilent plus à du carton bouilli qu'à une quelconque nourriture comestible. ce quignon de pain rassis dont on pourrait se servir de batte de baseball tellement il est sec. non, pas cette misérable nourriture faite que de vent, d'illusions, la seule que t'es capable de te payer. rien que d'y penser, ça te file la gerbe. mais, il fait flemme aussi. ultime flemme qui colle à la peau et réduit à néant toute volonté de vraiment bouger. flemme intersidérale qui capitule pas sous les soupires, encore moins sous les grognements féroces de la famine. peut-être qu'une clope ça fera oublier que t'as rien avalé de sain depuis trois jours. peut-être qu'une clope ça finira par calmer tes goûts de luxes alimentaires. merde. y'a les doigts qui fouillent avec ferveur au fond de ta poche mais, rien n'en sort. dans les paquets délaissés sur la table, il n'y a rien non plus à en tirer. rien non plus qui pourrait faire office de. c'est le néant, autant qu'au fond de ton bide. le même écho sinistre de vide qui raisonne à l'unisson. la faim passe encore. la clope, pas question. la flemme s'évapore dans l'agacement soudain qui s'éveille. t'as pas envie de sortir. t'as pas envie d'arpenter les rues, de voir du monde, de faire semblant d'être poli. t'as pas envie mais, t'as encore moins le choix ryan. rapide vérification des finances et tu files. salaire de misère oblige, t'as à peine de quoi te payer un paquet. la bouffe, ça sera pour une autre fois. la bile acide qui te ronge l'estomac, tu te grouilles pour dévaler les étages, déboucher sur le trottoir et suivre la rue jusqu'au tabac. intérieurement tu maudis la terre entière. mâchoire crispée, poings serrés. les talons claquent sur le bitume pendant que la colère fraye sournoisement son chemin au creux des veines. poison hardant que la moindre contrariété pourrait laisser s'échapper. peut-être bien qu'à force y'a une aura dissuasive qui s'est chargée de t'entourer mais, tu remontes la rue sans encombre. même le vieux proprio du bistro semble plus courtois que d'habitude, ravalant bien gentiment son mépris lorsqu'il t'aperçoit. y'a ce sourire mesquin que tu lui offres en guise de salut, la monnaie qui tinte sur le comptoir pendant qu'il s'active sans grande conviction pour te délivrer le sain graal. fidèle paquet de marlboro que tu t'empresses d'attraper pour vite retourner jusqu'à ton antre aseptisé. c'est étrange les intuitions mais, depuis que t'as ouvert les yeux, tu l'as pas sentie cette journée et pour ce que tu connais de ton instinct, tu sais qu'il ne se trompe jamais. y'a trop de merdes qui s'accumulent ces derniers temps, ça serait trop beau qu'aujourd'hui y fasse exception. pourtant, il ne se passe rien sur le retour. y'a quelques regards désapprobateurs qui t'écorchent, des murmures qui se défilent dans ton dos, des jugements qui s'éclipsent une fois arrivé à ton niveau. aucune réelle menace et surtout rien qui vaille la peine de s'arrêter. peut-être bien qu'aujourd'hui c'est différent. peut-être bien qu'aujourd'hui t'as triomphé sur le mauvais sort qui te poursuit un peu trop souvent en ce moment. en remontant les marches, t'y crois. y'a cette légèreté de conscience qui t'étreint en se rassurant que c'est fini, que la tempête est passée. ou pas. dans l'escalade des marches, t'entends vaguement quelque chose se casser à l'étage pile où ta course est censée s'arrêter. même si ta raison essaye de se persuader que c'est juste une énième dispute des voisins, tu le sens pas. y'a pas les cris habituels. y'a pas la rage coutumière de madame ni le vocabulaire trop vulgairement recherché de monsieur. y'a juste un lourd silence imperturbable. y'a juste ta porte déglinguée sur le côté que t'aperçois directement en arrivant en haut des escaliers. putain ! tu t'approches, sans grande conviction pour mesurer ce désastre de plus qui s'ajoute à la longue liste de mauvaises surprises qui ne trouvent jamais de responsable à blâmer. t'es blasé, dépité, dégouté mais, au milieu de tout ça, t'aperçois l'impensable. cette fois tu distingues enfin quelqu'un. cette fois t'as enfin la preuve que t'es pas fou, que c'est pas seulement une absurde histoire de karma. y'a une pointe de soulagement qui perce à travers la consternation. ce truc que tu ne pensais tellement pas ressentir à force de te heurter à l'absence de rationalité. enfin ça semble réel. enfin, lui ou pas, cette fois tu tiens quelqu'un. y'a pratiquement rien qui te dit que c'est lui mais, t'en es presque certain. l'enfoiré qui s'acharne dans l'ombre et disparaît toujours avant l'impact. ça fait tellement longtemps que t'attends ce moment que s'en est presque jouissif malgré la rage que tout ça t'inspire. tu le tiens oui mais, t'en fais quoi ? rien. intérieurement tu brûles tellement que t'es incapable de bouger encore moins t'exprimer. y'a tellement choses que t'aimerais lui dire, tellement que t'aimerais lui faire. t'es incapable de faire le vide entre les priorités et ce qui n'en est pas. alors, tu restes juste planté là à observer. il est fait comme un rat et toi t'es coincé. Oh euh salut, c'est vous qu'habitez là ? non, bien sûr. t'es là pour faire joli, ça se voit non ? Désolé pour l'dérangement hein, c'est qu'j'ai perdu mon chat j'suis sûr qu'il est chez vous. c'est probablement le truc le plus stupide que t'as pu entendre de ta vie. t'as beau faire une rétrospective rapide, y'a rien de mieux qui vient. pourtant, t'esquisses quand même un sourire pour saluer l'effort qu'il met à te prendre pour le premier des cons. son air abruti, ses fausses excuses auxquelles il ne croit pas lui-même. il est coincé. il le sait très bien. il sait même parfaitement que tu le sais. mais, tu bronches pas. bon public tu préfères le laisser s'enfoncer un peu plus. il y arrive tellement bien tout seul. J'vais continuer d'chercher, vous embêtez pas pour moi surtout ! tu hoches la tête poliment, juste un peu étonné devant sa détermination à se noyer dans ses mensonges. il en serait presque convainquant s'il n'avait pas cette lueur apeurée au coin du regard. cette petite étincelle pas tout à fait sûre qui vibre sous la nervosité. t'as peut-être l'air idiot avec ta dégaine de chauve bon qu'à se taper la tête contre les murs mais, t'as pas encore touché fond. y'a tout qui fait de lui le coupable idéal. la porte défoncée. sa tronche de rat qui se défile. la télé encore à l'agonie. pourquoi tant de haine ?. t'observes tout ça de loin, suspicieux, non sans chercher à mettre une raison valable sur ce spectacle désolant. y'a juste un soupire qui t'échappe alors que tu décides enfin à te remuer pour avancer. mais, promis, cette fois tu seras raisonnable. un peu. croquette doit sacrément compter pour que t'en arrives à défoncer une porte plus une télé… que tu lâches, faussement intéressé. toi aussi t'as le chic pour jouer au con, à ce jeu-là il est sûr de partir perdant. je kifferais bien qu'on ai la même ferveur à me retrouver. gloussement à peine amusé alors que tu fais grossièrement mine de chercher un chat qui n'est sans doute pas là. furtif, tu tentes de t'approcher de lui, au cas où subitement, il se prendrait l'envie de s'éclipser. parce que ça, ça n'arrivera pas. dans sa main, t'aperçois l'objet du délit que t'apprécierais moyennement de recevoir en pleine tête quand tu sais ce qu'il a infligé à ta pauvre télé. il s'y accroche comme à une bouée de sauvetage, comme s'il savait déjà qu'il est tombé sur la mauvaise pioche. et, sans savoir pourquoi, ça te fait marrer. et ça, je suppose que c'est pour l'attraper ou t'es juste carrément en train de me prendre pour un con ? tu donnes un léger coup contre le pied de biche au cas où il aurait pas compris, monsieur niaiserie. y'a pas plus de chat ici que de couilles dans ton froc. tu retrouves ton sérieux alors que tu prends le risque de saisir sa capuche pour l'arrêter dans ses fausses investigations et le redresser de grès ou force. juste de quoi pouvoir mettre un visage précis sur tout ça. que ça soit lui ou pas. fait au moins semblant d'être honnête. que tu finis par lâcher tranquillement en tapotant sur sa veste pour enlever un plis invisible. t'as pas l'intention d'être courtois bien longtemps. apaiser les tensions, dompter la colère. c'est pas ton truc. y'a que ton poing dans sa belle gueule qui serait capable de te satisfaire mais, c'est pas pour tout de suite. le plus marrant dans l'histoire, c'est de faire durer le plaisir. pourquoi pas aussi savoir ce qui a pu l'amener à tomber sur toi. et, entre lui et toi, y'a encore un pied de biche en trop.

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MessageSujet: Re: que la paix rest in peace (ryan)   que la paix rest in peace (ryan) EmptyMer 13 Sep - 20:38

Il me regarde j'le regarde c'est une foutue comédie et j'ai presque peur de l'avoir cassé, comme l'écran d'un ordinateur qui n'répond plus, les fenêtres bloquées le curseur coincé le message d'erreur qui se duplique en un million de copies. J'peux presque lire le 404 dans ses yeux, et si j'me sentais pas aussi condamné j'en aurais sûrement rigolé.

Mais là j'ai pas franchement envie, j'voudrais surtout pouvoir m'assurer de rester en vie.

Mon mensonge est ridicule j'le sais bien mais eh, le bougre doit pas être très malin. Pour être aussi haineux faut être con ça n'fait aucun doute, et pendant une seconde j'me dis presque qu'il va y croire. J'me dis presque que j'vais m'en sortir en un seul morceau. J'y crois presque, putain. Et puis je vois l'angle de son sourire, l'étincelle planquée au fond de ses yeux. Je sais qu'il a compris, je sais qu'il me laisse m'enliser juste pour le plaisir, juste pour voir jusqu'où je vais sombrer. J'vais pas le décevoir cet enfoiré, il a pas idée d'à quel point j'suis capable de tomber bas quand je l'ai décidé. Alors je joue le débile et je force le trait, j'le vois hocher le menton avec ce silence insupportable – il a presque l'air poli ça m'horripile.

Je m'attendais à des insultes, des coups, des mots mal agencés et une rage incontrôlée.
J'me suis encore trompé.

« Croquette doit sacrément compter pour que t'en arrives à défoncer une porte plus une télé... » Son ton est posé, ses paroles sont sensées. Il est p't'être pas aussi stupide que je le croyais et clairement ça m'arrange pas, c'était mon seul avantage, ma seule porte de sortie. S'il est capable de réfléchir j'fais comment, moi ? L'hypothèse qu'il cogne comme un bourrin c'est une chose, ça fait mal mais ça veut pas dire qu'il est invincible. Mais si en plus de ça il a quelques neurones de plus que prévu, j'crois que je suis mal barré. Vraiment, vraiment mal barré. « Je kifferais bien qu'on ait la même ferveur à me retrouver. » Cette fois c'est plus fort que moi, j'me mets à ricaner. Je devrais pas, ça casse toute ma comédie mais tant pis – de toute façon il a déjà tout compris. « Ouais tu dois pas connaître ça toi. » Y a trop de mépris dans ma voix j'y peux rien – il sera jamais autant aimé que mon chat imaginaire, ou en tous cas je l'espère. Il mérite pas qu'on veuille le retrouver s'il disparaissait. Il mérite plutôt qu'on le laisse agoniser dans l'caniveau.

Et j'continue de chercher dans le vide, fronçant légèrement les sourcils quand j'le vois suivre le mouvement. J'aime pas. J'sais pas ce qu'il a en tête, j'sais pas à quoi il joue, j'sais pas ce qu'il prévoit comme coup. Il est moins prévisible que je n'le pensais et ça m'énerve d'avoir eu tort sur toute la ligne putain, j'pensais pourtant l'avoir bien étudié. Je sens qu'il s'approche sans vraiment le faire, comme s'il était l'épée de Damoclès qui plane au-dessus d'ma tête. Là tout de suite, j'ai surtout l'impression d'être un rat sur qui on s'apprête à refermer la cage. Ça grouille sous ma peau ça grouille dans mes veines – toutes mes cellules me hurlent de m'tirer mais j'suis coincé. Piégé entre les pattes du dégénéré. « Et ça, je suppose que c'est pour l'attraper ou t'es juste carrément en train de me prendre pour un con ? » Même sa foutue voix me dérange et j'crois que là tout de suite, j'préférerais même entendre des ongles qu'on fait crisser sur un tableau. Il donne un coup dans mon arme improvisée et j'lève le regard vers lui, incapable de cacher le brasier qui y fait rage. « Tu serais surpris de c'qu'on peut attraper avec un pied de biche. Tu veux p't'être une démo ? » J'peux l'attraper lui, en l'embrochant avec. Je sais bien que j'le ferai pas – au mieux j'serais tout juste capable de l'assommer, mais ça fait pas de mal de rêver.

« Y a pas plus de chat ici que de couilles dans ton froc. » J'pourrais faire mine d'être vexé, tenter de m'offusquer, mais j'en ai même pas la force. J'ricane doucement et soudain il laisse tomber la comédie lui aussi, j'vois ses traits retrouver leur sérieux et j'déteste sa sale gueule. J'déteste sentir sa poigne sur mon sweat, j'déteste me faire redresser aussi facilement, j'déteste entendre sa voix résonner encore une fois. « Fais au moins semblant d'être honnête. » J'reste immobile une seconde, et puis y a sa main sur moi, sa main qui fait mine de lisser le tissu et bordel ça me fout la nausée. « M'touche pas. » De ma main libre je le repousse brusquement, comme si j'essayais de l'éloigner. C'est moyennement efficace mais au moins ça a coupé le contact alors j'vais m'en contenter pour l'instant.

Il me regarde j'le regarde c'est toujours le même schéma mais y a plus les mensonges cette fois. Il me voit autant que j'le vois. J'vois ses yeux fatigués ses traits taillés au couteau sa dent qui brille, j'vois que des trucs qui me dégoûtent et qui me donnent envie de lui cracher à la gueule. J'vois un connard qui a sûrement très envie de me refaire le portrait.

« Ça va, t'as gagné. » J'laisse tomber. Ça sert à rien de jouer – j'aurais pu essayer de pousser le vice pour l'faire tourner en bourrique pour le voir sortir de ses gonds, mais j'y arrive pas. Pas quand j'ai la haine comme ça. « Y a pas d'chat. » Et lentement je recule sans jamais le quitter des yeux, comme si j'avais peur qu'il me saute à la gorge à la moindre seconde d'inattention. J'tiens le pied de biche tellement fort que j'ai mal aux doigts, les jointures qui blanchissent. « T'es content ? Tu vas faire quoi maintenant hein ? » Y a une lueur de défi au fond d'mes yeux, dans le timbre de ma voix. Je sais que je devrais pas, je sais que s'il cède à ma provocation j'suis foutu. Mais c'est plus fort que moi.

Mes pas qui me rapprochent d'un meuble, mes doigts qui effleurent un bibelot, qui l'font tomber par terre. « Tu vas appeler les flics ? » C'est peut-être la meilleure issue pour moi, mais eux aussi j'les déteste. Le pied de biche que j'lève et que j'abats sur le meuble à côté de moi, assez fort pour laisser une trace. « J'suis sûr qu'ils en ont marre de voir ta sale gueule. Ou alors tu vas essayer de m'attraper ? » S'il approche je lui flanque un coup dans la tronche, j'm'en fous si je lui fends le crâne en deux. J'le laisserai pas m'avoir. Et je continue de reculer encore et encore, sans voir où je vais, cherchant à rejoindre la sortie sans jamais lui tourner le dos. « À moins que tu m'forces à te racheter une télé ? C'est elle ta seule compagnie ? » Je cherche et je cherche, à brandir le pied de biche comme une menace, comme si j'allais vraiment le frapper avec. Mais j'recule et je sais pas où je fous les pieds, j'recule et je trébuche et je me rattrape de justesse avant de m'effondrer, mais c'est assez pour lui laisser une fenêtre d'approche, ma garde relâchée, mon attention détournée. C'est assez pour lui donner l'avantage – peut-être même assez pour signer mon arrêt de mort.
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Ryan Ziegler

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MessageSujet: Re: que la paix rest in peace (ryan)   que la paix rest in peace (ryan) EmptyJeu 26 Oct - 12:42

c'est tristement comique à regarder, comme la fameuse scène tant attendue d'un mauvais film de série b. sauf que là, ça se passe en live. c'est bel et bien réel, à portée de doigt si tu le voulais. si tu le pouvais. s'il n'y avait pas ta chère connerie pour se réveiller avant même que le jeu n'ait réellement commencé. c'est que ça bouillonne dans ta tête. trop. tellement que ça en annihile tout réflexes, tout bon sens, si tenté que tu puisses en avoir un semblant. au moins pour retrouver l'empoisonné qui, encore ce matin, t'aurait laissé trouver le courage de lui refaire le portrait. là, tout de suite. sans fausse politesse et courtoisie. sans lui laisser la moindre chance, la moindre espérance. manque cruel d'inspiration ou semblant de conscience, tu restes paralysé par ce côté trop fière qui prend plaisir à juger de la situation avant de foncer, tête baissée, les yeux fermés. oui ryan, tu jubiles, tellement que tu pourrais le laisser te filer entre les pattes sans sourciller. le cauchemar a bien un visage. une sale gueule qui se vaut à peine mieux que la tienne. un pale reflet un peu plus jeune, sans doute aussi moins con. ou presque. suffisamment pour se faire chopper maintenant. enfin. depuis le temps. t'aurais même plus assez de doigts pour comptabiliser les crasses, les jours, les mois. t'aurais même pas assez d'une vie pour te lasser d'en rire en le racontant à qui veut l'entendre. dans ta tête, un million de scénarios tournent en boucle sur la façon la plus terrible de lui faire ravaler son envie intarissable de t'emmerder. là où normalement tu agis, tu préfères penser. imaginer. fantasmer l'instant T. tu préfères laisser au temps l'occasion de te donner raison, dévoiler le vrai. peut-être bien que ce n'est pas lui, même si tu n'y crois plus. Ouais tu dois pas connaître ça toi. ça devrait être interdit de se marrer pour un truc aussi bas mais, c'est plus fort que toi. parce qu'il s'étouffe lui-même avec son insolence. parce qu'il à l'air persuadé d'avoir raison. parce que y'a ce sale mépris à peine étonnant qui dégouline de ses mots. et, peut-être bien qu'il frôle le vrai mais, loin de toi l'envie de lui donner raison. y'a comme un mur entre lui et toi. une forteresse inébranlable qui vous empêchera toujours de cerner l'autre. une frontière que pour rien au monde tu ne voudrais dépasser ou voir être dépassée par ce crétin. il ne sait rien de toi et peut-être que tu ne sais rien de lui non plus mais, c'est encore l'un des seuls avantages qu'il te reste. le seule chose que tu ne peux pas ignorer, c'est ce talent raté d'acteur dont il peut pourtant pas s'empêcher de faire la démonstration. t'aimerais bien y croire avec lui, juste pour t'épargner d'avoir à t'énerver là, maintenant. t'as pas bouffé, t'es grognon, fatigué, loin d'être prêt. la situation parfaite pour tout déglinguer. son imagination débordante et sa triste vie aussi. c'est dans ces moments-là que tu gâches ton art, où tu fais des ratés, où tu oublies de les louper. pas assez soigneux, trop impatient, d'un coup d'un seul t'achèves toujours le truc trop rapidement. mais, c'est pas ça qui t'éclate. c'est la torture progressive. la peur qui supplie et les pleurent qui se font repentis. c'est prendre le temps de digérer ta rage jusqu'à ce qu'elle en devienne écoeurante, autant pour toi que pour lui. qu'elle finisse de te consumer de l'intérieur et l'emporte avec elle au fond du styx. Tu serais surpris de c'qu'on peut attraper avec un pied de biche. Tu veux p't'être une démo ? c'est exactement ça le plus grisant dans l'histoire. entendre l'amertume pointer au travers de ses mots. voir son masque d'innocence se fissurer derrière les tiens. sentir petit à petit glisser son assurance et le regarder perdre pied. se dévoiler. j'pratique aussi, t'inquiète. la menace te frôle à peine tant t'es rodé, tant il est à peine crédible. la mélodie des os brisés sous le métal brut, ça tu connais. tu l'as maintes fois orchestrée quand ce n'est pas toi qui la subissait. dans le fond, c'est justement ça qui t'inquiète. c'est pas ce que lui pourrait te faire. c'est pas comment lui il s'y prendrait. c'est juste toi et ce que tu te sais capable de faire avec ce genre de crétin. c'est le scénario qui se répète et l'angoisse qui revient. l'erreur qui pointe fatalement le bout de son nez et la raison qui crie merde. faut ravaler sagement la rage et troubler l'évidence. devenir juste un instant le sage que tu n'as jamais été et ne sera jamais. M'touche pas. les mains en l'air tu feins de n'avoir rien fait quand il te bouscule. c'est à peine utile sous ta détermination, au mieux ça montre qu'il te craint plus qu'il ne se borne à te le cacher. au pire ça l'éloigne à peine de ton champ d'action. assez pour t'obliger encore à réfléchir plus qu'à agir. et, tu pourrais rester comme ça encore longtemps. tu pourrais le scruter encore un moment sans entrevoir la moindre raison à tout ça, sans être vraiment capable de cerner si c'est bien lui ou juste l'idéal coupable tombé du ciel. mais dans le fond, ça serait pire que d'avoir eu tord. Ça va, t'as gagné… Y a pas d'chat. la colère devrait redoubler d'intensité, exulter jusqu'à exploser. mais, rien hormis le profond soulagement qui t'étreint. dans ta tête t'en redemandes quand la satisfaction applaudie joyeusement de ses deux mains. c'est lui. y'a plus de doute. c'est certain. t'en oublierais presque qu'avec cet aveux, il vient de signer son arrêt de mort. en fait non. c'est bien là qui galope sous la peau. l'électrique euphorie qui bouscule tout et t'emporte dans la transe pré-baston que t'apprécies tant. c'est comme un fix d'héro en plein coeur. c'est comme jouir pour la vingtième fois en quatre heures. ça chamboule tout dans ta tête jusqu'à te réduire à ce simple instinct de bête. le temps que l'adrénaline remonte jusqu'à ton encéphale engourdi, le peureux a commencé à se frayer un potentiel chemin jusqu'à la sortie mais, ça n'arrivera pas. pas avant qu'il ai perdu l'usage d'au moins un ou deux membres que tu juges être en trop. T'es content ? Tu vas faire quoi maintenant hein ? à commencer par sa langue, peut-être. si elle a le dont de te faire marrer avec ses provocations, t'aimerais avant tout lui la faire bouffer pour qu'il apprenne à la fermer. peut-être que tu continuerais en lui brisant les doigts un par un, pour chaque bricoles qu'il prend bien trop plaisir à briser, pour chacun de ses neurones qui ont oublié de se développer. arrête de tout péter ça sert à rien. t'en ricanes encore un peu mais, tu pourras cacher bien longtemps à quel point ça peut te rendre nerveux. t'es le fauve que la raison tient en laisse, une minute d'inattention et t'en ferais qu'une bouchée. c'est pas que tu tiennes à grand chose dans cette vie mais, la gratuité du geste, ça, ça te fait mal. Tu vas appeler les flics ? l'enfoiré. MAIS PUTAIN ARRETE ! cette fois tu gueules en t'avançant brusquement d'abord et en capitulant finalement. vu l'absence de pitié qu'il a pour ce qui l'entour, c'est encore plus sage d'éviter de lui donner l'envie prochaine de te frapper toi. ok, les meubles ça fait chier mais, c'est toujours mieux. dans ta fièvre, tu finis par ne plus tellement accorder d'importance à ses mots. c'est qu'un bourdonnement agaçant qui se fait lointain. une suite de mots inutiles jusqu'à ce que flics s'y glisse sournoisement. pour lui ? pour toi ? t'en sais rien, t'écoutais pas. dans le premier cas, peut-être que ça t'épargnerait une énième connerie à regretter mais, ça l'épargnerait surtout lui. dans le deuxième cas, t'as déjà la bile qui te monte aux lèvres. eux et toi, c'est loin de l'idylle parfaite, il aura au moins raison sur un truc. J'suis sûr qu'ils en ont marre de voir ta sale gueule. Ou alors tu vas essayer de m'attraper ? tu grimaces de sa stupidité, t'es écoeuré par la vérité. et, putain qu'est-ce que te t'aimerais, juste un instant, lui faire ravaler ses dents. À moins que tu m'forces à te racheter une télé ? C'est elle ta seule compagnie ? t'y penses mêmes pas. ça te chagrine pas. pas encore. pas maintenant. demain t'auras tout le temps pour y penser, pour la pleurer, pour regretter. et même à supposer que t'y ai pensé, c'est marqué sur sa gueule qu'il a même pas de quoi se racheter une vie. c'est un crevard, ça se voit. peut-être même pire que toi. un lâche aussi, incapable de se décrocher de son pied de biche pour faire face à ce qu'il a provoqué. il s'efforce à vouloir se faire la malle, brandissant sa menace comme seul rempart à ta furie. ça te tient à distance mais, tu le suis quand même. borné ou stupide, c'est lui le coupable, pas toi. et, peut-être bien que l'entité là-haut l'a compris parce qu'à force de vouloir esquiver c'est lui qui se fait prendre au piège. au bord du gouffre, t'aurais voulu le voir s'étaler pour de bon par terre, comme le déchet qu'il est mais, faut croire qu'il a plus de réflexes que de neurones. c'est juste assez pour t'offrir l'avantage, te laisser la chance que t'espérais plus. il baisse la garde et toi tu plonges en attrapant ce qui vient pour enfin le coincer. tes mains empoigne son col pour le ramener contre toi et entraver toute tentative t'assommer à coup de latte. tu manques tellement d'imagination, c'est pathétique. même pour faire le con derrière mon dos t'étais plus productif. tu secoues la tête navré en resserrant ta poigne comme un demeuré. c'est peut-être con mais, donner raison à ses jugements, c'est pas ce qui t'inspire le plus. t'as pas envie de nourrir le mépris que tu vois dans ses yeux. t'as pas envie de lui prouver qu'il ne s'est pas trompé. t'as encore moins envie de lui donner de quoi penser que tout ce qu'il a fait c'était mérité. il n'est personne pour s'octroyer le droit de te condamner, encore moins pour prendre la liberté de te punir. va s'y pose ce truc avant de te faire mal, j'voudrais le faire moi-même. t'façon je te jure que ça m'arrêtera pas si je dois te casser les genoux. c'est pas vraiment une suggestions, t'as déjà les doigts qui se referment sur son arme improvisée pour la lui retirer de force avant que sa dérape. tombé par terre, tu balances un coup de pied dedans pour l'éloigner avant de relâcher légèrement ta prise pour pas finir de l'étouffer avant que ça n'ait réellement commencé. mais d'abord, j'veux juste comprendre pourquoi avant d'me salir les mains inutilement. t'aboies ça juste sous son nez, comme un reproche. parce qu'il t'en laisse pas vraiment le choix mais, c'est de mauvaise foi de prétendre que tu n'as aucune stratification à tirer de ce cinéma. c'est pour appuyer un peu plus la menace, peut-être lui flanquer un peu plus la frousse aussi. t'es peut-être passé sur sa gonzesse. tu l'as peut-être bousculé un peu trop fort un soir d'ivresse. dans le fond, t'en sais rien, sa tronche ne te dit rien non plus. alors, t'aimerais comprendre et mettre une raison sur tout ça même si t'es le dernier à t'arranger des raisons pour justifier tout ce que tu fais. c'est plus de toi qu'il s'agit, seulement de lui. lui qui s'est fait maître de tes galères à répétitions. lui qui est venu lui-même se jeter dans la gueule du loup pour contenter un besoin débile et abstrait. qu'il prenne au moins le temps de te le faire partager. et, le temps tu lui imposeras jusqu'à entendre ce que t'as besoin de savoir. que ça lui plaise ou non. alors, tu relâches un peu la pression pour le trainer jusqu'à l'interrogatoire imposé. négligemment, tu le pousses jusqu'à ton canapé avant de rétablir une certaine distance, juste pour lui donner la faible illusion de sécurité. parce que y'aura toujours un obstacle entre lui et son échappatoire. toi et ta détermination qu'il n'a pas encore rencontré. t'as une chance, la loupe pas. en fait non, mais ça y'a que toi qui le sait. dans un cas comme dans un autre, il finira par morfler.

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